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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




dimanche 10 septembre 2023

I AM LISA

 

I AM LISA
(I am Lisa)


Réalisateur : Patrick réa
Année : 2020
Scénariste : Eric Winkler
Pays : Usa
Genre : Loups-garous
Interdiction : /
Avec : Kristen Vaganos, Jennifer Seward, Manon Halliburton, Carmen Anella...


L'HISTOIREAprès le décès de sa grand-mère, la jeune Lisa revient dans sa ville natale pour s'occuper de la boutique de livres d'occasion de la défunte. Elle redevient rapidement la cible des moqueries de Jessica, dont la mère et le frère sont shérif et shérif-adjoint et ont une drôle de façon de faire régner l'ordre, entre corruption, trafic de drogue et intimidation. Suite à une plainte de Lisa envers Jessica, la famille mafieuse séquestre la jeune libraire et la passe à tabac, la laissant pour morte au milieu de la forêt. Lisa, agonisante, est mordue par un loup puis est recueillie par Mary qui vit dans les bois. Rapidement remise sur pied, Lisa se sent différente suite à la morsure. Mary lui explique qu'elle a été mordue par un loup-garou...


MON AVIS : Le réalisateur Patrick Réa oeuvre depuis 2001 dans le cinéma indépendant, avec plus de 74 entrées dans sa filmographie en 2023. Nombreux courts-métrages et films se partagent l'affiche, dont Hell Week (2011), Nailbiter (2013), The Invoking 2 (2015), Monsterland 2 (2019), Monster Killer (2020), Strange Events 3 (2020) ou bien encore They Wait in the Dark (2022). En 2020, il tourne I am Lisa, un film qui joue dans le registre du film de loup-garou, ce qui ne manquera pas de m'intriguer, étant assez fan du monstre poilu que j'ai découvert au milieu des 80's avec Hurlements et Le Loup-Garou de Londres

Petite production indépendante à faible budget, I am Lisa ne rivalisera pas avec les deux titres précités, ni même avec d'autres werewolf movies, surtout en ce qui concerne ce qui doit logiquement être le clou du spectacle de ce genre de film, à savoir les effets de transformation. On se souvient du choc ressenti à la vision des transformations vues dans le classique de Joe Dante et dans celui de John Landis. Dans I am Lisa, l'actrice Kristen Vaganos se verra juste munie de lentilles de contact jaune, d'ongles plus long et plus aiguisés et d'une paire de canines acérées. Point barre. Vous me direz, au lieu de se ridiculiser avec des maquillages ou prothèses pourris, ne vaut-il mieux pas faire comme Patrick Réa et se contenter d'effets discrets mais corrects ? La question mérite d'être posée !

I am Lisa va donc se focaliser sur la jeune Lisa, une jeune fille sympa, qui doit gérer la bouquinerie tenue par sa grand-mère suite au décès de cette dernière. La boutique se trouve dans sa ville natale et son retour ne va pas provoquer que des réjouissances. Si elle peut compter sur le soutien de sa meilleure amie Sam, elle va devoir affronter de vieilles connaissances, à savoir Jessica et sa bande de pestes, qui semble ne pas la porter dans leur cœur. Le scénario en rajoute une couche puisque la mère et le frère de Jessica sont les chefs de la police et qu'ils ne se privent pas d'utiliser leur fonction pour pratiquer la corruption et laisser Jessica mener à bien bien son trafic de drogue entre autres. Lisa redevient donc le souffre-douleur de cette famille corrompue et le film prend des airs de teen-movie fantastique, la majorité du casting étant assez jeune. De plus, une fois Lisa mordue par un loup-garou, l'histoire va essayer de s'intéresser à ce que son nouveau statut de créature mythologique va provoquer en elle, un peu à la manière de Ginger Snaps par exemple. Sauf que dans I am Lisa, tout n'est que surligné et on est bien loin de la qualité d'écriture du film de John Fawcett réalisé en 2000. 

Le seul truc un tant soit peu sympa dans I am Lisa, c'est cette tentative de mêler film de loup-garou et rape & revenge. Car une fois laissée pour morte et mordue, notre charmante Lisa va pouvoir mener à bien sa vengeance envers ses agresseurs. Sauf que la aussi, ça tombe un peu à l'eau et qu'on aura pas grand-chose à se mettre sous la dent niveau meurtre, ce qui est un peu dommage pour un film de loup-garou, non ?

Que ce soit en tant que werewolf movie, que rape & revenge ou en tant qu'étude psychologique de son héroïne, I am Lisa rate le coche sur tous les tableaux et devrait décevoir bon nombre de spectateur au final. Si la prestation de Kristen Vaganos reste correcte, elle ne peut sauver le film à elle toute seule, ni dynamiser un rythme au abonné absent. 

