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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




samedi 25 mars 2017

LA RAGE DU DÉMON

LA RAGE DU DÉMON
(La Rage du Démon / Fury of the Demon)

Réalisateur : Fabien Delage
Année : 2015
Scénariste : Fabien Delage
Pays : France, Croatie, Etats-Unis
Genre : Documentaire, Fantastique
Interdiction : /
Avec :  Alexandre Aja, Dave Alexander, Jean-Jacques Bernard, Christophe Gans, Pauline Méliès...



L'HISTOIRE : Janvier 2012. Un collectionneur organise la projection privée d’un film muet au Musée Grévin à Paris. Le visionnage tourne au cauchemar : vers la fin de la séance, les spectateurs devenus enragés sèment le chaos dans la salle. Les médias relayent peu l’affaire, pourtant ce n’est pas la première fois que ce genre d’incident se produit ; il semblerait que le film projeté soit à l’origine de ce phénomène inquiétant. Cette enquête captivante nous emmène sur les traces d’émeutes violentes ayant eu lieu tout au long des XIXème et XXème siècles, provoquées par une œuvre rare, fascinante et dangereuse : La Rage Du Démon, attribuée au cinéaste Georges Méliès. A travers des entretiens avec des journalistes, cinéastes, historiens, experts et psychologues, ce nouveau long métrage documentaire lève le voile sur le film maudit le plus inquiétant que le monde ait jamais connu. De mystères en mystères, d’interrogations en interrogations, découvrez toute la vérité sur ce film disparu qui fait trembler le monde du cinéma depuis plus d’un siècle…

MON AVIS : D'une durée de 60 minutes, La Rage du Démon de Fabien Delage (réalisateur des deux saisons de la sympathique série Dead Crossroads) est un mockumentary, c'est à dire un faux documentaire qui utilise des éléments véridiques associés à de la pure invention. Dans le domaine, on pensera aussitôt à l'excellent Forgotten Silver de Peter Jackson. Avec La Rage du Démon, Fabien Delage utilise comme point de départ la projection privée d'un film disparu qui aurait été retrouvé par un célèbre collectionneur. Une projection qui ne sera pas de tout repos pour les spectateurs puisque ceux-ci vont être pris d'une crise de folie hystérique face aux images proposées. Comment un simple film muet, que certains attribuent à George Méliès, l'inventeur du cinéma fantastique et des effets-spéciaux, a-t-il pu rendre fou la majeure partie du public ? Il semblerait de plus que ce n'est pas la première fois que ce film provoque un tel déferlement de violence. La Rage du Démon va donc tenter de trouver une explication à ce curieux phénomène à travers des recherches dans diverses cinémathèques et en interviewant des journalistes, des réalisateurs, des historiens du cinéma, des prêtres ou des experts en sciences occultes. On retrouve à l'écran des personnalités bien connues des fans de cinéma fantastique, à l'image d'Alexandre Aja, de Christophe Lemaire, de Jean-Pierre Putters, de Jean-Jacques Bernard, de Christophe Gans, de Philippe Rouyer et j'en passe. Tous les intervenants y vont de leur anecdote ou de leur connaissance sur ce film "maudit" qui posséderait un mystérieux pouvoir sur celui qui le regarde. Alternant ces interviews avec des images d'archives, La Rage du Démon devient de plus en plus passionnant au fil de son déroulement et on en oublie rapidement qu'il s'agit d'un faux documentaire. D'ailleurs, les spectateurs qui ne savent pas qu'il s'agit d'une pure invention ne pourront que croire à l'existence de ce film et s'empresseront à coup sûr de faire des recherches sur internet. Parmi les autres intervenants, on trouve Pauline Méliès, l'arrière-arrière petite fille du magicien des images. On ressent tout l'amour qu'elle porte à George Méliès dans ses interventions. En fait, La Rage du Démon est une véritable déclaration d'amour à cet illustre personnage et au cinéma fantastique, voir au cinéma tout court. On a le plaisir de voir de nombreux extraits de films de Méliès dans La Rage du Démon et on ne peut être qu'admiratif devant son travail et son imagination pour mettre en scène des trucages hallucinants pour l'époque. L'intelligence de Fabien Delage et de La Rage du Démon est de traiter son sujet de manière on ne peut plus sérieuse. Les thématiques de l'ésotérisme, du mysticisme sont mises en avant pour ensuite être relativisées par une approche plus scientifique (la vieillesse de la pellicule a pu libérer une substance chimique hallucinatoire qui aurait provoqué cette hystérie collective chez le public ou alors il y aurait des images subliminales insérées dans le film), approche scientifique elle aussi mise de côté par l'hypothèse que l'âme d'une défunte (la femme de meilleur ami de George Méliès qui pratiquait les sciences occultes) peut "hanter" les images et provoquer cette panique. Le mystère reste entier et les tentatives de réponses ne sont que suppositions passionnantes. A la fin du générique, on en vient presque à regretter que ce film ne soit que supercherie et on se prend à rêver qu'un collectionneur détienne réellement la copie d'une telle oeuvre ! En tout cas, un bien bel hommage au cinéma muet à au magicien Méliès.

