Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mardi 30 mars 2021

POSSESSOR

 

POSSESSOR
(Possessor)

Réalisateur : Brandon Cronenberg
Année : 2020
Scénariste : Brandon Cronenberg
Pays : Canada, Angleterre
Genre : Science-fiction, Horreur, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec Andrea Riseborough, Christopher Abbott, Jennifer Jason Leigh, Daniel Park...

L'HISTOIRE Tasya Vos travaille au sein d’une organisation secrète qui utilise une technologie neurologique de pointe à des fins criminelles : habiter le corps d’une personne dans le but de la pousser à tuer aux profits de clients très riches. Tout se complique pour Tasya lorsqu’elle se retrouve dans le corps d’un homme dont l’appétit pour le meurtre et la violence dépasse de très loin le sien… Au point de la déposséder de sa propre identité ?

MON AVIS : Tel père, tel fils. C'est l'adage bien connu, qu'on pourrait appliqué au cas Cronenberg. A ma droite, David, le père, qu'on ne présente plus tant sa filmographie est parsemée de purs classiques qui ont façonné une partie du cinéma fantastique et horrifique, à travers sa recherche sur la chair elle-même, sa dégradation, sa mutation. A ma gauche, Brandon. Le fils. Deux films seulement à son actif : Antiviral en 2012 et Possessor en 2020. Si le cinéma de Brandon Cronenberg ne ressemble pas totalement à celui de son père, et c'est tant mieux, on ne peut nier une certaine corrélation entre les deux hommes, qui signent des œuvres complexes, bien éloignées des standards du cinéma d'horreur de divertissement. Organiques, recherchés, cliniques, les films de la famille Cronenberg n'égayeront pas vos soirées pop-corn du samedi soir. Trop glauques, trop malsains. Antiviral avait déjà prouvé que Brandon Cronenberg était méticuleux dans sa mise en scène, et qu'il n'était pas du genre à céder à l'entertainment, avec cette histoire de vente de virus ayant contaminés des célébrités et que le personnage principal s'auto-injecte pour en vendre sous le manteau. Âpre, glacial, presque expérimental, Antiviral avait désarçonné le public venu chercher de simples frissons. Il en sera assurément de même avec Possessor, qui joue dans la même cour et ne cherche jamais à contenter le plus grand nombre, à rassembler un public diversifié autour d'un spectacle facile d'accès. Tout ce que n'est pas Possessor. Exigeant, toujours aussi froid, n'ayant aucun personnage auquel on va s'identifier ou prendre en empathie en son sein, le second film de Brandon Cronenberg ne plaira pas à tout le monde, c'est le moins que l'on puisse dire. Sur la base d'une histoire science-fictionnelle, dans laquelle une organisation loue ses services pour assassiner des personnalités importantes grâce à un concept novateur, à savoir prendre le contrôle mental et physique d'une personne par un de leur employé à l'aide de puce implantée dans le cerveau de l'hôte, et le faire agir en toute impunité, sans risquer de se faire démasquer par la police ou autres, le réalisateur nous plonge dans une étude psychologique dans laquelle les personnalités s'imbriquent, interfèrent, se dissocient, créant des lésions autant chez l'hôte que chez le parasite. Ce parasite, c'est Tasya Vos (Andrea Riseborough), une mère de famille à la vie de couple compliquée, n'étant pas souvent à la maison, ne s'occupant pas assez de son fils ou de son mari. Son travail consiste à s'introduire dans le corps d'un hôte et de le faire agir en fonction des missions et des contrats finalisés par l'organisation qui l'emploie. Un peu comme dans The Cell, avec qui Possessor entretient quelques points communs, Tasya est allongée et à la tête recouverte d'un casque étrange, lui permettant de s'associer avec l'hôte désigné. Ce dernier, peu à peu, n'est plus maître de son mental ni de son physique et obéit aveuglément à la volonté de Tasya. Pour réintégrer son propre corps, pour être "ramener en elle", Tasya doit éliminer l'hôte, par un suicide. La scène d'introduction, faisant déjà preuve d'une violence généreuse qui ne quittera pas le film, nous fait faire connaissance avec ce procédé très high-tech. Le décor de la salle de transfert est épuré, froid, blanc, très clinique. Pas de décor tape-à-l’œil ou de laboratoire Frankenstenien moderne. La sobriété était déjà de mise dans Antiviral, elle l'est encore plus dans Possessor. Le rythme du film est également très posé, contemplatif, et il ne s'accorde que très peu de moment plus énergique. Bien sûr, le film n'aurait pas lieu d'exister si cette belle machine ne venait à s'enrayer. Quand un nouvel hôte réussi à reprendre le contrôle, à passer au-dessus de la volonté de son parasite, le film devient plus complexe, plus prenant, plus violent également, traitant de la perte d'identité, voire même de la perte de son humanité. Tasya manque de repère, le flou de sa propre existence est remis en question lorsqu'elle incorpore un hôte et vit une autre vie. Cette dualité entre elle et son hôte est parfaitement retranscrite à l'écran par les nombreux procédés et travaux remarquables sur l'image que Brandon Cronenberg et Karim Hussain ont apporté au film, ainsi que par la bande-sonore, très travaillée et qui nous immerge dans cet univers atypique, déconcertant et surtout très nihiliste. Possessor ne respire jamais la joie de vivre, c'est certain. Ce thriller mêlant S-F, horreur et drame demandera un certain investissement de la part du spectateur, qui devra faire l'effort de rentrer dans le film et de ne pas s'en détacher. Une mission pas si facile que ça pour ce film pointilleux et difficile, qui porte assurément la marque de son auteur et qui possède une imagerie assez marquante lors de certaines séquences. Encore un film atypique de la part de Brandon Cronenberg, décidément un réalisateur attachant et qui a des choses à proposer. Grand Prix au festival de Gerardmer 2021.

