ALIEN ROMULUS

 

ALIEN ROMULUS
(Alien Romulus)


Réalisateur : Fede Alvarez
Année : 2024
Scénariste Fede Alvarez, Rodolfo Sayagues
Pays Angleterre, États-Unis, Hongrie, Australie, Nouvelle-Zélande, Canada
Genre : Science-fiction, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux, Isabela Merced, Aileen Wu...


L'HISTOIRE : Un vaisseau récupère un bout d'épave du Nostromo. Par la suite, le vaisseau est repéré à la dérive, sans personne à son bord. Ne pouvant obtenir un passeport pour quitter une planète minière dans laquelle il n'y a jamais de soleil, un groupe d'adolescents décident de se rendre à l'intérieur du vaisseau à la dérive pour récupérer des caissons cryogéniques afin de les utiliser pour se rendre sur une planète qui nécessite un voyage de neuf ans. Alors qu’il entreprend des fouilles dans le vaisseau abandonnée, le groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l'univers…

MON AVIS : Fort de son succès avec le remake d'Evil Dead en 2013, l'Uruguayen Fede Alvarez poursuit sa carrière américaine avec avec Don't Breathe : La Maison des ténèbres en 2016 puis Millénium : Ce qui ne me tue pas en 2018. Il met ensuite en scène les 9 épisodes de sa série Calls en 2021 avant de s'attaquer à un monument, à savoir la saga Alien, initiée en 1979 par Ridley Scott (Alien le Huitième Passager), poursuivie en 1986 par James Cameron (Aliens le retour), par David Fincher en 1992 (Alien 3), par Jean-Pierre Jeunet en 1997 (Alien la Resurrection) puis reprise par Ridley Scott en 2012 (Prometheus) et 2017 (Alien Covenant). Une saga qui a aussi connue des dérivées, avec les Alien vs Predator en 2004 et Aliens vs Predator en 2007, sans compter les jeux vidéos, Comics et j'en passe. Avouons que les deux derniers films de la saga mis en scène par Ridley Scott n'ont pas convaincu les fans, ce qui explique l'absence sur les écrans de cinéma de l'extraterrestre le plus dangereux de l'univers durant sept ans. Mais le Xenomorphe n'a pas dit son dernier mot et c'est donc Fede Alvarez qui reçoit la tâche de redorer son blason, mais avec un cahier des charges plutôt stricte apparemment, ce qui ne lui laisse pas énormément de marge de manœuvre. A l'arrivée, on se retrouve pourtant avec un film diablement efficace, qui ne verse pas trop dans l'action débridée mais préfère renouer avec la notion de stress et de peur, envoyant un groupe d'ados déambuler dans des dédales de couloirs dans lesquels Facehugger et Xénomorphes peuvent surgir de n'importe où. Situé entre le premier film et le second, Alien Romulus assène plusieurs clins d'œil aux spectateurs, s'amuse avec du fan-service à travers quelques répliques et situations mais dans l'ensemble, le job est fait et bien fait, notamment grâce à des effets spéciaux à l'ancienne en ce qui concerne les créatures du film, ce qui lui donne un côté plus anxiogène et efficace pour ma part. Certaines séquences sont vraiment très réussies, comme celle des facehuggers soumis à la gravitation entre autres. Les Xénomorphes assurent comme il faut, se révélant toujours aussi redoutables et agressifs. Il manque peut-être quelques attaques supplémentaires pour pinailler mais ça reste on ne peut plus correct et qualitatif. J'ai beaucoup apprécié le fait qu'on retrouve Ian Holm, certes décédé en 2020 mais qui a été recréé pour les besoins de l'histoire et, tout comme Peter Cushing dans Rogue One, si on voit qu'il manque l'âme de l'acteur, l'aspect émotion est bien présent et cette résurrection trouve totalement sa logique au sein du récit même si, attention, il ne s'agit pas de Ash, le cyborg du film de 1979 ! Pour conclure, Alien Romulus est pour moi un très bon volet venant s'ajouter à la saga, que je prendrais plaisir à revoir...


EROTIK 2 - THE BEYOND

 

EROTIK 2 - THE BEYOND
(eROTik 2 - The Beyond)


Réalisateur : Felice Santulli (Slade Wilson)
Année : 2024
Scénariste : Domiziano Cristopharo
Pays Italie, Turquie
Genre : Horreur, necrophilie
Interdiction : -16 ans
Avec : Ahmet Kartal, William Connor, Angela del Regno, Patrizia de Rosa...


L'HISTOIRE : Dahmer vit toujours dans sa maison délabrée, conservant ses victimes vivantes et des corps putréfiés dans sa cave. Il cherche toujours à faire revivre les morts, étudiant pour cela le livre d'Eibon. Des recherches qui vont encore plus affecter sa santé mentale, déjà soumise à rude épreuve...

