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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mercredi 29 janvier 2014

ZOMBIES GLOBAL ATTACK

ZOMBIES GLOBAL ATTACK
(Osombie)

Réalisateur : John Lyde 
Année : 2012
Scénariste : Kurt Hale  
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Comédie
Interdiction : -12 ans
Avec : Corey Sevier, Eve Mauro, Jasen Wade, Danielle Chuchran, William Rubio...


L'HISTOIRE : Un groupe d’intervention de l’OTAN est chargé d’une mission périlleuse en Afghanistan. Ils doivent en effet s’assurer qu’Ousama Bin Laden est bel et bien mort. Au cours de leur périple, ils vont rencontrer Dusty, une jeune femme venue en territoire ennemi afin de retrouver son frère. Ce dernier, unique survivant d’un groupe de pompiers victime du 11 septembre, est persuadé que Bin Laden est vivant et veut le traquer et le tuer de ses propres mains. Chose qui ne sera pas aisée puisque le leader d’Al Qaida est bien en vie… sous la forme d’un zombie et qu’il a créé une armée de morts vivants qui sèment la terreur alentours…

MON AVIS : Bin Laden en zombie ! Il fallait y penser ! Encore fallait-il ensuite oser le faire. Eh bien John Lyde l’a fait avec Osombie, réalisé en 2012 et devenu en France Zombies Global Attack pour sa sortie DVD et BR chez l’éditeur Factoris Films. Une bien bonne décision de la part de Factoris que de nous proposer cette comédie horrifique plutôt réussie et qui m’a fait bien fait sourire. Evidemment, avec un tel sujet niveau scénario, il ne fallait pas s’attendre à un chef-d’œuvre. Certains clameront qu’une telle idée ne peut aboutir qu’à la réalisation d’un nanar. Certes, Zombies Global Attack ne rejoindra pas Citizen Kane dans les cinémathèques. Mais était-ce bien là son intention ? Bien sûr que non. Spécialisé dans les comédies, John Lyde laisse donc aller sa créativité et sa folie dans ce long métrage à base de talibans zombies, nous balance des tas de clichés déjà vu ailleurs (la jolie blondinette experte en tir de précision et portant un sabre, comme la Michonne de The Walking Dead) mais qui passent franchement bien et amusent souvent. Vu que le budget ne devait pas être pharaonique, Zombies Global Attack a tout de la petite série B fun et décomplexé, idéal pour une soirée détente. Vous l’aurez compris, le film ne se prend jamais au sérieux, mélange action 80’s (avec acteur musclé et torse nu !), comédie (certaines répliques font mouches) et dézingage de zombies à tout va, nous fait passer du temps avec des acteurs sympas qui s’amusent autant que nous et réussi donc à être une comédie horrifique largement regardable, surtout que la mise en scène est des plus correctes, que la qualité d’image est vraiment bonne. On est loin de certains DTV filmé au camescope et mettant en vedette des acteurs en totale roue libre. J’ai passé un agréable moment devant mon écran et je le reverrai sans déplaisir aucun. Si vous êtes fans de ce type de films et que vous savez vous montrer ouvert aux productions indépendantes de qualité, alors Zombies Global Attack ne devrait pas vous décevoir. 

* Disponible en DVD et BR chez Factoris Films

NOTE : 4/6



jeudi 16 janvier 2014

THE URGE TO KILL

THE URGE TO KILL
(The Urge to Kill / Attack of the Killer Computer)

Réalisateur : Derek Ford
Année : 1989
Scénariste : Derek Ford 
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec :  Peter Gordeno, Jeremy Mark, Tiga Adams, Sally Ann Balaam...


