Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




jeudi 29 septembre 2016

ET LE VENT APPORTA LA VIOLENCE

ET LE VENT APPORTA LA VIOLENCE
(E Dio disse a Caino...)

Réalisateur : Antonio Margheriti
Année : 1970
Scénariste : Giovanni Addessi, Antonio Margheriti
Pays : Italie, Allemagne
Genre : Western
Interdiction : -12 ans
Avec : Klaus Kinski, Peter Carsten, Marcella Michelangeli, Antonio Cantafora, Giuliano Raffaelli...


L'HISTOIRE : Après avoir passé dix ans de sa vie à casser des cailloux dans un pénitencier, Gary Hamilton se voit gracier grâce à son passif militaire. Sa liberté retrouvée, il n'a plus qu'une seule obsession : retrouver le tyrannique Acombar, responsable de son emprisonnement pour un vol et un crime qu'il n'a pas commis et assouvir sa vengeance. Prévenu par son fils du retour d'Hamilton, Acombar charge sa milice de l'arrêter aux portes de la ville, alors qu'une violente tempête s'annonce...

MON AVIS : On le sait, faire tourner Klaus Kinski n'est pas une mince affaire, le comportement violent et colérique de l'acteur sur les plateaux n'étant pas une légende. Choisissant ses rôles avec soin, Kinski a toutefois accepté à diverses reprises d'apparaître dans des films d'Antonio Margheriti, parfois dans de simples seconds rôles. Pourquoi une telle gentillesse envers ce réalisateur italien ? Tout simplement parce que Klaus Kinski a fortement apprécié que Margheriti lui ait offert un rôle de "gentil" dans Et le Vent apporta la Violence ! Il est effectivement rare de voir Kinski du bon côté de la Force, son physique et sa folie lui attribuant plutôt des rôles de salauds. Avec Et le Vent apporta la Violence, il interprète la victime d'une machination l'ayant envoyé dix ans en prison casser des cailloux sous un soleil ardent. De quoi ruminer et préparer une vengeance mûrement réfléchie. Libéré par grâce présidentielle, le personnage de Gary Hamilton va devenir un ange rédempteur et vengeur, n'ayant aucune pitié pour ceux qui lui ont volé des années de sa vie. La violence du titre est donc double : violence de la tempête qui arrive et violence des nombreuses tueries perpétrées par Klaus Kinski, fin tireur qui ne manque jamais sa cible. Si le début du film se passe en plein jour, la majorité de l'action de ce western se déroule de nuit, lui conférant alors une ambiance propre au film d'épouvante gothique : cloche d'une église qui sonne quand on ne l'attend pas, passages secrets et souterrains permettant à Kinski d'exécuter ses ennemis tel un fantôme, secret de famille, villa éclairée à la bougie, miroirs à gogo, flammes évoquant l'Enfer, prêtre qui joue de l'orgue, autant d'aspects significatifs auxquels il faut donc ajouter les éléments climatiques qui se déchaînent à l'extérieur, avec vent, pluie et ténèbres qui s'abattent sur la ville. Même si la mise en scène manque parfois d'ampleur, impossible de ne pas tomber sous le charme de cette ambiance baroque qui donne tout son charme et son originalité au film. Avec peu de budget, Antonio Margheriti a réussi à passer outre l'aspect financier pour apporter à ce film une touche personnelle qui en fait un western un peu hors-norme. Vraiment très intéressant...

NOTE : 4/6


vendredi 23 septembre 2016

LE TRÉSOR DES COLLINES ROUGES

LE TRÉSOR DES COLLINES ROUGES
(Treasure of Ruby Hills)

 Réalisateur :  Frank McDonald
Année : 1955
Scénariste : Tom Hubbard, Fred Eggers 
Pays : Etats-Unis
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Zachary Scott, Carole Mathews, Barton MacLane, Lee Van Cleef...


L'HISTOIRE : Deux propriétaires terriens, Reynolds et Payne, se querellent sans cesse afin de posséder la mainmise totale sur la région de Ruby Hills. Leurs hommes de main respectifs n'hésitent pas à user du revolver pour asseoir la suprématie de leur chef. Leur petite guerre de territoire va se trouver chambouler quand Ross Haney acquiert légalement une partie de la région comportant la seule source capable d'approvisionner les terrains de Raynolds et Payne. Ce que les trois hommes ignorent, c'est qu'un quatrième larron convoite le tout...

MON AVIS : Un petit western à faible budget relativement mineur mais pas déplaisant pour autant : voilà ce que je pourrais dire succinctement sur Le Trésor des Collines Rouges réalisé en 1955 par Frank McDonald, un spécialiste du genre possédant une filmographie de plus de 140 titres. Par certain aspect, ce film m'a fait penser au culte Pour une Poignée de Dollars, notamment avec le personnage principal, Ross Haney, interprété par un très bon Zachary Scott. En effet, Haney se retrouve entre deux clans, celui de Reynolds et celui de Payne. En acquiérant une partie de la région qui contient la seule source d'eau des environs, Haney va venir jouer les troublions au milieu de la guerre qui rythme la vie des deux propriétaires terriens, un peu comme Clint Eastwood dans le classique de Sergio Leone. Seul contre tous, Haney va devoir agir avec prudence et détermination, surtout lorsqu'il découvrira qu'un quatrième homme joue également dans la partie sans que personne ne le sache vraiment. L'intrigue est plutôt bien construite et se suit sans déplaisir. Il faut dire que le scénario est une adaptation d'une nouvelle de Louis L'Amour, "Rider of the Ruby Hills". Western en noir et blanc, Le Trésor des Collines Rouges mise avant tout sur l'interaction entre les personnages et délaisse l'action et les gunfights habituels dans ce genre de production, hormis lors de la séquence finale. Certaines jaquettes DVD insistent sur la présence de Lee Van Cleef au générique, en mettant même sa photo en illustration. Les fans de l'acteur risquent d'être déçus puisqu'il doit apparaître moins de dix minutes je pense. Il interprète Frank Emmett, l'homme de main de Reynolds, soit un redoutable pistolero mais qui trouvera, malheureusement pour lui, homme à qui parler en la présence de Zachary Scott. D'une durée relativement courte, avec un petit 71 minutes au compteur, Le Trésor des Collines Rouges propose une mise en scène correcte, une histoire qui se tient et une ambiance lorgnant parfois vers celle du film noir. Une petite série B tout ce qu'il y a de plus classique au final, qui ne restera pas dans les mémoires mais que j'ai pris plaisir à découvrir.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 3/6


mercredi 21 septembre 2016

LES CAVALIERS DU CRÉPUSCULE

LES CAVALIERS DU CRÉPUSCULE 
(The Sundowners)

Réalisateur : George Templeton
Année : 1950
Scénariste : Alan Le May
Pays : Etats-Unis
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Robert Preston, Robert Sterling, Chill Wills, John Barrymore Jr., Cathy Downs...


