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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




jeudi 31 mars 2022

DEADBEAT AT DAWN

 

DEADBEAT AT DAWN
(Deadbeat at Dawn)

Réalisateur : Jim Van Bebber
Année : 1988
Scénariste : Jim Van Bebber
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Action, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Paul Harper, Jim Van Bebber, Megan Murphy, Ric Walker, Marc Pitman...


L'HISTOIRE : Goose est le leader du gang des Ravens et avec sa bande, il a souvent maille à partir avec Danny, le leader des Spiders. Pour faire plaisir à sa fiancée Christy, Goose accepte de tout plaquer et de se ranger de ce monde de violence. Alors qu'il va régler une dernière vente de drogue, deux membres des Spiders font irruption chez Christy croyant y trouver Goose et massacre cette dernière. Fou de douleur, Goose s'enfuit chez son père tout en ruminant sa vengeance...

MON AVIS : Alors qu'il étudie le cinéma à la Wright State University, Jim Van Bebber doit faire un prêt pour payer sa seconde année. Mais il préfère tout investir dans une société de production indépendante, qu'il crée avec des amis, et ce, afin de réaliser son premier film, Deadbeat at Dawn, qu'il mettra quatre ans à faire et qui sortira en 1988. Il est alors âgé de 24 ans. Réalisé avec les moyens du bord, le générique du film montre que Bebber s'est investi à 110% dans ce projet puisqu'il est quasiment à tous les postes : réalisateur, scénariste, acteur (il joue Goose, le héros du film), monteur, maquillage et chorégraphe des cascades et bagarres ! Avec le temps, Deadbeat at Dawn a acquis un statut d'oeuvre culte et une certaine reconnaissance, avec des sorties sur support numérique de qualité, notamment chez Arrow Vidéo qui a produit une édition collector Blu-Ray avec moult bonus. Bien sûr, le film jongle avec l'amateurisme primaire, n'ayant aucun acteurs connus au casting. Tout relève de la débrouillardise et du système-D mais le résultat vaut réellement le coup d'oeil. Ultra- violent, Deadbeat at Dawn est un film de gangs, de ceux qu'on a pas envie de croiser dans la rue, de jour comme de nuit. Les Ravens contre les Spiders ! Un univers de violence, de drogue, de vol, qui rythme les journées de Goose, le leader des Ravens. Ce qui n'est plus du goût de sa fiancée, Christy (Megan Murphy), qui aimerait bien échapper à tout ça et vivre une vie normale. Par amour, Goose accepte de tout lâcher. Mais la rivalité qui existe entre lui et Danny (Paul Harper), le leader des Spiders, va tout compliquer. Voulant se venger d'une bagarre qui n'a pas été en sa faveur, Danny envoie deux membres de son gang s'en prendre à Goose dans son appartement. Pas de bol, Goose est absent et c'est la pauvre Christy qui morfle, et de façon assez méchante, massacrée à coup de club de golf entre autres. La vie s'effondre pour Goose, qui trouve refuge pour un temps chez son père, un illuminé, ex-soldat qui souffre du traumatisme d'après-guerre. Ce n'est pas clairement dit mais c'est ce qu'on comprend. Totalement sous l'emprise de la drogue, mentalement dérangé, le père de Goose n'a rien d'un soutien, bien au contraire. On a parfois l'impression d'être dans le film Combat Shock, dans Taxi Driver ou dans Les Guerriers de la Nuit en version plus cheap et trash. L'ambiance est d'une noirceur sans nom, aucune zone de lumière ne semble pourvoir l'illuminer, aucune note d'espoir ne semble pouvoir se produire. Véritable marginal, Goose s'entraîne au karaté (Bebber était-il un fan de Bruce Lee ou des films de ninjas ? Possible) et tente de remonter la pente. C'est un membre des Ravens, qui est devenu le nouveau leader du gang, qui va le réintégrer dans la bande. Surprise, les Ravens se sont alliés aux Spiders, pour préparer un gros coup, le braquage d'un fourgon bancaire. Une alliance qui n'est pas du goût de Goose, qui ne cherche qu'à venger la mort de Christy. Malgré les tensions, le braquage a bien lieu (avec une séquence de descente en rappel exécutée par Bebber lui-même, avec les moyens du bord encore une fois ! Sacré tournage !) mais se solde par une trahison des Spiders. Le final verra donc Goose au prise avec Danny et ses hommes, dans une atmosphère proche d'un film post-nuke ! Les bagarres s'enchaînent et le gore est aux abonnés présents, avec des tas de giclées sanglantes, des impacts de balles sanguinolentes, des traumas crâniens provoqués par des coups de nunchakus, des coupures à coup de couteau et j'en passe. Le sordide et le glauque, notions omniprésentes depuis le début, se feront encore plus présentes, tout comme la violence qui atteint son paroxysme avec une tête décapitée par une roue de voiture ou une carotide arrachée à main nue ! Les effets-spéciaux de Bebber tiennent la route et se montrent efficaces. Franchement, ce low-budget indépendant, voire underground, fait preuve d'une belle inventivité, d'une belle énergie et d'une envie d'en découdre avec des films plus importants qui fait plaisir à voir. Un vrai classique du cinéma d'exploitation, dans la pure tradition du genre. Un film qui ne respire jamais la joie de vivre, qui est crade, rugueux, d'une violence brut de décoffrage, et qui rappelle le malsain Maniac de William Lustig ou le Game of Survival de Roberta Findlay également au niveau de l'ambiance. Par la suite, Jim Van Bebber poursuivra dans cette veine, avec le court-métrage My Sweet Satan (1994) et surtout le film The Manson Family (1997). 

* Disponible en BR chez -> ARROW VIDEO <-
- Brand new 2K restoration from original film elements by Arrow Films, supervised and approved by writer-director Jim VanBebber
- High Definition Blu-ray (1080p) presentation
- Original uncompressed PCM mono audio
- Optional English subtitles for the deaf and hard of hearing
- Brand new free-wheeling audio commentary with Jim VanBebber (’Goose’, The Ravens’ Gang Leader), actor Paul Harper (’Danny Carmodi’, The Spyders’ Gang Leader) and guest Cody Lee Hardin, moderated by filmmaker Victor Bonacore (Diary of a Deadbeat: The Story of Jim VanBebber)
- Jim VanBebber, Deadbeat Forever! – a brand new retrospective documentary on VanBebber and the Deadbeat legacy by Filmmaker Victor Bonacore, featuring first-time interviews, super-rare footage, VanBebber’s college films and much, much more!
- Archival 1986 behind-the-scenes documentary – Nate Pennington’s VHS documentary on a failed Deadbeat shoot
- Outtakes, newly transferred in HD
- Four newly-restored VanBebber short films – Into the Black (1983, 34 mins), My Sweet Satan (1993, 19 mins), Roadkill: The Last Days of John Martin (1994, 14 mins) and Gator Green (2013, 16 mins)
- Jim VanBebber Music Video Collection, featuring never-before-seen Director’s Cuts
- Chunkblower – promotional trailer for an unfinished Gary Blair Smith-produced gore-soaked feature film
- Extensive Image Gallery – Never-Before-Seen Stills!
- Reversible sleeve featuring newly commissioned artwork by Peter Strain


PIÈGE EN EAUX TROUBLES

 

PIÈGE EN EAUX TROUBLES
(Striking Distance)

Réalisateur : Rowdy Herrington
Année : 1993
Scénariste : Rowdy Herrington, Marty Kaplan
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier, Action
Interdiction : /
Avec : Bruce Willis, Sarah Jessica Parker, Dennis Farina, Tom Sizemore, Tom Atkins...


