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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




lundi 25 octobre 2021

PSYCHOSE 2

 

PSYCHOSE 2
(Psycho 2)

Réalisateur : Richard Franklin
Année : 1983
Scénariste : Tom Holland
Pays : Etats-Unis, Australie
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Anthony Perkins, Vera Miles, Meg Tilly, Robert Loggia, Dennis Franz...


L'HISTOIRE : Après 22 années passées dans un centre psychiatrique, le docteur Raymond considère que son patient, Norman Bates, est guéri et qu'il peut retourner vivre chez lui. Le retour dans la demeure familiale ne se fait pas sans appréhension pour Norman, qui doit aller travailler dans le restaurant du coin en guise de réhabilitation. Là, il fait connaissance avec Mary, une jeune serveuse pour qui il se prend d'affection amicale. Tout semble bien se dérouler pour Norman, jusqu'à ce que l'ombre de sa mère fasse son retour via des appels téléphoniques qui replonge l'ex-meurtrier dans un état de perdition mentale...

MON AVIS : Quel pari risqué que de vouloir donner une suite au chef-d'oeuvre de Sir Alfred Hitchcock, Psychose bien sûr, réalisé en 1960 ! Un pari qu'a relevé le réalisateur australien Richard Franklin, à qui l'ont doit des films tels Patrick, Déviation Mortelle ou Link entre autres. Ayant réussi à avoir l'aval de l'acteur Anthony Perkins, alias Norman Bates dans le film de 1960, pour reprendre le rôle de sa vie quelques 22 ans plus tard, la mise en chantier de Psychose 2 est donc lancée. Le scénario est confié à Tom Holland qui va réussir à livrer une histoire crédible et assez machiavélique. Le retour de Norman Bates à la demeure familiale ne va pas être de tout repos pour ce dernier, l'ombre de sa mère planant toujours sur la maison et dans son esprit fragile. Avec l'aide de son médecin, puis d'une jeune serveuse interprétée par Meg Tilly, Norman réapprend à vivre, travaille dans un restaurant et semble retrouver une vie apparemment normale. Mais bientôt, des appels téléphoniques, des messages laissés au restaurant, vont venir le perturber puisqu'il semblerait qu'ils soient le fait de... sa mère ! Serait-ce Norman qui a replongé dans son délire psychotique ? Le fait de retourner vivre dans sa maison est-il trop intense ? Autant de questions qui trouveront des réponses originales au sein d'un récit habilement ficelé, qui surprend et réserve au public pas mal de rebondissements et retournements de situation. Anthony Perkins est toujours aussi excellent et son regard est parfois assez effrayant. Il joue avec brio le personnage qui l'a rendue célèbre et qui est ici constamment sur la corde raide entre réalité et schizophrénie. On aime bien sûr revoir le fabuleux décor de la maison, tout comme les nombreux clins d'oeil au film original qui parsèment Psychose 2. L'ambiance tient beaucoup au thriller, avec quelques meurtres plus graphiques que dans le film de 1960 mais Richard Franklin n'a pas viré dans le grand-guignol et on sent qu'il respecte le film d'Hitchcock ainsi que son personnage principal. En tout cas, Richard Franklin a rempoté haut la main ce pari risqué et tant décrié. Comme quoi...


mardi 19 octobre 2021

SERMONS DE MINUIT

 

SERMONS DE MINUIT
(Midnight Mass)

Réalisateur : Mike Flanagann
Année : 2021
Scénariste : Mike Flanagan
Pays : Canada, Etats-Unis
Genre : Série TV, Fantastique
Interdiction : -16 ans
Avec : Kate Siegel, Zach Gilford, Hamish Linklater, Samantha Sloyan, Rahul Kohli...