L'HISTOIRE : Le célèbre producteur de disques Bono Zoro, également passionné de technologie, vit dans un superbe appartement entièrement modernisé et géré par un ordinateur. Ce dernier, baptisé S.E.X.Y., commande absolument tout : ouverture des portes, écoulement de l'eau dans la douche, diffusion de la musique, allumage de la télévision entre autre. Bono Zoro, véritable coureur de jupons professionnel, passe son temps à inviter chez lui de jolies jeunes filles afin de filmer ses ébats sur vidéo. Sa vie va radicalement changé quand S.E.X.Y. va se mettre à ressentir de vrais émotions amoureuses envers Bono et va se décider à éliminer toutes les concurrentes féminines...

MON AVIS : Entendons-nous bien : The Urge to Kill n’est pas un "bon" film dans le sens noble du terme. C’est une petite production fauchée, bricolée avec des bouts de ficelles, possédant un casting plutôt mauvais et bénéficiant d’une mise en scène assez archaïque. Le spectateur lambda aura tôt fait de déclarer que c'est même un très mauvais film. Néanmoins, son aspect ultra kitsch fleurant bon les 80’s à plein tube, associé à ce côté « film nonsensique sorti d’un autre univers », lui donne une patine assez incroyable et le résultat est tout simplement « hors norme ». Les amateurs de nanar sympathique ne tarderont pas à ériger The Urge to Kill comme une perle de leur collection et ce, grâce à plusieurs éléments. La chanson qui donna son titre au film tout d’abord, déjà datée en 89. Son casting féminin ensuite, entièrement composée d’illustres inconnues aux charmes mammaires non négligeable et n’hésitant pas à nous les dévoiler à tour de bras, ce qui semblait être la principale préoccupation du réalisateur et du producteur ! Le film de Derek Ford sera pour la quasi majorité d’entre-elles leur unique incursion devant une caméra, du moins de ce qu’on en connaît. On retiendra particulièrement l’actrice qui interprète Mélanie, Sally Anne Balaam, qui connut une belle carrière en modèle de charme, étant même surnommée « la nouvelle Samantha Fox » ! Autre élément devant lequel les fans de production « autre » n’hésiteront pas à s’extasier, les quelques séquences jouant avec le gore, peu nombreuses certes, mais diablement amusantes et parfois même assez réussies, à l’image de ce corps entièrement brûlé par l’eau bouillante de la douche.  Si l’ensemble des effets spéciaux est bien « cheap », la séquence dans laquelle l’ordinateur S.E.X.Y. tue une malheureuse en l’étouffant avec des câbles et des nappes informatiques reste une scène culte du film ! Idem pour les apparitions d’une femme nue dont le corps est entièrement recouvert de peinture verte brillante et portant une drôle de perruque lui donnant un aspect très « science-fiction », et qui est censée représenter S.EX.Y. lui-même ! Avec ces apparitions, on nage dans le délire total et on écarquille les yeux devant notre écran pour être sûr de bien voir ce qu’on est en train de regarder ! Impossible de ne pas mentionner l’acteur interprétant Bono Zoro, Peter Gordeno, ancien célèbre musicien et producteur, revenu sur le devant de la scène en 1998 pour avoir été dans les tournées du groupe Dépêche Mode derrière les claviers ! Bref, The Urge to Kill est un véritable capharnaüm « ovniesque » sur pellicule, un spectacle de tous les excès, où se mélange filles nues, ordinateur jaloux, meurtres et musique 80’s. Où quand l'extravagance, l'absurdité et le mauvais goût confinent à l'oeuvre d'art ! Si vous aviez aimé Boardinghouse, également édité chez Uncut Movies, alors foncez, The Urge to Kill est pour vous ! A visionner entre amis ouverts à une expérience visuelle venue d'une autre galaxie, parce que le cinéma, c'est aussi (et surtout) ça !

* Disponible en DVD chez UNCUT MOVIES

NOTE : 4/6 (pour l'expérience vécue devant mon écran !)


samedi 11 janvier 2014

L'HOMME AU MASQUE DE CIRE

L'HOMME AU MASQUE DE CIRE
(House of Wax)

- Visionné via le BR 3D -

Réalisateur : André De Toth
Année : 1953
Scénariste : Crane Wilbur 
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Vincent Price, Frank Lovejoy, Phyllis Kirk, Carolyn Jones, Paul Picerni...


