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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




jeudi 29 juin 2023

PEARL

 

PEARL
(Pearl)

Réalisateur : Ti West
Année : 2022
Scénariste : Ti West, Mia Goth
Pays : Etats-Unis, Canada, Nouvelle-Zélande
Genre : Drame, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Mia Goth, David Corenswet, Tandi Wright, Emma Jenkins-Purro...


L'HISTOIRE : Piégée dans la ferme isolée de sa famille, Pearl doit s'occuper de son père malade sous le regard autoritaire de sa mère dévote. Désireuse de mener une vie glamour de danseuse comme elle l'a vu dans les films, Pearl voit ses ambitions limitées, ce qu'elle n'apprécie pas du tout...

MON AVIS : Lorsque Ti West réalise X, il travaille avec Mia Goth sur le personnage de Pearl, la vieille dame meurtrière qui nous a offert des séquences bien malaisantes, afin que l'actrice comprenne et s'imprègne parfaitement de ce rôle. Ce qu'il n'avait pas prévu, ce que ce travail biographique sur ce personnage allait devenir un film ! Voici donc Pearl, le prequel de X, qui va nous décrire la vie de Pearl et nous plonger dans la psyché de cette dernière. Le film a rapidement été tourné à la suite de X, afin de bénéficier du même décor de la ferme. L'approche du réalisateur est ici complètement différente du film original. Pearl se veut avant tout un drame humain, celui d'une jeune fille désabusée par la vie, mariée trop jeune et devant attendre le retour de son mari Howard parti à la guerre, vivant sous la coupe d'une mère on ne peut plus autoritaire, devant s'occuper des animaux de la ferme mais aussi de son père malade et handicapé. Une vie toute tracée et qui ne fait pas rêver, et dont ne veut pas la jeune fille, qui rêve de devenir danseuse, comme dans les films musicaux qu'elle adore. Les couleurs chatoyantes du film ainsi que la mise en scène de Ti West nous font presque penser qu'on est en train de regarder un film de Walt Disney ou un grand classique en Technicolor, voire même une variation du Magicien d'Oz, la séquence avec l'épouvantail n'étant évidemment pas anodine ! Pas sur que Victor Fleming ou l'auteur L. Frank Baum ne se retournent pas dans leur tombe en voyant ce cher épouvantail servir de... sex toy à Pearl ! Interprétée avec un brio remarquable par Mia Goth, également scénariste et productrice du film, Pearl nous fait petit à petit découvrir son monde, son univers, sa détresse, ses rêves et... ses envies de meurtres. Comme dans Chute Libre avec Michael Douglas, on assiste lentement mais sûrement à la fracture du personnage principal, à sa descente aux enfers, à sa bifurcation dans la folie. Pearl le dit elle-même, elle n'aime pas la réalité et elle est prête à tout pour vivre dans son monde de rêve et de danse. L'amateur de film d'horreur, et de X également, pourra être surpris par la tonalité de Pearl, ses partis pris, son humour, son orientation qui nous plonge plus dans le drame comme déjà dit que dans le pur film d'horreur, si ce n'est quelques scènes de meurtres et notamment son final bien gore. Un final sanguinolent précédé par une longue scène de monologue magistralement jouée par une Mia Goth transcendée et qui ne peut laisser indifférent. Si vous voulez assister à l'émergence de la folie meurtrière chez une jeune fille sensible, plongez-vous dans Pearl, une proposition originale mais aussi déstabilisante et surprenante. Difficile de comparer X et Pearl tant les deux films ne jouent pas dans le même registre. Plus qu'à attendre MaXXXine maintenant...  

  

mercredi 28 juin 2023

X

 

X
(X)

Réalisateur : Ti West
Année : 2022
Scénariste : Ti West
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Mia Goth, Jenna Ortega, Brittany Snow, Kid Cudi, Owen Campbell..


L'HISTOIRE : Fin des années 70, une équipe de tournage investit une maison isolée du fin fond du Texas pour y réaliser un film X. À la tombée de la nuit, les propriétaires des lieux surprennent les cinéastes amateurs en plein acte. Le tournage vire brutalement au cauchemar...