NOTE : 5/6



vendredi 17 mars 2017

CRUELLE EST LA NUIT

CRUELLE EST LA NUIT
(Cruelle est la Nuit)

Réalisateur : Alan Deprez
Année : 2016
Scénariste : Alan Deprez
Pays : Belgique
Genre : Court-métrage, gore, X
Interdiction : -16 ans
Avec : Kevin Dudjasienski, Bertrand Leplae, Arnaud Bronsart, Pascal Gruselle, Sabrina Sweet...



L'HISTOIRE : À la faveur d’une nuit noire, les activistes d’Aetna partent en mission, avec pour objectif l’assassinat d’une personnalité trouble et médiatique. Leur cible ? L’homme politique véreux Hein Stavros. Mais lorsqu’ils débarquent dans son loft cossu, ils se retrouvent en pleine partie fine. Inutile de préciser que les choses ne vont pas tarder à dégénérer...

MON AVIS : Le talentueux Alan Deprez est bien connu des fans de cinéma bis puisque le jeune homme écrit dans divers fanzines et magazines du genre, tels Medusa, Métaluna, CinemagFantastique, Mad Movies ou Darkness Fanzine entre autres. Passionné également par le cinéma érotique et pornographique, il a également rédigé des articles pour Hot Vidéo ou Lui. Le cinéma étant donc sa passion, il passe derrière la caméra pour deux courts-métrages de genre, Ab Aeterno en 2010 et Erotomania en 2012, dans lesquels il mélange fantastique, horreur et érotisme. En 2016, il se lance dans un nouveau projet avec le court-métrage Cruelle est la Nuit et lance une campagne participative Ulule pour obtenir des fonds et offrir aux spectateurs une oeuvre de qualité. A l'arrivée, Cruelle est la Nuit tient ses promesses. En une vingtaine de minutes, Alan Deprez nous offre de la violence, du sexe non simulée, du gore et de la tripaille au cours de cette virée nocturne qui va vite déraper. Un peu à la manière d'Alex et ses droogs dans Orange Mécanique, mais avec une réelle raison d'user de la violence quand les voyous chez Kubrick ne le faisait que par pur plaisir, le trio mis en scène par Alan Deprez va donc s'armer sobrement (pistolet, batte de baseball en acier, chaîne) afin d'aller casser la gueule, voir plus si affinités, à un politicien véreux et corrompu qui nage dans l'oseille quand le petit peuple crève de faim. L'argument politique tient à cœur principalement au leader du groupe, ses deux acolytes ne semblant pas aussi impliqués que lui dans cette virée sanglante et semblant rechercher avant tout les émotions fortes. Dotée d'une belle mise en scène et d'une photographie élégante, Cruelle est la Nuit s'engouffre dans les tréfonds de l'âme humaine à travers des monologues et des dialogues qui apportent un plus indéniable à ce court-métrage, qui m'a fait penser par certains aspects au cinéma définitif de Gaspar Noé. La mission punitive de notre trio d'anti-héros va se voir légèrement perturbée une fois chez la victime, ce dernier accueillant dans son appartement on ne peut plus luxueux quelques amis libidineux qui gèrent tranquillement une petite orgie dont Alan Deprez ne nous cache rien. Fellation, masturbation, vision des sexes, la caméra se fait frontale et ne cherche pas à occulter cette partie fine, la victime elle-même s'adonnant aux charmes des pratiques de domination et de SM. L'ex porno star Sabrina Sweet s'invite d'ailleurs à la fête et se verra titiller par l'un des membres de notre trio, qui ne se doute sûrement de la petite surprise qu'elle lui a réservé. La violence n'est pas en reste et l'équipe des effets-spéciaux (Squid Lab) s'en donne à cœur joie pour notre plus grand plaisir. Avec de faibles moyens, Alan Deprez a réussi son pari : nous offrir un court-métrage de qualité puisant dans son univers fait de sexe et de violence. Dans l'ensemble, Cruelle est la Nuit remplit admirablement bien son contrat et porte bien son titre ! A découvrir sans tarder tout en étant réserver à un public averti ! Je souhaite à Alan Deprez une bonne continuation et des budgets de plus en plus élevés pour que puisse se développer encore plus son talent.