Petit point à mettre en avant tout de même, les références cinéphiliques incluses dans le film, comme lorsque Lisa et Sam regardent The Last Man on Earth au cinéma ou Le Loup-Garou de Washington à la télé. A réserver aux néophytes du genre... et encore...

lundi 4 septembre 2023

THE POD GENERATION

 

THE POD GENERATION
(The Pod Generation)


Réalisateur : Sophie Barthes
Année : 2023
Scénariste : Sophie Barthes
Pays : Angleterre, France, Usa
Genre : Comédie, romance, science-fiction
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Chiwetel Ejiofor, Rosalie Craig, Vinette Robinson...


L'HISTOIRE : Dans un futur proche où l’intelligence artificielle prend le pas sur la nature, Rachel et Alvy, couple new-yorkais, décident d’avoir un enfant. Un géant de la technologie, vantant les mérites d’une maternité plus simple et plus paritaire, propose aux futurs parents de porter l’enfant dans un POD. Alvy a des doutes, mais Rachel, business-woman en pleine ascension, l’incite à accepter cette expérience…

MON AVIS : Ah le retour de la charmante Emilia Clarke au cinéma ! Absente des écrans depuis 2019 et le joli conte de Noël Last Christmas, impactée par la crise du COVID-19 évidemment, l'actrice a été l'une des héroïnes de la série Secret Invasion en 2023 et on la retrouve donc cette même année dans une comédie d'anticipation réalisée par Sophie Barthes et intitulée The Pod Generation. Anticipation donc car l'histoire se déroule dans un futur proche, où la technologie et l'intelligence artificielle a pris le pas sur tout le reste. La vie des humains est entièrement conditionnée par l'informatique, les maisons sont connectées à l'extrême et vous ne pouvez pas faire un pas sans que la voix d'une IA ne viennent vous questionner sur vos envies du jour ! Idem si vous allez voir un psy, ce sera une IA qui prendra en charge vos séances, sous la forme très curieuse d'un gros œil coloré ! Voici donc la vie que mène Rachel, business-woman, et son mari Alvy, professeur-botaniste. Le choix des métiers de deux personnages principaux n'est bien sûr pas anodin : Rachel vit continuellement avec la technologie (c'est son métier d'innover) alors que son mari est resté fidèle à des valeurs plus terre-à-terre, comme le respect de la nature, valeurs qu'il tente de communiquer à des fidèles par forcément réceptifs à ces vieux principes datés. Dans The Pod Generation, la technologie a été poussé très loin puisque désormais, il est proposé aux femmes de mener leur grossesse à l'aide d'un Pod, une capsule recréant l'environnement d'un utérus et dans laquelle l'embryon pourra se développer. Fini les migraines, les nausées, la prise de poids, tout se passe dans le Pod interactif, et vous pouvez l'emmener partout avec vous, et même le mettre dans un système d'attache qui vous donnera l'apparence d'une femme enceinte. Autre intérêt, le partage des tâches puisque le mari peut lui aussi s'occuper du Pod ! Un concept qui intéresse fortement Rachel mais qui ne trouve guère de résonance auprès d'Alvy, qui souhaite évidemment que sa femme ait une grossesse normale. Le film débute donc comme une comédie romantique avec une grosse pincée d'anticipation, les représentations des innovations technologiques bénéficiant d'effets spéciaux et visuels de qualité. Une fois le couple en possession d'un Pod, l'aspect comédie se renforce un peu plus puisque Alvy, réticent au départ, se prend de passion pour son futur bébé et donc pour cette drôle de capsule blanche dont il ne voulait pas entendre parler au départ. Le duo formé par Emilia Clarke et Chiwetel Ejiofor fonctionne parfaitement bien et les situations proposées font souvent sourires de part leur aspect étrange et inattendu. On a parfois l'impression de regarder un épisode de la série Black Mirror, car plus la grossesse avance dans le Pod et plus des restrictions se mettent en marche vis à vis de ce dernier, provenant de la société fondatrice de cette technologie, dont le but principal bien sûr est de faire de l'argent malgré un discours empathique au départ pour inciter les couples à franchir le pas et à utiliser leur invention. On notera que le fait que le futur papa devienne gaga et se met à s'occuper plus du Pod que de sa femme se veut une petite critique cinglante de la réalité mais après, est-ce notre faute si nous n'avons pas d'utérus ? Ces petits pics vis à vis de la société sont amusants à défaut de soulever un vrai débat de fond mais ils donnent tout de même à réfléchir. Trop de technologie, trop de dérive informatique représente-t-il un danger pour la société, pour la vie naturelle elle-même ? Le film de Sophie Barthes se veut également une réflexion sur ce sujet ô combien actuel et l'évolution des personnages ainsi que la fin du film mettent en exergue cette réflexion. Certains auraient sûrement aimé que le film prenne une direction différente, encore plus anxiogène en montrant les dangers d'une grossesse par Pod interposé, avec un embryon devenant un Alien ou un monstre par exemple, le design du Pod faisant clairement allusion à aux Ovomorphs  du film de Ridley Scott et ses suites. Mais il n'en sera rien, on reste dans la comédie romantique futuriste qui ne s'éloigne jamais de cette ligne directrice. The Pod Generation est un joli film sur un avenir pas très réjouissant qui met de côté le principal, à savoir la nature, les relations humaines, au profit d'une technologie de plus en plus envahissante. Ça se laisse gentiment regarder, Emilia Clarke est rayonnante comme à son habitude et elle semble avoir repris quelques kilos, ce qui lui va beaucoup mieux. L'actrice a d'ailleurs reçu le 3 septembre 2023 le Prix Nouvel Hollywood au festival de Deauville !