MON AVIS : En 2018, Domiziano Cristopharo, sur un scénario de Levent Kaya, offrait aux fans de cinéma underground et extrême une variation des agissements du célèbre tueur en série Jeffrey Dahmer, cannibale et nécrophile à ses heures, avec Tetromaniac : eROTik, film particulièrement glauque et malsain, que les estomacs fragiles ont - à juste titre - évité de visionner. Six ans plus tard, Christopharo décide de remettre le couvert et de donner une suite à son film sulfureux, sous le titre eROTik 2 - The Beyond. Mais cette fois-ci, il se contente de signer le scénario ainsi que la photographie, confiant la réalisation à Felice Santulli, ce dernier agissant sous le pseudonyme plus américain de Slade Wilson. L'acteur interprétant Dahmer dans le premier film, Adam Western, n'étant pas disponible, le rôle est confié à Ahmet Kartal, qui, pourvu d'une perruque afin de ressembler à l'acteur original, se voit donc plonger dans les méandres nébuleuses de l'esprit du psychopathe totalement cinglé. Un rôle toujours aussi difficile puisque dépourvu de dialogues et que l'acteur se balade la plupart du temps totalement nu. Il est d'ailleurs doublé pour certaines séquences par Domiziano Cristopharo lui-même. Comme le faisait le vrai Jeffrey Dahmer, le personnage principal d'eROTik 2 - The Beyond va poursuivre dans sa quête de réanimer un cadavre et ce, avec l'aide d'un livre d'occultisme que les fans de Lucio Fulci connaissent bien puisqu'il s'agit du livre d'Eibon, qu'on trouve évidemment dans son classique L'Au-Dela (1981), ce qui justifie le sous-titre The Beyond d'eROTik 2. Comme dans le premier eROTik, cette suite ne fait pas dans la dentelle et enchaîne les séquences perturbantes et malaisantes, avec scènes de sexe filmées de manière crues et frontales, scènes de nécrophilie vomitives avec des cadavres frais et d'autres en état de putréfaction avancées et j'en passe. Des scènes dont on peut penser qu'elles proviennent de l'imagination même de Dahmer pour la plupart, ce dernier sombrant dans une folie totale, voyant son propre corps être la proie de la putréfaction, ses plaies étant envahies par des vers nécrophages, ce qui donnent à l'écran des images vraiment peu ragoûtantes pour qui à l'estomac sensible. On a bien sûr des scènes homosexuelles puisque les principales victimes du tueur en série étaient de jeunes garçons. On appréciera de revoir l'actrice Angela del Regno, que les amateurs avaient pu découvrir dans Confessions of a Necrophile Girl en 2021. Elle joue ici une prostituée qui va être la proie du psychopathe. Meurtres graphiques, éviscération, cannibalisme, nécrophilie, eROTik 2 - The Beyond ne s'interdit aucun tabous et s'autorise tous les excès, plaçant le curseur assez haut en terme d'ignominie visuelle. Néanmoins, on trouve aussi dans le film des images très poétiques, telles ce spectre que voit Dahmer lors de ses visions infernales. Réalisé avec 50,000$, eROTik 2 - The Beyond fait assurément le job pour qui veut sortir du cinéma d'horreur mainstream et découvrir une facette plus underground. Il est certain que le public lambda - qui n'est pas la cible visée ici de toute manière - ne fera aucun éloge au film de Slade Wilson et le clouera au pilori, se demandant quel est l'intérêt d'une telle œuvre. Personnellement, ce type de proposition ne me laisse pas indifférent et je suis toujours en admiration devant un tel déploiement d'énergie afin de proposer au public les images plus plus crades et choquantes possibles. Maintenant, est-ce des films qu'on peut revoir plusieurs fois, tant ils sont aux antipodes de la notion de divertissement ? La question est posée...


LA NUIT DÉCHIRÉE

 

LA NUIT DÉCHIRÉE
(Sleepwalkers)


Réalisateur Mike Garris
Année : 1992
Scénariste : Stephen King
Pays USA
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Brian Krause, Mädchen Amick, Alice Krige, Cindy Pickett, Frank Novak...


L'HISTOIRE La troublante Mary Brady et son fils Charles s’installent discrètement à Travis, une tranquille petite localité de l’Indiana. Des nouveaux résidents semble-t-il ordinaires sauf que, cette fois, les apparences sont trompeuses : ces deux-là sont les derniers représentants de la race des félidés, des créatures monstrueuses qui ne peuvent survivre qu’en buvant le sang des vierges. Très vite, Charles Brady jette son dévolu sur Tanya Robertson, une belle lycéenne à laquelle il prend le risque de révéler sa véritable nature…

MON AVIS : Oui, je sais que La Nuit Déchirée n'est pas un chef-d'œuvre, loin de là. Pourtant, j'aime beaucoup ce film de Mike Garris, que j'ai été voir trois fois au cinéma lors de sa sortie en 1992. Oui, trois fois. La faute au groupe Enya et son superbe titre Boadicea qui accompagne l'introduction et le générique final du film. Un thème mélancolique, poétique, qui vous transporte dès les premières notes. Issu de l'imagination de Stephen King, qui signe ici un scénario original qui ne provient d'aucun de ses romans ou de ses recueils de nouvelles, La Nuit Déchirée nous présente une race en voie d'extinction, les Félidés. Des créatures polymorphes, qui peuvent dissimuler leur apparence de gros monstres félins sous une enveloppe humaine tout à fait banal. Pour survivre, ils ont besoin de se nourrir de l'énergie vitale de vierges. Et ils n'ont qu'un seul type de prédateurs : les chats ! Des Félidés, il n'en reste plus que deux : Mary et son fils Charles, joués respectivement par Alice Krige et Brian Krause, ce dernier étant plus connu pour son rôle de Leo dans la série Charmed. Devant sans cesse quitter les villes où ils commettent des meurtres pour se nourrir, les voilà qui s'installent dans la petite ville de Travis. Les chats errants semblent attirer par leur présence et Mary n'a de cesse d'installer des pièges dans le jardin. Devant prochainement se nourrir, Mary charge son fils de trouver une jeune vierge. Charles jette son dévolu sur la jolie Tanya, qui est en cours avec lui. Tanya, c'est l'actrice Mädchen Amick, star de la série Twin Peaks bien sûr et qui est, dans le film de Mike Garris, absolument craquante et ravissante. Si le début de La Nuit Déchirée est relativement sérieux, le film va ensuite bifurquer dans la série B foutraque, à grand coup de morphing, certes pas toujours réussie (la technique commençait à se développer) et de maquillages caoutchouteux qui font que certains n'hésiteraient pas à qualifier le film de nanar ! Ce qu'il n'est pas pour ma part. Avec ses effets gore qui n'hésitent pas à en faire trop et ses deux monstres improbables, La Nuit Déchirée fait dans le décomplexé et ne s'embarrasse pas d'une quelconque crédibilité, misant sur le divertissement festif avant tout, à l'image de cette séquence purement gratuite dans laquelle quelques têtes bien connues comme celle de Stephen King, Tobe Hooper, Clive Barker, John Landis ou Joe Dante viennent faire un petit caméo. On a même Mark Hamill qui passe faire un coucou et Ron Perlman qui s'amuse à jouer les officiers de police. Certaines séquences mettant en scène des dizaines de chats sont très réussies et les mésaventures de Mädchen Amick, qui pensait avoir trouvée le prince charmant en la personne de Charles ne manqueront pas de vous ravir si vous savez à quoi vous attendre. La relation incestueuse à laquelle se livrent nos deux Félidés est parfois malaisante mais dans l'ensemble, le film de Mike Garris ne cherche pas à effrayer mais à divertir sans prise de tête et c'est peut être en ça que La Nuit Déchirée fonctionne aussi bien sur moi et sur ses admirateurs. Pour sa première collaboration avec Stephen King, le réalisateur de Critters 2 et Psychose 4 s'en tire plutôt bien, ce qui explique que cette collaboration entre les deux hommes a été maintenue pendant des années par la suite. Pour ma part, j'ai encore grandement apprécié cette nouvelle vision de La Nuit Déchirée, qui ne sera pas la dernière assurément.   


