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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




dimanche 30 janvier 2022

LES NUITS BRÛLANTES DE LINDA

 

LES NUITS BRÛLANTES DE LINDA
(Les Nuits Brûlantes de Linda)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1975
Scénariste : Nicole Guettard, Jess Franco
Pays : France, Italie
Genre : Thriller, drame, érotique
Interdiction : -16 ans
Avec : Alice Arno, Lina Romay, Paul Muller, Monica Swinn, Pierre Taylou...


L'HISTOIRE : Marie-France trouve un emploi comme nurse dans une famille française et puritaine résidant en Grèce.  Le père est soupçonné d'avoir assassiné autrefois son épouse adultère et vit dans le remords. A ses côtés, sa fille Linda, paralytique, et Olivia, sa nièce nymphomane. Et enfin, Abdul, l’homme à tout faire simple d’esprit et quasi muet. Les frustrations de la famille vont être chamboulées par l’arrivée de Marie-France…

MON AVIS : Ah Jess Franco ! Des nouveaux titres dans la belle collection qui lui est dédié chez nos amis d'Artus Films ! On attaque avec Les Nuits Brûlantes de Linda, qui aurait très bien pu s'appeler Les Nuis Brûlantes de Lina ! Pourquoi ? Tout simplement parce que la Linda du titre est interprétée par Catherine Lafferiere, qui est, dans le film, une jeune fille infirme et muette alors que sa cousine Olivia, interprétée cette fois-ci par Lina Romay, est une pure nymphomane qui a des nuits bien agitées. Je précise que la version proposée par l'éditeur est la version soft et que le terme "nuits brûlantes" est un peu exagéré vu que le potentiel érotique se montre plutôt très tiède ici. Comme souvent chez Franco, le film a bénéficié de plusieurs versions dont une X, ces séquences hards étant proposées dans la section bonus. Et effectivement, le titre est plus justifié avec sa version X. Mais bon, parlons de la version visionnée : en l'état, on retrouve tout ce qui fait le charme (ou le défaut ?) des films de Franco, à savoir une abondance de zoom à n'en plus finir, sa muse Lina Romay filmée sous toutes les coutures, un montage parfois un peu abrupte, un jeu d'acteurs parfois approximatif, une histoire qui mêle divers genres et dont le fil conducteur semble s'être égaré au fur et à mesure de son déroulement, avec des actions de certains personnages (celui d'Olivia pour être précis) qui semblent tomber comme un cheveu dans la soupe vers la fin et qu'on a du mal à expliquer. Pourtant, ça démarrait plutôt bien : une nurse française (Alice Arno) accepte en travail dans une famille vivant en Grèce et va devoir s'occuper d'une jeune fille infirme. Sur place, elle découvre que les résidents ont tous une grande frustration sexuelle et quelques problèmes psychologiques. Le maître des lieux (Paul Muller) est soupçonné d'avoir tué sa femme à cause d'une sombre histoire d'adultère et ne se remet pas de la perte de cette dernière, continuant à lui parler et à la voir, allongée nue dans le lit conjugal, raide morte. Un policier et une photographe sont d'ailleurs chargés de suivre ses moindres mouvements, l'observant jour et nuit à la jumelle pour tenter de faire la lumière sur cette curieuse affaire. Sa fille Linda est donc infirme, muette et est aidée par le domestique Abdul, lui aussi quasi muet. La cousine de Linda, Olivia, vit avec eux et s'ennuie ferme dans cette grande demeure, passant son temps à se livrer aux plaisirs de l'onanisme tout en ayant des nuits agitées, on apprendra plus tard le pourquoi du comment. Elle profite également de l'infirmité de sa sœur pour avoir du bon temps avec elle et à ce titre, une des scènes de la version X se montre particulièrement sordide, Olivia pénétrant à l'aide d'une banane sa cousine. Une séquence qui fait du personnage de Lina Romay un être encore plus abjecte et folle à lier qu'elle ne l'est dans la version soft.. Avec cette galerie de personnages pas très clairs ni sains d'esprit, Jess Franco parvient à créer un climat assez malsain mais qui, malheureusement, tombe rapidement à l'eau, la faute à une écriture pas assez travaillée du scénario. Le personnage d'Alice Arno se voit par exemple vite reléguée au second plan quand il ne disparaît pas durant de longues minutes à un moment donné. Les films propose de nombreuses scènes de rêves érotiques mais cette version soft est étonnement très (trop) soft et ne provoque au final pas grand chose sur le public. Reste la scène où Lina Romay mange une banane devant Abdul, imitant une fellation sur le délicieux fruit. C'est peu. Même les téléfilms de M6 se montrent plus érotiques que Les Nuits Brûlantes de Linda, c'est dire ! Le manque de consistance de l'histoire, le manque de lien entre les séquences ne jouent pas non plus en sa faveur, on a souvent l'impression que Franco a oublié de suivre une trame et qu'il met bout à bout diverses séquences en espérant que l'ensemble concorde un tant soit peu. Dommage de ne pas avoir approfondi le trauma d'enfance d'Olivia et de ne pas avoir mieux préparé son pétage de plomb meurtrier à la fin du film car là, on ne comprend pas trop pourquoi elle en arrive à cet excès. Bref, petite déception à l'arrivée, ça manque clairement de sensualité et l'aspect foutraque de l'histoire ne tire pas le film vers le haut, alors que ça aurait pu donner quelque chose de bien plus intéressant et malsain. A voir pour Lina Romay avant tout, qui a toujours son charisme naturel qui fait son petit effet.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Très beau digipack sous fourreau, avec le film proposé en VF mais incluant des passages en VOSTF. Niveau bonus, on trouve :
- Présentation par Daniel Lesoeur
- Présentation par Stéphane du Mesnildot
- Scènes additionnelles issues de la version X
- Diaporama d’affiches et photos
- Film-annonce original





samedi 29 janvier 2022

ACTION OU VÉRITÉ ?

 

ACTION OU VÉRITÉ ?
(Truth or Dare ?)

Réalisateur : Jeff Wadlow
Année : 2018
Scénariste : Michael Reisz, Jillian Jacobs, Christopher Roach
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Lucy Hale, Tyler Posey, Violett Beane, Sophia Ali, Hayden Szeto...


L'HISTOIRE : Olivia accepte d'aller fêter leur dernier Spring Break avec ses amis au Mexique. Sur place, elle rencontre Carter, un jeune homme qui lui propose, ainsi qu'à ses amis, d'aller terminer la fête dans une vieille église abandonnée. Là, Carter propose de jouer à Action ou Vérité. Quand arrive son tour, il choisit "vérité" et explique au groupe qu'il devait les faire jouer à ce jeu pour stopper la malédiction qui le frappe. Dorénavant, Olivia et ses amis sont les victimes de ce jeu démoniaque et si les règles ne sont pas respectés, la mort frappera le joueur qui n'a pas suivi ces règles. Les questions "vérités" vont faire surgir des secrets inavouables au sein du groupe et ébranler des amitiés, quand les "actions" vont avoir de terribles répercussions. Pour Olivia et ses amis, une seule question compte désormais : comment stopper le jeu ?

