Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




TRAP

 

TRAP
(Trap)

Réalisateur M. Night Shyamalan
Année : 2024
Scénariste M. Night Shyamalan
Pays : USA
Genre : Thriller, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec Josh Hartnett, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan, Alison Pill, Hayley Mills...


L'HISTOIRE : 30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur. Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert dans lequel il accompagne sa fille. S’échappera-t-il ?

MON AVIS : Depuis The Visit en 2015, M. Night Shyamalan poursuit son bout de chemin avec des films plus petits en terme budgétaire que ses précédentes réalisations, à l'image de Old ou Knock at the Cabin entre autres. Des films dans lesquels on trouve toujours sa marque de fabrique, à savoir ce fameux twist que tous les spectateurs attendent. Avec Trap, budgété à 30 000 000$ tout de même, il évite le fantastique pour livrer un solide thriller - certes pas toujours très crédible, je le reconnais - mais qui a bien fonctionné sur moi. Ici, Josh Hartnett interprète Cooper, un gentil père de famille qui emmène sa fille voir un concert de sa star préférée, Lady Raven (jouée par Saleka Shyamalan, la propre fille du réalisateur). Rapidement, Cooper remarque une présence policière aux abords du stade particulièrement soutenue. Même chose à l'intérieur de l'enceinte : ça grouille de flics, comme si quelque chose se préparait ou que ces derniers avaient une information sur un éventuel drame à venir. Ne me rappelant plus de la tagline présente sur l'affiche du film, je pensais que Cooper et sa fille allaient se retrouver pris au piège dans l'enceinte du concert que des terroristes allaient venir perturber, d'où la présence massive de la police et même de l'armée. Ce fut donc une petite surprise en découvrant que le gentil Josh Hartnett était en fait la menace du film. Le papa-poule est un odieux tueur en série, responsable de meurtres sauvages. Petit à petit, on découvre que ce concert est l'occasion pour la police de l'appréhender, même s'il n'ont aucun indice sur son physique, sur à quoi il ressemble. Les enquêteurs savent juste que c'est un homme blanc et qu'il sera présent à ce concert. Avec ce simple postulat, Shyamalan tisse sa toile et place Hartnett en position assez tendue, car il comprend peu à peu que tout ce remue-ménage est pour lui. Il doit alors prendre tout un tas de décision pour esquiver les forces de l'ordre, qu'elles soient en chair et en os ou présentent via les caméras de surveillance par exemple. Bon, OK, c'est parfois (souvent ?) un peu trop surréaliste au niveau des combines qu'il trouve (subtilisation d'un pass pour accéder à diverses zones pourtant surveillées, manipulation de la star Lady Raven pour pouvoir monter à bord de sa voiture et rester ainsi inaperçu et j'en passe) mais bon, c'est du cinéma et si on accepte le concept, on va dire que ça passe. Une fois en compagnie de Lady Raven, le scénario devient plus tortueux car cette dernière a compris qui il était réellement. On appréciera l'utilisation des réseaux sociaux pour tenter de sauver une future victime en facheuse position (comme quoi, dans ce genre de situation, ça sert !) ainsi que le petit jeu du chat et de la souris qui s'installe entre Copper et Lady Raven. Josh Hartnett assure vraiment en tueur sadique, manipulateur et hautement intelligent et il porte le film sur ses épaules. La dernière demi-heure vire un peu dans le grand-guignol mais le suspene est bien présent dans l'heure et quart précédente et on en arrive même a espérer que le tueur ne se fasse pas prendre, pour voir comment il va gérer la situation. Pas mal du tout.


THE VISIT

 

THE VISIT
(The Visit)

Réalisateur M. Night Shyamalan
Année : 2015
Scénariste M. Night Shyamalan
Pays : USA
Genre : Thriller, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec Olivia DeJonge, Ed Oxenbould, Deanna Dunagan, Celia Keenan-Bolger...


