Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




dimanche 27 décembre 2015

LE CONVOI DE LA PEUR

LE CONVOI DE LA PEUR
(Sorcerer / Wages of fear)

Réalisateur : William Friedkin
Année : 1977
Scénariste : Walon Green
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, thriller
Interdiction : /
Avec : Roy Scheider, Bruno Cremer, Francisco Rabal, Amidou...


L'HISTOIRE : Qautre hommes de nationalités différentes, chacun recherché par la police de son pays, s'associent pour conduire un chargement de nitroglycérine à travers la jungle sud-américaine...

MON AVIS : Après le succès de French Connection et de L'Exorciste, le réalisateur William Friedkin décide de réaliser une nouvelle version d'un classique du cinéma français qu'il admire beaucoup, Le Salaire de la Peur de Henri-George Clouzot. S'il s'était douté du nombre d'ennuis qu'il allait rencontrer, peut-être se serait-il abstenu de ce lancer dans ce projet : changement de casting (Steve McQueen, Lino Ventura ou Marcello Mastroianni était prévu au départ), malaria, conditions météorologiques catastrophiques, fluctuation de la luminosité dans la jungle sont venus durement lui compliquer la tâche et allonger le temps de tournage, tout en augmentant le budget de départ. Ce qui ne l'empêcha pas de terminer le film. Malheureusement, les ennuis continuent lors de la sortie de ce dernier. En effet, Le Convoi de la Peur débarque sur les écrans une semaine après La Guerre des Etoiles de George Lucas. Le public fonce tête baissée remplir les poches de Lucas et n'accorde aucun intérêt au film de Friedkin. Sans véritable "star" au générique, malgré la présence de Roy Scheider, qui venait de rencontrer le succès avec Les Dents de la Mer et Marathon Man, le film de Friedkin est un échec commercial et public. Considéré comme un film maudit, Le Convoi de la Peur possède pourtant de bien belles qualités. Personnellement, j'ai trouvé le film très bien réalisé évidemment, et le casting est vraiment bon. La mise en place des quatre personnages principaux et le pourquoi de leur exil en Amérique du Sud est des plus intéressants et permet de les plonger dans une spirale infernale qui les amènera à une quête de rédemption. On a alors hâte de les voir embarquer dans les deux camions afin de transporter leur colis hautement explosif, ce qui va apporter de l'énergie au rythme contemplatif dans la première partie. Une fois les quatre acolytes réunis, la mission périlleuse peut débuter. Le film se bonifie encore plus avec cette traversée en Enfer et la tension, représentée par le chargement de nitroglycérine, est bien présente et joue savamment avec les nerfs des spectateurs. Les secousses subit par les deux véhicules sont parfois importantes et on sert les dents de nombreuses fois, à l'image des personnages eux-mêmes. Autre point fort du film, la beauté des décors, qui nous offre un dépaysement de tous les instants. Arrive alors LA scène culte de Sorcerer, qui est effectivement magistrale et très impressionnante : la traversée du fameux pont suspendu, réalisée avec une maestria sans pareille et qui joue durablement avec nos nerfs. On en sort même épuisé, à l'image des conducteurs, pauvres âmes perdues prises dans une spirale fataliste qui ne leur épargne rien. Le chemin de la rédemption est semé d'embûches, ils ne viendront pas dire le contraire : facteur humain, facteur climatique, facture naturel, ils doivent composés avec, ayant leur sort entre leurs mains sans pourvoir maîtriser les éléments extérieurs. Assez sombre et pessimiste, Le Convoi de la Peur gagne sans conteste ses galons de film majeur du cinéma et mérite d'être redécouvert séance tenante. Le film préféré de son réalisateur.

* Disponible en BR et DVD COLLECTOR

NOTE : 5/6



samedi 19 décembre 2015

STAR WARS 7 - LE RÉVEIL DE LA FORCE

STAR WARS 7 - LE RÉVEIL DE LA FORCE
(Star Wars 7 - The Force Awakens)

Réalisateur : J.J. Abrams
Année : 2015
Scénariste : Lawrence Kasdan, J.J. Abrams
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Harrison Ford, Carrie Fisher, Adam Driver...


L'HISTOIRE : 30 ans après le combat contre les force de l'Empire, un nouvel ordre maléfique a fait son apparition, emmené par le général Hux et Kylo Ren, eux-mêmes sous le commandement de l'Empereur Snoke. La Rébellion est toujours en lutte et cherche vainement à retrouver Luke Skywalker. Le pilote de X-Wing Poe Dameron doit se rendre sur Jakku afin de récupérer des données devant servir à localiser le fameux Jedï. Attaqué par l'armée de Kylo Ren, Poe Dameron confie les précieuses informations à son droïde BB-8 avant d'être capturé. Le robot croise la route de Rey, jeune voleuse tentant de survivre sur Jakku. Cette dernière sera également amenée à rencontrer Finn, un soldat stormtrooper déserteur qui vient d'aider Poe Dameron à s'échapper et qui est activement recherché par le Premier Ordre. Ensemble, Rey et Finn vont vivre une aventure dont ils ne soupçonnent pas les enjeux...

MON AVIS : Si je craignais bien une chose avec ce nouvel opus de la saga, c'était d'assister à une déception du niveau de La Menace Fantôme, surtout après que Lucasfilm ait été racheté par Walt Disney. Fallait-il s'attendre à voir débarquer un nouveau Jar-Jar, venant par sa simple présence pourrir tout un film pour s'attirer la sympathie du jeune public ? L'annonce de voir J.J. Abrams au commande venait apporter un souffle libérateur au projet, car talentueux il est ce p'tit gars ! La vision de la bande-annonce confirmait cette impression que le réalisateur de Mission Impossible 3, de Super 8, de Star Trek et Star Trek Into Darkness était bien l'homme de la situation et que le spectacle promis allait être à la hauteur des attentes ! Mission remplie effectivement car Star Wars 7 - Le Réveil de la Force se situe à des années lumières au-dessus de La Menace Fantôme et se révèle être l'un des meilleurs épisodes de la saga, se hissant aisément dans mon top 3 avec L'Empire contre-attaque et La Revanche des Sith. Bien sûr, certains passages du film évoqueront aux fans l'épisode 4 Un Nouvel Espoir : une planète de sable, un droïde qui possède des informations et qui doit être remis à la Résistance, une "étoile de la mort" gigantesque possédant une puissance de feu sans équivoque qui doit être détruite et j'en passe, on tient là quelques éléments de l'oeuvre fondatrice de George Lucas. J.J. Abrams et son scénariste Lawrence Kasdan (qui avait scénarisé l'épisode 5 et 6), conscient de la difficulté de la mission qu'on leur a confié (réaliser un épisode de Star Wars ! Bonjour la pression !) ont joué la carte de la sécurité en modelant leur histoire sur la trame d'un épisode cher au cœur des fans. C'est plutôt bien joué de leur part car même si on a une vague impression de "déjà-vu" parfois, cette "relecture" modernisée propose également pas mal de nouveautés tout en s'amusant avec le côté nostalgique. Aux nouveaux personnages (superbe duo Finn / Rey ; Kylo Ren et ses accès de colère incontrôlable...) viennent évidemment s'ajouter les anciens : Han Solo, Chewbacca, Leia Organa, C3PO et R2-D2 sont de la partie pour notre plus grand plaisir et les retrouvailles à l'écran procurent bien des émotions, même si leur aspect "iconique" a été revu très largement à la baisse, pour mieux laisser la place aux nouveaux arrivants qui vont devenir les figures de proue de cette nouvelle trilogie. Logique en même temps. Mais bordel de dieu, rien que de voir Rey et Finn monter dans le Faucon Millenium pour s'échapper de Jakku, ça n'a pas de prix ! Surtout que les effets visuels enterrent tout ce qui a été fait dans les six premiers épisodes et que Star Wars 7 est un pur régal pour les yeux. Les combats aériens relèvent du jamais vu en terme de fluidité et nous laissent pantois dans notre fauteuil ! Quelle virtuosité ! J.J. Abrams possède vraiment un savoir-faire indéniable et nous en met plein la vue, assurant un spectacle épique comme on n'en a pas vu depuis belle lurette (à l'exception de Mad Max Fury Road bien sûr). Alors oui, tout n'est peut-être pas parfait dans Le Réveil de la Force et il y a quelques petites maladresses, des ellipses intriguantes, des questions en suspens mais il faudrait vraiment faire la fine bouche pour ne pas être conquis par le film, par l'actrice Daisy Ridley, par ses scènes de bataille, par ses idées originales, par son nouveau méchant charismatique (un peu moins sans son masque...), par ses trouvailles visuelles (le flashback de Rey, magnifique) et par ses références et nombreux clins d'oeil. J.J. Abrams a remplit totalement le cahier des charges demandés (peut-être même trop ?) et nous offre un excellent épisode, qui se clôture sur une scène finale qui m'a mis les larmes aux yeux ! Vivement l'épisode 8 !