MON AVIS : Et encore un film calibré par la société Blumhouse Productions. Personnellement, c'est la présence de la ravissante petite brune Lucy Hale, vedette de la série-télévisée Pretty Little Liars, qui m'a donné envie de le visionner. Mais aussi son concept, à savoir le détournement du célèbre jeu Action ou vérité (qui n'y a jamais joué ?) en mode thriller horrifique. Sans surprise, le film coche toutes les cases du film d'horreur à destination des ados principalement : un casting de jeunes et beaux acteurs / belles actrices, des jump-scares pour les faire bondir dans leur fauteuil, un peu de morts violentes et de sang, un rythme assez dynamique et pas mal de rebondissements à se mettre sous la dent, le tout saupoudré de thématiques universelles, comme l'amitié et l'honnêteté. Des thèmes qui vont être mis à rude épreuve au sein du film, les questions "vérités" faisant ressortir des secrets que les personnages principaux auraient préféré ne pas dévoiler. Bien sûr, le scénario peut paraître assez absurde de prime abord (comment un simple jeu comme Action ou vérité peut-il être la proie d'un démon ?) mais la réalisation et les idées proposées font passer la pilule de manière assez efficace en fait. Le film fait penser à un épisode de Destination Finale puisque chacun son tour, les héros et héroïnes vont tenter de sauver leur peau en choisissant l'une des deux propositions, afin de survivre le plus longtemps possible, et tant pis pour les dommages collatéraux ! La pauvre Markie (Violett Beane), qui est la meilleure amie d'Olivia, va en faire les frais à plusieurs reprises, avec des révélations qui vont mettre son moral plus bas que terre. Si Action ou Vérité ? se suit sans déplaisir, il ne subjugue pas pour autant et nous laisse sur une impression mitigée, celui d'avoir passé un moment correct devant notre écran, mais qu'on oubliera assez vite au final. Le film n'est jamais terrifiant, et même ces curieux sourires se formant sur la bouche de personnes possédées ne provoquent pas grand chose niveau stress, même s'ils mettent parfois mal à l'aise. Le réalisateur Jeff Wadlow, qui avait réalisé Wolf Cry en 2005 et Kick-Ass 2 en 2013, a retrouvé la charmante Lucy Hale dans Nightmare Island en 2020. A réserver à votre progéniture en mal de sensations fortes...

 

BLOODTHIRSTY

 

BLOODTHIRSTY
(Bloodthirsty)

Réalisateur : Amelia Moses
Année : 2020
Scénariste : Wendy Hill-Tout, Lowell
Pays : Canada
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Lauren Beatty, Greg Bryk, Katharine King So, Michael Ironside, Judith Buchan...


L'HISTOIRE : Grey, une jeune artiste pop indépendante qui a rencontré beaucoup de succès avec son premier album, reçoit une invitation du célèbre producteur Vaughn Daniels, qui lui propose de venir dans son studio d'enregistrement pour préparer son second album. Grey accepte et s'y rend avec sa petite amie Charlie. La jeune chanteuse prend un traitement contre des hallucinations la montrant chasser et manger de la viande, tel un loup, alors qu'elle est vegan depuis son enfance. Le travail exigeant avec Vaughn font empirer les choses et Grey se découvre une nouvelle personnalité à son contact. Et si les hallucinations dont elle est victime contenait une part de vérité ?

MON AVIS : A l'image de Grave, qui détournait les codes du film de cannibales, Bloodthirsty de la réalisatrice canadienne Amelia Moses détourne les codes du film de loup-garou pour faire de la lycanthropie une métaphore des transformations qui peuvent s'opérer sur une jeune chanteuse rencontrant subitement le succès sans y être véritablement préparé. Le film est d'ailleurs co-scénarisé par la chanteuse Lowell, qui a également composé les chansons qu'on entendra dans le film. Ne vous attendez donc pas à assister à un florilège de transformations ou d'attaques de gros monstres poilus aux dents acérés. Bloodthirsty n'est ni Hurlements, ni Dog Soldiers. Le film se veut dans l'air du temps, avec une héroïne lesbienne et vegan. On pourra trouver ça un peu cliché mais ce n'est pas très dérangeant au final. Plus embêtant, le manque de péripéties et le rythme assez lent qui se dégage du film feront que la grande majorité du public sombrera dans un ennui lancinant et ne trouvera pas vraiment très intéressant le destin de Grey (Lauren Beatty, plutôt convaincante) et ses problèmes de lycanthropie naissants. La parabole sur les dangers de la rançon du succès est assez claire, que ce soit au niveau psychologique que physique, mais son traitement à l'écran ne révolutionne pas grand chose. Le producteur, qui a un passé obscur, avec la mort d'une autre artiste féminine, mort dont il n'a pas été tenu pour responsable, se veut être l'image du "loup" voulant dévorer le nouveau talent qu'il doit façonner comme bon lui semble, quitte à changer son image et l'image qu'elle renvoie au public. "Veux-tu être un prédateur ou une proie" lui demandera-t-il d'ailleurs. Niveau effets-spéciaux, on aura droit à une légère séquence de transformation réalisée à l'ancienne, avec ongles et poils qui poussent, dents qui surgissent et ce sera à peu près tout. Ici, le loup-garou garde encore une apparence semi-humaine. Une révélation en fin de film apportera un éclaircissement sur la nature même de Grey. Parmi les bons points du film, je citerai les trois chansons composées par Lowell et qui sont assez hypnotiques, dont Bloodthirsty qui donne son titre au film d'Amelia Moses. On aura aussi plaisir à revoir Michael Ironside dans un petit rôle de psychologue. Reste que la lenteur du déroulement de l'histoire, les nombreuses séquences dans le studio d'enregistrement, le manque d'action, l'absence de suspense et une approche psychologique assez légère en fin de compte ne tirent pas Bloodthirsty vers le haut et il ne laissera que peu d'empreinte dans votre esprit. 

         

vendredi 28 janvier 2022

PHENOMENA

 

PHENOMENA
(Phenomena)

Réalisateur : Dario Argento
Année : 1985
Scénariste :Dario Argento, Franco Ferrini
Pays : Italie, Suisse
Genre : Fantastique, Horreur, Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Jennifer Connelly, Donald Pleasence, Daria Nicolodi, Fiore Argento...


L'HISTOIRE : Fille d'un célèbre acteur, la jeune Jennifer débarque dans une petite province suisse afin d'intégrer une prestigieuse école d'arts. La région est frappée par de nombreuses disparitions de jeunes filles depuis quelques mois, sans qu'aucun corps ne soient jamais retrouvés. L'inspecteur Geiger tente de mener à bien ses investigations avec l'aide d'un entomologiste réputé, le professeur John McGregor. Victime de crise de somnambulisme, Jennifer assiste à un nouveau meurtre durant son sommeil-éveillé et découvre qu'elle possède un curieux don : celui de communiquer avec les insectes. Grâce à une luciole, elle retrouve le gant de l'assassin, parsemé de petites larves. Grâce aux connaissances de McGregor, l'enquête avance mais dans le même temps met la vie de Jennifer en danger...

MON AVIS : Les fans de Dario Argento ont toujours une eu une affection particulière envers Phenomena, certains le considérant même comme le dernier bon film du réalisateur transalpin. Pourtant, Phenomena, réalisé en 1985, n'est pas dénué de défauts, notamment quelques baisses de rythme assez frappantes et un scénario somme toute des plus farfelus. Mais il est vrai que tous les éléments disparates qui le composent parviennent à créer une atmosphère diffuse qui fonctionne la plupart du temps et lui donne un réel capital sympathie. Parmi ces divers éléments, on trouve bien sûr la prestation de la douce Jennifer Connelly, adorable fillette de 15 ans à l'époque, dont on est tous tombés amoureux. La jeune actrice se révèle convaincante, avec un rôle pas si facile que ça puisqu'elle doit nous faire croire qu'elle communique avec les insectes et que ceux-ci sont réceptifs à son don. Si on pouvait penser que certaines séquences tourneraient vers le ridicule, il n'en est rien. Même la scène dans laquelle c'est une mouche nécrophage qui la conduit vers le lieu d'habitation du meurtrier ne provoque pas de sourire gêné. Quand à la séquence où, après avoir été moquée par ses camarades de classe, elle provoque l'arrivée de millions d'insectes sur la façade de l’établissement scolaire, elle reste impressionnante et efficace. Outre la présence de Jennifer Connelly, Phenomena marque également des points en s'attribuant la participation du regretté Donald Pleasence en entomologiste handicapé et aidé par un chimpanzé du nom de Inge. Un primate qu'on peut inclure sur la liste des potentiels coupables, puisqu'il semble avoir une attirance pour les objets coupants et qu'on connaît tous la nouvelle Double meurtre dans la rue Morgue d'Edgar Allan Poe ! La bande sonore du film fait aussi partie des points positifs puisque cette dernière mélange un excellent travail du groupe Goblin à des tubes métal exécutés par Iron Maiden ou Motorhead qui dynamisent les images qu'elles accompagnent. La chanson Flash of the Blade d'Iron Maiden en est le parfait exemple. La mise en scène d'Argento, très travaillée mais néanmoins moins sophistiquée qu'à l'accoutumée, plus naturelle aurais-je envie de dire, nous délivre de très bonnes séquences de suspense et de meurtres, on pense principalement à la scène introductive dans laquelle il s'amuse à tuer sa propre fille, Fiore Argento. Les plus fervents admirateurs du maestro italien reconnaîtront dans l'usage d'une vitre brisée un clin d'oeil à Ténèbres bien sûr. D'ailleurs, si on y regarde bien, Phenomena pourrait être une sorte de condensé-hommage à tous les films qu'il a réalisé par le passé. On retrouve la jeune fille qui débarque dans une école d'arts et est témoin de meurtre, comme dans Suspiria ; les insectes et le chimpanzé rappellent la trilogie animale de ses débuts ; les meurtres à l'arme blanche, les mains gantés, les miroirs dissimulés nous renvoient à ses gialli et au Frissons de l'angoisse ; la scène où Jennifer se trouve sur un lac et doit plonger et nager sous l'eau ravive notre souvenir de la sublime séquence aquatique d'Inferno et j'en passe. Le dernier quart d'heure dans la maison de l'assassin est véritablement très anxiogène, réellement macabre et s'avère l'un des meilleurs passages du film. Argento nous réserve encore une petite scène choc dont il a le secret quelques minutes avant le générique de fin, qui ne manquera pas de vous surprendre tant elle est inattendue. Tous ces éléments nous font donc relativiser les menus défauts de Phenomena, comme son rythme parfois aux abonnés absents et ses longueurs, bien présentes. Mais il reste bel et bien un film éminemment sympathique, que les superbes paysages suisses viennent magnifier. Un cocktail de giallo, de fantastique et d'horreur qu'on prend toujours plaisir à revoir en fin de compte...