L'HISTOIRE Deux enfants sont envoyés passer une semaine en Pennsylvanie, dans la ferme de leurs grands-parents. Mais lorsque l'un d'eux découvre qu'ils sont impliqués dans quelque chose de profondément dérangeant, leurs chances de retour s'amenuisent de jour en jour...

MON AVIS : Grand spécialiste du film à twist depuis Sixième Sens, le réalisateur M. Night Shyamalan a rencontré James Blum, patron de Blumhouse Productions, qui lui a conseillé de faire un film plus minimaliste, et de s'impliquer financièrement sur un nouveau projet. Shyamalan a écouté, a sorti 5 millions de dollars de sa poche et a tourné The Visit, qui a rencontré un joli succès financier et l'a remis sur les rails, ses films précédents n'ayant pas rencontré le public comme il le souhaitait. Pour ce film, le réalisateur a misé sur la caméra subjective, façon found footage. L'héroïne, la jeune Becca (Olivia DeJonge), est passionnée par l'image et veut mettre en scène un documentaire sur ses grands-parents. Accompagnée par son petit frère Tyler (Ed Oxenbould), l'adolescente va profiter d'une semaine de vacances chez ces derniers pour réaliser son rêve et faire son fameux documentaire. Des grands-parents que la soeur et le frère n'ont jamais vu, suite à une brouille de leur mère avec ses parents. Ce qui explique l'intérêt des deux ados pour leur grand-mère et leur grand-père, dont ils ne savent rien au final, ou très peu. Le week-end cool va néanmoins prendre une tournure inattendue quand Becca et Tyler vont découvrir les affres de la vieillesse. Etant d'un âge avancé, certains troublent viennent affecter le comportement de Nana et Pop Pop : incontinence, crise de violence passagère, perte des repères, crise d'hystérie, sensation de perdre pied et j'en passe. Des troubles que les adolescents parviennent à comprendre, leur mère les rassurant au téléphone sur le fait d'être une personne âgée. Certaines visualisations à l'écran de ces troubles mettent mal à l'aise, comme lorsque Nana déambule nue et se met à crier et à griffer les murs, les portes lors d'une crise nocturne. De quoi choquer et terrifier deux ados bien éloignés des conditions de vie des personnes du troisième âge. La caméra en vue subjective pourra ne pas plaire à tout le monde, néanmoins, elle permet ici de faire naître une certaine tension, comme lors de la course-poursuite dans les sous-sols de la maison, une séquence assez angoissante. Les crises des grands-parents prennent de plus en plus d'intensité et ceux qui possèdent un four chez eux ne regarderont plus cet objet sans penser au film. Qui dit Shyamalan dit forcément twist et il y en a bien un ici, révélé à peu près au 3/4 du film. Mais pour une fois, je n'ai pas été vraiment surpris par celui-ci, ce n'est pas truc incroyable à la Sixième Sens ou Incassable, même s'il fonctionne parfaitement. En tout cas, avec The Visit, M. Night Shyamalan est parvenu à mettre en scène une petite production relativement efficace, pas exceptionnelle non plus, mais qui bénéficie du talent des deux jeunes acteurs débutants, et de quelques visions peu ragoutantes (la couche sur le visage, dégueulasse !!) qui font leur petit effet. Et sous couvert de faire un thriller horrifique, Shyamalan traite plutôt bien de la sénilité, un thème toujours complexe à aborder et qui montre le fossé entre la jeune et la troisième  génération. Moins grand spectacle, moins hollywoodien, plus intimiste, plus radical aussi, The Visit montre une autre facette de Shyamalan


SUPERMAN (2025)

 

SUPERMAN
(Superman)

Réalisateur : James Gunn
Année : 2025
Scénariste James Gunn, Jerry Siegel, Joe Shuster
Pays : USA, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande
Genre : Fantastique, action
Interdiction : /
Avec David Corenswet, Nicholas Hoult, Rachel Brosnahan, Edi Gathegi...