     

L'ATTAQUE DES TITANS SAISON 1

 

L'ATTAQUE DES TITANS SAISON 1
(Shingeki no kyojin)

Réalisateur Tetsurô Araki et divers
Année : 2013
Scénariste Hajime Isayama, Yasuko Kobayashi et divers
Pays : Japon
Genre : Animation, Science-fiction, Action
Interdiction : -12 ans
Avec : /

L'HISTOIRE Dans un monde ravagé par des Titans mangeurs d'homme depuis plus d'un siècle, les rares survivants de l'Humanité n'ont d'autre choix pour survivre que de se barricader dans des cités-forteresses. Le jeune Eren, témoin de la mort de sa mère dévorée par un Titan, n'a qu'un objectif : entrer dans le corps d'élite chargé de découvrir l'origine des Titans et les annihiler jusqu'au dernier. Avec sa sœur adoptive Mikasa et son ami Armin, Eren va accéder à la formation du combat tri-dimensionnel, espérant pouvoir intégrer la brigade d'exploration pour mener à bien son unique objectif...

MON AVIS : Sur les conseils avisés de mon fils, totalement conquit par cette série d'animation adaptée d'un célèbre manga de Hajime Isayama, vendu à plus de 100 millions d'exemplaires de par le monde, je me suis donc lancé dans la vision de la première saison de L'Attaque des Titans, aussi connu sous les acronymes de AOT (Attack on Titan) ou SNK pour le titre japonais (Shingeki no Kyojin). 25 épisodes d'une durée de 24 minutes et des poussières m'attendaient donc. Ça faisait un bon moment, voire même un très long moment, qui peut se compter en année je pense, que je n'avais pas regardé de film d'animation ou de série d'animation. Allais-je adhérer à L'Attaque des Titans et ressentir l'engouement de mon fils, qui ne cessait de me balancer des phrases du style "whouah, l'épisode que j'ai regardé est juste dément" ou des "whouah, c'était incroyable !!" On dit que la vérité sort de la bouche des enfants et même s'il a 17 ans, mon fils est bien un enfant. Et vous savez quoi ? Bah il avait raison. Sur toute la ligne. L'Attaque des Titans et sa première saison, c'est juste un truc incroyable ! On pourrait comparer l'histoire à celle de Starship Troopers en fait, les arachnides faisant régner la terreur sur le monde étant ici remplacées par des Titans, êtres asexués de tailles diverses, pouvant mesurer entre 3m et 15m de haut, et qui n'ont d'autre but dans la vie que de dévorer les vivants, agissant tels des zombies que rien ne semble pouvoir arrêter. Un groupe d'amis, Eren, sa sœur adoptive Mikasa et leur ami Armin, vont n'avoir d'autre choix que de s'engager dans l'armée suite à une attaque de Titans dans leur village, dirigée par un Titan haut de plus de 50m, surnommé le Titan Colossal. Entraînement au combat tri-dimensionnel, apprentissage de la vie en groupe, rivalité et amitié vont s'entremêler avec des phases de combats dantesques, superbement mises en scène par les talentueux dessinateurs qui parviennent à donner une réelle énergie, une réelle fluidité et impression de vitesse aux actions des divers personnages. Des personnages qu'on apprend à aimer, qui deviennent nos amis au fil des épisodes, certains se démarquant bien sûr plus que d'autres. Le trio de héros, Eren, Mikasa et Armin, est magnifiquement développé, que ce soit au niveau de leur psychologie, de leur réaction, de leur comportement. On vie l'aventure avec eux, on craint pour leur vie, on ne veut pas les voir prendre de mauvaises décisions, bref, un ressent une totale empathie à leur égard, et c'est bien là la grande force de cette série d'animation. En cours de route, de nouveaux personnages viendront se greffer à l'histoire et certains deviendront incontournables, comme le caporal-chef Livaï (aussi appelé Rivaille ou Levi en fonction des pays), qu'on déteste au début de par son attitude hautaine mais qui va se révéler attachant au final. Les 25 épisodes nous présentent plusieurs arcs narratifs, allant de La chute de Shiganshina (2 épisodes), Le réveil de l'humanité (2 épisodes), La lutte pour le district Trost (9 épisodes), Depuis l'autre jour (1 épisode), La veille de la contre-attaque (3 épisodes), La 57e expédition extra-muros (6 épisodes) pour se conclure avec Attaque surprise au district de Stohess (3 épisodes). Des arcs narratifs qui se suivent, ponctués de flashback explicatifs, qui permettent de ne jamais s'ennuyer. On a même, comme dans Starship Troopers avec ses flashs infos, de petits dessins apparaissant à chaque épisode et décryptant les éléments essentiels de la série, comme les trois murs protégeant les zone de la région, le système de combat tri-dimensionnelle et j'en passe. Les rebondissements sont très nombreux, et certains nous laissent pantois devant notre écran, avec ces Titans déviants par exemple qui sortent de l'ordinaire et pour cause, je vous laisse la surprise bien sûr. Les images sont également accompagnées par une excellente bande sonore, qui procurent émotion et énergie. Le seul bémol que je ferais, c'est au niveau des voix japonaises, toutes très bonnes évidemment, mais certaines ont un aspect criard qui peut soûler un peu à la longue. On ne peut pas dire que les voix ne sont pas expressives en tout cas ! Bref, si vous voulez vivre des aventures extraordinaires avec Eren, Armin et Mikasa (mon personnage préféré), n'hésitez pas à vous plonger dans l'univers de L'Attaque des Titans, ça vaut très largement le détour ! Il est fort mon fils...

 

lundi 29 mars 2021

HALLOWEEN (2018)

 

HALLOWEEN (2018)
(Halloween)

Réalisateur David Gordon Green
Année : 2018
Scénariste Jeff Fradley, Danny McBride, David Gordon Green
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, James Jude Courtney, Haluk Bilginer...

L'HISTOIRE : 40 ans après les tragiques événements s'étant déroulés à Haddonfield, lors de la nuit d'Halloween, Laurie Strode, unique survivante, vit recluse dans sa maison ultra-sécurisée, encore traumatisée par sa lutte avec Michael Myers. Ce dernier va être transféré dans un nouveau centre, une information qui ravive la peur de Laurie, qui craint pour la vie de sa fille Karen et de sa petite fille Allyson, une adolescente qui aimerait voir plus souvent sa grand-mère, et qui reproche à sa mère de la mettre à l'écart de la famille à cause de ses névroses. Lorsque le car servant au transfert des patients et de Michael Myers à un accident, le tueur mutique s'échappe et va tenter de retrouver celle qui lui a échappé il y a des années, semant la mort sur son passage...