   

mardi 25 janvier 2022

THE AMUSEMENT PARK

 

THE AMUSEMENT PARK
(The Amusement Park)

Réalisateur : George A. Romero
Année : 1975
Scénariste :Walton Cook
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Interdiction : /
Avec : Lincoln Maazel, Harry Albacker, Phyllis Casterwiler, Marion Cook...


L'HISTOIRE : Alors qu'il pense passer une journée paisible et ordinaire, un vieil homme se rend dans un parc d'attractions pour y vivre un véritable cauchemar...

MON AVIS : C'est lors d'une rétrospective consacrée à George A. Romero en 2017, à Turin, que ce titre totalement inconnu de la filmographie de l'auteur de La Nuit des Morts Vivants est apparu comme par magie. L'organisatrice du festival de Turin est une bonne amie du couple Romero et possédait une copie de cette oeuvre effacée de la mémoire de George A. Romero lui-même, ce dernier la considérant comme inintéressante et sans valeur aucune. Cinq semaines avant le décès du réalisateur, sa femme découvre donc The Amusement Park en compagnie de son mari. Un moyen-métrage de 54 minutes, qui n'est qu'une simple oeuvre de commande de la part de la Société luthérienne, une organisation religieuse qui souhaitait obtenir un film éducatif sur le traitement et les difficultés que peuvent rencontrer les personnes âgées. Ayant besoin d'argent, Romero accepte le projet, livre un film métaphorique se déroulant dans une fête foraine et met l'accent sur ce que subissent les "vieux" dans notre société. A l'arrivée, la Société luthérienne est troublée par les images du film et refuse sa diffusion, ce qui fait qu'il tombe dans les oubliettes avant même d'avoir été montré à un public. Il faudra donc attendre sa restauration en 2020 pour que les fans du réalisateur puisse découvrir ce curieux objet qu'est The Amusement Park. Une oeuvre atypique mais dans laquelle on retrouve bel et bien l'esprit de George A. Romero. Satirique, possédant un discours social fort et des images perturbantes, The Amusement Park intrigue et remplit les objectifs demandés par la Société luthérienne, à savoir montrer le peu d'intérêt que la société porte à nos aînés. Le film débute par un discours social sur les personnes âgées puis suit un vieux monsieur qui décide de visiter le monde extérieur. Il se retrouve au milieu d'une fête foraine et, de manière métaphorique, va subir toutes les contraintes liées à la vieillesse : irrespect des jeunes, mise à l'écart de la société, démarche administratives laborieuses, difficultés à vivre de sa retraite, difficulté à se nourrir ou à vivre décemment, interdiction de conduire à cause d'une vue qui baisse (séquence amusante car elle utilise l'attraction des auto-tamponneuses), difficulté à avoir un logement décent, difficulté à ne pas se faire escroquer par des petits malins qui voient dans les personnes âgées des cibles faciles à dépouiller et j'en passe. Les touristes qui viennent dans le parc ne font même pas attention à ce vieux monsieur qui se fait molester, ils déambulent comme s'il n'existait même pas, personne ne se soucie de lui. Un constat implacable, malheureusement réaliste, servi  par des scènes qui amusent tout en faisant réfléchir. Car le discours social qui clôture The Amusement Park est d'un sombre nihiliste pour tout être vivant : un jour ou l'autre, c'est nous qui incarnerons le vieux monsieur dans le parc ! Et cette fatalité n'est pas des plus réjouissantes. Car elle est inéluctable. A découvrir.

  

CREED 2

 

CREED 2
(Creed 2)

Réalisateur : Steven Caple Jr.
Année : 2018
Scénariste :Juel Taylor, Sylvester Stallone
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Drame
Interdiction : /
Avec : Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Dolph Lundgren...


L'HISTOIRE : La vie est devenue un numéro d'équilibriste pour Adonis Creed. Entre ses obligations personnelles et son entraînement pour son prochain grand match, il est à la croisée des chemins. Et l'enjeu du combat est d'autant plus élevé que son rival est lié au passé de sa famille. Mais il peut compter sur la présence de Rocky Balboa à ses côtés : avec lui, il comprendra ce qui vaut la peine de se battre et découvrira qu'il n'y a rien de plus important que les valeurs familiales...

MON AVIS : Après le très bon Creed réalisé en 2015, aussi intense qu'émouvant, voici que débarque un Creed 2 trois ans plus tard. La recette allait-elle fonctionner à nouveau ? Eh bien oui, malgré un scénario qui reprend les grandes lignes de Rocky 4, dont Creed 2 est une quasi-copie mais qui se place du point du vu du fils d'Appolo Creed. Quasi-copie car nous retrouvons dans le rôle des méchants adversaires une figure bien connue des fans de la saga : Dolph Lundgren est de retour ! Oui, oui, Ivan Drago lui-même est présent mais il n'est pas seul : son fils, le colosse Viktor Drago (impressionnant Florian Munteanu) est de la partie et il compte bien redonner à son père et à la Russie l'honneur perdu quelques trente ans auparavant, quand Rocky Balboa a triomphé de son père sur le ring ! Pour se faire, un seul choix : battre Adonis Creed ! Le scénario suit donc, sans s'en cacher, les grandes lignes de Rocky 4, avec le défi lancé par Viktor à Adonis, un premier combat sans l'aval de Rocky qui se solde par un échec d'Adonis Creed, qui est sérieusement blessé, puis le retour de Rocky en tant qu'entraîneur pour la revanche, le départ pour la Russie et le combat final ! Avec, entre-temps, des complications familiales pour Adonis Creed, comme l'arrivée d'un bébé au sein de son couple et les devoirs qui vont avec. Le scénario, co-écrit par Stallone, ne fait donc pas preuve d'une grande originalité mais il permet d'établir un fan-service qui fonctionne et ravive de jolis souvenirs aux spectateurs ! Car outre Dolph Lundgren, on retrouve même Brigitte Nielsen au générique, et franchement, ça fait plaisir. Alors oui, le scénario ne fait pas vraiment preuve d'une folle originalité et défile sans réel surprise, on s'attend quasiment à tout ce qui va arriver. Reste que la prestation de Michael B. Jordan est toujours aussi bonne, que revoir Rocky / Stallone est un plaisir de tous les instants, que le film joue avec les émotions de manière convaincante et que les quelques séquences de boxe sont efficaces, avec des coups qui font mal et qui assurent le spectacle. Comme Rocky 4, Creed 2 est un peu trop manichéen, certes, mais il fait le job convenablement et ne déçoit pas. Encore un bon épisode de cette excellente franchise, et qui devrait se poursuivre puisqu'un Creed 3 est actuellement en cours de tournage.