* Disponible en DVD et BR chez BQHL


WEDDING NIGHTMARE

 

WEDDING NIGHTMARE
(Ready or Not)


Réalisateur Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Année : 2019
Scénariste Guy Busick, R. Christopher Murphy
Pays USA
Genre : Comédie, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Samara Weaving, Adam Brody, Mark O'Brien, Andie MacDowell...


L'HISTOIRE La nuit de noces d’une jeune mariée tourne au cauchemar quand sa riche et excentrique belle-famille lui demande d’honorer une tradition qui va se révéler meurtrière et où chacun luttera pour sa survie...

MON AVIS : Après un The Baby somme toute quelconque, le duo Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett s'est tout de même fait remarquer et participe à l'anthologie 666 Road en 2015 avant de revenir en grande forme en 2019 avec Ready or Not, devenu Wedding Nightmare en France. Ils ont depuis mis en scène Scream 5 en  2022,  Scream 6 en 2023 et Abigail en 2024. Mais revenons sur ce Wedding Nightmare, comédie horrifique bien sympathique qui place une jolie mariée au sein d'une famille de bourges adeptes de La Chasse du Comte Zaroff. En fait, la famille Le Domas, qui a fait fortune dans le jeu de société, entretient une pratique héritée du fondateur de l'empire financier, à savoir que tout nouveau arrivant au sein de la famille doit se plier à une règle simple : tirer une carte et jouer au jeu qui est inscrit dessus. La scène introductive nous plonge directement au cœur du sujet et nous montre par A+B que les règles des jeux ne sont pas vraiment celles qu'on connaît. Trente ans plus tard, Alex Le Domas va se marier avec la jolie Grace, superbement interprétée par Samara Weaving, qui porte littéralement le film sur ses épaules. Les festivités lors des noces nous mettent la puce à l'oreille : la famille Le Domas est plus que louche et ces aristocrates en costumes n'ont pas l'air bien dans leur tête. La mère de famille, jouée par Andie MacDowell, semble être un peu plus à l'écoute mais peut être n'est-ce qu'une façade. Une fois le jeu tiré au sort, à savoir cache-cache, ce qui semble particulièrement déplaire au nouveau mari,c'est parti pour une chasse à la mariée dynamique et joyeusement gore et dans laquelle une petite critique sociale semble être incluse. Il suffit de voir le nombre d'armes présentes au sein de la pièce d'armes pour comprendre que les membres de la famille ne voteront pas contre le NRA par exemple. Le rythme est aux abonnés présents et on n'a guère le temps de s'ennuyer puisque la gigantesque demeure de la famille Le Domas est truffée de couloirs, de pièces et même de passages secrets, permettant de diversifier les lieux de l'action. Si Grace peut compter sur son mari pour l'aider un peu à échapper aux autres membres de la famille, dont même les plus jeunes enfants participent à la traque, elle ne pourra réellement compter que sur son instinct de survie et sa résistance et il va lui en falloir, croyez-moi ! Samara Weaving donne tout ce qu'elle a, l'actrice devait être lessivée à la fin du tournage, éreintant pour elle, vêtue d'une superbe robe de mariée immaculée qui ne tardera pas à se couvrir de sang. Le gore s'invite à la fête, avec des effets de maquillages réussis et fera sourire le spectateur qui ne s'attendait pas à un mariage aussi... sanglant. Festif de bout en bout, Wedding Nightmare remplit sa fonction de divertissement horrifique avec brio et si ce n'est pas le film du siècle, il vous fera passer un succulent moment devant votre écran.

 

LA NUIT DES MORTS VIVANTS (1990)

 

LA NUIT DES MORTS VIVANTS
(Night of the Living Dead)


Réalisateur Tom Savini
Année : 1990
Scénariste : George A. Romero, John A. Russo
Pays USA
Genre : Horreur, zombies
Interdiction : -12 ans
Avec : Tony Todd, Patricia Tallman, Tom Towles, Katie Finneran, Bill Moseley...


L'HISTOIRE : Barbara et son frère Johnny se rendent sur la tombe de leur parents. Dans le cimetière, ils sont attaqués par un être décharné. La créature tue Johnny tandis que Barbara réussie à s'enfuir et trouve refuge dans une maison qui semble abandonnée. Elle est rejointe par Ben, un homme noir qui lui vient en aide. Après avoir subit l'assaut d'autres créatures, Ben et Barbara découvre qu'une poignée de survivants éraient cachés dans la cave. Des tensions apparaissent entre Ben et Cooper, un raciste qui refuse d'aider le groupe à barricader la maison contre ce qu'il semble être des morts revenus à la vie...

