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mardi 30 novembre 2021

M.A.L. - MUTANT AQUATIQUE EN LIBERTÉ

 

M.A.L. - MUTANT AQUATIQUE EN LIBERTÉ
(Deepstar Six)

Réalisateur : Sean S. Cunningham
Année : 1989
Scénariste : Geof Miller
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction, film catastrophe
Interdiction : /
Avec : Greg Evigan, Nancy Everhard, Miguel Ferrer, Nia Peeples, Matt McCoy...


L'HISTOIRE : L'équipe d'une plate-forme sous-marine doit installer une centrale nucléaire au fond de l'océan. La phase de sondage du sol révèle la présence d'une grosse cavité sous le terrain où doit être installée la centrale. Le dynamitage de la cavité entraîne un incident et une partie de l'équipage doit aller sauver les dynamiteurs, coincés dans leur engin. Malheureusement pour eux, le dynamitage a également laissé sortir une créature aquatique cauchemardesque, qui, attirée par la lumière, va venir s'en prendre à la station et aux membres de l'équipe...

MON AVIS : Célèbre pour avoir réalisé en 1980 le premier Vendredi 13, qui connût un énorme succès en salles et en vidéo, Sean S. Cunningham n'a jamais développé sa carrière de réalisateur par la suite, puisque sa filmographie ne comporte que 16 entrées. Certes, il est également scénariste et producteur mais on aurait pu penser que le succès mondial du film précité allait lui donner des ailes et en faire un maître de l'horreur au cinéma. Ce n'est donc pas le cas. Néanmoins, on lui doit également une petite série B assez sympa, qu'il met en scène en 1989 et dont le but avoué est d'être un Alien-like sous-marin : M.A.L. - Mutant Aquatique en Liberté. Bon, disons-le de suite, on est très loin de la réussite du Alien de Ridley Scott évidemment. Reste un mélange divertissant de film catastrophe et de film de monstre, qui pourra néanmoins décevoir les spectateurs s'attendant à voir de nombreuses attaques de ladite créature. Car cette dernière met énormément de temps avant d'apparaître et même quand elle est là, ses apparitions restent disséminées dans la dernière partie du film. La grosse majorité de M.A.L. est en fait du domaine du film catastrophe dont l'action se situe en milieu aquatique. On a tous les éléments scénaristiques-clés de ce type de film, avec une explosion qui provoque un incident et met en péril la vie d'une partie de l'équipe, l'équipe restante qui va tenter d'aller secourir celle en danger et qui va évidemment se mettre elle aussi en danger, les tensions entre équipiers dues à la vie difficile en milieu clos, les pétages de plombs, l'oxygène qui diminue et donc, pour corser le tout, la présence d'un gros monstre pas gentil. Un huis clos sous-marin donc, avec, au casting, des acteurs bien en place, dont Miguel Ferrer ou la jolie Nia Peeples entre autres. Les prises de vues sous-marines sont assez réussies et les diverses maquettes des engins aquatiques font le job, tout comme les décors intérieurs, que ce soient ceux de l'intérieur de la station ou ceux des capsules de sauvetage. Dommage alors que le réalisateur est plus misé sur l'action et les péripéties plutôt que de jouer sur le suspense, le sentiment de claustrophobie et la peur représentée par la présence de son monstre, qu'il relègue donc au troisième plan. Bon, après, il faut dire que cette fameuse créature n'a pas vraiment un look passe-partout, vu sa taille, on se demande même comment elle a pu entrer dans la station par le sas !! Honnêtement, ça m'étonnerait bien qu'elle passe par ce trou entre nous mais bon, passons sur ce détail ! Parfois considéré comme un nanar, M.A.L. - Mutant Aquatique en Liberté ne mérite pas cette appellation pour ma part. Ce n'est pas non plus un grand film de genre, ça c'est sûr, mais ça fait gentiment le job.

   

HOLOCAUST 2000

 

HOLOCAUST 2000
(Holocaust 2000)

Réalisateur : Alberto de Martino
Année : 1977
Scénariste : Sergio Donati, Alberto De Martino, Michael Robson
Pays : Italie, Angleterre
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Kirk Douglas, Agostina Belli, Simon Ward, Anthony Quayle, Alexander Knox...


L'HISTOIRE : Londres, années 1970 – L'ingénieur américain Robert Caine projette de construire en Cisjordanie une centrale thermonucléaire dont l'énergie produite serait capable de nourrir une grande partie du tiers-monde. Malgré l'aide précieuse de son fils Angel, Caine voit son projet contesté par de nombreuses sommités. Mais, plus grave encore, les opposants les plus farouches à la construction de cette centrale meurent dans d'étranges circonstances. Avec le soutien d'une journaliste, Sara Golan, Caine réalise peu à peu que son invention pourrait conduire à la plus gigantesque catastrophe que le monde ait connu, semblable à l'apocalypse décrite dans le Nouveau Testament !

MON AVIS : Moins célèbre que ses homologues italiens, Alberto de Martino possède tout de même une filmographie intéressante, peuplée de péplums 60's, de polars, de films de guerre, de comédies et bien sûr de films fantastiques ou horrifiques. Ces deux œuvres les plus connues des fans sont L'Homme Puma (1980) et L'Antéchrist (1974), auxquels on pourra ajouter sans sourciller ce très sympathique Holocaust 2000, réalisé en 1977. Très clairement, Holocaust 2000 a pour objectif de surfer sur le succès de La Malédiction de Richard Donner, excellent film sortit l'année précédente, en 1976 donc. On y retrouve ce mélange entre réalisme et fantastique, utilisation de la religion de façon métaphorique, annonce de la venue de l'Antéchrist sur Terre et quelques morts violentes, qui peuvent toujours s'expliquer de manière rationnelle même si nous, spectateurs ayant une longueur d'avance sur les protagonistes du film, savons très bien à quoi s'en tenir. La petite originalité du film de de Martino est son aspect écologique puisque ici, on nous met en garde contre les avancées du progrès, contre les centrales thermonucléaires dont l'implantation détruit des sites splendides sans que la population locale puisse y trouver à redire. Dans Holocaust 2000, c'est donc Kirk Douglas lui-même qui est à la tête d'un gigantesque projet de centrale thermonucléaire et qui se voit diaboliser par les farouches défenseurs de la nature et de l'écologie. De manière métaphorique, la religion, et principalement le passage de l'Apocalypse de la Bible, vient donc s'immiscer dans le récit, avec de gros sabots certes, mais ça reste pas mal efficace. Une inscription IESUS sur le mur d'une grotte, le récit d'une bête à sept têtes sortant des mers pour venir détruire le monde mis en parallèle avec la centrale nucléaire qui possédera, comme par hasard sept turbines et j'en passe font rapidement comprendre au spectateurs de quoi il en retourne. Mais le Diable est très malin et avec l'aide des trois scénaristes, il arrive à déjouer nos pronostiques durant un temps mais si pas mal d'indices pouvaient nous faire deviner qui allait être le véritable antéchrist de l'histoire. Comme dit précédemment, les divers meurtres (dont une décapitation aux pales d'hélicoptère façon Dawn of the Dead bien bis  et gore !) nous sont toujours présentés de manière crédible, comme s'il s'agissait purement et simplement d'accidents dus à un défaut technique ou à une erreur humaine. Le personnage joué par Kirk Douglas, très rationnel, perd peu à peu les pédales et son cartésianisme est remis en cause continuellement par ces divers événements troublants. Il est assisté par son fils, Angel, joué par le blond Simon Ward, l'assistant de Peter Cushing dans le film de la Hammer Le retour de Frankenstein (1969). Toujours vêtu de blanc, contrairement à son père souvent habillé avec des vêtements sombres, Angel se voit attristé par le comportement et les défaillances de son père vieillissant. Heureusement, il trouvera de l'aide auprès d'une jolie journaliste dont son père s'est amouraché, et qui est interprétée par la sublime Agostina Belli, dont chaque apparition à l'écran nous met en émoi. Le scénario prend alors quelques petites influences dans Rosemary's Baby, puisque Agostina va tomber enceinte. L'antéchrist annoncé serait-il dans son ventre ? Mystère ! Avec l'ajout de la musique d'Ennio Morricone, avec son casting bien en place, avec sa naïveté souvent touchante, avec ses fulgurances très bis (Douglas qui courre nu sur la plage), avec ses petites touches sanglantes, Holocaust 2000 marque des points et s'avère un divertissement vraiment agréable à suivre, ce qui est étonnant en fait car le scénario est vraiment très nihiliste en fin de compte et ne ménage pas le pauvre Kirk Douglas qui ne sait plus à quel saint se vouer, perdant peu à peu tout ceux qui le soutenait dans son projet. A redécouvrir sans hésitation...

