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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mardi 14 décembre 2021

FEAR AND DESIRE

 

FEAR AND DESIRE
(Fear and Desire)

Réalisateur : Stanley Kubrick
Année : 1953
Scénariste : Howard Sackler
Pays : Etats-Unis
Genre : Guerre, Drame
Interdiction : /
Avec : Frank Silvera, Kenneth Harp, Paul Mazursky, Virginia Leith, Stephen Coit...


L'HISTOIRE : Lors d’un conflit non nommé, dans un pays inconnu, 4 militaires se retrouvent coincés derrière les lignes ennemies. Après avoir massacré deux soldats, ils se rendent compte qu’une jeune femme a été témoin de la scène. Ils l’attachent à un arbre par peur d’être dénoncés…

MON AVIS : Passionné par la photographie, le jeune Stanley Kubrick est rapidement embauché par le prestigieux magazine Look, ébloui par les talents du jeune homme. Âgé de 24 ans en 1952, Kubrick décide de réaliser son premier film en indépendant, réunissant de l'argent via son oncle et engageant des acteurs inconnus. Il demande à son ami Howard Sackler de rédiger un scénario et s'en va donc filmer Fear and Desire, qui s’appela au départ The Trap puis The Shapes of Fear. Un premier film que le prestigieux réalisateur renia par la suite, cherchant même à détruire toutes les copies afin que personne ne puisse le voir. Pourtant, on apprendra qu'il en avait conservé une dans sa salle de projection privée, ce qui laisse à penser qu'il avait quand même un peu d'affection pour cette oeuvre effectivement pas dénuée de quelques défauts mais qui a son importance dans sa filmographie. Déjà, on note que visuellement, Fear and Desire est loin d'être anodin et que la qualité est au rendez-vous. Les images sont soignées, il y a un sens du cadrage, de la mise en place. Bien sûr, tout n'est pas parfait, Kubrick apprenant sur le tas avec ce film. On peut donc apercevoir lors de certains plans une sorte de contour autour du cadre, probablement dû à un objectif pas entièrement dédié à la caméra qu'il utilisait lors du tournage. Quand on connaît sa minutie et son degré de perfection, on peut comprendre qu'il voulait renier ce film à cause de ces erreurs de jeunesse, qui, pourtant, ne constituent pas un réel élément justifiant sa mise au rebut. L'élément qui fera que Fear and Desire apparaîtra plus compliqué pour le spectateur provient du scénario lui-même, qui ne propose pas beaucoup de pistes de compréhension et nous laisse un peu dans l'expectative. Cette histoire de quatre soldats coincées derrière une ligne ennemi nous laisse en effet dans un certain flou réflexif, que la voix off du narrateur ne fait qu'accentuer, et notamment lors de l’introduction. . Assistons-nous à quelque chose de réel ? Est-ce un rêve ? Une métaphore ? Les personnages sont-ils vivants ou dans des limbes, cherchant à traverser un fleuve qui pourrait être le Styx, pourquoi pas ? La guerre et ses folies sont également au cœur du film, et on assiste à la dérive mentale des soldats et notamment du plus jeune, qui devient totalement fou après les horreurs qu'il a vu, folie qui s'exprime nettement lors de la longue scène avec la prisonnière féminine (Virginia Leith) qui voit notre soldat perdre la raison et s'imaginer des sentiments amoureux réciproques qui n'existent que dans son esprit perturbé. L'acteur Frank Silvera, qui joue le personnage de Mac et que Kubrick engagera à nouveau dans son film suivant, Le Baiser du Tueur en 1955, n'est pas en reste, devenant totalement obnubilé par son désir de tuer un général qu'il a vu résider dans une petite maison protégée par divers soldats ennemis. Le final du film ne donnera pas plus d'indices sur tous les événements qui se sont déroulés devant nos yeux, avec plusieurs séquences sans dialogues mais où la voix off est présente pour représenter les pensées des quatre protagonistes principaux. Objet assez curieux, d'une courte durée de 63 minutes environ, Fear and Desire nous met en tout cas en présence d'un jeune réalisateur que l'on sent très talentueux. L'avenir viendra le confirmer !