MON AVIS : Tiens, une suite au film culte de John Carpenter. Mais il n'y en avait pas déjà eu, des suites ? Même qu'on apprenait que Laurie Strode était la sœur cachée de Michael Myers ! Eh bien oubliez tout ça, zappez toutes les séquelles qui ont existé, zappez Halloween 2, Halloween 4, Halloween 5, Halloween 6, Halloween 20 ans après et Halloween Resurrection, ainsi que les deux Halloween de Rob Zombie, qui étaient de toute façon déjà à part dans la saga, et bienvenu dans ce Halloween 2018, qui veut remettre les pendules à l'heure et s'affirme comme étant la vraie suite du film de 1978, rien que ça ! Le fait qui voudrait que Laurie soit la sœur de Myers est expédié en deux temps trois mouvements, avec un dialogue entre deux personnages qui nous explique que ça a été inventé de toute pièce, et hop, le tour est joué. La séquence générique, avec sa citrouille écrasée qui reprend forme pendant que les noms défilent à l'écran, telle Christine se reconstruisant face aux yeux de son propriétaire, nous fait comprendre que ce nouvel Halloween est bel et bien là pour relancer la franchise avec brio. Production Blumhouse, qui veut re-dynamiser le cinéma horrifique, Halloween 2018 voit un certain David Gordon Green se retrouver aux commandes et on peut dire que le réalisateur a pas mal réussi le pari qui lui était offert, avec quelques bémols tout de même. Concernant la star du film, à savoir Michael Myers bien sûr, point de déception ici. Monolithique, mutique, impassible, et surtout déterminé dans sa quête destructrice, il est bien mis en avant, traité avec respect, porte toujours son masque instantanément identifiable même si il a été légèrement modernisé, et se livre à quelques meurtres des plus sympathiques, souvent au couteau traditionnel mais aussi avec un marteau ou avec ses mains. Le niveau de violence graphique n'est pas très élevée mais on reste dans le domaine du réjouissant. Jamie Lee Curtis reprend à nouveau son rôle fétiche, avec quarante années de plus au compteur. La psychologie du personnage est certainement le point le plus intéressant du film et l'actrice peut se laisser aller à exprimer diverses émotions, jusqu'au grand final qu'elle aussi, attendait tant. La mise en scène de David Gordon Green fait le job, aligne les clins d'oeil en reproduisant même des plans du film de 1978, parfois en les inversant (cette fois, c'est Laurie qui regarde Allyson dans sa salle de classe, au même endroit ou elle apercevait Michael Myers la regarder 40 ans plus tôt...), s'amuse à faire porter les trois masques du mal-aimé Halloween 3 à un groupe d'enfants fêtant Halloween, et se montre nerveuse quand il le faut, parvenant à créer un semblant de suspense sans toutefois réussir à faire réellement frissonner le spectateur. Les éléments du slasher movie et de la mythologie inventée par John Carpenter et Debra Hill sont respectés et en terme d'efficacité, c'est plus que correct. Bref, ce cru 2018 d'une des plus célèbres sagas du cinéma d'horreur est un bon cru. Mais pas un millésime. La faute à des personnages inconsistants, qui ne servent qu'à être de la chair à canon pour Michael Myers. Certes, on est dans un slasher, donc la psychologie des personnages secondaires n'est pas la priorité de ce genre très prisé des fans me direz-vous. Ce n'est pas faux. Toutefois, on a souvent l'impression que lesdits personnages secondaires ne servent vraiment pas à grand chose, à l'image des deux reporters du début, passionnés par l'histoire de Laurie Strode et de Michael Myers mais qui disparaîtront assez rapidement et ce, de manière violente évidemment. Les ados du film ne sont pas mieux, même Allyson (Andi Matichak), petite fille de Laurie, n'est pas très intéressante au final. Si l'enfance de la fille de Laurie, Karen (Judy Greer), se montre mieux traitée, avec une formation digne de celle qu'a enseigné Sarah Connor à son fils dans une autre saga culte du cinéma, j'ai trouvé que les confrontations entre mère / fille / petite fille ne sonnent pas toujours juste et sont un peu forcées au niveau du jeu d'acteurs. De petits bémols donc pour ma part, qui n'empêche pas Halloween 2018 de m'avoir laissé sur une bonne impression générale, malgré un manque d'âme flagrant, et qui laisse augurer de belles choses pour les deux films à venir prochainement, Halloween Kills et Halloween Ends


dimanche 28 mars 2021

L'INVASION DES FEMMES ABEILLES

 

L'INVASION DES FEMMES ABEILLES
(Invasion of the Bee Girls)

Réalisateur Denis Sanders
Année : 1973
Scénariste : Nicholas Meyer
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec Daniele Arturi, Irene Baruffetti, Elisa Carrera Fumagalli, Chiara Pavoni...

L'HISTOIRE : Plusieurs cadavres d'hommes sont retrouvés dans une petite ville de Californie. Il semblerait que les causes de la mort soient d'origines naturelles, provoquées par un épuisement total durant un acte sexuel. Deux scientifiques du laboratoire Brandt, qui utilise de la radioactivité pour certaines expériences, étant au nombre des victimes, l'agent fédéral Neil Agar est dépêché sur les lieux pour assister le shérif Jim Peters dans son enquête. D'autres hommes sont retrouvés mort d'épuisement et l'enquête piétine...