lundi 7 décembre 2015

EXTRAORDINARY TALES

EXTRAORDINARY TALES
(Extraordinary Tales)

Réalisateur : Raul Garcia
Année : 2015
Scénariste : Stéphan Roelants, Raul Garcia
Pays : Luxembourg, Belgique, Etats-Unis, Espagne
Genre : Animation, Fantastique
Interdiction : /
Avec : /


L'HISTOIRE : Un corbeau, incarnation de l'esprit d'Edgar Allan Poe, converse avec la Mort dans un cimetière. Le corbeau redoute de mourir car il ne veut pas sombrer dans l'oubli. Pour retarder l'échéance, il raconte à la Mort cinq histoires issues de son imagination : La Chute de la Maison Usher, Le Cœur Révélateur, La Vérité sur le cas de M. Valdemar, Le Puits et le Pendule et Le Masque de la Mort Rouge...

MON AVIS : Film d'animation croisé avec un film à sketchs, Extraordinary Tales reprend le titre du célèbre recueil de nouvelles du grand Edgar Allan Poe et permet à son réalisateur, Raul Garcia, de donner toute l'étendue de son talent dans le domaine de l'expression graphique. L'originalité de cette oeuvre est de nous présenter cinq nouvelles de Poe dans cinq styles visuels différents. Je ne suis pas expert dans le dessin mais j'ai été séduit par le travail graphique présenté ici. La Chute de la Maison Usher est d'une facture classique et soignée et bénéficie en outre d'un narrateur prestigieux puisqu'il s'agit du grand Christopher Lee lui-même ! L'histoire nous présente bien sûr la folie de Roderick Usher, tourmenté par sa soeur Madeline. Cette réalisation a été présélectionné aux Oscars 2013 pour le prix du meilleur court-métrage d'animation. Plus percutant sera le design du Coeur Révélateur, tout en noir et blanc et qui est d'une efficacité redoutable, l'auteur voulant rendre hommage au dessinateur uruguayen Alberto Breccia. L'histoire fait mouche et procure quelques doux frissons au spectateur, hypnotisé par ce graphisme stylisé et par la voix du narrateur, l’envoûtant Bela Lugosi ! Encore plus réussi, La vérité sur le cas de M. Valdemar ! Là, Raul Garcia se la joue carrément EC Comic, vous savez, ces bandes-dessinées horrifiques des années 60 et qui ont inspiré le Creepshow de George Romero. On a réellement l'impression de visionner une bande-dessinée des Contes de la Crypte tant le style graphique, vif et coloré, correspond à merveille à cet univers d'antan. L'histoire est de plus excellente, ce qui ne gâche rien. On change encore radicalement de style avec l'adaptation de la nouvelle Le Puits et le Pendule, narré cette fois par Guillermo del Toro. Cette fois, on a l'impression d'assister à une sorte de cinématique de jeu vidéo et l'effet fonctionne assez bien même si c'est le rendu qui m'a le moins séduit. La célèbre séquence du pendule, immortalisé dans le film de Roger Corman, est bien présente et ravira les fans de torture sous l'inquisition. Roger Corman qui est d'ailleurs présent dans Extraordinary Tales puisqu'il fait la voix du Prince Prospero dans la dernière histoire, Le Masque de la Mort Rouge. Nouveau style graphique encore une fois, basé sur un effet "peinture" très réussi et fort joli. Au final, ce travail esthétique basé sur des nouvelles d'Edgar Poe est une parfaite entrée en matière dans l'univers morbide et macabre de cet auteur qui a réussi ce qu'il redoutait le plus : ne pas sombrer dans l'oubli. On aurait peut-être juste aimé que ces cinq courts-métrages soient un peu plus long niveau durée. N'hésitez pas en tout cas à vous plonger dans ces aventures gothiques animées sur lesquelles plane l'ombre de la grande Faucheuse et vivez 73 minutes dans un univers tourmenté, obsédant et visuellement très travaillé. Une sympathique découverte !

* Disponible en DVD chez BAC FILMS VIDEO

NOTE : 4/6


samedi 5 décembre 2015

MAD MAX FURY ROAD

MAD MAX FURY ROAD
(Mad Max Fury Road)

- visionné via le BR 3D -

Réalisateur : George Miller
Année : 2015
Scénariste : George Miller,  Brendan McCarthy, Nick Lathouris
Pays : Australie, Etats-Unis
Genre : Action, Science-fiction, Post-nuke
Interdiction : -12 ans
Avec : Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult, Hugh Keays-Byrne, Rosie Huntington-Whiteley...


L'HISTOIRE : Hanté par un lourd passé, Max Rockatansky estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d'un véhicule militaire piloté par l'Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s'est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement…

MON AVIS : 70 ans ! George Miller a 70 ans quand il réalise Mad Max Fury Road ! Et malgré le poids de la vieillesse sur les épaules, le créateur du personnage culte de Max Rockatansky enterre en 120 minutes toute la production cinématographique dite "d'action" des années passées et sûrement à venir. 120 minutes de bruit et de fureur sur pellicule comme on n'en a jamais vu auparavant ! Des images nourris au cinéma Bis et au cinoche post-apocalyptique, transcendées par une mise en scène infernale et dévastatrice qui élève Mad Max Fury Road en nouveau maître-étalon du genre. George Miller réinvente le cinéma d'action et de divertissement en se servant de ses acquis d'antan mais en les modernisant et en proposant un spectacle jubilatoire comme on n'en rêvait plus. Les spectateurs bercés au cinéma 80's, au post-nuke rital, au Mad Mission asiatique et autres délires pelliculaires n'en croiront pas leurs yeux et pourtant le miracle est bien là. Plus encore que les séquences d'action dantesques proposées par George Miller, c'est bien son inventivité hallucinante à proposer des nouveautés en terme de spectacle qui nous en met plein la vue et nous laisse pantois devant notre écran. Une imagination totalement débridée, sans aucun carcan pour la retenir, laissant le choix des possibles s'exprimer pleinement, sans aucune retenue, permet à Mad Max Fury Road d'être une bouffée d'air frais dans une production cinématographique se contentant majoritairement de recycler sans aucun effort ce qu'on a déjà vu auparavant. Chaque séquence du film nous propose une nouvelle idée, les décors ou les courses-poursuites entre des véhicules customisés de manière fantasmatique ont toujours quelque chose à proposer en terme de mise en scène qui relève du jamais vu. Certaines séquences, certains plans sont dignes d'une oeuvre d'art, d'une peinture exécutée par un orfèvre en la matière (l'arrivée des véhicules dans la tempête de sable par exemple, juste magnifique). Le réalisateur se permet même l'audace de rendre muet son héros légendaire durant toute la première partie de son film, première partie qui mérite à elle seule de faire atteindre à Mad Max Fury Road le statut de film culte. Si Tom Hardy ne parvient évidemment pas à nous faire oublier Mel Gibson, sa prestation est néanmoins à saluer tant l'acteur y met du sien et participe à 200% à cet opéra wagnérien dans le désert. La bonne surprise vient de Charlize Theron, absolument transfigurée ici, et qui nous offre un personnage féminin haut en couleurs et qui restera à coups sûr dans toutes les mémoires. Le scénario est bien plus intelligent qu'on pourrait le croire au départ et recèle de vraies bonnes idées qui viennent amplifier le ressenti plus que positif qu'on éprouve durant la vision du film. Mad Max Fury Road porte donc bien son nom et notre attente n'a pas été vaine. On ne peut que s'agenouiller devant la maestria virtuose de George Miller qui nous en donne pour notre argent et plus encore. Une oeuvre contemporaine-référence qui risque de le rester encore bien longtemps ! 