     

dimanche 23 janvier 2022

NINJA 3 - LA DOMINATION


NINJA 3 - LA DOMINATION
(Ninja 3 - The Domination)

Réalisateur : Sam Firstenberg
Année : 1984
Scénariste : James R. Silke
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, arts-martiaux
Interdiction : /
Avec : Shô Kosugi, Lucinda Dickey, Jordan Bennett, David Chung, James Hong...


L'HISTOIRE : Un ninja se fait mortellement blesser par la police après avoir commis un vrai massacre. Avant de mourir, il croise la route de Christie, une jeune employée d'une compagnie de téléphone et lui remet un katana maléfique qui contient un esprit démoniaque. Celui-ci s'empare du corps de la jeune femme et, une fois possédée, va la pousser à tuer les policiers responsables de la mort de son hôte précédent. Heureusement, Yamada, un ninja qui traque le ninja maléfique depuis le Japon, va tout faire pour l'aider et détruire l'esprit démoniaque...

MON AVIS : Ah Ninja 3 ! Rien que d'écrire le titre me fait jubiler devant mon écran d'ordinateur ! Un titre culte auprès des aficionados de nanar et de film de ninja ! Suite au succès d'Ultime Violence réalisé en 1983, les producteurs de la Cannon ont décidé de ne pas changer une équipe qui gagne et font donc à nouveau appel au réalisateur Sam Firstenberg et au scénariste James R. Silke pour mettre en oeuvre un nouveau film de ninja dès l'année suivante : ce sera donc Ninja 3 - La Domination ! J'aimerais beaucoup savoir ce qu'on pu demander les producteurs au scénariste pour qu'on aboutisse au final avec un tel patchwork de genres et d'influences ! Parce que dans Ninja  3, on trouve tellement de tout que ça en devient même assez hallucinant : on a une héroïne (la jolie Lucinda Dickey) qui donne des cours de fitness, fringuée comme le duo phare français Véronique et Davina ; on a un katana qui bouge tout seul et qui contient un esprit maléfique ; on a une borne d'arcade qui transmet cet esprit maléfique à l'héroïne (me demandez pas pourquoi la borne d'arcade, si ce n'est que c'est très 80's ou alors, c'est pour surfer sur le film Wargames) ; on a donc une héroïne possédée, qui se met parfois à parler avec une voix lugubre et qui fait des tours sur elle-même, comme dans L'Exorciste ; on a une séquence où tous les objets de l'appartement de l'héroïne se mettent à bouger tout seul et à vouloir partir vers une porte ouverte, comme dans Poltergeist ; on a des tubes 80's en guise de bande sonore, qui auraient très bien pu être dans Flashdance, le succès de 1983. Quoi d'autre ? Bah on a des combats de ninja évidemment, dont une géniale introduction qui envoie du lourd à ce niveau. Et puis il y a Shô Kosugi, dans un rôle nettement plus effacé que dans Ultime Violence, la faute à une prise de bec avec les producteurs de la Cannon mais comme il avait déjà signé un contrat pour trois films, il a bien fallu qu'il s'y colle et qu'il joue dans Ninja 3 ! D'où cette impression que ça l'emmerde plus qu'autre chose (ce qui expliquerai le très faible nombre de dialogues qu'il a à prononcer) sauf lors du combat final où il fait de réels efforts et assure comme il faut. Mais clairement, le personnage central, c'est bien notre héroïne qui va donc devenir une ninjette sans le vouloir, ne pouvant se soustraire au pouvoir et à la possession du démon ninja ! Une femme ninja, moi je trouve ça plutôt cool mais apparemment, c'est un manque de respect envers les ninjas, qui ne peuvent être que des hommes. Dommage. Reste que Lucinda Dickey fait ce qu'elle peut et qu'elle se donne à fond, que ce soit quand elle danse dans son appart, quand elle fait de la gym, quand elle doit gérer un flic tombé amoureux d'elle ou doit se bagarrer avec une bande de mâles qui se croient tout permis. Quand elle nous la joue possédée, elle fait les gros yeux ou se balade avec plein de maquillage sur le visage destiné à l'enlaidir un peu, histoire qu'on comprenne bien qu'elle est pas dans son état normal ! Et tout ça avec un sérieux et un flegme assumé, même si, à l'écran, ça prête largement à sourire. Mais qu'importe. Ce melting-pot foutraque, c'est ce qui fait tout le charme de Ninja 3, qui ne s’embarrasse pas des conventions et balance à l'écran tout ce qui lui passe par la tête, sans retenue aucune. Certains considèrent ce mélange comme du grand n'importe quoi, comme une hérésie qui a enterré le genre du ninja movie. D'autres, dont je fais partie, considèrent Ninja 3 comme un pur moment jubilatoire WTF, comme un moment de détente improbable mais qui fait du bien par où il passe. Vous avez eu une journée morose ? Un p'tit coup de Ninja 3 et ça repart comme en 40 ! 


ULTIME VIOLENCE

 

ULTIME VIOLENCE
(Revenge of the Ninja)

Réalisateur : Sam Firstenberg
Année : 1983
Scénariste : James R. Silke
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, arts-martiaux
Interdiction : /
Avec : Shô Kosugi, Keith Vitali, Virgil Frye, Kane Kosugi, Ashley Ferrare...


L'HISTOIRE : Cho Osaki découvre que toute sa famille a été massacré par des ninjas, à l'exception de sa mère et de Kane, son jeune fils qui vient de naître. Sur les conseils de son ami Braden, les trois survivants émigrent aux USA et Cho ouvre une galerie d'objets japonais, toujours avec l'aide de Braden. Il ignore que ce dernier est en fait un trafiquant d'héroïne et qu'il se sert des poupées de luxe japonaises importées pour y cacher la drogue. Quand la mafia locale refuse de payer la drogue, Braden, qui est aussi un ninja, va se mettre à éradiquer les trafiquants et tenter de récupérer discrètement les poupées dans la galerie de Cho. Mais Kane le voit sans masque et devient donc une menace. Braden tue la mère de Cho et kidnappe son fils. Malgré sa promesse de ne plus se servir de son art du ninjutsu, Cho n'a d'autre choix que de redevenir un ninja pour lutter contre Braden...

MON AVIS : Bien qu'ayant reçu un accueil plus que satisfaisant qui a permit de remplir les caisses de la Cannon, et qu'il a été le film initiateur de la vague de Ninjasploitation 80's, L'Implacable Ninja, réalisé en 1981 par Menahem Golan, n'était qu'un divertissement sympathique qui frisait souvent le ridicule de par son humour potache et surtout parce que le célèbre Franco Nero n'était pas crédible pour un sou dans le rôle du ninja. Néanmoins, qui dit succès dit forcément exploitation du filon et la firme Cannon décide de livrer un nouveau film de ninja deux ans plus tard. La réalisation est confiée à Sam Firstenberg, un petit nouveau qui n'a que deux films à son actif. Une bien bonne idée en tout cas puisque ce réalisateur va insuffler un réel dynamisme à ce nouveau ninja movie, intitulé Revenge of the Ninja et rebaptisé chez nous en Ultime Violence, et en faire rien de moins que LE fleuron du film de ninja ! Exit Franco Nero et prise de galon pour le méchant ninja de L'Implacable Ninja, Shô Kosugi, qui devient ici le héros du film. Et ça, c'est l'autre très bonne idée de Firstenberg, puisque Kosugi est un véritable pratiquant du ninjutsu et qu'il possède des aptitudes physiques adéquates pour le rôle. Ce dernier parviendra même à faire jouer son propre fils, Kane Kosugi, dans le film. Sur un scénario somme toute classique, à base de mafia, de trafic de drogue et de trahison, Ultime Violence propose un spectacle de tous les instants aux spectateurs, qui ne boudera pas son plaisir devant ce déferlement de bagarres incessantes, d'action en veux-tu, en voilà, le tout ponctué par quelques petits effets sanguinolents attractifs et même un petit zest d'érotisme, autant d'éléments qui font plaisir à voir. Les thématiques orientales sont également présentes, comme la transmission du savoir ou le respect, notamment dans la relation père / fils présentée. Avec des moyens plus conséquents et un budget revu un peu à la hausse, Sam Firstenberg parvient à faire du très bon boulot, filme en plan large des chorégraphies nerveuses, des bastons qui envoient (pour les standards de l'époque s'entend) et propose un final totalement culte, avec l'affrontement des deux ninjas sur des toits d'immeubles, qui utilisent tous les gadgets mis à leur disposition (katana, shuriken, sarbacane, poudre aveuglante, clous et j'en passe, tout l'attirail est présent) ! Car seul un ninja peut affronter un ninja ! Mortelle cette réplique !!! Shô Kosugi est impérial dans Ultime Violence, il est LE ninja rêvé, l'icône du genre et on comprend pourquoi ici ! Sans aucun temps mort, Ultime Violence est une pure série B comme on les aime, qui en donne pour son argent au public ! Assurément le meilleur film de ninja jamais réalisé !