MON AVIS : Réalisateur peu prolifique, à qui on doit néanmoins un Shock Treatment plutôt réussi en 1964, Denis Sanders est principalement connu pour ce Invasion of the Bee Girls mis en scène en 1973, sur un scénario de Nicholas Meyer, futur réalisateur du brillant C'était Demain en 1979. Meyer s'est-il inspiré de The Wasp Woman de Roger Corman (1959) pour rédiger son histoire totalement farfelue de femmes abeilles ? Possible. En tout cas, il n'a pas lésiné à plonger pieds et mains liés dans l'aspect quasi parodique et extravagant pour son scénario à base de femmes fatales génétiquement modifiées qui séduisent tous les hommes du coin et les épuisent sexuellement, jusqu'à entraîner leur mort ! Question réalisme et crédibilité, pas de garde-fou non plus, on balance l'argument de la radioactivité et le tour est joué. Même si c'est un peu plus technique que ça en fait, comme on le verra lors de la scène incroyable de métamorphose d'une plantureuse jeune femme en mutante butineuse. Dissimulée dans une pièce secrète du laboratoire, la salle de mutation est dirigée par la reine (la brune Anitra Ford) et ses ouvrières (Mary SweeneyAmanda JefferiesSharon MadiganRene Bond et Kathy Hilton), qui enduisent entièrement d'une curieuse substance la victime placée dans une cage de verre, substance qui se verra recouverte par des milliers d'abeilles puis soumise à des radiations. Une fois délivrée de ce drôle de cocon, la victime est devenue une femme abeille, dont la particularité est d'avoir de grands yeux noirs qui font flipper, ce qui explique les lunettes noires qu'elles portent en permanence pour passer inaperçues. Très concrètement, je soupçonne le scénariste et le réalisateur d'avoir profité de l'histoire pour pouvoir déshabiller le casting féminin car les actrices, toutes fort bien pourvues par la nature au niveau du bustier, se retrouvent bien souvent dans le plus simple appareil. Je me suis même demandé à un moment si Nicholas Meyer n'était pas le fils de Russ Meyer, c'est pour dire. L'aspect érotique dans Invasion of the Bee Girls est donc souvent mis en avant et c'est tant mieux aurais-je envie de dire car ça permet au public de ne pas trop s'assoupir. Car avouons sans fard que ce n'est pas l'enquête policière qui va nous tenir éveillée, ni le jeu de l'acteur William Smith, qui interprète l'agent Agar. Ce dernier est tout simplement au abonné absent, promenant sa silhouette et son regard hagard (facile celle là, j'avoue...) sans qu'on le sente très concerné par tout ça. Qui plus est, pour un agent fédéral, il est plutôt long à la détente, même Derrick aurait déjà résolu l'affaire depuis belle lurette. Entre les attaques des femmes abeilles, dont la mort des victimes est indiquée au spectateur par un gros bruit de bourdonnement, des fois qu'on n'aurait pas compris le titre du film, on assiste donc aux investigations du shérif, de l'agent fédéral, lui-même aidé par une scientifique blonde à la forte poitrine (Victoria Vetri) qui n'est pas plus vive pour démêler l'affaire alors qu'elle bosse dans le laboratoire ! Le film possède pas mal d'humour, ce qui fait qu'on s'y amuse assez souvent, comme lorsque le shérif préconise aux habitants un "couvre-feu sexuel", ce qui provoque la colère des rednecks du coin ! Impayable. On trouve même une petite touche glauque dans ce pur film d'exploitation, avec une tentative de viol de la blonde à forte poitrine précitée par des ouvriers salaces. Avec ce mélange de science-fiction et d'érotisme, L'Invasion des Femmes Abeilles s'avère plutôt sympathique, et pourrait être classé dans les films à revendications féministes puisque les hommes sont présentés comme des machos qui trompent leur femmes avec tout ce qui bouge, les femmes abeilles venant leur rappeler que ce n'est pas bien du tout et les faisant donc facilement tomber dans leur piège mortel. Malgré quelques lenteurs, le film s'avère divertissant et même s'il flirte avec la catégorie nanar la plupart du temps, le fait qu'il ne se prenne pas la tête et s'autorise à flirter avec le ridicule parfois lui donne une touche agréable au final, ce qui se caractérise d'ailleurs par l'ultime séquence, qui utilise la célèbre musique de Strauss Ainsi parlait Zarathustra qui vient illustrer des images d'abeilles butinant des fleurs. Comme si les femmes abeilles n'avaient pas dit leur dernier mot...

* Disponible en DVD chez -> BACH FILMS <- 


jeudi 25 mars 2021

BLUE SUNSET

 

BLUE SUNSET
(Blue Sunset)

Réalisateur Domiziano Christopharo
Année : 2021
Scénariste Andrea Cavaletto, Domiziano Cristopharo
Pays : Italie
Genre : Science-Fiction, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec Daniele Arturi, Irene Baruffetti, Elisa Carrera Fumagalli, Chiara Pavoni...

L'HISTOIRE : Silver 02 est un geek et un programmateur de génie qui travaille pour la Nova, une corporation qui désire cacher des programmes de contrôle de l'esprit dans des jeux vidéos. Silver 02 est approché par un duo de hackers qui tentent de lui faire prendre conscience des dangers que représente le projet de Nova et de le rallier à eux. Sous l'emprise de drogues hallucinogènes, l'esprit de Silver 02 a de plus en plus de mal à distinguer la réalité du virtuel...