NOTE : 6/6



mercredi 2 décembre 2015

QUI L'A VUE MOURIR ?

QUI L'A VUE MOURIR ?
(Chi l'ha vista morire ?)

Réalisateur : Aldo Lado
Année : 1972
Scénariste : Francesco Barilli, Massimo D'Avak, Aldo Lado, Ruediger von Spies
Pays : Italie, Allemagne
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : George Lazenby, Anita Strindberg, Adolfo Celi, Nicoletta Elmi, Dominique Boschero...


L'HISTOIRE : France, 1968. Une jeune fille est assassinée à coups de pierre par une mystérieuse personne vêtue de noir. Quatre ans plus tard, à Venise, le sculpteur Franco Serpieri vit paisiblement avec sa maîtresse. Séparé de son épouse, il reçoit fréquemment la visite de sa fille Roberta. Mais un soir, celle-ci ne rentre pas. Le lendemain, on retrouve son corps dans un des canaux de la ville. La police se charge de l'enquête mais sans résultats. Franco, qui se sent responsable du drame, décide de se lancer seul à la poursuite du coupable...

MON AVIS : Puissant ses racines dans la littérature policière, dont les romans se paraît d'une couverture jaune, le giallo - ou thriller italien pour faire simple - connut ses prémices dès 1964 avec La fille qui en savait trop de Mario Bava puis avec Six femmes pour l'assassin du même Bava, oeuvre de 1966 qui posa les bases du genre. Le phénomène prend une ampleur sans précédent avec le succès en 1970 du classique de Dario Argento : L'oiseau au plumage de cristal. Dès lors, on verra débarquer sur les écrans toute une pléiade de gialli qui viendront faire monter la tension chez le spectateur adepte d'enquête policière et de meurtres violents. Je ne vais pas vous lister les titres majeurs du genre, j'ai sûrement du le faire lors d'un précédent article consacré à un giallo. Celui qui nous intéresse aujourd'hui, Qui l'a vue Mourir ? est du à Aldo Lado, que les amateurs connaissent bien puisqu'on lui doit entre autre des titres phares tels Je suis Vivant (1971) ou Le Dernier train de la nuit (1975). Avec Qui l'a vue Mourir ? réalisé en 1972, il apporte une pierre des plus solides à l'édifice "giallo" puisque son film fait partie des meilleurs que j'ai vu dans le genre. Il est d'ailleurs amusant de constater que la thématique du film n'est pas sans rappeler celle de La Longue Nuit de l'Exorcisme de Lucio Fulci, les deux films ayant été réalisés la même année ! Cette thématique, à savoir le meurtre d'enfants (et la pédophilie), plonge le spectateur dans une ambiance des plus malsaines. Dès la scène d'introduction se déroulant en France, Qui l'a vue Mourir ? marque des points et nous place dans une position inconfortable, puisque nous sommes témoin malgré nous du meurtre d'une petite fille rousse par une femme habillée de noir et gantée. Qui l'a vue mourir cette petite fille ? Eh bien nous, spectateurs ! Pourtant, nous serons bien incapable de dire qui se cache sous l'identité du tueur. Le réalisateur nous propose alors tout un panel de personnages un peu louche, qui semblent tous avoir des secrets inavouables et, suite au deuxième meurtre d'une petite fille rousse (la bien connue Nicoletta Elmi), on se prend à jouer les enquêteurs au côté du pauvre papa avide de vengeance et de justice (très bien interprété par George Lazenby, ex James Bond en 69 dans Au Service Secret de sa Majesté). Outre l'enquête, prenante, c'est la mise en scène d'Aldo Lado et son utilisation des décors naturels de la ville de Venise qui donnent au film son ambiance et son originalité. La scène de la ronde des enfants marque les esprits car le metteur en scène transforme un simple jeu enfantin en élément stressant et inquiétant, aidé en cela par la musique d'Ennio Morricone et la comptine qui donne son titre au film "Chi l'ha vista morire ?". Stressantes sont également les déplacement de la caméra dans les rues de Venise, surtout quand l’inquiétante "dame en noir" est dans les parages, en quête d'une nouvelle proie. On appréciera également la présence d'Anita Strindberg même si, ici, son rôle se révèle un peu anecdotique. Sans être particulièrement violent dans ses images, Qui l'a vue Mourir ? est une oeuvre âpre et dérangeante, dont les quelques défauts (inspecteur de police incompétent, charge un peu forcée sur la bourgeoisie) ne parviennent pas à nous faire quitter les yeux de l'écran. Certes, la révélation finale est un peu prévisible (surtout si on a vu le film de Fulci) mais il n'en reste que cette oeuvre d'Aldo Lado est un excellent giallo qui mérite toute votre attention !

* Disponible en DVD chez THE ECSTASY OF FILMS

NOTE : 5/6



dimanche 29 novembre 2015

LE JOUR DE LA COMÈTE

LE JOUR DE LA COMÈTE
(Le Jour de la Comète)

Réalisateur : Hervé Freiburger, Cédric Hachard, Sébastien Milhou
Année : 2014
Scénariste : Hervé Freiburger, Cédric Hachard, Véronique Hauller, Christophe Lapèlerie, Sébastien Milhou
Pays : France
Genre : Comédie, Fantastique, Film à sketchs
Interdiction : /
Avec : Adrien Marik, Yves Arnault, Pascaline Ferrer, Béatrice de la Boulaye, Aurélien Jegou...


L'HISTOIRE : Au cours de l'été 1986, la comète de Halley termine sa course autour de la Terre, après 76 ans d'absence. Alors qu'un débris de météorite se désagrège dans l'atmosphère, Howard, Ana et Daryl, trois habitants de la petite ville de Mont-Vallée, font chacun le souhait d'une vie meilleure, croyant voir une étoile filante. Trois vœux exaucés littéralement qui vont engendrer les pires catastrophes. Et c'est désormais armés de leur seul courage que nos trois losers vont devoir se surpasser pour réparer les dégâts...