              

samedi 22 janvier 2022

L'IMPLACABLE NINJA

 

L'IMPLACABLE NINJA
(Enter the Ninja)

Réalisateur : Menahem Golan
Année : 1981
Scénariste : Dick Desmond, Menahem Golan
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Arts-martiaux
Interdiction : /
Avec : Franco Nero, Shô Kosugi, Susan George, Christopher George, Alex Courtney...


L'HISTOIRE : Après avoir passé avec succès toutes les épreuves pour devenir un ninja, l'américain Cole part pour les Philippines rejoindre un de ses meilleurs amis, Frank, qui lui demande de l'aide. Propriétaire d'un vaste terrain, Frank et sa femme Mary Ann sont harcelés par monsieur Venarius, le patron d'un gang local qui veut absolument l'acquérir. Face aux refus du couple, Venarius envoie régulièrement ses hommes de main effrayer les employés de Frank et de Mary Ann. La venue de Cole va changer la donne, ses compétences en combat faisant pencher la balance en faveur de Frank et de sa femme. Jusqu'à ce que Venarius demande l'aide d'un autre ninja, qui connaît bien Cole et lui voue une haine farouche...

MON AVIS : Pour faire suite au succès mondial d'Opération Dragon avec Bruce Lee, et après avoir racheté la firme Cannon Group Inc. en 1979 avec l'aide de son cousin Yoram Globus, le réalisateur / acteur / scénariste / producteur Menahem Golan décide de réaliser un film au consonance asiatique et de mettre en avant le personnage emblématique du ninja et ce, dès 1981 avec L'Implacable Ninja, initiateur de toute la vague de Ninjasploitation à venir ! Décidant de tourner aux Philippines, il croise la route de l'acteur Franco Nero, star du Django de 1966 entre autres et lui propose le rôle principal de son film de ninja. Problème, Franco Nero n'y connaît absolument rien en art-martial ni en culture asiatique. Pas de quoi faire changer d'idée Golan, qui voit dans la présence de l'acteur au générique une belle opportunité. Il suffira de doubler Nero durant les scènes de combat et le tour est joué. Tant qu'à faire, on le doublera aussi vocalement puisque l'acteur est italien et n'a pas du tout un accent américain ! Malin comme un singe ce Menahem Golan ! Pour l'aspect asiatique, il engage Shô Kosugi, qui deviendra par la suite LE ninja par excellence. Ici, il joue le rôle du méchant ninja qui ne supporte pas qu'un occidental soit passé maître dans l'art asiatique du ninjutsu. Vouant une haine envers Cole, il ne se fera pas prier quand on lui proposera de venir le combattre ! Comme vous l'avez lu, le scénario de L'Implacable Ninja n'a rien d'extraordinaire, se montre un peu passe-partout mais il fait le job. Le film lui-même propose les clichés attendus d'un film avec un ninja, à savoir des guerriers en costumes et maniant diverses armes, allant du katana au nunchaku, des shuriken aux griffes de chat, de l'arc à la sarbacane. La longue scène introductive est à ce titre assez savoureuse, avec des ninjas vêtus de blanc (Nero), de noir (Kosugi) et même de rouge ! On a fait plus discret quand même mais passons ce détail. Le ninja blanc semble être seul face aux autres ninjas et semble avoir une mission à remplir. On découvrira que c'était le rituel final pour acquérir le statut de vrai ninja. L'action se déplace ensuite dans la propriété de Frank et Mary Ann et durant une bonne partie du film, on n'aura plus trop l'occasion de voir Franco Nero affublé de son costume de ninja, le film devenant un film d'action assez lambda, avec moult bagarres tout de même. Vous me direz, c'est peut-être mieux ainsi parce qu'il faut bien reconnaître qu'on a bien du mal à prendre au sérieux Franco Nero déguisé en ninja ! Ce n'est clairement pas Mickael Dudikoff hein ! Qui plus est, Nero ne livre pas vraiment une grande prestation, il se contente de suivre les directives du réalisateur et de jouer un peu des poings et des pieds (avec peine quand il n'est pas doublé). Il est clairement plus à son aise dans le western notre Franco Nero. Mais la palme revient assurément à un autre acteur bien connu des fans de cinéma de genre, et notamment des fans de Lucio Fulci, puisqu'on trouve au générique Christopher George dans le rôle de Venarius ! Et là, mesdames, messieurs, c'est à un véritable festival de cabotinage auquel se livre l'acteur ! Il voit le voir pour le croire ! Je ne sais pas quelles étaient les intentions de Menahem Golan en le dirigeant de la sorte mais sa prestation et son jeu outrancier tire clairement L'Implacable Ninja vers le nanar de compétition, surtout que l'humour de certaines situations ou répliques nous fait parfois penser à une parodie. Heureusement, le final voit le retour des ninjas en costumes et se pare de quelques petits effets sanguinolents sympathiques. Peu mémorable en fin de compte, L'Implacable Ninja se savoure néanmoins gentiment, divertit ce qu'il faut à défaut de nous émerveiller. Le film connût un réel succès en salles, apportant aux public un peu de nouveautés. On lui préférera tout de même le second film de ninja produit par la Cannon, le célèbre Ultime Violence, et pour ma part, même l'incroyable Ninja 3


BEST OF THE BEST


BEST OF THE BEST
(Best of the Best)

Réalisateur : Robert Radler
Année : 1989
Scénariste : Paul Levine, Phillip Rhee
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Arts-martiaux
Interdiction : /
Avec : Eric Roberts, James Earl Jones, Phillip Rhee, Sally Kirland, Chris Penn...


L'HISTOIRE : Un grand championnat de Taekwondo va avoir lieu en Corée. L'équipe nationale va devoir affronter les Etats-Unis. Un groupe de cinq athlètes américains se voit entraîner par Frank Couzo afin de réussir à remporter le combat. Un combat en équipe, où tous les points de chaque combattant compte pour le résultat final. Parmi eux, Alex Grady, ancien champion qui avait arrêté la compétition suite à une blessure à l'épaule et qui vit seul avec son fils, suite au décès de sa femme ; Tommy Lee, asiatique américain qui va devoir rencontrer le plus grand champion de Corée, Dae Han, responsable de la mort de son frère. Avec les trois autres combattants, le groupe américain va devoir apprendre à coexister et à respecter les consignes de leur entraîneur, afin de devenir les meilleurs parmi les meilleurs...