 

samedi 2 septembre 2023

DOMINIQUE - LES YEUX DE L’ÉPOUVANTE

 

DOMINIQUE - LES YEUX DE L’ÉPOUVANTE
(Dominique)


Réalisateur : Michael Anderson
Année : 1979
Scénariste : Edward Abraham, Valerie Abraham, Harold Lawlor
Pays : Angleterre
Genre : Film de machination
Interdiction : -12 ans
Avec : Cliff Robertson, Jean Simmons, Jenny Agutter, Simon Ward, Ron Moody...


L'HISTOIRE : À peine remise d’une grave chute, Dominique Ballard, femme d’un riche homme d’affaires, commence à être victime d’étranges et angoissantes visions. Est-elle en train de perdre la tête comme son mari le pense ? Est-elle victime d’une machination ? La demeure du couple est-elle réellement hantée ?


MON AVIS : Si vous êtes amateurs des thrillers psychologiques de la firme anglaise  Hammer, tels Hurler de Peur, Paranoïaque, Maniac, Meurtre par Procuration ou Fanatique, alors vous devriez appréciez le film de Michael Anderson, Dominique - Les Yeux de l'épouvante

Réalisé en 1979, et produit par un ancien de la firme Amicus, Dominique joue donc dans la catégorie du thriller et du film de machination. Une de ses grandes forces est son casting, qui nous permet de passer un bon moment en compagnie de Cliff Robertson, qui joue le mari peu sympathique David Ballard, de Jean Simmons qui interprète la pauvre Dominique Ballard, de la charmante Jenny Agutter qui joue la demi-soeur de Dominique et du bien connu blondinet Simon Ward, que les fans de cinéma de genre auront reconnu sans mal bien puisqu'ils ont pu l'admirer dans Le Retour de Frankenstein (1969), dans Dracula et ses Femmes Vampires (1974) ou dans Holocauste 2000 (1977) entre autres.

Les trente premières minutes de Dominique nous font irrémédiablement penser au classique du film de machination Hantise de George Cukor, dans lequel la sublime Ingrid Bergman subissait la torture psychologique de Charles Boyer qui tentait de la faire passer pour folle. On pense être dans le même cas de figure ici, malgré quelques doutes possibles. Il faut dire que Dominique Ballard entend des voix, à la mémoire qui flanche, ne se souvient pas de ce qu'elle a fait la veille, et ce, depuis une chute dans les escaliers qui semble avoir laissée des séquelles. Et on ne peut pas vraiment dire qu'elle reçoit de la compassion de la part de son mari, homme d'affaire sérieux et assez froid, qui ne la ménage pas vraiment, fait chambre à part et semble plus préoccupé par les soucis financiers de sa compagnie. Chaque nuit devient cauchemardesque pour la pauvre Dominique, qui tente de trouver de l'aide auprès de Tony, un chauffeur nouvellement embauché, mais sans succès. Des nuits de terreur qui pousse la pauvre femme à se suicider par pendaison. 

Fin de l'histoire pourrait-on dire ? Mais non puisque nous n'en sommes donc qu'à trente minutes de film approximativement. Et c'est maintenant que Dominique va se montrer des plus intrigants. Le sourire qui se dessine sur le visage de son mari après l'enterrement de sa femme ne laisse guère planer de doute quand au responsable du drame. Seulement voilà, c'est désormais à son tour d'être victime de visions angoissantes, spectrales, et d'être témoin d'événements troublants, comme ce piano qui se met à jouer tout seul ou ces bruits qui dérangent ses nuits et font peu à peu vaciller sa santé mentale. 