L'HISTOIRE Superman se retrouve impliqué dans des conflits aux quatre coins de la planète et ses interventions en faveur de l’humanité commencent à susciter le doute. Percevant sa vulnérabilité, Lex Luthor, milliardaire de la tech et manipulateur de génie, en profite pour tenter de se débarrasser définitivement de Superman. Lois Lane, l’intrépide journaliste du Daily Planet, pourra-t-elle, avec le soutien des autres méta-humains de Metropolis et le fidèle compagnon à quatre pattes de Superman, empêcher Luthor de mener à bien son redoutable plan ?

MON AVIS : Créé par Jerry Siegel et Joe Shuster, le personnage de Superman débarque le 18 avril 1938 dans les pages de Action Comics et deviendra le super-héros le plus populaire et connu au monde de l'univers DC. Ses aventures versent dans la bonne humeur, le super-héros bleu et rouge combattant des monstres et des supers-vilains de toutes sortes, faisant la joie des enfants et de leurs parents. Point de noirceur dans ici, tout respire l'optimisme. On est très loin des visions nettement plus sombres du personnage qui apparaîtront au fil des décennies ainsi que dans les films de Zack Snyder entre autres. Bien sûr, pour moi qui suis né en 1974, ma première rencontre avec Superman fut certainement ma vision du film de Richard Donner, avec Christopher Reeves. Difficile d'effacer la charisme du défunt acteur, même si les prestations de Brandon Routh ou Henry Cavill était également de grande qualité. Quand James Gunn a annoncé vouloir refaire un Superman, qui retrouverait l'âme du comics original, en zappant son envoi sur Terre, vu et revu dans les différents films et série-télévisées, je me suis dit que c'était une bonne nouvelle, le style Gunn étant très punk-rock dans l'esprit, il suffit de voir Les Gardiens de la Galaxie ou The Suicide Squad pour s'en convaincre. Il était clair que ce réalisateur atypique allait dynamiter les codes et proposer un spectacle de tous les instants, qui allierait action et humour dans une parfaire alchimie. C'est exactement ce qu'il a réussi à faire avec son Superman ! Vu en Imax 3D, c'est du divertissement haut de gamme, qui bénéficie d'effets visuels proprement époustouflants et d'un réalisme assez incroyable. Qui plus est, il y a une histoire derrière le déferlement d'effets spéciaux et des personnages bien développés, ce n'est pas qu'une enveloppe visuelle. Concernant les acteurs, David Corenswet, qui m'est totalement inconnu, assure vraiment dans le costume bleu et rouge, j'ai adoré sa prestation. Et la mise en avant du pouvoir des lunettes de Clark Kent vient enfin balayer l'éternel questionnement du public n'ayant jamais lu les comics consacré au personnage. Une bien bonne idée de James Gunn ! L'impitoyable Lex Luthor est lui aussi superbement campé par Nicholas Hoult, que j'ai découvert récemment dans le Juré N°2 de Clint Eastwood. C'est certainement le Lex Luthor le plus machiavélique et sans pitié de toute la saga. Quant à Loïs Lane, elle est jouée par la charmante Rachel Brosnahan qui lui offre un côté pétillant et dynamique. Le reste du casting est à la hauteur, aucune fausse note à ce niveau et, plus étonnant, celui qui remporte la palme est Krypto, un méta-chien facétieux dont Superman a la garde. Concernant les scènes d'action, rien à dire, elles sont bluffantes, chorégraphiées à la perfection, d'une belle lisibilité et on en prend plein les mirettes. Le combat contre un monstre gigantesque, rappelant le comics originel, est incroyable, voyant la participation de Green Lantern, Hawkgirl et Mister Terrific. On nage vraiment dans un univers coloré, ultra fun, qui donne la banane. Reste que notre Superman a toutefois des soucis malgré sa bonne humeur communicative : son intervention lors d'un conflit entre deux pays voit sa côté de popularité être remise en cause, Lex Luthor y voyant une opportunité pour défaire le super-héros dans le coeur du public et l'évincer définitivement. Prise de conscience, rejet de ses fans, souci de couple avec Loïs et cerise sur le gâteau, une révélation concernant ses parents et leur but lorsqu'ils l'ont envoyé sur Terre, vont venir le fragiliser émotionnellement, ce qui donne une véritable ampleur au personnage, qu'on prend immédiatement en empathie. Plus le film avance, plus il y a un petit aspect dramatique qui se développe au sein du personnage, associé à des situations tendues, notamment quand il est retenu prisonnier dans la prison de Luthor, séquence visuellement sublime qui nous permet de découvrir le méta-humain Metamorpho. Bien sûr, l'esprit d'équipe, la camaraderie, viendront remettre tout le monde dans le droit chemin afin de clôturer le film sur une note positive. Pari plus que réussi pour James Gunn pour ma part, qui s'est réapproprié ce super-héros emblématique avec un talent certain. Un vrai film comic-book, un vrai film de Superman ! 