L'HISTOIRE : Après avoir passé quatre ans en prison pour conduite en état d'ivresse, ce qui a coûté la vie à une jeune fille, Riley Flynn retourne à la maison familiale dans son île de Crockett Island. Sa mère, qui est très pieuse et qui lui a pardonné, l'attend au port. Lui-même a perdu sa foi durant son incarcération et a du mal à se réintégrer à la communauté catholique fervente de l'île. Son père, Ed, a du mal à l'accueillir et son jeune frère, Warren, passe son temps avec ses amis. Son arrivée est suivie du regard attentionné d'Erin, son amour de jeunesse devenue enseignante, depuis la fenêtre du cabinet du docteure Sarah Gunning, amie proche d'Erin, qui attend un enfant. Entre-temps, devant le ferry, Bev Keane, diacre bigote de l'église Saint-Patrick, attend le prêtre, monseigneur John Pruitt qui, suivant l'annonce du capitaine du navire, n'arrivera que dans l'après-midi. Plus tard, dans une classe d'école, se réunissent Erin, Bev, le maire Wade Scarborough, son épouse Dolly et le shérif musulman Hassan pour parler de la tempête qui se profile en mer. Le soir même, pendant que la tempête bat son plein, Riley semble voir une silhouette ressemblant à Pruitt depuis la fenêtre de sa chambre. Le lendemain matin, la famille Flynn sort de sa maison et Riley découvre, tout au long de la plage, des chats sans vie. Intrigué, le shérif fait évacuer les curieux de la plage ; le maire Wade lui précisant que ce n'est pas la première fois que cela arrive sur l'île. Tout le monde, surtout les chrétiens, se réunit dans l'église et sont surpris de l'apparition du nouveau prêtre : il se présente comme le père Paul Hill, remplaçant temporaire de John Pruitt qui serait malade et bloqué sur le continent jusqu'à son rétablissement. Riley, surtout, le trouve mystérieux. Peu de temps après l'arrivée du père Hill, des miracles se produisent...

MON AVIS : Réalisateur des films Oculus, Hush, Before I wake, Ouija : les origines, Jessie ou Docteur Sleep, Mike Flanagan s'est dirigé en 2018 vers la série-télévisée et ce, avec grand succès. Sa première réalisation dans ce domaine, The Haunting of Hill House s'est vu couronné d'un large succès public et critique. En 2020, il réalise The Haunting of Bly Manor et en 2021 cette excellente mini-série intitulée Sermons de Minuit. Une mini-série de 7 épisodes d'une durée d'une heure et des poussières, qui se distingue de par son écriture, de par la qualité de ses dialogues, de sa mise en scène, de son interprétation et de la part de mystère et d'originalité qu'elle recèle. Avec Sermons de Minuit, Mike Flanagan va questionner les personnages de son histoire, ainsi que le public évidemment, sur la notion de Foi, plus particulièrement chrétienne. Les protagonistes de l'histoire sont multiples mais ont tous un rôle à jouer à un moment ou un autre. L'action du récit se déroule sur une petit île côtière, sur laquelle les habitants, principalement des pêcheurs, ont du mal à vivre de leur travail. La petite église de l'île se voit dépeupler de ses fidèles, surtout depuis que le vieux père Pruitt est parti sur le continent faire un pèlerinage à Damas. Les habitants vivent dans le doute, n'ont plus vraiment foi en Dieu. Le héros, Riley Flynn, fait son retour sur l'île après avoir purgé une peine de prison pour avoir tué une automobiliste alors qu'il était en état d'ébriété. Il retrouve ses parents, qui sont très pieux, et a du mal à communiqué avec son père. Il découvre qu'Erin Greene, son amoureuse d'adolescence, vit seule mais est enceinte. Parmi les autres protagonistes principaux, on citera bien sûr Bev