MON AVIS : Ah les années 80 / 90 et les films d'action à base d'arts-martiaux ! Toute une époque chérie de ceux qui ont connus les vidéoclubs et l’avènement de Jean-Claude Van Damme, dont les films, notamment Karaté Tiger, Bloodsport et Kickboxer, ont remis au goût du jour le genre et ont multiplié les déclinaisons jusque plus soif. La saga Best of the Best en fait partie, avec quatre films au compteur, réalisés respectivement en 1989, 1993, 1996 et 1998. Assurément, c'est bel et bien le premier film qui mérite d'être (re)visionné, les trois suites étant de moindre qualité. Il y a donc plus de trente ans que je n'avais pas revu Best of the Best ! L'aspect nostalgique allait-il jouer ou allais-je être déçu et classer ce film dans la catégorie nanar ? Eh bien pas du tout ! Certes, le film a vieilli (normal) et apparaîtra peut-être un peu ringard et kitsch, notamment au niveau des coupes de cheveux, des fringues portés par les acteurs et des tubes musicaux, qui correspondent bien aux standards de l'époque. Mais pour le reste, ça tient encore plutôt bien la route et ça reste vraiment très sympa à visionner. Bien sûr, on est loin des prouesses d'un Jet Li, d'un Tony Jaa ou des chorégraphies de dingues des films de Jason Statham par exemple. Mais personnellement, c'est ce qui fait la force de Best of the Best. Le film ne se veut pas spectaculaire, avec des enchaînements de fous furieux qui donnent le tournis. Non, il se veut crédible et réaliste, donnant un aperçu de ce qu'est une compétition de Taekwondo et c'est très certainement ce qui en fait la force. Tous les spectateurs ayant fait à l'époque du karaté ou un art-martial ne trouveront pas que les combats manquent du fureur ou de dynamisme. Ils trouveront au contraire que c'est une belle représentation de ce qui se passe réellement en compétition officielle. Un bon point donc, et il y en a d'autres à attribuer au film de Robert Radler. Le casting est bien sûr primordial dans ce type de film et la présence d'Eric Roberts (Alex Grady) et surtout du très doué Phillip Rhee (Tommy Lee) le tire vers le haut, tout comme celle de James Earl Jones en entraîneur dur et sévère. Pour ce qui est sûrement son meilleur rôle, Eric Roberts se montre très touchant ici dans le rôle d'un papa veuf et qui s'occupe de son fils. Il y dévoile également de belles qualités physiques, notamment lors de son combat contre l'athlète coréen. Mais celui qui tire vraiment son épingle du jeu est dont Phillip Rhee, un superbe athlète martial en plus d'être un acteur plutôt correct. Le background de son personnage et son violent combat lui faisant affronter le meurtrier de son frère apporte une réelle touche émotionnelle au film, sublimée par un très beau final, qui ne manquera pas de vous tirer quelques larmes des yeux ! Il faut dire que les thématiques abordées font souvent mouche dans ce genre de divertissement : le don de soi, l'abnégation, le respect de l'adversaire, le respect de ses coéquipiers, le travail d'équipe afin de remporter la victoire finale. Le film décline tous les éléments inhérents au genre, avec entraînement incessant et mise en parallèle façon Rocky 4 entre les méthodes américaines et les méthodes plus traditionnelles coréennes, friction entre coéquipiers (il faut dire que le personnage joué par Chris Penn fait tout pour compromettre le travail d'équipe, avec son attitude arrogante), scène de bagarre dans un bar et donc cinq combats pour le grand final. Je pense honnêtement que Best of the Best est l'un des meilleurs films du genre et il mérite d'être réévalué ou revu car il possède de grandes qualités.


vendredi 21 janvier 2022

JACK THE ST. RIPPER


JACK THE ST. RIPPER
(Jack the St. Ripper)

Réalisateur : George Nevada
Année : 2021
Scénariste : Domiziano Cristopharo
Pays : Italie
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Chiara Pavoni, Mark Thompson-Ashworth, Francesco Giannotti...


L'HISTOIRE : Jack fait partie d'un groupe de strip-teaser. Il apprend, avec d'autres confrères, des chorégraphies mises en scène par leur professeur, Fred. Après les cours, Jack se rend aux douches communes et devient la risée des autres strip-teasers à cause de son anatomie peu développée. Fred tente de le réconforter et lui propose des cours particuliers, ainsi qu'une audition auprès d'un prestigieux cabaret. Jack en parle à sa mère, une dévote très malade, qui voit d'un mauvais œil la carrière de son fils. L'audition ne se déroule malheureusement pas bien pour Jack. Peu de temps après, une série de crimes endeuille le cours de Fred, qui voit ses élèves se faire trucider les uns après les autres par un mystérieux meurtrier masqué, ganté et vêtu de noir...

MON AVIS : Si vous êtes amateurs des films de David DeCoteau, remplis de beaux mâles musclés et dénudés, alors Jack the St. Ripper devrait vous plaire. Avec son titre en forme de jeu de mot (Jack the Stripper) qui évoque également un tueur en série ayant réellement sévit en Angleterre entre 1964 et 1965 (les meurtres de Hammersmith), le film de George Nevada, sur un scénario du bien connu Domiziano Cristopharo, se déroule en effet dans le milieu gay et n'hésitera pas à vous proposer moult mâles torse nu et plus si affinités, sans toutefois céder à des scènes érotiques entre hommes. Les quarante premières minutes du film sont assez laborieuses, et m'ont plutôt ennuyées car il ne s'y passent pas grand chose d'intéressant. On assiste aux moqueries visant le pauvre Jack, à sa relation avec sa mère très pieuse (jouée par Chiara Pavoni, vue dans Xpiation), à son apprentissage d'une chorégraphie pour un numéro de cabaret et à son audition ratée. Le tout avec un casting quasi 100% masculin donc, ce qui, dans mon cas, ne provoque aucune émotion ou fantasme. Je me contente de regarder ça d'un œil neutre car il en faut pour tous les goûts. Certainement que si on avait été dans un club de danse pour strip-teaseuses, j'aurai trouvé ça un peu plus intéressant, visuellement parlant bien sûr ! N'étant pas du tout la cible pour ces attroupements de mâles à l'écran, j'attendais donc la venue du meurtrier, qui va donc venir dynamiser un peu le rythme du film durant les quarante dernières minutes. Avec des clins d'oeil aux Frissons de l'Angoisse de Dario Argento (on a une poupée pendue par une corde, un meurtre au hachoir), Jack the St. Ripper prend donc (enfin) des allures de giallo avec son tueur qui respecte les codes du genre. Vêtu de noir, masqué, ganté, tuant à l'arme blanche principalement. On assiste à quelques petits meurtres sympas mais qui se montreront somme toute assez soft niveau violence. Là encore, le film de George Nevada, qu'on devine avoir été réalisé avec un très faible budget, peine à marquer des points, le suspense étant aux abonnés absents. On a bien sûr plusieurs pistes possibles concernant l'identité de l'assassin (Jack bien sûr mais pourquoi pas le prof de danse ? La mère de Jack ? Quelqu'un qui l'apprécie et veut les venger de ses méchants camarades ?). La révélation finale bénéficiera d'un procédé assez sympa par contre car elle va nous être présentée sous forme de trois fins différentes, ce qui apporte un peu d'originalité au film. Malheureusement, ce n'est pas assez pour dire que Jack the St. Ripper est un film à recommander. Si les meurtres avaient versés dans une horreur extrême, peut-être mais en l'état, ce n'est pas le cas et c'est plus l'ennui qui nous étreint que la mort elle-même. Le penchant gay au Murderock de Fulci...

* Disponible en DVD chez TETRO VIDEO


LONG WEEK-END

 

LONG WEEK-END
(Long Week-end)

Réalisateur : Colin Eggleston
Année : 1978
Scénariste : Everett de Roche
Pays : Australie
Genre : Thriller, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : John Hargreaves, Briony Behets, Mike McEwen...


L'HISTOIRE : Afin de redonner une chance à leur couple en crise, Peter propose à son épouse Marcia, dépressive à la suite d'un avortement, de passer le week-end au bord de la mer, dans un endroit retiré de la civilisation. Elle accepte à contrecœur et tous deux parviennent, non sans difficulté, à destination. Mais l'un comme l'autre sont plus préoccupés à régler leurs comptes qu’à respecter la nature environnante, ne se doutant pas que celle-ci peut se rebeller, voire se montrer impitoyable...