L'HISTOIRE : Propriétaire d’un ranch et de bétail, Tom Cloud a quelques problèmes avec un autre propriétaire, désireux d’agrandir ses terres. C’est alors que son frère, James, réapparaît. Ce dernier a un passé douteux, et est plus connu sous le nom de Wichita Kid. Il fait aussitôt preuve de manières expéditives contre les ennemis de son frère. Mais il regarde aussi d’un peu trop près Kathleen, la maîtresse de Tom et a une mauvaise influence sur Jeff Cloud, son petit frère...

MON AVIS : La même année que La Vallée du Solitaire, 1950 donc, Alan Le May a scénarisé également Les Cavaliers du Crépuscule dont la réalisation revient à George Templeton. Le casting utilise des acteurs qu'on retrouvera dans La Vallée du Solitaire (Les Cavaliers du Crépuscule lui étant antérieur), comme John Barrymore Jr., Chill WillsJack Elam, Clem Fuller ou Frank CordellRobert Preston, Robert Sterling et Cathy Downs viennent compléter ce casting de qualité et permettent à ce western sympathique de se situer dans la bonne moyenne du genre. Assez avare en scène d'action, hormis lors de l'excellent gunfight final, Les Cavaliers du Crépuscule se focalise avant tout sur ses personnages et en particulier sur l'excellent acteur Robert Preston, qui interprète Wichita Kid. Un personnage haut en couleur, mi-ange, mi-démon, qui porte littéralement le film sur ses épaules. Charmeur, macho, hors-la-loi, meurtrier, autant d'adjectifs qui lui correspondent. L’ambiguïté du personnage provient du fait qu'il commet, dans le cas présent, toutes ses mauvaises actions ça pour aider son frère, Tom Cloud, un propriétaire de ranch qui a des soucis avec le s autres propriétaires, se faisant régulièrement voler des vaches par exemple. Même les hommes qui travaillent pour lui se font décimer et il ne peut compter sur l'aide du shérif, trop lâche pour intervenir. L'arrivée de Wichita Kid va s'avérer être une sorte de bénédiction pour Tom, qui sollicitera donc l'aide de son frère pour régler ses problèmes sans se mouiller lui-même, tout en jouant le moralisateur qui ne veut pas d'un voyou chez lui. Les Cavaliers du Crépuscule bénéficie également de la présence de John Barrymore Jr., le jeune rebelle de La Vallée du Solitaire. L'acteur, dont c'est seulement sa seconde apparition à l'écran après avoir joué dans un épisode de la série télévisée We, The People en 1949, se montre très naturel et à un jeu beaucoup moins théâtrale que dans La Vallée du Solitaire. Attiré par le côté obscur de son grand frère, le jeune garçon, qui vit depuis l'âge de dix ans avec Tom, voit dans l'arrivée de Wichita Kid une bouffée d'air frais dans sa vie de gardien de troupeaux. Wichita lui apprend le maniement des armes, l'emmène patrouiller avec lui et en fait un membre à part de son équipe, l'incluant dans ses plans d'intimidation des ennemis de Tom. La relation entre les trois frères est bien rendue et participe pleinement au plaisir ressenti durant la vision du film. Ajoutons-lui quelques ingrédients comme une romance, une trahison, une rivalité fraternelle, le tout filmé dans de très beaux paysages naturels du Texas et vous obtiendrez un western américain dans la pure tradition classique, bien mis en scène, solide et efficace. 

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6



mardi 20 septembre 2016

NOM DE CODE : OIES SAUVAGES

NOM DE CODE : OIES SAUVAGES
(Geheimcode Wildgänse)

Réalisateur : Antonio Margheriti
Année : 1984
Scénariste : Michael Lester
Pays : Italie, Allemagne
Genre : Guerre
Interdiction : /
Avec : Lewis Collins, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Klaus Kinski, Mimsy Farmer..


L'HISTOIRE : Un milliardaire vivant à Hong Kong recrute une troupe de mercenaires pour démanteler un réseau de trafiquants de drogue dans le Triangle d’Or asiatique. Le commando s’entraîne durement et lance enfin l’opération. Alors que la mission débute avec succès, les Oies Sauvages vont se trouver face à une véritable milice paramilitaire aux ordres du cartel...

MON AVIS : Péplum, science-fiction, western, épouvante gothique, film pour enfant, comédie, espionnage, aventure, polar, horreur, Antonio Margheriti s'est illustré dans quasiment tous les genres en tant que réalisateur, avec le succès qu'on lui connaît. Ce touche-à-tout, passionné par le domaine des effets-spéciaux, s'est même essayé au film de guerre avec, entre autre, ce Nom de Code : Oies Sauvages datant de 1984 et qui réunit un beau casting : Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Klaus Kinski ou Mimsy Farmer, excusez du peu ! Bon, ok, Ernest Borgnine fait plus de la figuration qu'autre chose et Klaus Kinski ne prend les armes et la tenue militaire qu'à la fin du film mais ce n'est pas grave. Parce qu'Antonio Margheriti connaît son job et vu qu'il adore faire exploser les décors, il y va de bon cœur pour notre plus grande joie. Nom de Code : Oies Sauvages est un pur film de guerre et d'action 80's, avec Lewis Collins en capitaine d'une équipe de choc, durement entraînée (voir la séquence d'introduction) et prête à tout pour empocher quelques billets verts. Le danger ne fait peur à aucun des membres des mercenaires, que ce soit des champs de mines ou des milices lourdement armées. Seul la réussite de la mission compte à leurs yeux. Comportant très peu de temps morts, Nom de Code : Oies Sauvages met l'action en première ligne de feu et une fois la mission débutée en territoire hostile, les tirs de mitrailleuses et les explosions n'arrêtent plus. Auparavant, on aura eu droit à une course poursuite assez délirante, façon Mad Mission, avec des véhicules qui virevoltent sur les murs pour éviter les obstacles, le tout à base de petites voitures miniatures ! Dans la jungle, les mercenaires seront aidés par une poignées de chinois en guerre contre le vil général Khan, un être odieux qui n'hésitera pas à crucifier un prêtre pour obtenir des informations sur les oies sauvages. Quelques petites effusions de gore s'inviteront à la fête, ce qui n'est pas pour me déplaire. Lee Van Cleef assure le minimum syndical, jouant un pilote d'hélicoptère chevronné, portant un chapeau de cow-boy (sympa le clin d'oeil) et qui se permettra de draguer ouvertement la seule femme du film, à savoir l'actrice Mimsy Farmer, qui interprète ici une otage un peu rebelle. Comme déjà évoqué, le film nous tient éveillé en faisant tout sauter sur son passage, que ce soit à coups de grenades, de baril d'essence ou de C4. Margheriti se fait plaisir et se permet même une séquence ultra jouissive, dans laquelle il équipe un hélicoptère d'un... lance-flammes ! Ne manque plus que Charles Bronson aux commandes ! Klaus Kinski débarquera vers la fin arme à la main et nous gratifiera d'une prestation excessive comme on les aime lors de sa mort au milieu des flammes. Spectacle hautement divertissant sans prise de tête, Nom de Code : Oies Sauvages n'est pas le film de guerre du siècle mais il remplit son contrat avec honnêteté, dépayse, propose une mise en scène de qualité, un casting des plus sympathiques et de l'action 80's en pagaille, dont quelques scènes très réussies. Pas de quoi bouder son plaisir en somme !