Keane, superbement interprétée par Samantha Sloyan, une fidèle parmi les fidèles, qui connaît la Bible sur le bout des doigts et ne vit que pour l'amour de Dieu ; le docteur Srah Gunning, qui vit avec sa vielle mère atteinte d'Alzheimer ; le shérif Hassan, de confession musulmane qui vit avec son fils Ali et qui a été muté sur l'île ; Leeza, une jeune fille victime d'un tir raté et qui est désormais paraplégique et se déplace en fauteuil roulant. Et puis, il y a le père Paul. Interprété avec une classe incroyable par l'acteur Hamish Linklater, il est le personnage emblématique de la série. Remplaçant le vieux père Pruitt, le père Paul va réussir à faire revivre la Foi chrétienne parmi les habitants de l'île. Et il parviendra même à faire des miracles, comme faire remarcher la jeune Leeza ! Le spectateur passe son temps à se questionner sur le père Paul, se demandant qui il est réellement ! Est-il vraiment prêtre ? Qu'a-t-il rapporté avec lui dans cette grande malle ? Est-il un usurpateur ayant pris la place du père Pruitt ? Un gourou qui va lobotomiser les esprits des habitants de l'île et faire de cette petite communauté une secte ? Comment a-t-il réussi à faire marcher Leeza ? Comment réussit-il à rendre la mémoire et la forme aux habitants qui viennent communier au sein de l’Église ? Autant de questions qui nous obsèdent et dont le réalisateur prend le temps de trois épisodes avant de nous donner des indices ou faire quelques révélations. Et quelles révélations ! Le tétanisant final de l'épisode 3 par exemple, avec tout le passage se déroulant à Damas en compagnie du père Pruitt, est d'une puissance incroyable et nous laisse pantois devant notre écran. Sans trop en dévoiler ou révéler, sachez que le fantastique aura une part importante à jouer dans cette mini-série d'une qualité remarquable. Mais plus que cet élément, c'est bel et bien la qualité des dialogues et l'agencement du récit qui nous tient en haleine et fait qu'on reste les yeux rivés devant notre écran, désirant enchaîner les épisodes pour connaître la suite et les rouages de l'histoire. Je lis ci et là que les dialogues seraient trop longs et ennuyeux. Comment peut-on dire ça ? A moins d'être biberonné uniquement à des films du style Fast and Furious, il est assez déconcertant de lire ce type d'arguments, notamment chez les amateurs d'un cinéma fantastique de qualité. Car les dialogues sont ici d'une finesse rare, toujours intéressants et diablement bien écrits. Jamais ennuyeux, bien au contraire. Certes, ils sont tous axés sur la notion religieuse, ce qui pourraient à la rigueur en rebuter certains. Mais Mike Flanagan ne fait pas l'apologie de la religion chrétienne. Au contraire. Il met en garde contre le fanatisme religieux, contre les gourous qui réussissent à faire croire ce qu'ils veulent à une population en souffrance et qui cherche un réconfort. Des gourous qui peuvent être eux-mêmes victimes d'illusions et croire à quelque chose qui n'est pas la vérité uniquement par conviction religieuse. Plus les épisodes défilent, plus on sent que l'Apocalypse se rapproche et que tout va mal se terminer. Les amateurs du genre verront dans Sermons de Minuit quelques analogies avec le superbe roman de Stephen King, Salem. Stephen King qui s'est lui-même pris d'affection pour la mini-série de Mike Flanagan d'ailleurs ! Honnêtement, j'ai été tenu en haleine durant les 7 épisodes, je n'ai jamais trouvé le temps long, j'ai été captivé par le fond et la forme et par les éléments fantastiques disséminés au sein du récit. Une mini-série que je recommande vivement.