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ELEPHANT FILMS <-




dimanche 12 décembre 2021

LE VAMPIRE ET LE SANG DES VIERGES

 

LE VAMPIRE ET LE SANG DES VIERGES
(Die Schlangengrube und das Pendel)

Réalisateur : Harald Reinl
Année : 1967
Scénariste : Manfred R. Köhler
Pays : Allemagne
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Lex Baxter, Christopher Lee, Karin Dor, Carl Lange, Vladimir Medar...


L'HISTOIRE : En 1801, pour avoir assassiné douze jeunes femmes, la treizième, Béatrice de Brabant s’étant échappée, le comte Regula est condamné à être écartelé en place publique. Avant son supplice, il promet de revenir se venger. 35 ans plus tard, l’avocat Roger de Mont-Elise reçoit une invitation au château d’Andomai, demeure de la famille Regula. En chemin, il sauve une jeune femme d’une attaque de bandits : Lilian de Brabant, elle aussi invitée au château...

MON AVIS : Réalisateur phare de Krimi, ces polars allemands dérivés des fameux gialli italiens, Harald Reinl décide de se lancer dans le cinéma d'épouvante gothique en 1967, quand ce genre popularisé avec les films de la Hammer en Angleterre tombe en décrépitude. Il est conscient que l'horreur gothique rameute encore les foules malgré une nette baisse de la qualité ces derniers temps et comme l'Allemagne ne s'est pas vraiment engagé dans cette voie, pourquoi ne pas y aller franco ! A partir de la célèbre nouvelle d'Edgar Allan Poe, Le Puits et le Pendule, dont Roger Corman a livré une adaptation en 1961, Harald Reinl et le scénariste Manfred R. Köhler mettent en place les éléments qui vont donner Le Vampire et le Sang des Vierges. Alors attention, même si on est bien en présence d'épouvante gothique, Reinl a mixé des éléments qu'on pourrait quasiment définir comme parodiques avec ceux qui relèvent typiquement de l'épouvante. Ce qui donne au final une oeuvre assez atypique, qui surprendra les fans croyant avoir à faire à un film sérieux et qui ravira les purs amateurs de films bis déjantés, tels Vierges pour le Bourreau par exemple ! Il faudra néanmoins passer les 30 premières minutes, assez laborieuses de mon propre avis, pour assister à un véritable florilège de scènes exubérantes qui donnent tout son sel au film. L'introduction, avec Christopher Lee interprétant le comte Regula et se voyant écartelé est très sympa mais ensuite, le rythme peine à se développer et ce n'est pas le monolithique Lex Baxter qui va venir changer la donne. L'acteur est particulièrement inexpressif et les séquences s'enlisent un peu dans un ennui poli, malgré la présence radieuse de la belle Karin Dor. Et puis, arrive la longue chevauchée en calèche devant emmener les deux protagonistes principaux, accompagnés par un curieux prêtre (Vladimir Medar), au château d'Andomai, ancienne résidence du comte Regula. Et là, le film commence à prendre une vraie dynamique et surtout, les décors et le jeu de lumières et de couleur lui donnent une patine digne d'un Mario Bava ! La forêt qu'ils vont devoir traverser, parsemé d'arbres sur lesquels se trouvent des bouts de corps humains ou d'innombrables pendus, est annonciatrice du spectacle qui nous attend par la suite. Et une fois arrivée au château d'Andomai, l'esprit du cinéma bis et des bandes-dessinées pour adultes s'approprient totalement l'histoire et l'ambiance. Certes, on n'aura aucune trace d'érotisme dans Le Vampire et le Sang des Vierges, ni même de réel vampire d'ailleurs ! Mais les amateurs d'excentricités en auront pour leur argent, reste juste à être sensible à la tournure des événements, qui, parfois, donnent même au film un petit aspect nanaresque. Nanaresque mais jamais désagréable, ni ridicule ! Il faut dire que Reinl a mis le paquet, avec un château lugubre et macabre à souhait, présence de vautours, de rats, de serpents, de pièges mortels, d'une chambre des tortures avec tout ce qu'il faut à l'intérieur (vierge de fer et j'en passe), des trappes cachées dans le sol, des passages secrets dans les murs, de vin se révélant être de l'acide, d'une belle héroïne qui passe son temps à hurler de peur dans sa superbe robe, d'un majordome mort vivant qui place des répliques fort amusantes et qui a tout compris du vrai esprit du film (Carl Lange, qui s'amuse comme un fou) et bien sûr, d'un Christopher Lee qui s'adapte à la tonalité Bis du film et qui en rajoute des tonnes dans ses expressions et son désir de vengeance ! Cerise sur le gâteau, on aura bien sûr droit à la séquence mettant en scène le terrifiant pendule menaçant de couper en deux le pauvre Lex Baxter ! Le tout sur une musique tout aussi déconcertante de Peter Thomas, qui donne un côté guilleret et totalement décalé au film, même lors de certaines scènes jouant sur le registre de l'épouvante. Franchement, impossible de ne pas jubiler de plaisir une fois les protagonistes au sein du château ! Ça n'arrête plus une minute, et même si invraisemblances il y a certaines fois, on jubile devant tant d'extravagances, qui nous rappelle un tour en train fantôme. Et on s'amuse tout autant à voir recyclé les idées des autres, comme lors de la scène introductive où Christopher Lee se voit affublé d'un masque du démon aux pointes acérées entre autres ! Et puis, esthétiquement, quel splendeur ! Lumières colorées, couleur aux teintes diverses, le tout sublimé par des peintures impressionnantes, qui servent soit d'arrière-plan soit de décors au sein des différentes pièces du château. Bref, aussi original qu'imprévu, Le Vampire et le Sang des Vierges est une expérience autre, un véritable Pulp épouvanto-parodique qui mérite d'être découvert !