* Disponible en Blu-Ray chez -> LE CHAT QUI FUME <-

BONUS:
• L'Antéchrist nucléaire avec Alberto de Martino (16mn30)
• Holocaust 2020 avec Massimo Foschi (22 minutes)
• Fin alternative u montage américain (6 min)
• Film Annonce
• Inclus la musique du film en CD par Ennio Morricone



lundi 22 novembre 2021

SATOR


SATOR
(Sator)

Réalisateur : Jordan Graham
Année : 2019
Scénariste : Jordan Graham
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Gabriel Nicholson, Michael Daniel, Rachel Johnson, Aurora Lowe...


L'HISTOIRE : Vivant isolé dans une cabane perdue au milieu de la forêt, Adam tente de percer le mystère qui entoure sa famille, dont certains membres, comme sa grand-mère, croient à l'existence du Sator, une créature fantastique qui semble les traquer génération après génération pour en faire ses disciples...

MON AVIS : Parcours atypique pour Jordan Graham et son film Sator ! Sept années ont été nécessaire pour que le film puisse être montré au public ! Il faut dire que Jordan Graham a tout fait tout seul, que ce soit la réalisation, le scénario, l'éclairage, le montage, la post-production, le son, l'étalonnage et j'en passe, et qu'il ne maîtrisait pas tout ces aspects, qu'il a du apprendre sur le tas, ce qui explique ces sept longues années pour lesquelles il a été totalement dévoué à son oeuvre, mettant de côté sa vie, ses amis. Il faut dire que Sator est un projet on ne peut plus personnel pour le réalisateur puisque cette histoire de créature voulant faire des membres d'une même famille ses disciples est en grande partie inspirée de la vie de sa grand-mère, qui joue d'ailleurs l'un des rôles principaux du film et qui a accepté qu'une grande partie du tournage se déroule dans sa propre maison. Une grand-mère qui, un jour de 1968, a rapporté une planche de Ouija dont elle s'est servie pour invoquer une divinité du nom de Sator. Une séance qui a laissé des traces puisqu'elle s'est mise ensuite à entendre des voix dans sa tête et à être persuadé que le Sator existait, ce qui l'a conduit en hôpital psychiatrique. C'est en découvrant ce curieux passé de sa grand-mère que l'histoire du film s'est lentement mise en place. Très clairement, Sator ne plaira pas à la majorité. C'est avant tout un film très contemplatif, dans lequel il ne se passe pas grand chose, qui nous fait un peu penser au Projet Blair Witch de par son décor, son ambiance, son travail sur les sons et les silences. Visuellement, c'est à un travail d'orfèvre auquel on assiste, chaque plan étant savamment pensé, agencé, le réalisateur ayant également attendu que la lumière ou les conditions météorologiques soient celles qu'il voulait pour filmer ses images, vraiment superbes. On pense à Ari Aster d'un point de vue esthétique. Reste que le spectateur doit réellement s'impliquer et patienter, s'imprégner du mystère proposé et ne pas s'attendre à du spectaculaire s'il veut apprécier ce film qui nous questionne : le Sator existe-t-il vraiment ou est-ce un syndrome de démence mentale qui serait héréditaire au sein de cette famille ? Le film met en avant le personnage d'Adam, un rôle quasi muet pour l'acteur Gabriel Nicholson, qui va donc chercher à comprendre ce qu'est le Sator et pourquoi les membres de sa famille sont tellement affectés par cette soit-disant créature fantasmagorique. Le film alterne image en couleurs et format 16/9 avec des scènes en noir et blanc et format 4/3, nous indiquant qu'on est en présence de flash-back. L'ambiance se développe petit à petit, les scènes nocturnes provoquent quelques doux frissons de temps à autre, sans réellement se montrer terrifiantes. Le rythme est très lent, et je peux comprendre que la plupart ressentent de l'ennui car c'est vraiment du fantastique exigeant, sans jump-scares ou effets de mode, et qui reste difficile d'accès. On pourrait même parler de prétention tant la forme l'emporte sur le fond, tant l'histoire se révèle assez hermétique. J'avoue avoir apprécié l'aspect visuel du film, vraiment splendide, mais être resté sur ma faim au niveau de l'histoire en elle-même. On en vient même à se dire qu'un moyen-métrage aurait été plus satisfaisant. Bref, à réserver aux amateurs de film qui prenne leur temps, et qui mise sur l'ambiance au détriment d'une quelconque action. Un essai intrigant mais qui aura du mal à trouver son public. En tout cas, bravo à Jordan Graham pour son travail sur l'image et le son, deux points sur lesquels on ne peut qu'être positif.   


dimanche 21 novembre 2021

I LOVE SNUFF

 

I LOVE SNUFF
(I Love Snuff)

Réalisateur : Jean-Louis Costes, Yves Pierog
Année : 1996
Scénariste : Jean-Louis Costes, Yves Pierog
Pays : France
Genre : Trash, Extrême, Porno
Interdiction : -18 ans
Avec : Jean-Louis Costes, Rose, Pascal Keller, Anne Van Der Linden...


L'HISTOIRE : Ne parvenant plus à bander, le branleur impuissant a une violente dispute avec Rose, sa fiancée. Dans l'appartement d'en face, une maîtresse SM et son esclave croulent sous les factures. Ce dernier a alors l'idée de kidnapper Rose, de la torturer et d'envoyer les vidéos à son fiancé pour que celui-ci paye une rançon. Mais devant le spectacle des violences subies par Rose, la réaction du fiancé n'est pas celle escomptée...

MON AVIS : Personnalité et performer le plus connu des fans d'underground et de spectacle déviant en France, Jean-Louis Costes, célèbre pour ses spectacles scatophiles à ne pas mettre devant tous les yeux décide de réaliser un moyen-métrage en 1996, sous le titre de I Love Snuff. 51 minutes d'excès en tout genre, filmés sans trucage aucun, et qui vous plonge dans l'univers décadent et abjecte de Costes. Le réalisateur, acteur, compositeur, scénariste et j'en passe a réuni quelques amis à lui et va donc se mettre en scène avec eux au sein de ce scénario amusant qui voit donc un homme avec des problèmes d'érection être guéri lorsqu'il regarde des vidéos de sa fiancée se faire malmener sexuellement et violemment par ses ravisseurs. Au lieu de payer la rançon pour la sauver des griffes de ses tortionnaires, l'homme préfère attendre, afin de recevoir de nouvelles VHS et ainsi retrouver la raideur et la dureté de son sexe ! Trash et décomplexé non ? Le résultat à l'écran n'est pas en reste puisque Costes, véritable punk n'ayant aucune limite, aucun tabou, va offrir à son public tout ce que ces derniers attendent de lui : scènes pornos filmées en gros plan, sodomie masculine avec des godes ou un concombre, urologie, fist, défécation et humiliation. Un spectacle grossier, très amateur, avec une vraie maîtresse SM (la charmante Anne Van Der Linden surnommé Anzagoth) et bien sûr Jean-Louis Costes qui donne de sa personne, fidèle à lui-même. Maintenant, outre les excès présentés ici, et une certaine dose d'humour, j'avoue que je ne suis clairement pas fan de ce type de performance underground et que tout ça me paraît bien vain au final. Certes, on ne peut nier la totale liberté artistique de Costes, qui fait ce qui lui plaît, sans aucune contrainte. I Love Snuff a-t-il un autre but que celui de choquer son auditoire ? Je ne pense pas mais je me trompe peut-être. La partie snuff nous rappelle des titres comme August Underground Mordum, avec une qualité d'image similaire et une violence moins explicite tout de même, si ce n'est un gavage à la moutarde, une utilisation de pince-à-linge sur des tétons ou de l'huile de friture déversée sur un corps. La réalisation se contente du minimum syndicale, l'acting est à l'avenant. On est dans le micro-budget bien sûr, dans la production Do It Yourself amateur, française qui plus est. Que retenir donc de I Love Snuff ? C'est à voir une fois, pour pouvoir vous situer par rapport à ce type de performance. Les âmes sensibles ou chastes ne trouveront rien de positif dans ce moyen-métrage, les amateurs d’œuvres sans concession y trouveront sûrement leur compte. Pour ma part, je l'ai vu, je n'y reviendrai sûrement jamais car ce n'est pas du tout ma tasse de thé. Mais on ne peut remettre en cause son identité, son refus du politiquement correct et son existence même.