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS 

NOTE : 4/6



dimanche 18 septembre 2016

HOLOCAUSTE NAZI

HOLOCAUST NAZI
(La Bestia in Calore / SS Hell Camp)

Réalisateur : Luigi Batzella
Année : 1977
Scénariste : Luigi Batzella, Lorenzo Artale
Pays : Italie
Genre : Guerre, Nazisploitation
Interdiction : -16 ans
Avec : Macha Magall, Salvatore Baccaro, Gino Turini, Edilio Kim, Xiro Papas...


L'HISTOIRE : La doctoresse nazie Ellen Kratsch mène des expérimentations douteuses dans son laboratoire. Avec l'aide d'un sérum de son invention, elle parvient à transformer un homme en bête assoiffée de sexe qu'elle va utiliser comme arme pour faire parler des prisonnières. Elle est envoyé en renfort en Italie pour seconder le capitaine Hardinghauser, qui a bien des soucis avec un groupe de partisans très actif dans la région et qui décime ses soldats...

MON AVIS : Après le succès de Portier de Nuit, de Salon Kitty et de Ilsa la Louve des SS, le cinéma d'exploitation va s'aventurer dans un sous-genre nébuleux et outrancier durant une assez courte période (1976 - 1979) en mettant en scène les exactions des nazies. Ce courant, la nazisploitation, est composé d’œuvres de divertissement, de nanars pur jus n'hésitant pas à verser dans le sordide et le trash pour attirer les spectateurs en manque d'émotions fortes dans les salles. Anti-thèse totale des films de propagande, la nazisplotation est totalement inoffensive et ne présente jamais les SS comme des héros, bien au contraire. Le film qui nous intéresse ici, Holocauste Nazi, est l'un des meilleurs fleurons de ce sous-genre tant décrié, même par les fans de cinéma Bis. Mis en scène par Luigi Batzella, réalisateur du très sympathique Les Vierges de la Pleine Lune en 1973 et de l'atypique Nude for Satan en 1974, Holocauste Nazi est ce qu'on peut appeler un "deux en un" : en effet, Batzella s'est servi des images d'un film de guerre qu'il a réalisé en 1969, Quand explose la Dernière Grenade. images auxquelles il a ajouté de nouvelles séquences mettant en scène une doctoresse allemande des plus perverses se livrant à des expériences médicales et à des tortures raffinées sur les prisonniers italiens. Le mélange aboutira à un film étrange mais tout à fait correct, curieux croisement de film de guerre "sérieux", voire même dramatique, et de délire outrancier 100% Bis qui ne fait pas dans la dentelle. La partie film de guerre est rondement menée, n'ennuie jamais et nous présente des personnages attachants, comme Irène (interprétée par Brigitte Skay), obligée de faire la prostituée dans le camp allemand pour obtenir de précieux renseignements et qui passe pour une traître au yeux de la population. Les partisans causent des désagréments au capitaine allemand en faisant sauter les ponts permettant soit le ravitaillement soit un passage pour s'enfuir en cas de défaite. Malgré un manque de moyen financier flagrant, on assiste à quelques échauffourées entre les deux parties, à grands coups de mitrailleuses ou de grenades. Se prenant un savon par son général pour inefficacité à mettre fin aux exactions des rebelles, le capitaine devra se mettre au service de la doctoresse nazie superbement interprétée par la ravissante Macha Magall, une pure déclinaison de la terrible Ilsa. Cette dernière va mettre en pratique ses techniques de tortures, principalement à base de relations sexuelles non consenties avec "sa bête en chaleur", pour faire avouer les prisonnières. Holocauste Nazi débute d'ailleurs par la transformation d'un homme en monstre sexuellement infatigable à grand coups de sérum. L'acteur jouant ce drôle de personnage est Salvatore Baccaro et le choix est excellent puisque ce dernier était atteint d'acromégalie et que son faciès correspond tout à fait à l'effet recherché. On a l'impression de voir un homme de Cro-Magnon enfermé en cage et se livrant à toutes sortes de débauches sexuelles avec une frénésie qui laisse généralement les pauvres victimes dans un état lamentable. Des séquences trash et déviantes, qui participent pleinement à l'aura de film culte que se trimbale Holocauste Nazi depuis des lustres. Au sérieux de la partie "film de guerre", toutes les scènes mettant en vedette Macha Magall et Salvatore Baccaro semblent provenir d'une bande-dessinée pour adultes tant leurs folies contrastent avec le reste du métrage. Sublime en tenue de SS, Macha Magall nous régalera les yeux en payant de sa personne, confirmant elle-même l'efficacité de sa technique face à un pauvre partisan qui n'en peut plus et verra sa virilité tranchée par celle qui vient de l'exciter comme jamais en se dénudant devant lui. Encore plus trash seront les tortures proposées : seau chauffé à blanc posé sur le ventre d'une prisonnière et renfermant des rats affamés ; électrocution du clitoris ; arrachage d'ongles à la pince ; immersion, noyade, châtiment du fouet et j'en passe. Le parfait attirail du plaisir sadique. Holocauste Nazi culminera dans l'excès lors de la séquence dans laquelle Salvatore Baccaro arrachera à main nu la toison pubienne d'une prisonnière pour s'en délecter ! Ignoble ! Rassurez-vous, la morale reprendra ses droits lors du final et Macha Magall connaîtra bien malgré elle la folie de sa bête en chaleur, tel un docteur Frankenstein succombant aux assauts de sa créature. Parfait divertissement irrévérencieux, Holocauste Nazi mérite largement le détour si vous êtes amateurs d'un cinéma "autre". C'est con, fauché, sans réel intérêt mais terriblement jouissif au final. Et point à souligner, vous verrez autant de nudité féminine que masculine, ce qui est rarement le cas dans la nazisploitation. 