SPEAK NO EVIL (2024)

 

SPEAK NO EVIL
(Speak no Evil)

Réalisateur : James Watkins
Année : 2024
Scénariste James Watkins, Christian Tafdrup, Mads Tafdrup
Pays : USA, Croatie, Canada
Genre : Thriller, Horreur, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec  James McAvoy, Mackenzie Davis, Aisling Franciosi, Alix West Lefler...


L'HISTOIRE Une famille américaine passe le week-end dans la propriété de rêve d'une charmante famille britannique rencontrée en vacances. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique se transforme rapidement en atroce cauchemar...

MON AVIS : Bénéficiant d'une solide réputation lors de sa sortie en 2022, le film danois Speak no Evil de Christian Tafdrup est passé sous mes radars et je ne l'ai toujours pas vu. En 2024, James Watkins, réalisateur du choc Eden Lake et de La Dame en Noir décide d'en faire un remake. On pourra toujours se poser la question de l'utilité de remaker un film à peine deux ans après la sortie de l'original, quoiqu'il en soit, c'est donc la version 2024 de Speak no Evil que j'ai visionné, avec niveau casting James McAvoy dans le rôle de Paddy et Aisling Franciosi dans le rôle de Ciara. Un couple britannique tout ce qu'il y a de plus normal, qui fait la connaissance de la famille Dalton lors d'un séjour en vacances. L'entente étant cordiale et amicale, Paddy et Ciara propose aux Dalton de venir passer un week-end chez eux. Les Daltons sont enjoués à cette idée mais le séjour va dévoiler le véritable visage de Paddy et Ciara, qui élève leur fils muet Ant (Dan Hough). Par petite touche, la mise en scène nous fait rapidement comprendre que quelque chose ne va pas chez Paddy et Ciara et que le week-end ne va pas se passer comme prévu. Comportement inadéquat, petites réflexions ou sentances cinglantes, accès de colère chez Paddy envers son jeune fils font rapidement naître un climat anxiogène dont les Dalton ne savent plus quoi penser. James McAvoy assure bien dans ce rôle de psychopathe incontrôlable qui se délecte de la situation et prend un malin plaisir à malmener psychologiquement ses invités. Plus le temps passe, plus le malaise grandit et plus la situation semble incontrôlable pour les Dalton. Il faut dire que Ben Dalton n'est pas ce qu'on peut appeler un "mâle dominant" et qu'il préfère toujours tempérer les choses, de trouver des excuses au comportement de Paddy et de Ciria plutôt que de prendre les choses en main. Tout l'inverse de son épouse Louise Dalton (Mackenzie Davis), qui commence à voir rouge quand Ciria se permet des remontrances sur Agnès Dalton (Alix West Lefler). Louise prend les choses en main, tente de convaincre son mari qu'il leur faut quitter la maison de cet étrange couple avant que les choses ne s'enveniment trop. Le couple britannique semble vouloir tester les limites de leurs invités et à la place de ces derniers, difficile de savoir comment on réagirait. Plus le film avance, plus des détails nous sont présentés sur Paddy et Ciara, dévoilant quels sordides secrets se cachent dans leur maison. Il en va de même pour le jeune Ant, donc le secret n'en est pas un longtemps, le spectateur habitué au cinéma de genre ayant depuis longtemps compris quel est son véritable problème lié au mutisme. Le film s'enflamme dans sa dernière demi-heure, devenant réellement malaisante et faisant de James McAvoy un taré  en puissance. Sans être non plus le film du siècle, loin s'en faut, Speak no Evil 2024 se montre efficace dans son rapport à la lutte des classes, met ses personnages dans une situation somme toute assez réaliste vu l'état de notre monde actuel, la politesse et la bienséance s'amoindrissant de plus en plus dans les rapports humains. Il faudra que je découvre le film original qui est apparemment différent dans son final, moins "américanisé" semble-t-il...