MON AVIS : Après s'être fait un nom dans le domaine du cinéma underground extrême, Domiziano Christopharo poursuit sa carrière comme bon lui semble, et réalise, sans contrainte autre que l'argent, les films qu'il désire faire ou participe à des projets d'autres réalisateurs, en tournant des sketchs pour des anthologies horrifiques par exemple. Très influencé par le cinéma d'horreur 80's, il renoue régulièrement avec cette imagerie d'antan, avec ces ambiances particulières, comme dans House of Flesh Mannequins, The House Guest ou Nightmare Symphony par exemple. Personnellement, je trouve que c'est quand il retrouve cette tradition 80's qu'il se montre le plus intéressant et le plus passionnant, parvenant à transcender les sujets abordés avec de faibles moyens et à se montrer franchement très imaginatif. De l'imagination, il en a encore à revendre avec son film Blue Sunset, qui, cette fois, bifurque dans la science-fiction et plus particulièrement le cyberpunk. Avec un budget qui doit représenter 1/1000000000ème du film Matrix, Domiziano Christopharo réussi à nous proposer un film de S-F indépendant qui m'a vraiment surpris, surtout qu'il a été réalisé en pleine période du Covid-19, et donc dans des conditions de tournage peu aisées, les réunions de plusieurs personnes étant proscrites. D'où l'idée de se focaliser sur un personnage principal, le programmateur Silver 02, interprété par Daniele Arturi, qui se verra d'ailleurs attribuer trois autres rôles dans le film, ceux de Silver 03, de Silver 04 et d'Everett Wescott. Avec sa coupe de cheveux et ses lunettes fluo de geek, Silver 02 vit dans un modeste appartement (qui n'est autre que celui du réalisateur dans la vraie vie) et comme la majorité des geeks (cliché ?), il vit seul, s'adonnant au plaisir de la chair via un casque de réalité virtuelle et un sex-toy en forme de vagin, qui s'illumine de jolie façon. Dans ce monde électronique, il retrouve Wasp (Elisa Carrera Fumagalli), sa petite amie virtuelle avec qui il entretient donc des relations sexuelles. Mais il est vite rappeler à l'ordre par Mia (Irene Baruffetti), sa supérieure chez Nova, qui lui remémore qu'il a du pain sur la planche en ce qui concerne le projet diabolique de la firme, à savoir développer un programme de contrôle de l'esprit humain. de manière ingénieuse, Christopharo utilise tout ce qu'il a sous la main et parvient à créer un monde virtuel qui s'interconnecte avec le monde réel, via des images informatique et des effets-spéciaux visuels de très bonne tenue. Franchement, c'est bel et bien au niveau de l'inventivité dont fait preuve le réalisateur que Blue Sunset impressionne. Si l'histoire est parfois un peu confuse, l'imagination et la créativité des images proposées font qu'on a l'impression de voir un film onéreux tant le résultat est assez bluffant. L'apparition de Silver 03, une simple tête qui parle et qui va vouloir s'emparer de l'esprit et du corps de Silver 02, est assez étonnante tout comme l'incroyable reprogrammation de Silver 02, scène à nouveau pourvue d'images de synthèses de grande qualité, dans laquelle s'insère des effets à l'ancienne, avec une gros clin d'oeil à une séquence culte de Terminator, je vous laisse découvrir. Encore plus incroyable sera la séquence avec tous ces corps maintenus en l'air par un appareillage mécanique impressionnant, et on se demande comment Domiziano Christopharo a fait pour concevoir de telles effets. Code de programmation sur l'écran, mur d'une pièce qui devient un décor servant à l'action, intervenante qui sort de l'écran d'un ordinateur façon Videodrome, prélèvement d'un visage humain à la manière des Yeux sans Visage, duo d'hackers mystérieux, vision d'une ville à l'architecture futuriste superbement réalisée, et prise de drogue qui semble pervertir l'esprit de celui qui en absorbe, un peu comme dans le Blue Sunshine de Jeff Lieberman, ce que viendra confirmer le final à twist qui nous réserve une belle surprise, voici les ingrédients de ce Blue Sunset intrigant qui prouve, encore une fois, que les talents de metteur en scène de Domiziano Christopharo existent vraiment. On dit que le manque d'argent transcende la créativité et le système-D, on en a encore une preuve ici. Franchement, vouloir faire du cyberpunk et de la S-F avec un budget plus que limité était périlleux. Le réalisateur romain s'en sort haut la main. Oui, ce n'est pas Matrix mais c'est diablement bien foutu quand même. J'oubliais de spécifier le travail sur l'ambiance sonore. Il faut absolument regarder Blue Sunset avec un casque sur les oreilles, pour pleinement profiter du travail sur les effets sonores, admirablement mixés ou séparés et qui permettent au film d'être encore meilleur. 67 minutes et des poussières de Do It Yourself qui fait plaisir à voir.


mardi 23 mars 2021

AU SERVICE DE SATAN (1972)

 

AU SERVICE DE SATAN
(Enter the Devil)

Réalisateur Frank Q. Dobbs
Année : 1972
Scénariste Frank Q. Dobbs, David S. Cass Sr.
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, Action
Interdiction : /
Avec Joshua Bryant, Irene Kelly, David S. Cass Sr., John Martin, Wanda Wilson...

L'HISTOIRE : Dans le désert texan, de mystérieuses disparitions d'habitants locaux ou de touristes provoquent l'inquiétude du shérif, qui ne tient pas à ce que des faits divers viennent perturber les futures élections qui devrait le voir réélu. Il envoie donc son adjoint, Jase, parcourir le coin à la recherche d'indices ou des disparus. Jase fait halte au motel de son ami Glenn, qui tient un refuge pour chasseurs. Ce dernier gère son motel avec l'aide d'employés mexicains, dont la jolie Juanita. La découverte du cadavre calciné d'un disparu inquiète le shérif, surtout que le médecin lui indique que la victime porte des marques étranges de crucifixion et que l'accident de voiture n'est pas la cause de la mort. Une anthropologue est dépêchée sur les lieux et elle apprend à Glenn et Jase qu'une secte religieuse avait élu domicile dans le désert il y a plusieurs années. Se pourrait-il que d'autres personnes entretiennent le culte du mal dans les parages ?