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <- 

Encore une très belle édition de la part d'Artus Films pour ce film bis à la folie non dissimulée. Image de haute qualité, Version française, anglaise ou allemande sous-titrée et moult bonus dont :
- Présentation par Christian Lucas et Stéphane Derderian, bourrée d'anecdotes et d'informations intéressantes.
- Sur les lieux du tournage
- Versions Super 8
- Diaporama d’affiches et photos
- Film-annonce original
- Livret 80 pages de Christophe Bier sur le cinéma populaire allemand et Harald Reinl



samedi 11 décembre 2021

LES SORCIÈRES D'AKELARRE


LES SORCIÈRES D'AKELARRE
(Akelarre)

Réalisateur : Pablo Agüero
Année : 2020
Scénariste : Pablo Agüero, Katell Guillou
Pays : Argentine, Espagne, France
Genre : Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Amaia Aberasturi, Alex Brendemühl, Daniel Fanego, Jone Laspiur...


L'HISTOIRE : Pays basque, 1609. Six jeunes femmes sont arrêtées et accusées d’avoir participé à une cérémonie diabolique, le Sabbat. Quoi qu’elles disent, quoi qu’elles fassent, elles seront considérées comme des sorcières par le juge Rosteguy de Lancre. Pour gagner du temps avant leur exécution, l'une d'entre-elles, Ana, a une idée : jouer le jeu, faire croire qu'elle est véritablement une sorcière et tenter d'utiliser les fantasmes du juge pour y parvenir...