MON AVIS : Production indépendante française, Le Jour de la Comète doit tout à son trio de réalisateurs, qui a su braver les difficultés et le mauvais sort et qui, à force de ténacité, a rendu possible cette aventure, la consécration étant la finalisation de ce film et sa sortie en DVD collector chez l'excellent éditeur The Ecstasy of Films ! Car Le Jour de la Comète est un projet qui remonte à 2007 et qui a été émaillé de plusieurs soucis, la partie financière n'étant pas des moindres, si bien que le film est finalement annulé malgré la parution d'une bande-annonce prometteuse et la réalisation de 50% des trois segments du film. Une désillusion pour toute l'équipe de passionnés derrière ce projet. "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort", tel est l'adage que l'équipe a du se répéter inlassablement puisqu'en 2009, le tournage reprend son envol, tel un phénix immortel ! Un tournage marathon donc, suivi d'une longue post-production, qui a fini par aboutir au final au résultat que je viens de visionner. Les ambitions du Jour de la Comète étaient clairement établies dès le départ : faire un film à sketchs comico-fantastique se déroulant dans les années 80 (en 1986 plus précisément), et ce, afin de rendre hommage à toutes les œuvres qui ont bercé l'enfance des réalisateurs (on citera sans exhaustivité Les Goonies, Gremlins ou Retour vers le futur entre autre), tout en mettant l'accent sur la peur de grandir des personnages principaux, personnages préférant s'isoler dans un monde enfantin protecteur et rassurant. Des intentions louables et qui promettaient aux spectateurs ayant vécu cette formidable décennie 80 de se replonger avec délice dans l'univers des films de cette période, comme a si bien su le faire J.J Abrams avec Super 8. Le choix de faire un film à sketchs est ambitieux car vient s'ajouter une difficulté supplémentaire, que peu de film de ce genre parvienne à réaliser : donner la même intensité et le même intérêt aux différentes histoires. Si Creepshow reste LA référence en la matière, force est d'avouer que peu de films à sketchs réussissent à proposer des segments de qualité égale. Le Jour de la Comète parvient (presque) à surmonter cette difficulté et on félicitera l'équipe car la pari était difficile ! Le fil rouge du film est un animateur radio qui nous parle du proche passage près de la Terre de la comète de Halley et des ragots ayant attrait à cette dernière (fin du monde et j'en passe). Les pensées et les réflexions de l'animateur radio lui donne donc l'occasion, tel le squelette des Contes de la Crypte, de nous présenter les trois histoires constituant le film. Trois segments dans lesquels les héros sont des adolescents timides, solitaires, vivant reclus dans le monde de l'enfance. La première histoire est carrément excellente et nous replonge vraiment dans les 80's : "Barney" nous présente Howard (Adrien Marik), jeune garçon de quinze ans peu farouche et complexé, qui "vit" depuis sa plus tendre enfance, tel James Sewart et son lapin Harvey dans le film du même titre, avec Barney, son ami imaginaire, à savoir un ours en peluche géant. Voulant "grandir" pour mieux s'insérer dans la vie, voir faire succomber sa charmante voisine d'en face (l'ultra-mignonne et craquante Pascaline Ferrer), il fait le vœu lors du passage de la comète de faire sortir de sa tête Barney. Le vœu va évidemment se réaliser mais pas de la manière attendue : Barney se met à exister réellement et les ennuis vont commencer pour le jeune homme qui va vivre un drôle d'aventure avec sa charmante voisine. "Barney" a vraiment tout pour plaire : casting séduisant et efficace, réalisation aux petits oignons, ambiance 80's hyper bien en place, effets-spéciaux bien dans l'esprit, humour et dynamisme font de ce premier segment un atout majeur du film. La seconde histoire se nomme "La Promise du seigneur du château" et nous présente Ana (Béatrice de la Boulaye), assistante étrangère d'un producteur mégalo qui ne lui accorde aucun intérêt, alors que la jeune femme aimerait bien qu'il succombe à ses charmes, comme dans les histoires à l'eau de rose dont elle se délecte. Son voeu lors du passage de la comète de Halley ne va pas non plus aller dans la direction attendue puisque sa requête pour sa faire aimer du propriétaire du château va réveiller le fantôme du "vrai" propriétaire justement, un aviateur un peu fou. L'histoire entremêle Pandora et L'Aventure de Mme Muir mais en y ajoutant une très grosse pincée d'humour noir et d'irrévérences, ainsi que des zombies et quelques touches d'effets gores ! Même si c'est le segment qui m'a le moins intéressé, il n'en reste que son aspect comico-gore fonctionne plutôt bien et que le final est franchement très amusant et énergique. Troisième histoire : "Virgin Eaters from Outer Space", rebaptisé en français "les puceauphages d'un autre monde", tout un programme ! L'action se déroule dans le même lycée que le premier sketch et on prend plaisir à voir passer le personnage d'Howard justement, le genre de clin d'oeil que j'apprécie beaucoup. Cette fois, on va parler de Daryl, souffre-douleur du lycée et spécialiste en informatique, qui s'est conçu un petit robot comme ami. Son souhait le plus cher ? Se faire repérer par une fille, même si elle vient d'un autre univers ! La comète de Halley va exaucer son voeu en lui envoyant trois pulpeuses jeunes filles qui passent leur temps à boire du lait et qui n'ont pas vraiment des intentions très amicales envers les puceaux, comme il l'apprendra à ses dépens. Heureusement qu'il peut compter sur la seule fille du lycée qui s'intéresse vraiment à lui sans qu'il l'est remarqué. La lutte contre cette drôle d'invasion extra-terrestre va s'avérer riche en rebondissements. Le Jour de la Comète dispose donc de trois histoires différentes mais qui bénéficient toutes du savoir-faire de l'équipe technique qui assure vraiment bien vu la faiblesse du budget. La mise en scène est plus que correcte, les effets-spéciaux tiennent la route, le casting joue bien et on prend un réel plaisir à suivre nos trois "z"héros dans ces rocambolesques aventures. Rafraîchissant, Le Jour de la Comète respire la passion du genre et plaira à tous les spectateurs nostalgiques tout en séduisant la nouvelle génération par son humour noir et sa galerie de personnages haut en couleurs. Un parcours du combattant pour Hervé Freiburger, Cédric Hachard et Sébastien Milhou qui se solde donc par un résultat plus que positif et on remerciera The Ecstasy of Films de permettre au Jour de la Comète de rencontrer son public et surtout d'exister !

* Disponible en DVD collector chez THE ECSTASY OF FILMS

NOTE : 4,5 / 6


mercredi 25 novembre 2015

VISIONS

VISIONS
(Visions)

Réalisateur : Kevin Greutert
Année : 2015
Scénariste : L.D. Goffigan, Lucas Sussman
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Isla Fisher, Jim Parsons, Anson Mount, Eva Longoria, Gillian Jacobs..


L'HISTOIRE : Un an après un accident de voiture, un jeune couple, Evy et David, décide de s’installer dans un vignoble, pour commencer une nouvelle vie. Evy attend un enfant. Très vite, elle commence à apercevoir des phénomènes étranges. Ces visions vont faire de sa vie un véritable cauchemar…

MON AVIS : Kevin Greutert est principalement connu pour avoir travaillé en tant que monteur sur la saga Saw et pour avoir réalisé Saw VI, Saw 3D et le sympathique Jessabelle. En 2015, le voilà de retour avec Visions, un thriller mêlant épouvante et fantastique et jouant avec les codes du film de fantôme, du film de maison hantée, du moins dans ses grandes longueurs avant de nous asséner un twist final qu'on avait vu venir depuis belle lurette. Plutôt bien réalisé, Visions tente de nous faire frissonner avec des jump-scares et des grands coups de musique judicieusement placés, et qui devraient effectivement faire sursauter quelques spectateurs. Kevin Greutert connaît son job, ses classiques et délivre un travail d'honnête facture qui pourra faire son petit effet, du moins sur le public lambda. L'histoire délivre son lot de mystère et s'amuse à brouiller les pistes, nous amenant à nous questionner sur les événements bizarres qui ont lieu et qui perturbe la vie de la pauvre Evy, correctement interprétée par Isla Fisher. Victime d'un accident de la route un an plus tôt qui lui a laissé quelques séquelles psychologiques, Evy a l'air d'une jeune femme un brin perturbée et on se demande sans cesse si elle est folle, si elle voit vraiment ce qu'elle semble voir, si elle est victime d'un complot ou d'une secte façon "Rosemary's Baby", si sa nouvelle maison est réellement hantée ou si tout se passe dans sa tête. Le réalisateur joue avec le spectateur comme un chat avec une souris et il préfère peaufiner son ambiance plutôt que de se laisser aller à des séquences démonstratives. Si le résultat final reste d'un niveau correct, les amateurs, quant à eux, se montreront certainement bien plus sévères envers le film car il faut bien avouer que ce dernier recycle des lieux-dits vus maintes et maintes fois auparavant. Des clichés à la pelle, des références à la tonne (Les Autres, Apparences, Poltergeist...) qui s'étirent durant les 82 minutes que durent le film. On se surprend alors à soupirer comme un diable devant tant de manque d'originalité et de recyclage et on se dit que vraiment, le cinéma fantastique des années 2000 / 2010 a, dans sa grande majorité, bien du mal à se montrer vraiment intéressant. Le casting ne parvient guère à dynamiser le récit qui s'étire en longueur et ses n'est pas non plus les apparitions de quelques guest-stars (dont Eva Longoria) qui va venir changer la donne. Reste un final grand-guignolesque, certes prévisible dans ses grandes lignes mais néanmoins efficace et . Visions ne marquera pas pour autant les esprits et s'oubliera bien vite, noyé dans la masse des productions de ce type qui pullulent dans les rayons DTV de ces dernières années.  

