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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




jeudi 31 juillet 2014

AFTER.LIFE

AFTER.LIFE
(After.Life)

Réalisateur : Agnieszka Wojtowicz-Vosloo 
Année : 2009
Scénariste : Agnieszka Wojtowicz-Vosloo, Paul Vosloo, Jakub Korolczuk
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Christina Ricci, Liam Neeson, Justin Long, Chandler Canterbury, Celia Weston...


L'HISTOIRE : Après un grave accident de voiture, Anna se réveille dans une salle des pompes funèbres locales où Eliot Deacon lui explique qu'elle est morte et qu'il doit maintenant préparer son corps pour l'inhumation. Terrifiée, Anna se sent tellement vivante qu'elle ne sait pas si elle doit lui faire confiance pour l'accompagner dans l'autre monde ou s'il a l'intention de l'enterrer vivante...

MON AVIS : La réalisatrice Agnieszka Wojtowicz-Vosloo n’a à son actif qu’un court-métrage, réalisé en 2001, quand elle se lance dans l’aventure After.Life en 2009. Le concept du film lui est venu en ayant l’idée d’une jeune femme décédée allongée sur la table d’embaumement d’un funérarium qui se réveillerait en demandant « où suis-je ». À cette idée de départ s’est greffé un précepte hindou qui dit que l’âme d’une personne décédée reste durant trois jours dans une phase de transition avant de s’envoler définitivement dans l’au-delà. L’addition des deux éléments donne donc ce long métrage insolite et original, qui traite du sujet tabou de la mort, de la peur de mourir, et met en scène des têtes bien connues, comme celle de Liam Neeson dans le rôle d’un curieux thanatopracteur qui peut parler aux morts durant les trois jours suivant leurs décès ; celle de la ravissante Christina Ricci dans le rôle d’Anna ; celle de Justin Long dans le rôle du fiancé de cette dernière. Un trio de protagonistes largement mis en avant à l’écran, auquel il faudra ajouter la présence du jeune Chandler Canterbury qui interprète un petit garçon sensible qui semble avoir un "don" semblable à celui du thanatopracteur et qui nous rappelle fortement le personnage de Haley Joel Osment dans Sixième Sens. Se déroulant sur un rythme relativement contemplatif, After.Life ne plaira pas aux accrocs de l’action en pagaille mais les amateurs d’ambiance étrange, de bizarrerie cinématographique l’apprécieront certainement sous peine de se laisser prendre par la main et de chercher à démêler ce scénario qui donne à réfléchir. Toute l’ambigüité du film repose sur cette simple question : le personnage jouée par Christina Ricci est-elle morte ou pas ? Tout au long du déroulement, ce questionnement ne cesse ne venir nous ronger l’esprit et de nous tirailler entre les deux choix possibles. A ce titre, le jeu de Liam Neeson est exemplaire, d’une sobriété absolue et l’acteur parvient à distiller un malaise palpable au fur et à mesure de ses interventions auprès d’Anna, créant par la même occasion un véritable trouble chez le spectateur. La jeune fille, venant d’avoir un grave accident de voiture, refuse de se considérer comme morte, et notre embaumeur va devoir parvenir à lui faire accepter cette réalité ( ?) durant les trois jours de la phase de transition. La jeune actrice, révélée grâce à son interprétation de Mercredi dans la saga de La Famille Addams, est particulièrement touchante quand elle essaye de comprendre ce qu’il lui arrive, qu’elle tente de « s’échapper » ou d’entrer en communication avec son fiancé et surtout lorsqu’elle capitule et accepte « son départ ». Les fans de l’actrice seront aux anges en apprenant qu’ils la verront sous toutes les coutures mais pour une fois, la nudité est ici clairement justifiée puisque l’embaumeur doit forcément « préparer » le corps avant l’enterrement. Cette touche d’érotisme donne au film une patine encore plus froide voire malsaine et nous place malgré nous, en tant que « voyeur », à la première place de ce métier tellement important mais si spécial de celui de thanatopracteur. Si Justin Long en fiancé désemparé assure ce qu’il faut et se montre relativement convaincant, sans toutefois que sa prestation soit des plus parfaites, à contrario de ses deux autres camarades, j’émettrai un léger bémol sur la présence du jeune garçon au sein de l’histoire. Comme déjà dit, ce rôle nous rappelle trop celui du film Sixième Sens et même s’il sert évidemment à brouiller les pistes et le raisonnement du spectateur, je ne l’ai pas trouvé très utile en fait. Un léger bémol donc, mais qui n’a pas gâché l’intérêt ressenti durant ma vision sur cette curieuse histoire. Plus intéressant étaient les divers indices fournis par la réalisatrice au sein même de son film pour amener le spectateur à se faire sa propre idée sur ce fameux « vivante ou pas ? ». Si le petit garçon raccroche After.Life au film de fantômes, si les discours entre le thanatopracteur et les défunts plongent After.Life dans le domaine du cinéma fantastique, un visionnage attentif des images proposées et des détails disséminés dans de nombreuses scènes parvient sans grande difficulté à apporter une réponse claire et nette à nos diverses interrogations lorsque démarre le générique de fin. Une réponse qui fait d’ailleurs froid dans le dos et vient donner un poids positif supplémentaire au film de Agnieszka Wojtowicz-Vosloo qui mérite assurément d’être découvert et d'être extirper du relatif anonymat dans lequel il se trouve, chose qu’il sera aisé de faire grâce à la sortie DVD / BR chez TF1 Vidéo. Une belle découverte, intriguante, ovniesque, à ranger à côté du Kissed de Lynne Stopkewich.

* Sortie en DVD et BR chez TF1 VIDEO

NOTE : 4/6


mercredi 30 juillet 2014

THE COLONY

THE COLONY
(The Colony)

Réalisateur : Jeff Renfroe 
Année : 2013
Scénariste : Jeff Renfroe, Svet Rouskov, Patrick Tarr, Pascal Trottier 
Pays : Canada
Genre : Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Kevin Zegers, Laurence Fishburne, Bill Paxton, Charlotte Sullivan, Atticus Dean Mitchell...


L'HISTOIRE : 2045. Une nouvelle ère glaciaire a contraint les survivants à organiser une société sous terre : un réseau de colonies. Quand un avant-poste de rescapés, mené par Briggs, répond au signal de détresse de la colonie 5, une expédition spectaculaire au cœur de la neige commence afin de préserver l'humanité contre une menace encore plus sauvage que la nature. L’apocalypse n’est que le début…