MON AVIS : C'est en lisant le livre La Sorcière de Jules Michelet, ouvrage qui fût longtemps interdit, ainsi qu'en faisant des recherches sur l'inquisiteur Pierre de Rosteguy de Lancre, magistrat français connu pour avoir participé à un épisode de chasse aux sorcières dans le Labourd, au Pays basque au XVIIème siècle, que Pablo Agüero a eu l'idée de mettre en scène Les Sorcières d'Alelarre. Un projet qui remonte à 2008 / 2009 mais qui, par manque de moyen financier et manque d'intérêt des producteurs (un film qui se passe au 17ème siècles ? pas très vendeur...) n'a finalement vu le jour qu'en 2020. Un retard énorme donc mais qui, au final, n'a pas été préjudiciable au film, bien au contraire. L'affaire Weinstein, le mouvement #MeToo, le mouvement féministe ont trouvé un écho au sein de l'histoire proposée par Pablo Agüero et le film est devenu une sorte d'emblème, d'étendard pour ces mouvements, prouvant que ce qui s'est passé au temps de l'obscurantisme religieux catholique est malheureusement toujours d'actualité, ce qui a fait la fierté du réalisateur. Ce dernier explique qu'il a avant tout voulu faire un film qui traite de la femme et des humiliations qu'elles ont subi face à la gent masculine, comment les hommes, au nom de Dieu, les ont malmené, les ont désigné comme étant la source du Mal, pervertissant le monde de par leur charme, leur jeunesse, leur sexualité dépravée. Des boucs émissaires qui ne faisaient, en réalité, rien de mal mais permettaient aux fantasmes masculins réprimés par l'ordre religieux de pouvoir s'exprimer. On ne compte plus le nombre d'exécution ordonnée par la Sainte Inquisition en ces temps terribles, où le simple fait de danser et d'être dénoncé pouvait vous envoyer au bûcher ! Les Sorcières d'Akelarre n'est rien d'autre que ça : ni pamphlet antireligieux, ni brûlot politique, même s'il en a néanmoins le goût et le fait à bon escient, il démontre juste comment six jeunes filles ne faisant que danser et chanter un chant traditionnel de marins (elles habitent dans un village de pêcheurs) se voient accusées d'être des sorcières et d'avoir pratiquer un Sabbat ! Ou comment la folie religieuse falsifie ou invente des preuves, des faits de sorcellerie qui n'existent pas, dans le seul et unique but de satisfaire les pulsions sexuelles refrénées des inquisiteurs. Le réalisateur l'explique d'ailleurs très bien : "Pierre de Lancre est en quelque sorte le créateur du mythe du sabbat des sorcières tel qu’on le connaît aujourd’hui. De tous les juges de l’époque, c’est le seul qui admet explicitement que ces jeunes filles, trop belles, trop libres, « l’ensorcellent ». Le cliché voudrait que ce soient de vieilles guérisseuses. Or l’ouvrage de Pierre de Lancre montre à quel point la chasse aux sorcières, comme tant de régimes totalitaires qui en sont les héritiers, s’est acharnée à réprimer la jeunesse, attribuant une origine diabolique à la beauté et à la sensualité des femmes."  Les films traitant de l'Inquisition sont nombreux, notamment dans le genre horrifique, où les exactions des juges et des bourreaux sont prétexte à montrer toutes sortes d'atrocités perpétrées sur de pauvres femmes innocentes; On pense bien aux grands classiques du genre, tels Le Grand Inquisiteur ou le cruel La Marque du Diable. Si on trouve une séquence de torture dans Les Sorcières d'Akelarre, le véritable propos du film n'est pas de jouer sur cet aspect répulsif mais bel et bien de montrer que le fantasme masculin est bien à l'origine de ces exactions. Et il le fait de manière intelligente, à travers le personnage du juge, très bien interprété par l'acteur Alex Brendemühl. On voit ainsi toute la dualité du personnage, se prétendant justicier de Dieu mais ne désirant qu'une chose : que la jeune Ana (sublime Amaia Aberasturi, une révélation) lui décrive dans les moindres détails le fameux Sabbat et les accouplements avec Lucifer, ce qui ne manque pas de l'émoustiller. Comprenant cela, la jeune fille va alors réussir à gagner du temps avant la sentence finale et jouer le jeu d'être une sorcière, répondant aux désirs implicites du juge en matière de descriptions et d'allusions sexuelles. Le rapport de force s'inverse alors, Ana prenant le pouvoir face au machisme du juge et de ses partenaires. Le spectateur sait très bien que les six jeunes accusées ne sont en rien des sorcières. Il comprend donc très bien que le Mal véritable est du côté de la religion, véritable fléau des sociétés passées, présentes et à venir. La chasse aux sorcières trouvent donc ici un véritable écho à notre époque tourmentée et on constate avec tristesse que rien n'a changé, que tout se répète, encore et encore et que la condition de la femme n'a guère évolué face au diktat de la religion. Si le film se montre relativement contemplatif, il n'ennuie jamais et monte en puissance au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire. Visuellement, Pablo Agüero nous propose de très belles images, avec un travail sur l'éclairage naturel vraiment superbe. Le final, avec la reconstitution du Sabbat, est un travail d'orfèvre. Ne cédant jamais au fantastique, Les Sorcières d'Akelarre reste ancré dans un réalisme cru, ce qui sert parfaitement son propos, et propose des images fortes et marquantes. Un très beau film, qui a récolté 5 Goya et de nombreux autres prix. Mérité.