mercredi 13 octobre 2021

LE METRO DE LA MORT

 

METRO DE LA MORT - LE
(Death Line / Raw Meat)

Réalisateur : Gary Sherman
Année : 1972
Scénariste : Ceri Jones
Pays : Angleterre
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Donald Pleasence, David Ladd, Hugh Armstrong, Christopher Lee...


L'HISTOIRE : Un jeune couple trouve un homme inanimé dans les escaliers d'une station du métro londonien. Lorsqu'ils reviennent accompagnés d'un agent de sécurité, le corps a disparu. Il s'agissait d'un haut fonctionnaire du MI-5. L'inspecteur Calhoun, en charge de l'enquête, découvre que d'autres disparitions inexpliquées ont eu lieu sur cette rame du métro. Avec l'aide du jeune couple, Calhoun va tenter de découvrir la vérité sur ces disparitions...

MON AVIS : Le début des années 70 marque une évolution radicale dans le cinéma fantastique et horrifique. La Nuit des Morts Vivants et Rosemary's Baby, tous deux de 1968, on été le point de départ de cette évolution, qui va délaisser le cinéma d'épouvante gothique pour s'orienter vers une direction nettement plus réaliste et crue. En Italie, La Baie Sanglante de Mario Bava (1971) annonce ce revirement, tout comme La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven (1972) aux USA. En Angleterre, même si la Hammer tente de s'adapter à son époque avec des titres comme Dracula 73, on peut considérer que c'est Le Métro de la Mort de Gary Sherman qui est annonciateur du changement qui s'opère dans le genre. Réalisé en 1972, c'est le premier film du futur réalisateur de Reincarnations ou de Poltergeist 3. Exit les châteaux baignés de brume, les vampires ou autres créatures fantasmagoriques et place au métro londonien et à son tueur... cannibale ! Sur une idée originale de Gary Sherman lui-même, le scénariste Ceri Jones a développé un scénario plutôt intéressant, qui mêle humour, horreur et drame social. L'humour provient principalement de l'interprétation assez exquise et so british de Donald Pleasence, célèbre acteur qu'on ne présente plus et qui donne à son inspecteur Calhoun une répartie et quelques mimiques qui font mouches et amusent le public. Toutes les apparitions de Pleasence à l'écran sont amenées de manière assez amusante et détendent l'atmosphère. Car en parallèle, Gary Sherman peaufine une ambiance nettement plus inquiétante et malsaine quand il embarque sa caméra dans les souterrains londoniens et dans l'antre du cannibale. Un antre qui préfigure l'intérieur de la maison de Leatherface qu'on verra deux ans plus tard dans Massacre à la Tronçonneuse. Monceaux de corps éparpillés un peu partout, détritus et insalubrité jonchant le sol, cadavres entreposés dans des sortes de casiers funéraires, l'endroit est peu ragoutant et ne donne pas envie de s'y aventurer. Interprété par Hugh Armstrong, le cannibale du film est de plus en proie à une maladie proche de la peste, ce qui lui donne un aspect hideux et repoussant. Lors des quelques attaques de notre homme bestial, le gore s'invite à la fête de manière sporadique mais efficace. Humour et horreur se combinent donc à un troisième élément, le drame social. Car notre tueur cannibale est plus une victime qu'un véritable monstre assoiffée de sang. Victime d'un drame qui s'est déroulé des années plus tôt, lors de la construction des voies du métro. Un éboulement a enseveli nombre de travailleurs qui n'ont pas eu la chance d'être secourus par la compagnie ferroviaire, qui les a abandonné à leur triste sort. Pour les survivants, il a bien fallu s'adapter et tout faire pour rester en vie, quitte à dévorer les morts. Un peu à la manière du cannibale d'Anthropophagous en 1980, le cannibale du Métro de la Mort l'est devenu par nécessité, laissé pour compte de la société. Cet aspect est assez bien vu et permet au scénario d'avoir une petite plus-valus qui le différencie de la simple histoire d'horreur lambda. De plus, il intègre même une sorte de romance quand notre tueur kidnappe une jeune américaine pour s'en faire une amie, suite au décès de sa compagne. Dernier survivant de l'éboulement encore en vie, notre cannibale est déboussolé face à la solitude qui rythme son existence. Alors il est vrai que Le Metro de la Mort manque quelques peu de péripéties et possède un rythme assez contemplatif qui pourra en assoupir certain. La présence de Christopher Lee dans une unique séquence du film relève plus du gadget qu'autre chose mais c'est toujours sympa de voir ce grand acteur, dans tous les sens du terme, à l'écran. Le contraste entre les scènes mettant en vedette Donald Pleasence et les déambulations et agissements du cannibale est assez frappant et un peu déstabilisant, les séquences avec le couple d'Américains sont un peu répétitives mais on ne peu nier que Gary Sherman a su créer une certaine ambiance malaisante prompte à satisfaire l'amateur. On retiendra particulièrement ce long travelling nous présentant l'antre du monstre malgré lui, véritable prouesse technique dont l'effet est saisissant. Assez méconnu au final, Le Metro de la Mort reste un bon film de genre, pas aussi marquant que ses condisciples de la même époque certes, mais qui a bel et bien participé à transformer le cinéma d'horreur d'antan.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS <-

Comme d'habitude pour cette collection, le film est présenté sous la forme d'un digipack trois volets sous fourreau. Au menu, on trouve, outre le film présenté en version intégrale inédite et bénéficiant d'un superbe master :
-le Blu-ray du film (87’)
-le DVD du film (84’)
-un livret rédigé par Marc Toullec (24 pages)
-« Profondeurs » : discussion entre David Ladd et Paul Maslanksy (13’, VOST)
-« Fermeture des portes ! » : interview de Hugh Armstrong (16’, VOST)
-« Les Contes du métro » : interview de Gary Sherman et des producteurs exécutifs Jay Kanter et Alan Ladd, Jr. (19’, VOST)
-Bande-annonce
-Spots TV
 


lundi 11 octobre 2021

MALEFICIA

 

MALEFICIA
(Maleficia)

Réalisateur : Antoine Pellissier
Année : 1998
Scénariste : Antoine Pellissier
Pays : France
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec :  Guy Cicorelli, Nelly Astaud, Brigitte Garrigue, Claude Gatumel, Maryline Sojo...