L'HISTOIRE : Tom Hardy et son père, tous deux dans la police, repèrent un soir un serial killer qui accumule les victimes. La poursuite se termine mal et le père de Tom est tué. Tom déclare alors que le tueur fait partie de la police et accuse son co-équipier, qui se suicide en sautant d'un pont. Un suspect est arrêté et condamné pour les meurtres. Deux ans plus tard, Tom Hardy a été muté à la police fluviale, ses anciens équipiers de la criminelle ne lui pardonnant pas d'avoir accusé un policier. On lui adjoint une nouvelle équipière, en la personne de Jo Christman. Peu de temps après, Tom repêche une femme morte dans le canal fluvial. Pour lui, ça ne fait aucun doute : le tueur est de retour... 

MON AVIS : Quoiqu'on pense de la fin de carrière de Bruce Willis, avec une accumulation de mauvaises série B, dont les dernières peuvent malheureusement s'expliquer par l'annonce de sa maladie (aphasie) qui lui complique la diction et joue sur sa mémoire, il est impossible de nier que l'acteur a été - et restera - une star majeure du cinéma d'action, dont les prestations ont ravi le public. Vous connaissez tous ses films emblématiques, et ce, dans divers genres, je ne vous ferais pas l'affront de les citer ici. L'annonce de l'arrêt de sa carrière à cause de sa maladie, le 30 mars 2022, a provoqué de fortes émotions parmi ses fans de la première heure, car Bruce Willis est un acteur avec qui on a grandi et qui nous a procuré bien du plaisir. Pour lui donner un peu de pensées positives dans cette nouvelle épreuve, pas la plus simple pour lui, j'ai cherché sur les plateformes un film autre que les Piège de Cristal à regarder et je suis tombé sur ce Piège en Eaux Troubles dont je n'avais plus aucun souvenir. Réalisé en 1993 par Rowdy Herrington, c'est un mélange de film policier et d'action, qui passe encore bien. La course-poursuite au début du film envoie encore du lourd, et on félicitera les cascadeurs au volant des multiples voitures pour ce travail admirable, parfaitement millimétré, et hautement jouissif. La suite est de facture plus classique mais s'avère tout de même bien divertissante, avec un tueur en série qui s'en prend clairement au personnage joué par Bruce Willis, en tuant des femmes qui sont des personnes bien connues de ce dernier. Bien sûr, plusieurs coupables potentiels sont possibles, comme le frère de l'ancien co-équipier de Willis qui vient juste de revenir dans le coin et qui pourrait avoir une envie de venger le suicide de celui-ci ; ou bien encore sa nouvelle partenaire, interprétée par la charmante Sarah Jessica Parker et qui pourrait avoir un mobile quelconque connu d'elle seule ? D'autres pistes nous viennent à l'esprit et on a hâte d'arriver au dernier quart-d'heure pour découvrir le pot-aux-roses ! Entre-temps, on assiste aux déboires de Bruce face à ses ex-équipiers qui n'ont toujours pas digéré le fait qu'il ait accusé un policier (tiens, encore des suspects potentiels ?) et à quelques scènes d'action rondement menées, comme celle se déroulant sur un bateau par exemple. Très clairement, Piège en Eaux Troubles étonne un peu au niveau de son traitement car le mélange des genres lui donne un petit côté un peu bordélique, typique des films qui ne savent pas trop sur quel pied danser. Drame, enquête policière, film de tueur en série, touches d'humour avec des répliques très "BruceWillisiennes", romance, action, ce melting-pot donne au film une facture non conventionnelle et un cachet "sympathie" certain. On sent que le film a été taillé sur-mesure pour l'acteur et même si ce n'est pas son meilleur film, loin s'en faut, on ne peut s'empêcher de l'apprécier à sa juste valeur : celle d'un film 90's plutôt bien foutu, qui met en valeur son interprète principal, n'ennuie jamais et en donne pour son argent au public, sans être révolutionnaire ni d'une originalité folle. Bien sympa en tout cas.

   

SCANNERS

 

SCANNERS
(Scanners)

Réalisateur : David Cronenberg
Année : 1981
Scénariste : Davis Cronenberg
Pays : Canada
Genre : Thriller, Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Jennifer O'Neill, Stephen Lack, Patrick McGoohan, Michael Ironside, Lawrence Dane...


L'HISTOIRE : Cameron Vale est un télépathe qui vit en marge de la société. Repéré par la ConSec, société secrète qui mène des recherches sur ce type d’individus nommés “scanners”, il apprend auprès du Docteur Ruth à domestiquer son pouvoir. Cameron est alors chargé de localiser Daryl Revok, un scanner qui organise à échelle industrielle un trafic d’Ephémérol : une substance chimique dangereuse destiné aux femmes enceintes…

MON AVIS : Après le dérangeant Chromosome 3 réalisé en 1979, le Canadien David Cronenberg fait son retour sur les écrans deux ans plus tard avec Scanners. Un film qui a marqué les esprits notamment pour sa fabuleuse séquence dans laquelle Michael Ironside fait littéralement exploser la tête d'un autre "scanner", avec un effet gore ahurissant. Il y a bien longtemps que je n'avais pas revu Scanners, ayant juste en mémoire cette scène. Cette nouvelle vision m'a un peu décontenancé car j'ai trouvé que le film, qui date de 1981, avait pris un petit coup de vieux qui n'est pas à son avantage. Déjà, je trouve que l'acteur principal, Stephen Lack, est d'une platitude désarmante et n'a guère de charisme, ce qui plombe une bonne partie du film, à l'inverse de Michael Ironside, qui, dans un rôle plus secondaire (malgré son importance) exalte l'écran et chaque scènes dans lesquelles il apparaît. Il incarne vraiment le bad guy dans toute sa splendeur, de par ses expressions de visage, son regard, son sourire. Le film se veut être un thriller technologique avant tout et la recherche du méchant Daryl Revok par Cameron Vale phagocyte l'intrigue, ponctuée par quelques séquences un peu plus dynamiques certes, mais dans l'ensemble, Scanners possède un rythme assez mollasson et les quelques péripéties présentées ne permettent pas de maintenir notre intérêt en alerte. L'implication des acteurs et leur façon de déclamer leur texte laissent parfois un peu à désirer également, notamment en ce qui concerne le célèbre Patrick McGoohan, dont les soucis d'alcool ont grandement compliqué la tâche au réalisateur, qui s'est tout de même dit satisfait de sa prestation. A savoir que l'entente entre McGoohan et Jennifer O'Neill a été cataclysmique, l'acteur se montrant particulièrement désagréable avec elle, ce qui a encore rajouté des difficultés pour le tournage. Pour ma part, je la trouve assez mitigée cette prestation, sans éclat de génie aucun. D'ailleurs, Cronenberg le dit lui-même, le tournage de Scanners a été une expérience très frustrante, car la production a été précipitée, le scénario n'étant même pas terminé, Cronenberg devant écrire son histoire au fur et à mesure et filmer en même temps, dans un délai de deux mois, tout ça pour que le studio puisse obtenir une déduction fiscale. C'est sûrement ce qui explique les défauts de l'histoire justement : avouons que la personnalité même des scanners n'est pas foncièrement bien écrite et qu'on aurait aimé en savoir plus sur eux, même si des éléments de réponse nous sont présentés par la suite, avec ce fameux Ephémerol aux effets secondaires terribles, miroir du scandale qui eut lieu à la fin des années 50, avec un médicament donné aux femmes enceintes qui a eu de terribles répercussions sur les nouveaux-nés, avec malformation physiques à la clé. La retranscription à l'écran du pouvoir télépathique des scanners fait, pour ma part, aussi partie des points faibles du film, avec ses acteurs qui grossissent leur yeux, gonflent les joues, se mettent dans une sorte de transe qui a un peu de mal à se montrer crédible au final, sauf quand c'est Michael Ironside, encore lui, qui l'interprète. Le film est bien sûr ancré dans son époque, comment pourrait-il en être autrement, mais d'autres films de cette période passent mieux le poids des années que Scanners. Il n'empêche que malgré des longueurs, des creux et des défauts, Cronenberg n'a pas foncièrement raté son film. Il y a de bonnes choses dans Scanners évidemment, comme cette mise en avant de la technologie à travers de nombreuses séquences, cette déclaration choc qui fait froid dans le dos prononcée par Jennifer O'Neill ("j'ai été scanné par son bébé à naître") mais aussi ce terrible combat final entre les deux scanners, doublé d'une autre révélation choc, qui permet à l'équipe des effets-spéciaux de s'en donner à cœur joie, pour notre plus grand plaisir. Oeuvre hybride, mêlant technologie et mutation physique et psychique, Scanners alterne entre le chaud et le froid et peine à convaincre totalement. 