MON AVIS : Après avoir réalisé deux thrillers en 2004 et 2006, le réalisateur canadien Jeff Renfroe s’essaye au genre fantastique avec Les sables de l’enfer, petit téléfilm pas désagréable qui met en scène une troupe de Marines dans le désert afghan en proie à une menace plus terrible que les talibans eux-mêmes : des sortes de serpents monstrueux qui se terrent dans les profondeurs ensablés, à la manière des monstres de Tremors. Après quelques téléfilms et épisodes de séries télévisées, il revient au format long métrage avec The Colony en 2013, film beaucoup plus ambitieux et important, qui plonge son casting dans l’ère glaciaire et va lui faire affronter une menace bien pire que la neige et le froid. Certes, The Colony ne prétend pas faire preuve d’une grande originalité dans les situations proposées. Le cadre même de l’histoire, une sorte de station enfouie sous la terre et un paysage enneigé, nous rappelle d’entrée de jeu le The Thing de John Carpenter. Les relations entre les personnages, la paranoïa qui s’empare de certains d’entre eux ou le désir de commander, de prendre l’ascendant sur les survivants, autant d’éléments qui lorgnent également vers ce classique de 1982 ou le plus récent The Divide de Xavier Gens. Phénomène cinématographique très à la mode actuellement, la peur de l’infection est également de rigueur dans le film de Jeff Renfroe, dans lequel les survivants ont une trouille bleue de toute personne qui se met à tousser, signifiant qu’elle peut avoir la grippe et donc contaminer l’ensemble de la station. Placement en quarantaine ou mise hors d’état de nuire sont donc à la clé pour enrayer tout départ d’épidémie. La première partie du film se concentre d’ailleurs sur ces éléments tout en nous présentant les principaux protagonistes de l’histoire, et même si Jeff Renfroe n’évite pas les clichés et le déjà-vu (la survie en milieu hostile, rationnement, tension interne…),  l’ensemble est de bonne qualité, filmé avec une rigueur certaine et une envie de bien faire qui se ressent. Les effets-spéciaux et les images de synthèses sont d’un niveau très correct et permettent de nous immerger dans ce paysage désertique et enneigé de manière efficace. On a de plus la satisfaction de retrouver deux acteurs aux épaules solides et qui livrent ici une composition de qualité : Laurence Fishburne interprète le leader de la colonie avec son éternel charisme naturel quand Bill Paxton se montre bien plus froid et désagréable dans la peau du « bourreau » de la colonie, rôle ingrat qui lui fait endosser la responsabilité d’éradiquer les personnes infectées mais dont il semble prendre un plaisir malsain. Deux autres personnages auront leur importance également dans cette aventure :  Sam, le vrai héros du film, interprété par Kevin Zegers, jeune homme simple et sensible qui va devoir apprendre rapidement à s’endurcir, et sa petite amie Kai, jouée par la ravissante Charlotte Sullivan. Les quatre acteurs semblent vraiment se donner à fond et prendre du plaisir devant la caméra, plaisir qui se communique à nous, spectateurs. Si la première demi-heure laisse peu de place à l’action, préférant jouer sur l’aspect psychologique des différents personnages principaux, la suite va apporter plus de piment à l’histoire. Trois membres de la colonie, dont Laurence Fishburne et Kevin Zegers, vont devoir tenter une sortie pour essayer de rejoindre une autre colonie qui vient de lancer un signal de détresse. L’aventure s’anime et l’expédition n’est pas de tout repos, le froid et la neige n’aidant pas à avancer d’une manière sereine et efficace. L’arrivé à la colonie N°5 va alors faire bifurquer l’ambiance science-fictionnelle vers ce que les amateurs appellent le « film post-apocalyptique », la seule différence étant que le sable et le soleil ont fait ici place à la neige et à la glace. Tout ce qui fait le charme des films "post-apo" est bien présent ici et notamment l’élément numéro un : les hordes de barbares. Jeff Renfroe et ses scénaristes nous offrent une bande de tarés cannibales qui vont mener la vie dure à nos trois explorateurs, nantie d’un leader impressionnant et sans pitié. Encore une fois, l’originalité n’est pas de mise ici, on pense pêle-mêle à des titres comme 2019 après la chute de New-York, Les nouveaux barbares ou plus récemment Doomsday et même à 30 jours de nuit ! Qu’importe ! Le spectacle est au rendez-vous, le suspense et l’horreur graphique font leur apparition, les explosions et autres courses-poursuites s’enchainent, la violence se fait plus rude, plus bestial et on passera sur quelques approximations ou incohérences (le dynamitage du pont, pas très crédible ou le fait que la horde de cannibales soit parvenue à rejoindre le reste de la colonie après l’explosion du pont justement…) pour se laisser emporter par le dynamisme de l’entreprise. Avec son budget approximatif de 16,000,000$, The Colony s’en sort donc avec les honneurs et propose un divertissement entrainant, jamais ennuyeux. Ce n’est pas un film révolutionnaire dans ce qu’il propose, ni même très original comme on l’a vu puisqu’il recycle des thèmes et des idées déjà vus dans de nombreux autres films de ce type. Mais la qualité du casting, la mise en scène énergique et les codes du film « post-apo » appliqués à la lettre en font un long métrage sympathique, loin d’être désagréable, bien au contraire. Les amateurs de ce type de S-F se laisseront divertir assurément, chose que The Colony parvient plutôt bien à faire !

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO

NOTE : 4/6



dimanche 27 juillet 2014

DARK WATERS (1993)

DARK WATERS
(Dark Waters)

- Visionné en version Director's Cut -

Réalisateur : Mariano Baino
Année : 1993
Scénariste : Mariano Baino, Andy Bark
Pays : Italie, Angleterre, Russie
Genre : Fantastique, Horreur, Sorcellerie
Interdiction : -12 ans
Avec : Louise Salter, Venera Simmons, Mariya Kapnist, Alvina Skarga, Anna Rose Phipps...


L'HISTOIRE : Après un long voyage, Elizabeth arrive sur une île isolée où jadis, son défunt père fonda un couvent. Elle y découvre une étrange communauté de nonnes qui s’adonnent à d’étranges rituels dans les catacombes. Tandis qu’une menace surnaturelle se précise, Elizabeth trouve l’explication aux terribles cauchemars qui la hantent depuis son enfance…

MON AVIS : Lassé de voir que le cinéma horrifique s'illustre principalement dans le domaine de la comédie fantastique en cette décennie 90, le réalisateur Mariano Baino décide de réaliser un véritable film d'horreur, dans lequel toute trace d'humour serait absente. Pour ce qui sera son unique long métrage, on peut dire que le pari est largement réussi. En effet, Dark Waters est une curiosité à découvrir séance tenante pour qui aime le bon cinéma fantastique, celui qui privilégie l'ambiance, le scénario, les personnages. Le film est également à recommander à tous les fans de l'écrivain H.P. Lovecraft, dont l'influence est indéniable dans Dark Waters. Île isolée, couvent inquiétant, nonnes meurtrières, culte religieux obscur, rites païens, population étrange, vieille femme aveugle, créature monstrueuse, mystères et secrets de famille peuplent en effet le film de Mariano Baino et ce, dans la plus pure tradition lovecraftienne. Le cadre du film nous fait un peu penser à la nouvelle Le Cauchemar d'Innsmouth par exemple. Les amateurs de cinéma horrifique italien seront également aux anges car le cinéaste ne renie pas ses origines transalpines ni les influences de son pays. On pense souvent à Dario Argento par exemple, notamment dans la stylisation des meurtres, dans l'utilisation des couleurs (influence de Mario Bava également) ou dans la composition picturale des décors, qui renvoient aussi bien à Suspiria qu'à Ténèbres. La séquence d'introduction ne sera pas sans nous rappeler également le cinéma américain et notamment le Evil Dead de Sam Raimi, avec cette caméra qui fonce à toute allure, évoquant une puissance maléfique comme dans le film précité. Tous ces ingrédients sont réunis dans un cocktail savamment distillé et Dark Waters plonge le spectateur, tout comme son héroïne d'ailleurs, dans une ambiance poisseuse, enivrante et terrifiante. Le film se vit comme un cauchemar éveillé, dans lequel des images macabres et lugubres viennent assaillir implacablement notre vision et nos sens. L'histoire peut paraître un brin confuse au départ, le cinéaste laissant de nombreux questionnements en suspens, pour mieux plonger son héroïne, très bien interprétée par Louise Salter, et nous-même par la même occasion, dans le fantastique le plus pur, faisant apparaître indices et éléments plus concrets au fur et à mesure de la progression du film. L'horreur graphique s'invite au menu des festivités de temps à autre, et ce, de manière fort efficace, tout comme la multiplication de symboles religieux qui nous offre des images toutes à la fois splendides et cauchemardesques. La beauté des décors parachève de hisser Dark Waters à un niveau bien plus que correct et d'en faire une oeuvre qui contentera les fantasticophiles exigeants. Il est d'autant plus regrettable que Mariano Baino n'est pas poursuivi sa carrière. Il faut dire que le tournage de Dark Waters aurait fait lâché l'affaire à bon nombre de réalisateurs. Un véritable cauchemar en tant que metteur en scène et on félicitera Baino d'avoir été jusqu'au bout de ses ambitions. Raison de plus de se ruer sur la superbe édition DVD concocté par l'éditeur The Ecstasy of Films, qui nous présente Dark Waters dans sa version Director's Cut, avec une superbe image faisant honneur au travail du directeur de la photographie. Une bien belle découverte, atypique, étonnante, loin des standards du moment et honnêtement, ça fait du bien par où ça passe !