JURE N°2

 

JURE N°2
(Juror #2)

Réalisateur : Clint Eastwood
Année : 2024
Scénariste Jonathan A. Abrams
Pays : USA
Genre : Thriller, film de procès
Interdiction : /
Avec Nicholas Hoult, Toni Collette, J.K. Simmons, Kiefer Sutherland...


L'HISTOIRE Justin Kemp, père de famille, est juré dans un procès pour meurtre très médiatisé. Il se trouve confronté à un grave dilemme moral - un dilemme qu'il pourrait utiliser pour faire basculer le verdict du jury...

L'AVIS : 41ème film de Clint Eastwood en tant que réalisateur, Juré N°2 joue dans la cour du film de procès, comme son titre l'indique. Eastwood, âgé de 93 ans lors du tournage, débute son film avec une scène idylique : Justin Kemp, joué par Nicholas Hoult, emmène sa femme Allison (Zoey Deutsch), cette dernière ayant les yeux bandés, dans une chambre, décorée pour accueillir un nouveau né. La surprise de la future maman est totale. Le spectateur, de son côté, sait très bien que ce tableau parfait de la famille américaine va se craqueler, dévoiler ses failles au cours du film. Et il ne faudra pas attendre très longtemps pour découvrir la couleuvre cachée. Justin reçoit une convocation pour être juré lors du procès de James Sythe (Gabriel Basso), accusé de féminicide sur sa petite amie. Les preuves semblent ne laisser aucun doute sur la culpabilité de Sythe. Un petit détail, inconnu des avocats et autres membres des jurés, est tout de même à prendre en compte : Justin était dans le bar où James et sa fiancée se sont disputés ce soir là. Et il a eu un accident, une pluie battante et une mauvaise visibilité l'ayant conduit à percuter un cerf. Seulement, en devenant juré dans cette affaire et en écoutant les faits, il comprend que ce n'était pas un cerf qu'il a embouti avec sa voiture. Juré N°2 prend alors des allures de thriller dans lequel culpabilité, remord et dilemne moral vont se télescoper dans l'esprit du héros, qui ne sait plus quoi faire. Se dénoncer maintenant, alors que sa femme est enceinte ? Ce serait bien sûr la meilleure chose à faire. Mais devenir père en cellule n'est pas très joyeux. Justin choisit alors de venir en aide à James Sythe en tentant de faire changer d'avis, de semer le doute dans l'esprit des autres jurés et de l'avocat de la victime. Une solution de secours pour Justin, qui permet à Eastwood de développer une atmosphère sourde et pernicieuse, puisqu'en mettant en avant les détails destinés à mettre en évidence que Sythe est innocent, Justin se met lui-même en danger. Ce qui est très intéressant dans Juré N°2, c'est que le personnage de Justin assiste en fait à son propre procès mais par personne interprosée. Et c'est assez passionnant pour le public de se mettre aussi à la place des jurés et de voir comment il est difficile de distinguer le vrai du faux, de se montrer totalement impartial. Et la mise en scène d'Eastwood est assurément brillante, intuitive, tout en se montrant assez classique dans son ensemble. Mais c'est un classiscisme qui fait mouche et qui se prête bien au film de procès. Pour son chant du cygne annoncé (mais qui n'est plus d'actualité puisque Clint a annoncé vouloir réaliser un nouveau et dernier film !), Eastwood tire sa révérence avec un film réussi et qui brasse des thématiques qui l'ont toujours inspiré. Chapeau monsieur la Légende ! 