MON AVIS : "Le film d'horreur de l'année !", carrément ! Voyons voir ce que donne ce film de Ti West, réalisateur indépendant que j'apprécie depuis son The Roost et qui nous a offert de bonnes surprises, telles The House of the Devil et Cabin Fever 2 en 2009, ainsi que The Innkeepers en 2011. Devenu principalement metteur en scène pour des séries-télévisées, il revient donc au cinéma en 2022 avec ce X qui a majoritairement conquit son public cible. Il faut dire qu'il a de solides arguments en sa faveur. Son casting déjà, avec une épatante Mia Goth, révélation du cinéma de genre, mais aussi Jenna Ortega, seconde révélation qui connaît une carrière exponentielle actuellement suite au succès de la série Mercredi. Les autres membres du casting sont aussi à mettre en avant, à l'image de la blondinette Brittany Snow, de Kid Cudi (excellent) ou bien encore d'Owen Campbell entre autres. L'ambiance et l'époque choisie, la fin des 70's, participe également à la bonne réception du film, puisqu'on y parle de la démocratisation du cinéma X, de l'apparition de la vidéo, de la liberté de faire ce qu'on veut avec son corps. Le film se paye le luxe de ne jamais se montrer moralisateur, bien au contraire, notamment lors d'une séquence de dialogue dans laquelle s'interroge la jeune Lorraine (Jenna Ortega), preneuse de son un peu coincé et qui ne s'attendait pas vraiment à assister à un tournage X. Ses interrogations sur la place de l'amour dans tout ça sont justifiées, de même que les réponses apportées par ceux qu'elle interroge. Il en av de même avec l'envie de starification des actrices, prêtes à tout pour devenir celle que le monde va admirer. La bande-sonore et les diverses chansons entendues durant le déroulement de l'histoire sont vraiment bien choisies, notamment le [Don't Fear] the Reaper du groupe Blue Oyster Cult. Bien sûr, les nombreuses références / hommages à Massacre à la Tronçonneuse, le film culte des 70's, sauront séduire un public de connaisseurs, qui ne manquera pas de voir lesdites références dès le début, avec ce groupe de jeunes dans un van, l'arrêt de ce dernier dans une station-service et j'en passe. X simple démarquage du chef-d'oeuvre de Tobe Hooper ? Pas vraiment en fait et c'est bien là tout l'intérêt et l'originalité du film de Ti West, qui, jouant d'abord avec les codes du genre, s'en écarte ensuite pour mieux nous surprendre avec de nouvelles thématiques qui mettent mal à l'aise. Là où le film d'Hooper mettait en confrontation le monde citadin avec les rednecks du Texas, Ti West choisit de faire s'affronter la jeunesse avec la vieillesse. Les propriétaires de la maison servant de lieu de tournage du film porno du groupe de personnages principaux sont deux personnes âgées, Howard et Pearl. Notons que cette dernière est également jouée par Mia Goth, sous une tonne de maquillage et de prothèses bien sûr. Un couple que le temps a éreinté, et qui les as surtout priver de libido et des joies du sexe. Cardiaque et désormais impuissant, Howard ne peut plus satisfaire sa femme, qui, elle, voudrait être encore jeune et revivre ses folles années d'amour avec son mari. Malgré la vieillesse, tout son corps respire encore l'envie et le désir, ce qui provoque en elle une profonde frustration maladive. La venue de ces jeunes gens, et des trois filles principalement, toutes jeunes et diablement jolies, vont provoquer la fracture mentale chez Pearl, bien que des indices nous feront comprendre que ce n'est pas les premières victimes à être passer ici. Si le début du film prend son temps, pose ses personnages, se focalise sur le tournage du porno, avec quelques scènes érotiques qui restent dans le domaine du correct, Ti West s'amuse toutefois à créer son ambiance, à peaufiner son atmosphère, et balance Mia Goth nue dans un marais sans lui dire qu'un crocodile de la mort y a élu domicile. L'ambiance champêtre et décontractée va peu à peu bifurquer dans le malaisant lorsque Pearl sombre dans la folie meurtrière et s'invite dans le lit de Mia Goth. Les meurtres, sans se montrer d'une folle originalité ou du domaine du jamais-vu, renforcent l'aspect glauque qui augmente au fur et à mesure de l'avancée des événements et l'aspect survival se montre efficace. On en arrive même à ressentir de l'empathie pour notre couple de personnages âgées malgré leur exactions sanguinolentes. Car, au fond, Pearl ne désire qu'être aimé à nouveau, à se sentir belle et jeune. Une thématique qui nous parle à toutes et à tous, la vieillesse ne faisant pas de différences sociales ou religieuses : on deviendra tous comme Howard et Pearl. Sans être la claque annoncée, X se montre respectueux des fans, ne se moquent jamais du genre et s'avère une belle réussite en tout cas !


mardi 27 juin 2023

THE COVENANT

 

THE COVENANT
(Guy Ritchie's The Covenant)

Réalisateur : Guy Ritchie
Année : 2023
Scénariste : Guy Ritchie, Ivan Atkinson, Marn Davies
Pays : Etats-Unis, Angleterre, Espagne
Genre : Action, Thriller, Guerre
Interdiction : /
Avec : Jake Gyllenhaal, Dar Salim, Sean Sagar, Jason Wong...