NOTE : 4,5/6

* Disponible en DVD chez THE ECSTASY OF FILMS


jeudi 10 juillet 2014

STARSHIP TROOPERS

STARSHIP TROOPERS
(Starship Troopers)

Réalisateur : Paul Verhoeven
Année : 1997
Scénariste : Edward Neumeier
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Casper Van Dien, Denise Richards, Dina Meyer, Jake Busey, Michael Ironside...


L'HISTOIRE : Au XXIVe siècle, une fédération musclée fait régner sur la Terre l'ordre et la vertu, exhortant sans relâche la jeunesse à la lutte, au devoir, à l'abnégation et au sacrifice de soi. Mais aux confins de la galaxie, une armée d'arachnides se dresse contre l'espèce humaine et ces insectes géants rasent en quelques secondes la ville de Buenos-Aires. Cinq jeunes gens, cinq volontaires à peine sortis du lycée, pleins d'ardeurs et de courage, partent en mission dans l'espace pour combattre les envahisseurs. Ils sont loin de se douter de ce qui les attend...

MON AVIS : Si le film de Paul Verhoeven avait créé une belle polémique sur son aspect soit-disant fascisant, le réalisateur hollandais jouant admirablement bien avec l'imagerie martiale du IIIème Reich pour appuyer sa satire (drapeau sans équivoque, troupe militaire alignée au millimètres près, embrigadement de la jeunesse, costume de cuir noir pour les officiers supérieurs évoquant ceux des SS...), critiquant et égratignant au passage l'Amérique avec force et détermination, il n'en reste que Starship Troopers demeure, quelques dix-sept ans plus tard, un spectacle de très haut niveau qui n'a toujours pas pris une ride ! C'est un véritable opéra inter-galactique, un film de guerre science-fictionnel jubilatoire, barbare, qui bénéficie d'effets-spéciaux époustouflants et de séquences d'anthologies. Le casting est juste parfait, avec des personnages attachants et totalement à leur place. Casper Van Dien interprète Johnny Rico, jeune homme désirant s'engager dans l'armée pour devenir un vrai citoyen et défendre sa patrie malgré la non-approbation de ses parents. Une patrie menacée par la terrible menace arachnide, des insectes belliqueux peuplant la planète Klandatu qui colonisent d'autres planètes et menace la paix dans l'univers. Pour lutter contre les arachnides, Johnny Rico peut compter sur ses amis, dont les deux ravissantes actrices du film, la charmante Denise Richards et la sexy Dina Meyer. La première partie du film, après une scène d'introduction dantesque qui nous place directement au coeur de l'action et nous laisse entrevoir un potentiel énorme pour la suite, nous fait partager la vie de ce petit groupe de volontaires, entre match de football américain, fête, conflit amoureux, ce qui nous rend ces personnages fort attachants. S'ensuit l'entrée à l'armée, qui n'est pas sans nous rappeler le film Full Metal Jacket, avec sergent instructeur autoritaire, entraînement rigoureux, espoir et désillusion d'une jeunesse trop jeune pour aller faire la guerre. Ces prémices au spectacle virtuose et démentiel qui nous attend ensuite sont rondement menées et développent pleinement la psychologie de nos futurs héros, avec qui on va vibrer et prendre bien du plaisir devant notre écran. Car une fois la guerre ouvertement déclarée, Starship Troopers devient un croisement entre space-opéra et western, dans lequel nos cow-boys soldats vont devoir lutter contre des indiens aux formes insectoïdes diversifiées. Depuis Aliens le Retour en 86, jamais on n'avait vu une telle guerre entre humains et extraterrestres ! Filmés avec une fougue et un dynamisme percutant, les combats assurent un divertissement au top niveau, ne lésinant jamais à nous montrer les dégâts causés aux uns et aux autres avec moults détails sanguinolents (corps déchirés en deux ; bras, jambes, têtes sectionnées ; pattes d'arachnides perforant les torses, les crânes...), le tout bénéficiant encore une fois d'effets-spéciaux impressionnants de réalisme et ce, même de nos jours. L'apparition d'une sorte de cafard gigantesque émergant du sol est un grand moment de cinéma et on se retrouve les yeux rivés sur l'écran et la bave aux lèvres. Paul Verhoeven nous fait même un hommage au sublime Alamo de John Wayne, avec la scène se déroulant dans une base en forme de fort justement, et balance des milliers d'arachnides face à une poignée de soldats impuissants devant l'ampleur de l'invasion. Comme dans la réalité, la guerre devient carnage, boucherie et les morts se comptent par milliers, issus d'une jeunesse héroïque mais envoyée au casse-pipe par une administration qui n'a que faire de cette chair à canon. Ces séquences sont amplifiées par une partition musicale puissante, lyrique et parfaitement adaptée, qui renforce l'impression de fureur dévastatrice des scènes de guerre apocalyptiques. Jouissif au plus haut degré, Starship Troopers est une oeuvre magistrale, qu'on revoit toujours avec la même satisfaction et dont les implications socio-politiques de Paul Verhoeven apparaissent de plus en plus clair à chaque nouvelle vision. Avec ses personnages caricaturaux à l'extrême et une accumulation de clichés, qui servent évidemment le propos du film et qui ne sont pas mis là par hasard, avec son humour acide et sa mise en scène éclatante, tonitruante, Starship Troopers est l'un des plus grands films de S-F jamais réalisés tout en étant un vibrant plaidoyer anti-militariste, bardé d'humour noir, bénéficiant d'un casting haut de gamme (mention spéciale à Michael Ironside et Clancy Brown) et qui reste toujours d'actualité.

NOTE : 6/6



mercredi 9 juillet 2014

LES AVENTURES DE CAPTAIN BRACKMARD ET LA BITE DE CRISTAL

LES AVENTURES DE CAPTAIN BRACKMARD ET LA BITE DE CRISTAL
(Les aventures de Captain Brackmard et la bite de cristal)

Réalisateur : Pascal Jaubert  
Année : 2010
Scénariste : Pascal Jaubert
Pays : France
Genre : Comédie
Interdiction : -12 ans
Avec : Pascal Jaubert, Julie Muzard, Marc Pistolesi, Benjamin Zeitoun, Jean Fornerod...