* Disponible en DVD chez -> TETRO VIDEO <-   

HITMAN & BODYGUARD 2

 

HITMAN & BODYGUARD 2
(Hitman Wife's Bodyguard)

Réalisateur : Patrick Hughes
Année : 2021
Scénariste : Phillip Murphy, Brandon Murphy
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Comédie, Action
Interdiction : /
Avec : Ryan Reynolds, Samuel L. Jackson, Salma Hayek, Antonio Banderas...


L'HISTOIRE : Après tout ce qu’il a vécu de difficile, Michael Bryce, l’ancien garde du corps déchu, avait bien besoin d’une pause. C’est ainsi qu’il se retrouve en séjour thérapeutique sur la côte italienne, avec pour instruction de se tenir éloigné de toute violence et de n’approcher aucune arme. C’était compter sans Darius Kincaid, le tueur à gages qui a dynamité sa vie, et Sonia, sa délicieuse épouse lourdement armée, qui vont l’entraîner dans un nouveau plan foireux peuplé de mafieux, de tueurs, d’explosions, de bagarres et de complots, avec en prime un redoutable virus informatique et un milliardaire ivre de vengeance...

MON AVIS : Je n'ai pas vu le premier Hitman & Bodyguard, réalisé en 2017 par le même réalisateur, Patrick Hughes. Un film qui jouait dans la cour des buddy movie, ces fameuses comédie d'action où deux personnes radicalement différentes dans leur tempérament et comportement vont devoir s'associer pour vivre des aventures périlleuses. Dans ce premier volet, c'est donc le garde du corps Michael Bryce, interprété par Ryan Reynolds, qui devait faire équipe avec Darius Kincaïd, un tueur à gages joué par Samuel L. Jackson. Le personnage de Sonia, joué par la volcanique Salma Hayek était également présente au casting mais dans un petit rôle apparemment. Pour ce second volet, Patrick Hughes a décidé de faire de son duo de choc un vrai trio en accordant un rôle nettement plus conséquent à Salma Hayek, qui devient le troisième personnage principal de ce Hitman & Bodyguard 2, dont le titre original, Hitman Wife's Bodyguard, nous mettait déjà la puce à l'oreille. On retrouve donc un Ryan Reynolds usé de son aventure précédente, qui se voit obligé par sa psychanalyste de prendre un congé sabbatique pour se ressourcer, loin de toute violence ou arme à feu. Si son séjour débute bien, un grain de sable du nom de Sonia Kincaïd va vite gripper la machine, lors d'une séquence fort drôle et qui ne laisse aucun doute sur ce qui va suivre : ça va envoyer du lourd niveau action ! Le scénario mélange l'histoire d'un dangereux virus informatique ayant le pouvoir de détruire toute l'Europe et détenu par un Grec, joué par un Antonio Banderas savoureux dans ce rôle, qui veut réaffirmer la suprématie de son pays et la mission de sauvetage de Darius Kincaïd entreprise par sa femme Sonia, qui a besoin des talents de Michael Bryce pour la réussir. Bien sûr, les deux sous-intrigues vont finir par se télescoper pour ne former plus qu'une histoire, riche en action donc ! La première heure est un festival d'explosions, de gunfights en tout genre, de courses-poursuites, de cascades en veux-tu, en voilà, le tout sur un rythme endiablé qui ne laisse pas le temps au spectateur de souffler, et ponctué d'un humeur qui fait mouche et de dialogues assez trash et grossiers. Les situations proposées sont abracadabrantesques, parfois peu réalistes, mais dans ce type de films, on s'en fout clairement tant c'est l'aspect divertissement total qui prime. On passe donc un bon moment avec ce trio hautement dynamique, au verbe fleuri (j'ai arrêté de comptabiliser les FUCK dans la version originale !) et à la gâchette facile. Le film s'autorise même quelques petits effets sanglants bien sympathiques lors des impacts de balles. On prend également plaisir à voir Morgan Freeman dans un rôle qui laisse Darius Kincaïd lui-même sans voix, je ne vous gâche pas la surprise ! Idéal pour se divertir avec une journée de dur labeur !

* Disponible en DVD et BR chez -> METROPOLITAN VIDEO <-    


    

jeudi 18 novembre 2021

GRAN TORINO

 

GRAN TORINO
(Gran Torino)

Réalisateur : Clint Eastwood
Année : 2008
Scénariste : Nick Schenk
Pays : Etats-Unis, Allemagne
Genre : Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her, Christopher Carley, Doua Moua...


L'HISTOIRE : Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés. Après des années de travail à la chaîne, il vit replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter des bières. Avant de mourir, sa femme exprima le voeu qu'il aille à confesse, mais Walt n'a rien à avouer, ni personne à qui parler. Hormis sa chienne Daisy, il ne fait confiance qu'à son M-1, toujours propre, toujours prêt à l'usage. Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son quartier est aujourd'hui peuplé d'immigrants asiatiques qu'il méprise, et Walt ressasse ses haines, innombrables - à l'encontre de ses voisins, des ados Hmong, latinos et afro-américains "qui croient faire la loi", de ses propres enfants, devenus pour lui des étrangers. Walt tue le temps comme il peut, en attendant le grand départ, jusqu'au jour où un ado Hmong du quartier tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino. Walt tient comme à la prunelle de ses yeux à cette voiture fétiche, aussi belle que le jour où il la vit sortir de la chaîne. Lorsque le jeune et timide Thao tente de la lui voler sous la pression d'un gang, Walt fait face à la bande, et devient malgré lui le héros du quartier. Sue, la sœur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier se rachète en travaillant pour Walt. Surmontant ses réticences, ce dernier confie au garçon des "travaux d'intérêt général" au profit du voisinage. C'est le début d'une amitié inattendue, qui changera le cours de leur vie. Grâce à Thao et sa gentille famille, Walt va découvrir le vrai visage de ses voisins et comprendre ce qui le lie à ces exilés, contraints de fuir la violence... comme lui, qui croyait fermer la porte sur ses souvenirs aussi aisément qu'il enfermait au garage sa précieuse Gran Torino...