L'HISTOIRE : La famille Karlson hérite d'un château dans une région reculée de la Transylvanie. Lors du voyage les emmenant au château, ils passent à proximité d'une petite chapelle où a lieu une cérémonie rituelle. Le Grand Prêtre et ses fidèles offrent de jeunes filles en sacrifice afin de faire surgir les morts et invoquer Belzébuth lui-même. La famille Karlson se voit assaillie par des hordes de morts vivants et certains parviennent à trouver refuge au château. Mais ce dernier est la demeure de la secte sataniste, ainsi que de quelques vampires cachés au sous-sol...

MON AVIS : Médecin le jour et réalisateur de films gore amateurs la nuit, telle est la casquette d'Antoine Pellissier, plus connu des fans sous le sobriquet de Dr. Gore ! En 1998, il offre aux adeptes de la boucherie sur pellicule l'ultra-gore Maleficia, nanti d'un tournage de 2 ans et demi, d'un an de montage et de l'utilisation de plus de 1000 litres de sang frais et quelques 500kg d'os et 500 kg de tripes ! Inutile de dire que ça va saigner en quantité donc ! Filmé et mis en scène avec les moyens du bord, bénéficiant de la présence d'acteurs tous amateurs, Maleficia est donc une pure série Z made in France, au budget microscopique mais qui recèle d'inventivité et de système D, qui rend honneur aux travaux initiatiques d'Herschell Gordon Lewis, l'inventeur du cinéma gore ! Si le jeu d'acteur paraîtra souvent théâtral, normal pour des amateurs, les décors naturels, les costumes et surtout les effets-spéciaux auront tôt fait de convaincre le public friand d'atrocités en tout genre. L'équipe responsable des effets gore mérite bien des louanges car elle a accompli un excellent travail à ce niveau, avec tout ce qu'il faut en matière d'ignominies sanguinolentes : égorgement, éviscération, festins cannibales, yeux brûlés au fer rouge, décapitation et j'en passe sauront égailler votre vision de ce que les fans de cinéma Bis pourraient appeler Le Manoir de la Terreur made in France ! En effet, les amateurs du film italien d'Andrea Bianchi seront en territoire connu et se régaleront des mésaventures de notre pauvre famille au sein de ces bois inhospitaliers peuplés de morts vivants décharnés et de ce château au sein duquel se terrent secte sataniste et vampires ! Tout un programme ! Les actrices passent leur temps à hurler de peur face à ces diverses menaces, les hommes servent souvent de chair à saucisses, certains devenant même vampire ! Pas de pitié pour la majorité du casting, même les enfants y passent et de manière fort drôle en plus, je vous laisse la surprise. D'une durée de 100 minutes, Maleficia dispose de suffisamment d'action et de carnage pour ne pas lasser sur la longueur, malgré quelques scènes répétitives (on a deux cérémonies rituelles, au début du film et à la fin, mais celle de la fin se conclut sur une touche originale et bien amusante, encore une fois, je vous laisse la surprise sans rien dévoiler mais sûr que vous allez vous marrer), et sa générosité à toute épreuve, son refus de limites et son amour pour le cinéma gore à l'ancienne en font un digne représentant du genre. 

* Disponible en DVD chez -> TETRO VIDEO <-



dimanche 10 octobre 2021

INITIATION

 

INITIATION
(Initiation)

Réalisateur : John Berardo
Année : 2020
Scénariste : John Berardo, Lindsay LaVanchy, Brian Frager
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur, Slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Isabella Gomez, Lindsay LaVanchy, Froy Gutierrez, Gattlin Griffith...


L'HISTOIRE : Au sein d'un campus universitaire, les étudiants masculins d'une sororité préparent la fête d'intégration des nouveaux élèves. Leur petit jeu favori est de désigner sur les réseaux sociaux les filles "chaudes" en postant une photo de ces dernières avec pour simple légende un point d'exclamation. La jeune Kylie se retrouve affublée de ce symbole après une soirée bien trop arrosée et pour laquelle elle n'a aucun souvenir. Petit à petit, elle développe un certain mal-être et la responsable de sa sororité, Ellery Scott, se doute qu'il s'est passé quelque chose le soir où elle a surpris Kylie complètement ivre dans une chambre, en compagnie de trois garçons, dont son frère Wes Scott. Décidant de mener son enquête, Ellery tente d'obtenir des informations de la part de son frère. Peu de temps après cet événement, ce dernier est retrouvé assassiné au sein de la sororité, cloué à une porte. La police tente de dénouer l'affaire, ce qui n'empêche pas un mystérieux tueur masqué de poursuivre son massacre...