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6



samedi 17 septembre 2016

FRÈRE DE SANG 3 - LA PROGÉNITURE

 
FRÈRE DE SANG 3 - LA PROGÉNITURE
(Basket Case 3 - The Progeny)

Réalisateur : Frank Henenlotter
Année : 1991
Scénariste : Frank Henenlotter, Robert Martin
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Comédie
Interdiction : -12 ans
Avec : Kevin Van Hentenryck, Gil Ropert, Annie Ross, Dan Biggers...


L'HISTOIRE : Tante Ruth décide d’emmener ses pensionnaires en vacances chez son ami le docteur Hal Rockwell. Elle compte sur lui pour aider à l'accouchement d'Eve, la petite amie de Belial qui est enceinte. Mais la tranquillité de la maisonnée est vite troublée par la cupidité des shérifs locaux qui souhaitent empocher le million de dollars pour la capture des frères Bradley…

MON AVIS : Frank Henenlotter poursuit la saga des frères Bradley et livre ce Frère de Sang 3 - La Progéniture en 1991, soit juste un an après Frère de Sang 2. Le film reprend durant les six premières minutes le final de ce dernier pour ceux qui ne l'auraient pas vu et enchaîne sur la maternité d'Eve, le monstre femelle qui vient de copuler avec Belial. La grossesse d'Eve n'étant pas du ressort d'un médecin inexpérimenté, tante Ruth décide d'emmener tous ses curieux pensionnaires chez un ami, oncle Hal, qui connait très bien les monstres pour s'être occupé du fils de Ruth, un être à six bras qui a connu une croissance assez sensationnelle et qui, contrairement à la légende, est toujours vivant. Comme on le voit, Frère de Sang 3 se veut dans le même ton que son prédécesseur, à savoir une comédie gentiment horrifique, assez avare en scènes gores, contrairement au film de 1982, préférant mettre en avant les beaux maquillages donnant vie à la galerie impressionnante des "freaks" de tante Ruth. Seulement voilà, l'effet de surprise ne joue plus et l'humour potache vole au ras des pâquerettes. Sérieusement, comment ne pas halluciner (dans le mauvais sens du terme) lors de la scène de "la chorale dans le bus" ?? Qu'en est-il du temps de présence à l'écran de Duane et de Belial, qui se fondent désormais dans la masse et ne sont plus vraiment mis en avant ? On appréciera quelques bonnes idées, comme le rêve de Belial qui se voit entouré de deux jolies demoiselles fortement dévêtues ou le fait que la fille du shérif local soit une adepte des plaisirs sadomasochistes. Hormis cela, il n'y a pas grand chose à retenir du film, bien trop sage, bien trop balourd. Le temps d'une séquence, on retrouve tout de même la vraie patte de Frank Henenlotter : l'accouchement d'Eve est assurément ce qu'il y a de mieux dans le film : le monstre femelle ne met pas au monde ni un, ni deux, ni trois, ni quatre bébés mais douze ! Douze petits chérubins, copies conformes de Belial au niveau de l'apparence physique ! C'est pire que d'avoir des Gremlins chez soi ! La progéniture de papa Belial va attirer bien des convoitises, notamment chez les adjoints du shérif qui aimeraient bien toucher la prime d'un million de dollars promise pour la capture des frères Bradley. Ça ne vous rappelle rien ? Le scénario de Frère de Sang 3 ne fait effectivement pas dans l'originalité et pompe allègrement celui de Frère de Sang 2. Le final versera heureusement dans un délire assez sympa en étant largement influencé par Terminator et Aliens le retour. Belial se voit en effet doté d'une espèce d'armure robotisée avec laquelle il peut manœuvrer deux bras d'acier munis de pinces de métal acérées, parfaite pour éradiquer les agents de police qui viennent se mettre en travers de sa route et de ses enfants. On a même droit à quelques petits effets spéciaux gore bien troussés. Mais au final, on repense avec nostalgie au premier Frère de Sang et on se dit qu'avec ce troisième volet, il n'y a plus vraiment grand chose à attendre de cette saga. Frank Henenlotter en est parfaitement conscient d'ailleurs puisqu'il n'hésite pas, non sans humour, à demander aux fans venant faire dédicacer les affiches ou dvd de Frère de Sang 3 s'il peut signer avec un pseudo ! 

* Disponible en DVD et BR chez CARLOTTA

NOTE : 2/6


vendredi 16 septembre 2016

FRÈRE DE SANG 2

FRÈRE DE SANG 2
(Basket Case 2)

Réalisateur : Frank Henenlotter
Année : 1990
Scénariste : Frank Henenlotter
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Comédie
Interdiction : -12 ans
Avec : Kevin Van Hentenryck, Judy Grafe, Annie Ross...


L'HISTOIRE : Duane Bradley et son frère siamois Belial sont hospitalisés après avoir fait une chute de plusieurs étages. Recherchés pour de nombreux meurtres, ils parviennent à s'enfuir et sont recueillis par tante Ruth et sa fille Susan. Les deux femmes vivent dans une gigantesque demeure qui leur sert d'abri pour les êtres difformes. Tante Ruth a connu cette expérience d'avoir un enfant monstrueux et elle passe sa vie à les recueillir pour les protéger du monde extérieur. Belial se retrouve entouré de nombreuses créatures et Duane tombe amoureux de Susan. Tout irait pour le mieux si une journaliste n'avait pas retrouvé leur trace et s’apprêtait à mettre en péril le travail de celle qui fût surnommée "docteur monstre" il y a quelques années...