MON AVIS : Trente-cinquième film du géant Clint Eastwood en tant que réalisateur et soixante-huitième en tant qu'acteur. Avec Gran Torino, Eastwood nous livre une sorte de mélange entre L'Inspecteur Harry et Sur la Route de Madison. Un grand écart qui prend en compte une bonne partie de sa filmographie et qui témoigne du temps qui passe. Car Eastwood vieillit, il le sait, on le voit. Le personnage qu'il interprète dans Gran Torino est à ce titre parfaitement emblématique de cet état de fait. Walt Kowalski pourrait très bien être un Harry Calahan à la retraite, qui assiste, quasiment impuissant, à la transformation de l'Amérique qu'il a connu. Certes, l'Amérique n'a jamais été une terre de Bisounours, il y a toujours eu de la délinquance, des crimes, des incivilités. Mais la délinquance a pris un nouveau visage, avec le phénomène des gangs de plus en plus brutaux qui gangrènent les quartiers et  pourrissent la vie des citoyens. A première vue, on pourrait penser que Gran Torino est une oeuvre raciste, qui ne s’embarrasse pas de nuancer son propos et s'en prend ouvertement aux immigrés asiatiques ou d'autres pays, via le langage on ne peut plus fleurit de son personnage principal, ex-militaire de la guerre de Corée, qui ne comprend pas comment une telle invasion a pu avoir lieu dans son pays. Son épouse vient de mourir, ses anciens amis ont déménagé ou sont également morts et le nouveau voisinage à un goût qui ne lui plait guère. Un personnage brut de décoffrage, qui n'est plus à sa place dans cette époque nouvelle et incertaine. Et pourtant. Il va voir ses préjugés raciaux être profondément remis en cause grâce à ses nouveaux voisins, une famille asiatique dont fait partie le jeune Thao ainsi que sa sœur aînée Sue, deux résidus de rizière comme il les appelle, qui vont s'apprivoiser et finir par s'apprécier, bien plus qu'il n’aurait pu l'imaginer. Car il va découvrir que les immigrés veulent également fuir la violence et vivre paisiblement dans le paysage. Avec une grande intelligence et une retenue toute en subtilité, Gran Torino ne fait pas de Clint Eastwood un archétype du justicier dans la ville. A son âge, ça aurait été un peu ridicule. Le film est bien plus intelligent que ça, joue brillamment  avec l'humour et l'émotion, et utilise son scénario, assez simpliste en fait, pour magnifier son sujet et offrir à Eastwood l'un de ses plus beaux rôles. Du grand cinéma.



      

VIOLATION

 

VIOLATION
(Violation)

Réalisateur : Dusty Mancinelli, Madeleine Sims-Fewer
Année : 2018
Scénariste : Dusty Mancinelli, Madeleine Sims-Fewer
Pays : Canada
Genre : Drame, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Madeleine Sims-Fewer, Anna Maguire, Jesse LaVercombe, Obi Abili...


L'HISTOIRE : Psychologiquement fragile, Miriam vit une relation compliquée avec son mari Caleb. Le couple se rend chez la soeur de Miriam, qu'elle n'a pas vu depuis des années, et qui vit dans une belle maison avec son mari Dylan au beau milieu de la nature. Malgré des tensions palpables, le week-end se déroule tranquillement. Restée avec Dylan au coin du feu, Miriam se sent attirée par le mari de sa sœur et réciproquement. Durant la nuit, Dylan ne résiste pas à ses pulsions sexuelles, ce qui va entraîner une fracture mentale chez Miriam, qui va plonger dans une extrême violence...

MON AVIS : Pour leur premier long métrage en tant que réalisateur, Dusty Mancinelli et l'actrice Madeleine Sims-Fewer ont choisi la thématique du rape & revenge, mais en essayant de proposer une vision différente des classiques du genre, et en optant pour une approche plus auteurisante que tournée vers le pur film d'exploitation graveleux façon 70's. Un parti-pris qui se respecte, certes, mais qui, pour ma part en tout cas, alourdi terriblement l'impact du film, et le rend assez ennuyeux la plupart du temps. Construit de manière non-linéaire, avec de nombreux retours en arrière, blindé de dialogues pompeux qui ralentissent un rythme déjà pas bien enlevé et qui s'avèrent souvent superflus et non font guère progresser l'intrigue, Violation a bien du mal à séduire et ses quelques excès s'avèrent de mon point de vue plutôt vain. De drame familial (les deux sœurs ne peuvent pas vraiment se blairer) à l'étude de mœurs (le couple Miriam / Caleb au bord de la rupture), le film met en place les quatre protagonistes de manière assez ambiguë, avec des tensions sexuelles, des sous-entendus, des non-dits, principalement entre Miriam et Dylan, qui vont le faire basculer dans le film de vengeance. Là où les deux réalisateurs ont voulu s'éloigner des clichés, des codes du rape & revenge classique, c'est justement dans la caractérisation de l'acte du viol, qui est censé être la scène la plus dure du film pour l'héroïne, afin de nous la faire prendre en empathie et de nous rallier à sa quête vengeresse. Le problème dans Violation, c'est que cette scène est précédée par un rapprochement entre la future violée et son futur violeur. Pire que tout, c'est même Miriam qui déclenche les hostilités en embrassant Dylan la première. Bien sûr, le fait qu'il profite que Miriam soit endormie pour la pénétrer est répréhensible mais il y a un flou assez gênant au niveau de cette séquence, la jeune femme se réveillant et ne repoussant pas vraiment son agresseur. De plus, le fait qu'elle soit un peu fragile psychologiquement vient augmenter notre sensation que ce viol reste presque "consenti", ce qui crée une sensation de malaise auprès du public. Bien souvent dans le rape & revenge, le viol s'accompagne de violences physiques et verbales, de coups portés à l'agressée. Ici, rien de tout ça. Dylan se montre même tendre, agit sans aucune animosité ni violence envers Miriam, pour qui il ressent de vrais sentiments. On se retrouve donc avec une partie rape assez étrange, déstabilisante même car on en vient presque à se dire que la vengeance de Miriam sur Dylan est totalement disproportionnée, tant on a un doute sur les réelles intentions de la jeune femme et si elle n'a pas cherché à faire tomber Dylan dans ses filets par rivalité envers sa sœur, qu'elle semble jalouser comme on pourrait le supposer avec certains dialogues entre les deux jeunes femmes. Curieuse impression donc, voulue par les réalisateurs d'ailleurs ("Nous voulions explorer cette idée de traumatisme et d'agression sexuelle d'un point de vue différent. Souvent, vous voyez cette attaque violente, ou ce viol violent, avec une femme tenue au sol et le visage dans la boue. Nous voulions en fait explorer ce que c'est que lorsque l'autre personne ne réalise pas ou est tellement emportée en ce moment que c'est presque tendre et affectueux et que cela peut être tout aussi traumatisant d'une manière différente") qui s'accentuera avec la partie revenge, qui, elle, semble donc trop extrême et propose des images qui semble être là uniquement pour choquer, avec de la nudité frontale masculine et une mise à mort qui verse dans le cinéma horrifique. Mais tout ça sonne faux, je ne sais pas, je n'ai pas été convaincu outre mesure. C'est quand même chiant que dans ce type de films, on en viendrait presque à plaindre le violeur pour une fois alors que logiquement, on veut qu'il souffre le plus possible. D'après Dusty Mancinelli et Madeleine Sims-Fewer (qui interprète Miriam à l'écran), "Violation est une sorte de film anti-vengeance. La plupart des films de vengeance ont ce genre de moment cathartique où le public encourage en quelque sorte le protagoniste alors qu'il réussit à se venger et cela conduit à cette libération émotionnelle. Pour nous, nous étions plus intéressés par la façon dont un fait horrible peut vraiment défaire et éroder votre moralité. Ce film agit de manière à vous faire peur de vouloir vous venger". Comme déjà dit, je n'ai pas été embarqué par ce film, ni par l'histoire, je me suis plutôt ennuyé et je n'ai pas ressenti de réel malaise, tout comme la brutalité de certains séquences ne m'a pas impacté car je n'étais pas à fond dans le film. Reste donc une oeuvre à découvrir pour vous faire votre propre avis, qui divisera le public à coup sûr, mais qui aura sûrement autant de fans que de détracteurs. Je suis peut-être passé à côté du film. 

mercredi 17 novembre 2021

THE POOL

 

THE POOL
(The Pool)

Réalisateur : Ping Lumpraploeng
Année : 2018
Scénariste : Ping Lumpraploeng
Pays : Thaïlande
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Theeradej Wongpuapan, Ratnamon Ratchiratham...


L'HISTOIRE : Après le tournage d'un film publicitaire dans une piscine, Day, un technicien, reste sur le plateau pour profiter de la baignade. Il s'endort en oubliant que la piscine est en train d'être vidée. A son réveil, le niveau de l'eau a déjà trop descendu pour qu'il puisse remonter au bord et l'absence d'échelle complique l'affaire. Pire que tout, un crocodile femelle débarque par inadvertance et vient s'immiscer dans l'eau. La situation devient encore plus critique quand Koy, la fiancée de Day, se cogne la tête au plongeoir alors qu'elle voulait lui faire une surprise. Day et Koy, inconsciente, vont devoir survivre à cette situation dramatique ainsi qu'au assaut du crocodile...