MON AVIS : Ah le slasher movie ! Un genre qui a vu ses racines naître en 1971 avec La Baie Sanglante de Mario Bava, puis se codifier en 1974 avec Black Christmas et en 1978 avec Halloween la Nuit des Masques. Mais c'est bel et bien en 1980 qu'il devient un sous-genre ultra-populaire du cinéma d'horreur, avec la sortie de Vendredi 13 bien sûr. Ayant connu une période faste au cours des années 80, le slasher connu un déclin progressif avant de renaître de ses cendres en 1996, sous l'impulsion du Scream de Wes Craven. Rebaptisé néo-slasher, le genre connu à nouveau une période faste avant de replonger dans le déclin. Mais le slasher a la peau dure et nombre de réalisateurs continuent à entretenir sa flamme à travers les décennies. C'est le cas de John Berardo en 2020, qui signe avec Initiation son second long-métrage et accouche donc d'un neo-slasher se déroulant au sein des sororités, un lieu typique de ce style de film, comme on a pu le voir dans Final Exam (1981), House on Sorority Row (version 1982 et 2009), Voeux Sanglants (1984) et autres Sorority House Massacre 1 & 2 par exemple. Avec Initiation, John Berardo s'empare de thèmes bien dans l'air du temps, comme la présence des réseaux sociaux et leur phénomène viral ou le cyber-harcèlement. Des thématiques qu'on retrouvait dans l'excellente série-télévisée 13 Reasons Why, auquel Initiation emprunte de nombreux éléments, à l'image de cette soirée festive dans laquelle une jeune étudiante qui n'est plus en état de savoir ce qu'elle fait se retrouve dans la chambre de trois garçons. S'est-il réellement passé quelque chose à l'encontre de la jeune fille totalement ivre ? Son mal-être les jours qui suivent puis ses propos même le laisse à penser. Le problème, c'est que le garçon incriminé est l'une des stars du campus, promût à une brillante carrière de sportif, se préparant pour les jeux Olympiques de natation. Pas question de faire du bruit ou de déclencher des rumeurs à son encontre. La sœur de ce dernier, responsable de la sororité dans laquelle évolue la potentielle victime, va tout de même tenter de faire la lumière à ce sujet, son frère ayant déjà été au cœur d'une affaire similaire par le passé. Vu qui est la première victime des agissements du mystérieux tueur au masque argenté, on se doute que ce dernier a un mobile derrière la tête et qu'il n'agit pas à l'aveugle ou par simple plaisir meurtrier. Ce qui s'est passé dans cette chambre la nuit de la fête a un rapport avec les meurtres et ce rapport, la police, l'héroïne et nous, spectateurs, allons devoir le mettre en lumière également, afin de deviner qui se cache derrière le masque. Si Initiation prend son temps et ne cède jamais le pas à l'action débridée, hormis lors des vingt dernières minutes, bien plus dynamiques, le film réjouira les fans du genre grâce à quelques meurtres bien sympathiques visuellement, l'arme utilisée étant, outre le traditionnel poignard, un pistolet à vis ! De quoi bien clouer les victimes ! Des victimes peu nombreuses puisque soigneusement sélectionnées par notre tueur. La mise en scène de John Berardo est soignée, on sent que le réalisateur connaît ses classiques et il propose des mouvements de caméra habiles et de beaux plans permettant de faire naître une certaine tension lors de séquences clés. Bien sur, les potentiels suspects sont au rendez-vous, pour mieux nous empêtrer dans le récit et brouiller les pistes. L'héroïne, interprétée par la blonde Lindsay LaVanchy, offre une prestation des plus correctes et tient le film sur ses épaules. Si Initiation est un neo-slasher correct, le fait de passer derrière toute une tripotée d'autres films du genre ne joue pas toujours en sa faveur car nous sommes en terrain balisé et les amateurs n'auront pas grande originalité à se mettre sous la dent. Le peu de morts et le rythme assez posé de l'ensemble pourront faire que certains trouveront le temps bien trop long et le bodycount trop peu élevé pour réellement être en osmose avec la proposition de John Berardo. Malgré tout, le soin apporté à la mise en scène et la révélation finale, que je n'avais pas trouvée, fait que "Initiation" mérite une vision et qu'on a envie de savoir qui était sous le fameux masque d'argent ! Et puis, un slasher ne mérite-t-il pas toujours une vision de toute façon ? 

