BARBARE

 

BARBARE
(Barbarian)


Réalisateur : Zach Cregger
Année : 2022
Scénariste Zach Cregger
Pays : USA, Bulgarie
Genre : Thriller, horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Georgina Campbell, Bill Skarsgård, Justin Long, Matthew Patrick Davis ...


L'HISTOIRE Se rendant à Détroit pour un entretien d'embauche, Tess se retrouve à louer un « Airbnb » le temps de son séjour. Mais lorsqu'elle arrive tard dans la nuit, elle découvre que la demeure est déjà occupée et qu’un homme étrange du nom de Keith y séjourne déjà. Malgré la gêne, elle décide, résignée, d'y passer la nuit, les hôtels des environs étant complets. Mais réveillée dans son sommeil par des sons mystérieux, Tess va s’embarquer malgré elle dans une série de découvertes terrifiantes...

MON AVIS : Bon. C'est donc ça le film d'horreur de l'année 2022, encensé par Sam Raimi lui-même ? Bah mince alors. J'ai du rater un épisode. Pourtant, le début de Barbare fonctionné plutôt bien : une location de Airbnb qui se passe mal, un inconnu qui loue déjà la maison réservée par l'héroïne. Avec ces deux ingrédients, le réalisateur Zach Cregger parvient à créer un petit climat anxiogène bienvenu, surtout que l'inconnu, prenommé Keith, a la tête de Bill Skarsgârd, celui-là même qui a incarné le clown Pennywise dans Ça partie 1 et Ça partie 2. Raconte-t-il des bobards ? S'agit-il bien d'une erreur ? Ou est-il un psychopathe qui s'amuse à recueillir des touristes pour mieux les séquestrer et les tuer ? Mystère, mystère. Le suspense fonctionne et on se questionne sans cesse sur la personnalité de Keith. La tension monte d'un cran avec la découverte d'une porte camouflé qui mène à une cave, elle même menant à un escalier s'enfonçant dans les profondeurs de la terre et cachant un long dédale de couloir, avec cages et portes de cellule rongées par la rouille. Et il semble aussi que quelque chose se terre dans cet endroit. Sans rien révolutionner du tout, Barbare tient la route jusque là. Il manque un peu de violence tout de même, ce qui arrivera avec une première scène de meurtre, assez violente il est vrai. Et puis, rupture de ton avec l'arrivée à l'écran d'un nouveau personnage, interprété par Justin Long. Ce dernier va se rendre dans sa maison, qui est celle vue au début puisqu'il est le propriétaire du Airbnb. A partir de là, Barbare s'enlise dans l'ennui et m'a fait décrocher. Du vu et du déjà vu, on pense à Détour Mortel ou même à l'épisode d'X-Files, La Meute, en ce qui concerne la créature qui vit dans les sous-sols de la maison. Le flashback explicatif de sa présence est un peu malsain certes mais bon, pas de quoi en être traumatisé non plus hein. Au final, on a deux séquences horrifiques à tout casser, un monstre dont on se demande comment il a pu acquérir une force pareille vu sa nature d'origine et donc pas mal d'ennui, de mon point de vue du moins. Une vraie déception au final par un film dont la réputation est, pour ma part, totalement surfaite. 
   

KNOCK AT THE CABIN

KNOCK AT THE CABIN
(Knock at the Cabin)


Réalisateur : M. Night Shyamalan
Année : 2023
Scénariste M. Night Shyamalan, Steve Desmond, Michael Sherman
Pays : USA, Japon, Chine
Genre : Thriller, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben Aldridge, Rupert Grint, Abby Quinn ...