L'HISTOIRE : Lors de sa dernière mission en Afghanistan, le sergent John Kinley fait équipe avec l'interprète Ahmed pour arpenter la région. Lorsque leur unité tombe dans une embuscade au cours d'une patrouille, Kinley et Ahmed sont les seuls survivants. Alors que des combattants ennemis les poursuivent, Ahmed risque sa vie pour transporter Kinley, blessé, en sécurité. De retour sur le sol américain, Kinley apprend qu'Ahmed et sa famille n'ont pas obtenu la possibilité d'entrer aux Etats-Unis comme promis. Déterminé à protéger son ami et à rembourser sa dette, Kinley retourne dans la zone de guerre pour récupérer Ahmed et les siens...

MON AVIS : Durant la guerre contre les Talibans, les USA ont eu recours à des traducteurs afghans qui, en échange de leur service, pouvaient se voir délivrer un visa pour rejoindre l'Amérique. Le réalisateur Guy Ritchie s'empare de ce fait et offre un film radicalement différent de ce qu'il a l'habitude de mettre en scène. Ici, pas de délire filmique, pas de film d'action un peu déjanté mais un vrai thriller de guerre, réaliste, oppressant. Le duo formé par Jake Gyllenhaal (le sergent John Kinley) et Dar Salim (le traducteur Ahmed) est vraiment bon et nous propulse dans une histoire d'honneur, de courage et d'amitié pleine d'émotions. Les scènes dans lesquelles le sergent et ses hommes se rendent dans de potentiels stocks d'armes et d'explosifs talibans sont vraiment anxiogènes et stressantes et la mise en scène de Guy Ritchie est d'une efficacité redoutable, sans qu'il ne cède au grand spectacle. Il en va de même pour la longue marche d'Ahmed à travers le territoire contrôlé par les Talibans, devant porter le corps du sergent Kinley, blessé après une violente altercation contre les ennemis. A chaque passage des Talibans, le stress de la situation est palpable, autant pour les personnages du film que chez le spectateur. The Covenant connaît toutefois une petite baisse de rythme lors de la seconde partie, nous présentant la charge mentale du sergent, qui ne parvient plus à trouver le repos ou le sommeil, désespéré que le gouvernement américain n'ait pas tenu sa promesse d'obtenir un visa pour l'homme qui lui a sauvé la vie. Une longue quête du précieux visa va débuter pour ensuite bifurquer sur l'exfiltration d'Ahmed et de sa famille. A partir de là, le film retrouve un second souffle et nous reprend par la main jusqu'à la fin. Un bon film de guerre en tout cas, avec une belle histoire, un casting bien choisi, de beaux paysages et pas mal de séquences tendues qui font de The Covenant une oeuvre fort appréciable et de qualité. 


dimanche 25 juin 2023

ROCK ZOMBIES

 

ROCK ZOMBIES
(Hard Rock Zombies)

Réalisateur : Krishna Shah
Année : 1984
Scénariste : Krishna Shah, David Allen Ball
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : E.J. Curse, Geno Andrews, Sam Mann, Jennifer Coe, Jack Bliesener...


L'HISTOIRE : Les membres d'un groupe de hard rock doivent se rendre dans la ville de Grand Guignol pour y donner le concert qui lancera leur carrière. Les ennuis commencent dès leur arrivée puisque la population locale est férue de musique country et ne supporte pas "la musique du Diable". Le groupe est invité par une jolie blonde à venir passer la nuit dans la demeure de sa famille. Une nuit qui va s'avérer fatale pour les quatre rockeurs, tous assassinés par les membres de ladite famille. Heureusement, Cassie, une jeune fille amoureuse du chanteur Jessie, va utiliser la K7 audio que ce dernier lui a donné et qui contient des incantations permettant de faire revivre les morts. Revenus d'entre les morts, le groupe va chercher à se venger de ses assassins...