* Disponible en DVD et BR chez -> BLAQ OUT <-





mercredi 8 décembre 2021

MEURTRES EN VHS

 

MEURTRES EN V.H.S.
(Remote Control)

Réalisateur : Jeff Lieberman
Année : 1988
Scénariste : Jeff Lieberman
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction, comédie
Interdiction : /
Avec : Kevin Dillon, Deborah Goodrich, Frank Beddor, Jennifer Tilly, Christopher Wynne...


L'HISTOIRE : Cosmo, employé d’un vidéo-club dans le quartier de San Pedro, à Los Angeles, découvre que l’une des cassettes en location dans le magasin – un film de science-fiction intitulé Remote Control – provoque des pulsions meurtrières chez tous ceux qui la visionnent. Avec l’aide de son ami Georgie, Cosmo mène alors son enquête, et finit par mettre au jour un complot d’origine extraterrestre...

MON AVIS : Le réalisateur Jeff Liberman est principalement connu pour son film répugnant La Nuit des Vers Géants mais aussi pour Blue Sunshine et Survivance. Grâce à l'éditeur Le Chat qui Fume, on pourra désormais rajouter cette petite série B 80's, qui était disponible en VHS à l'époque mais qui est tombée dans l'oubli depuis : Meurtres en V.H.S. Une comédie de science-fiction qui réjouira les fans de films atypiques et les amateurs de nanars rigolos puisque ce film de Lieberman pourrait très bien être classé dans cette catégorie. Réalisé en 1988, Meurtres en V.H.S est en effet un ovni assez déconcertant, qui n'a qu'un seul but : divertir sans se prendre la tête ! Et il y réussit fort bien d'ailleurs. Il faut dire que le réalisateur a mis le paquet pour arriver à ce résultat. Tout d'abord, un scénario assez hallucinant : une cassette vidéo proposant un vieux film de S-F en noir et blanc provoque des accès de colère chez les spectateurs, qui se mettent à commettre meurtres et autres actions violentes. On apprendra en cours de route que cette cassette provient d'extra-terrestres qui veulent contrôler les humains et envahir la Terre. Le fameux Plan 9 du bien nommé Plan 9 from Outer Space n'a qu'à bien se tenir, on lui a trouvé un sacré rival ! La vision du film en noir et blanc, intitulé Remote Control, ce qui a donné au film son titre original, renvoie aux films de S-F des années 50 et fera sourire les amateurs du genre. Mais sa particularité est que le spectateur va se voir "intégré" au film à un moment et ce faisant, il sera sous contrôle et verra son agressivité décuplée, ce qui nous donne quelques séquences pas piquées des hannetons dans lesquelles un homme ou une femme lambda va devenir un / une véritable fou / folle à lier qui va se mettre à attaquer toutes personnes se trouvant en sa présence. Fun et bien déjanté non ? Et quoi de mieux qu'une VHS pour mener à bien ce plan infernal ? Car Jeff Liberman y va de sa