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO

NOTE : 3/6



mercredi 18 novembre 2015

HUNGER GAMES - LA RÉVOLTE PARTIE 2

HUNGER GAMES - LA RÉVOLTE PARTIE 2
(The Hunger Games : Mockingjay - Part 2)

Réalisateur : Francis Lawrence
Année : 2015
Scénariste : Peter Craig, Danny Strong
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction, Action
Interdiction : /
Avec : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson...


L'HISTOIRE : Alors que Panem est ravagé par une guerre désormais totale, Katniss et le Président Snow vont s’affronter pour la dernière fois. Katniss et ses plus proches amis Gale, Finnick, et Peeta, sont envoyés en mission pour le District 13 : ils vont risquer leur vie pour tenter d’assassiner le Président Snow, qui s’est juré de détruire Katniss. Les pièges mortels, les ennemis et les choix déchirants qui attendent Katniss seront des épreuves bien pires que tout ce qu’elle a déjà pu affronter dans l’arène…

MON AVIS : Voici donc le chapitre final de la saga débutée en 2012. Après un premier film qui m'avait bien plus sans toutefois me convaincre totalement, me laissant sur une impression mitigée, le second volet (Hunger Games - L'embrasement) sorti en 2013 m'avait totalement enjoué, la dimension politique et épique étant parfaitement retranscrite à l'écran, faisant de la belle Katniss une héroïne attachante et importante, version féminine du personnage de Jonathan E. du Rollerball de Norman Jewison. La première partie du dernier épisode (Hunger Games - La Révolte partie 1) avait délaissé l'aspect grand spectacle au profit d'une trame plus intimiste, mettant l'accent sur la dimension psychologique des personnages et faisant endosser à Katniss le rôle d'égérie, devant rassembler les districts afin de mener la guerre contre le président Snow. Une première partie qui avait divisé les fans et notamment ceux qui s'attendaient à un déluge d'action. On était donc en droit de penser que Hunger Games - La Révolte partie 2 allait tout miser sur l'aspect sensationnel et se laisser aller dans les travers des blockbusters récents, préférant les effets et les explosions à l'intelligence d'un scénario solide. Le réalisateur Francis Lawrence surprend donc son monde car même si action il y a, cette dernière ne prédomine pas sur l'histoire et ne s'avère pas aussi spectaculaire que prévue, même si certaines séquences sont riches en émotions, à l'image de toute la périlleuse traversée des héros en route vers le Capitole. Une progression mouvementée qui est une sorte de variation des hunger games déplacée en zone urbaine, puisque les rues menant au Capitole sont truffés de pièges mortels, dont certains sont assez spectaculaires, notamment la marée noire de produit gelant. Le passage dans les souterrains de la ville sera aussi l'occasion d'apporter dynamisme et énergie au rythme du film, avec la présence de mutants qui ne sont pas sans nous rappeler ceux de The Descent et qui nous permettra d'admirer la dextérité de Katniss avec son arc. Cerise sur le gâteau, ce chapitre final n'en oublie pas l'aspect dramatique et la scène des bombes devant les portes du Capitole nous laisse abasourdis et augmente le côté tragique de la saga. Mais voilà. Hormis ces passages très réussis, ce chapitre final déçoit au final. Le personnage de Peeta (désolé pour les fans mais j'ai toujours trouvé l'acteur Josh Hutcherson d'une platitude exaspérante et sans charisme aucun) ne sert ici pas à grand chose et le côté "romance / triangle amoureux" ne fait frémir le cœur de personne et rend le film poussif voir même parfois ennuyeux. Katniss perd réellement de son aura "magique" et redevient un personnage presque "lambda", bien éloigné en tout cas de l'héroïne à l'aura quasi divin des deux précédents films. Il manque également, pour ma part en tout cas, un côté héroïque à ce chapitre final qui a bien du mal à transcender son sujet et ce, malgré la partition du compositeur James Newton Howard. Pourtant, le scénario n'est pas inintéressant et joue plutôt bien avec les intrigues, la notion de pouvoir, les trahisons et les sombres conspirations, notamment lors d'une révélation qui met à mal l'aspect manichéen qu'on pouvait reprocher à la saga. La réalisation, bien que correcte, ne parvient pas à imposer un souffle épique à cette ultime aventure de Katniss, toujours aussi bien interprétée par une Jennifer Lawrence convaincante. Ce qui s'annonçait comme le point d'orgue de la série constitue pour ma part une relative déception et le film ne tient pas ses promesses de grand spectacle fait de bruit et de fureur. Une conclusion en demi-teinte pour le geai moqueur...

NOTE : 3/6



samedi 31 octobre 2015

RAMBO

RAMBO
(First Blood)

Réalisateur : Ted Kotcheff
Année : 1982
Scénariste : Michael Kozoll
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Action
Interdiction : /
Avec : Sylvester Stallone, Brian Dennehy, Richard Crenna, Bill McKinney...


L'HISTOIRE : John Rambo, un soldat de retour du Viet-Nam, arrive à proximité d’une petite bourgade, pour retrouver un vieil ami de régiment. Apprenant la mort de ce dernier, Rambo décide de se rendre dans le centre-ville pour s’y restaurer. Il tombe alors sur le Shérif Teasle, qui l’arrête pour vagabondage. Commence un bras de fer brutal entre l’ancien soldat et les forces de l’ordre…

MON AVIS : Il est bon de rappeler que le premier Rambo est un classique d'émotion et d'action, proposant une vraie tension dramatique et un ton sérieux bien éloigné de ses trois suites qui verseront quant à elles bien plus dans la grosse série B jouissive et fun. Adaptation d'un livre de David Morrell, Rambo traite du difficile sujet de la réinsertion dans la vie de tous les jours des anciens du Vietnam, un thème déjà brillamment mis en scène dans Voyage au bout de l'Enfer par exemple. Le personnage principal est interprété à la perfection par Sylvester Stallone, promu star grâce à son autre personnage fétiche, à savoir celui de Rocky Balboa bien sûr. Lors du final dantesque de Rambo, l'acteur offre aux spectateurs médusés un long monologue qui restera dans toutes les mémoires de par son intensité et sa gravité, expliquant de façon directe et abrupte la condition de vie de ces vétérans qui ont tout donné pour leur pays et qui ont l'impression d'être oublié par ce dernier, ne trouvant pas de travail ou étant considéré comme des asociaux ou des vagabonds. Doté d'une véritable puissance dramatique, Rambo n'en oublie pas l'aspect énergique pour autant et se transforme même en un survival intense, véritable chasse à l'homme dont le traqué devient rapidement le chasseur en milieu forestier, l'ancien béret vert médaillé pour ses exploits au Vietnam ayant des connaissances en matière de survie en milieu hostile que ne possède pas le shérif et ses hommes. Redevenu bête fauve, parfaite machine à tuer, à cause du comportement du shérif qui est le premier à avoir fait couler "le premier sang", John Rambo se retrouve malgré lui condamné à utiliser la violence pour préserver sa propre vie, les traumatismes du Vietnam étant encore profondément ancré en lui. Ses douloureux souvenirs reviendront encore plus à la surface lorsque son ancien colonel interviendra pour tenter de faire stopper cette traque inhumaine qu'il sait perdu d'avance pour le shérif. Sobrement interprété par l'excellent Richard Crenna, le colonel Trautman est le second personnage emblématique de la saga et il nous régale déjà dans ce premier volet de répliques cultes qui font de John Rambo un homme à la puissance quasi divine ("Je ne suis pas venu sauver Rambo de la police. Je suis venu vous sauver de Rambo"). Avec son sens du rythme très abouti, avec sa tonalité mélancolique, avec son aspect dramatique qui prédomine sur des séquences d'action généreuses et intenses, avec son côté survival qui respecte tous les codes du genre, Rambo n'a rien perdu de sa puissance évocatrice et se révèle encore et toujours être une oeuvre majeure du cinéma, que la musique de Jerry Goldsmith vient transcender à chaque instant..