MON AVIS : Encore une oeuvre méconnue exhumée par l'éditeur Bach Films, qui s'intéresse avec sa nouvelle collection Cult Horror Movies à toutes ces petites productions fauchées 70's dont on a quasiment oublié l'existence. Productions télévisuelles ou cinématographiques, c'est toujours avec un plaisir non dissimulé qu'on se lance dans la découverte de ces petits films sans prétention, qui se sont vus plongés dans un anonymat certain. Certes, on n'est jamais en présence de chefs-d'oeuvre ou de films importants pour le genre mais quelque soit leurs qualités, parfois réels, ils font parties de tout un pan du cinéma d'exploitation d'antan et méritent à ce titre d'être visionnés. Au Service de Satan, réalisé en 1972 par Frank Q. Dobbs (qui connaît dans la salle ?) porte mal son titre, que ce soit le français ou l'original, Enter the Devil. Car si la secte présentée dans ce film n'est guère composée de gentilles brebis, elle n'est en rien satanique, se voulant même l'opposée puisque nous avons en réalité affaire à un culte religieux chrétien ! Pauvre Diable, toujours accusé de tous les maux, même quand il n'a rien à voir dans les tragiques événements ! Bon, reconnaissons que les membres du culte n'auraient pas fait tâche dans une secte sataniste, vêtus de longues soutanes à capuche, portant torches et crucifix dans les mains et s'amusant à faire des sacrifices humains, reproduisant la mise à mort du Christ lui-même, en perforant pieds et mains des victimes et en les poignardant entre les côtes, à l'endroit même où le javelot d'un soldat romain pénétra dans le flanc droit du fils de Dieu. On s'amuse comme on peut dans le désert, faut les comprendre aussi, il n'y a pas beaucoup d'activités dans le coin ! D'ailleurs, la scène d'introduction est assez étonnante puisqu'elle nous montre un homme dans sa voiture parcourir la route désertique quand la lunette d'un fusil vient tirer une balle dans son pneu, l'obligeant à s'arrêter en catastrophe et à terminer la route à pied. Il sera pris en auto-stop et ce sera la fin pour lui, pris au piège par la secte et terminant sa vie dans d'atroces souffrances. Mais dîtes moi, désert, aridité, piège pour touristes et individus louches et meurtriers cachés parmi les rochers ? Ça ne vous évoque rien ? Moi ça m'a rappelé d'emblée La Colline à des Yeux, sauf que le film de Wes Craven n'existera qu'en 1977. Précurseur ce Frank Q. Dobbs ? Pourquoi pas ! Toujours est-il que son film n'est pas dépourvu de défauts, à commencer par un rythme assez nonchalant et pas très entraînant. On suit l'enquête de l'adjoint du shérif, Jase (David S. Cass Sr., qui a une bonne gueule), qui n'est pas très motivé et préfère s'envoyer la charmante Juanita (Wanda Wilson), une petite mexicaine qui travaille dans un motel, principalement occupé par des chasseurs. Ces derniers ne sont pas non plus des foudres de guerre, préférant faire des gueuletons et boire de la bière plutôt que d'aller chasser du gibier. Et draguer la copine de Juanita, Maria (Linda Rascoe), qui est un peu plus âgée. Y'en a même un qui va tenter de violer cette dernière mais les Mexicains veillent les uns sur les autres et la pauvre femme sera sauver. Par contre, notre chasseur pervers va être pris à partie par la secte, qui lui réserve un sort peu envieux à base de serpents à sonnette peu commodes. Les Mexicains auraient-ils des rapports avec le culte ? Mystère. Idem pour le gérant du motel, Glenn (Joshua Bryant), dont on ne sait pas s'il cache quelque chose ou pas sous son apparence de mec sympa. A me lire, vous pourriez penser qu'on à un suspense d'enfer (Ha! ha!) mais en fait, pas vraiment. L'histoire se suit mais la mise en scène est assez plate et on s'ennuie un petit peu, perdu dans une pseudo romance entre Glenn et l'anthropologue Leslie (Irene Kelly). Par contre, quand la secte est en action, avec musique angoissante et chœurs grégoriens au menu, c'est plutôt réussi, notamment toute la séquence se déroulant dans une vieille mine presque désaffectée. Là, l'atmosphère est travaillée, inquiétante et fait le job. La révélation finale n'en est pas vraiment une, je l'avais deviné et je pense que vous ferez de même. En tout cas, Au Service de Satan pourra aller trôner dans votre vidéothèque à côté de Course contre l'Enfer, l'excellent film de 1975 réalisé par Jack Starrett, qui joue dans la même cour. Même s'il n'atteint pas le niveau de ce dernier, loin de là, Au Service de Satan reste à découvrir et fera office de mise en bouche appétissante.

* Disponible en DVD (VF seulement) chez -> BACH FILMS <- 


lundi 22 mars 2021

AQUAMAN

 

AQUAMAN
(Aquaman)

Réalisateur James Wan
Année : 2018
Scénariste David Leslie Johnson-McGoldrick, Will Beall 
Pays : Etats-Unis, Australie
Genre : Fantastique, Action
Interdiction : /
Avec : Jason Momoa, Amber Heard, Willem Dafoe, Patrick Wilson, Nicole Kidman ...

L'HISTOIRE : Né d'un père humain et d'une mère habitant l'Atlantide, Arthur possède une force et des capacités prodigieuses, dont celle de pouvoir respirer sous l'eau. Élevé par son père sur Terre, n'ayant pas connu sa mère qui a été obligé de retourner dans le royaume de l'Atlantide d'où elle fût blâmée et pourchassée pour cette liaison avec un humain, Arthur ne sait pas que sous les eaux, son demi-frère, le roi Orm, a décidé de mener une guerre contre les terriens et tente de rallier tous les peuples des océans afin de livrer cette bataille. La promise d'Orm, Nera, vient trouver Arthur pour lui demander de la suivre en Atlantide afin de devenir le vrai roi du royaume et éviter cette guerre inutile. Mais pour se faire, Arthur devra retrouver le légendaire trident du roi Atlan...

MON AVIS : Découvert dans Justice League, il était évident que le personnage d'Aquaman, créé en 1941, allait avoir droit à son propre film, afin de nous faire découvrir ses origines et de nous le rendre encore plus sympathique. C'est donc chose faite en 2018, avec James Wan aux commandes, et toujours le charismatique Jason Momoa, ex- Khal Drogo de la série culte Game of Thrones. Le réalisateur surdoué de Saw, Dead Silence, Death Sentence, Insidious ou The Conjuring se voit donc offrir ce gros blockbuster comme terrain de jeu. Au sérieux et à la noirceur des précédents films DC, James Wan choisit l'option légèreté et divertissement amusant avec Aquaman, un film méga coloré, lumineux, et bien éloigné de l'univers de Batman par exemple. Aquaman se veut une véritable fête foraine, une attraction ultra festive, qui va en mettre plein la vue au public, avec de l'action et des explosions en pagaille, des combats sous et hors de l'eau, et la vision du monde quasi féerique de l'Atlantide, avec ses divers poissons de taille variée, dont certains servent de moyens de locomotion (requins ou hippocampes par exemple), et ses dangers également, avec une sublime séquence se déroulant dans les abysses, nous présentant des créatures horribles, quasiment lovecraftiennes, superbement réalisées. Evidemment, pour un film se déroulant la majorité du temps sous l'eau, et dans une cité fantastique, le recours aux effets numériques était obligatoire. Alors oui, c'est vrai qu'Aquaman peut ressembler à une gigantesque cinématique de jeu vidéo, les CGI étant de toutes les scènes, conçus avec plus ou moins de bonheur. Mais dans l'ensemble, c'est quand même assez joli, ça pique parfois un peu les yeux mais personnellement, j'ai plutôt été emballé par le travail visuel, même si tout ne s'intègre pas parfaitement à l'écran. Les aventures de Jason Momoa ne lésinent en tout cas pas sur le spectacle, qui va puiser dans la légende des chevaliers de la table ronde pour base scénaristique. Bah oui, le héros s'appelle quand même Arthur, il est le vrai héritier du trône et il doit s'emparer d'un trident légendaire dont il est dit que seule la bonne personne pourra saisir et déloger de son emplacement. Sur ce postulat, James Wan nous livre donc un film déjanté, un peu fourre-tout, parfois carrément bordélique même, souvent kitsch (mais c'est voulu), avec des morceaux de bravoure efficaces et un rythme dynamique qui ne faiblit jamais. Notre héros au corps tatoué et à la longue chevelure est bien différent du Aquaman de la bande-dessinée niveau look mais avouons que Jason Momoa est vraiment parfait dans ce rôle et que la tenue finale lui va comme un gant. Il en est de même pour la sublime Amber Heard et sa chevelure rougeoyante qui lui va à ravir, de même que sa tenue vert émeraude, qui fait d'elle la parfaite représentation live d'une sirène dont on aimerait tous entendre le chant. Le duo Amber / Jason fonctionne du tonnerre, se montre souvent drôle et se donne à 100% niveau scènes d'action. Ne se retenant jamais sur ses idées les plus folles, James Wan leur envoie même un ennemi qu'on croirait sortir d'un Tokusatsu avec Black Manta (Yahya Abdul-Mateen II) et son costume très méchant de X-Or / Power Rangers ! Le tout en appuyant sur la fibre écologique, la tendance du moment, puisque le roi Orm (Patrick Wilsonveut faire la guerre aux terriens car il en a marre de voir ces derniers polluer ses eaux ! C'est vrai quoi, le plastique dans la mer, faut arrêter une bonne fois pour toute ! On trouve même dans Aquaman des influences d'Indiana Jones ou d'Avatar ! James Wan est comme un gosse à qui on autorise toute les libertés et toutes les bêtises, sans risquer de se faire gronder, et il ne s'en prive pas, quitte à saturer une partie du public. Mais quand même, moi je dis que ça envoie du lourd ! Y'a Dolph Lundgren au casting les gars ! Un Kraken ! Amber Heard porte une robe-méduse ! Nicole Kidman porte presque une armure de Predator vers la fin ! Y'a des gardes, on croirait des Stormtroopers ! C'est de la surenchère non limitée mais on s'en fout ! La crédibilité ? On s'en fout. Aquaman, c'est un peu un film WTF ! et franchement, ça fait du bien de se laisser aller durant 2h20 dans le bataille pour le royaume des mers !   