MON AVIS : Les crocodiles movies ont toujours eu le vent en poupe et reviennent fréquemment assaillir les spectateurs. On pense bien sûr à la franchise Lake Placid ou au récent Crawl entre autres. En 2018, le réalisateur thaïlandais Ping Lumpraploeng se prend au jeu et place ce monstrueux reptile au fond d'une piscine vide, uniquement occupée par deux humains à chair tendre, dans The Pool, qui a bénéficié d'une diffusion dans divers festivals ainsi que sur la chaîne Shadowz. Il a même eu droit à une édition sur support numérique via cette dernière. Honnêtement, le réalisateur, qui est aussi le scénariste du film, est un véritable enfoiré ! Entendez par là qu'il ne se montre guère tendre avec son héros, interprété par Theeradej Wongpuapan, qu'il place dans des situations inextricables et qu'il accable de tous les maux ! Le film pourrait s'appeler Spirale infernale tant les événements s’enchaînent, telle une symphonie de la défaite qui semble sans fin pour notre protagoniste principal. C'est bien simple, à chaque fois q'une lueur d'espoir semble s'allumer, hop, un événement vient assombrir cette lueur d'espoir et replonge le héros dans le drame. Cette accumulation du mauvais sort en deviendrait presque surréaliste, on en arrive à se dire "bah purée, quand ça veut pas, ça veut pas !", tant l'histoire s'acharne à faire perdre toute notion d'espoir au pauvre Day, qui, en plus de devoir gérer sa fiancée inconsciente et notre crocodile, doit également gérer son propre développement personnel, son propre parcours initiatique. Avec une unité de lieu quasi unique, deux personnages principaux et un crocodile, on se dit qu'il n'est pas évident de maintenir l'intérêt du public durant 84 minutes. Néanmoins, le choix justement de Ping Lumpraploeng d'accumuler les mauvaises surprises et les retours de médaille vis à vis de son héros permet de réussir la plupart du temps cette mission périlleuse. Il y a en effet suffisamment de retournements de situation pour qu'on ne s'ennuie pas et la gestion de l'espace et du décor y est pour beaucoup. La modélisation du crocodile est également réussie et notre monstre aux longues dents a un comportement assez crédible je trouve, n'étant pas une machine à tuer agissant tel un robot mais s'accordant des pauses pour dormir, ne devenant vraiment agressif que lorsque la faim le tenaille ou que le héros vient le titiller. Certaines séquences font preuve d'un bon équilibre entre tension et action, le suspense est bien présent, ça manque peut-être d'un peu plus de frisson pour ma part mais dans l'ensemble, The Pool est dans la bonne moyenne du genre et devrait satisfaire les amateurs de film d'attaques animales. Certaines situations peuvent paraître moins crédibles que d'autres, notamment vers la fin, qui tire un peu dans l'exagération tout en restant sur la corde raide. Série B de qualité, The Pool est une bonne surprise dans le paysage du crocodile movie, qui possède également un léger ton humoristique qui fonctionne bien, à l'image du nom du chien du héros par exemple, vous comprendrez un regardant le film...



mardi 16 novembre 2021

ICE ROAD

 

ICE ROAD
(The Ice Road)

Réalisateur : Jonathan Hensleigh
Année : 2021
Scénariste : Jonathan Hensleigh
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Thriller, Action
Interdiction : /
Avec : Liam Neeson, Laurence Fishburne, Holt McCallany, Amber Midthunder...


L'HISTOIRE : Une mine de diamants s’effondre dans le Grand Nord canadien et piège près de trente mineurs. Pour mener une mission de sauvetage périlleuse, Jim Goldenrod engage Mike McCann, un conducteur de camion expérimenté. Ils vont mener un convoi qui va emprunter la « route de glace », un océan gelé et instable qui couvre les presque 500 km du lac Winnipeg. Aux intempéries et avaries mécaniques, s’ajoute une série d’attaques mystérieuses, qui prouvent que quelqu’un n’a pas intérêt à ce que ce sauvetage ait lieu…

MON AVIS : Depuis le succès de la saga Taken, Liam Neeson se retrouve souvent à l'affiche de série B d'action ou de thriller au rythme dynamique. En 2021, Jonathan Hensleigh, réalisateur du Punisher version 2004, du film de cannibales Welcome to the Jungle (2007) ou de Bulletproof Gangster (2011) s'approprie l'acteur pour un thriller d'action lorgnant légèrement sur Le Salaire de la Peur, le grand classique de Clouzot. Différence notable entre les deux films, dans Ice Road, le film dont je vais vous parler ici, ce n'est pas la cargaison du camion qui est dangereuse mais la route que ce dernier va devoir emprunter. Baptisée La route de glace, c'est une immense étendue verglacée qui recouvre le lac Winnipeg. Elle devient instable fin mars / début avril et les autorités interdisent son utilisation à partir de cette période. Mais pour sauver des mineurs prisonniers au fond d'une mine suite à une explosion de méthane, et qui n'ont que 30h d'oxygène pour survivre, pas le choix ! Il faut déployer une équipe de conducteurs de choc pour amener le matériel nécessaire au forage pour tenter de déloger les mineurs vers la surface. Et comme le temps est plus que compté, le seul moyen d'arriver dans les temps est bien évidemment d'utiliser la fameuse route de glace, avec tous les dangers que cela comporte. Une mission-suicide qui va être relevée par quatre conducteurs expérimentés, dont Liam Neeson bien sûr, mais aussi Laurence Fishburne, Amber Midthunder et Marcus Thomas, ce dernier interprétant le frère de Neeson, ex-soldat ayant subi un traumatisme en Irak et qui a des difficultés pour se réinsérer, malgré une aptitude innée dans la mécanique. Le fait d'avoir accolé à Liam Neeson un frère possédant un handicap permet à l'histoire de développer une certaine émotion vis à vis de ces deux personnages et de jouer un peu sur la corde sensible lors de certaines séquences. Mais rassurez-vous : même s'il y a un peu d'émotion, Ice Road est bel et bien avant tout un film d'action et cette virée de trois camions sur les routes glacées ne vous laissera guère de répit une fois le convoi engagé dans sa mission. Tous les éléments d'un film catastrophe sont réunis, servis par une mise en scène énergique et qui se focalise bien sur les tragiques événements qui vont survenir durant cette périlleuse traversée. Vision de sous la glace des roues des véhicules avec bruit de craquement, fissures qui se propagent le long de la route, citerne qui s'enfonce dans les eaux gelées suite à l'ouverture d'une brèche dans la glace, tentative de remorquage des véhicules bien trop lourd en cette saison, retard dans la livraison et tension qui monte chez les mineurs ensevelis et  j'en passe, tout est fait pour assurer le spectacle et faire monter la tension ! Et comme si ça ne suffisait pas d'avoir déjà un parcours semé d'embûches, Jonathan Hensleigh, qui est aussi le scénariste du film, en rajoute dans la dramaturgie et les complications en intégrant une machination dont je vous laisse la découverte. Mené tambour battant, Ice Road se révèle vraiment divertissant et remplit parfaitement son contrat de série B friquée qui propose au public ce que l'affiche et le scénario se targuaient de lui offrir. Sans autre prétention que de faire passer un bon moment aux spectateurs devant leur écran, délivrant suffisamment de péripéties pour maintenir un intérêt constant et se montrant souvent spectaculaire, sans rivaliser avec les blockbusters récents du genre San Andreas par exemple, Ice Road se suit sans ennui aucun et les amateurs du genre y trouveront leur compte sans aucun souci...

* Disponible en DVD et BR chez METROPOLITAN VIDEO

 

dimanche 14 novembre 2021

DÉSIGNÉ COUPABLE

 

DÉSIGNÉ COUPABLE
(The Mauritanian)

Réalisateur : Kevin Macdonald
Année : 2021
Scénariste : Michael Bronner, Rory Haines, Sohrab Noshirvani
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Thriller, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Jodie Foster, Tahar Rahim, Shailene Woodley, Benedict Cumberbatch...