NOTE : 5/6



dimanche 25 octobre 2015

ROAR

ROAR
(Roar)

Réalisateur : Noel Marshall
Année : 1981
Scénariste : Noel Marshall, Ted Cassidy
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure
Interdiction : /
Avec : Tippi Hedren, Noel Marshall, Mélanie Griffith, John Marshall, Jerry Marshall...


L'HISTOIRE : Madeleine emmène ses enfants dans la jungle africaine pour aller voir son mari Hank, dont elle est depuis longtemps séparée. Hank est un scientifique excentrique qui s'est toujours battu pour la défense d'espèces en danger. Il vit en pleine savane, dans une maison squatté par des centaines de fauves. Parti chercher sa famille, Hank rate le rendez-vous. Sa femme, sa fille et ses deux fils trouvent sa maison mais la cohabitation avec les fauves ne va pas se passer sans anicroches...

MON AVIS : Surnommé "le film le plus dangereux du monde", Roar est une production assez atypique dans le paysage cinématographique. Ce "titre honorifique" intriguant est du au fait que le tournage ne fut pas de tout repos pour l'équipe technique et les acteurs. Il faut bien avouer qu'être entouré par des centaines de fauves divers et variés (lions, lionnes, tigres, guépards, panthères noires et j'en passe) doit être plus que flippant et même si les animaux étaient supposés être amicaux et apprivoisés (mais pas dressés !), il n'en reste que leur instinct de prédateur ne peut être contrôlé à la perfection et bien des incidents sont venus émaillés un tournage fleuve, qui a duré 6 ans ! Morsures, agressions, multiples blessures sont monnaie courante et même un "scalpage" pour le chef opérateur Jan de Bont (futur réalisateur de Speed 1 et 2, Twister ou Lara Croft 2), qui s'en est tout de même sorti avec plus de 120 point de sutures ! La toute jeune Mélanie Griffith a également été blessé au visage et Roar peut se vanter d'avoir plus de 70 accidents de tournage à son actif ! L'idée du film est venue à l'actrice Tippi Hedren et à son mari Noel Marshall suite à un voyage en Afrique. Elle décide alors d'acheter un ranch et le transforme en village africain. Elle fait venir plus de 150 fauves et décide de les laisser agir ou se déplacer librement, sous la supervision d'un seul dompteur. Son mari décide de réaliser le film et de jouer le personnage principal. Leurs deux fils seront de la partie, tous comme la fille de Tippi Hedren donc. Une affaire de famille donc pour un scénario qui joue avec cet aspect. Si le tournage a duré si longtemps, c'est en grande partie due aux nombreux accidents mais également à la réaction imprévisible des fauves, qu'on ne "dirige" pas comme un acteur. Le film se fait selon leurs humeurs et leurs envies, d'ou un délai qui s'est vu fortement allongé. Si le scénario s'avère relativement simpliste, évoluant en fonction du comportement des fauves, il n'empêche que les péripéties vécues par les héros du film sont franchement impressionnantes et on saluera les acteurs devant tant de sang froid. Les attaques des fauves, et notamment des lions, font réellement froid dans le dos et on ressent dans nos chairs la force brute et la puissance dévastatrice qui émanent des coups de pattes du roi des animaux et de ses confrères. Si Roar se veut être avant tout un beau film d'aventure teinté de comédie, il ne dépareille pas dans la catégorie des films dits d'agressions animales même si l'aspect horrifique est ici totalement absent. Néanmoins, les attaques de fauves sont relativement nombreuses et les trésors d'ingéniosité déployée par la famille de Hank pour ne pas servir de dîner aux redoutables prédateurs transforment souvent ce film tout public en un "survival" haletant et assez stressant. Dans une scène, un éléphant attrape Tippi Hedren et l'envoie valser dans les airs, l'actrice se retrouvant avec une jambe cassée ! Affirmer dans un but promotionnel que le tournage de ce film a été le plus dangereux du monde n'est donc pas un mensonge ou un simple coup de bluff. On est loin des tournages contemporains dans lesquels toutes les précautions sont prises, dans lesquels les acteurs côtoient les animaux dangereux bien à l'abri d'une cage qu'on efface à l'ordinateur quand l’animal n'est pas lui-même créé en image de synthèse. Véritable hymne à la nature sauvage dans ce qu'elle a de plus beau, de plus naturel, de plus libre mais aussi de plus dangereux, voilà ce que vous propose Roar, dont la carrière cinématographique a été un échec, ce qui n'est pas mérité. On ne s'attardera donc pas devant la maigreur du scénario mais on se laissera absorber par les somptueuses images proposées. A noter que le ranch de Tippi Hedren existe toujours et que l'endroit est devenu une réserve d'animaux. 

* Disponible en DVD version restaurée chez RIMINI EDITIONS

NOTE : 4/6




samedi 24 octobre 2015

HOTEL TRANSYLVANIE

HOTEL TRANSYLVANIE
(Hotel Transylvania)

- visionné via le Blu-Ray 3D -

Réalisateur : Genndy Tartakovsky
Année : 2012
Scénariste : Peter Baynham, Robert Smigel
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, animation
Interdiction : /
Avec : /


L'HISTOIRE :Bienvenue à l’Hôtel Transylvanie, le somptueux hôtel de Dracula, où les monstres et leurs familles peuvent enfin vivre leur vie, se détendre et faire « monstrueusement » la fête comme ils en ont envie sans être embêtés par les humains. Pour l’anniversaire de sa fille, la jeune Mavis, qui fête ses 118 printemps, Dracula invite les plus célèbres monstres du monde – Frankenstein et sa femme, la Momie, l’Homme Invisible, une famille de loups-garous, et bien d’autres encore. Tout se passe très bien, jusqu’à ce qu’un humain débarque par hasard à l’hôtel et se lie d’amitié avec Mavis…