MON AVIS : Titre phare du cinéma de terreur australien, Long Week-end est l'oeuvre de Colin Eggleston, qui a une très courte filmographie en tant que réalisateur, celle-ci ne comportant que 14 entrées, principalement pour des séries-télévisées. On peut tout de même citer le film d'aventure Dakota Harris (1986) et le film d'horreur Cassandra (1988) pour ses films les plus connus en France. Mais c'est bel et bien avec Long Week-end que son nom est resté gravé dans le marbre sur le plan du cinéma de genre, ce film ayant acquit une solide réputation au fil des années, réputation qui ne s'est jamais démentie, même après la sortie du remake mis en scène par Jamie Blanks en 2008. Le cinéma de genre australien possède toujours un petit quelque chose d'insolite qui le différencie des œuvres en provenance des Etats-Unis, d'Angleterre ou d'autres pays du globe. Long Week-end ne déroge pas à cette règle puisqu'il joue avec les codes du film d'agression animale, sans ne montrer (quasiment) aucune agression animale ! Car chez Colin Eggleston, c'est Mère-Nature elle-même qui va venir perturber le week-end de réconciliation des deux personnages du film et ce, de manière assez angoissante. Le film se veut évidemment être une sorte de fable écologique, la vengeance de la nature ne s'accomplissant que parce que les deux protagonistes ne l'ont pas respecté, jetant bouteille en plastique dans la mer, mégot dans l'herbe, gardant l’œuf d'un aigle, voulant abattre un arbre par plaisir et non utilité, écrasant (certes par mégarde) un pauvre kangourou sur la route entre autres. Le réalisateur nous dresse un tableau peu empathique de son couple au bord de la rupture, Peter (John Hargreaves) et Marcia (Brinoy Behets). Peter se montre particulièrement désagréable, même s'il tente de recoller les morceaux avec sa femme. Mais il a un comportement machiste, peu compréhensif envers elle, dont nous apprendrons le pourquoi au cours d'une discussion assez cruelle, révélant que Marcia n'est pas non plus une oie blanche. Isolé en pleine forêt, proche de la mer, le couple ne semble pas arriver à se parler, à sa comprendre. Et leur comportement vis à vis de la nature ne va pas les aider à se rapprocher. Par petite touche diffuse, avec un grand sens du suggestif, refusant le démonstratif, Colin Eggleston va introduire quelques éléments nous faisant comprendre que Dame Nature ne voit pas d'un bon œil la présence de ce couple intrusif en son sein. Bruit d'animal en pleur, ombre furtive et menaçante dans la mer, aigle tentant de récupérer son œuf, moisissures périmant la nourriture, fourmis et moustiques perturbant le séjour, on observe, tel un documentaire, les détails de la faune et de la flore se mettrent en marche pour repousser l'agresseur humain. La tournure des événements va aller crescendo, aussi bien au niveau de la relation conflictuelle du couple que dans la défense de la nature envers ce dernier, jusqu'à un final nihiliste et radical. Le film ne propose jamais d'action à proprement parler, c'est avant tout un film d'ambiance, qui prend son temps et installe petit à petit une atmosphère sourde, oppressante, avec ses bruits nocturnes, ses bruissements dans les feuilles qui font monter la tension. Inutile de dire que vous ne considérerez plus le camping en pleine nature de la même façon après avoir vu ce film, qui a reçu le Prix du Jury et le Prix de la Critique au 9ème festival international de Paris du film Fantastique et de S-F.

* Disponible en BR chez -> LE CHAT QUI FUME <- 
BONUS:
• Long Weekend par Éric Peretti (12 min)
• Colin Eggleston par ses proches, avec l'actrice Briony Behets, Toby Eggleston et Sam Reed (15 min + 11 min)
• Interview de l'actrice Briony Behets, du scénariste Everett De Roche et du chef opérateur Vincent Monton (18 min)
• Interview du producteur Richard Brennan (24 min)
• Interview audio de l'acteur John Hargreaves (5 min)
• La nature les a reconnus coupables, conversation autour du thème de l'horreur écologique (24 min)
• Fin alternative
• Film annonce


lundi 17 janvier 2022

LOVE HUNTERS

 

LOVE HUNTERS
(Hounds of Love)

Réalisateur : Ben Young
Année : 2016
Scénariste : Ben Young
Pays : Australie
Genre : Thriller, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Emma Booth, Ashleigh Cummings, Stephen Curry, Susie Porter...


L'HISTOIRE : Australie, été 1987. Un soir, alors que la jeune Vicki Maloney se rend à une soirée, elle est abordée dans la rue par Evelyn et John White, deux trentenaires qui l’invitent chez eux. Sur place, elle comprend qu’elle est tombée dans un piège. Séquestrée, sa seule chance de survie sera d’exploiter les failles du couple…

MON AVIS : L'Australie nous avait déjà asséné un bel uppercut avec le cruel Wolf Creek et son serial-killer sans pitié. Avec Love Hunters, le novice Ben Young nous offre, pour son premier film, une approche différente, avec ce couple de tueurs en série qui vivent dans une petite banlieue lambda assez anodine. Ce qui semble intéresser le jeune réalisateur, ce n'est pas tant de nous montrer les épreuves endurées par la pauvre victime (Ashleigh Cummings) que de se focaliser sur la passion qui anime Evelyn (Emma Booth) à rester en couple avec un psychopathe comme John White (Stephen Curry). La relation toxique entre le couple est la base même du scénario. John White n'est qu'un paumé sans charisme, un raté qui n'a pour lui que la chance d'exercer une attirance physique et une totale emprise psychologique sur Evelyn. Divorcée, ne voyant plus ses enfants, Evelyn est fragile  et a trouvé en John une sorte de gourou dont elle est éperdument amoureuse, malgré les actes abominables qu'il commet et pour lesquels elle participe également. Leur mode oépratoire est toujours le même : ils sortent en voiture la nuit, prennent une jeune fille qui rentre chez elle en stop, la drogue et la séquestre ensuite dans l'une des chambres de leur maison crasseuse. La victime devient l'objet sexuel de John, mais aussi d'Evelyn. Une fois leur jeu sadique terminé, ils tuent la victime, le lundi exclusivement, et John va l'enterrer dans la forêt avoisinante. Et ainsi de suite. Très impulsif, maniaque du rangement, John ne supporte pas la moindre contradiction et n'hésites pas à se montrer parfois violent envers Evelyn. Mais son emprise est telle que la jeune femme reste à ses côtés. Le cas typique du pervers narcissique. Le film décortique donc cette emprise mentale à travers la nouvelle victime, la jeune Vicki. Cette dernière va servir de catalyseur aux troubles du couple de tueurs. Ayant compris qu'Evelyn n'est en fait pas réellement heureuse avec John et que celui-ci la manipule, Vicki n'a d'autre moyen que de tenter de faire comprendre ça à Evelyn pour espérer avoir une chance de s'en sortir vivante. Surtout que John éprouve pour Vicki une attirance physique qui n'est pas du goût de sa compagne. La violence graphique est souvent filmée hors champ ou tout simplement non filmée. Le réalisateur, par les attitudes de John, suggère plus qu'il ne montre mais cela suffit à faire comprendre au public de quoi il retourne et de provoquer un certain malaise. Les marques, les bleus sur le corps de Vicki n'ont pas besoin d'explications démonstratives. Une victime qui passe donc au second plan, ce qui est assez inhabituel dans ce type de film. Reste que, malgré des qualités bien présentes, j'ai trouvé le temps bien long et je me suis assez rapidement ennuyé. La tension psychologique fonctionne mais s'amenuise au fil du temps qui passe, même si de nombreux rebondissements sont au programme. Je n'ai pas été embarqué plus que ça dans Love Hunters. Mais pour un premier film, c'est plus que prometteur en tout cas, car on voit bien que Ben Young a tenté de ne pas surfer sur la vague des torture porn en jouant sur la surenchère de violence et d'apporter sa touche personnelle en mêlant drame humain et ambiance malsaine. A suivre...