  

mercredi 30 mars 2022

DEUX ESPIONNES AVEC UN PETIT SLIP A FLEURS

 

DEUX ESPIONNES AVEC UN PETIT SLIP A FLEURS
( Ópalo de fuego: Mercaderes del sexo)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1978
Scénariste : Evelyne Scott, Jess Franco
Pays : Espagne, Portugal
Genre : Comédie, espionnage, érotique
Interdiction : -16 ans
Avec : Lina Romay, Nadine Pascal, Olivier Mathot, Joëlle Le Quément, Mel Rodrigo...


L'HISTOIRE : Une traite de blanches est organisée pour de riches clients. Le sénateur Connoly propose la mission à deux prostituées, Cécile et Brigitte, en échange de leur libération de prison. Sous de faux noms, elles se font engager dans un cabaret pour débuter leurs investigations...

MON AVIS : Le prolifique Jess Franco + la firme Eurociné + Lina Romay : je vois déjà les amateurs de cinéma Bis frétiller devant leurs écrans ! Tourné aux Canaries en 1978, ce film avait pour titre de travail L'Opale de Feu, en référence à cette curieuse bague que porte la gérante du trafic de blanches et qui possède le pouvoir d'hypnotiser les futures victimes. Par la suite, le film changea de titre pour un plus simple Deux espionnes, avant que le patron d'Eurociné ne lui donne son titre définitif d'exploitation, à savoir cet amusant Deux Espionnes avec un petit slip à fleurs. Amusant car pas une seule fois on ne verra ce fameux petit slip à fleurs ! Au générique, on trouve les habitués des productions Jess Franco, à savoir par exemple les acteurs Olivier Mathot, Nadine Pascal, Muriel Montossé ou Claude Boisson entre autres mais aussi Daniel White à la musique, jazzy forcément. Avec cette petite production sans prétention, Jess Franco se fait plaisir en mélangeant les genres, à savoir la comédie, le film d'espionnage et l'érotisme bien sûr. On a donc deux prostituées qui viennent de se faire arrêter par la police (Lina Romay et Nadine Pascal) et elles se voient offrir une seconde chance par le sénateur Connoly (Olivier Mathot), qui leur propose de devenir espionne pour son compte et d'infiltrer un vaste réseau de traites des blanches, dirigé par le couple Forbes (la ravissante Joëlle Le Quément et le chauve Claude Boisson, qui a bien la tête de l'emploi). Il faut bien admettre que la partie "espionnage" est très pauvre et qu'on est à des années-lumières des péripéties vécues par James Bond, OSS 117 ou Francis Coplan entre autres ! C'est principalement la belle Lina Romay, ici affublée d'une coupe de cheveux franchement pas terrible, qui va endosser le rôle d'espionne et mettre sa vie en danger. Capturée et torturée par deux méchantes sbires du couple Forbes, elle parviendra à s'enfuir lors d'une scène mémorable dans laquelle elle porte un bikini et un bonnet de bain couleur or et dont le soutien-gorge est bien trop petit pour elle, ce qui laisse passer sa poitrine lors de la course-poursuite où elle doit échapper à ses poursuivants qui, eux, sont en hélicoptère et armées de mitrailleuses ! Impayable ! Pour le reste, l'action est plutôt d'une platitude un brin soporifique. Franco se rattrape toutefois avec un petit côté sadique bienvenu, lors de scènes de tortures sur les prisonnières, avec pincement de tétons ou brûlures à la cigarette. On a même monsieur Forbes qui viole chaque nouvelle arrivante, devant sa femme qui ne ressent plus d'attirance sexuelle pour lui. Sympa tout plein ! Plus gênant par contre, le fait d'avoir doté Lina Romay d'un accent qui rend souvent difficile la compréhension de ses répliques. L'aspect comédie est principalement amené par le personnage masculin principal, à savoir Milton (Mel Rodrigo), un jeune homme homosexuel qui va néanmoins tomber sous le charme de Lina et tout tenter pour la maintenir en vie, quitte à la planquer dans une communauté hippie qui fait partie de ses amis. Quant à l'aspect érotique, c'est clairement celui qui est le plus mis en avant dans le film, avec nombre de séquences où le casting se retrouve à poil et s'adonne au plaisir du sexe. La plastique des actrices fait que le spectacle s'avère agréable mais l'accumulation de ce type de scènes ralentit encore plus un rythme déjà pas bien folichon et nous plonge souvent dans la torpeur au lieu de nous vivifier. On ne dira rien des séquences de cabaret, censées être la couverture de nos deux espionnes de charme, tant elles s'avèrent d'une ringardise à toute épreuve. Même Olivier Mathot est de notre avis, ponctuant les numéros d'un "c'est assez édifiant" qui ne trompe personne ! Bref, on a là un Jess Franco assez mineure dans sa longue filmographie et on a connu le réalisateur ibérique bien plus inspiré. 

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Bonus :
- Présentation par Daniel Lesoeur
- Analyse par Stéphane du Mesnildot
- Diaporama d’affiches et photos
- Film-annonce original




CANNIBAL MAN - LA SEMAINE D'UN ASSASSIN

 

CANNIBAL MAN - LA SEMAINE D'UN ASSASSIN
(La Semana del Asesino)

Réalisateur : Eloy de la Iglesia
Année : 1972
Scénariste : Eloy de la Iglesia, Antonio Fos
Pays : Espagne
Genre : Drame, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Vicente Parra, Emma Cohen, Eusebio Poncela, Charly Bravo...


L'HISTOIRE : Marcos travaille dans un abattoir. Il sort secrètement avec Paula, sa fiancée. Un soir, suite à une altercation avec un chauffeur de taxi qui s'en prend à Paula, il frappe ce dernier à la tête à l'aide d'une pierre. Lorsqu'ils apprennent le décès de l'homme dans les journaux, Paula prend peur et souhaite se rendre au commissariat. Une dispute éclate entre la jeune femme et Marcos, qui, par peur d'aller en prison, étrangle sa fiancée. Marcos est alors pris dans une spirale infernale de meurtres...