MON AVIS : Je ne sais pas si vous avez connu ce dessin-animé intitulé Le Croque-Monstres Show mais moi, avec mon grand âge, oui. Un dessin-animé que j'adorais vu qu'il mettait en vedette les monstres que j'adulais, tels Dracula, la créature de Frankenstein, la Momie ou le Loup-Garou par exemple. Et bien, avec Hotel Transylvanie, j'ai retrouvé cet univers délirant, parodique tout en étant respectueux, qui mise avant tout sur le divertissement et l'humour plutôt que sur le frisson et la peur. Bien sûr, cette oeuvre est calibrée pour plaire avant tout aux (grands) enfants, avec ce melting-pot de personnages extravagants, ces situations loufoques et cet enchaînement de gags sans temps mort. L'animation est des plus correctes, les couleurs sont éclatantes et l'imagination des scénaristes puise dans les grands classiques du cinéma fantastique et d'épouvante pour mieux détourner les codes et les références, s'amusant comme le spectateur avec un bestiaire des plus hétéroclites, que les fans  reconnaîtront aisément. Outre les personnages cultes (Dracula, le monstre de Frankenstein, la momie, le loup-garou...), Hotel Transylvanie nous fait profiter de la présence d'un blob vert, d'un cerveau volant provenant sûrement de "la planète Arous", de l'homme invisible, du yéti, de la mouche noire, de Quasimodo, de l'Hydre, de la Créature du Lac Noir et j'en passe. Tous les monstres terrifiant les humains sont réunis dans l'hôtel du comte Dracula, ce dernier voulant offrir à toutes les créatures pourchassées ou traquées par la gent humaine un abri, un lieu pour se reposer sans crainte, un havre de paix éloigné de toute présence humaine (présentée ici comme la véritable menace). Le confort est de toutes les pièces de ce gigantesque manoir, avec cimetière à proximité, cuisine cinq étoiles dirigée par le chef Quasimodo, serveurs et femmes de ménages à chaque étage prêts à se mettre en quatre pour satisfaire les demandes de chaque client. Evidemment, une telle profusion de monstres ne laissent peu de temps pour s'attarder sur chacun d'eux et le réalisateur Genndy Tartakovsky se focalise plus spécialement sur certains d'entre-eux, et notamment Dracula et sa fille Mavis. Cette dernière, adolescente âgée de 118 ans (!!) va fêter son anniversaire et la jeune vampire n'a qu'une seule envie : découvrir le monde, au grand dam de son papa qui, depuis la mort de son épouse, terrassée par des humains, n'a plus qu'un but dans la vie : protéger sa fille chérie. Drôle mais aussi émouvant, le personnage de Dracula nous fera bien rire et si les puristes n'apprécieront peut-être son traitement dans Hotel Transylvanie, il m'a bien fait sourire pour ma part car je n'imaginais pas le plus célèbre des vampires en papa-poule ! Impayable sont les scènes dans lesquelles il tente de masquer la vérité à sa fille, créant un "village humain" de toute pièce pour l'effrayer par exemple. Plus drôle encore, l'intrusion de Jonathan (prénom se référant à Jonathan Harker bien sûr), un jeune adolescent bien déjanté, va venir gripper les rouages de ses préparatifs et il devra déployer des trésors d'imagination pour que Mavis ne tombe pas amoureuse de cet humain pourtant charmant, comme il le découvrira par la suite. Les bons sentiments et une jolie morale forment les bases du spectacle, proposé dans une 3D convaincante même si on aurait pu s'attendre à de meilleurs effets de projection vers l'avant, notamment lorsque Dracula ou sa fille sont sous leurs formes de chauve-souris par exemple. La romance vampire / humain est bien mise en avant et apporte un peu de répit à la cascade de gags qui déferlent sur l'écran, ne nous laissant que peu de temps pour soulager nos zygomatiques. Bref, Hotel Transylvanie est un film d'animation bien sympathique que je recommande vivement pour une soirée détente en famille...

NOTE : 4/6


vendredi 9 octobre 2015

SIN CITY : J'AI TUÉ POUR ELLE

SIN CITY : J'AI TUÉ POUR ELLE
(Sin City : A Dame to Kill For)

- visionné via le Blu-Ray 3D -

Réalisateur : Robert Rodriguez, Frank Miller
Année : 2014
Scénariste : Robert Rodriguez, Frank Miller
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Mickey Rourke, Eva Green, Jessica Alba, Josh Brolin, Joseph Gordon-Levitt, Rosario Dawson...


L'HISTOIRE : Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par des milices. Marv se demande comment il a fait pour échouer au milieu d'un tas de cadavres. Johnny, jeune joueur sûr de lui, débarque à Sin City et ose affronter la plus redoutable crapule de la ville, le sénateur Roark. Dwight McCarthy vit son ultime face-à-face avec Ava Lord, la femme de ses rêves, mais aussi de ses cauchemars. De son côté, Nancy Callahan est dévastée par le suicide de John Hartigan qui, par son geste, a cherché à la protéger. Enragée et brisée par le chagrin, elle n'aspire plus qu'à assouvir sa soif de vengeance. Elle pourra compter sur Marv. Tous vont se retrouver au célèbre Kadie's Club Pecos de Sin City…

MON AVIS : Que l'attente a été longue depuis le choc visuel Sin City en 2005 ! Neuf ans à en entendre parler sans rien voir et puis enfin, Robert Rodriguez et Frank Miller remettent le couvert et nous offre l'adaptation du roman graphique "J'ai tué pour elle", le plus gros album de la saga Sin City. On retrouve donc avec un plaisir intact certains personnages du premier film (Marv, la belle Nancy, John Hartigan par exemple, toujours interprété par Mickey Rourke, Jessica Alba et Bruce Willis...) et des petits nouveaux, dont Johnny, joueur de poker émérite ou la sublime et ténébreuse Ava Lord. Cette dernière est interprétée par la sculpturale Eva Green, qui se dévoile en tenue d'Eve à de maintes reprises, ce qui ne sera pas pour déplaire au public masculin. Tout se petit monde va s'entrecroiser pour le meilleur mais surtout pour le pire et les différentes histoires de chaque protagoniste vont interférer et s'impacter dans les autres et ce qui semblait n'être qu'une succession de scénettes va tout compte fait créer un véritable scénario au service d'une mise en scène somptueuse et magnifiée par un esthétisme et un rendu absolument dantesque en 3D. L'image en noir et blanc façon comic confère au film un rendu bluffant et le contraste apporté par les quelques touches de couleurs achèvent de nous séduire et de nous mettre une belle claque visuelle. Sombre, très violent, érotique, Sin City 2 est tout cela à la fois et le film peaufine cet univers jamais vu sur un écran depuis le premier volet. Sa galerie de personnages atypiques, ses scènes affriolantes et son ambiance de polar pessimiste dans lequel les femmes tirent leur épingle du jeu en font un titre aussi virtuose, voir même plus, que le Sin City de 2005, même si j'ai préféré les histoires de ce dernier.

NOTE : 5/6



dimanche 4 octobre 2015

THE GREEN INFERNO

THE GREEN INFERNO
(The Green Inferno)

Réalisateur : Eli Roth
Année : 2013
Scénariste : Guillermo Amoedo, Eli Roth
Pays : Etats-Unis, Chili
Genre : Horreur, cannibales
Interdiction : -16 ans
Avec : Lorenza Izzo, Ariel Levy, Aaron Burns, Kirby Bliss Blanton, Magda Apanowicz...


L'HISTOIRE : Justine, fille d'un membre haut placé des Nations-Unis, rejoint un groupe d'activistes dirigé par Alejandro. Ce dernier veut se rendre au Pérou afin de mener une action contre les bulldozers qui détruisent la forêt amazonienne et menacent la vie des natifs de la région. Une fois sur place, Alejandro et ses activistes réussissent leur coup médiatique. Mais le petit avion qui les ramène aux Etats-Unis se crashe en plein milieu de l'Amazonie. Les survivants, dont Justine, se font capturer par une étrange peuplade primitive. Une fois dans le village des indigènes, le petit groupe découvre avec horreur que ces derniers sont cannibales...