MON AVIS : Réalisé en 1982 par Frank Henenlotter, le premier Frère de Sang fait partie de ces films indépendants à très faible budget qui ont marqué leur époque et continue de vivre grâce à leur réputation de film culte. Trash, déviant et gore, Frère de Sang nous faisait faire connaissance avec Duane et son frère Belial, des siamois qui ont été séparés et qui se sont vengés de manière atroce sur les médecins responsables de leur séparation. Malheureusement, l'emprise du monstrueux Belial sur l'esprit de Duane allait entraîner les deux frères dans un drame sordide, qui se terminera par une chute mortelle. C'est du moins ce qu'on pensait jusqu'en 1990, année durant laquelle Frank Henelotter allait remettre Duane et Belial sur le devant de la scène, en démarrant cette séquelle à l'endroit même où se cloturait le premier volet. Le réalisateur, après avoir réalisé le très bon Elmer le Remue-Méninges en 1988, décide donc donner une suite à son film culte. Il reprend le même acteur, Kevin Van Hentenryck, pour interpréter Duane. La grosse différence avec le film original de 1982 est le budget alloué, beaucoup plus important pour cette suite. Cela se ressent nettement à l'écran, avec une image de qualité et des effets de maquillages très aboutis, notamment au niveau du look des différents monstres présents dans la demeure de tante Ruth. Car Frère de Sang 2 nous propose une véritable galerie de "freaks" au faciès exubérant ou au corps déformé, vivant cachés dans le grenier de l'imposante maison. Même Belial a évolué, devenu une créature en animatronique, bougeant plus naturellement. La mise en scène même de Frank Henenlotter a progressé, plus professionnelle, plus maîtrisée. Néanmoins, cet apport d'argent a un revers : exit le côté granuleux de la pellicule et l'aspect malsain, crasseux et sordide présent dans l'oeuvre de 1982. L'angle d'approche d'Henenlotter a lui aussi changé puisque Frère de Sang 2 se veut être une comédie horrifique dans laquelle le gore craspec présent en abondance dans le premier volet a quasiment disparu. La première heure du film verse donc dans l'humour légèrement féroce, fait la part belle aux monstres de toutes sortes, se focalise un peu sur le personnage de Duane et son envie toujours présente de s'émanciper de son vilain frère siamois et place au beau milieu de tout ça une journaliste arriviste qui veut faire un scoop en retrouvant la trace de frères Bradley. Belial poursuit son parcours de monstre meurtrier en assassinant un policier à l'hôpital ainsi qu'un forain remettant au goût du jour les baraques à "freaks" mais quasiment sans aucun effet sanguinolent. Dommage. Pas désagréable, le film se laisse regarder tranquillement mais si vous êtes fan du premier opus, vous risquez d'être un peu déçu quand même. Et puis arrive la dernière demi-heure, celle qui va venir remettre les pendules à l'heure et prouver que Frank Henenlotter possède toujours un solide appétit pour le trash. L'ami photographe de la journaliste va se rendre dans le grenier servant de cachette aux monstres et nous offrira une superbe séquence à base de flash d'appareil photo. Le délire s'installe petit à petit, les monstres n'entendent pas se laisser faire et on retrouve toute la cruauté du film Freaks de Tod Browning dans le châtiment que subira la journaliste. Encore plus osée sera la séquence culte dans laquelle Belial fera l'amour à un monstre femelle lui ressemblant ! Les deux monstres de latex s'agitent dans tous les sens pour simuler la fornication et on en reste bouche bée. Une scène nécessaire pour la réalisation du troisième chapitre de la saga en 1991 et intitulé Frère de Sang 3 - La Progéniture ! Ce final totalement déjanté vient agréablement clôturer ce Frère de Sang 2 sympathique mais un brin décevant quand même...

* Disponible en DVD et BR chez CARLOTTA

NOTE : 3/6



jeudi 15 septembre 2016

GORGE PROFONDE

GORGE PROFONDE
(Deep Throat)

Réalisateur : Gerard Damiano
Année : 1972
Scénariste : Gerard Damiano
Pays : Etats-Unis
Genre : Porno
Interdiction : -18 ans
Avec : Linda Lovelace, Harry Reems, Dolly Sharp, Carol Connors...

L'HISTOIRE : Linda expose à sa mère un problème très grave : elle n'a jamais eu d'orgasme. Pour remédier à ce souci, sa mère invite une dizaine de garçon pour s'occuper de sa fille mais sans succès. Elle lui conseille alors d'aller rendre visite au docteur Young, un sexologue spécialisé dans les dérèglements sexuels. Ce dernier découvre alors qu'elle est le véritable problème de Linda : la jeune fille n'a pas de clitoris. Ou plus exactement, elle a un clitoris mais pas placé au bon endroit ! En effet, le clitoris de Linda se trouve au fond de sa gorge. Pour qu'elle atteigne l'orgasme, le docteur Young suggère donc à Linda de pratiquer la "gorge profonde"...