MON AVIS : Bon, la vision de l'affiche du film et le titre même du film, associés à la lecture de ce synopsis qui est très loin d'exposer tous les éléments improbables qui composent l'histoire abracadabrante de ce film, doit logiquement nous mettre la puce à l'oreille : Rock Zombies doit être un nanar puissance mille ! On est loin du compte ! Mais pas forcément dans le bon sens. Personnellement, les nanars, je sais en apprécier certains, pas tous, mais comme je suis très bon public, ça passe la plupart du temps même si je sais rester honnête et ne vous ferez pas prendre des vessies pour des lanternes. Avec le film de Krishna Shah, dont le titre original est Hard Rock Zombies d'ailleurs, on est franchement plus en présence d'un navet que d'un nanar. Pourtant, tous les éléments nanaresques sont au rendez-vous, pour ce qui aurez pu effectivement donner un cocktail détonnant d'humour balourd, de bricolage, de système D et de musique hard rock. Imaginez quand même : on a un groupe de hard rock avec cheveux longs et look à la noix ; on a une jeune fan qui est amoureuse du chanteur ; on a une jolie blonde qui fait de l’auto-stop et qui amène les touristes dans sa famille (on demande Massacre à la Tronçonneuse à la porte...) ; on a donc une famille composée d'individus extravagants, avec deux nains, une grand-mère en fauteuil roulant qui peut se transformer en louve-garou (!!), un mec qui passe son temps à tout photographier, un garde du corps musclé et un chef de famille au fort accent allemand et dont on va apprendre rapidement qu'il s'agit... d'Adolf Hitler ! Si, si. Ce dernier veut faire évidemment le Quatrième Reich, logique, et il a aménagé sa cave avec tout ce qu'il faut, dont un conduit de gaz qui semble être du Zyklon B je présume. Poursuivons. On a donc cette famille qui va massacrer notre groupe de hard rock ; on a une K7 audio sur laquelle est enregistrée des incantations permettant de ramener les morts à la vie ; on a notre jeune fan qui va ramener le groupe à la vie ; on a le groupe de morts-vivants qui va se venger de la famille ; on a la famille, dont tous les membres sont désormais raides morts, qui va revenir aussi à la vie ; on a les habitants de la ville qui ne supportent pas le hard rock et qui vont devoir lutter contre l'invasion de zombies ; on a une histoire à l'eau de rose entre la jeune fan et le chanteur Jessie ; on a, on a, que sais-je encore ? C'est un tel bordel que ce serait trop long de tout énumérer. Avec tout ça, vous vous dites que ça doit forcément être cool, fun, débile mais drôle et j'en passe. Sauf que ce n'est pas vraiment le cas. La faute à Krishna Shah, qui est aussi doué avec une caméra dans les mains que moi si on me faisait jouer du trombone. Sérieusement, c'est juste une calamité ici. On ne compte plus les faux raccords, les scènes qui passent du coq à l'âne, les remplissages inutiles, la direction d'acteurs inexistantes, les effets spéciaux que même votre grand-mère sauraient mieux faire, la photographie hideuse, les scènes de nuit qui finissent en scène de jour le plan suivant etc, etc. Pas de cohésion entre les séquences, on croirait parfois regarder dix vidéos-clips collés bout à bout ou carrément entremêlés sans aucune logique, c'est un véritable fourre-tout non-sensique qui nous est proposé et honnêtement, c'est très dur à supporter et à visionner. Parce qu'un vrai nanar, c'est un film fauché, parfois involontairement drôle de par son casting ou ses effets ou ses décors mais au moins, y'a tout de même une proposition du réalisateur. Ici, nada. C'est du j'm'en-foutisme total, tout n'a ni queue ni tête, le montage est fait à la truelle et le rendu final n'est même pas drôle. Ou si peu. On se prend rarement à avoir un début de sourire sur le visage tellement tout ça est affligeant. Inregardable par la majorité des spectateurs et vraiment difficile même pour les fans de nanars. Ça me ferait même réévaluer à la hausse Black Roses, c'est pour dire ! Bon, pour modérer mes propos, sachez qu'à l'origine, ça ne devait être qu'un court-métrage de 20 minutes destiné à être intégré au film American Drive-In du même Krishna Shah mais que les producteurs, amusés du résultat, ont décidé de rallonger la somme d'argent pour en faire un long-métrage, ce qui explique sûrement l'aspect bricolé de ce bouzin...



samedi 24 juin 2023

OUT OF ORDER

 

OUT OF ORDER... EN DÉRANGEMENT
(Abwärts)

Réalisateur : Carl Schenkel
Année : 1984
Scénariste : Carl Schenkel, Frank Göhre
Pays : Allemagne
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec : Götz George, Wolfgang Kieling, Renée Soutendijk, Hannes Jaenicke...