MON AVIS : Eli Roth est assurément le fier représentant d'un cinéma bis contemporain qui rend hommage aux classiques d'antan et nous replonge avec délice dans les excès et les déviances de ce cinéma sans tabou et sans limite. Avec The Green Inferno, le réalisateur américain nous renvoie aux grandes heures du cinéma bis italien des 70's / 80's, et plus particulièrement à la vague "cannibal movies" dont les deux plus grands représentants à ce jour reste le Cannibal Ferox d'Umberto Lenzi et le Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, à qui The Green Inferno est d'ailleurs dédié. Après quelques difficultés d'ordre financière qui ont retardé sa sortie (le film date de 2013), on peut enfin voir The Green Inferno en France, d'abord sous forme de séance en e-cinéma avant de voir le film sortir en DVD et BR début d'année 2016. Après une bonne quinzaine de minutes nécessaire à la présentation des personnages et de leur motivation à aller se perdre en forêt amazonienne, le film se met à décoller une fois les protagonistes sur place et le rythme ne faiblira plus jamais jusqu'à la fin du métrage. Très joliment filmé et bénéficiant de superbes paysages, Eli Roth nous plonge en plein cœur de l'Enfer vert et va nous en donner pour notre argent avec un crash d'avion assez spectaculaire qui annonce les joyeusetés à venir en terme d'imagerie horrifique. Sans perdre de temps, les survivants se retrouvent prisonniers d'une peuplade indigène dont la quasi majorité des membres ont le corps peinturluré en rouge, ce qui offre un étonnant contraste avec le vert de la végétation. Se démarque du lot des natifs un sorte de sorcier au corps peint tout en noir et la chef de la tribu, d'un beau jaune doré. Et on enchaîne direct avec un premier repas gastronomique un peu spécial puisqu'un l'un des héros va se faire énucléer des deux yeux puis totalement démembré avant que son corps ne soit assaisonné et grillé selon la coutume locale, ce qui ne manquera pas de plonger dans la panique le reste des survivants qui ne s'imaginait sûrement pas servir de garde-manger à une tribu cannibale ! Bourré de clin d'oeil aux grands classiques du "cannibal movies" mais réussissant à garder son identité propre grâce à son imagination et son humour, The Green Inferno offre ce pour quoi on est venu le voir : un spectacle jubilatoire, fun et gore, véritable film bis des années 2010, généreux, efficace, nanti d'un casting plus que correct (on reconnaîtra Nicolás Martínez, vu dans Aftershock, film produit par Eli Roth), dont Lorenza Izzo qui tire son épingle du jeu haut la main. La partition musicale de Manuel Riveiro colle parfaitement aux image qu'elle accompagne et offre au film une belle ampleur lors de certaines séquences. Sachant très bien qu'il ne pourrait rivaliser en intensité avec Cannibal Holocaust, Eli Roth a donc préféré miser sur l'aspect divertissement avec The Green Inferno et il s'en sort franchement très bien, largement mieux que les derniers "cannibal movies" de Bruno Mattei par exemple. Spectacle barbare tout autant que jouissif, The Green Inferno ravive la flamme du cinéma bis italien avec grande classe et fait plaisir à voir ! Je ne sais pas à quoi s'attendait les détracteurs du film mais y'a vraiment pas de vol sur la marchandise ! 

NOTE : 4,5/6


dimanche 13 septembre 2015

2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK

2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK
(2019 dopo la caduta di New York)

Réalisateur : Sergio Martino
Année : 1983
Scénariste : Ernesto Gastaldi, Sergio Martino, Gabriel Rossini
Pays : Italie, France
Genre : Post-Nuke
Interdiction : -12 ans
Avec : George Eastman, Michael Sopkiw, Valentinne Monnier, Anna Kanakis, Romano Puppo...


L'HISTOIRE : 2019, après une guerre nucléaire. Les femmes sont devenues stériles et la race humaine menace de s’éteindre. Les survivants ont formé deux groupes : d’un côté les Euraks, soldats armés à la solde de tyrans, n’hésitant pas à détruire toute vie humaine contaminée ; de l’autre, la Fédération, composée de rebelles refusant la soumission aux Euraks. Les hommes de la Fédération ont appris qu’une femme non stérile vivrait à New York, ville sous contrôle des Euraks. Ils décident alors de faire appel à Parsifal, aventurier réputé pour sa bravoure et sa résistance, et l’obligent à se rendre à New York, accompagné par deux de leurs hommes, afin de retrouver la jeune femme, dernier espoir de l’Humanité…

MON AVIS : Avec le succès du Mad Max 2 de George Miller, les films mettant en scène des univers post-apocalyptiques, avec combats de guerriers, courses de voitures blindées, chasse au gasoil et autres réjouissances, allaient débarquer comme un essaim d’abeilles sur les écrans avec plus ou moins de bonheur, venant de tous pays, comme le Néo-Zélandais Le Camion de la Mort ou le Philippin Stryker. Toujours prompts à exploiter le succès d’un film, l’Italie et ses réalisateurs de cinéma Bis allaient bien sûr devenir le fer de lance de cette vague de films dits "post-nuke", débutant les hostilités avec Les Guerriers du Bronx de Castellari, puis avec toute une flopée de films comme Les Nouveaux Barbares, 2020 Texas Gladiators, Les Guerriers du Bronx 2, Les Exterminateurs de l’an 3000 ou bien encore ce 2019 après la chute de New York du bien connu Sergio Martino dont on va parler ici. Ce qui frappe à la vision du film de Martino, c’est qu’il ne copie pas uniquement Mad Max 2. D’ailleurs, les références au film culte de Miller sont très peu nombreuses, si on excepte une course de voitures vers le début du film, customisées façon voitures de gladiateurs. Avouons-le tout net, les poursuites de Mad Max 2 sont mille fois supérieures en vitesse et en intensité que la course de 2019… mais ça, on s'en doutait un peu. En fait, Sergio Martino pompe surtout sur un autre succès datant de 1981 et réalisé par John Carpenter, j’ai nommé le fameux New York 1997. Dans ce dernier, un aventurier anarchiste était envoyé dans un New York devenu lieu de non-droit afin de sauver le Président. Il était bien plus facile d’entrer dans la ville sinistrée que d’en sortir. Tout comme dans 2019… Le Président est remplacé par la dernière femme féconde, Snake Plissken par Parsifal et le tour est joué ! Malin non ? Pour corser le tout, on injecte un cyborg menant une double mission (référence à Alien) et des hommes singes (référence à La planète des Singes). Un bien beau melting-pot d’influences donc, pour un résultat plutôt bancal, pas désagréable à visionner bien sûr mais pas renversant non plus sauf si on le prend pour ce qu'il est, un nanar fun sans autre prétention que celle de divertir. Pour interpréter Parsifal, Martino a choisi l’acteur Michael Sopkiw, dont c’est le premier film et qui a un charisme à la James Dean (vous n'y croyez pas ? Vous avez raison...) . Pendant son périple dans les égouts de New York, Parsifal tombera sur une bande de contaminés, dont fait partie la jolie Giara et dont il tombera amoureux. Giara, c’est l’actrice française Valentine Monnier, qu’on a pu voir dans Elle voit des nains partout l’année précédente et qui retrouvera Michael Sopkiw dans Apocalypse dans l’Océan Rouge de Lamberto Bava. Nos deux héros tomberont également sur des hommes singes, menés d’une main de fer par Big Ape, leur chef. Si certains de ces hommes singes arborent un maquillage rappelant celui de La planète des Singes en moins réussi, Big Ape lui n’a rien d’un singe et son visage n’a rien de simiesque non plus. La déception est donc fort grande quand on regarde la magnifique affiche française du film sur laquelle est présent un homme singe maniant le sabre. Déception atténuée par le fait que Big Ape est joué par George Eastman. Mais comble du ridicule, on l’a affublé d’une pilosité abondante (ah, c’est pour le côté simiesque donc…) et d’une tenue digne d’un tsar. Franchement, c’est à mourir de rire ! Film italien oblige, on a droit à quelques scènes de sadisme comme lors de l’interrogatoire d’un des compagnons de Parsifal, qui se fait un peu écarteler par ses tortionnaires. On retiendra aussi la crevaison des deux yeux d’un des dirigeants de l’Ordre Noir, qui s’en fout en fait puisqu’on lui en greffera deux autres ! C’est beau le futur non ? 2019 après la chute de New York est donc un film de post-nuke moyen mais qui possède un charme naïf certain et un côté bis totalement assumé, qui en font, selon son état d'esprit du moment, un nanar hautement sympathique ou... un post-nuke moyen ! (rires). Reste surtout une très belle affiche française, mensongère mais qui donne vraiment envie de voir le film. Le résultat n’est pas forcément à la hauteur…

NOTE : 3/6