MON AVIS : Après avoir vu Lovelace, le film biographique sur l'actrice Linda Lovelace, subliment interprété par Amanda Seyfried, il était cohérent de voir le film qui la rendit célèbre, malgré le cauchemar qu'elle a vécu hors tournage, maltraitée, exploitée et battue par son petit ami de l'époque. Réalisé pour un investissement de 25,000 $ par Gerard Damiano, qui deviendra lui aussi célèbre en tant que réalisateur de film X (on lui doit en 1973 The Devil in Miss Jones, en 1975 The Story of Johanna ou Odyssey en 1979 entre autre), Gorge Profonde fût un véritable événement lors de sa sortie en 1972. Il a été projeté dans de nombreux cinémas pornos à travers le monde mais il parvient également à se faire diffuser dans les cinémas "normaux" et engrangea dans les 600 millions de dollars de recettes ! La pauvre Linda Lovelace n'ayant touché que 1250 $ ! Le scénario, car, oui, il y en a un, ce qui était très rare à l'époque, fût rédigé par Gerard Damiano après que le petit ami de Linda lui montra un film vidéo dans lequel la jeune femme lui faisait une gorge profonde, c'est à dire qu'elle parvenait à engloutir totalement son sexe dans sa bouche et dans sa gorge. Damiano savait qu'il tenait là quelque chose de jamais vu dans un porno et il inventa donc ce scénario totalement loufoque dans lequel une femme n'arrive pas à jouir car son clitoris se trouve dans sa gorge, d'où la pratique de la gorge profonde pour arriver à l'extase. Revu de nos jours, Gorge Profonde apparaît comme délicieusement kitsch (ultra kitsch même pourrait-on dire), et le manque flagrant de budget se fait bien ressentir. Même si un certain effort est fait au niveau de la mise en scène ou de l'éclairage, force est de reconnaître que le film ne brille pas par ses caractéristiques techniques, Marc Dorcel n'est pas encore passé par là. Les acteurs cabotinent à n'en plus finir et jouent assez mal. Dans le rôle hilarant du docteur Young, on retrouve une légende du X américain, à savoir le célèbre Harry Reems, ancien acteur shakespearien reconvertit en étalon de compétition. Pas sérieux pour un sou, Gorge Profonde peut se voir comme une comédie pornographique musicale ! Car oui, ce moyen-métrage (61 minutes au compteur environ) est bardé de chansons aux influences funky, chansons elles aussi très drôles et composées pour l'occasion par d'illustres inconnus. Celle qui s'appelle comme le film, "Deep Throat", contient des paroles explicatives sur comment réussir une gorge profonde par exemple (détendez vos muscles...). La première chanson qu'on entend dans le film, "Mind if I smoke while you're eating ? " est diffusée pendant que la mère de Linda se fait faire un cunnilingus tout en fumant une cigarette. Chaque scène de sexe correspond a une chanson et on a parfois l'impression de regarder une version X de Rocky Horror Picture Show ou autre film musical à succès tant la musique est prédominante dans le film, tout comme l'humour trash et débridé. En ce qui concerne les séquences pornographiques, elles sont filmées sans grand génie, contenant tout ce qu'il y a de plus classiques en la matière. LA scène phare du film, à savoir la gorge profonde de Linda Lovelace sur Harry Reems, reste impressionnante. Toujours avec humour, il dira notamment sur cette méga-fellation: "quand elle m'a avalé en entier, je me suis demandé si j'allais m'en sortir vivant. J'ai regardé autour de moi : les yeux de Gerard (le réalisateur) lui sortaient de la tête, et le cameraman avait la mâchoire inférieure sur les chaussures…" Moins drôle et beaucoup plus malsain seront les confessions de Linda Lovelace dans sa biographie : "À chaque fois que quelqu'un regarde Gorge Profonde, il me voit en train d'être violée. C'est un crime qui est en train de se dérouler dans ce film ; j'avais un revolver sur la tempe, tout le temps". Des phrases chocs, parfaitement retranscrites dans le film Lovelace. Une facette on ne peut plus sombre d'un film plutôt rigolo, fun, divertissant mais qui a quand même pris un sacré coup de vieux. Reste qu'au début des années 70, il provoqua une véritable révolution et participa à l'émancipation sexuelle aux Etats-Unis. Le titre du film est totalement culte, il inspira même au journaliste Bob Woodward le surnom de son informateur secret qui fut à l'origine du scandale du Watergate, surnom que Chris Carter a également donné à l'informateur de Fox Mulder dans la série X-Files. Au final, Gorge Profonde, tout en n'ayant que très peu d'intérêt sur un plan purement cinématographique (c'est un pur nanar en fait), reste un film important pour ce qu'il représente en terme de libération des mœurs. Il a également influencé la pop-culture et son aura brille encore de nos jours. A savourer tranquillement dans son canapé... tout en se rappelant quel calvaire a vécu l'actrice, devenu en l'espace d'un film la première star du X à l'écran !

NOTE : 3/6


mercredi 14 septembre 2016

BATMAN THE KILLING JOKE

BATMAN THE KILLING JOKE
(Batman : The Killing Joke)

Réalisateur : Sam Liu 
Année : 2016
Scénariste : Brian Azzarello
Pays : Etats-Unis
Genre : Dessin-animé
Interdiction : /
Avec : /

L'HISTOIRE : Batman et Bat Girl doivent arrêter le neveu d'un parrain de la mafia qui en pince pour cette dernière et se montre prêt à tout pour attirer l'attention de la belle justicière masquée. Peu de temps après la fin de cette affaire, Batman découvre que le Joker s'est échappé de l'asile d'Arkham. Le clown au sourire terrifiant veut prouver qu'une simple mauvaise journée peut rendre quelqu'un complètement fou. Il se remémore sa triste vie et le jour où tout a basculé pour lui...

MON AVIS :  Batman The Killing Joke est considéré, à juste titre, comme étant l'un des meilleurs comics au monde sur le Chevalier Noir, que l'on doit au duo Alan Moore et Brian Bolland. Cette adaptation au format animé d'une durée de 73 minutes sera l'occasion de se replonger avec délice dans le sombre passé du Joker et de pouvoir admirer toute la folie du personnage, ainsi que la noirceur de Batman. Le scénariste Brian Azzarello a eu la bonne idée d'inclure au récit original une introduction d'environ 25 minutes se focalisant sur la relation de Batman et de Bat Girl et ce, afin de nous faire prendre en empathie cette dernière avant qu'elle ne subisse la folie du Joker. Sur une histoire assez classique dans laquelle le neveu d'un mafieux tente de se faire sa place dans le grand banditisme, le scénariste appuie sur l'amour non déclaré que Batman porte à Bat Girl et vice-versa. En effet, le malfrat en pince pour Bat Girl, ce qui rend jaloux Batman qui va tout faire pour écarter sa justicière de collègue de l'affaire. Mais têtue comme une femme, celle-ci ne se laissera pas dicter sa loi par son mentor et prendra quelques risques mal calculées qui mettront les nerfs du Chevalier Noir à rude épreuve. Courageux, le scénariste et le réalisateur Sam Liu laisseront les sentiments des deux héros masqués prendre le dessus lors d'une scène qui ne jouera pas cette fois sur la suggestion. Le spectateur est donc en parfaite connaissance de cause en ce qui concerne la relation des deux protagonistes principaux et l'histoire peut donc bifurquer sur la pièce majeure de ce dessin-animé, à savoir la reproduction en image et avec une fidélité à toute épreuve du monument que représente The Killing Joke. Ou comment une mauvaise journée peut vous rendre fou pour toute votre vie. La jeunesse du Joker est représenté en noir et blanc quand l'histoire actuelle est en couleur, comme dans le comic culte. Le dessin et l'animation sont corrects, sans être géniaux. En version originale, les voix sont excellentes : Mark Hamill est le Joker, Kevin Conroy est Batman, Tara Strong est Bat Girl et Ray Wise (Twin Peaks) est le commissaire Gordon. Ce dernier va vivre un véritable cauchemar, une journée en Enfer. Kidnappé par le Joker après que celui-ci est tiré à bout portant sur sa fille Barbara (alias Bat Girl), Gordon va est mis à nu, au propre comme au figuré, et entraîné dans une vieille fête foraine, devenu le repaire du Joker, plus cinglé que jamais. Très noir, très sombre, très cruel, le récit ne s'adresse pas vraiment au jeune public fan du Chevalier Noir. Le côté psychotique de Batman est également bien présent et l'intrigue est très intéressante. La fidélité par rapport au comic est total, on a même l'excellente blague final qui fait hurler deux rires les deux ennemis pour la vie. Tragique, sadique, d'une noirceur totale, The Killing Joke est un récit adulte, mature, doté d'une vraie tension dramatique et psychologique et sa version animé ne décevra pas les fans du récit d'Alan Moore. Bien sûr, l'effet de surprise ne joue pas si vous connaissez le comic sur le bout des doigts. Pour les néophytes, c'est une adaptation hautement recommandée, qui vous fera très certainement courir acheter le comic pour l'avoir dans votre collection. On rêve toujours d'une version "live" de ce roman graphique saisissant et qui, plus qu'une histoire de Batman, est véritablement un récit centré sur le Joker.