MON AVIS : Réalisateur très peu connu en dehors de l'Espagne, Eloy de la Iglesia jouit pourtant d'une certaine renommée auprès de ceux qui connaissent son oeuvre, étant l'un des cinéastes préférés de Gaspar Noé par exemple. Réalisateur politique engagé, dont les œuvres ont souvent été frappé par la censure franquiste, on le connaît principalement en France pour deux films : Le Bal du Vaudou, réalisé en 1973 et ce fameux Cannibal Man qui date de 1972 et qui a connu les joies de l'édition VHS sous le label Scherzo. Avec sa jaquette sanguinolente, mettant en avant le meurtre le plus graphique du film, celui avec le hachoir, la VHS de Cannibal Man, associé à ce titre percutant, laissait à croire qu'on avait affaire à un vrai film d'horreur, à base de mangeur de chair humaine. On va éliminer de suite ce qui est prétexte à confusion : Cannibal Man n'est pas un film de cannibale ! Le cannibalisme n'est pourtant pas totalement absent du film de Eloy de la Iglesia puisque l'anti-héros Marcos va, à un moment donné, réussir à se débarrasser des morceaux de cadavres encombrants en se servant de la machine à broyer présente dans l'abattoir où il travaille, la matière après broyage étant intégrée aux éléments de préparation d'une soupe qui connaît un grand succès auprès des consommateurs. De là à dire que ces derniers vont manger de la chair humaine sans le savoir, il n'y a qu'un pas qu'on franchira aisément, un peu à la manière du célèbre chili con carne du Drayton Sawyer de Massacre à la Tronçonneuse 2 ! Mais ce sera tout pour ce qui concerne les allusions au cannibalisme. Le titre original du film est bien plus représentatif de ce qu'on va voir : La semaine d'un assassin. Là, il n'y a effectivement pas tromperie sur la marchandise. Le film va en effet suivre les journées de Marcos, du dimanche au dimanche suivant, les jours de la semaine apparaissant à l'écran à chaque nouvelle journée. Et généralement, chaque jour apporte son crime. Mais attention : Marcos n'est pas une machine à tuer, comme pouvait l'être le personnage principal dans Henry, Portrait d'un Tueur en Série par exemple. Dans ce film, Henry prend un réel plaisir à massacrer les gens. Dans Cannibal Man, Marcos ne retire aucune satisfaction des meurtres qu'il commet. C'est d'ailleurs là l'originalité du film de Eloy de la Iglesia : on assiste juste à une spirale meurtrière non préméditée, qui a lieu juste par réaction d'auto-défense du personnage principal, superbement interprété par Vincente Parra. On se croirait presque dans une sorte de parodie même, tant les circonstances amenant aux meurtres relèvent de l'ordinaire le plus classique pour Marcos. Un chauffeur de taxi qui s'en prend à sa fiancée, cette dernière qui veut aller à la police, son frère qui veut aussi qu'il se rende aux forces de l'ordre après avoir vu le cadavre de Paula, la fiancée du frère qui cherche son futur mari et tombe sur son cadavre et ainsi de suite. Il suffirait de mettre une bande sonore issue d'une comédie pour qu'on plonge dans une parodie de film d'horreur, façon Tucker et Dale fightent le Mal par exemple. Sauf que le réalisateur espagnol ne traite pas son film de manière comique, malgré un certain humour noir bien présent. On a vraiment l'impression d'assister à la descente aux Enfers d'une personne lambda, qui ne voit pas d'autres solutions que d'éliminer les témoins gênants pour se protéger lui-même. Ne sachant comment se débarrasser des corps, Marcos les entasse dans sa chambre et les laisse pourrir, étant obligé d'acheter des dizaines de bombes parfumées et des flacons de parfums pour dissimuler l'odeur infecte qui commence à se répandre dans la pièce, puis à l'ensemble des pièces de sa maison. Même les chiens errants se mettent à s'entasser devant la porte d'entrée, attirés par l'odeur de la viande en décomposition. On pense parfois au film Blue Holocaust de Joe d'Amato niveau ambiance. Le gore répond présent, de manière assez concise par contre, avec une gorge coupée au couteau ou la fameuse scène du hachoir en plein visage. Le sang, en ce qui concerne sa texture et sa couleur, n'est pas très crédible mais ce n'est pas ce qui intéressait le réalisateur je pense. Il en va de même pour la notion de suspense, qui n'est en fait pas vraiment mise en avant ici, si ce n'est avec le personnage d'Esteban, un voisin huppé qui peut voir tout ce qu'il se passe dans la maison de Marcos à l'aide de ses jumelles. Ce jeune homme semble d'ailleurs vouloir faire ami-ami avec Marcos et on passe son temps à se demander s'il a vu tous les meurtres, s'il est courant et quels sont ses intentions réels vis a vis de Marcos. Des intentions qui se dessinent au fur et à mesure de leur rencontre et qui ne posent plus de questionnement après la scène de la piscine. C'est d'ailleurs à cause de ces allusions non dissimulées à l'homosexualité que le film d'Eloy de la Iglesia a eu le plus de souci avec la censure de l'époque et non à  cause de la violence graphique. On se demande aussi si des personnes extérieurs vont découvrir ce que cache Marcos dans son sac. Mais ce sera à peu près tout. En fait, Cannibal Man ne répond à aucun standard bien défini mais mixe tout de manière intelligente et original. Giallo, horreur, comédie noir, drame, film sociétal, il est tout cela à la fois et ne rentre dans aucune case. Il n'y a pas de fulgurance visuelle, ni de mouvements vertigineux de la caméra, ni de rythme trépidant, ni de séquences fantasmagoriques. Tout est orchestré de manière froide, presque clinique, afin de coller au plus près à une réalité sèche, sans fioriture aucune. C'est assurément un film à découvrir pour qui aime les œuvres insolites, marquantes. Et l'édition d'Artus Films sera celle qui vous conviendra puisque le film est présentée avec une superbe qualité d'image et dans sa version la plus complète, avec 107 minutes et des poussières au compteur. De quoi savourer ce film hors norme...

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Bonus :
- le livret « La Semaine d’un assassin » par David Didelot (64 pages)
- Montage américain (94 minutes)
- Présentation du film par Emmanuel Le Gagne
- Entretien avec Gaspar Noé
- Diaporama d’affiches et photos
- Bande-annonce originale





mardi 29 mars 2022

CALTIKI LE MONSTRE IMMORTEL

 

CALTIKI LE MONSTRE IMMORTEL
(Caltiki il mostro immortale)

Réalisateur : Riccardo Freda, Mario Bava
Année : 1959
Scénariste : Filippo Sanjust, Riccardo Freda
Pays : Italie, Etats-Unis
Genre : Science-fiction, épouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : John Merivale, Didi Sullivan, Gérard Herter, Daniela Rocca, Daniele Vargas...


L'HISTOIRE : Une expédition archéologique fait des recherches dans un ancien temple maya au Mexique. Les chercheurs découvrent au fond du temple un grand lac et une statue de la déesse Caltiki, surnommée "l'immortelle". Quand un des explorateurs décide d'aller fouiller le fond du lac, lequel produit une forte radioactivité, il trouve de nombreux squelettes et trésors. Tout aurait pu bien se passer s'il n'avait réveillé un monstre gélatineux qui s'attaque à lui et le tue. Le reste du groupe parvient à s'enfuir mais le monstre a laissé un bout de son enveloppe spongieuse sur le bras de Max, un autre archéologue. Le morceau du monstre parvient à être enlevé du bras et va être examiné par des scientifiques...