petite critique de la société et de cette soif de technologie qui envahit chaque maison. En effet, le magnétoscope devient dans les années 80 l'objet incontournable des foyers, la propagation du plan infernal est donc voué au succès ! Mais c'est sans compter sur le jeune Cosmo, interprété par Kevin Dillon, frère de Matt Dillon évidemment, qu'on verra la même année dans Le Blob de Chuck Russell.. Employé d'un vidéo-club, Cosmo va, par l'entremise d'un coup de foudre auprès d'une jolie cliente (la blondinette Deborah Goodrich) devenir malgré lui le potentiel sauveur de l'Humanité, celui qui a compris que le danger provient de cette fameuse VHS ! Notre héros va être pris dans un tourbillon de péripéties et d'événements étranges, souvent amusants et totalement kitsch ! Kitsch, un terme qui correspond parfaitement bien au film, car il faut en effet voir les différentes tenues que portent les personnages, vêtements aux couleurs flashy typiques 80's, tout comme les coupes de cheveux extravagantes du plus bel effet et qui donnent à l'ensemble un côté science-fictionnel à mourir de rire ! Sûr que Cyndi Lauper aurait apprécié ce type de tenues ! Encore plus drôle, nos extra-terrestres sont dirigés par un chef suprême qui est un clone du Ming du film Flash Gordon ! Impayable ! Niveau casting, on trouve aussi une toute jeune Jennifer Tilly et la blonde Deborah Goodrich déjà citée et vue dans Week-end de Terreur. Quelques dix ans avant Ring, Jeff Lieberman nous offrait déjà le concept de la vidéo qui tue avec ce Meurtres en V.H.S. qui a la patine d'un petit film culte et totalement foufou. Une bonne soirée en perspective pour les amateurs de bizarreries ! 

* Disponible en BR chez LE CHAT QUI FUME


mardi 7 décembre 2021

LINK

 

LINK
(Link)

Réalisateur : Richard Franklin
Année : 1986
Scénariste : Everett De Roche
Pays : Angleterre
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Terence Stamp, Elisabeth Shue, Steven Finch, Kevin Lloyd, Richard Garnett...


L'HISTOIRE : Etudiante américaine en zoologie, Jane Chase persuade le Dr. Steven Phillip de l'engager durant les vacances d'été comme assistante dans le vaste manoir de style victorien où il vit seul, au pied d'une falaise du nord de l'Angleterre. S'il enseigne à l'Université des Sciences de Londres, l'anthropologue travaille aussi en secret sur le fameux chaînon manquant entre l'Homme et le singe. Une fois arrivée, Jane fait la connaissance des chimpanzés Imp et Voodoo, et de l'intrigant Link, un orang-outan vêtu d'une livrée de majordome. Un jour, elle apprend par hasard que Phillip compte vendre Link et Voodoo. Peu de temps après, Phillip disparaît. Jane tente alors de quitter la maison. Mais Link l'en empêche... et la retient prisonnière...