L'HISTOIRE : Le Captain Brackmard voit sa vie basculer le jour où le mari de sa maîtresse découvre leur liaison. Poursuivi par deux agents bien décidé à le ramener à leur patron, le Captain et son meilleur ami vont devoir également affronter un trio de lesbiennes ainsi que deux mystérieux individus qui veulent avoir des informations sur un curieux artefact censé n'être qu'une légende : la bite de cristal...

MON AVIS : De 1993 à 1995, Pascal Jaubert a interprété le jeune Kader dans la série télévisée Seconde B. Durant les années 2000, après être apparu dans divers films et séries, l'acteur s'invente un alter égo, sorte de super-héros totalement obsédé par la gent féminine : le Captain Brackmard. Tel le catcheur Santo, ce drôle de personnage ne quitte jamais son costume et son masque rouge, et déambule dans les rues parisiennes sous l'oeil incrédule des passants. Le Captain Brackmard possède également des talents de rappeur et délivre son flot de paroles acides et trash dans des titres aussi poétiques que "PQR - plan c*l régulier", "Le Roi du Bang" ou "On aime les filles de la télé". Fort du succès rencontré sur internet, Pascal continue son délire et va au bout de son trip en réalisant carrément un long métrage pour les internautes en 2010, sous le titre frappadingue de Les aventures de Captain Brackmard et la bite de cristal, référence au dernier épisode en date des aventures d'Indiana Jones. Avec un budget plus riquiqui que le sexe de son super-héros (25000 euros environ), mais doté d'une envie de bien faire, d'une solide équipe technique et d'un casting rigoureux, Pascal Jaubert mène ce projet fou à terme et le film est diffusé et mis en ligne gratuitement sur internet le 20 janvier 2010. Surprise, si on pouvait s'attendre à un long métrage totalement amateur, Pascal déjoue les pronostics et livre une oeuvre plutôt maîtrisée, agréablement mise en scène, avec des acteurs qui se sont investis à 110% et livrent une composition solide, permettant au final à ces aventures comico-décadentes de se révéler hautement jubilatoires et plus que sympathiques. Mention spéciale à Julie Muzard, adorable et pleine de vie. Politiquement incorrect, criblés de dialogues au langage peu soutenu, voir ordurier, mais toujours emprunt d'une bonne humeur communicative, Les aventures de Captain Brackmard et la bite de cristal nous fait passer un bon moment avec ses personnages dynamiques, nous fait souvent sourire, rire même (la scène avec la VHS, à se pisser dessus), et n'ennuie jamais grâce à une bonne dose d'action et d'humour trash. Bien sûr, nous ne sommes pas dans une production américaine nantie d'un budget confortable. Mais franchement, avec les moyens du bord, Pascal Jaubert s'en est admirablement bien sorti et parvient même à délivrer une petite morale à la fin, presque touchante, qui prouve que le Captain Brackmard a un coeur ! Si, si ! Bref, Les aventures de Captain Brackmard et la bite de cristal prouve qu'on n'a pas besoin de Kad Merad ou de Franck Dubosc pour faire une comédie réussie qui puisse rallier à sa cause bon nombre de spectateurs. Si vous aimez les comédies irrévérencieuses à petit budget, n'hésitez pas à plonger dans ce délire et à venir rencontrer le Captain Brackmard ! Un pote du Captain Orgazmo à n'en point douter. Ah, et je rassure les parents, il n'y a aucune scène de sexe, ni même un brin d'érotisme dans cette comédie...

NOTE : 4/6


mardi 8 juillet 2014

SUPER 8

SUPER 8
(Super 8)

Réalisateur : J.J. Abrams 
Année : 2011
Scénariste : J.J. Abrams
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Elle Fanning, Joel Courtney, Riley Griffiths, AJ Michalka, Gabriel Basso, Kyle Chandler...


L'HISTOIRE : Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu'ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d'une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu'il ne s'agit pas d'un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité. Une vérité qu’aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer...

MON AVIS : Si vous avez vécu comme moi les années 80 et que vous êtes fan de films tels E.T l'extra-terrestreLes Goonies, Stand by Me, Le secret du Lac, Les Aevnturiers de l'Arche Perdue ou bien encore Gremlins, impossible de ne pas tomber sous le charme de Super 8, véritable hommage à tout un pan de ce cinéma familial qui fleurissait alors durant cette belle décennie 80's et qui enchantait petits et grands, réunis avec le même ravissement et les mêmes yeux qui brillent dans la salle obscure. Film sur l'enfance avant d'être un blockbuster, la vision de Super 8 nous fait rajeunir, nous émerveille, nous émeut et nous laisse les yeux rêveurs devant notre écran, enchanté qu'un long métrage de 2011 nous fasse autant d'effet et nous ramène avec sincérité quelques décennies plus tôt. Point fort du film, le petit groupe d'enfants, véritable héros de Super 8, dont les aventures vont nous plonger avec délectation dans une ambiance nostalgique qu'on croyait avoir définitivement perdu à notre époque. J.J. Abrams les filme avec passion, s'intéresse à eux et leur donne une véritable consistance, du moins pour la plupart d'entre-eux et notamment aux deux personnages principaux, Joe Lamb et Alice Dainard. Le premier est interprété avec talent par Joel Courtney, parfait dans ce rôle difficile et qui nous rappelle le jeune Henry Thomas, enfant star du E.T. de Spielberg. Mais la véritable révélation vient de la jeune Elle Fanning, absolument époustouflante, irradiant chaque scène dans laquelle elle apparaît, jouant avec une justesse parfaite et délivrant de nombreuses émotions aux public qui n'en demandait pas tant. A treize ans, Elle Fanning a déjà tout d'une grande, ce que viendra confirmer la suite de sa carrière. Captivant, le début du film nous met en relation direct avec ce groupe de cinéastes amateurs, mettant en avant le jeune Joe, passionné d'effets-spéciaux et son meilleur ami Charles, le réalisateur tout aussi passionné et qui, armé de sa caméra super 8, va concocter un film à base de zombies que J.J. Abrams a la très bonne idée de nous faire découvrir durant le générique de fin et qui est juste jubilatoire. La caméra ne servira pas uniquement au film concocté par nos héros, elle va devenir celle par qui le mystère va s'éclaircir, filmant des images insolites qui mettent en lumière une chose impensable : l'existence dans cette petite ville tranquille de l'Ohio d'un monstre gigantesque. Après un premier quart d'heure nous ramenant aux meilleurs du cinéma familial 80's, Super 8 bifurque vers le grand spectacle avec un accident de train particulièrement impressionnant, pour ensuite foncer tête baissée dans le domaine de la science-fiction, avec intervention de l'armée, ville en quarantaine, événements et disparitions mystérieuses, le tout sans nous dévoiler le "monstre" du film, ce qui a pour effet de nous tenir en haleine et de vivre l'aventure de nos jeunes héros à 100% avec eux. J.J Abrams se révèle vraiment très talentueux dans sa mise en scène et surtout dans sa façon de nous raconter cette histoire, n'oubliant jamais de mêler l'action, le suspense avec l'émotion. Le film est assez frappant dans sa capacité à mélanger l'ambiance 80's avec la modernité des séquences d'action 2010's. Jamais ennuyeux, le film de J.J Abrams nous offre donc un divertissement de haute volée. Même si cette histoire de monstre extraterrestre qui veut retourner chez lui n'est pas des plus originale et n'est pas exempte de quelques défauts, la réalisation, le jeu des acteurs, les effets-spéciaux, l'humour, l'émotion, les larmes, tous ces éléments réunis dans un savant cocktail, aboutissent à faire de Super 8 une formidable expérience cinématographique qui nous transporte dans un voyage dans le temps dont on n'a pas envie de revenir. Alors oui, Super 8 est un "pop-corn teen movie" bourré de clichés et de références, mais au final, c'est vraiment un très beau film pour qui a su garder son âme d'enfant.. 