* Disponible en DVD chez -> RIMINI EDITIONS <-


dimanche 3 octobre 2021

IMMORTELLE

 

IMMORTELLE
(Manhattan Undying)

Réalisateur : Babak Payami
Année : 2016
Scénariste : Matt Deller
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Romance, Drame, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Luke Grimes, Sarah Roemer, Christopher Jacot, Daniel Kash...


L'HISTOIRE : Max est un artiste-peintre qui connaît une belle notoriété. Malheureusement, sa vie d'artiste lui fait côtoyer l'alcool et la drogue et il a beaucoup de mal à se remettre au travail. Quand son médecin lui annonce qu'il a un cancer du poumon et que ses jours sont comptés, Max décide de se reprendre en main et de réaliser une nouvelle toile. Cherchant des modèles, il fait connaissance avec Vivian, une superbe femme qui désire qu'il réalise son portrait. Ce que Max ignore, c'est que Vivian est une vampire, dont les victimes intéresse la police et principalement deux inspecteurs qui mènent l'enquête...

MON AVIS : Babak Payami est un réalisateur iranien qui a réalisé quatre films depuis 2000. En 2016, il tourne Immortelle, son dernier film à ce jour. Une histoire présentée comme une romance entre un humain et une vampire qui, ne s'étant jamais vue dans un miroir, désire qu'un peintre fasse son portrait, pour découvrir à quoi elle ressemble. Sur le papier, ça sonne plutôt bien et ça devrait plaire aux amateurs qui ont un petit côté fleur-bleue et sont sensibles aux jolies histoires d'amours romantiques. Malheureusement, sur l'écran, le résultat n'est pas à la hauteur de nos attentes en terme de romantisme exacerbé justement. Car la majeure partie du film nous présente surtout le mal-être de notre artiste-peintre, interprété par Luke Grimes. Addiction à l'alcool et à la drogue, perte de repère, démotivation pour son travail, tout ne va pas bien chez notre artiste pourtant réputé, qui préfère aller dans des soirées gothiques plutôt que de bosser sur ses toiles. Son agent pète les plombs et ne parvient pas à le remettre dans le droit chemin. La situation se complique encore quand notre tragique héros apprend qu'il a un cancer des poumons dû à son hygiène de vie assez déplorable et trop tournée vers les substances illicites et addictives. Un événement qui va pourtant avoir une conséquence positive puisque Max va vouloir reprendre sa vie en main et se refaire une santé, pour mieux affronter la maladie. Dans le même temps, la ville de Manhattan se voit endeuillée avec la découverte de cadavres littéralement vidés de leur sang. Deux inspecteurs mènent l'enquête pour trouver qui s'amuse à jouer au vampire. Seulement voilà, un vampire, il y en a bel et bien un dans la ville, en la personne de Vivian (Sarah Roemer), une blonde séduisante mais qui possède aussi un mal-être : celui de ne pas savoir à quoi elle ressemble, étant invisible face à un miroir de par sa condition vampirique. D'où son idée de se faire tirer le portrait par notre artiste-peintre dont elle a déjà admiré les toiles. Le souci avec Immortelle, c'est que le réalisateur ne se focalise pas sur la relation entre Max et Vivian ou, du moins, ne la développe quasiment pas, jouant plutôt sur un jeu du chat et de la souris entre les deux protagonistes principaux plutôt que de les faire interagir avec fougue et passion. J'ai même pensé à un moment que Vivian n'existait que dans l'esprit de Max, qu'elle était une métaphore. Même pas, elle existe bel et bien. Dommage donc que d'avoir attendu les 15 dernières minutes pour réellement faire exister ce couple tourmenté et pour nous proposer une très jolie séquence finale. Dommage également de ne pas nous avoir montré la toile de Max représentant Vivian. Reste donc une mise en scène élégante, pas mal de longueurs, un rythme assez contemplatif, très peu de rebondissements, et un cruel manque de romance. Le scénario est original, sa mise en image rate le coche.