NOTE : 4/6



mardi 14 mars 2017

CRÉPUSCULE

CRÉPUSCULE
(Sundown)

Réalisateur : Henry Hathaway
Année : 1941
Scénariste : Barré Lyndon
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, guerre
Interdiction : /
Avec : Gene Tierney, Bruce Cabot, George Sanders, Joseph Calleia, Carl Esmond...



L'HISTOIRE : Une petite garnison anglaise située au Kenya et commandée par William Crawford doit faire face à la menace que représente une tribu locale armée secrètement par les allemands. Le major Coombes viendra en renfort sur le terrain. L'arrivée de Zia, une belle métisse, qui voyage avec une caravane de chameaux, va éveiller les soupçons des militaires qui se demandent si elle n'a pas un rôle dans ce trafic d'armes...

MON AVIS : Gene Tierney, Bruce Cabot, George Sanders, dirigés par Henry Hathaway, voici un programme plutôt sympathique et il le sera effectivement. Avec Crépuscule, le réalisateur de Niagara, du Carrefour de la Mort, de Prince Vaillant ou de 100 dollars pour un shérif entre autres nous offre un divertissement de qualité, mêlant aventure, romance, action, trahison, complot sur fond de drame et de guerre et glorifie par la même occasion l'Angleterre et le mérite des soldats luttant face à l'envahisseur. Rappelons que le film date de 1941 et qu'on est en pleine seconde Guerre Mondiale, d'où cet aspect patriotique fortement présent. Si les relations entre les divers personnages sont présentées de manière simple, typique du film d'aventure, Crépuscule n'en oublie pas de se montrer plus réaliste et sérieux lorsqu'il traite de questions plus politiques, à l'image du puissant discours d'un des personnages principaux qui explique quel est l'enjeu pour l'envahisseur de dominer l'Afrique, plateforme terrestre entourée de divers océans. Un jeu de miroir intéressant même si c'est bien le divertissement qui prédomine. Si Bruce Cabot et George Sanders se partagent les rôles masculins principaux avec aisance, c'est bel et bien la sublime Gene Tierney qui tient le haut du pavé, illuminant chaque séquence dans laquelle elle apparaît de sa beauté. L'actrice, qui était souvent choisie au début de sa carrière pour interpréter des personnages de femmes à l'aspect un peu exotique, est ici des plus séduisantes, vêtue d'une tenue orientale qui lui va à ravir. Elle interprète un personnage-clé, parfois ambiguë, et ce, afin de nourrir le film d'un peu de suspense. On parle quand même d'un important trafic d'armes et on aimerait bien savoir quelle est l'odieuse personne qui a rallié le camp ennemi. Est-ce l'un des amis de Crawford, qui envoie un message dans son dos pour annuler sa demande d'aller à la rencontre d'une tribu ennemie ? Est-ce le prisonnier italien qui s'est rendu afin d'infiltrer la garnison ? Est-ce le militaire hollandais fraîchement débarqué de nulle part ? Ou serait-ce la mystérieuse Zia qui servirait de passeuse avec sa caravane de chameaux destinée à faire du commerce ? Henry Hathaway joue avec ces questions de manière habile, ponctue son film de séquences de combats dans de jolis décors naturels, use de l'humour mais aussi du mélodrame. Certes, on a connu Hathaway plus en forme, moins classique dans sa mise en scène et Crépuscule n'est pas à classer dans les immanquables de ce réalisateur. Mais pour ceux qui veulent voir un joli film d'aventure teinté d'espionnage avec un petit côté "serial" et admirer les beaux yeux de Gene Tierney, ne passez pas votre chemin ! Dépaysement garanti !