MON AVIS : La science-fiction n'existe quasiment pas en Italie, alors que c'est un genre ultra-populaire aux USA et ce, depuis le début des années 50. Il faudra attendre 1958 pour que les Italiens propose un film de S-F avec Le Danger vient de l'Espace, réalisé par Paolo Heusch, qui aurait également bénéficié de l'aide d'un certain Mario Bava, non crédité au générique à ce poste. Bava a par contre assuré la photographie et les effets-spéciaux. Cette première tentative sera le point de départ d'autres productions de science-fiction et ce, dès l'année suivante, puisqu'en 1959 verra débarquer sur les écrans italiens Caltiki, le Monstre Immortel ! Cette fois, le film est attribué à Riccardo Freda, crédité au générique sous son pseudo américain de Robert Hampton. Mario Bava fait aussi partie du projet, toujours au poste de la photographie et des effets-spéciaux. Dans certain interview, Freda dit que Bava l'a également aidé à la mise en scène et dans d'autres, il dit qu'il a réalisé le film seul. Bref, un imbroglio pas vraiment important en fait, attardons-nous plutôt sur le film lui-même. La lecture du scénario mais surtout la vision du film vous a certainement fait penser à un petit classique US de la science-fiction, du moins en ce qui concerne le monstre : le Blob, Danger Planétaire de Irvin S. Yeaworth Jr. avec Steve McQueen et qui date de 1958. En effet, on a une quasi réplique de ce monstre gélatineux et grossissant dans Caltiki le Monstre Immortel. Une forme spongieuse, rampante, qui, ici, grossit et prend vie en fonction du taux de radioactivité présent autour d'elle et qui absorbe la vitalité des proies qu'elle rencontre, le corps des victimes étant identiques à ceux d'une vieille momie. Le début du film joue dans le registre du récit d'aventure, avec ces archéologues explorant un ancien temple maya. Les décors et les matte-paintings conçus par Bava s'avèrent la plupart du temps très réussis, notamment l'intérieur du temple, avec cet escalier de pierre menant à un lac et à la statue de la déesse Caltiki. La séquence sous-marine dans le lac, avec ses fonds jonchés de squelettes et de trésors mayas, est convaincante et assure le spectacle. La première victime du monstre puis l'apparition de ce dernier permet à Mario Bava de créer des maquillages horrifiques vraiment sympas, avec comme ce visage qui n'est plus qu'un crâne sans peau, comme s'il avait été rongé par la masse spongieuse. On assistera également à la vision d'un bras rongé lors du retrait d'un morceau de monstre qui était resté collé à cette partie du corps. A bien y regarder, Caltiki le Monstre Immortel joue en fait sur trois tableaux : aventure, science-fiction et épouvante et nous rappelle également un autre film, anglais celui-ci, à savoir Le Monstre de Val Guest, une production Hammer Films réalisé en 1955. C'est d'autant plus flagrant avec le personnage de Max, le chercheur qui a vu son bras être rongé par le morceau de monstre. Cette lésion va l'entraîner dans une certaine folie et s'il ne va pas muter comme dans le film de Val Guest, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement entre ces deux œuvres. On note d'ailleurs que c'est ce personnage qui est mis en avant sur l'affiche ci-dessus. Tout ça pour dire que Le Monstre + Le Blob = Caltiki ? Une opération primaire qui tient la route ! Malgré un budget pas très conséquent, Freda et Bava parviennent à nous offrir un film bien sympathique, pas exempt de petits défauts bien sûr mais qui se montre efficace dans son genre, surtout qu'il ne dure que 76 minutes. Le casting ne possède pas de stars en son sein mais ce n'est guère gênant. Le final se montre assez riche en péripéties, avec notre monstre qui ne cesse de grossir, qui s'insinue dans une maison pour tout détruire (avec de très jolies maquettes), qui se multiplie même et dont la dangerosité va nécessiter le renfort de l'armée ! Certains verront même une influence de Lovecraft dans ce film, notre monstre pouvant en effet être comparé à une sorte de Grand Ancien et Bava étant un grand fan de l'écrivain. Sans être un film de référence, Caltiki le Monstre Immortel ravira les amateurs de ces petites bandes de science-fiction 50's qui inondaient les écrans à cette époque.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Superbe copie qui magnifie le noir et blanc. Film en VF et VOSTF
Bonus :
- Bava et Freda par Christian Lucas
- Présentation du film par Stéphane Derderian
- Générique français
- Diaporama d'affiches et de photos
- Film annonce original
- Livre de 60 pages par Christian Lucas

 


L’HÉRÉTIQUE

 

L’HÉRÉTIQUE
(Die Ketzerbraut)

Réalisateur : Hansjörg Thurn
Année : 2017
Scénariste : Dirk Salomon, Hansjörg Thurn, Thomas Wesskamp
Pays : Allemagne, Autriche, République Tchèque
Genre : Aventure, Historique, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Ruby O. Fee, Christoph Letkowski, Manuel Mairhofer, Paulus Manker ...


L'HISTOIRE : Au début du XVIe siècle, la violente inquisition menée par l'Église contre les hérétiques plonge les populations dans le peur. Personne n'est à l'abri, pas même Genoveva, la fille d'un important Seigneur, qui assiste impuissante à l'exécution de son père. Au bord de la folie, elle jure alors de se venger de ses bourreaux, sans savoir qu'elle s'apprête à lever le voile sur un complot qui remonte jusqu'aux plus hautes sphères de l'Église...

MON AVIS : Les films sur la terrible époque de l'Inquisition sont légion, notamment dans le genre horrifique, dont les classiques Le Grand Inquisiteur et La Marque du Diable font figures de référence. Un sujet qui revient fréquemment sur les écrans, en témoigne le très bon film de 2020, Les Sorcières d'Akelarre de Pablo Agüero. La chasse aux hérétiques permet aux divers réalisateurs s'étant emparés de ce thème de mettre en avant les dangers de l’extrémisme religieux et les exactions violentes qu'une pratique totalitaire de la religion peut entraîner. Un thème malheureusement toujours d'actualité. En 2017, le réalisateur allemand Hansjörg Thurn apporte sa pierre à l'édifice avec L'Hérétique, une co-production Germano-Autricho-Tchèque produite pour la télévision. Une production luxueuse, bénéficiant de très beaux décors et costumes et d'un casting qui fait très bien le job. L'approche est ici assez différente de ce qu'on a l'habitude de voir dans ce type de films sur l'Inquisition puisque l'histoire proposée met en avant la révolution menée par le frère augustin Martin Luther, personnage historique "théologien, professeur d'université, initiateur du protestantisme et réformateur de l'Église, dont les idées exercèrent une grande influence sur la Réforme protestante, qui changea le cours de la civilisation occidentale" [Wipikédia] Le combat de Martin Luther pour changer les dogmes de l'Eglise l'amène même à défier l'autorité Papale à l'aide de ses fidèles, ces derniers étant déclarés "hérétiques". Pour Martin Luther, seul les écrits de la Bible sont à prendre en considération pour le salut de l'âme et il est scandalisé par certaines pratiques de l'Eglise, comme le commerce des indulgences instauré par les papes Jules II et Léon X pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome, ce qui lui fera publier 95 thèses en 1517, un texte blasphématoire pour l'autorité cléricale. Cette période méconnue et le combat de Martin Luther, pour moi en tout cas, sont donc au centre du scénario. Parmi les personnages principaux, outre Luther lui-même, on trouve la jolie Genoveva (Ruby O. Fee), fille d'un seigneur qui va être victime d'un complot contre son père, fomenté par le prêtre inquisiteur Johann von Perlach (Paulus Manker). Cette jeune femme, aux idées novatrices, va subir les tourments de l'Inquisition, avec viols et tortures au programme, afin de lui laver le cerveau et lui faire croire que l'ennemi est le groupe d'hérétiques mené par Martin Luther. Autre protagoniste important, le peintre Ernst Rickinger (Christoph Letkowski), qui n'hésites pas à peindre des nues et qui tombera amoureux de Genoveva. On découvre assez rapidement qu'il est le bras armé de la révolution menée par Martin Luther et l'un de ses plus fervents serviteur. L'Hérétique utilise donc des faits historiques avérés et les intègrent dans une histoire romanesque, qui mêle aventure, drame, trahison, action et romance. La base de départ est d'ailleurs un roman écrit par Iny Lorentz. Téléfilm en costumes ayant bénéficié d'un budget conséquent, L'Hérétique fait preuve d'une certaine retenue en ce qui concerne la violence, présente sans être forcément très graphique, tout en se permettant quelques légères touches érotiques. Le plus intéressant sera l'évolution du personnage de Genoveva, qui ne sait plus à quel Saint se vouer, étant prise malgré elle dans les affres sanglants de cette réforme protestante, la violence n'étant pas forcément dans le camp désigné comme coupable. C'est donc à une chasse aux sorcières différente de ce qu'on a l'habitude de voir à laquelle on assiste ici et c'est ce qui fait toute l'originalité de l'histoire. Bénéficiant d'un rythme assez alerte, d'une mise en scène ample et d'une intrigue intéressante, L'Hérétique se veut un divertissement de qualité sur cette période de l'Histoire. C'est plutôt réussi !