PRESENCE

PRESENCE
(Presence)

Réalisateur : Steven Soderbergh
Année : 2024
Scénariste : David Koepp
Pays : USA
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang, Eddy Maday, West Mulholland...


L'HISTOIRE Une famille emménage dans une nouvelle maison, où une mystérieuse présence hante les lieux...

MON AVIS : Depuis le succès de Sexe, Mensonges et Vidéo en 1989, Steven Soderbergh n'a cessé d'étonner son public, à travers une mise en scène ciselée et parfois expérimentale, le réalisateur aimant innover et tenter de nouvelles approches. Celui qui nous a offert des films tels L'Anglais (1999), Erin Brockovich (2000), Traffic (2000), la saga Ocean's Eleven (2001 / 2004 / 2007), Contagion (2011) ou bien encore Paranoïa (2018) n'a jamais versé dans le cinéma de genre, si on excepte son film de science-fiction Solaris en 2002. Il vient d'y plonger avec Presence, authentique film de fantôme qui se montre très original dans sa mise en oeuvre. Ce projet est né de deux réflections de la part du réalisateur. Ayant acheté une nouvelle maison avec sa femme, il a appris qu'un crime s'était déroulé dans cette demeure et que sa femme de ménage pensait avoir vu une forme spectrale passée devant elle. Il s'est alors demandé s'il était possible qu'une présence habite sa maison ? Second élement, Soderbergh a toujours voulu faire un film en caméra subjective mais pour lui, c'était mission impossible du point de vu du ressenti du spectateur, qui attendrait forcément qu'il y ait un contre-champ à un moment donné. Il a enfin réussi à contourner ce dilemne avec Presence, puisque tout le film est en caméra subjective et que la caméra incarne... le fantôme ! Plus besoin de contre-champ puisqu'un fantôme est immatériel, invisible et que la caméra n'aurait donc rien à montrer si elle se mettait en contre-champ d'un acteur. Une astuce étonnement bien pensée, qui donne à Presence un cachet des plus singuliers et une approche totalement inédite dans le genre codifié du film de fantôme et de maison hantée. Encore plus intéressant dans cette mise en scène atypique, le fait que c'est donc le réalisateur lui-même qui devient le fantôme de son film, faisant évoluer sa caméra - et donc lui-même - à travers les pièces de la maison, tournant autour de son casting, s'en éloignant, s'en rapprochant, l'observant, l'écoutant, et ce, comme il l'entend, comme le ferait une présence fantomatique. Une présence qui va s'affirmer suite à l'emménagement d'une nouvelle famille, ce qui permettra à Soderbergh de traiterle thème du dysfonctionnement familial. La présence sera le simple témoin de la fracture qui règne au sein de cette famille. Un père, une mère, un garçon, une fille. Quatre personnes qui semblent étrangères l'une à l'autre. Le mari et la femme semblent ne plus être en adéquation, ce qui est souligné par leur placement dans le cadre, toujours éloignés ou à distance dans le décor. La mère préfère son fils, le père préfère sa fille, ce qui est un autre élement qui provoque un fossé entre les deux adultes. La fille a perdu deux de ses meilleures amies suite à une overdose apparemment et reste prostrée dans sa chambre, ne sachant pas comment reprendre sa vie en main. La venue de Ryan, meilleur camarade de son frère, pourrait améliorer les choses puisque le jeune homme semble craquer sur Chloé et