* Disponible en DVD (VOSTF) chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6





lundi 6 mars 2017

LOGAN

LOGAN
(Logan)

Réalisateur : James Mangold
Année : 2017
Scénariste : Scott Frank, James Mangold, Michael Green
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Fantastique, Super-héros
Interdiction : -12 ans
Avec : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen, Boyd Holbrook, Stephen Merchant...



L'HISTOIRE : Dans un futur proche, un certain Logan, devenu chauffeur de luxe, s’occupe d’un Professeur Xavier souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine et avec l'aide de Caliban. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s'amenuiser lorsqu’une Laura, une jeune mutante traquée par de sombres individus, va se retrouver soudainement face à lui...

MON AVIS : Les films de super-héros, on en mange à toutes les sauces depuis quelques années déjà. Héros Marvel ou héros DC, choisissez ou non votre camp, inondent les écrans de manière plus ou moins glorieuse. Certains réalisateurs tentent de nous offrir un peu d'originalité (Deadpool, Les Gardiens de la Galaxie), d'autres tentent de proposer un spectacle plus adulte (WatchmenCaptain America, Captain America et le Soldat de l'Hiver), la plupart misent sur le grand spectacle avant tout (Spiderman, Avengers, Iron Man...), spectacle si possible destiné à toute la famille et évitant la violence frontale pour amasser plus d'argent. Quelques réussites (X-men, X-Men 2, Spiderman 2...) côtoient de franches déceptions (Catwoman, Daredevil, Green Lantern...) et chaque nouveau film annoncé laisse présager du pire ou du meilleur mais quasiment tous veulent conserver l'aspect familial pour toucher le plus grand nombre de spectateur. Nul doute que la vision de Logan va remettre les pendules à l'heure et dire que ce film tient du quasi miracle n'est pas exagéré. Car oui, on tient avec cette perle de James Mangold un film mâture, clairement pas destiné à un jeune public tant il se montre sombre, nihiliste et terriblement violent. On est ici à des années lumières d'un film comme Avengers. Il suffit d'ailleurs de lire les critiques virulentes sur Allociné pour s'en convaincre : "Ce n'est pas un film de super-héros, et c'est indigne d'un Marvel", "Manque d'action pour un film aussi long", "Rien à voir avec les Marvel habituels" et j'en passe. Ils n'ont d'ailleurs pas tort en fait. Oui Logan n'est pas un film de super-héros. Oui, Logan dure 2h27 et les séquences de dialogues et d'ambiances sont légions. Logan, c'est avant tout un film dramatique, quasi intimiste, ponctué de scènes ultra-violentes d'une intensité jamais vu dans une adaptation Marvel et on saluera la ténacité du réalisateur pour avoir réussi à imposer sa vision au studio. Si le scénario n'est pas non plus exceptionnel, il propose en tout cas assez de rebondissements et d'émotions pour que les 2h27 passent comme une lettre à la poste. Hugh Jackman est magistral, Patrick Stewart époustouflant. Ces deux acteurs sont à leur apogée dans Logan. Et que dire de la prestation de la jeune Dafne Keen, parfaite dans ce rôle physique. Par certain aspect, on retrouve dans Logan ce qui faisait le charme du jeu vidéo The Last of Us. Joël, ce vieil homme fatigué, obligé de se battre pour protéger Ellie, on le retrouve dans le personnage de Logan et dans ses mésaventures. Ce qui également fortement appréciable dans Logan, c'est qu'on ne nous propose pas cinquante héros ou méchants différents. Le film se concentre vraiment sur son personnage principal et prend un réel plaisir à le suivre dans son pèlerinage qui ne sera pas de tout repos. James Mangold aime les personnages qu'il met en scène, c'est indéniable. Honnêtement, Logan, c'est une claque dans la gueule, légèrement amoindri dans son dernier acte avec les enfants, mais qui trouve une magnifique conclusion avec une dernière image qui nous met la larme à l’œil. Assurément le meilleur film avec un Wolverine humain et brutal, et un vrai moment de cinéma en état de grâce.

NOTE : 5/6