Le spectateur tente de démêler l'affaire, se questionne sans cesse (fantôme revanchard ? vengeance d'un(e) ami(e) de sa défunte épouse ? nouvelle manipulation ? autre ?) et se laisse bercer par le rythme lancinant et atmosphérique qui se dégage des images, dont certaines sont d'une réelle beauté picturale. Le travail sur les éclairages et le jeu de couleurs est assez admirables dans Dominique et les amateurs de Mario Bava ne seront pas dépaysés. Oui, je sais que c'est très cliché de citer Bava dès qu'on a de belles images mais très honnêtement, Dominique aurait très bien pu être inséré dans son film à sketches Les Trois Visages de la Peur s'il avait été au format court-métrage, tant l'ambiance et la composition visuelle n'auraient pas dépareillé. 

Certes, Dominique possède donc un rythme très posé, qui ne cède jamais à l'action débridée. Mais c'est justement par ce rythme contemplatif que le spectateur est immergé au sein de l'histoire - qui s'imprègne parfois des codes du film d'épouvante d'antan - et qu'il est happé par ce qui se déroule devant ses yeux et qu'il y trouve de l'intérêt. Assez hypnotique au final, Dominique - Les Yeux de l'épouvante (pourquoi ce sous-titre pour la sortie française ? Le prénom seul n'était pas assez vendeur ?) possède de belles qualités et vous embarquera sans difficulté dans ses nombreux retournements de situations qui en font son originalité. A noter que le film est basé sur une nouvelle de Harold Lawlor.

* Disponible en combo DVD + BR + Livret chez RIMINI EDITIONS


vendredi 1 septembre 2023

FORMULE POUR UN MEURTRE

 

FORMULE POUR UN MEURTRE
(7, Hyden Park : La Casa Maledetta)


Réalisateur : Alberto de Martino
Année : 1985
Scénariste : Alberto De Martino, Vincenzo Mannino
Pays : Italie
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Christina Nagy, David Warbeck, Carroll Blumenberg, Rossano Brazzi...


L'HISTOIRE : Boston, 1985. Ayant chuté, enfant, dans un escalier pour échapper à l'agression d'un homme habillé en prêtre, trauma qu'elle a effacé de sa mémoire, Joanna se retrouve clouée dans un fauteuil. Ayant hérité de la fortune de ses parents, ses journées se partagent entre sa villa et le centre sportif pour handicapés qu'elle a contribué à monter. Son amie Ruth gère son quotidien, tandis que Craig fait d'elle une sportive handisport accomplie. Alors qu'approche la date de signature d'une forte dotation à sa paroisse, les prêtres chargés de cette tâche disparaissent. Craig, l'entraîneur de Joanna, la pousse à l'épouser. Elle finit par lui céder, pour le meilleur et pour le pire...

MON AVIS : Après avoir débuté dans le péplum, comme bon nombre de ses compatriotes, avec des films très sympathiques comme Le Gladiateur Invincible (1961), Persée l'Invincible (1963) ou La Révolte de Sparte (1964), Alberto de Martino bifurque ensuite dans le film d'épouvante (Le Manoir de la Terreur - 1963), le western (100,000 dollars pour Ringo - 1965), le film d'espionnage (Mission spéciale Lady Chaplin - 1966), le polar (Rome contre Chicago - 1968), le giallo (L'Uomo dagli Occhi di Ghiaccio - 1971) et bien sûr, le film fantastique et horrifique, avec deux beaux représentants du genre, à savoir L'Antéchrist en 1974 et Holocaust 2000 en 1977. C'est également à ce réalisateur qu'on doit L'incroyable Homme Puma en 1980. 

Dans les années 80, alors que les beaux jours du giallo ont depuis quelques années touchées à leur fin, il persévère et réalise Blood Link en 1982 et ce Formule pour un Meurtre en 1985. Un giallo tardif, qui est d'ailleurs plus à considérer comme un film de machination même si on a de nombreux éléments typique du giallo à se mettre sous la dent. Dès la scène introductive, on a un des grands classiques du genre, à savoir le trauma enfantin qui va venir poursuivre l'héroïne à l'âge adulte. Ici, une petite fille est approché par un prêtre qui va lui prendre sa poupée et la poursuivre dans des escaliers. La scène sera non aboutie mais à la place, on verra cette fameuse poupée dévaler les escaliers, nous faisant comprendre le triste sort réservé à la petite fille. Une petite fille prénommée Joanna et qu'on retrouve des années plus tard, interprétée par Christina Nagy