L'HISTOIRE : En 1900 à New York, le sculpteur Henry Jarrod et Matthew Burke possèdent un musée de cire dont les plus belles réussites sont une Marie-Antoinette et une Jeanne d'Arc. Pour toucher une importante prime d'assurance, Burke met le feu au musée, après y avoir assommé Jarrod. Tout est détruit et le corps du sculpteur n'est pas retrouvé. Peu de temps après, Burke est assassiné. Cathy Gray, sa petite amie est également retrouvé morte. Dans le même temps, Jarrod, qui a survécu à l'incendie, ouvre un nouveau musée. Lors de l'inauguration, Sue Allen est fascinée par la statue de Jeanne d'Arc, sosie de son amie Cathy...

MON AVIS : Quel bonheur que de revoir ce film dans sa conception originale, à savoir en 3D ! Réalisé en 1953 par André de Toth, qui était borgne et ne pouvait donc pas percevoir les effets 3D  (un comble !), L'homme au masque de cire est une pure merveille de mise en scène, d'ambiance, d'épouvante. Évidemment, le premier mérite du film est d'avoir confié le rôle de Jarrod à l'extraordinaire Vincent Price, qui nous régale ici de l'une de ses plus brillantes compositions. La sublime scène d'introduction, dans laquelle le malheureux sculpteur voit ses créations partir en fumée lors d'un incendie ravageur, est admirable et donne toute son épaisseur psychologique au personnage. Ses poupées de cire, il les aime comme des personnes vivantes et leur destruction est pour lui une terrible épreuve qui va à jamais dénaturer son esprit. Auparavant tourné vers la beauté, Jarrod va céder à l'attente des spectateurs et leur donner ce qu'ils veulent voir dans son nouveau musée : une chambre des horreurs réaliste, des représentations en cire de célèbres meurtres historiques. Mais avant d'ouvrir ce nouveau musée, le film nous présente un mystérieux personnage, tout de noir vêtu, portant un chapeau et présentant un visage atrocement défiguré et brûlé. L'archétype du tueur des giallo italien ! Ce dernier va d'ailleurs commettre des meurtres et nous offrir des séquences à suspense de haute volée, magnifiées par l'effet de profondeur de la 3D. Une 3D immersive, absolument magistrale dans les séquences mettant en avant les poupées de cire. Si Vincent Price titille les plus hauts sommets de l'interprétation, on appréciera également de voir dans le rôle de son assistant un Charles Bronson sourd-muet mais très inquiétant. Les fans de Morticia Addams seront un peu moins aux anges car André de Toth fait assassiner Carolyn Jones assez rapidement. Heureusement, on retrouvera l'actrice sous l'apparence de... Jeanne d'Arc. Phyllis Kirk, qui interprète la frèle Sue Allen, en verra de toutes les couleurs et le sort tragique que lui réserve le sculpteur fou ne sera pas très enviable. Grand classique du cinéma d'épouvante, L'homme au masque de cire est avant tout un drame humain, celui de Jarrod, qu'une histoire d'argent transforme en monstre sanguinaire. On ne peut s'empêcher d'éprouver de l'affection pour ce personnage malgré les monstruosités commises. Possédant un rythme alerte, proposant des scènes d'épouvante stupéfiantes de modernité, bénéficiant d'excellents maquillages dus à Gordon Bau, jouant savemment sur les effets 3D (la présentation du nouveau musée par un artiste de cirque utilisant des raquettes de jokari est excellente !) et avec sa mise en scène inspirée et son casting parfait, L'homme au masque de cire, remake plus que réussi du Masques de cire de Michael Curtiz (1933), est assurément une pierre angulaire du cinéma fantastique (c'est LE film qui lança la seconde carrière de Vincent Price et remis au goût du jour l'épouvante gothique qui allait enflammer les salles peu après...) et un pur plaisir de cinéphile.