L'HISTOIRE Un vendredi soir, à l’heure de fermeture des bureaux, quatre personnes se retrouvent bloquées dans le même ascenseur : Jörg, un publicitaire fringant ; Marion, sa ravissante collègue et ancienne maîtresse ; Gössmann, un comptable peu loquace ; et Pit, jeune livreur désinvolte. Comprenant rapidement que personne ne viendra à leur secours, ils décident de se libérer par leurs propres moyens. Mais l’entreprise s’avère périlleuse et des tensions surgissent bientôt au sein du groupe…

MON AVIS : En 1983, Dick Maas terrorise le public avec L'Ascenseur, dans lequel un ascenseur cause des accidents mortels. En 1984, le Suisse Carl Schenkel décide lui aussi de mettre en avant cet appareil bien pratique dans Out of Order... En Dérangement. Exit l'élément fantastique présent dans le film de Maas et place à un huis-clos qui voit quatre personnes être enfermées et bloquées dans un ascenseur tombé en panne. Quatre protagonistes à la personnalité différente qui vont devoir cohabiter dans un endroit on ne peut plus exigu, ce qui va entraîner, on s'en doute, quelques tensions. On a Jörg, un publicitaire un brin macho et trop sur de lui ; Marion, sa collègue, une jolie blonde qui a un caractère bien trempé elle aussi ; Gössman, un comptable qui reste mutique et qui garde précieusement une mallette avec lui ; Pit, un jeune livreur rebelle et provocateur. Le fait d'être enfermé dans cet ascenseur va faire monter la tension au sein du groupe et le comportement un peu abrupte de Jörg va déclencher les hostilités, le jeune Pit s'amusant de sautes d'humeur de ce dernier, ce qui n'apaisera pas la situation. Pire que ça, le jeune effronté va s'enticher de Marion, ce qui ne plaira pas beaucoup à Jörg. Le film étant un huis-clos, la caméra se focalise sur le groupe et la mise en scène parvient à nous faire ressentir cette sensation d'étouffement et de confinement qui étreint les protagonistes de l'histoire. Le film se montre assez bavard, il faut bien s'occuper en attendant les potentiels secours. Le temps passe et ces derniers n'arrivant pas, Jörg et Pit décident de tenter une opération périlleuse en passant par une trappe située en haut de la cabine et leur donnant accès au toit de l'ascenseur. Les diverses tentatives de fuite parviennent à maintenir un certain intérêt mais pour ma part, j'ai trouvé l'ensemble assez ennuyeux au final. Le suspense est présent pourtant mais sans pour autant faire naître un réel sentiment d'angoisse ou de stress vis à vis des personnages. Le final, avec l'arrivée des réparateurs, vient dynamiser un peu le scénario et les événements, somme toute assez répétitifs en fin de compte. Les acteurs s'en sortent plutôt bien, notamment Götz George. La présence d'une femme permet bien sûr de créer une tension entre les deux mâles alpha. C'est l'actrice Renée Soutendijk qui s'y colle, on a pu la voir dans Spetters et Le Quatrième Homme de Paul Verhoeven. L'exercice du huis-clos est un genre difficile à appréhender car il faut parvenir à maintenir l'intérêt du public sur la durée sans trop se répéter. Out of Order ne parvient pas vraiment à réussir cet exercice en ce qui me concerne. 

* Disponible en BR (août 2023) chez CARLOTTA 




vendredi 23 juin 2023

AMOUR & MORT

 

AMOUR & MORT
(Love & Death)

Réalisateur : Divers
Année : 2023
Scénariste : David E. Kelley
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Elizabeth Olsen, Jesse Plemons, Lily Rabe, Patrick Fugit, Tom Pelphrey...


L'HISTOIRE : La vie de famille tranquille de deux couples de croyants d'une petite ville du Texas, les Montgomery et les Gore, va prendre une tournure dramatique quand Candy Montgomery décide d'avoir une aventure extra-conjugale avec Allan Gore, afin de pimenter sa vie sexuelle qui sombre dans la monotonie...