Son trauma psychologique, nous explique-t-on, elle l'a enfouie dans sa mémoire mais il ne faudrait pas grand chose pour qu'il resurgisse. Par contre, ses séquelles physiques, elle ne peut les enfouir puisqu'elle est paraplégique et ne se déplace qu'en fauteuil roulant. On apprend donc à connaître Joanna, on fait connaissance avec Ruth (Carroll Blumenberg), sa meilleure amie qui veille sur elle et qui ne voit pas d'un bon œil la relation amoureuse qu'entretient Joanna avec Craig, son éducateur, interprété par le bien connu David Warbeck, star de L'Au-delà de Lucio Fulci. Ce dernier souhaite l'épouser et il se montre plutôt insistant à ce sujet, semblant vouloir précipiter les choses. Est-il un amoureux transit ou y'a-t-il anguille sous roche ? Et pourquoi un prêtre s'est-il fait brutalement assassiné ?

Ces mystères n'intéressent pas du tout Alberto de Martino puisqu'au bout d'une demi-heure, le réalisateur de Formule pour un Meurtre nous donne déjà la solution. Point de suspense à couper au couteau donc, tout est dévoilé au spectateur de manière transparente et, comme dans La Baie Sanglante, c'est encore une affaire d'héritage qui motive les agissement du / des meurtrier(s) qui ont savamment préparé leur plan pour arriver à leur fin. 

Là où Alberto de Martino a plutôt réussi son film, c'est qu'en nous privant de tout suspense, il parvient tout de même à nous intéresser à la suite des événements et à ce qu'il va advenir de Joanna. Durant les cinquante dernière minutes, Formule pour un Meurtre rejoint la catégorie de thrillers mettant en scène une personne en situation de handicap, à l'image de Hurler de Peur de Seth Holt (1961), Seule dans la Nuit de Terence Young (1967) et bien sûr le Terreur Aveugle de Richard Fleischer (1971) entre autres. Agression, tentative de meurtre, course-poursuite vont se succéder dans la demeure de Joanna et la malheureuse paralytique devra avoir bien du courage et du sang froid pour rester en vie face à la menace bien tangible qui l'assaille, le tout sur un rythme nerveux et qui n'ennuie jamais. 

Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance puisque, à l'image du Simetierre de Mary Lambert, ce Formule pour un Meurtre est d'une linéarité à toute épreuve et ne réserve aucune surprise dans son déroulement. Une fois le pot-aux-roses dévoilé, tout s'enchaîne avec une prévisibilité totale, sans que rien ne vienne contrarier la progression de l'histoire. On s'attend à tout ce qui va arriver et qui arrive donc, dans le bon ordre ! Et pourtant, comme avec le film précité, ça fonctionne. Même si on n'échappe pas à certains stéréotypes qui peuvent faire un peu sourire (la réutilisation de la fameuse poupée, le méchant increvable...), Formule pour un Meurtre se regarde sans déplaisir et nous fait passer un bon moment devant notre écran. 

* Disponible chez LE CHAT QUI FUME
Comme toujours, rien à dire sur cette édition classieuse, copie impeccable, boitier trois volets et fourreau adéquat, bonus intéressant. Toujours du bel ouvrage.




lundi 28 août 2023

NINJA APOCALYPSE

 

NINJA APOCALYPSE
(Ninja Apocalypse)


Réalisateur : Lloyd Lee Barnett
Année : 2014
Scénariste : Ashely Scott Meyers
Pays : Etats-Unis
Genre : Post-nuke
Interdiction : /
Avec : Christian Oliver, Les Brandt, Tara Mocken, Cary-Hiroyuki Tagawa...


L'HISTOIRE : Après une guerre nucléaire, des clans se sont formés, composés principalement de guerriers et de ninjas. Le grand Maître Fumikata décide d'organiser une grande réunion afin d'unir tous les clans pour se protéger d'un puissant agresseur. Lors de la réunion, il est assassiné. Cage, leader du Clan Perdu, est accusé du meurtre. Tous les autres clans vont alors le prendre en chasse, lui et ses quatre compagnons...