NOTE : 5/6



mercredi 8 janvier 2014

STAR WARS 1 - LA MENACE FANTÔME

STAR WARS 1 - LA MENACE FANTÔME
(Star Wars épisode 1 - The Phantom Menace)

Réalisateur : George Lucas
Année : 1999
Scénariste : George Lucas
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec :  Ewan McGregor, Liam Neeson, Natalie Portman, Jake Lloyd, Ian McDiarmid...


L'HISTOIRE : Avant de devenir un célèbre chevalier Jedi, et bien avant de se révéler l’âme la plus noire de la galaxie, Anakin Skywalker est un jeune esclave sur la planète Tatooine. La Force est déjà puissante en lui et il est un remarquable pilote de Podracer. Le maître Jedi Qui-Gon Jinn le découvre et entrevoit alors son immense potentiel. Pendant ce temps, l’armée de droïdes de l’insatiable Fédération du Commerce a envahi Naboo, une planète pacifique, dans le cadre d’un plan secret des Sith visant à accroître leur pouvoir. Pour défendre la reine de Naboo, Amidala, les chevaliers Jedi vont devoir affronter le redoutable Seigneur Sith, Dark Maul...

MON AVIS : Lorsque George Lucas a annoncé qu'il allait enfin réaliser les trois films se situant avant la trilogie qui nous a émerveillé vision après vision, inutile de nier que l'attente fût très longue et que tous les espoirs étaient permis. La vision de La Menace Fantôme a vite fait de me refroidir pour un temps. Non mais merde, George, t'a fait quoi là ? Tu nous prends pour des demeurés ? C'est vraiment toi qui a eu l'idée totalement ahurissante de nous pourrir le film avec ce Jar Jar Binks ? Un personnage uniquement fait pour vendre des peluches (et encore, il est moche comme tout) et qui s'avère d'une inutilité innommable, venant nous vriller le cerveau avec sa langue qu'il n'a malheureusement pas dans sa poche ! C'est bien simple, à chaque fois qu'il ouvre la bouche pour parler, on entre dans un état avancé d'énervement et on n'a qu'une envie : lui balancer la télécommande de la télé en pleine tête pour qu'il la ferme un bon coup, voir mieux, qu'il disparaisse de l'écran ! Le pire, c'est que la majorité du film est à l'avenant. Tout semble formaté pour un public de moins de 10 ans. Même le méchant Dark Maul est expédié en moins de deux et n'apparaît qu'un temps ultra limité à l'écran alors qu'il avait un fort potentiel et que l'idée du double sabre laser était franchement bien trouvé pour apporter un peu de nouveauté. Triste. Il reste certes quelques beaux effets visuels, des combats relativement plaisants, la fameuse course de Podracer et le plaisir de découvrir le tout jeune Anakin Skywalker, personnage culte qui deviendra qui vous savez. Ona aussi droit à la génèse de R2D2 et C3PO. Mais vraiment, au final, énorme déception. Heureusement que le second et surtout le troisième volet vont redresser la barre...

NOTE : 2/6



dimanche 5 janvier 2014

THANATOMORPHOSE

THANATOMORPHOSE
(Thanatomorphose)

Réalisateur : Eric Falardeau
Année : 2012
Scénariste : Eric Falardeau
Pays : Canada
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Kayden Rose, Émile Beaudry, Eryka Cantieri, Roch-Denis Gagnon...


L'HISTOIRE : Laura, jeune artiste mal dans sa peau et sans véritable idéal, découvre que son corps se couvre petit à petit de bleus et d'écchymoses. Plus les jours passent, plus la situation s'aggrave. Laura comprend alors que son corps est en train de pourrir de l'intérieur...