NOTE : 5/6


lundi 7 juillet 2014

QUAND LA MARABUNTA GRONDE

QUAND LA MARABUNTA GRONDE
(The Naked Jungle)

Réalisateur : Byron Haskin 
Année : 1954
Scénariste : Philip Yordan,  Ranald MacDougall, Ben Maddow
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, Romance
Interdiction : /
Avec : Charlton Heston, Eleanor Parker, Abraham Sofaer, William Conrad...


L'HISTOIRE : Christopher Leiningen a bâti un empire en Afrique du Sud, au beau milieu d'une jungle inhospitalière. Il possède un magnifique domaine et ses plantations de cacao font de lui l'un des hommes les plus puissants du pays. N'ayant jamais eu le temps de chercher une femme, il vient d'épouser par procuration la belle Joanna. Cette dernière débarque dans le pays sans jamais avoir son Christopher. Leur première rencontre ne se passe pas comme prévu et des tensions se créent au sein du couple. Joanna fait tout son possible pour se faire accepter par son mari mais la glace ne parvient pas à être brisé. Une terrible épreuve va pourtant les rapprocher : à quelques kilomètres du domaine, une immense marabunta est en marche et rien ne semble pouvoir arrêter le flot grandissant des millions de fourmis qui détruisent tout sur leur passage...

MON AVIS : Le réalisateur Byron Haskin fût un spécialiste du film d'aventure des années 50, principalement connu pour avoir mis en scène L'île au trésor en 1950, Tarzan et la reine de la jungle en 1951, Le roi des îles et Le pirate des mers du sud en 54 ou bien encore Captain Sinbad en 1963. Il s'est également illustré dans le domaine de la science-fiction avec des classiques tels La Guerre des Mondes en 53, La conquête de l'espace en 55 ou bien De la Terre à la Lune en 58. En 1954, il réuni Charlton Heston (qui n'a pas encore acquéri sa formidable renommée) et la séduisante Eleanor Parker dans un sublime film d'aventure en Technicolor, qui va nous présenter lors d'un final exceptionnel une terrifiante "marabunta", soit un déplacement de fourmis à très grande échelle. Quand la marabunta gronde mélange donc avec un bonheur certain aventure, dépaysement, jungle inhospitalière et romance compliquée. La confrontation entre les deux personnages principaux du film est l'élément clé sur lequel se focalise le scénario. Charlton Heston campe un personnage froid, glacial même, bourru et peu aimable, du moins au départ. La vie qu'il mène depuis ses dix-neuf ans n'a été basée que sur la construction de son empire et malgré son envie de fonder un foyer, il n'y connaît rien aux femmes et son côté macho l'empêche de pleinement s'ouvrir, préférant se montrer déplaisant envers la pauvre Eleanor Parker qui ne s'attendait pas à un tel accueil. On a réellement pitié de cette femme qui débarque de sa Nouvelle-Orléans et vient atterir dans cet endroit infesté de moustiques, où la civilisation est quasiment absente en dehors du domaine de son mari. Les deux acteurs sont formidables et font passer diverses émotions à travers l'écran, et leur romance est dans la plus pure tradition mélodramatique hollywoodienne. Avec ses couleurs flamboyantes, Quand la marabunta gronde est un vrai régal visuel et la mise en scène, sobre mais efficace, de Byron Haskin en fait un spectacle des plus divertissants. Après une heure de film, le scénario bifurque vers le film d'aventure pur et nous présente un danger pire que la jungle elle-même : la fameuse marabunta. Les images de ces millions de fourmis qui avancent inlassablement, détruisant toute forme de vie sur son passage, que ce soit de la végétation ou même des humains, font froid dans le dos. Déjà que je m'arrache les cheveux quand j'ai une petite fourmilière dans mon jardin, alors là, je ne vous en parle même pas ! Qui plus est, le film met bien en avant l'intelligence des fourmis dans une séquence excellente dans laquelle elles détachent les feuilles des arbres et les amènent près de la rivière pour "embarquer" dessus et ainsi franchir un obstacle liquide censé les retenir ! Hallucinant ! Une véritable armée miniature, organisée et déterminée ! Le combat contre la marabunta va évidemment rapprocher Charlton Heston et Eleanor Parker, cette dernière parvenant enfin à faire tomber le masque de son irrascible mari et à le faire tomber dans ses filets en mettant en avant sa bravoure et sa loyauté. La dernière demi-heure est donc riche en action, en émotion et en séquences impressionnantes (l'explosion du barrage et la crue qui emporte tout, même Charlton Heston, est superbe !). Amoureux du cinéma d'aventure d'antan, précipitez-vous sur Quand la Marabunta Gronde, vous ne le regretterez pas ! Du grand, du beau cinéma... 

NOTE : 4/6



dimanche 6 juillet 2014

P-51 DRAGON FIGHTER

P-51 DRAGON FIGHTER
(P-51 Dragon Fighter)

Réalisateur : Mark Atkins  
Année : 2014
Scénariste : Mark Atkins 
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Scott Martin, Stephanie Beran, Ross Brooks, Ozman Sirgood, Robert Pike Daniel...


L'HISTOIRE : Afin de repousser l’avancée des Alliés en Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Nazis décident de lâcher une arme redoutable. Pris d’assaut par des dragons, les Alliés n’ont d’autre choix que de mettre en place une mission des plus délicates. L’envoi d’une armée d’avions P-51 pour partir en guerre contre ces créatures féroces reste leur seul espoir…