MON AVIS : Principalement connu pour avoir réalisé Patrick (1978), Déviation Mortelle (1981) et Psychose 2 (1983), Richard Franklin compte également à son actif ce très bon thriller animalier, Link, qu'il a mis en scène en 1986 et qui reçut le Prix Spécial du Jury au festival d'Avoriaz en cette même année. Quand on parle de films de genre avec des singes, on pense de suite à King Kong bien sûr mais les primates sont apparus dans bons nombres d'autres films, dont certains qui les ont utilisé en taille normale qui plus est. On citera pour les plus connus de cette catégorie Shakma, Incidents de Parcours, Congo ou la récente trilogie de La Planète des Singes. Avec Link, Richard Franklin peut s'enorgueillir d'avoir réalisé l'un des meilleurs films de ce registre simiesque. Parmi les bons points, on peut déjà citer le casting humain : le docteur Phillip est joué par Terence Stamp (faut-il  le présenter ?) et Jane Chase par la ravissante Elisabeth Sue, celle dont tous les ados sont tombés amoureux après l'avoir vu dans le premier Karaté Kid en 1984 puis dans Retour vers le Futur 2 & 3. Cette charmante blondinette est donc la vedette féminine de Link et elle va avoir pour compagnon de jeu deux chimpanzés et surtout un étonnant orang-outan baptisé Locke et qui va donc interpréter ce fameux Link, dont le nom renvoi évidemment au chaînon manquant. Est-ce lui qui va être le lien entre l'Homme et le singe ? Avec ses expressions de visage, son comportement, sa réactivité et son jeu d'acteur (si, si !), Locke est absolument extraordinaire à l'écran et permet à Richard Franklin de mettre en place des scènes fortes, parfois troublantes (la séquence de du bain, assez malaisante), parfois amusantes (l'arrivé de Jane, accueillie par Link habillé en majordome) et souvent stressantes, notamment lors d'une longue séquence finale qui joue à fond la carte de la tension et de l'action. On ressent véritablement la puissance physique de l'animal, tout comme son intelligence et sa détermination. Connaissant chaque recoin de la demeure de son propriétaire, il n'est pas aisé d'échapper à Link et nul n'est réellement à l'abri de ses attaques. La caméra de Franklin est fluide, se met parfois en vue suggestive ou suit les acrobaties de Link avec une réelle virtuosité, nous plaçant au cœur de l'action et de la traque. Le suspense est bien dosé et si le début du film s'amusait avec ces drôles de protagonistes poilus, on n'a plus vraiment envie d'en adopter un une fois sa colère déclenchée. Si la montée de la tension se fait lentement, Franklin mettant tranquillement en place son histoire et préférant ponctuer son récit de petits événements nous faisant comprendre que quelque chose cloche, on ne s'ennuie jamais durant la vision de Link. Cette apparente lenteur sert en fait totalement le propos du film, nous permet de s'attacher aux singes et de faire rétrécir cette frontière entre l'Homme et l'animal. Malin le père Franklin.Le slogan sur l'affiche française du film clame "Malin comme un singe. Meurtrier comme un homme." Un slogan judicieusement choisit, qui correspond bien au film qu'on veut nous vendre. J'avais déjà beaucoup apprécié Link à l'époque de sa sortie, le revoir aujourd'hui, qui plus est dans une superbe édition proposant une image superbe, ne fait que corroborer mon avis : Link est et restera l'un des meilleurs films de singes tueurs ! A noter une très bonne partition musicale de Jerry Goldsmith, avec un thème qui reste en mémoire.

* Disponible en combo BR + UHD chez LE CHAT QUI FUME
Comme d'habitude, rien à dire sur cette édition. Image superbe, son DTS 2.0 en VF ou VOSTF. On notera la présence d'un module concernant des scènes coupées, de qualité SD, ainsi qu'une version longue de 125 minutes (au lieu des 108 minutes du montage français), qui réintègre lesdites scènes coupées au sein du film. Eric Peretti nous propose son analyse du film et on trouve un interview audio du réalisateur.  
Une édition qui est déjà SOLD-OUT !     


dimanche 5 décembre 2021

FOR THE SAKE OF VICIOUS

 

FOR THE SAKE OF VICIOUS
(For the Sake of Vicious)

Réalisateur : Gabriel Carrer, Reese Eveneshen
Année : 2020
Scénariste : Reese Eveneshen
Pays : Canada
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Lora Burke, Nick Smyth, Colin Paradine, James Fler, T.J. Kenndy...