MON AVIS : Le réalisateur québécois Eric Falardeau a une passion pour le corps humain, ses fluides, son vieillissement. A l'instar de David Cronenberg qui entretient un rapport aussi affectif avec le corps qu'Eric Falardeau, ce dernier a étudié de près tout ce qui en traite, a même rédigé une thèse sur le sujet et ses courts-métrages reflètent cette passion, comme dans Purgatory par exemple, dans lequel un homme, également mal dans sa peau, faisait subir à son corps des nombreux sévices afin de ressentir des choses. Avec Thanatomorphose, il nous présente un peu le penchant inverse de Purgatory puisqu'ici, c'est une jeune femme qui va voir son corps pourrir de façon inéluctable et ce, sans aucune raison apparente. Eric Falardeau ne donne aucune explication sur le pourquoi du comment et ce sera à chacun de trouver sa propre explication; Pour ma part, je pense que la vie de Laura est tellement triste, tellement morne, si peu trépidante, que ce soit avec son petit ami ou ses amis, que son corps a décidé de devenir "sans vie", comme elle. Une interprétation qui en vaudra une autre mais c'est comme ça que j'ai compris le film. Disons-le tout net, la vision de Thanatomorphose n'a rien de plaisante. Entendez par là que le film n'est absolument pas un divertissement horrifique. Entre film d'auteur et film d'horreur, Thanatomorphose se contente de nous faire vivre le calvaire de Laura, ni plus, ni moins. Les amateurs de rythme soutenu ou les spectateurs s'attendant à suivre un film d'horreur "classique" pourront donc être rebutés par les trois premiers quart d'heure dans lesquels Eric Falardeau nous impose son rythme lancinant, filmant Laura, superbement interprétée par l'actrice Kayden Rose, dans sa vie de tous les jours. Il ne se passe donc rien d'extraordinaire, on contemple la vie d'une personne lambda, comme si on espionnait notre voisine. Un rythme contemplatif qui je l'avoue m'a un peu refroidi, trouvant parfois le temps bien long, malgré l'intrusion, par savant dosage, de petits détails sur le corps de Laura qui nous fait comprendre que la machine infernale du pourrissement s'est mise en marche : quelques traces de bleus qui ne s'estompent pas avec le temps, et pire, grossissent à vue d'oeil et se multiplient sur l'ensemble du corps ; deux ongles qui s'arrachent sans raison ; des démangeaisons, des rougeurs. Le déroulement de cette première phase est donc à l'image de la vie de Laura : morne, sans vraiment de vie. Un passage néanmoins nécessaire (et voulu !) puisqu'on entre littéralement dans la peau de la jeune femme, on a l'impression de vivre son quotidien, de s'ennuyer autant qu'elle, de trouver son petit ami con et macho. Une première phase qui nous prépare sans qu'on le remarque vraiment à la seconde, celle où les choses s'accélèrent et où le sort de Laura va nous prendre aux tripes. Avec l'accélération du pourrissement du corps de Laura, Eric Falardeau fait alors bifurquer inexorablement son film dans une horreur crue, maladive, sans rémission. La dégradation physique du corps de Laura s'accompagnent des superbes effets spéciaux et de maquillages de David Scherer et on ressent dans sa chair le pourrissement. On pense à des films comme La Mouche ou Moi, Zombie, Chronique de la douleur par exemple. Devenir un cadavre vivant, bardé d'asticots, tel est le triste sort de Laura et rien ne nous est épargné, tout est filmé frontalement et l'aspect nauséeux, répulsif, ne cesse de progresser en nous. Thnatomorphose est donc un film "autre". Un croisement entre film expérimental, film d'auteur et film d'horreur, qui connaît un succès grandissant dans les festivals où il est présenté, récoltant sans cesse de nombreux prix, comme lors du Housecore Horror Festival Film géré par Phil Anselmo lui-même (Pantera) où Eric Falardeau est reparti avec le prix du Meilleur film, Meilleure actrice, Meilleur réalisateur et prix du film le plus répugnant. Bref, faites l'effort d'explorer une autre face du cinéma d'horreur, faites l'effort de tenter une autre expérience et de donner sa chance au cinéma indépendant. Vous ne le regretterez pas et il est sûr que certaines images vont longtemps vous trottez en tête.