MON AVIS : Un film Post-Nuke avec des Ninjas ? Cool ! Reste à voir si ce Ninja Apocalypse va bien nous offrir ce qu'on attend et tenir ses promesses. Le film date de 2014 et a été réalisé par Lloyd Lee Barnett, un spécialiste des effets visuels digitaux, qui a bossé sur Underworld 2, Mortuary, Speed Racer et même Avatar ! L'homme s'est essayé à la réalisation avec, en 2012, I Love you to Death puis ce Ninja Apocalypse en 2014 donc. Honnêtement, je pense qu'il doit être plus doué dans les effets visuels. A sa décharge, je suppose que Ninja Apocalypse n'a pas du bénéficier d'un gros budget, ce qui explique sûrement ses CGI bas de gamme la plupart du temps. Le lecture du résumé de l'histoire a certainement dû éveiller en vous un sentiment de déjà vu ou déjà lu. Bah oui, c'est la même histoire que celle du culte Les Guerriers de la Nuit de Walter Hill. Des gangs, un leader qui fait une réunion pour les unifer et qui se fait assassiner et un chef de gang à qui on fait porter le chapeau et qui va se trouver traqué lui et ses hommes. OK. Niveau originalité, on repassera. Et si les emprunts ne se limitaient qu'à la base du scénario, ça irait encore mais non, comme vous allez le voir, Ninja Apocalypse brasse large au niveau de ses influences et pompe allègrement de-ci de-là dans d'autres films. Faute de budget, ne vous attendez pas à voir des Ninjas et autres guerriers s'affronter dans des décors post-apocalyptiques façon Mad Max 2. La réunion ayant lieu au sein d'un gigantesque bunker, le réalisateur va utiliser ce dernier comme lieu principal de l'action. Pratique puisqu'il y a plusieurs étages dans ce bunker, on va pouvoir traquer le gang du Clan Perdu à travers plusieurs niveaux, un peu à la manière du final du classique avec Bruce Lee, Le Jeu de la Mort. Et oui, il y aura bien quelques Ninjas habillés avec la tenue traditionnelle parmi les traqueurs. C'est un peu léger à ce niveau pour un film s'appelant Ninja Apocalypse mais bon, y'a des Ninjas, c'est déjà ça. Un truc sympa par contre, c'est que les radiations nucléaires ont développé des aptitudes extraordinaires chez les membres des différents clans. Ce n'est pas explicité tel quel mais on peut le penser. Par exemple, le gang du Clan perdu possède la faculté d'emmagasiner de l'énergie et de la restituer sous forme d'arc électrique. Un autre gang peut enflammer de la poudre et lancer ainsi des boules de feu. Des spécificités qui viennent dynamiser les combats et donnent un plus au travail des chorégraphes. Et là, vous me dites : mais ça ressemblerait pas un peu à Mortal Kombat par hasard ? Difficile de le nier, surtout que le leader assassiné n'est autre que l'acteur Cary-Hiroyuki Tagawa, alias Shang Tsung dans le Mortal Kombat de 1995 et le Mortal Kombat Legacy de 2013 ! Les Guerriers de la Nuit, Le Jeu de la Mort, Mortal Kombat, on en est déjà à trois influences repérées dans le film de Lloyd Lee Barnett. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et signalons la présence de morts vivants au dernier étage du sous-sol du bunker. Bunker + morts vivants = Le Jour des Morts Vivants, bingo ! Et une référence de plus ! Le gore n'est évidemment pas autant au rendez-vous que dans le classique de George A. Romero mais les combats dans Ninja Apocalypse sont souvent ponctués de quelques éclaboussures sanguinolentes, malheureusement sous forme de CGI pas très convaincants. Dommage. Niveau casting, rien de transcendant, hormis l'acteur précité, on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent. Cage est joué par le non-charismatique Christian Oliver, on a Isaac C. Singleton Jr. qui joue un grand noir musclé sourd et muet ou la charmante Antoinette Kalaj qui joue le gang des Sirènes à elle toute seule. Que des acteurs de seconde zone donc, qui font ce qu'ils peuvent pour apporter un semblant de crédibilité au film, ce qui n'est pas une mince affaire. Ninja Apocalypse sera perçu comme un gros nanar chez la majorité des spectateurs et on ne peut pas vraiment leur donner tort. Décors anémiques, casting peu séduisant, combats correctement chorégraphiés mais qui manquent tout de même de punch malgré l'ajout de super-pouvoirs, effets visuels qui ne font guère illusions, on a parfois l'impression de regarder un film d'action fantastique tourné entre potes.  Ça passe le temps si vous n'êtes pas trop exigeant mais sinon, c'est largement dispensable. Ah oui, lors du combat final, les deux adversaires ont chacun une épée spéciale, éclairée en bleu pour le gentil et en rouge pour le méchant. Vous avez dit Star Wars


samedi 26 août 2023

THE LAST DRACULA

 

THE LAST DRACULA
(Dracula - The Original Living Vampire)


Réalisateur : Maximilian Elfeldt
Année : 2022
Scénariste : Michael Varrati
Pays : Etats-Unis
Genre : Vampires
Interdiction : /
Avec : Jake Herbert, Christine Prouty, India Lillie Davis, Ryan Woodcock...