réciproquement. Malheureusement, quelques indices disséminés deci, dela nous font vite comprendre qu'il n'en sera rien, le comportement de Ryan n'étant pas toujours très sain, ce que comprend également la présence, qui, avec ses faibles moyens, tentera d'avertir la jeune fille. Le fantastique est ici feutré, guère démonstratif. Il s'offre à nous par petites touches (le fantôme déplace des livres, fait tomber une étagère...) ce qui n'empêche pas la tension de monter peu à peu jusqu'au climax final. Pas de jumpscares ni d'effets choc dans Presence. Soderbergh se sert du fantastique pour destructurer le cocon familial, déjà bien fragilisé. Chaque tentative de recoller les morceaux, que se soit du fait du père ou de la mère, n'aboutit généralement à rien, si ce n'est d'amplifier encore le malaise et le mal-être des protagonistes. Les amateurs de film contemplatif, voire poétique, apprécieront cette proposition, ceux qui sont venus voir un film de fantôme qui fait peur passeront leur chemin, ce n'est pas du tout le but du réalisateur. Au-delà de l'aspect purement technique et ô combien réussi de la mise en scène, Presence questionne notre rapport à l'ésotérisme, à nos croyances. Le surnaturel est-il crédible, y croyez-vous ? Venant de la part d'un metteur en scène athée mais dont la mère est profondément religieuse, il est intéressant de se plonger dans le film pour se poser des questions sur le sujet. Quant à savoir qui est la présence dans le film, cela restera à l'interprétation de chacun, Soderbergh ne donnant aucune explication ou information sur ce sujet. Serait-ce l'âme de Nadia, la meilleure amie défunte de Chloé ? Mais dans ce cas, pourquoi serait-elle rattachée à cette maison en particulier ? Je rappelle que la présence se trouve dans la maison avant que la nouvelle famille n'y pénètre. Serait-ce une victime d'un terrible événement qui aurait eu lieu dans la maison auparavant ? Le père le rappelle à sa famille, la loueuse est dans l'obligation de leur dire se genre de choses et elle ne l'a pas fait, ce qui semble écarter cette option. Lors des dernières images, l'apparition qui a lieu dans le miroir nous laisse perplexe mais trouve peut-être écho dans ce qu'a énoncée la médium venue dans la maison pour aider la famille : parfois, les fantômes ne savent pas ce qu'ils font là, pourquoi ils sont ici et pour eux, le présent et le passé peuvent s'entremêler dans le même espace temps, comme dans une sorte d'espace multivers. Je vous laisse voir le film et penser à cette phrase, qui peut apporter une tentaive d'explication. Innovant, anti-académique, contemplatif, traitant aussi du deuil, uniquement composé de plans-séquences entrecoupés d'un carton noir (de durée inégale) et présenté en caméra subjective, Presence est une proposition parfois déconcertante mais toujours intrigante, qui chamboule les codes et tente une nouvelle approche sans vouloir copier ce qui a déjà été fait aupravant. En ça, le film mérite votre attention et il se rangera aisément à côté de A Ghost Story

* Disponible en DVD et BR chez BLAQ OUT

    

ROCKY BALBOA

 

ROCKY BALBOA
(Rocky Balboa)

Réalisateur : Sylvester Stallone
Année : 2006
Scénariste : Sylvester Stallone
Pays : USA
Genre : Drame, action
Interdiction : /
Avec : Sylvester Stallone, Antonio Tarver, Burt Young, Tony Burton, Geraldine Hughes...