MON AVIS : En 1968, George A. Romero dynamite le cinéma fantastique avec le culte La Nuit des Morts Vivants, qui, après Psychose, ouvre une nouvelle voie réaliste à ce type de cinéma. Malheureusement pour le réalisateur et son équipe, un problème de droits mal gérés suite à une erreur administrative fait que le film tombe rapidement dans le domaine public, empêchant tout gain d'argent pour ceux qui ont réalisé et participé au film. Un bien mauvais tour qui restera longtemps à travers de la gorge de Romero. En 1990, il décide de faire un remake de son classique, espérant le rentabiliser et laisser derrière lui cette triste affaire de droits. Il fait le choix de ne pas le réaliser mais d'offrir à son grand ami Tom Savini, expert en maquillage et effets spéciaux gore, la possibilité de passer derrière la caméra et de faire ses preuves en tant que metteur en scène. Le scénario reprend quasiment toute l'oeuvre originale mais en la modernisant quelque peu, à l'image du personnage de Barbara qui, de frêle jeune femme en 1968 va devenir une femme forte, qui prend des décisions et n'hésite pas à se battre en 1990. Le personnage de Barbara, interprétée ici par Patricia Tallman, devient donc aussi important que celui de Ben dans ce remake. Ce dernier est très bien joué par un certain Tony Todd, qui deviendra on ne peut plus célèbre en interprétant le fameux Candyman en 1992 dans le film éponyme. Les maquillages de morts vivants sont aussi très soignés et Tom Savini a la bonne idée de ne pas verser dans le gore outrancier ici, ce qui aurait dénaturer l'oeuvre. Il met toujours l'accent sur les tensions naissantes entre Ben et l'odieux Harry Cooper, joué par Tom Towles. Comme dans le film de 68, Cooper affiche son racisme et son machisme sans fioriture, de même que sa lâcheté. Les fans du film original retrouveront la séquence du cimetière au début, l'arrivée dans la maison, les phases dans lesquelles les personnages tentent de barricader toutes les issues avec ce qu'ils ont sous la main, les assauts de morts vivants, les tensions au sein du petit groupe comme déjà dit, la tentative de sortie pour récupérer la voiture et j'en passe, le tout en couleur cette fois-ci.L'idée même que les humains sont aussi dangereux que les morts lors d'une situation de panique est toujours présente bien sûr et ce remake a gardé sa nature nihiliste, se permettant même de modifier le final du film de 1968 tout en conservant son impact. Maintenant, j'avoue que, même si La Nuit des Morts Vivants 1990 est un bon film d"horreur, je lui préfère largement la version 1968. Peut être est-ce dû au noir et blanc, plus poétique et plus angoissant en même temps ? J'ai dit plus haut que Tom Savini n'avait pas fait dans la surenchère gore, ce qui était en soi une qualité mais tout de même. La mort d'Helen Cooper par sa fille est ici nettement moins malaisante que dans l'original puisque quasiment occulté, de même que la menace zombiesque m'a semblé moins dramatique que dans le classique de Romero. Si Tony Todd et le reste du casting s'en sort plutôt bien, je préfère néanmoins le casting du film de 1968, de même que son ambiance. La Nuit des Morts Vivants 1990 reste à (re)découvrir en tout cas pour tout amateur de film de zombies !  

 

DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2

 

DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2
(Silent Night Deadly Night 2)


Réalisateur Lee Harry
Année : 1987
Scénariste Lee Harry, Joseph H. Earle
Pays USA
Genre : Horreur, slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Eric Freeman, James Newman, Elizabeth Kaitan, Jean Miller, Darrel Guilbeau...


L'HISTOIRE : Interné dans un institut psychiatrique, Ricky Caldwell, frère du tueur psychopathe Billy Caldwell qui avait assassiné de nombreuses personnes sous un déguisement de Père-Noël, doit répondre aux questions de son nouveau psychiatre. L'interrogatoire fait revivre à Ricky son enfance au côté de son grand frère, du meurtre de leurs parents à leur vie dans le foyer religieux dirigée d'une main de fer par la Mère Supérieure, puis au basculement dans la folie de Billy. Une folie que semble également posséder Ricky...