L'HISTOIRE : La détective Amélia Van Helsing enquête sur une série de meurtres dans lesquels les victimes ont été vidées de leur sang. Elle mène son enquête avec l'aide de son ami Jonathan Harker et du docteur Jack Seward. Dans le même temps, sa fiancée Mina Murray doit trouver une demeure pour le comte Dracula, qui souhaite s'installer en ville...

MON AVIS : Tiens, une production The Asylum qui veut revisiter de manière moderne et totalement libre le fameux roman de Bram Stoker, ça vous branche ? Réalisé en 2022 par Maximilian Elfeldt, déjà responsable de Grimm Avengers 2, Au cœur de l'Apocalypse, Apocalypse of Ice ou le Annihilation avec William Baldwin, The Last Dracula s'amuse avec le mythe et le détourne de manière assez ludique il faut bien le reconnaître. Le scénario nous plonge au sein d'une enquête policière menée par une certaine Amélia Van Helsing ! Un nom connu de tous j'imagine ! Le chef de la police est un certain capitaine Renfield, la fiancée d'Amélia se nomme Mina Murray (eh oui, nous avons un couple lesbien au sein de l'intrigue), le chimiste passionné d'occultisme et ami d'Amélia s'appelle Jonathan Harker et l'aristocrate débarquant en ville pour trouver une demeure à acquérir est le comte Dracula ! Bref, tout un tas de noms qui ne vous seront pas inconnus et que le scénariste Michael Varrati a utilisé avec des rôles à contre-emploi tout en respectant le matériel original. A titre d'exemple, Mina Murray est toujours celle dont Dracula est éprise, Renfield est toujours sous la domination psychique du vampire. Bien sûr, Varrati a opéré des changements importants, comme la relation amoureuse entre Mina et le personnage inventé d'Amélia Van Helsing (Christine Poutry) mais le but étant de proposer une variation moderne et inédite au public, on peut dire qu'à ce niveau, c'est assez réussi. Production The Asylum, The Last Dracula ne prétend évidemment pas être un chef-d'oeuvre, on s'en doute bien. Néanmoins, on note un désir de bien faire qui fait plaisir à voir, avec certes des CGI de qualité relativement moyenne mais ceux-ci sont assez peu mis en avant, ce qui est une bonne chose. Niveau rythme, on a connu plus dynamique et cette enquête policière n'est pas menée tambour battant mais dans l'ensemble, on ne s'y ennuie pas de trop. Il faut dire qu'on a le plaisir d'y croiser Michael Ironside, avec quelques kilos en plus, mais cet acteur charismatique fait toujours son petit effet. Il joue ici un médecin légiste rationnel, qui va tenter d'aider Amélia dans ses recherches. Son personnage, ainsi que celui de l'héroïne, sont ce qu'on appelle des cartésiens, et tous deux auront bien du mal à accorder quelques crédits aux thèses énoncées par le chimiste Jonathan Harker, ce dernier étant nettement plus porté à croire aux légendes folkloriques et donc... au vampirisme ! Si le casting de The Last Dracula s'avère correct, avec une mention à la charmante India Lillie Davis qui joue Mina Murray, si on a droit à quelques visions érotiques soft et à quelques poitrines dénudées, le bat blesse en ce qui concerne Dracula lui-même. L'acteur Jake Herbert qui lui prête ses traits est d'une banalité affligeante et on a plus l'impression d'être en présence du comte Radu de la saga Subspecies que du comte Dracula ! Une impression qui s'accrpît lors du final où notre comte dévoile son physique peu avantageux à base d'effets de maquillage un peu cheap, voire ringard. Une chose est sure, ce Dracula-ci n'entrera pas au panthéon des plus beaux vampires du cinéma. Au final, The Last Dracula ne mérite pas les notes incendiaires qu'il se prend depuis sa sortie car The Asylum nous a proposé bien pire que ça depuis sa création. Même si ça reste un film de vampire totalement anecdotique au sein de la filmographie vampirique, il a essayé d'apporter une légère originalité à son récit en détournant les figures du roman de Stoker et en nous proposant une enquête policière qui aurait pu être conduite par Sherlock Holmes ! Vite vu, vite oublié mais pas déplaisant le temps de sa vision, ce qui est déjà pas mal, surtout qu'il n'ait pas aidé en France par sa diffusion uniquement en V.F.


jeudi 17 août 2023

LOULOU

 

LOULOU
(Die Büchse der Pandora)


Réalisateur : Georg Wilhelm Pabst
Année : 1929
Scénariste : Ladislaus Vajda
Pays : Allemagne
Genre : Drame
Interdiction : /
Avec : Louise Brooks, Fritz Kortner, Francis Lederer, Daisy D'Ora, Alice Roberts...