* Disponible en VOD, DVD et BR chez -> Condor Entertainment <-    




lundi 28 mars 2022

LOEIL DU LABYRINTHE

 

L’ŒIL DU LABYRINTHE
(L'Occhio nel Labirinto)

Réalisateur : Mario Caiano
Année : 1972
Scénariste : Horst Hächler
Pays : Italie
Genre : Giallo, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Rosemary Dexter, Adolfo Celi, Horst Frank, Sybil Danning, Franco Ressel...


L'HISTOIRE : La jeune et jolie Julie suit une thérapie auprès de Luca, son psychiatre qui est aussi son amant. Une nuit, elle rêve qu’il se fait assassiner dans d’étranges conditions. Voulant lui faire le récit de son rêve, elle se rend chez Luca, qui demeure introuvable. A l’aide de l’agenda de son amant, elle se met à sa recherche, et va atterrir, après deux agressions, dans une villa luxueuse, parmi des gens troubles et excentriques, qui semblent tous cacher un secret...

MON AVIS : Comme la majorité de ses compatriotes transalpins, Mario Caiano a débuté dans le péplum et le western, avant de s'essayer à d'autres genre, comme le film d'aventure, le film policier, le film d'épouvante (le très beau Les Amants d'Outre-Tombe avec Barbara Steele), le film d'espionnage et bien sûr le giallo ! Celui qu'il nous propose avec L’œil du Labyrinthe joue plus dans la cour du film de machination que dans le giallo plus classique avec tueur vêtu de noir et assassinant des victimes à l'arme blanche.Le scénario aurait parfaitement pu être écrit par Agatha Christie, tant on retrouve des éléments qui auraient leur place dans Le Crime de l'Orient-Express par exemple, à savoir un mort et des tas de suspects réunis au même endroit et qui ont tous quelque chose à reprocher au défunt justement. Le début du film nous montre une agression violente, quasiment la seule séquence à en utiliser d'ailleurs. Il s'avère qu'il s'agit d'un rêve, prémonitoire peut-être (?), fait par l'héroïne, le ravissante Julie, sublimement interprétée par l'actrice Rosemary Dexter. Cette dernière a jouée Juliette dans le Roméo et Juliette de Riccardo Freda en 1964, on l'a vue également  dans Vendetta pour le Saint au côté de Roger Moore ou dans Justine ou les infortunes de la vertu de Jess Franco, tous deux de 1969 ou dans Un homme appelé Karaté de Michele Massimo Tarantini en 1973. Elle joue ici une très bonne héroïne de giallo et il est dommage que le genre ne l'ait pas utilisé davantage. N'ayant plus de nouvelle de son amant et psychiatre, elle va tout faire pour retrouver sa trace, ce qui va lui valoir de nombreux désagréments, dont plusieurs tentatives d'assassinats. Son enquête va lui faire rencontrer un certain Frank, joué par le très bon acteur Adolfo Celi dont le visage vous est forcément familier. On ne sait pas trop sur quel pied danser avec ce personnage, toujours est-il qu'il va devenir l'ange gardien de Julie, même si ses intentions sont clairement de la mettre dans son lit et il ne s'en cache pas. Homme fortuné, Frank envoie sa protégée à la villa de madame Gerda (Alida Valli), superbe demeure isolée, perchée en d'une falaise jouxtant la mer. Un lieu idyllique, paradisiaque, mais dont les divers occupants vont faire naître une ambiance malsaine et inquiétante. Le film se transforme presque en Cluedo taille géante, puisque chaque protagoniste, aussi bien masculin que féminin, ferait un parfait coupable. Et plus le film avance, plus on assiste à des révélations et des flashback explicatifs, que ce soit sur l'homme recherché par Julie ou les occupants de la villa. La pauvre Julie ne sait plus à qui faire confiance, ne sait plus qui croire, tant la pratique du mensonge semble être monnaie courante ici. Plus embêtant, elle voit sa vie être mise en danger à plusieurs reprises, échappant de peu à une intoxication au gaz d'échappement d'une voiture ou à des tirs de fusil-harpon entre autres. Ses recherches, bien que peu fructueuses, semblent déranger en tout cas ! Qui ? Telle est la question bien sûr ! Il semblerait qu'un tableau, peint par un jeune orphelin un peu mentalement déficient, serait une des pièces du puzzle. Le machiavélisme du scénario est bien représenté par le titre même du film : nous sommes bel et bien plongés au sein d'un labyrinthe énigmatique, dans une histoire à tiroirs qui se montre intrigante et bien amenée. La mise en scène de Mario Caiano est alerte, tout comme le rythme, qui ne laisse guère le temps au spectateur de s'ennuyer. Le final nous réserve un twist assez malin que, personnellement, je n'ai pas vu venir. L'Oeil du Labyrinthe est donc de ces thrillers manipulateurs qui assurent leur rôle, maintiennent le suspense et se révèlent bien agréables à regarder.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
- Très belle copie, en VF et VOSTF.
- Présentation du film par Emmanuel le Gagne
- Film-annonce original


dimanche 27 mars 2022

SPACE CONNECTION

 

SPACE CONNECTION
(Hangar 18)

Réalisateur : James L. Conway
Année : 1980
Scénariste : Ken Pettus
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Darren McGavin, Robert Vaughn, Gary Collins, James Hampton, Philip Abbott...


L'HISTOIRE : Les cosmonautes d'une mission spatiale de la Nasa ayant pour but la mise en orbite d'un satellite voit apparaître devant eux ce qui semble être un vaisseau extra-terrestre. Lors du lancement du satellite, ce dernier percute le vaisseau et l'explosion provoque la mort d'un des trois cosmonautes. Les deux survivants font machine arrière et rentre sur Terre. Dans le même temps, l'armée découvre que le vaisseau extra-terrestre s'est lui aussi posé sur Terre. Récupéré, l'engin est placé sous haute surveillance dans le hangar 18 où une équipe de spécialistes va mener de nombreuses expériences pour en apprendre davantage sur l'appareil. Afin de ne pas perturber les prochaines élections, le conseiller du président en place décide de garder le secret durant quinze jours. Problème : les deux cosmonautes ont vu le vaisseau extra-terrestre et ils décident de mener leur enquête afin de laver les accusations qui portent sur eux concernant l'accident dans l'espace...

MON AVIS : Dans les théories conspirationnistes, le Hangar 18 est un hangar situé à la Wright-Patterson Air Force Base en Ohio, un bâtiment où sont présumés être conservés plusieurs vaisseaux spatiaux aliens, notamment celui de Roswell lors du crash de 1947. Le groupe de métal Megadeth en a d'ailleurs tiré une chanson en 1990, présente sur l'album Rust in Peace. En 1980, le réalisateur James L. Conway se voit proposé par le distributeur Sunn Classic Pictures la mise en chantier du film Hangar 18. Spécialisé dans les documentaires, Sunn Classic Pictures a d'ailleurs fait la promotion du film en assurant qu'il s'agissait d'un documentaire faisant la vérité sur la présence d'ovnis sur Terre, ce que la voix-off qui ouvre le film promet également. Les fans de science-fiction et de X-Files apprécieront grandement Hangar 18, un film qui ne paye pas de mine de prime abord mais qui s'avère assez passionnant en fin de compte. La première séquence nous montrant la mission d'une navette spatiale américaine devant mettre un satellite en orbite est très bien conçue et fait preuve d'effets-spéciaux crédibles et réalistes. Mais le plus intéressant va se dérouler ensuite. Une fois le gouvernement ayant récupéré le vaisseau extra-terrestre, le film va nous plonger au sein de l'équipe censée étudier ce curieux ovni, décrypter un potentiel langage et surtout réussir à pénétrer à l'intérieur pour voir si un équipage alien est présent. Il ne manquerait que Mulder pour mener à bien ces travaux et ce serait parfait, surtout que certaines révélations valent le coup d'oeil ! Le film joue également sur un second tableau, avec tous les efforts du gouvernement pour dissimuler la vérité, efforts mis en danger par les deux cosmonautes qui sont accusés, à tort, d'avoir provoqué l'accident qui a coûté la vie de leur camarade (excellente scène d'ailleurs, avec le corps décapité et la tête flottante dans l'espace). Les deux hommes vont tenter de retrouver la trace du vaisseau spatial, sans se douter qu'ils ont à leur trousse les fameux "men in black" chargés d'éliminer les preuves ou les témoins gênants, ce qui nous vaut quelques courses poursuites et tentatives d'assassinat. On notera la prestation de Robert Vaughn dans le rôle du conseiller du président. Franchement, c'était vraiment cool à regarder, malgré une durée de 97 minutes je ne me suis jamais ennuyé et j'étais pris par le déroulement de l'histoire. Bonne découverte pour ceux que le sujet intéresse...