L'HISTOIRE : Capturé par le gouvernement américain, Mohamedou Ould Slahi est détenu depuis des années à Guantánamo, sans jugement ni inculpation. À bout de forces, il se découvre deux alliées inattendues : l’avocate Nancy Hollander et sa collaboratrice Teri Duncan. Avec ténacité, les deux femmes vont affronter l’implacable système au nom d’une justice équitable. Leur plaidoyer polémique, ainsi que les preuves découvertes par le redoutable procureur militaire, le lieutenant-colonel Stuart Couch, finiront par démasquer une conspiration aussi vaste que scandaleuse...

MON AVIS : Adapté du roman biographique Les Carnets de Guantánamo écrit par Mohamedou Ould Slahi, un Mauritanien injustement détenu au camp de Guantánamo pendant quatorze ans, Désigné Coupable a bénéficié du soutien total de l'acteur Benedict Cumberbatch, le fameux Docteur Strange de l'univers Marvel, qui a réussi à lever des fonds avec l'aide de producteurs pour financer cette adaptation cinématographique. Le film est réalisé par Kevin Macdonald, qui s'était illustré, entre autres, avec Le Dernier Roi d'Ecosse en 2006. Souhaitant être le plus réaliste possible en ce qui concerne les divers éléments de l'histoire de Mohamedou Ould Slahi, le réalisateur et son équipe ont eu accès à divers documents concernant la prison de Guantánamo, ainsi qu'a Slahi lui-même, à ses avocates et au Lieutenant-colonel Stuart Couch. En résulte une oeuvre puissante, à la fois thriller intense, drame humain et film de procès. Pour interpréter les divers protagonistes de cette histoire vraie, le réalisateur s'est entouré d'un casting prestigieux : outre Benedict Cumberbatch, on retrouve dans le rôle de l'avocate principale et de sa collaboratrice Jodie Foster, qu'on ne présente plus, ainsi que Shailene Woodley qui perce dans le milieu. Quant à Mohamedou Slahi, c'est l'excellent Tahar Rahim qui se colle à ce rôle difficile et encore une fois, il brille de mille feux, apportant une profondeur et une gravité à son personnage qui transcende chaque scène où il apparaît. L'affaire Slahi est avant tout un drame humain, mais aussi une formidable bataille pour faire respecter les droits de l'homme. Il est vrai que dans l'affaire du 11 septembre, ce Mauritanien faisant des études en Allemagne avait de quoi intéresser les services gouvernementaux : cousin d'Ousama Ben Laden, il avait également eu un entrainement chez Al-Qaïda dans les années 90 et avait hébergé le terroriste qui a piloté l'avion qui s'est écrasé dans la tour B. De là à penser qu'il est l'un des cerveaux de cet acte terroriste, il n'y a qu'un pas, que le gouvernement américain va franchir, sans aucune preuve tangible. Alors qu'il est venu rendre visite à sa famille en Mauritanie, il se voit emmené par la police avant de ne plus donner signe de vie. On retrouve alors sa trace à Guantánamo, quelques années plus tard, sans que le moindre procès ait eu lieu. L'affaire s'ébruite et une avocate, dont le but est de faire respecter les droits de l'homme et d'assurer à chaque prisonnier un jugement en bonne et due forme, se charge de le rencontrer et d'assurer sa défense, avec l'aide d'une collaboratrice. Le film va alors nous entraîner dans une véritable spirale infernale, nous montrant chaque rouage de l'histoire, nous faisant suivre le chemin de croix des deux avocates pour avoir accès aux documents officiels, précieusement gardés par le gouvernement américain, nous montrant le même combat du côté de l'avocat de l'autre partie, qui se rend compte que quelque chose cloche malgré son envie d'envoyer l'accusé à la peine capitale, et, bien sûr, le calvaire enduré par l'accusé, via des flashbacks nous montrant son incarcération à Guantánamo ainsi que tous les sévices qu'il a subit afin de le faire craquer et qu'il avoue son rôle dans l'attentat. Des scènes dures, qui mettent mal à l'aise et qui doivent beaucoup à l'interprétation de Tahar Rahim. La grande force du film est de maintenir le spectateur sur le fil du rasoir : l'accusé est-il particulièrement fin stratège pour minimiser son implication et nous faire croire qu'il est innocent ou est-il réellement innocent et victime d'une vaste machination dont le but était de donner à la foule un coupable désigné ? Passionnant de bout en bout, Désigné Coupable nous happe, nous prend par la main pour ne plus nous lâcher. La conclusion de l'affaire laisse un goût amer dans la bouche mais les images d'archives, nous montrant Mohamedou Slahi lire après avoir passé 14 ans en détention, nous redonne un peu le sourire. Un très bon film !

* Disponible en DVD et BR chez Metropolitan Video 




samedi 13 novembre 2021

STAY OUT OF THE ATTIC

 

STAY OUT OF THE ATTIC
(Stay Out of the F**king Attic)

Réalisateur : Jerren Lauder
Année : 2020
Scénariste : Jason Scott Goldberg, Jesse Federman, Jerren Lauder, Julie Auerbach
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Ryan Francis, Morgan Alexandria, Michael Flynn, Bryce Fernelius...


L'HISTOIRE : Gérant d'une société de déménagement qui donne une seconde chance à d'anciens détenus, Albert se rend avec ses employés Imani et Carlos à l'imposante résidence de monsieur Vern Mueller. Ce dernier désire que ses affaires soient déménagées rapidement et offre un surplus d'argent à l'équipe. Il leur spécifie néanmoins de ne pas aller à la cave ni au grenier, s'occupant lui-même de ces deux parties de sa maison. Plus le déménagement avance et plus certains objets intriguent Albert et ses amis, qui se doutent que la maison renferme quelques secrets inavouables. Ils sont bien loin d'imaginer se qui se cache dans le grenier et qui est en réalité monsieur Vern...

MON AVIS : Après avoir réalisé trois courts métrages, Jerren Lauder passe à la vitesse supérieure en 2020 avec son premier film, baptisé Stay out of the F**king Attic, pure série B horrifique qui remporta le Grand Prix au Atlanta Horror Film Festival la même année. L'affiche du film présentée ci-dessus ne laisse que peu de doute quand au fameux secret que renferme la demeure. Déjà, la présence de nombreux livres de langue allemande trouvés durant le déménagement ainsi que le look même du vieux monsieur Vern (Michael Flynn) nous ont mis la puce à l'oreille. Nous sommes très certainement en présence d'un ancien nazi. Mais la cave et le grenier renferment bien d'autres horreurs, qui apparaîtront en temps utile pour faire grimper la tension chez nos trois déménageurs et chez le spectateur. Sans gène, sans tabou, Jerren Lauder n'y va pas avec le dos de la cuillère et ne s'encombre pas d'une quelconque moralité, quitte à choquer les bien-pensants. Car oui, nazi il y a et même l'un des pires de son espèce. Car le vieux monsieur Vern n'est autre que Josef Mengele, l'Ange de la Mort lui-même, toujours vivant depuis que ses expériences lui ont permis de mettre au point un sérum qui le conserve en vie. Des expériences qu'il continue bien sûr de mener dans la cave de sa belle demeure victorienne et dont les cobayes vivent dans le fameux grenier du titre, à savoir un être difforme et deux sœurs jumelles qu'il a greffé l'une à l'autre, telles des siamoises. Vous voyez, le réalisateur n'y va pas de main morte et rend hommage à tout un pan de la Nazisploitation 70's et 80's. On y trouve aussi une imagerie un peu similaire à l'inquiétant Un Elève Doué, notamment quand Vern revêt son costume d'officier SS. Le gore s'invite à la fête à plusieurs reprises, avec, cerise sur le gâteau, une scène atroce d'une seringue enfoncée dans un orbite oculaire. A faire grincer des dents de douleur !  Pur produit de divertissement, Stay out of the Attic possède un rythme assez maîtrisé et se montre généreux dans sa démarche outrancière : outre la créature monstrueuse qui vit dans la demeure et qui va attaquer nos déménageurs, outre les sœurs siamoises qui s'avèrent assez touchantes, on trouve une scène de douche au Zyklon B et quelques autres petites joyeusetés qui ne manqueront pas d'effrayer ou de générer une certaine nausée à la génération de Bisounours qui envahit notre espace chaque jour. Toutefois, le film n'est pas sans défaut, comme faire du héros un ancien bonehead qui porte une swatiska tatoué... à l'envers ! Pourquoi une telle erreur ? La mise en place des éléments de l'histoire est aussi un peu longue et laborieuse mais heureusement, quand ça démarre, bah ça démarre ! Sans être révolutionnaire, loin s'en faut, la mise en scène reste classique tout en ayant une certaine efficacité. Le casting s'en sort plutôt bien, et Michael Flynn s'avère particulièrement détestable dans son rôle de nazi. Rassurez-vous, la morale reste sauve à la fin du film et les méchants seront punis de manière radicale. Stay out of the Attic se laisse gentiment regarder, possède quelques séquences assez fun (si, si) malgré le sujet traité et cette petite série B ne nous a pas trompé sur la marchandise. 