L'HISTOIRE Le champion du monde de boxe en titre, Mason Dixon, alias « The Line », est impopulaire. La presse et le public l'accusent de ne choisir que des adversaires faciles et de ne jamais avoir eu à se battre au maximum de ses capacités. Une chaîne de télévision diffuse alors une vidéo en images de synthèse le montrant dans un combat fictif contre Rocky Balboa. Le but de cette manœuvre est de démontrer que Dixon serait mis au tapis par l'ancien champion emblématique de Philadelphie. L.C. Luco, le manager de Dixon, décide alors d'organiser un match d'exhibition pour faire remonter sa cote de popularité. Après quelques réticences, Rocky accepte le combat, pour se sentir revivre sur le ring et prouver à tous qu'il n'est pas fini...

MON AVIS : Créé en 1976 par Sylvester Stallone, le personnage de Rocky Balboa est rapidement devenu une icône incontournable des USA, représenant phare du fameux rêve américain qui permet à n'importe quelle personne vivant aux Etats-Unis d'avoir des opportunités d'évoluer dans la société en ayant les mêmes chances que les personnes les plus favorisées. L'aura de Rocky n'a jamais faiblit et ce, tout au long de l'évolution du personnage à travers les nombreux films qui le mettent en scène. Quatre suites à Rocky ont vu le jour, en 1979, 1982, 1985 et 1990. C'est ensuite en 2006 que Sylvester Stallone décide de reprendre les gants et d'offrir un chant du cygne à son personnage culte. Seize ans se sont donc écoulées entre Rocky 5 et Rocky Balboa. Le scénario, écrit par Stallone, tient parfaitement la route : Rocky s'est retiré de la boxe, sa femme Adrian est décédée suite à un cancer, son fils Robert s'est éloigné de lui car il ne souhaite pas être dans l'ombre du "célèbre Rocky". A chaque anniversaire d'Adrian, Rocky, accompagné de Paulie, fait la tournée des endroits emblématiques qui lui rappelle les moments clés qu'il a vécu avec elle. Ces séquences se montrent particulièrement efficaces sur le public fan de la saga, la nostalgie fonctionnant à plein régime. Ce sixième chapitre est dans la droite lignée du premier film de 1976 : peu d'action, un seul bombat de boxe à la fin. La priorité est l'étude des personnages, la mise en avant de leur état d'esprit. Rocky est torturé par la mort de sa femme et se sent inutile, cherchant à renouer des liens avec son fils. Son unique moyen pour retrouver de sa superbe est donc de remonter sur le ring, pour affronter Mason Dixon, actuel champion du monde de boxe mais qui ne rencontre qu'hostilités auprès des amateurs du noble art. Ce dernier est interprété par un véritable boxeur, Antonio Tarver. A l'image du premier Rocky, qui voyait Appolo Creed choisir un boxeur inconnu pour se mettre en valeur, Mason Dixon choisit Rocky Balboa pour réhausser sa côté de popularité. La différence d'âge et de condition physique pourront sembler inappropriées, inégales. Mais le rêve américain est toujours le fer de lance de la saga et on assiste donc à l'abnégation de Rocky, qui reprend l'entraînement avec le fidèle Duke (toujours interprété par Tony Burton) pour se prouver avant tout à lui-même qu'il est toujours dans la course. Des personnages secondaires vont graviter autour de lui, comme la serveuse Marie et son fils Steps entre autres. La relation compliquée avec son fils Robert sera bien mise en avant également. La musique qui illustre les images du film est quasiment une compilation des meilleurs titres de la saga, ce qui amplifie encore l'aspect nostalgie ressentit par le spectateur. Le combat final est parfaitement chorégraphié et renvoie à celui du premier film, avec un Rocky combatif malgré le poids des années et qui ne lâche rien. Rocky Balboa est un très bon chapitre à la saga Rocky et pour ce qui était logiquement la dernière apparition du personnage, on peut dire que Sylvester Stallone, alors âgé de 60 ans lors du tournage, a parfaitement remplit sa mission et nous laisse sur une très bonne impression. L'ultime séquence, nous montrant des tas de gens monter les célèbres marches du Philadelphia Museum of Art et sauter, boxer comme Rocky, témoigne de l'impact culturel de ce héros de l'Amérique.