MON AVIS : Le succès de la série Game of Thrones n’est certainement pas étrangère au fait que Mark Atkins, réalisateur et scénariste du film P-51 Dragon Fighter, ai choisi de mettre en scène des dragons, à l’image de ceux élevés par la belle Daenerys Targaryen dans la série précitée. Ces créatures fantastiques et visuellement impressionnantes ont déjà eu l’honneur d’être les vedettes de longs métrages de par le passé. Des Nibelungen de Fritz Lang en 1923, en passant par Le septième voyage de Sinbad de Nathan Juran en 1958, Le dragon du lac de feu de Matthew Robbins en 1981, Willow de Ron Howard en 1988, Cœur de Dragon de Rob Cohen en 1996, Donjons et dragons de Courtney Solomon en 2000 ou Le règne du feu de Rob Bowman en 2001, sans oublier la saga du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson ou Eragon, Il était une fois, La légende de Beowulf, D-war : la guerre des Dragons, La crypte du Dragon ou la trilogie du Hobbit pour les plus récents. A cette liste non exhaustive, on pourra donc ajouter ce P-51 Dragon Fighter dont la sublime affiche ornant la jaquette du blu-ray édité par Zylo m’a fait saliver d’entrée de jeu, tout comme le scénario d’ailleurs ! Imaginez un peu : des nazis ont recours à des dragons pour gagner la guerre ! Mortel non ? Si Mark Atkins nous a pondus un croisement entre Top Gun et Le règne du feu, nul doute qu’on va s’en prendre plein les mirettes ! Malheureusement, Mark Atkins, à qui l’on doit entre autre Merlin et la guerre des Dragons en 2008, Battle of Los Angeles, Sand Sharks en 2011 ou G-War - La Guerre des Géants en 2013, est loin d’avoir eu le budget nécessaire pour concrétiser mon croisement fantasmatique évoqué ci-dessus. L’homme est connu pour réaliser des petits téléfilms sans le sou qui peuvent passer sans problème sur la chaîne Sy-Fy et qui déploient toute une armada d’images de synthèses pour combler le manque de budget. Il faut donc oublier séance tenante le magnifique visuel de l’édition française et avoir bien en tête que P-51 Dragon Fighter n’est pas le dernier blockbuster américain à 200,000,000 $ pour pouvoir un tant soit peu l’apprécier. Les historiens en herbe ne chercheront pas non plus une quelconque vérité historique dans les faits proposés, car, s’il n’y a évidemment pas eu de dragons durant la Seconde Guerre Mondiale, ni de prêtresse expertes en forces occultes pouvant contrôler ces derniers par la pensées et le chant, il n’y a pas eu non plus d’avions P-51 dans la guerre en Afrique du Nord, période et lieu géographique dans laquelle se déroule l’histoire. Des erreurs historiques certes, mais dont on se fout royalement en fait car on est venu assister à une guerre aérienne entre avions et dragons, pas  à un cours d’histoire. Sur ce dernier point, le film répond à nos attentes même si on aurait aimé en voir encore plus. Conscient de la limite budgétaire, Mark Atkins nous offre deux longues séquences de combats, l’une située au début du film et l’autre lors du grand final. Les effets visuels en CGI sont de facture honnête, on a vu pire, on a vu (largement) mieux, mais dans l’ensemble, ça passe si on n’est pas trop regardant ou si on est fan des productions The Asylum par exemple. Les dragons virevoltent dans les airs, crachent leurs flammes sur les engins, font brûler l’équipage et mettent à mal l’escadron chargé de les anéantir. Le spectacle est divertissant et reste acceptable compte tenue de ce type de production. On sent que le réalisateur a voulu faire du mieux qu’il peut avec ce qu’il avait sous la main. Rien de comparable aux effets spéciaux de l’excellent Le Règne du Feu évidemment. Mais ça passe en étant indulgent. Entre ces deux phases de combats aériens, il faut bien raconter une histoire. On va donc passer du temps avec le lieutenant John Robbins, pilote d’avion émérite qui doit rester consigné au sol suite à un drame psychologique qu’il a subit auparavant. Il va donc devoir commander un escadron depuis le quartier général et gérer sa frustration de ne pas prendre part au combat contre les monstres ailés. Pour surfer un peu sur le succès du film Pearl Harbor, on incruste dans l’histoire une jeune infirmière avec qui il entretenir une relation amoureuse. Dans le même temps, on fait connaissance avec les méchants nazis, dont un expert en cryptozoologie qui est pote avec un groupe de prêtresses vénérant les dragons, toute drapées de noir façon secte satanique et qui ont donc le pouvoir de les contrôler et de les faire agir à leur guise. Comme on le voit, ça va assez loin dans le délire et c’est ce qui fait le charme de cette petite production qui ne s’embarrasse pas avec la crédibilité. On atteint les sommets du grand n’importe quoi quand le général Rommel s’allie avec les forces britanniques car lui, il sait que les dragons vont devenir incontrôlables dans le futur et tout détruire sur leur passage, chose à laquelle il ne veut pas prendre part. Une alliance hallucinante contre les ordres du Fuhrer mais  qui permet néanmoins aux forces alliées de préparer une contre-attaque d’envergure, surtout que le général Rommel leur a indiqué l’endroit exact où se trouve une base souterraine contenant des centaines d’œufs de dragons ! Attention, quand je dis « d’envergure », il s’agit de trois hommes qui vont tenter de découvrir la cachette dans le désert et de huit avions P-51 escortant un bombardier devant lâcher des bombes dans la base aux dragons. Encore une fois, le budget microscopique ne permet pas de placer des centaines de figurants devant la caméra et c’est ce décalage entre ce qu’on voit et ce qu’on devrait logiquement voir qui fait de ce P-51 Dragon Fighter une œuvre atypique, distrayante et limite fascinante malgré son côté fauché. Au final, P-51 Dragon Fighter ne tient pas toutes ses promesses et s’avère un peu décevant par rapport à ce qu’on nous promettait via une affiche plus qu’alléchante. L’histoire tourne parfois un peu à vide et il y a une grosse baisse de rythme vers le milieu du métrage. Toutefois, le film de Mark Atkins se montre assez soigné dans son ensemble pour une production de ce type et malgré des CGI pas toujours très heureux, ce long métrage parvient à se montrer récréatif et plutôt fun lors des phases d’attaques entre dragons et P-51. Il est sûr qu’il faudra être dans un état réceptif et se montrer indulgent durant le visionnage mais on a vu bien pire chez The Asylum donc n’hésitez pas à laisser une chance à cette version héroic fantasy des Têtes Brulées ! A ranger dans la catégorie « nanar sympa à base d’images de synthèse » !

* Disponible en DVD et BR chez ZYLO

NOTE : 3/6


samedi 5 juillet 2014

VAMPIRE ACADEMY

VAMPIRE ACADEMY
(Vampire Academy)

Réalisateur : Mark Waters 
Année : 2014
Scénariste : Daniel Waters 
Pays : Etats-Unis, Angleterre, Roumanie
Genre : Comédie, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Zoey Deutch, Lucy Fry, Danila Kozlovsky, Gabriel Byrne, Dominic Sherwood...


L'HISTOIRE : Rose et Lissa ont toujours été inséparables. Elles pourraient être comme toutes les jeunes filles de leur âge, mais Lissa est une princesse vampire Moroï que Rose, une Damphir, créature moitié humaine-moitié vampire, est chargée de protéger. Pour avoir fugué de l’académie, les deux amies sont punies et Rose est désormais surveillée par le très strict Dimitri. Sa condition devient encore plus compliquée à gérer lorsque son attirance pour son mentor grandit. Alors que Lissa hésite à assumer ses fonctions royales, ses ennemis préparent dans l’ombre un plan pour la détruire et éteindre sa lignée…