MON AVIS : Réalisé en 1984, Douce Nuit Sanglante Nuit avait fait scandale en osant proposer aux spectateurs un Père-Noël meurtrier ! De quoi s'attirer les foudres des bien-pensants et la grâce des amateurs de films d'horreur ! Fort d'un joli succès, notamment en VHS, il était évident qu'une suite allait voir le jour. Il a fallu attendre trois ans tout de même pour voir débarquer ce Douce Nuit Sanglante Nuit 2, en 1987 donc et sous l'égide du réalisateur Lee Harry.  L'attente en valait-elle la peine ? Alors, comment dire ? Est-ce qu'on peut clairement balancer que cette suite est l'un des plus gros foutages de gueule du cinéma horrifique ?  Mais pourquoi il est si méchant Stéphane avec ce film, lui qui est tellement gentil et bon public vous demandez-vous ? Et bien parce que c'est juste la vérité, la réalité. Foutage de gueule, je ne vois pas d'autre expression à employer ici quand on nous balance durant les quarante premières minutes toutes les séquences du premier film ! Ah ! On fait moins les malins là hein ! On a donc ce qui est peut être le plus long flashback du cinéma d'horreur puisque Ricky, le frère de Billy qui était donc le psychopathe du premier film, va revivre toutes les séquences gratinées de Douce Nuit Sanglante Nuit, et, cerise sur le gâteau, même celles où il n'était pas présent ! Incroyable non ? Encore plus fort, il nous fait même revivre la scène du meurtre de leurs parents alors qu'il n'était qu'un... nourrisson ! Quelle mémoire mes aïeux ! Voilà donc le programme des quarante premières minutes de cette suite, avec quelques courts interludes entre Ricky, joué par Eric Freeman, et son psychiatre. Un Best of, une compilation du premier film. Si ce n'est pas du foutage de gueule, je ne sais pas ce que c'est. Bref. Reconnaissons que si vous n'avez pas vu ce premier film, ça peut être pratique ! Bon, passons. Après ces quarante minutes d'arnaque, le vrai film débute donc. L'interrogatoire se poursuit, Ricky et son faciès patibulaire nous raconte sa vie dans une famille d'accueil puis sa romance avec la jolie blondinette Jennifer (Elizabeth Kaitan, la seule qui s'en sort niveau acting), que son ex-petit ami entend bien reconquérir, ce qui ne manquera pas de provoquer la colère de Ricky, dont il ne faut pas grand chose pour qu'il pète un plomb. Vous aurez remarqué qu'il n'est toujours pas question de Noël pour le moment. On a donc Ricky qui laisse sa folie prendre le dessus et qui, comme son frère Billy, va vouloir punir les gens méchants. A grand coup de grimace et de froncements de sourcils, Eric Freeman fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, soit pas grand chose, pour rendre son personnage inquiétant. Ce n'est pas gagné, tant est si bien que lors de certains flashbacks, c'est Darrel Guilbeau qui interprète Ricky. Bon, et niveau meurtres, y'en a quand même ou pas ? Oui, il y en a. On a une électrocution à l'aide d'une pince de démarrage de voiture enfoncée dans la bouche, une strangulation ou un empalement à l'aide d'un parapluie, que Ricky ne manquera pas d'ouvrir une fois l'objet ayant transpercé le ventre de la victime. On a aussi un petit carnage à l'arme à feu ou Eric Freeman est en totale roue libre niveau expression de visage. Pas de quoi se relever la nuit mais les séquences de meurtres sont sympathiques. Ayant lui aussi été marqué par la Mère Supérieure du premier film, qui a bien embêté son frère Billy, Ricky parvient à s'échapper de l'institut psychiatrique et décide de venger son grand frère en retrouvant cette dernière pour lui faire payer les brimades endurées. Petit problème, l'actrice du premier film n'est pas disponible pour reprendre son rôle. Pas grave, on accable la nouvelle actrice d'un maquillage outrancier qui la défigure et le tour est joué ! Et Ricky, pour aller la punir, se décide ENFIN à revêtir un habit de Père-Noël, pour un vibrant hommage à son frère Billy. 1h28 de film moins 40 minutes de scènes du premier film, ça donne 48 minutes de nouveautés. C'est peu tout de même. N'égalant jamais son illustre modèle, Douce Nuit Sanglante Nuit 2 ne vaut pas tripette mais vous fera sûrement sourire à maintes reprises. Un sourire jaune certes, mais un sourire quand même. Trois autres films suivront, en 1989, 1990 et 1991. 

* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
- Contient le film en VF et VOSTF
- Bonus : le premier film en version cinéma
- Livret 24 pages "Douce Nuit Sanglante Nuit - la saga" écrit par Marc Toullec



LE MONSTRE ATTAQUE

 

LE MONSTRE ATTAQUE
(Alien 2: Sulla Terra)


Réalisateur Ciro Ippolito, Biagio Proietti
Année : 1980
Scénariste Ciro Ippolito, Biagio Proietti
Pays Italie
Genre : Horreur, S-F
Interdiction : -16 ans
Avec : Belinda Mayne, Mark Bodin, Roberto Barrese, Michele Soavi...


L'HISTOIRE Tandis que toutes les radios et télés de San Diego commentent la mystérieuse disparition de deux astronautes lors de leur retour sur Terre, et que d'étranges pierres bleues font leur apparition sur la côté Est, Thelma Joyce s'apprête à une nouvelle exploration souterraine avec son équipe de six spéléologues. Parmi ceux-ci, Burt ramasse un de ces jolis cailloux qu'il offre à sa collègue Jill. Bientôt, les spéléologues s'enfoncent sous terre, hors de portée du monde, loin d'imaginer que la pierre renferme une entité qui les contaminera l'un après l'autre...