L'HISTOIRE : Après avoir bossé une moitié de la nuit d'Halloween, Romina, infirmière, rentre tranquillement chez elle. Elle est alors prise à partie par un homme qui semble la connaître et qui lui demande de venir soigner un homme. L'agresseur qui n'en est pas un s'appelle Chris, il est le père de Charlotte, une petite fille victime d'un viol que Romina a soigné 5 ans plus tôt. L'homme a soigné est considéré par Chris comme étant le violeur de sa fille. Ce dernier continue de nier et subit les accès de colère et de violence de Chris. Face à la situation, Romina tente de tempérer Chris et de laisser une chance au potentiel violeur, qui n'est autre que le propriétaire de Romina. La situation va empirer au cours de la nuit quand un gang de motards fait également irruption chez la jeune infirmière...

MON AVIS : Amateurs de home invasion ultra-violent, For the Sake of Vicious devrait vous satisfaire. On ne peut pas dire, en effet, que ce film du duo Gabriel Carrer / Reese Eveneshen n'est pas radical et riche en scènes de violence brut de décoffrage. Mais avant d'assister à ce déferlement d'agressivité, il faut déjà assister à la première partie du film qui, lui, lorgne plus vers le film de vengeance, à l'image de Big Bad Wolves ou Les 7 Jours du Talion entre autres. Ce qui n'empêche pas que les images proposées dans cette première partie de l'histoire d'être également assez crues. Si vous avez lu le résumé ci-dessus, vous avez compris qu'il s'agit de la vengeance du dénommé Chris (Nick Smyth) envers un homme, Alan (Colin Paradine), qui est soupçonné par le premier d'être le violeur de sa fille Charlotte. Un événement qui s'est déroulé il y a cinq ans déjà mais qui est toujours dans la mémoire du père revanchard. Comment pourrait-il en être autrement d'ailleurs ? Il y a pourtant bien eu procès mais face au manque de preuve, Alan a été disculpé. Mais pour Chris, il n'y a pas à tergiverser : Alan est coupable. Le scénario reste assez flou sur certains actes de Chris, comme pourquoi a-t-il attendu cinq ans avant de passer à l'action et surtout, pourquoi a-t-il choisi d'agir dans la maison de l'infirmière qui s'était occupée de sa fille. Lui fallait-il un témoin pour justifier ses actes ? Des questions qui resteront sans réelles réponses, même si le personnage de Romina, notre infirmière, sert bien de tampon entre Chris et Alan. Les quarante premières minutes de For the Sake of Vicious nous interroge donc sur le fait de faire sa propre justice puisqu'on a des doutes quand à la véritable implication d'Alan dans le viol de la petite Charlotte, les preuves avancées par Chris semblant peu convaincantes. Ce qui n'empêche pas ce dernier de se montrer particulièrement violent envers Alan. Les choses vont encore évoluer avec l'arrivée d'un gang de motards et de personnages masqués, apparemment sous le contrôle d'un quatrième individu dont on ne saura pas grand chose non plus. Qui est-il ? Qui sont ces hommes masqués ? Quel est le rapport entre lui et Alan ? Tout autant de question qui resteront également sans réelles réponses, ce qui s'avère assez frustrant pour le spectateur. Reste que ce dernier va donc avoir droit à un vrai carnage à l'écran, Chris et Romina devant agir ensemble pour survivre à cet assaut d'une brutalité totale. Les deux réalisateurs ne lésinent pas sur les impacts de balles, de poings, de marteau, de barre de fer et les coups se montrent très réalistes et donc font assez mal. On serre les dents à plusieurs reprises, les chorégraphies étant parfaitement huilées et particulièrement frappantes. Certes, on se dit qu'à la place des protagonistes, il y a bien longtemps qu'on serait K.O. au sol face aux nombre de coups reçus. Mais bon, ça fait partie de la magie du cinéma, cette faculté des héros à encaisser plus que de raison. For the Sake of Vicious se montre radical, sans fioriture vis à vis de la violence visuelle. On aimerait aimé un scénario peut-être plus développé, avec plus de réponses aux questions posées par le film et ses divers personnages. Mais si vous voulez une bonne dose d'ultra-violence, comme dirait un certain Alex DeLarge, alors n'hésitez pas...