MON AVIS : Décidemment, les adaptations de romans destinés principalement aux ados ne cessent de venir alimenter les écrans de cinéma ces derniers temps. Twilight, Harry Potter, Percy Jackson, Hunger Games, Divergente, The Mortal Instruments, Sublimes créatures ou Les âmes vagabondes ont reçu de la part du public un accueil plus ou moins important, ce qui n’empêche pas les producteurs de puiser dans la poule aux œufs d’or jusqu’à plus soif. A ce petit listing établi dans les lignes ci-dessus vient s’ajouter l’adaptation des romans à succès de Richelle Mead : Vampire Academy. L’affiche du film ne laisse guère planer l’ombre d’un doute : nous sommes bien en territoire teen movie et le slogan français « sang, sexe et coups bas » donne rapidement le ton. Un slogan néanmoins mensonger car de sang et de sexe, vous n’en trouverez pas une goutte dans ce long métrage pas vraiment immanquable et qui est loin d’être un American Pie vampirique comme on pouvait le croire, ce qui, au final, est fort dommage en fait. Le slogan américain était pourtant encore plus explicite, avec ce fameux « They suck at school », qui laissait entrevoir une comédie fantastique trash et irrespectueuse. Tout ce que n’est pas Vampire Academy en fait. Habitué au genre teen movie, le réalisateur Mark Waters, à qui l’on doit des films tels Folles de lui, Lolita malgré moi ou Freaky Friday par exemple, a également touché au genre fantastique avec Les chroniques de Spiderwick en 2008, qui est une adaptation de romans illustrés. Reste qu’avec Vampire Academy, la sauce a du mal à prendre et ce mélange entre comédie et fantastique ne fonctionne que moyennement. On sourit parfois à certaines répliques ou situations cocasses mais dans l’ensemble, c’est plutôt l’ennui qui vient nous prendre par la main, la faute à une histoire pas vraiment intéressante, à des scènes de combats pas toujours très lisibles et à une mise en scène trop studieuse et pas assez énergique. Quelques effets-spéciaux viennent donner un peu de mordant à l’ensemble mais au final, on reste assez mitigé face au spectacle proposé, qui aura bien du mal à satisfaire un public dépassant les 15 ans, le film s’adressant vraiment à cette tranche d’âge. Bien sûr, on se doutait bien que Vampire Academy n’allait pas être un film très intelligent, très cérébral et que c’était le divertissement qui était visé avant tout. Mais un peu plus de consistance n’aurait pas été de trop et surtout, moins de retenue dans l’humour ou la parodie aurait pu donner un long métrage plus percutant et surtout plus drôle. Parmi les points positifs, on retiendra la prestation plutôt énergique de la très mignonne Zoey Deutch, actrice vue dans la série Ringer avec Sarah Michelle Gellar ou dans le récent Sublimes Créatures. Dans Vampire Academy, elle interprète le rôle principal, celui de Rose Hathaway, jeune fille peu farouche qui a pour mission de protéger sa meilleure amie Lissa, une vampire de sang royal dont certains aimeraient bien voir s’éteindre sa lignée. Les deux inséparables sont liées par un pouvoir psychique très fort, Rose pouvant, en entrant en transe, voir par les yeux de Lissa par exemple, ce qui peut s’avérer assez drôle lors de rendez-vous galant. Elle se laisse également sucer un peu de sang quand son amie a faim. Nos deux héroïnes mènent la vie dure à la directrice de l’académie et n’hésitent pas à fuguer ou à passer outre le règlement. Teen movie oblige, les deux jeunes filles sont des adolescentes comme les autres malgré leurs pouvoirs et leur cadre de vie insolite. L’amour, les garçons, font évidemment partie de leurs principales préoccupations. Le film brasse large dans ses influences, on pense à de nombreux autres longs métrages en le visionnant (une pincée de Twilight, une pincée d'Harry Potter...) et certaines répliques font même des clins d’œil à leurs confrères (« les vampires ne brillent pas… »). Honnêtement, Zoey Deutch est vraiment celle qui s’en sort le mieux niveau casting, le reste étant un peu en retrait et personne ne parvient vraiment à sortir du lot ou à nous intéresser plus que ça. C’est également à elle qu’on doit les principales scènes de comédie et elle se donne à fond dans son rôle, ne lésinant pas à forcer le trait ou à en faire trop afin de provoquer l’effet recherché sur le public. N’ayant pas lu les livres dont est tirée cette adaptation, je ne sais pas si l’aspect comédie fait partie intégrante des récits de Richelle Mead ou si le film de Mark Waters est fidèle au premier roman de cette saga littéraire à succès. Le final du film laisse entrevoir une suite mais vu le résultat plus que mitigé de Vampire Academy au box-office, pas sûr qu’on revoit de sitôt Rose et Lissa sur les écrans. Si vous avez des ados à la maison qui kiffent les films de vampires plutôt tournés vers la comédie que l’horreur, vous pourrez leur proposer la vision de Vampire Academy. Pour ma part, je préfère largement me retaper Buffy contre les Vampires

* Disponible en DVD et BR chez Metropolitan

NOTE : 2/6


vendredi 4 juillet 2014

LE SIGNE DE ZORRO

LE SIGNE DE ZORRO
(The Mark of Zorro)

Réalisateur : Rouben Mamoulian 
Année : 1940
Scénariste : John Taintor Foote
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure
Interdiction : /
Avec : Tyrone Power, Linda Darnell, Basil Rathbone, Eugene Pallette, Montagu Love...


L'HISTOIRE : Abandonnant sa carrière militaire, Don Diego de la Vega retourne dans sa Californie natale et découvre que son père a été déchu de ses fonctions de gouverneur. Le nouveau dirigeant, Don Luis Quintero, aidé par le cruel capitaine Esteban Pasquale, fait régner la terreur chez les pauvres habitants, augmentant leurs impôts afin de s'enrichir, sans se soucier de leur condition de vie misérable. Don Diego ne supporte pas cette situation et la nuit venue, le couard gentleman se transforme en Zorro, vengeur masqué qui va tout tenter afin de rétablir la paix et faire à nouveau régner la justice. Élément imprévu, Don Diego tombe sous le charme de la belle Lolita Quintero, fille du gouverneur...