MON AVIS : Les rois de la contrefaçon ou de la suite non officielle ont encore frappé en 1980 ! Je veux bien sûr parler des réalisateurs italiens, spécialistes de la copie des succès américains ou du retitrage sauvage faisant passer un de leurs films pour une suite même si le rapport n'est que lointain, je ne vais pas vous l'apprendre. En 1979, Ridley Scott terrifie les spectateurs du monde entier avec Alien le Huitième Passager. Il n'en fallait pas plus pour que des producteurs italiens décident de mettre en scène un film avec une entité extra-terrestre, sans allouer au réalisateur choisi un budget conséquent lui permettant de rivaliser avec le modèle ! Ce réalisateur, c'est Ciro Ippolito, un illustre inconnu qui ne réalisera que huit films au cours de sa carrière. Il demande au scénariste Biagio Proietti, qui sera également producteur associé sur le film, de lui rédiger un script et de l'aider à la mise en scène. Ce dernier écrit donc un scénario dont Ciro Ippolito ne gardera pas grand chose, ce qui causera un petit différent et pas mal de rancœur entre les deux hommes. Proietti étant en contrat avec la Rai, il n'a le temps que de filmer une séquence de spéléologie avant de devoir quitter le tournage. Ciro Ippolito se retrouve donc seul aux commandes du projet et sous le pseudonyme américain de Sam Cromwell, il tourne donc Alien 2: Sulla Terra, carrément ! La Twentieth Century Fox intentera un procès, qu'elle perdra, le réalisateur prouvant que le terme Alien existait avant l'oeuvre de Ridley Scott, dans un livre de 1930 ! Malin les Italiens ! En France, le film sortira en catimini en province en 1981, sous le titre moins problématique et mensonger de Le Monstre attaque. Il fera par contre les beaux jours des vidéos-clubs, étant édité en VHS chez plusieurs labels. Le souci, c'est que Le Monstre Attaque se déroule principalement sous terre, dans des grottes et qu'il y a donc pas mal de scènes peu éclairées, ce qui, en VHS, est une calamité pour le spectateur qui ne discerne donc pas grand chose. La sortie en BR et dans une copie splendide du film chez Le Chat qui Fume va permettre de remettre les pendules à l'heure et d'apprécier pleinement ce film Bis sans budget mais pas désagréable pour autant. Le Monstre attaque n'a pourtant pas une réputation très flatteuse et il faut bien reconnaître qu'on n'a pas affaire à un grand classique du genre. Le manque de moyen financier se ressent tout au long du visionnage et le rythme n'est pas toujours très énergique. Néanmoins, il y a des choses à retenir. Déjà le décor principal : le film a été tourné principalement dans les grottes de Castellana, dans la région des Pouilles et il faut bien avouer qu'elles sont superbes, avec des milliers de stalactiques et stalagmites qui ravissent l’œil et donnent souvent un aspect inquiétant au lieu de l'action. Le casting s'en sort plutôt bien, notamment Belinda Mayne et Mark Bodin ainsi qu'un certain Michele Soavi ! Bon, on passera sur le fait que l'héroïne a un pouvoir médiumnique et qu'elle pressant les choses ou les drames à venir, car ça n'apporte pas grand chose au récit en fin de compte mais pourquoi pas après tout. Plus intéressant sera le fait que l'entité extra-terrestre peut contrôler un être humain, ce qui crée une certaine paranoïa au sein de l'équipe de spéléologues et préfigure donc un film comme The Thing. Il est dommage que l'argent n'a pas été au rendez-vous car l'entité extra-terrestre n'est pas terriblement représentée à l'écran. On ne sait d'ailleurs pas vraiment à quoi elle ressemble vraiment au final et c'est un peu dommage. Selon la légende, il semblerait que Ciro Ippolito se soit servi dans l'enveloppe budgétaire pour s'acheter une nouvelle voiture, ceci expliquant peut être cela ! Par contre, au niveau des dégâts qu'elle peut provoquer chez ses victimes, là c'est nettement plus sympa, avec quelques petits effets gore efficaces et assez jouissifs, notamment quand elle sort de l’œil d'une pauvre fille ou fait se décapiter la tête d'une autre victime, le tout avec moult effusions sanguinolentes. On aura d'autres petites joyeusetés gore à se mettre sous la dent par la suite et c'est bien ça qui rend distrayant Le Monstre attaque. Surtout que, comparée à l'image VHS, l'image du Blu-Ray permet de tout discerner et d'en avoir pour son argent. Je n'irai pas jusqu'à dire que ça élève le niveau du film, loin s'en faut, mais ça lui donne tout de même un intérêt rehaussé. On appréciera aussi le final, très nihiliste et très Quatrième Dimension, tout comme la partition musicale du duo Guido et Maurizio de Angelis. En tout cas, 25 ans avant The Descent, Le Monstre attaque envoyait déjà un groupe de spéléologues au fond d'une grotte et le mettait face à un danger non-humain. Croyez-le ou non mais Ciro Ippolito a intenté un procès contre le film de Neil Marshall pour similitude au niveau de l'histoire ! C'est quand même l'hôpital qui se fout de la charité. Il n'a pas eu gain de cause, heureusement. Reste donc une petite série B tournée avec pas mal de système D, qui ne révolutionne rien mais qui, pour ma part, vaut mieux que ce qu'on en dit. Pas transcendant mais correct ! 

* Disponible en BR chez LE CHAT QUI FUME    


 

LAST STRAW

 

LAST STRAW
(Last Straw)


Réalisateur : Alan Scott Neal
Année : 2023
Scénariste Taylor Sardoni
Pays USA
Genre : Thriller, home invasion, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Jessica Belkin, Taylor Kowalski, Joji Otani-Hansen, Glen Gould...


L'HISTOIRE : Nancy travaille dans le fast-food de son père en tant que manager. Elle doit diriger son équipe, résister à la drague de Bobby qui est amoureux d'elle, gérer les petits voyous locaux qui viennent s'amuser dans le restaurant et cacher sa grossesse récente à son père. Celui-ci devant s'absenter, Nancy doit en plus gérer le travail de nuit avec Jake, dont le comportement désobligeant la fait sortir de ses gonds. Elle décide de le virer et d'assurer seule la nuit de travail. Un mauvais choix, surtout quand les 4 petits voyous éjectés au milieu de l'après-midi décident de revenir s'amuser dans les parages...