MON AVIS : Ah, une nouvelle série avec Elizabeth Olsen ! Cette excellente actrice, devenue mondialement célèbre pour son interprétation de Wanda Maximoff aka La Sorcière Rouge dans l'univers Marvel, n'en finit plus de surprendre de par son talent et son charme à toute épreuve. Elle le prouve à nouveau dans Love & Death, une mini-série en 7 épisodes initiée par David E. Kelley et qui met sur le devant de la scène un fait divers américain s'étant déroulé en octobre 1980, à savoir le meurtre à la hache de Betty Gore par Candy Montgomery. Un fait divers qui avait déjà été récemment traité à la télévision avec la mini-série en cinq épisodes Candy : Meurtre au Texas, avec Jessica Biel, que je n'ai pas vu. Love & Death brille par son casting, Elizabeth en tête bien sûr, mais aussi Jesse Plemons (Allan Gore), Lily Rabe (Betty Gore), Krysten Ritter (Sherry Checkler) ou Tom Pelphrey (l'avocat Don Crowder) entre autres. Les personnages sont exquis, formidablement interprétés et ils donnent tout son intérêt à ce tragique fait divers. La mise en scène est à l'avenant, avec une reconstitution de la fin des 70's et du début des 80's vraiment efficace, que ce soit au niveau du look du quartier, des costumes, des coupes de cheveux mais aussi de la bande-sonore, composée d'une partition musicale de Jeff Russo mais aussi de divers tubes de ces années-là ! Il y a aussi pas mal de petites références à quelques films-phares de l'époque, tels Shining, Grease ou L'Empire contre-attaque par exemple. L'histoire se déroule dans une petite ville texane très croyante, tous les habitants sont des dévots convaincus, participant à la chorale de l'église et éduquant leurs enfants de manière parfois rigoriste, à l'image de Betty Gore qui interdit à sa fille de se déguiser en Bad Sandy, personnage joué par Olivia Newton-John dans Grease bien sûr car trop provocante. Croyante, Candy Montgomery l'est mais elle est surtout une femme délaissée par son mari et qui mène une vie monotone, enfermée dans des carcans et la routine du quotidien. Un quotidien qu'elle compte bien brisée en ayant une liaison avec Allan Gore, le mari de Betty. La relation qui s'installe entre ces deux personnages est rondement menée, avec une progression lente, laissant la place aux doutes, à la prise de conscience, avant de pleinement s'affirmer. Elizabeth Olsen et Jesse Plemons sont épatants dans leurs rôles respectifs et délivrent de nombreuses émotions. Les premiers épisodes sont bercés par un doux humour noir puis virent vers le drame lors du tragique passage à l'acte, évoqué au début de la série puis enfin montré de manière très crue et ultra-violente ! Rappelons que Betty Gore a reçu 41 coups de hache tout de même ! La série dérive ensuite vers le film de procès, avec la reconstitution encore une fois très réussie des préparatifs de l'avocat de la défense puis du procès controversé en lui-même. Les deux derniers épisodes nous plongent en plein cœur de la salle d'audience et c'est réellement captivant. La dualité qui semble exister chez Candy Montgomery en fait un personnage assez fascinant et on en vient tout de même à ressentir de l'empathie pour elle malgré son terrible geste. Bref, encore une pure réussite en terme d'acting pour Elizabeth Olsen et une très bonne mini-série à déguster séance tenante. 


mardi 20 juin 2023

SWEET SIXTEEN


SWEET SIXTEEN
(Sweet Sixteen)

Réalisateur : Jim Sotos
Année : 1983
Scénariste : Erwin Goldman
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur, Slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Bo Hopkins, Susan Strasberg, Aleisa Shirley, Patrick MacNee, Don Shanks...


L'HISTOIRE : La famille de Melissa vient d’emménager dans une petite ville du Texas, et la jeune fille est rapidement l’objet de toutes les attentions. Or, tous les hommes, jeunes ou plus âgés, qui s’approchent d’elle sont victimes d’un tueur fou. Le shérif Dan Burke mène l’enquête et découvre bientôt d’étranges éléments...