dimanche 21 mars 2021

CANNIBAL

 

CANNIBAL
(Cannibal)

Réalisateur Marian Dora
Année : 2006
Scénariste Marian Dora
Pays : Allemagne
Genre : Horreur, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec Carsten Frank, Victor Brandl, Tobias Sickert...

L'HISTOIRE : Un homme utilise internet pour passer des petites annonces et tenter de trouver quelqu'un qui pourra satisfaire son désir. Un désir particulier puisque l'homme veut assouvir ses pulsions cannibales. Lorsqu'il reçoit une réponse positive, l'homme s'en va rencontrer celui qui accepte de se voir être dévoré. Les deux hommes vont entretenir une relation passionnée, fusionnelle, parsemée de doute, de frustration, d'interrogation, de plaisir, avant que n'arrive l'heure du festin...

MON AVIS : Adaptation du fait divers bien glauque qui s'est déroulé en 2001 en Allemagne, avec celui qu'on a surnommé le cannibale de Rothenburg, qui est toujours en prison à l'heure actuelle, Cannibal va reconstituer de manière fort précise toutes les étapes de cette journée qui a conduit un homme à accepter d'être mangé par un homme ayant des penchants cannibales. Ce film extrême est l'oeuvre de Marian Dora, réalisateur allemand bien connu des fans du circuit underground, qui est d'une discrétion absolu, utilisant un pseudonyme et floutant toujours son visage lors d'interviews. Cannibal est d'ailleurs son premier long métrage, qu'il a réalisé en 2006. Sans budget, avec beaucoup de système D, cumulant les fonctions (réalisateur, scénariste, producteur, musicien, monteur, directeur de la photographie, décorateur...), Marian Dora ne cherche pas dans ses films à faire du divertissement. Il s'intéresse à la vie, à la mort, à la poésie, au corps humain, à la philosophie, autant d'éléments qu'on retrouve dans sa filmographie et dans Cannibal. Je vous préviens de suite, le cinéma de Marian Dora n'est pas, comme déjà dit, un cinéma de divertissement, un cinéma de masse. Cannibal risque de déstabiliser le spectateur lambda, et même l'amateur chevronné de cinéma d'horreur, qui s'attend à voir une série B fun et bien gore. Gore, oui. Fun, certainement pas. Avec ses teintes verdâtres ou blafardes, l'image de Cannibal renforce l'aspect réaliste, quasi documentaire, de l'histoire. Les effets-spéciaux sont ainsi parfaitement intégrés et dissimulés, au point où l'on se demande certaine fois si on n'assiste pas à un vrai meurtre. Mais avant de voir notre cannibale en action, il faut tenir. Car la première partie du film, qui dure trois bon quart-d'heure je pense, nous présente la vie de tous les jours de cet homme instable, dont le goût au cannibalisme a peut-être été provoqué par les contes pour enfants que sa mère lui lisait étant petit, ce qui est suggéré par la séquence introductive. Nous suivons ensuite ses recherches de son "dîner", via internet. La rencontre avec ledit "dîner" va presque verser dans une sorte de cinéma d'auteur, avec le début d'une liaison homosexuel entre la future victime consentante et son bourreau. Marian Dora filme avec crudité cette relation, les deux acteurs se mettent totalement à nu, au propre comme au figuré. Toutefois, la jolie musique qui accompagne les images nous fait prendre conscience que cette relation va s'avérer plus forte qu'une histoire d'amour traditionnelle. Alors oui, cette première partie du film, je l'ai trouvé assez ennuyeuse, pour ne pas dire chiante. Quasiment sans aucune parole, il ne se passe pas grand chose à l'écran il faut bien le reconnaître. Mais elle est essentielle pour la suite. Pour nous faire comprendre que cette relation n'est pas aussi belle qu'on le pense. Que notre cannibale (Carsten Frank, un acteur récurrent chez Dora) n'est pas en position de force, qu'il a des doutes, qu'il s'aperçoit que ce n'est pas si facile que ça de "manger" quelqu'un. Que le "dîner" (Victor Brandl) dirige les opérations en fait et qu'il domine totalement le cannibale, le conspuant, l'insultant, le traitant de "faible" quand ce dernier n'arrive pas à croquer son pénis. Il faut donc s'accrocher, se dire que le meilleur reste à venir. Et effectivement, la partie finale du film va combler les attentes en matière d'horreur visuelle. Toujours sous l'angle du réalisme et du malsain. Avec des images chocs d'une grande intensité, parfois vomitive, Cannibal nous fait voir l'horreur de ce fait divers sans jamais détourner le regard de sa caméra. Le "dîner" avait dit au cannibale qu'il voulait qu'il ne reste plus rien de lui. Ce sera effectivement le cas, après une longue, très longue séquence d’équarrissage qui aurait pu être filmée chez le boucher du coin. Tout y passe, castration, éviscération, démembrement, décapitation, mains plongés dans les entrailles, corps suspendu par les pieds, comme le cadavre retrouvé dans la grange d'Ed Gein, un trou béant à la place du ventre, et j'en passe. Avec quelques parties qui finiront donc dans la poêle du cannibale, la victime assistant d'ailleurs au festin, sa tête coupée trônant fièrement en face de notre dévoreur de chair humaine. Un final réellement atroce, paroxystique, à ne pas mettre devant tous les yeux. Il est difficile de dire qu'on a pris du plaisir à visionner Cannibal. C'est une oeuvre extrême auteurisante, difficile d'accès, qui demande un minimum d'investissement. Et un cœur solidement accroché. 