MON AVIS : Pour son premier long-métrage, Alan Scott Neal décide de mettre en scène un thriller horrifique mêlant home invasion et survival. Il place donc son héroïne Nancy, interprétée avec brio par la charmante Jessica Belkin, au sein d'un Diner, un fast food américain, seule et de nuit pour corser le tout. La jolie demoiselle a passé une assez mauvaise journée, arrivant en retard suite à une panne de voiture, apprenant qu'elle est enceinte et ne sachant pas qui est le père, certainement rencontré lors d'une soirée arrosée, devant montrer qui est la patronne au sein de son équipe et faire face à 4 petits morveux à mobylettes se pointant masqué dans le restaurant durant l'après-midi. Une altercation qui ne va pas en rester là, dixit celui qui semble être le chef de la bande. Cerise sur le gâteau, son père lui demande d'assurer le service de nuit avec Jake, un collègue qu'elle n’apprécie pas trop. Ce dernier se montrant un peu rebelle une fois le patron partit, Nancy décide d'assumer son rôle de manager et le licencie séance tenante. Elle se retrouve donc à faire le service de nuit seule et ce qui devait arriver arriva : la bande des 4 morveux masqués se repointe, histoire de lui flanquer la frousse et de lui faire comprendre qu'elle devrait faire gaffe à l'avenir. Classique non ? Eh bien pas tant que ça au final puisque le scénariste Taylor Sardoni nous propose quelques rebondissements et retournements de situations assez malins et qui, associés à la mise en scène du réalisateur, donnent un nouvel intérêt à Last Straw. En effet, le film utilise le principe du double angle de vue, à savoir celui de l'héroïne dans un premier temps puis celui des agresseurs dans un second temps. C'est avec ce dernier que les surprises auront lieu, débutant lors d'un twist situé vers le milieu du film. Comme quoi, nos attentes et notre perception des événements peuvent être facilement manipulées. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler bien sûr. Hormis cela, Last Straw joue assez bien avec les codes du film de home invasion, avec individus masqués pénétrant de force dans le lieu de l'action, héroïne terrorisée qui va devoir assurer sa survie de manière aussi brutale que les attaques venant de ses agresseurs, violence démonstrative et j'en passe. La révélation du film s'appelle donc Jessica Belkin, actrice que je ne connaissais pas du tout et qui assure vraiment ici, autant dans des séquences misant sur l'émotion que dans celles nettement plus nerveuses où elle doit se débarrasser des intrus malveillants. On trouvera par contre assez intrigant le fait que le réalisateur ne cherche pas réellement à rendre attachante son héroïne. Nancy est certes enceinte, perdue dans un monde qui ne semble pas lui convenir, travaillant pour aider son père sans réellement apprécier ce qu'elle fait. Elle est là où on lui demande d'être mais sans lui demander ce qu'elle, elle désire vraiment. Le personnage-type de la jeune fille paumée, qui fait de mauvais choix, ces derniers allant se retourner contre elle. Sa situation peut expliquer son irritabilité mais diminue le sentiment d'empathie que le spectateur doit ressentir pour elle dans ce type de film. Rien de grave au final puisque les subtilités du scénario et la réalisation tendue permettent à Last Straw de s'en sortir avec les honneurs et d'offrir un divertissement soigné et un peu plus original que ce qu'on en attendait.

 

MAUSOLEUM


MAUSOLEUM
(Mausoleum)


Réalisateur : Michael Dugan
Année : 1983
Scénariste : Robert Barich, Robert Madero, Katherine Rosenwink
Pays USA
Genre : Horreur, possession
Interdiction : -12 ans
Avec : Bobbie Breese, Marjoe Gortner, Norman Burton, Maurice Sherbanee...


L'HISTOIRE Depuis des générations, chaque fille aînée de la famille Nomed est possédée par une créature maléfique et démoniaque retenue prisonnière d’un mausolée. C'est le sort réservé à Susan Walker Farrell, qui est entrée dans le mausolée à la mort de sa mère, quand elle était âgée de dix ans. Devenue adulte, elle suit une psychothérapie et est mariée à Oliver. Ce dernier s'aperçoit de certains changements de comportements chez son épouse...

MON AVIS : Petit classique de l'ère des vidéos-clubs, Mausoleum a également connu un certain succès lors de sa diffusion au Festival International du Film Fantastique de Paris en 1983 puisqu'il y remporta le prix du jury ainsi que le prix de la meilleure actrice pour Bobbie Breese. A la revoyure, et peut être déjà à l'époque, on aura un peu de mal à comprendre ce curieux engouement pour cette petite série B fauchée, certes agréable et divertissante, mais bien loin de valoir toutes ces éloges ! Réalisé par Michael Dugan, qui n'a que trois films à son actif, Mausoleum joue dans la cour du film de possession démoniaque, L'Exorciste et Evil Dead étant passés par là. La possédée du film, puisqu'il s'agit d'une femme, c'est Bobbie Breese, une Scream Queen en devenir qui n'a pas eu une grande carrière au final. On a pu la voir après Mausoleum dans Ghoulies en 1985, dans Star Slammer en 1986, dans Surf Nazis must die et Evil Spawn en 1987. Et c'est tout au niveau du cinéma de genre. Pourtant, elle avait tous les atouts nécessaires pour grimper les échelons comme vous le verrez dans le film de Michael Dugan ! Car oui, Bobbie Breese est peu avare de ses charmes et de sa plastique, qu'elle dévoile généreusement aux spectateurs tout au long des événements. Une plastique plutôt généreuse, qui fera sûrement son effet sur la gent masculine ! Enfin, avant qu'elle ne soit affublée d'un maquillage d'hideux démon, qui va la rendre bien moins séduisante ! Car oui, un démon prend possession de la descendance de la famille Nomed, ce qui semble logique puisque si on lit ce nom de famille dans l'autre sens, on obtient Demon ! Dingue non ? Notre séduisante blondinette se voit donc affubler de yeux verts fluos, puis de griffes en lieu et place de ses ongles et enfin d'un faciès plutôt repoussant, avec rides abondantes, dents acérés et j'en passe ! Pire que tout, même ses jolies seins se transforment en monstres en caoutchouc avides de chair humaine ! Elle possède en plus quelques pouvoirs surnaturels, pouvant faire exploser une tête par la pensée ou faire léviter ses ennemis. Bobbie Breese, les effets spéciaux et les maquillages sont les principaux intérêts de visionner Mausoleum, surtout que ces derniers sont dus à John Carl Buechler, futur réalisateur de Vendredi 13 chapitre 7 et de Ghoulies 3. Ce dernier s'amuse comme un petit fou avec ses maquillages et ses prothèses, nous offrant même une créature démoniaque dans son entièreté plutôt réussie vers la fin. Le scénario n'a rien de bien original, même si on peut noter qu'il s'avère assez féministe puisque notre femme-démon séduit des hommes qui ne se sont montrer par vraiment respectueux envers elle afin de les occire en bonne et due forme. On a donc affaire à une succube, vous l'aurez compris. L'érotisme bon enfant est assez présent dans Mausoleum, de même que le gore, puisqu'on a quelques petites effusions de sang bienvenues lors des meurtres. Maintenant, soyons honnêtes : la mise en scène de Michael Dugan est tout à fait lambda, sans génie aucun, certains dialogues nous feraient penser qu'on est en fait dans un téléfilm érotique de M6, et les situations à connotation sexuelle ne sont pas étrangères à ce ressenti, il suffit de se rappeler de la séquence dans laquelle Bobbie Breese se trémousse sur son balcon pour exciter son jardinier. Par contre, la photographie est plutôt jolie, avec de beaux éclairages rouges et verts façon Mario Bava dans certaines scènes aux rendus séduisants. Mausoleum possède un capital sympathie certain, une ambiance 80's ultra marquée et malgré ses défauts, on se laisse séduire par son actrice principale et les maquillages de Buechler. Pas un grand film de genre, c'est certain, mais un plaisir régressif nanaresque à redécouvrir, avant de passer à autre chose...