Note : 3/6



samedi 4 janvier 2014

CONDEMNED TO LIVE

CONDEMNED TO LIVE
(Condemned to live)

Réalisateur : Frank R. Strayer
Année : 1935
Scénariste : Karen DeWolf
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Ralph Morgan, Pedro de Cordoba, Maxine Doyle, Mischa Auer, Russell Gleason...


L'HISTOIRE : Une série de morts violentes rythme les angoissantes nuits d’un petit village. Les victimes ont été retrouvées totalement vidées de leur sang. Les villageois soupçonnent les agissements d’une gigantesque chauve-souris vampire capable de traîner les corps jusqu’à son antre. Un coupable qui n'est pas du goût de David, jeune hômme amoureux de la belle Marguerite, cette dernière devant se marier au vieux professeur Kristan. Le professeur lui-même n'est pas convaincu de la théorie de la chauve-souris vampire...

MON AVIS : Les années 30 et le cinéma d'épouvante ! Une décennie bénie des dieux, principalement grâce aux productions de la Universal bien sûr mais pas seulement. De nombreuses petites sociétés ont également apporté leur contribution au genre, imitant leurs prestigieux homologues. Evidemment, rien de comparable dans le cas qui nous intéresse ici avec le Dracula de Tod Browning ou le Frankenstein de James Whale. Réalisé par Frank R. Strayer (à qui l'ont doit le sympathique The Monster Walks en 1932 ou The Devil Bat en 1933), Condemned to live ne dépaysera pas les amateurs de ces vieux films d'antan et le charme désuet qui s'en dégage fonctionne toujours. Le film n'a évidemment pas la classe ni la stature des titres précités mais on passe un bon moment durant les 65 minutes proposées. Comme dans Frankenstein, le monstre du film de Strayer n'a pas conscience de ses actes et il ne doit cette malédiction qu'à la fatalité, comme on l'apprendra de la bouche d'un de ses amis proches, qui par la même occasion nous explicitera la séquence d'introduction, même s'il ne faut pas sortir de St-Cyr pour l'avoir deviné. Condemned to live flirte avec les histoires de vampires et leur folklore, tout en s'inspirant également du célèbre Dr. Jekyll et Mr. Hyde. Le héros du film, le professeur Kristan, est interprété par Ralph Morgan. Son personnage est un homme bon, serviable, et il est totalement adulé par les villageois, qui lui voue une confiance aveugle. Il est accompagné par Zan, son serviteur bossu (figure classique du cinéma d'épouvante) qui lui est interprété par Mischa Auer. Qui dit bossu dit forcément coupable possible. Mais ce n'est pas à nous qu'on fera gober ça, trop simple. Le pot-aux-roses est de toute façon dévoilé au milieu du film car le réalisateur ne joue pas avec le suspense et préfère s'attarder sur la condition du "monstre-victime". Le manque de moyen apparaît ici particulièrement flagrant et la transformation faisant d'un brave homme une sorte de tueur-vampire ne doit sa réussite qu'au jeu de l'acteur puisqu'aucun maquillage ne viendra l'enlaidir. On pourra trouver ça un peu "cheap" mais Condemned to live n'est qu'une petite production et on fait avec les moyens du bord, allant même jusqu'à réutiliser des décors d'anciennes productions Universal. On trouve néanmoins pas mal de séquences qui ravivent nos souvenirs : villageois armés de torche partant chasser le monstre, héroïne en détresse, nuit lugubre. La meilleure scène reste celle où l'héroïne, en compagnie du monstre sous son étant "normal", se met à éteindre petit à petit les bougies éclairant la pièce où ils se trouvent, ne sachant pas que l'absence de luminosité provoque la transformation fatale. Sympathique sans être exceptionnel, parfois un peu ennuyeux, Condemned to live mérite pourtant d'être vu et malgré son manque d'ampleur et de budget (le tournage ne dura qu'une dizaine de jours) , il reste un petit film sans prétention autre que de divertir.

* Disponible en DVD chez HANTIK FILMS

NOTE : 3/6