DELLAMORTE DELLAMORE


DELLAMORTE DELLAMORE
(Dellamorte Dellamore)

Réalisateur : Michele Soavi
Année : 1994
Scénariste : Gianni Romoli
Pays : Italie, France, Allemagne
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Rupert Everett, François Hadji-Lazaro, Anna Falchi, Fabiana Formica...


L'HISTOIRE : Des événements curieux se déroulent au cimetière de Buffalora : sept jours après avoir été enterrés, les morts se relèvent de leur tombe ! Du travail supplémentaire pour Francesco Dellamorte, le gardien du cimetière, et son associé, le simplet Gnaghi, qui doivent faire le ménage et renvoyer les morts ad patres. Lors d'un enterrement, Francesco fait connaissance avec une superbe veuve dont il tombe immédiatement amoureux. Il parvient à la revoir et découvre que cette dernière a une fascination pour les ossuaires. Le bonheur de Francesco sera de courte durée car la mort continue de roder dans son cimetière...

MON AVIS : Protégé de Dario Argento, avec qui il a travaillé sur de nombreux films, Michele Soavi décide de se lancer dans l'aventure de la réalisation en 1987 et offre un public le très sympathique Bloody Bird. Il enchaîne ensuite avec deux autres films bien bis, dont vous pourrez retrouver les chroniques sur ce blog, à savoir Sanctuaire en 1989 et La Secte en 1991. En 1994, il adapte un roman de Tiziano Sclavi, qui est également l'auteur du comic Dylan Dog, avec ce qui est considéré comme son meilleur film :  Dellamorte Dellamore. Et en effet, ce film est une petite merveille ! Assurément l'un des films de morts-vivants les plus originaux jamais vus sur un écran. Malgré un budget limité, Soavi parvient à composer des plans magnifiques et à donner vie à ces curieux personnages qui habitent le livre et le film. L'histoire de ce cimetière dans lequel les morts se réveillent sept jours après leur décès, pour une raison totalement inconnue et qui le restera, nous embarque à la suite de Francesco Dellamorte, le gardien dudit cimetière, et de son ami Gnaghi, un simple d'esprit qui ne s'exprime qu'avec des "gna", un peu comme le Hodor de Game of Thrones à titre de comparaison. Francesco Dellamorte est merveilleusement interprété par un Rupert Everett en état de grâce, investit à 110% dans son personnage. Il faut dire que Tiziano Sclavi a toujours eu cet acteur dans son esprit quand il a crée le personnage de Francesco Dellamorte, devenu par la suite Dylan Dog. Quant au curieux Gnaghi, c'est le français François Hadji-Lazaro, figure emblématique du rock indépendant, chanteur dans Les Garçons Bouchers ou Pigalle , qui lui prête son physique, pour un rôle qui lui va aussi comme un gant. Dellamorte Dellamore est un film qui ne ressemble à aucun autre. Il marie  les éléments fantastiques et horrifiques avec un humour noir savamment inspiré et une dimension poético-érotique de la plus belle teneur, le tout dans de superbes décors qui lui donne une tonalité quasi féerique, gothique et mélancolique. La dualité entre la vie et la mort est superbement représentée ici, à travers des romances originales, comme celle de Francesco Dellamorte avec une veuve qui prend son pied dans des ossuaires ou celle de Gnaghi, tombé amoureux de la jeune fille du maire du village et qui conservera la tête coupée de cette dernière après son décès dans un accident de moto. L'amour peut-il percer les portes et les cœurs dans ce cimetière infernal ? La frontière entre rêve et réalité est sans cesse bousculée, on se demande souvent si on n'assiste pas simplement aux fantasmes de notre gardien de cimetière, virtuose de l'explosion de crânes de macchabées fraîchement réveillés. Onirique, fantasmagorique, macabre, Dellamorte Dellamore s'impose avec des images somptueuses, très travaillées, superbement éclairées et des idées au kilomètres. La présence de la bombe volcanique Anna Falchi, qui joue plusieurs personnages dans le film, n'est pas anodine au succès du film, notamment sur la gent masculine. Il faut dire qu'elle a de sérieux arguments, qu'elle met particulièrement bien en valeur ici. Petit bijou d'inventivité, qui n'est pas exempt de menus défauts dus à la faiblesse du budget (certains effets-spéciaux se remarquent), et avec une petite baisse de rythme vers la fin, Dellamorte Dellamore n'en reste pas moins un fleuron du cinéma de genre, qui vous emmène dans un univers décalé, absurde même, avec une galerie de personnages haut en couleur dont on apprécie pleinement la compagnie, qu'ils soient vivants ou... morts ! Incontournable.

      

dimanche 16 janvier 2022

FLASHDANCE

 

FLASHDANCE
(Flashdance)

Réalisateur : Adrian Lyne
Année : 1983
Scénariste : Thomas Hedley Jr., Joe Eszterhas
Pays : Etats-Unis
Genre : Film musical, Romance
Interdiction : /
Avec : Jennifer Beals, Michael Nouri, Lilia Skala, Lee Ving, Sunny Johnson...


L'HISTOIRE : Alex Owens vit à Pittsburg où le travail se fait rare. Elle a dû se faire embaucher comme soudeur sur un chantier. Le soir, pour arrondir ses fins de mois, elle se produit dans un cabaret. Mais la vraie vie d'Alex, c'est la danse...

MON AVIS : Énorme succès lors de sa sortie en salles, succès du en partie grâce à sa bande originale vendue à des millions d'exemplaires et composée de tubes, dont Maniac de Michael Sembello et What a Feeling d'Irene Cara, Flashdance faisait partie des films références 80's que je n'avais toujours pas vu. C'est donc chose faite, 39 ans plus tard ! Mais comme dit le slogan, mieux vaut tard que jamais. Le film a été réalisé par Adrian Lyne, qui venait de se prendre un four avec son premier film, Ça plane, les filles. Le succès mondial de Flashdance, son second long-métrage donc, va le remettre sur les rails et le réalisateur nous offrira des films solides par la suite, comme 9 Semaines et demi en 1986, Liaison Fatale en 1987 ou le flippant L'Echelle de Jacob en 1990 entre autres. Lorsque le projet Flashdance a été lancé, l'objectif était de livrer au public une sorte de Rocky au féminin, soit un film positif, avec de belles valeurs et où le don de soi, la confiance en soi et la lutte pour concrétiser ses rêves seraient les thèmes principaux. Point de boxe ici ni d'acteur musclée mais de la danse et une actrice débutante en la personne de la charmante Jennifer Beals. Cette dernière illumine toutes les scènes dans lesquelles elle apparaît (et il y en a beaucoup) et la caméra du réalisateur la filme sous tous les angles, tel un petit ami amoureux. L'histoire de cette soudeuse de 18 ans, qui se fait courtiser par son patron, effectue des shows dans un cabaret et rêve d'entrer au conservatoire de danse tient donc principalement la route de par le charisme de son interprète principale et sa bande-son, déjà citée. Les chorégraphies sont plutôt réussies (la première au cabaret est très bien calibrée) et même si la belle Jennifer se fait doubler par la française Marine Jahan lors des scènes dansées (et même par un homme lors du grand final, sur la séquence hip-hop de la toupie), ce cocktail de danse, de musique et de romance fleur-bleue fait son petit effet. Après, je n'irai pas jusqu'à dire que Flashdance est un grand film, loin de là. Mais c'est un petit feel good movie pas déplaisant, malgré son aspect un peu "j'enchaîne les séquences de danse comme dans un clip vidéo". La trame du scénario tient en deux lignes, la psychologie des personnages est seulement esquissée, la romance pour midinette fait très... midinette, la mise en scène se focalise principalement sur l'aspect esthétique et ça brode pas mal pour faire arriver le film à la durée de 90 minutes. Mais ca reste agréable et divertissant. Budgétisé à $4,000,000 environ, le film en rapporta à travers le monde $92,921,203 ! Malgré ce succès, Jennifer Beals ne connaîtra pas une grande carrière par la suite. Elle réapparaîtra dans The Bride au côté de Sting en 1985 et dans la comédie Embrasse-moi Vampire au côté de Nicolas Cage en 1988 avant d'enchaîner les téléfilms et les séries-télévisées.