* Disponible en Blu-Ray chez PULSE VIDEO
 

PHANTASM 3

 

PHANTASM 3
(Phantasm 3 - Lord of the Dead)


Réalisateur Don Coscarelli
Année : 1994
Scénariste : Don Coscarelli
Pays USA
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : A. Michael Baldwin, Reggie Bannister, Angus Scrimm, Bill Thornbury...


L'HISTOIRE : Après son combat contre le Tall Man, Mike se retrouve à l'hôpital, dans le coma. Ses rêves parviennent à le réveiller alors qu'il se fait attaquer par une infirmière mort vivante. Reggie réussit à le sauver mais le Tall Man parvient à le kidnapper de nouveau. Reggie n'a d'autre solution que de se lancer à la poursuite du croque-mort. En cours de route, il rencontrera Tim, un jeune garçon débrouillard dont le Tall Man a tué sa famille et Rocky, une jeune femme noir adepte des arts-martiaux. Au péril de leur vie, tous trois vont traquer le Tall Man pour retrouver Mike...

MON AVIS : Après un premier volet paru en 1979 qui se montrait fort original et possédait une ambiance onirique qui le différenciait des autres productions de l'époque puis une suite somme toute anecdotique en 1988 qui se voulait un produit de son époque et jouait donc sur une action plus nerveuse et une surenchère dans le démonstratif, la saga Phantasm se dote d'un troisième épisode en 1994, toujours sous l'égide de son créateur, Don Coscarelli. Si le personnage de Mike était joué par un acteur différent dans Phantasm 2, on retrouve enfin dans ce troisième volet A. Michael Baldwin, soit le Mike de 1979, avec 15 ans de plus au compteur. Et c'est un bon point pour le film car James Le Gros manquait cruellement de charisme dans la suite de 1988. Un autre acteur du film de 1979 fait aussi son retour, c'est Bill Thornbury, qui joue Jody, le grand frère de Mike. Mais il est censé être mort me direz-vous et vous aurez raison ! Mais il est ici sous forme d'apparence spectrale pour proférer des conseils à son petit frère et il sera même présent sous la forme d'une sphère volante ! Car oui, on va en apprendre un peu plus sur les fameuses sphères du Tall Man dans Phantasm 3 et ça, c'est plutôt cool ! Reggie Bannister (Reggie) et Angus Scrimm (le Tall Man) complètent le casting ce qui fait 4 acteurs du film de 1979 ici ! Et puis il y a quelques nouveaux, à commencer par le jeune Kevin Connors qui joue Tim et Gloria Lynne Henry qui interprète Rocky, une adepte du nunchaku. L'idée d'adjoindre un jeune garçon à Reggie nous fait penser au film de 1979 bien sûr, quand Mike n'était encore qu'un ado. Sauf que Tim est largement plus débrouillard dans le domaine de la survie, en témoigne la séquence dans laquelle un trio de punks s'introduit dans sa maison, qu'il a truffée de pièges façon 36-15 code Père-Noël pour saisir l'idée ! D'un niveau général, Phantasm 3 est dans la veine de Phantasm 2, à savoir un film qui mise plus sur l'action et le divertissement que sur l'atmosphère fantasmagorique du premier film. Néanmoins, j'ai trouvé que niveau rythme, ça fonctionnait mieux ici que dans le film de 1988, même si tout n'est pas exempt de défauts. L'adjonction d'un gosse au côté de Reggie m'a fait un peu peur au début mais au final, ça passe bien et il n'est pas trop envahissant ni trop tête à claques. Par contre, pour l'adepte du combat à coup de nunchaku, j'ai trouvé ça un peu too much, il en va de même pour le trio de punks qui deviendront des morts vivants un peu ridicules, ça dénote un peu dans l'univers proposé je trouve. Certes, ça permet d'avoir quelques effets de maquillage sympatoches à l'écran ainsi que d'exploiter la thématique des sphères dont on nous dévoile donc une nouvelle facette ici, je vous laisse la surprise. Reggie, comme à son habitude, se la joue un brin macho, un brin séducteur et, comme à son habitude, se mettra dans de beaux draps à cause de son attirance pour la gent féminine ! Sacré Reggie ! Un personnage attachant en fait mais à qui on mettrait parfois quelques baffes pour qu'il arrête de faire des bêtises ! On pourra trouver que la saga Phantasm se montre un peu redondante dans ce qu'elle propose à l'écran (l'attaque incontournable des sphères par exemple...) mais c'est aussi ce qui fait son charme. Angus Scrimm se montre plus démonstratif dans ce troisième chapitre, un peu plus causant aussi, et on découvre quelques nouveautés concernant son trafic de cadavres et comment il les transforme en esclaves-nains. Par contre, on pourra trouver un peu tiré par les cheveux la méthode pour le contrer, que le réalisateur justifie par un flashback issu du premier film et qui n'est pas vraiment très pertinent. Passons. Les décors, notamment d'un gigantesque funérarium, sont toujours bien mis en valeur, la mise en scène est correcte, il y a des idées, des maladresses aussi, un côté un peu kitsch mais personnellement, j'ai plus apprécié ce Phantasm 3 que le précédent.