MON AVIS : Avec son joli visuel, Sweet Sixteen fut un titre fort prisé des fans qui ont connu la glorieuse époque des vidéos-clubs dans les années 80/90. Il est réalisé par Jim Sotos, metteur en scène peu prolifique puisque sa filmographie ne compte que sept entrées au compteur ! On lui doit Viol sans Issue en 1976, qui est un remake du Forced Entry de Shaun Costello (1973), et qui a la particularité d'être le premier film mettant en vedette la belle Tanya Roberts ! Sept ans plus tard, il met en scène Sweet Sixteen pour profiter de l'engouement du public pour les slasher movies, puis la comédie Hot Moves en 1984. En 1989, il réalise une autre comédie avec L'héritier de Beverly Hills avec Martin Sheen et Burt Young. Bref, pas vraiment ce qu'on appelle une grande carrière. Il apparaît clairement que Sweet Sixteen restera son film le plus connu, sans pour autant laisser une trace indélébile chez ceux qui l'ont vu. Car il faut bien avouer que ce slasher se déroulant dans une petite ville du Texas ne brille guère par son originalité, ni par ses meurtres, vraiment peu nombreux et qui ne rivalisent en rien en matière de violence avec ceux qu'on pouvait voir dans les classiques de l'époque. Le bodycount dans Sweet Sixteen se monte à quatre victimes seulement, toutes assassinées de la même manière, à coup de couteau, tout simplement. Pas de quoi provoquer un orgasme chez les aficionados de slashers style Vendredi 13, Carnage et autre Meurtres à la St-Valentin par exemple. Néanmoins, le film de Sotos possède des qualités, à commencer par son casting et sa direction d'acteurs. Au menu, on trouve dans le rôle du shérif l'acteur Bo Hopkins, dont le visage vous sera certainement familier et que vous avez du voir dans le précédent titre de cette collection éditée par Rimini Editions, à savoir Mutant dans lequel il jouait également un shérif. Dans le rôle du père de Melissa, on a Patrick MacNee, faut-il encore présenter le célèbre John Steed de Chapeau Melon et Bottes de Cuir ? Pour interpréter sa femme, on trouve Susan Strasberg, excellente dans le Hurler de Peur de Seth Holt en 1961 entre autres. Pour jouer la fille du shérif, qui est passionnée par les enquêtes criminelles, c'est Dana Kimmell qui s'y colle et qu'on avait pu voir l'année précédente dans Vendredi 13 chapitre 3. Michael Pataki joue quant à lui le maire de cette petite ville texane sur laquelle plane l'ombre d'un tueur fou. Citons également Don Shanks qui joue un Indien en proie au racisme des habitants locaux. Et puis, il y a donc cette fameuse Melissa, jeune ado de quinze ans au comportement un peu délurée, qui va prochainement fêter son seizième anniversaire, et qui est donc la dernière personne à avoir côtoyé les victimes. Elle est interprétée par Aleisa Shirley, pour ce qui est son premier rôle à l'écran. On la reverra la même année dans Le Guerrier de l'espace : Aventures en zone interdite de Lamont Johnson. Elle jouera ensuite dans quelques séries-télévisées avant de disparaître des radars. Sa prestation dans Sweet Sixteen est correcte, incarnant avec efficience une sorte de bimbo n'ayant pas froid aux yeux et qui n'hésitera pas à nous dévoiler son corps dénudé à plusieurs reprises. Une bimbo dont les aspirants et prétendants sont donc retrouvés raides morts, le corps transpercé de divers coup de couteau. La grande question que le shérif se pose, et nous spectateur par la même occasion sera donc : qui est le tueur fou ? Bien sûr, on a plusieurs suspects possibles, à commencer par Melissa elle-même évidemment. Mais son père, ultra-protecteur envers sa fille, pourrait tout à fait faire l'affaire, tout comme le fils du shérif qui semble en pincer pour elle. La fille du shérif ferait aussi une coupable toute désignée, se passionnant pour les romans policiers. Aurait-elle décidé de commettre les crimes parfaits ? Il pourrait aussi être question de Jason Longshadow, cet Indien qui ne supporte plus le racisme anti-indien qui règne dans cette ville et qui aurait décidé d'éradiquer ceux qui maltraitent les membres de son peuple. Bref, comme dans tout thriller horrifique, ce ne sont pas les coupables potentiels qui manquent. Au shérif de démêler tout ça avant que les victimes ne s'entassent encore plus. C'est le côté plaisant du film, à savoir suivre cette enquête policière au sein de cette petite ville texane bien moins tranquille qu'il n'y paraît et peuplé d'individus bagarreurs ou racistes. Reste que cette enquête a tout de même du mal à réellement décoller ou à se montrer énergique. Le suspense est plutôt aux abonnés absents et même si la mise en scène de Jim Sotos n'est pas mauvaise, on regarde son film sans être aux aguets ou sans vraiment être pris dans l'intrigue, un peu paresseuse au final. Le pot-aux-roses sera dévoilé avant la fin, à vous de deviner l'identité du meurtrier avant que le shérif ne la découvre lorsqu'il va consulter les archives ! Sweet Sixteen reste un petit slasher lambda pas désagréable, qui se veut plus un film policier horrifique et qu'on appréciera avant tout pour son casting sympathique.

* Disponible en combo DVD + BR + Livret chez -> RIMINI EDITIONS




samedi 3 juin 2023

DE PROFUNDIS

 

DE PROFUNDIS
(Il Gatto Nero / Demons 6: De Profundis)

Réalisateur : Luigi Cozzi
Année : 1989
Scénariste : Luigi Cozzi, Daria Nicolodi
Pays : Italie
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Florence Guérin, Urbano Barberini, Caroline Munro, Brett Halsey, Luisa Maneri...


L'HISTOIRE : Un réalisateur de film d'horreur décide de mettre en scène le dernier volet de la trilogie des "Trois Mères" débutée par Dario Argento avec Suspiria et Inferno et s'inspire du livre de Thomas De Quincey parlant de la sorcière Levana. Une fois le projet lancé, Anne Ravenna, fiancée du réalisateur et actrice choisie pour incarner Levana, se met à avoir des visions terrifiantes de la sorcière Levana, comme si l'idée même d'un film sur elle avait réveillé l'ancienne sorcière...