L'HISTOIRE Tandis qu’ils passent leurs vacances dans un chalet en pleine nature, une jeune fille et ses parents homosexuels sont pris en otage par quatre étrangers armés qui leur imposent de faire un choix impossible. S’ils refusent, l’apocalypse est inéluctable. Quasiment coupés du monde, les parents de la jeune fille doivent assumer leur décision avant qu’il ne soit trop tard…

MON AVIS : Après quelques films pas forcément au niveau de ses premières réalisations, M. Night Shyamalan, le roi du film à twist, faisait son retour en 2023 en adaptant le roman The Cabin at the end of the world de Paul Tremblay sous le titre de Knock at the Cabin. Un film qui débute un peu comme un home invasion, un couple de deux pères et leur fille adoptive voyant quatre individus armés pénétrer de force dans leur maison de vacances. A leur tête, un imposant Dave Bautista, désormais connu pour être Drax dans Les Gardiens de la Galaxie. Le mystère commence à prendre forme quand nos quatre étrangers expliquent à au couple homosexuel que l'avenir de l'humanité repose sur eux et qu'ils vont devoir faire un choix cruel mais nécessaire : il faut que l'un des deux accepte de se sacrifier pour sauver l'humanité. A chaque fois que la réponse est non, l'un des quatre étrangers se donne la mort, ce qui semble se traduire par l'arrivée d'une catastrophe dans le monde : un tsunami ravage les côtés et provoquent une innombrables quantité de morts ; un virus se répand et provoque une pandémie mondiale ; des actes terroristes de hacking font crasher tous les avions en vol. Des images que Dave Bautista montre au couple de parents, via la télévision. Trucage ou réalité ? L'un des parents refuse catégoriquement de céder, pensant que les étrangers font partie d'une secte suicidaire. Mais l'autre papa semble touché par les images et prend conscience de ce qui se trame réellement devant lui. Bien sûr, comme le film est de Shyamalan, on attend alors un twist, un retournement de situation qui remettra en cause tout ce qu'on a vu précédemment. Et lorsque le générique de fin démarre et que point de twist il y a eu, on est déboussolé devant notre écran.En fait, tout était déjà expliqué via l'affiche et via sa tagline : Sauvez votre famille ou sauvez l'humanité. Faites un choix. Voilà, tout est dit, tout est là devant nos yeux : les 4 cavaliers de l'Apocalypse sont sur l'affiche et le slogan explique le film. Point. Une fois qu'on a digéré ça, on repense au film et on se met à l'apprécier plus que lors de sa vision, quelque peu déstabilisante. On comprend les allégories à notre monde actuel, on comprend la modernité des 4 fléaux qui s'abattent sur le monde (écologie, terrorisme, pandémie liée à un virus...), fléaux qui remplacent la traditionnelle invasion de sauterelles par exemple et qui explique la présence de cet animal dans le film. Ce huis-clos qui joue au départ dans le registre du film de home invasion se montre donc bien plus subtil qu'il n'y parait de prime abord. Il joue aussi sur la mentalité actuelle de millions de personnes qui remettent en cause le réchauffement climatique et les enjeux qui se déroulent sous nos yeux en proposant à un couple homosexuel de se sacrifier pour stopper les fléaux. Il y a en a un qui réfute toutes les images de fléaux qu'on lui montre à la télé et l'autre qui "comprend" et s'implique dans le processus. Un film déstabilisant donc, car on s'attend à un retournement de situation finale de la part de son réalisateur mais qui, pour une fois, ne viendra pas puisque tout est là, sous nos yeux. Perturbant. Intelligent. A revisionner une seconde fois je pense. 



TENTACULES

 

TENTACULES
(Tentacoli)


Réalisateur : Ovidio G. Assonitis
Année : 1977
Scénariste Steven Carabtsos, Tito Carpi, Jerome Max, Sonia Molteni
Pays : Italie, USA
Genre : Aventure, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : John Huston, Shelley Winters, Henri Fonda, Bo Hopkins, Delia Boccardo...


L'HISTOIRE Dans la petite ville d'Ocean Beach, de mystérieuses disparitions ont lieu en mer. Un bébé disparaît, puis un pécheur. Les corps sont retrouvés broyés, et la moelle a été aspirée des os. Ned Turner, un vieux journaliste, mène son enquête et suspecte la société Trojan, qui construit un tunnel sous la mer. Mais bientôt, d'autres disparitions ont lieu, et bien trop loin du tunnel. Un expert en faune marine pense qu'il pourrait s'agir d'une pieuvre géante. Pendant ce temps se prépare une course de régate pour les enfants...