L'HISTOIRE : Loulou, belle, capricieuse, insouciante et innocemment perverse, est une créature qui ne vit que pour l’amour. Elle joue dans une revue que commandite son amant, Ludwig Schön, un puissant magnat de la presse et du music-hall, fiancé à la fille du ministre de l’intérieur. Au soir de la première, Loulou oblige Ludwig à rompre et obtient qu'il l'épouse. Mais le soir des noces, il la surprend dans sa chambre en situation équivoque avec son fils. Furieux il veut l’obliger à se suicider, mais dans la lutte, c’est lui qui est tué par accident. Accusée de meurtre, Loulou parvient à s’enfuir…

MON AVIS : Adaptation de deux pièces de théâtre qui firent scandale au début du XXe siècle, La Boîte de Pandore et L’esprit de la Terre du dramaturge allemand Frank Wedekind, Loulou est un film entièrement dédié à la beauté incroyable de Louise Brooks, qui transcende chaque scène dans laquelle elle apparaît. On comprend aisément que tous les personnages masculins du film tombent sous le charme de cette jeune fille espiègle, insouciante et parfois manipulatrice, ce qui causera la perte de nombre d'entre-eux. Mais Loulou provoque aussi des raz-de-marée chez les femmes, en témoigne la passion qui émane du personnage de la comtesse Gräfin Geschwitz, interprétée par Alice Roberts, et qui est considérée comme le premier personnage ouvertement lesbien du cinéma. Le film de Georg Wilhelm Pabst, considéré comme un véritable bijou par les cinéphiles, permet donc à Louise Brooks de briller de mille feux mais ce n'est pas son seul intérêt évidemment. Présenté en acte, comme un pièce de théâtre, Loulou est le portrait d'une femme libre, qui mène sa vie comme elle l'entend, quitte à provoquer des drames autour d'elle. Les premiers actes du film mettent en avant les aventures de Loulou et les tragédies qui arrivent à ses amants, notamment le docteur Ludwig Schön (Fritz Kortner), totalement épris par Loulou alors qu'il est fiancée et va se marier prochainement. Mais Loulou ne l'entend pas ainsi et lui proclamera un si tu veux te libérer de moi tu devras me tuer lourd de conséquence par la suite. La scènes des noces est à ce titre particulièrement démonstrative du pouvoir qu'exerce Loulou sur ceux qui l'entourent. La seconde partie du film, si on peut l'appeler ainsi, est consacré au procès de Loulou puis à sa fuite. Une fuite entraînant le fils de son défunt mari dans la tourmente, lui aussi étant totalement envoûté par la belle créature. Tirant parfois vers le mélodrame, Loulou évite les écueils de ce genre larmoyant grâce à l'interprétation toute en spontanéité de Louise Brooks, dont le sourire ne cesse d'illuminer la pellicule. Reste que le destin de cette jeune femme frivole semble placer sous le signe de la fatalité : accusée de meurtre, en fuite, devant une grosse somme d'argent à un producteur, pourchassée par la police, sans vrai ami pour s'occuper d'elle, elle finira par se réfugier en Angleterre et n'aura d'autres choix que de devenir prostituée pour tenter de survivre, à une époque où sévissait un certain Jack l'éventreur ! Je ne sais pas si Pabst savait à l'avance que son film allait choquer la morale établie de l'époque et s'il a sciemment intégré le célèbre meurtrier de Whitechapel au récit pour punir son héroïne et par la même occasion proposer aux moralisateurs une fin qui leur conviendrait. Ou peut être pour sa faire pardonner d'avoir engager un actrice américaine, ce que beaucoup lui ont reproché. En tout cas, on comprend que le titre original du film soit La Boite de Pandore. Le personnage de Loulou symbolise cette fameuse boite, qui, métaphoriquement, signifie qu'une seule personne, par une simple action, peut être à l'origine de nombreux malheurs en chaîne et qu'il ne vaut donc mieux pas succomber à la tentation. Ce que les protagonistes de l'histoire, comme les spectateurs d'ailleurs, ne sauront pas faire. Comment résister à Loulou / Louise Brooks ? Il est dommage que l'actrice n'ait pas réussi la transition du cinéma muet au cinéma parlant. Quoiqu'il en soit, Loulou, classique intemporel, émerveille encore et toujours.