* Disponible en DVD chez -> TETRO VIDEO <-  

    

CHARLIE'S ANGELS (2019)

 

CHARLIE'S ANGELS
(Charlie's Angels)

Réalisateur Elizabeth Banks
Année : 2019
Scénariste Elizabeth Banks
Pays : Etats-Unis, Allemagne
Genre : Action, comédie
Interdiction : /
Avec : Kristen Stewart, Naomi Scott, Ella Balinska, Elizabeth Banks, Patrick Stewart...

L'HISTOIRE Les Charlie’s Angels ont toujours assuré la sécurité de leurs clients grâce à leurs compétences hors du commun. L’agence Townsend a maintenant étendu ses activités à l’international, avec les femmes les plus intelligentes, les plus téméraires et les mieux entraînées du monde entier – de multiples équipes de Charlie’s Angels affrontant les missions les plus périlleuses, chacune guidée par son propre Bosley. Sabina Wilson et Jane Kano, aidées par leur Bosley, vont devoir assurer la sécurité de la scientifique Elena Houglin, qui a mis au point un objet révolutionnaire permettant de créer de l'énergie verte. Mais un petit défaut dans le programme laisse ouverte une faille de sécurité, qui peut rendre l'objet mortel entre de mauvaises mains. Prise pour cible, Elena va devoir assurer sa survie et celle de sa création avec l'aide de ses Anges protecteurs...

MON AVIS : Après la très sympathique série-télévisée culte des années 70 puis les deux films tout aussi sympathiques des années 2000 et 2003 avec Cameron Diaz, Lucy Liu et Drew Barrymore, en passant par le remake de la série en 2011, voici donc venir une nouvelle équipe d'Anges en 2019, sous l'égide de l'actrice/réalisatrice/scénariste/productrice Elizabeth Banks. Pas de changement de titre, on retrouve un simple Charlie's Angels, dont on se demande pourquoi un numéro 3 n'a pas été accolé au titre, puisque, même si le casting a totalement changé, on peut le voir comme une suite aux deux films précédents, des clins d'oeil au trio de charme précité étant présents sous forme de clichés photographiques, comme pour assurer une certaine continuité. Passons. Nouvelle équipe donc, en la personne de Kirsten Stewart (Twilight) et Ella Balinska, cette dernière étant fraîchement sortie de la série The Athena. Deux Anges seulement, accompagnées néanmoins dans leur mission par un Bosley, un Ange ayant un grade plus élevé, et qui est interprété par Elizabeth Banks elle-même, qui porte donc plusieurs casquettes sur ce film. Honnêtement, je n'attendais pas grand chose de cette version 2019 de Charlie's Angels, même si j'aime bien Kirsten Stewart. Le casting vu dans la bande-annonce ne faisait pas le même effet que celui des films des années 2000 et je me disais que ça n'allait pas être bien fameux. Profitant d'un passage sur une chaîne télé, je me suis tout de même lancé dans la vision, espérant simplement avoir du divertissement grand spectacle, bien rythmé, avec des cascades, des scènes d'action, du glamour, du bling-bling, du charme, des gadgets, de l'humour et j'en passe. Un truc pas prise de tête, qui aura sûrement un scénario un peu passe-partout et pas bien complexe mais ce n'est de toute façon pas ce qu'on demande à ce type de film grand public. Résultat au bout de 118 minutes environ ? Elizabeth Banks m'a offert tout ce que j'attendais. Sans grande subtilité, certes, mais pour passer un samedi soir pépère devant la télé, ce Charlie's Angels 2019 fait bien le boulot, joue de la surenchère de façon plaisante, et nous balance un quatuor d'actrices qui semblent vraiment s'amuser entre-elles, Kirsten Stewart en tête, suivie de très près par la charmante Ella Balinska et une Naomi Scott parfaite en victime qui devra vite réagir face à la menace et faire preuve d'aptitudes physiques et mentales dignes d'un vrai Ange, ce qu'elle n'est clairement pas au départ ! L'humour des séquences la mettant en scène fonctionne vraiment bien et on se surprend à sourire plusieurs fois au cours du déroulement de l'histoire, amusé par le rocambolesques des situations proposées. Des situations qui mettent clairement le Girl Power à l'honneur, ce qui était voulu par la réalisatrice. Les hommes ne sont pas en reste, tel Patrick Stewart, un Bosley qui prend sa retraite au début du film, ou le tueur impitoyable joué par un Jonathan Tucker bardé de tatouage. Si le scénario tente de multiplier les fausses-pistes, les non-dits, on aura tôt fait de deviner le pot-aux-roses mais ce n'est pas bien grave, tant le spectacle est assuré, avec tout ce qu'il faut de paillettes, scènes de danse, voitures de luxe, paysages diversifiés et cascades correctement chorégraphiées. Cette nouvelle version, encore plus moderne, de Charlie's Angels est au final une bonne surprise, qui fait passer un bon moment devant son écran et c'était tout ce que je lui demandais. Contrat rempli donc ! Le film n'ayant pas eu un très bon accueil, pas sûr qu'on revoit ce nouveau trio de charme. Et c'est bien dommage...