MON AVIS : Eh ben, si on m'avait dit que le film sur la troisième Mère existait bien avant Mother of Tears, 18 ans avant ce dernier pour être précis, je ne l'aurai pas cru ! Et pourtant, il faut bien se rendre à l'évidence : en 1989, Luigi Cozzi l'a fait ! Revenons en arrière : après Suspiria et Inferno, Dario Argento ne parvient toujours pas à clôturer sa trilogie et à mettre en scène le troisième chapitre consacré à Mater Lacrimarum. Sur une idée de scénario de Daria Nicolodi, le réalisateur Luigi Cozzi (Starcrash, Contamination, Hercule...), grand ami de Dario, décide de s'atteler à un scénario et de prendre le relais pour ce qui sera De Profundis, un titre inspiré du roman Suspiria de Profundis de Thomas De Quincey, un ouvrage écrit en 1845. L'auteur de ce dernier affirme avoir rêvé de la déesse latine Levana, qui lui a présenté trois femmes, aux noms latins : la première, l'aînée, est appelée Mater Lacrimarum (la Mère des Larmes) ; la deuxième des sœurs est Mater Suspiriorum (La Mère des Soupirs) ; la troisième, la plus jeune, est Mater Tenebrarum (La Mère des Ténèbres). Un ouvrage dont s'est servi Dario Argento comme vous l'aurez compris, pour mettre en scène ses deux classiques en 1977 et 1980. On note de suite que la sorcière du film de Cozzi est Levana, ce qui ne correspond donc pas à Mater Lacrimarum. Bon, pas grave, on fera comme si. Reste que le producteur exécutif du film, le fameux Menahem Golan, vient mettre son petit grain de sel et verrait bien l'intégration d'une influence à la Edgar Allan Poe dans le scénario ! Il demande donc à Cozzi d'ajouter un chat noir à l'intrigue, histoire de pouvoir renommer le film The Black Cat pour l'exploitation américaine ! Ça n'a pas l'air de le déranger que le scénario n'a rien à voir avec l'oeuvre de Poe apparemment ! Cozzi s'exécute et ajoute donc un chat noir de temps à autre au sein de son histoire, qui ne sert absolument à rien il faut bien le reconnaître. Encore plus drôle, le film se voit également rebaptiser Démons 6 : De Profundis, carrément ! On n'est plus à une exubérance près en Italie !! Au casting du film, on trouve deux jolies actrices bien connues des fans de cinéma bis : Florence Guérin tout d'abord, qui interprète l'héroïne Anne Ravenna, et qu'on a vu dans de nombreuses comédies françaises au début des années 80 puis dans le film érotique Le Déclic, dans le policier Un couteau sous la Gorge et dans le film d'horreur Les Prédateurs de la Nuit de Jess Franco en 1988. Dans un rôle plus secondaire, on retrouve Caroline Munro, qu'on ne présentera pas ici et qui avait bien sûr été la star du film Starcrash de Luigi Cozzi en 1978. Pour jouer le mari réalisateur de Anne, c'est Urbano Barberini qui s'y colle. Son visage vous sera familier, surtout si vous êtes fan du premier Démons de Lamberto Bava. Il est également au casting du Opéra d'Argento en 1987. A noter un petit caméo de Michele Soavi au début du film. Si le charme des deux actrices fait son petit effet, on ne peut pas vraiment dire qu'elles jouent très bien ici, soyons un minimum honnête. Dans l'ensemble, De Profundis a d'ailleurs bien du mal à convaincre, surtout si on le compare aux deux films précités de Dario Argento. En 1989, le cinéma d'horreur à l'italienne est sur le déclin depuis quelques années déjà et on est loin de la superbe des œuvres d'antan. Maintenant, si on considère De Profundis comme une petite série B horrifique un peu cheap, ni plus, ni moins, on y prendra du plaisir sans en être transcendé évidemment. Des maquillages sympas (celui de la sorcière Levana devrait vous contenter, surtout quand elle bave du liquide vert puis du sang sur le visage de Florence Guérin...), un peu de gore avec, notamment, une explosion ventrale nous rappelant le fameux Contamination de Cozzi, un scénario parfois confus et mystérieux qui tire le film vers l'insolite avec, entre autres, cette petite fille spectrale jouée par la propre fille de Cozzi, l'utilisation durant quelques secondes de la musique de Suspiria, des scènes de cauchemars un brin farfelu mais assez bien intégrées au récit seront les joyeusetés auxquelles nous assisteront. Plus embêtant sera l'utilisation de chansons rock pour la bande-son qui ne collent pas du tout à l'ambiance voulue ici, ainsi que des décors assez minimalistes et peu variés. Pas un grand film d'horreur made in Italia, loin de là, mais ca reste sympa et à découvrir si on aime Luigi Cozzi, un réalisateur d'une rare gentillesse.

* Disponible en DVD sous-titrée français au Metaluna Store