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vendredi 19 août 2016

LA PROIE DE L'AUTOSTOP

LA PROIE DE L'AUTOSTOP
(Autostop Rosso Sangue)

Réalisateur : Pasquale Festa Campanile
Année : 1977
Scénariste : Pasquale Festa Campanile, Aldo Crudo, Ottavio Jemma
Pays : Italie
Genre : Thriller, Rape & Revenge
Interdiction : -16 ans
Avec : Franco Nero, Corinne Clery, David Hess, Joshua Sinclair, Carlo Puri, Ignazio Spalla...


L'HISTOIRE : Eve et Walter partent sur les routes de Californie en espérant redorer leur couple au bord de l’effondrement. Après avoir passé une nuit dans un camp de hippies, ils prennent Adam, un auto-stoppeur. Ce dernier dévoile rapidement sa vraie nature et les retient vite en otage. Une relation tendue s’engage entre eux. Usant de sa force et de sa cruauté, il va s’amuser avec eux jusqu’à la limite du sadisme. Sans compter que ses deux complices sont sur le point de le rejoindre...

MON AVIS : On le savait depuis Massacre à la Tronçonneuse, il ne fait pas bon rendre service aux auto-stoppeurs ! La Proie de l'Autostop de Pasquale Festa Campanile vient à nouveau le confirmer trois ans plus tard. Réalisateur italien spécialisé dans la comédie et la sexy-comédie (on lui doit le très bon Le Larron avec Edwige Fenech), il change radicalement de style et de genre en 1977 avec Autostop Rosso Sangue, titre original du film qui nous intéresse ici. Radical, La proie de l'Autostop l'est. Les mésaventures de Franco Nero et Corinne Clery, qui interprètent respectivement Walter et Eve, sont loin d'être idylliques. Déjà, leur relation de couple n'est pas au beau fixe : engueulades incessantes, divergence de point de vue, machisme prononcé du mari auquel s'ajoute sa grande consommation d'alcool et j'en passe. Un couple au bord de l'implosion, profitant d'une escapade sur les routes pour mettre de l'ordre dans leur vie. Le personnage joué par Franco Nero n'est pas des plus sympathiques et on se demande s'il a réellement envie de faire des efforts; Dans un campement hippies, il boit plus que de raison et se montre on ne peut plus rustre avec sa femme, la forçant même, lors d'une scène filmée en hors champ mais dont les dialogues qui ont précédées et ceux de l'instant présent ne laissent que peu de doute, à une sodomie non consentie. Le personnage joué par la séduisante Corinne Clery est également ambigu. D'après son mari, leur relation ne tient que grâce au sexe, dont elle serait des plus friandes. On se questionne alors si elle est vraiment une victime ou si elle n'aime pas tout simplement être dominée par son mari. Tout au long du film, ces interrogations se bousculeront dans notre esprit et La proie de l'Autostop peut être vu comme une sorte d'étude d'un couple fragilisé qu'un élément extérieur va venir fissurer encore plus. Cet élément extérieur, c'est bien sûr notre fameux auto-stoppeur, interprété par le célèbre David Hess. Acteur révélé en 1972 dans le culte La Dernière Maison sur la Gauche, David Hess obtient encore un joli rôle de salaud dans La Proie de l'Autostop. Sans pitié, à l'esprit dérangé tout en étant un froid calculateur, il va nouer une relation sordide avec Walter, les deux hommes ayant la même vision des choses concernant la gent féminine. La pauvre Corinne Clery se retrouve entre deux machos invétérés et son calvaire sera loin d'être réjouissant. L'actrice apparaît comme étant la plus crédible des personnages, celle qui se révèle avoir le jeu le moins "théâtral" du lot. Si Pasquale Festa Campanile ne l'épargne pas, la contraignant à se retrouver à poil plus d'une fois pour notre plus grand plaisir, il n'en oublie pas pour autant d'en faire une femme forte, qui parviendra à se "venger" de ces deux mâles de bien belle façon. Violée par David Hess devant les yeux de son mari, elle finira par s'offrir pleinement à son agresseur, histoire de bien rappeler à son conjoint que la réputation de "salope" qu'il lui a attribué est justifiée ! Tel est pris qui croyais prendre, le "girl power" est en marche et notre pauvre Franco Nero n'a plus que ses larmes à faire couler ! Elle utilisera à nouveau son corps pour se protéger et éliminer la menace représentée par l'auto-stoppeur, sauvant par la même occasion son mari. La proie de l'Autostop se montre relativement violent, une violence crue et sordide, typique des productions des 70's. Si le film n'est pas exempt de défauts (David Hess en fait un peu trop et en devient presque caricatural, la caravane accidentée se retrouve flambant neuve dans la séquence suivante...), l'ambiance moite et oppressante, les paysages désertiques, la violence soutenue et les thématiques proposées en font une oeuvre de qualité qui contentera les amateurs de cinéma bis déviant. Très nihiliste, La Proie de l'Autostop se conclue sur un final tragique, scénaristiquement un peu facile et téléphoné, mais qui permet d'inverser les rôles de départ et de dévoiler la vraie facette des personnages. Souvent classé dans le genre du rape and revenge, La Proie de l'Autostop en possède quelques éléments effectivement mais cet aspect est loin d'être ce qu'on retiendra du film. C'est avant tout une étude des comportements conjugaux, du machisme et de l'individualisme, intégrée aux codes du road movie et du thriller sombre et malsain. Cruel, dérangeant et sans compromis, La Proie de l'Autostop est en tout cas un film que j'ai apprécié pour son jeu du chat et de la souris entre les trois protagonistes principaux, pour sa violence, pour son érotisme, pour son aspect raccoleur et pour ses revirements de situations même si certains restent prévisibles. A découvrir sur la très belle édition d'Artus Films, incluant un intéressant livret de David Didelot sur le genre du rape and revenge.

* Disponible chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6





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