* Disponible en DVD chez -> BACH FILMS <- 



ZONE TROOPERS


ZONE TROOPERS
(Zone Troopers)

Réalisateur : Danny Bilson
Année : 1985
Scénariste : Danny Bilson, Paul De Meo
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Tim Thomerson, Timothy Van Patten, Art LaFleur, Biff Manard, Peter Boom...

L'HISTOIRE : En 1944, dans la campagne italienne, un contingent de soldats américains est violemment décimé lors d'un assaut de nazis. Quatre survivants, dont un journaliste et Joey, un jeune soldat passionné de BD de science-fiction, parviennent à s'échapper. Tentant de regagner la ligne de front américaine, le petit groupe va avoir la surprise de découvrir un énorme vaisseau écrasé en plein territoire ennemi. Pour Joey, il n'y a aucun doute à avoir : ce vaisseau n'est pas une nouvelle arme nazie mais bel et bien un vaisseau spatial extra-terrestre...

MON AVIS : Ah une production Empire Pictures ! Le studio de Charles Band crée en 1983 était spécialisé dans la série B et s'est rapidement imposé dans le domaine de la vidéo. La firme peut se targuer de compter parmi ses fulgurantes réussites le Ré-Animator et le From Beyond de Stuart Gordon, deux films cultes qui seront même diffusés en salles à travers le monde ! Charles Band a même racheté des studios italiens appartenant à Dino De Laurentiis, ce qui explique que de nombreux tournages ont eu lieu en Italie, dont ce Zone Troopers, réalisé en 1985 par Danny Bilson. Bien sûr, les productions Empire Pictures ne sont pas des blockbusters en terme de budget alloué.Les affiches, qui vendaient du rêve, ne reflétaient pas souvent la réalité mais dans leur ensemble, toutes ces séries B se montraient divertissantes et plutôt bien foutus. C'est le cas avec Zone Troopers, qui est clairement un hommage aux magazines Pulp de science-fiction et de guerre, comme ceux des EC Comic entre autres, les Weird Science, Weird FantasyTwo-Fisted Tales ou Frontline Combat. D'ailleurs, le personnage du seconde classe Joey, interprété par un certain Timothy Van Patten, le fameux Peter Stegman du culte Class 1984, est un fervent lecteur de ce type de magazine de S-F, un signe qui ne trompe pas quand aux références choisies pour créer l'ambiance du film. Zone Troopers a donc la bonne idée de mélanger S-F et guerre et place un petit groupe de soldat américain aux prises avec les vilains nazis. La présence de ces derniers dans les parages n'est pas anodine : outre le fait qu'ils doivent éradiquer les troupes américaines, leur présence est surtout justifiée par la présence d'un vaisseau spatial qui s'est écrasé sur Terre ! Même si le film n'a pas de gros moyens financiers, avec une vingtaine de figurants tout au plus lors des affrontements entre américains et nazis, un soin tout particulier a été apporté à la conception de ce vaisseau alien et notamment son intérieur. Réalisé à l'échelle, ce superbe décor permet aux acteurs de se balader dans ses entrailles et donne vraiment l'illusion de venir d'une autre planète. La capture par les nazis d'une créature extra-terrestre, ressemblant à un gros nounours, augmente l'aspect science-fictionnel et donne encore plus d'intérêt au film. Zone Troopers est également bardé d'un humour bienvenu, qui fait souvent sourire lors des péripéties accomplies par notre petit groupe de résistants. Impossible parfois de ne pas se dire que Zone Troopers, c'est un croisement amusant et sympathique de la série Papa Schultz avec des éléments de science-fiction ! Pour preuve, averti de la capture de l'extra-terrestre par ses hommes, Hitler lui-même vient voir ça de ses propres yeux et croise le sergent Mittens (excellent Art LaFleur, irrésistible) qui a été fait prisonnier et qui va lui donner un coup de poing, ce dernier pensant avoir affaire à un simple soldat nazi ! Le final verra l'apparition d'autres extra-terrestres, au look très bleutés, qui, comme dans E.T., sont venus chercher la pauvre créature abandonnée et si loin de chez elle. Si vous voulez un divertissement pas prise de tête, amusant, avec un casting sympa, des effets-spéciaux corrects, une ambiance très bande-dessinée, une musique de Richard Band qui pompe tranquillement celle de John Williams, alors vous êtes au bon endroit.

* Disponible en DVD (seulement en VF) chez -> BACH FILMS <-  



samedi 26 mars 2022

L’ENTERRÉE VIVE


L’ENTERRÉE VIVE
(The Screaming Woman)

Réalisateur : Jack Smight
Année : 1972
Scénariste : Merwin Gerard
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec : Olivia de Havilland, Ed Nelson, Laraine Stephens, Joseph Cotten...


L'HISTOIRE : Ayant de troubles mentaux liés à la vieillesse, madame Wynant était hospitalisée mais elle a été autorisée à rentrer chez elle, où elle vit avec son fils, sa belle-fille et son jardinier. Lors d'une promenade dans son immense parc, elle voit un chien creusé dans la terre. En s'approchant, elle entend une voix appeler à l'aide. Persuadée qu'une femme est enterrée vivante, madame Wymant va essayer d'alerter son fils, ainsi que le shérif mais personne ne la croit...