L'AVIS Les dents de la mer continue de faire des émules. Mais cette fois-ci, il ne s'agit donc plus d'un requin tueur, mais d'une pieuvre géante ! Un changement qui rehausse notre intérêt, cet animal étant assez terrifiant avec ses tentacules munies de puissantes ventouses. Notre esprit se constitue déjà des séquences abominables avec ces tentacules mais force est de constater que nous serons bien déçus à la vision du film. Niveau casting, on retrouve tout plein d'anciens acteurs, comme Henry Fonda, qui apparaît peu, jouant le rôle du patron de la société Trojan. Shelley Winters, qu'on a pu voir dans La nuit du chasseur, Le locataire ou encore dans Bloody mama joue le rôle de la sœur de Ned Turner, quelques kilos en trop. C'est le très grand réalisateur John Houston, à qui l'on doit des classiques tels Les désaxés, Le trésor de la sierra madre, Key largo ou bien encore African queen et Moby Dick, qui se voit confié le rôle de Ed Turner. Turner est un journaliste qui aime fouiller là où il ne faudrait pas et qui n'a pas sa langue dans sa poche. Il prend cette affaire de disparition très à cœur et utilisera tous les moyens en son pouvoir pour tenter de trouver la cause des ces meurtres étranges. En ce qui concerne l'interprétation, tout le monde s'en tire bien et fait ce qu'on attend de lui. En fait, celui qui s'en sort le moins bien, c'est le réalisateur du film. En effet, avec un sujet pareil, il aurait pu nous faire une oeuvre aussi terrifiante que le film de Steven Spielberg. Malheureusement, il noie son film dans des flots de dialogues qui ralentissent considérablement l'action et le rythme du film. Tout comme Spielberg, il préfère jouer de la suggestion dans la première partie du film et nous ne verrons guère l'animal, ni même ses tentacules. Mais là où Spielberg s'en sort comme un génie, nous tétanisant avec trois notes de musique, Ovidio G. Assonitis ne parvient pas à créer de tension et c'est bientôt l'ennui qui s'installe devant notre écran. Nous aurons évidemment droit à de multiples scènes sous-marines, avec plongeurs explorant le fond marin sans se douter de la monstruosité qui s'y cache. Des séquences bien réalisées mais manquant là encore de vrai suspense. Même la scène qui se déroule parmi toutes les régates des enfants ne parvient pas à nous effrayer. Joe Dante et son Piranhas s'en sort cent fois mieux par exemple en terme d'attaques d'enfants dans un milieu aquatique. Certaines images sont par contre assez réussies, comme lorsqu'on voit du dessous la pieuvre déployer ses tentacules pour attraper littéralement la coque d'un bateau. Mais c'est peu. Trop peu. Nous verrons aussi certaines fois la tentacule attraper le corps d'une jeune femme mais on aurait aimé en voir bien plus souvent des scènes comme ça. La musique ne parvient pas non plus à faire naître un quelconque sentiment d'effroi. C'est sûr qu'il fallait être très très fort pour passer après John WilliamsTentacules se conclura comme le film de Spielberg par la chasse au monstre. L'océanologue qui a perdu sa femme, victime du monstre, ira en mer avec un ami pour la traquer et la tuer définitivement. Le réalisateur a cru bon de lui adjoindre deux orques pour compagnons, orques qu'il dresse dans son parc aquatique. Je n'ai pas trop vu l'intérêt de faire ça, si ce n'est de montrer que les orques n'ont vraiment peur de rien et qu'ils sont les vrais maîtres des mers. Il est donc dommage que ce film n'aie pas réussi son coup. La pieuvre est vraiment un animal avec un fort potentiel en terme de frayeurs, et ce potentiel n'a guère été exploité. On pourra presque préférer Octopus 2, qui en montre bien plus. Bref, les amateurs de films se passant dans la mer avec des monstres tueurs pourront être un peu déçu par Tentacules, même si ça se laisse voir bien évidemment et qu'il y a bien pire dans ce registre...

* Dispo en combo dvd + br + Livret chez RIMINI EDITIONS
Bonus : "Ovidio G. Assonitis, Business is business" - livret de 24 pages conçu par Marc Toullec.