NOTE : 5/6


mardi 13 septembre 2016

LOVELACE

LOVELACE 
(Lovelace)

Réalisateur : Rob Epstein, Jeffrey Friedman 
Année : 2013
Scénariste : Andy Bellin
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Biographie
Interdiction : -12 ans
Avec : Amanda Seyfried, James Franco, Peter Sarsgaard, Sharon Stone, Robert Patrick...


L'HISTOIRE : A la fin des années 60, Linda étouffe au sein de sa famille que sa mère, aussi rigide que ses principes religieux, dirige d’une main de fer. C’est une belle fille de 19 ans, prête à embrasser la vie avec enthousiasme malgré sa timidité et sa naïveté. Quand elle rencontre Chuck Traynor, elle ne résiste pas à son charisme viril, quitte le domicile familial pour l’épouser et fait auprès de lui l’apprentissage d’une liberté qu’elle soupçonnait à peine. Chuck la persuade de ses multiples talents et l’incite à se laisser filmer lors de leurs ébats. Amoureuse et soumise, elle accepte de jouer quelques scènes d’un film pornographique. Quelques mois plus tard, en juin 1972, la sortie sur les écrans de "Gorge Profonde" fait d’elle du jour au lendemain une star unique. Vivement encouragée par Chuck, Linda saisit à bras-le-corps sa nouvelle identité de reine de la liberté sexuelle...

MON AVIS : Bien avant Sasha Grey, Jenna Jameson, Laure Sinclair, Clara Morgane, Ginger Lynn ou Traci Lords, Une jeune fille de dix-neuf ans, Linda Lovelace, devient, en un seul film, la première superstar du cinéma pornographique. C'est en 1972 que sortit sur les écrans Gorge Profonde, qui connut un succès phénoménal, rapporta plus de 600 millions de dollars pour un budget initial de 25,000$ ! L'histoire du film mettait en avant le "talent" de son actrice principale qui consistait à pouvoir avaler entièrement un sexe masculin sans avoir la moindre nausée ni même une larme à l’œil ! Le scénariste imagina alors que le personnage féminin du film avait des soucis pour arriver à la jouissance. Pourquoi ? Car elle avait son clitoris au fond de la gorge ! D'où le titre retenu pour le film, Gorge Profonde ! Propulsée star du jour au lendemain, la jeune Linda Lovelace tourna ensuite trois autres pornos avant de se retirer du métier. Elle écrivit par la suite sa biographie, "Ordeal", dans laquelle elle révélait toute la vérité sur sa vie, sur le tournage du film et sur ce qu'elle du endurer. Car derrière le strass et les paillettes de la célébrité se cache le drame sordide d'une jeune fille maltraitée et exploitée. Lovelace, réalisé par Rob Epstein et Jeffrey Friedman nous propose donc de découvrir ces deux facettes et d'en apprendre plus sur cette actrice devenue une farouche féministe et militante anti-pornographie jusqu'à son décès en 2002. Ce biopic sur Linda Lovelace ne serait rien sans le talent et l'investissement de l'actrice choisie pour l'interpréter à l'écran : Amanda Seyfried. Cette talentueuse comédienne s'est dévouée corps et âme pour ce rôle et elle illumine littéralement toutes les scènes dans lesquelles elle apparaît, brassant une palette d'émotions allant du rire aux larmes avec une classe certaine. Le film met particulièrement bien en avant l'aspect très rigide et stricte de l'éducation qu'a reçu Linda dans sa jeunesse. Sa mère fait penser à la maman de Carrie, l'héroïne du roman de Stephen King. Une mère ne faisant aucune incartade à ses principes religieux, et qui interprétée par une vieillissante Sharon Stone que j'ai eu du mal à reconnaître au premier abord. Une éducation qui fut un véritable carcan pour la jeune fille et qui déclencha son émancipation virulente dès lors qu'elle rencontre un dénommé Chuck Traynor. Intelligemment, le film est conçu selon deux angles, qui correspondent aux deux facettes évoquées plus haut : une première partie qui nous présente Linda Lovelace sous les projecteurs, heureuse d'être devenue une actrice qu'on reconnaît dans la rue, à qui l'on demande des autographes. En manque d'affection depuis son enfance, elle trouve dans cette célébrité soudaine tout ce qui lui a manqué chez ses parents. Même si elle est réticente à participer à ce film porno, elle le fait par amour pour Chuck, qui manque cruellement d'argent et qui voit dans le talent buccal de sa petite amie(ils se marieront au cours du film) une solution à tous ses problèmes. Sans se montrer vulgaire ni explicite, Lovelace nous décrit le cheminement qui conduisit à la création de ce film X culte; On y voit le personnage du réalisateur Gérard Damiano ou encore le célèbre Hugh Hefner, créateur du magazine Playboy et interprété ici par James Franco. La reconstitution des années 70 est particulièrement efficace, avec des tenues qui apparaissent aujourd'hui ultra-kitsch mais qui faisait fureur à l'époque. Avant-première du film avec la présence de Sammy Davis Jr,, fête dans laquelle le champagne coule à flot, cette première partie est énergique, coloré, fun. Tout le contraire de la seconde partie, qui débute quand Linda Lovelace doit raconter ce qu'il s'est réellement passé. Cette fois, le point de vu abordé est celui de Chuck. Comme un jeu de miroir, on revoit les séquences de la première partie mais vu des yeux du mari de Linda Lovelace. Et la, le vernis des paillettes s'effrite et cède complètement. On croyait le couple uni, il n'en est rien. Chuck se révèle être une ordure de premier ordre, ne pensant qu'à sa propre personne, qu'à son profit personnel. Pour avoir de l'argent, il n'hésite pas à "offrir" sa femme à d'autres hommes qui payent la prestation imposée. La violence conjugale se déchaîne, il viole, prostitue et cogne sa femme quand elle n'obéit pas à ses ordres ou ses requêtes. Jaloux du succès de cette dernière auprès du public, il comprend que lui ne restera qu'un petit looser marié à une star et qu'il ne se fera jamais un nom dans le milieu. La déchéance humaine fait mal, l'aspect réaliste des images fait marquer des points au film qui, de comédie légère et sexy se transforme en drame sordide, malsain. Lovelace possède quelques scènes fulgurantes, qui mettent mal à l'aise : quand Linda demande à sa mère de l'héberger parce que son mari la frappe et que celle-ci refuse de venir en aide à sa fille, la faisant passer pour la responsable des violences conjugales. Ou quand on assiste à nouveau à la scène de la soirée festive dans laquelle Linda se fait apparemment baiser par son mari mais cette fois vu par les yeux de celui-ci : les cris entendus n'étaient pas des hurlements d'extase mais bien de douleur face aux coups reçus. Un certain malaise s'empare du spectateur, témoin impuissant de ce qu'il pensait être une destinée heureuse mais qui n'était en réalité que le début d'un cauchemar pour une femme qui n'avait en fait pas son destin en main.On apprendra dans le générique de fin que Chuck se mariera une seconde fois, avec Marilyn Chambers, seconde superstar du X des années 70, devenue elle aussi une icone suite à la sortie de Derrière la Porte Verte. Un comble ! Très intéressant, bien réalisé, peut-être un peu trop scolaire ou académique, Lovelace dresse le portrait d'une femme fragile avec soin et retenu et se montre digne d'intérêt, égratignant au passage le monde du porno hollywoodien. A noter que sur les 600 millions de recettes rapportés par Gorge Profonde, Linda Lovelace ne toucha que 1250$.