MON AVIS : Un pur classique de l'âge d'or hollywoodien et assurément l'une des meilleures adaptations cinématographiques des aventures de Zorro, personnage créé par le romancier Johnston McCulley en 1919 et qui fut interprété par le virevoltant Douglas Fairbanks dès 1920 dans Le Signe de Zorro de Fred Niblo et dont le film dont on va parler ici même en est le remake. Voulant concurrencer la Warner Bros qui a fait fureur avec Les Aventures de Robin des Bois en 1938, classique du film d'aventure mettant en scène Errol Flynn, le patron de la 20th Century Fox, Darryl F. Zanuck décide lui aussi de se lancer dans cette branche du film de divertissement et de mettre en avant la star du studio, le ténébreux Tyrone Power. L'idée de faire une nouvelle version du célèbre film des années 20 est donc approuvée et c'est Rouben Mamoulian qui se retrouve derrière la caméra. Dire que Le Signe de Zorro version 1940 est un film dont on ne se lasse pas n'est pas un mensonge tant ce long métrage possède des qualités qui en font un véritable classique du genre. Niveau casting, on a du haut niveau avec, dans un double-rôle, le très bon Tyrone Power, déjà cité, qui s'amuse avec nous et pour nous à composer tantôt un personnage un peu loufoque, peureux et aux réactions parfois un brin stupide (Don Diego évidemment) et tantôt un personnage intrépide, expert dans le maniement de l'épée et n'ayant peur de rien (Zorro bien sûr). Ces attitudes totalement différentes sont évidemment voulues par la situation et servent admirablement bien le plan de Don Diego, qui, lorsqu'il joue les couards devant ses ennemis, parvient justement à les tromper et donc à mener à bien ses opérations sans éveiller les soupçons, quitte à passer pour un goujat devant sa promise Lolita, magnifiquement interprétée par la sublime Linda Darnell, qui n'avait que 17 ans à l'époque du tournage. La comédie s'invite donc dans le film de Mamoulian, offrant aux spectateurs un peu de légèreté et de romantisme au milieu de l'action. De l'action qui intervient quand notre héros revêt son costume noir, son chapeau et son masque et va braver le gouverneur et son bras droit. On notera que Zorro ne porte pas encore sa cape noir ni son fouet, deux éléments popularisés avec la version Walt Disney et par l'acteur Guy Williams. Ne reculant jamais devant l'ennemi, Zorro brave le danger et se démène comme un diable face aux hommes du capitaine Esteban Pasquale, superbement interprété par le génial Basil Rathbone, qui était un escrimeur émérite. Le duel que se livre les deux personnages est superbe, virtuose et mis en scène avec fougue et énergie. La chorégraphie du combat à l'épée dans une pièce un brin exiguë n'a rien à envier à celle de Scaramouche par exemple. Ce qui pourrait apparaître comme une erreur ou une régression (le film est tourné en noir et blanc alors que Les Aventures de Robin des Bois est en couleur) devient, avec le talent du directeur de la photographie Arthur C. Miller, l'une des premières qualité du film. Jouant admirablement bien avec les ombres, et mettant particulièrement en valeur le costume noir de Zorro, le somptueux noir et blanc utilisé dans Le Signe de Zorro fait des merveilles et parachève de faire de ce long métrage un divertissement enjoué, qui assure toujours le spectacle et qu'on revoit avec un plaisir intact. Le film n'est pourtant pas exempt de quelques légers bémols. Il lui manque par exemple une dimension véritablement épique et quelques morceaux de bravoure supplémentaires pour convaincre à 100%. L'histoire et certaines séquences mettant en scène Don Diego apparaissent également un peu trop simplette et on aurait aimé que Rouben Mamoulian focalise d'avantage l'action sur Zorro et nous le montre plus à l'écran. Mais ce ne sont que de petits détails qui n'entravent en rien la satisfaction de voir l'un des plus célèbres justiciers masqués au monde dans un film de grande qualité et qui a trouvé un superbe écrin dans l'édition collector concoctée par l'éditeur Sidonis Calysta en 2013. Un sublime packaging nous propose le DVD et le BR du film, qui bénéficie d'une image contrastée et remasterisée de très bonne qualité et rend honneur au travail accompli sur la photographie par Arthur C. Miller. On trouve également en bonus une longue présentation du film par Patrick Brion, ainsi qu'un documentaire de 44 minutes sur l'histoire de Zorro. Cerise sur la gâteau, le packaging inclut un livret de 90 pages rédigé par Marc Toullec, qui nous raconte moults anecdotes de tournages et nous présente les différents acteurs principaux, le tout agrémenté de somptueuses photographies. Bref, si vous devez acquérir Le Signe de Zorro, nul doute que c'est cette édition, signée à la pointe de l'épée, qu'il vous faut !

* Disponible en DVD et BR chez SIDONIS.

NOTE : 5/6





jeudi 3 juillet 2014

LA LÉGENDE D'HERCULE

LA LÉGENDE D'HERCULE
(The Legend of Hercules)

Réalisateur : Renny Harlin 
Année : 2014
Scénariste : Sean Hood, Daniel Giat, Renny Harlin, Giulio Steve 
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, Péplum
Interdiction : /
Avec : Kellan Lutz, Gaia Weiss, Scott Adkins, Roxanne McKee, Liam McIntyre...


L'HISTOIRE : Hercule est le fils de la reine Alcmène que lui a donné Zeus en cachette du roi Amphitryon pour renverser celui-ci une fois l'enfant devenu adulte. Amoureux d'Hébé, Hercule est trahi par le roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieux est exilé et vendu comme esclave. Devenu gladiateur et renversant tous ses adversaires, Hercule, avec l'aide de Sotiris, son compagnon d'armes, va tenter de libérer le royaume de la tyrannie d’Amphitryon, arracher Hébé aux griffes de son frère, et prendre enfin sa vraie place, celle du plus grand héros que la Grèce ait jamais connu…

MON AVIS : La vision de La légende d’Hercule nous prend un peu au dépourvu tant le film s’éloigne de ce qu’on voit traditionnellement dans un film mettant en scène le demi-dieu grec. Certes, nous sommes en 2014 et les péplums d’antan avec Steve Reeves, Reg Park ou Mark Forrest ne sont plus au goût du jour, bien qu’ils restent hautement sympathiques et divertissants. Mais Renny Harlin prend un peu le contre-pied des ces anciennes productions italiennes aux décors en carton-pâte et les aventures de son Hercule sont bien loin de ressembler à des aventures d’Hercule justement ! Gladiator et surtout 300 sont passés par là et les influences de ces deux films, auquel on peut ajouter celle de Conan le Barbare également, se font cruellement ressentir sur le produit fini. Si la base mythologique a été retenue, de très grandes libertés ont ensuite été prise par les scénaristes, si bien que le film se serait appelé "La légende d’un spartiate" que ça aurait été kif-kif, voir même plus adapté ! J’avais souvent l’impression de regarder un film de gladiateur ou un rip-off de 300 plutôt qu’un film sur Hercule ! Visuellement, le film rappelle également celui de Zack Snyder et les séquences de combats font la part belle aux ralentis et autres procédés très vidéo-clipesques. Des combats relativement divertissants et correctement mis en scène, assez nombreux en tout cas pour nous tenir éveillé et faire qu’on ne s’ennuie que rarement devant ce spectacle ô combien décérébré. A l’image de son cinéma, Renny Harlin se montre comme à son habitude d’une belle générosité et veut en donner pour son argent au public, même si parfois le résultat s’avère mitigé, ce qui sera le cas ici. Car malgré toutes ses bonnes intentions, La légende d’Hercule fricote sans sourciller avec le nanar tendance blockbuster. Le personnage même d’Hercule a de grosses difficultés à se montrer vraiment crédible, la faute à l’acteur Kellan Lutz, un beau gosse certes assez musclé (vu dans la saga Twilight) mais à qui il manque quand même une vraie stature, une vraie dimension athlétique, pour convaincre réellement. La scène où il est enchainé entre deux colonnes de pierre est à ce titre assez représentative des faiblesses du personnage niveau musculature comparées à des séquences similaires vues dans d’anciens péplums par exemple. Mentionnons la scène totalement ridicule mettant en vedette le fameux Lion de Némée et qui en fera hurler de rire plus d’un devant son écran. La réalisation du lion est juste calamiteuse et d’une crédibilité proche du néant. Idem pour le grand final dans lequel Hercule reçoit en cadeau de Zeus la foudre qui vient imprégner son épée, lui permettant ensuite de jeter des éclairs monstrueux sur ses assaillants. Les images de synthèses ne sont pas fameuses et peinent à paraître réelles. A bien y regarder, seul Scott Adkins s’en sort avec les honneurs, interprétant un Amphitryon cruel et sadique, au charisme largement plus soutenu que le héros du film lui-même, un comble ! Si La légende d’Hercule n’est pas non plus la bouse annoncée, le dernier long métrage en date de Renny Harlin a quand même bien du mal à en imposer, la faute à trop d’emprunts, trop de clichés, trop d’influences mal digérées de films qui s’avèrent au final largement mieux maîtrisés. Reste donc un spectacle pas prise de tête, plutôt récréatif, qui aligne quelques scènes de bastons hautement jubilatoires entremêlées dans une histoire quelconque qui ne fait pas honneur au demi-dieu grec. Le néo-péplum a parfois bien du mal à imposer son style et ce n’est pas La légende d’Hercule qui va venir lui donner ses lettres de noblesses. Peut-être que le Hercule de Brett Ratner, avec cette fois-ci l’imposant Dwayne Johnson dans le rôle-titre, va venir changer la donne… 

* Disponible en DVD, BR et BR 3D chez METROPOLITAN

NOTE : 3/6