MON AVIS : La carrière de Jack Smight évolue entre épisodes de séries-télévisées, téléfilms et cinéma. Dans ce dernier domaine, on lui doit entre autres L'homme tatoué en 1969, 747 en péril en 1974, La Bataille de Midway en 1976 ou Les survivants de la fin du monde en 1977. Parmi ses téléfilms, on retiendra plus particulièrement The Longest Night en 1972 et Frankenstein : la véritable histoire en 1973. Ainsi que le téléfilm dont on va parler ici, à savoir L'Enterrée Vive, qui date de 1972. D'une courte durée de 74 minutes, l'histoire est tirée d'une nouvelle de Ray Bradbury et joue dans le registre du thriller. La notion de suspense est assez étrange ici car le spectateur dispose des tenants et aboutissants bien avant les personnages et notamment en ce qui concerne l'identité de cette femme enterrée vivante dans le parc de madame Wymant. L'héroïne étant une vieille dame ayant des troubles cérébraux, le scénario aurait pu jouer avec cette notion pour tenter de semer le trouble dans notre propre esprit, à savoir : est-ce qu'il y a vraiment une femme enterrée vive ou tout se passe-t-il dans l'esprit perturbé de madame Wymant ? Mais non, le public sait que tout est vrai et connaît même le responsable, à savoir le propre mari de l'enterrée vive. Je vous rassure, ce n'est absolument pas un spoiler ici, on l'apprend très rapidement. L'originalité du suspense va donc venir d'ailleurs, avec un raisonnement tout simple : la famille, la police, le voisinage de madame Wymant connaissent ses troubles mentaux et elle n'en est pas à son premier délire. Qui va donc croire cette histoire d'enterrée vivante ? Et c'est parti pour de multiples tentatives auprès de personnes diverses afin d'être prise au sérieux et surtout, avant que l'air ne vienne à manquer chez la victime enterrée ! L'enterrée Vive est donc une course contre la montre pour madame Olivia de Havilland, 66 ans à l'époque de ce téléfilm, elle qui décéda à 104 ans et qui perturba les journées et les nuits d'un certain Jean-Pierre Dionnet, qui habitait l'appartement juste en dessous d'elle à Paris ! La vedette féminine des Aventures de Robin des Bois, de Autant en Emporte le Vent ou de Chut...chut...chère Charlotte tient le téléfilm de Jack Smight sur ses épaules, éclipsant tout le reste du casting, et même le toujours excellent Joseph Cotten qui a un petit rôle ici. Sa quête pour trouver quelqu'un qui va la croire va trouver moult opposition, et ce ne sera pas une partie de plaisir, jusqu'à ce qu'elle tombe enfin sur quelqu'un qui va accréditer sa curieuse histoire, et pour cause. Outre cette course contre la mort, le scénario s'éparpille un peu avec les personnages secondaires, intégrant une intrigue basée sur le fils de madame Wymant et sa belle-fille, cette dernière se révélant assez antipathique puisqu'elle voudrait que sa belle-mère soit déclarée mentalement irresponsable pour acquérir une partie de l'héritage ! Une sous-intrigue qui permet d'allonger un peu la durée du téléfilm mais qui ne sert pas vraiment à grand chose en fait. Plus intéressant, le fait que madame Wymant soit considérée comme une vraie mégère par les habitants du quartier pavillonnaire avoisinant sa maison. Apparemment, son comportement n'était pas des plus sympathiques, et serait dû au fait qu'elle avait beaucoup d'argent, ne voulant pas voir "de la racaille" s'installer près de chez elle. D'où des rencontres qui n'ont pas l'effet escompté et des réactions d'animosité envers elle que la malheureuse ne comprend pas, sa mémoire n'étant plus ce qu'elle a été. On a donc de la compassion envers cette vieille dame qui fait tout ce qu'elle peut pour sauver une mystérieuse inconnue d'un sort peu enviable. L'enterrée Vive se laisse suivre sans ennui et se montre divertissant, même si on aurait aimé plus de suspense et que l'histoire joue davantage sur l’ambiguïté. Il reste un téléfilm de qualité si on n'en attend pas trop.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ELEPHANT FILMS <-    
Bonus
- Le film par Jean-Pierre Dionnet
- Bande-annonce d’époque


MASSACRE AU DORTOIR

 

MASSACRE AU DORTOIR
(Death Dorm / The Dorm that Dripped Blood)

Réalisateur : Stephen Carpenter, Jeffrey Obrow
Année : 1981
Scénariste : Stephen Carpenter, Jeffrey Obrow, Stacey Giachino
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Laurie Lapinski, Stephen Sachs, David Snow, Daphné Zuniga, Pamela Holland...


L'HISTOIRE : Une résidence universitaire va fermer ses portes afin d'être revendue. Après le départ de tous les étudiants, Joanne, Patty, Brian, Craig et Debbie restent seuls pour débarrasser le mobilier et tout nettoyer. Patty surprend un étudiant, John Hemmit, dans l'enceinte de l'établissement. Peu de temps après, des objets disparaissent et un certain malaise s'installe parmi le petit groupe, qui se sent espionné. Quand Debbie doit quitter la résidence et partir avec ses parents venus la chercher, ces derniers se font massacrer...

MON AVIS : Une bande d'amis étudiants décident de réaliser un petit film d'horreur en prenant pour référence le Black Christmas de Bob Clark et le Vendredi 13 de Sean S. Cunningham. Mené par Stephen Carpenter et Jeffrey Obrow, la joyeuse bande réussit à réunir une somme d'environ 100000$ et peut utiliser le matériel de l'école, à savoir une caméra 16mm entre autres. Ils réunissent un casting de parfait inconnu, dont la quasi majorité le restera d'ailleurs, à l'exception d'une certaine Daphné Zuniga dont c'est ici la première apparition sur un écran et qui deviendra célèbre par la suite en intégrant la série-télévisée Melrose Place en 1992. On avait également pu la voir auparavant dans La Folle Histoire de l'Espace de Mel Brooks en 1987 ou dans La Mouche 2 de Chris Walas en 1989. Pas de chance pour elle, elle fera partie d'une des premières victimes du tueur de Massacre au Dortoir, ce qui nous prive assez rapidement de son charme. Gonflé ensuite en 35mm, bénéficiant d'une très bonne partition musicale d'un certain Christopher Young, dont c'est également le premier travail en tant que compositeur (avant de devenir célèbre grâce à La Revanche de Freddy ou Hellraiser 2 entre autres) et surtout d'un savoir-faire dans l'art de la débrouille et du système-D, Massacre au Dortoir fît sensation en rejoignant la liste des Video Nasties en Angleterre ou en voyant certaines scènes de meurtre être censurées dans d'autres pays et acquit une certaine réputation. Le travail dont a fait preuve ces débutants a payé et même si ce slasher de bonne famille n'atteint pas le niveau de ses illustres références, il joue plutôt bien avec les codes du genre et s'avère être un divertissement sympathique à défaut d'être un grand film d'horreur. Les trois scénaristes ont bien assimilé les ficelles du slasher movie et l'amateur aura en effet tout ce qu'il attend : caméra en vue subjective qui traque les futures victimes, coupables potentiels multiples, personnages lambda servant avant tout de chair à saucisse, déambulations dans les couloirs de la résidence universitaire pour faire naître le suspense et, bien sûr, l'essentiel, à savoir plusieurs meurtres sanguinolents à se mettre sous la dent. Ces derniers sont l'oeuvre de Matthew Mungle, qui connaîtra quant à lui une carrière impressionnante dans le domaine des effets-spéciaux et surtout du maquillage et des prothèses, domaine dans lequel il se spécialisera. Malgré un budget réduit, les effets gores passent plutôt bien et le film se montre relativement généreux à ce niveau, avec un couteau tranchant une main, une strangulation, une batte de baseball armée de clous fracassant un crâne, une fille mise dans une cuve d'eau bouillante et surtout un meurtre à la perceuse électrique ! C'est ce dernier qui a provoqué le scandale au niveau de la censure. Des meurtres inventifs et plutôt violents, qui participent pleinement au côté sympa de l'oeuvre. Au bout d'une bonne heure, on nous dévoile qui est le responsable de ce massacre et le film prend une autre tournure durant les vingt dernières minutes, avec une confrontation psychopathe / final girl qui vaut le coup d'oeil et qui se conclue sur une séquence assez surprenante et très originale, qui augmente encore le côté sympathie du film. Alors oui, le film n'a pas que des qualités c'est certain, on passe pas mal de temps dans les couloirs, le rythme n'est pas toujours très enlevé mais en l'état, et en connaissant son processus de fabrication, Massacre au Dortoir reste un petit slasher fauché qui demeure appréciable pour qui est fan du genre. Stephen Carpenter et son comparse Jeffrey Obrow ne s'arrêteront pas là puisqu'ils réaliseront ensemble The Power en 1984 puis The Kindred en 1987. Le film était sortie en VHS en France sous le titre House of Blood.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ELEPHANT FILMS <-
Bonus 
- Le film par Caroline Vié
- Bande-annonce d’époque