NOTE : 4/6



lundi 12 septembre 2016

LA VALLÉE DU SOLITAIRE

LA VALLÉE DU SOLITAIRE
(High Lonesome)

Réalisateur : Alan Le May 
Année : 1950
Scénariste : Alan Le May
Pays : Etats-Unis
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : John Barrymore Jr., Chill Wills, John Archer, Lois Butler, Basil Ruysdael...


L'HISTOIRE : Après s’être enfui du ranch où il a été sévèrement traité, un jeune garçon arrive à Big Bend, dans le Texas. Obligé de voler pour se nourrir, il se fait attraper et est aussitôt accusé du double meurtre qui vient d'être perpétré dans les environs. Surnommé "Cooncat" par les habitants du ranch, il va devoir faire preuve de ténacité pour prouver son innocence, heureusement aidé en cela par la jolie Meagan, la fille d’un riche propriétaire local...

MON AVIS : Sous ses airs de western qui ne paye pas de mine, La Vallée du Solitaire s'avère une bonne surprise pour qui apprécie les westerns à l'américaine datant des années 50. Avec un budget qu'on peut estimer comme plus que modeste, le réalisateur s'en sort plutôt bien avec son histoire de jeune rebelle que tout le monde accuse d'être un menteur, un mythomane et un manipulateur. Ce personnage, surnommé "Cooncat", est interprété par le tout jeune John Barrymore Jr. qui n'est autre que le fils de l'excellent acteur John Barrymore et le père de Drew Barrymore. Dans La Vallée du Solitaire, il interprète un personnage de révolté, qui préfigure avec cinq ans d'avance le James Dean de La Fureur de Vivre. On pourra lui reprocher ici un jeu d'acteur assez théâtral, parfois même irritant au début mais plus le film avance, plus on apprécie ce jeune homme et ses drôles d'histoires qui font peser le doute et la suspicion sur sa personne. Des histoires tellement énormes qu'on finit nous aussi, spectateurs, à se demander s'il n'est pas effectivement un bonimenteur professionnel. Lorsqu'il décrit les deux personnes censés avoir commit le double meurtre dont il est accusé, on lui répond que sa description correspond exactement à deux individus qui sont... morts et enterrés depuis belle lurette ! Intrigant non ? Ajoutons qu'il semble avoir des visions puisque ces deux individus morts, eh bien, lui, il les voit ! Est-il au centre d'une conspiration, est-il un pion sur un échiquier ? Fait-il partie d'un complot visant à raviver une ancienne guerre des ranchs ? Tout semble possible et c'est bien l'intérêt du film, de nous balader sur des fausses pistes et de semer le doute dans notre esprit. Hormis ces diverses interrogations sur le protagoniste principal, La Vallée du solitaire se montre également intéressant dans ses rapports entre les autres personnages. Le propriétaire du ranch dans lequel Cooncat a été accueilli refuse de juger le jeune homme sans avoir des preuves tangibles à son encontre, à la différence d'un autre propriétaire terrien qui lui se fait un jugement hâtif, ce qui déclenchera la réouverture d'anciennes hostilités entre les éleveurs de bétails de la région. Entre les accusations et le mystère qui entoure le jeune Cooncat, entre les tensions qui se ravivent entre les propriétaires de ranch, le réalisateur Alan Le May, qui est aussi scénariste ici (si son nom ne vous dit rien, on lui doit quand même les romans qui ont inspiré le scénario de La Prisonnière du Désert, chef-d'oeuvre de John Ford et Le Vent de la Plaine de John Huston) trouve le temps de rajouter une jolie love-story entre notre jeune rebelle et la petite fille de son hôte. Le film n'est de plus pas avare en action, nous fait profiter de superbes paysages naturels, le tout filmé en Technicolor. Si la découverte du pot-aux-roses est un peu téléphoné et facile, on prend un réel plaisir à parcourir cette Vallée du Solitaire. Ce n’est pas une grande réussite du genre, certes, mais il se révèle suffisamment énergique, attachant et prenant pour qu'on lui laisse sa chance. 

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS 

NOTE : 4/6