 

vendredi 12 novembre 2021

BLOOD MASSACRE


BLOOD MASSACRE
(Blood Massacre)

Réalisateur : Don Dohler
Année : 1987
Scénariste : Barry Gold, Dan Buehl, Don Dohler
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : George Stover, Robin London, Grace Stahl, James DiAngelo, Thomas Humes...


L'HISTOIRE : Rizzo est un ancien vétéran du Vietnam, psychotique et instable. Avec un groupe de loosers, il commet le braquage d'un vidéo-club qui se passe mal. Recherché par la police, le groupe de délinquants kidnappe Elizabeth, une automobiliste qui les amène chez elle, dans une ferme assez éloignée. Là, les braqueurs font connaissance avec la famille d'Elizabeth. Mais ce que Rizzo et ses amis ignorent, c'est que cette famille en apparence inoffensive cache un terrible secret...

MON AVIS : Bien connu des fans de séries Z à base d'extraterrestres ou de monstres bizarres (The Alien Factor ou Nightbeast), le réalisateur Don Dohler possède une horde de fans indéfectibles qui vouent un culte à son oeuvre. 7 films en tout et pour tout, réalisés entre 1978 et 2007. Des micro-budgets dans lesquels le système D règne en maître et le casting semble être plus des amateurs que des professionnels. Qu'importe me direz-vous, l'important, c'est d'aller au bout de sa passion et de faire des films le mieux qu'on peut, avec les moyens du bord. Ce qui n'est d'ailleurs pas toujours évident ou facile. Prenons l'exemple de Blood Massacre par exemple. Réalisé en 1987 en vidéo, le film intéresse des producteurs qui lui demande de le retourner avec de la vraie pellicule. Dohler s'exécute. Malheureusement, les producteurs, peu fiables, laissent dormir les bandes dans un tiroir, ce qui provoque colère et déception chez Dohler, qui quitte le monde du cinéma pour n'y revenir qu'en 2001 ! Entre-temps, les producteurs véreux décident tout compte fait de sortir Blood Massacre en 1991. Comme quoi, la vie de réalisateur indépendant n'est pas simple. Bon, et ce Blood Massacre alors ? Qu'est-ce ça donne ? Comme déjà dit, c'est un ultra-low-budget tourné avec les moyens du bord. Un élément à prendre en compte avant de le visionner. L'histoire met en avant Rizzo, interprété par l'acteur George Stover, qui s'en sort plutôt bien d'ailleurs, un ex du Vietnam qui a conservé une certaine folie due aux effets de la guerre et qui a des accès de colère assez régulièrement quand on le contredit ou qu'il boit trop. Après une altercation dans un bar duquel il se fait éjecter, notre homme habillé avec une veste militaire rejoint ses amis, un groupe de délinquants sans le sou qui décide de braquer... un vidéo-club ! A mon avis, y'a mieux pour se faire de la thune mais bon, j'aime bien l'idée ! Le braquage part un peu en sucette évidemment et notre gang de loosers doit rapidement trouver un abri pour échapper à la police. En chemin, ils arrêtent une automobiliste qui les conduit jusqu'à chez elle. Bien sûr, la famille de cette dernière n'est pas ce qu'on croit. Avec son scénario qui évoque un peu La Dernière Maison sur la Gauche, notamment pour l'aspect home invasion, les sautes d'hmeur de Rizzo ou le fait qu'un des délinquants prennent le défense de la famille, Blood Massacre se laisse suivre sans réel ennui et développe même une certaine atmosphère malsaine, une tension qui progresse petit à petit. Les parents d'Elizabeth, sa charmante sœur Chrissie (la blonde Grace Stahl) et Elizabeth elle-même (Robin London) n'ont pas l'air aussi inoffensif que ça et cache peut-être bien quelques secrets inavouables. Une intuition qui se précise quand Elizabeth drague ouvertement Rizzo, le laisse la mater alors qu'elle prend une douche et se met à le mordre pour mieux lécher le sang qui s'écoule de la petite plaie. S'ensuit une embrassade sanguinolente entre les deux personnages assez peu ragoutante. Le pot-aux-roses finit par se dévoiler, nous sommes en présence d'une famille de cannibales dont le ragoût à base de chair humaine est une pièce maîtresse ! Sûrement des amis de la famille de Leatherface ! Tout comme dans le film culte de Wes Craven, les membres de la famille vont se rebiffer et passer du statut d'otage à celui de chasseur, avec un peu de gore bon enfant en guise d'amuse-gueule. Don Dohler utilise à bon escient son acteur George Stover en le faisant devenir une sorte de Rambo du pauvre, notre ex du Vietnam s'y connaissant dans la fabrication de piège anti-personnel ! Et le voici bricolant des bombes artisanales et même un lanceur de disque de scie circulaire ! MacGyver n'a qu'à bien se tenir ! Le rythme du film ne faiblit pas, Don Dohler se laisse aller à toutes sortes d'excentricités et se dit que des cannibales, c'est bien, mais des zombies cannibales, c'est mieux ! Il nous concocte donc un final grandiloquent, que les fans de La Revanche des Mortes Vivantes vont adorer ! 73 minutes au compteur pour ce Blood Massacre plutôt sympa au final, qui n'a rien d'un grand film d'horreur, ni d'un grand film tout court d'ailleurs, mais ça passe plutôt bien si on est tolérant et qu'on à l'habitude de mater ce type de pelloches fait avec amour dans le champ du voisin, avec les voisins eux-mêmes !

* Disponible en DVD chez -> TETRO VIDEO <-  


 

STAGE FRIGHT

 

STAGE FRIGHT
(Stage Fright)

Réalisateur : Jerome Sable
Année : 2014
Scénariste : Jerome Sable
Pays : Canada
Genre : Horreur, Film musical
Interdiction : -12 ans
Avec : Allie MacDonald, Minnie Driver, Meat Loaf, Douglas Smith, Kent Nolan...


L'HISTOIRE : Bien décidée à suivre les pas de sa mère, ancienne diva de Broadway assassinée à la fin de la représentation de la comédie théâtrale musicale The Haunting of Opera, Camilla passe un casting dans un camp de vacances spécialisé dans le chant et la danse et décroche le rôle principal dans la même pièce, qui va être remise au goût du jour. Mais les répétitions tournent vite au bain de sang quand un tueur en série vient endeuiller le casting. La pièce serait-elle maudite ?

MON AVIS : Des films fantastique ou d'horreur musicaux, il n'y en a pas beaucoup. On peut toutefois citer The Rocky Horror Picture Show, Phantom of the Paradise, La Petite boutique des Horreurs, Repo the Genetic Opera, Sweeney Todd ou bien encore Cannibal the Musical par exemple. En 2010, Jerome Sable, qui adore l'horreur et la comédie musicale, réalise le court métrage The Legend of Beaver Dam, qui mêle justement ces deux genres. Il récidive en 2014 avec cette fois un long métrage, Stage Fright, qui s'inspire fortement du Fantôme de l'Opéra. Après une scène introductive très slasherienne et assez violente, dans laquelle une diva se fait mortellement poignarder par un tueur vêtu de noir et portant un masque blanc, l'action se déplace des années plus tard et on retrouve les deux enfants de ladite diva, devenu des ados et travaillant dans un camp de vacances spécialisé dans le chant et la danse. A partir de là, on a droit à une sorte de croisement entre American Pie (pour certaines répliques trash ou situations un peu scabreuses), Le Fantôme de l'Opéra (pour tout ce qui est préparatif de la pièce et la présence d'un tueur au sein du petit théâtre amateur), Massacre au camp d'été et autres Vendredi 13 (pour les rares meurtres disséminés au sein de l'histoire, le bodycount n'étant pas très élevé) et la série Glee, puisque de nombreuses scènes seront chantées et dansées, le texte des chansons participant au déroulement du récit, un peu à la manière de Moulin Rouge également. Un drôle de mélange diront certains, et il est vrai que ce curieux cocktail ne plaira sûrement pas à tout le monde. Pourtant, on ne peut pas reprocher à Jerome Sable l'originalité de son choix pour apporter une nouvelle dynamique au genre du slasher movie. Le film est aussi bardé de clin d'oeil à d'autres films bien connu des fans, comme Carrie au Bal du Diable ou Hellraiser entre autres. Certains dialogues, comme dit plus haut, se révèlent parfois un peu trash et font sourire, comme lorsque le metteur en scène demande à sa troupe quel art théâtral japonais fait qu'on se peint le visage en blanc et que l'un des stagiaires répond le Bukkake au lieu du Kabuki ! Marrant. Le film égratigne également le milieu du spectacle et le fait que pour réussir, il faut parfois coucher pour obtenir un rôle. Les deux filles retenues pour interpréter le rôle principal de la pièce en feront les frais, ce qui donnera lieu à une autre séquence assez amusante. Un des bons points du film revient à l'actrice Allie MacDonald, charmante et parfaitement à l'aise dans son rôle. Malheureusement, Stage Fright ne parvient pas à conserver une réelle dynamique sur la longueur et son concept ne décolle jamais comme on l'espérait. La faute à des chansons pas toujours top (affaire de goût peut-être ?), à une trop grande place laissée à l'aspect comédie musicale quand l'aspect horrifique est clairement mis de côté durant une bonne partie du film. L'identité du tueur ne restera pas longtemps suspecte ou mystérieuse pour les aficionados de slasher movie, même si un petit twist vient nous surprendre un peu. Si l'idée sur le papier de mélanger slasher et comédie musicale était plutôt intéressante, la finalisation à l'écran peine un peu et ne parvient pas à remporter la mise. Stage Fright reste divertissant mais ne marquera pas les esprits pour autant.



jeudi 11 novembre 2021

KILL LIST

 

KILL LIST
(Kill List)

Réalisateur : Ben Weathley
Année : 2011
Scénariste : Ben Wheatley, Amy Jump
Pays : Angleterre
Genre : Thriller, Drame, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Neil Maskell, MyAnna Burying, Michael Smiley, Harry Simpson...


L'HISTOIRE : Ex-soldat, Jay a du mal à reprendre une vie normale et sa vie de couple avec sa femme Shel et son fils Sam s'en trouve détériorée, alternant entre moment de joie et franches engueulades. Lors d'une soirée avec son meilleur ami Gal et la nouvelle fiancée de ce dernier, Jay accepte de reprendre du service pour subvenir au besoin de sa famille. Car Gal et lui sont devenus des tueurs à gages à la solde d'une mystérieuse société qui leur fournit des "Kill List". Pour ce nouveau contrat, trois personnes sont à exécuter. Cette mission fait ressortir le côté sombre de Jay, qui se laisse aller à la violence non contrôlée. Mais lors du travail de repérages pour exécuter le troisième nom de la liste, Jay et Gal vont être témoin d'événements curieux...

MON AVIS : Pour son second long métrage, l'Anglais Ben Wheatley nous propose une oeuvre originale, déstabilisante, qui mélange plusieurs genres tels le drame social, le thriller et la folk-horror ! Un trio de genre qui vont se télescoper au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire, qui nous met en présence de deux ex-militaires, reconvertis en tueurs à gages. Le personnage principal est Jay (Neil Maskell), qui, suite à une mission qui s'est mal déroulée, a sombré dans la dépression et le mal-être. La première partie du film va nous le présenter ainsi que sa femme et son fils et mettre en avant tous les dysfonctionnements familiaux dont il est en partie responsable. Au chômage, ne travaillant pas, il ne fait aucun effort pour subvenir au besoin de sa famille, ce qui lui vaut des remontrances de la part de sa femme, remontrances qui provoquent de nombreuses disputes au sein du couple. Filmé principalement caméra à l'épaule en grande majorité, le début de Kill List déconcerte et j'avoue que les déboires sentimentaux de Jay, la soirée avec son ami Gal et les disputes qui s'ensuivent ne m'ont pas intéressé plus que ça et que l'ennui s'est un peu installé. Reste cet élément intrigant, à savoir cet étrange logo que la petite ami de Gal dessine au dos d'un miroir. Bizarre. La seconde partie du film va s'intéresser à la fameuse kill list, et à l'exécution de cette dernière. Trois personnes désignées vont donc devoir être liquidées par Jay et son ami : un prêtre, un archiviste, un politicien. On ne sait pas pourquoi ces trois personnes ont été mise sur la kill list mais par certains dialogues ou certaines réactions des personnages, on peut assez aisément le deviner. On ne peut en effet ne pas penser à une probable pédophilie de la part du prêtre quand l'archiviste pourrait très certainement être coupable de pédocriminalité, voir de diffusion de snuff movies ou autres oeuvres crapuleuses qu'il duplique sur des DVD vierges, comme la scène de l'entrepôt le suggère. Est-ce à dire que Jay et Gal soient des sortes d'anges rédempteurs qui exterminent de mauvaises personnes ? Serait-ce le but des personnes qui leur donnent la kill list ? On ne le saura jamais mais cette question laissée en suspens rend le film intéressant. Cette partie qui lorgne vers le thriller glacial permet également de mieux mettre en avant les penchants pour la violence et la fragilité psychologique de Jay, tout comme elle offre au public de la violence graphique, dont une séquence avec un marteau qui va faire grincer des dents et ne manquera de faire détourner le regard aux âmes sensibles. Une certaine intensité se propage au sein des images et l'ennui ressenti au début se distille et finit par s'estomper peu à peu. Ne reste plus qu'une personne à liquider, le politicien. Et là, surprise, Kill List va bifurquer dans une nouvelle ambiance, à laquelle on ne s'attendait vraiment pas, puisque le film va emprunter les chemins de la Folk Horror, popularisé par les films La Nuit des Maléfices, Le Grand Inquisiteur et bien sûr The Wicker Man. Même si le scénario semble parfois passer du coq à l'âne, cette troisième partie est la plus radicale du film de Wheatley et s'avère la plus anxiogène également. une vingtaine de minutes qui semblent surgir de nulle part, avec une nette progression de l'angoisse, notamment la course-poursuite dans le tunnel, et qui s'achève sur un final abrupte, et qui, là encore, ne manquera pas de questionner le spectateur, qui s'interrogera sur les éléments passés et sur certaines phrases des victimes de Jay. Reste que la façon de filmer, le mélange des genres, et l'ennui susciter par la première partie du film m'empêche d'être totalement satisfait de Kill List. Oui, c'est un film difficile d'accès, un peu décousu, parfois ennuyeux et on a souvent l'impression que le format moyen-métrage lui aurait plus convenu et que Ben Wheatley a du étirer son sujet et remplir son film pour parvenir à une durée de 90 minutes. Reste des scènes chocs efficaces et toute la partie Folk Horror qui tirent le film vers le haut, pour un résultat somme toute mitigé en ce qui me concerne.