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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




jeudi 29 septembre 2022

LA MORT A SOURI A L'ASSASSIN


LA MORT A SOURI A L'ASSASSIN
(La Morte ha Sorriso all'Assassino)

Réalisateur : Joe d'Amato
Année : 1973
Scénariste : Claudio Bernabei, Joe D'Amato, Romano Scandariato
Pays : Italie
Genre : Giallo, épouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Ewa Aulin, Klaus Kinski, Giacomo Rossi Stuart, Angela Bo, Sergio Doria...


L'HISTOIRE : 1909, en Europe – Greta von Holstein, qui entretient une liaison incestueuse avec Franz, son frère bossu, perd la mémoire à la suite d’un accident de calèche survenu devant la demeure des von Ravensbrück. Appelé au chevet de la malade, le Dr. Sturges semble surtout s’intéresser à l’étrange médaillon inca qu’elle porte autour du cou et qui pourrait l’aider dans ses recherches sur la résurrection. Restée auprès de Walter et Eva von Ravensbrück qui se sont entichés d'elle, la belle Greta semble en proie à une ombre. La maisonnée est bientôt la cible d’une vague de crimes particulièrement violents...

MON AVIS : Joe d'Amato, le Jess Franco italien, l'homme à la filmographie avoisinant les 200 films en tant que réalisateur, en était encore à ses débuts lorsqu'il signa La Mort a souri à l'Assassin en 1973. Souvent décrit comme étant un réalisateur d'entrée de gamme, alors qu'il est mondialement reconnu en tant que chef-opérateur, Joe d'Amato, de son vrai nom Aristide Massaccesi, fait pourtant preuve d'un réel savoir-faire sur bon nombre de ses films les plus connus qui ont fait la joie des amateurs de bis rital. Ce savoir-faire, il en fait d'ailleurs preuve sur La Mort a souri à l'Assassin, un giallo assez original puisqu'il oeuvre également dans l'épouvante et propose une histoire assez rocambolesque, voire même tarabiscotée qui ne manquera pas de perdre le spectateur dans ses méandres labyrinthiques. La construction même du récit complexifie la compréhension du scénario, avec de multiples flashbacks et allers-retours entre passé et présent. Le réalisateur et ses deux scénaristes semblent même s'amuser à perdre leur public en leur proposant tout un tas d'événements qui ne respectent pas une vraie ligne chronologique. Qui plus est, comme dit plus haut, le film prend des airs de giallo mais bifurque souvent vers le cinéma d'épouvante façon Mario Bava ou Antonio Margheriti, avec des références à Edgar Allan Poe entre autres. On a aussi la thématique de la mort qui est présente et même celle de la résurrection, notamment avec le personnage du médecin joué par Klaus Kinski, ce dernier travaillant sur un liquide pouvant faire revivre les défunts, liquide issu d'un code mystérieux qui viendrait de l'époque des Incas ! Le scénario s'amuse à nouveau à brouiller les pistes avec le personnage joué par la ravissante Ewa Aulin, jolie petite blondinette au sourire charmeur et dont on se demande si elle ne serait pas elle-même revenue d'entre les morts ! Elle est le personnage principal de l'histoire et possède une présence parfois spectrale, ce qui nous interroge sur ce qu'elle est vraiment. Il faut dire que pour compliquer encore les choses, de nombreux protagonistes de l'histoire semblent être victimes de visions fantomatiques la concernant, ce qui donne lieu à de très jolies séquences, comme celle se déroulant dans le cimetière par exemple. Les décors sont bien utilisés par le réalisateur, qui parvient à créer une atmosphère inquiétante et perturbante malgré l'aspect un peu fourre-tout de son récit. Joe d'Amato se laisse également aller au niveau de l'érotisme, soft mais suave, ainsi que sur le maquillage gore , via quelques effets bien sanguinolents qui laissent entrevoir ce qu'il mettra en scène dans ses futurs films de genre : viscères sortant d'un ventre empalé, visage ravagé par un tir de carabine, chat griffant sans répit un visage et autres petites joyeusetés sont au programme et malgré un aspect un peu outrancier, ces effets gore donnent un intérêt supplémentaire à ce curieux film qui, lors de certaines séquences, peut évoquer le Blue Holocaust qu'il réalisera en 1979. Bordélique, ce giallo d'épouvante érotico-horrifique l'est assurément au niveau de sa narration mais n'en demeure pas moins intéressant par ce qu'il propose, son ambiance délicieusement macabre et morbide, sa touche très prononcée de ghost story, ses thèmes intrigants et provocateurs (nécrophilie, inceste, lesbianisme...), son casting bien en place, ses excès de violence visuelle, sa mise en scène de très bonne tenue aux fulgurances esthétiques indéniables et sa belle partition musicale due à Berto Pisano. On retiendra également cette image finale qui n'est pas sans rappeler, en moins tétanisante, celle du Trauma de Dan Curtis. A noter que le film est signé du vrai nom du réalisateur et pas de ses célèbres pseudonymes, ce qui est assez rare pour être signalé. La Mort a souri à l'Assassin est une oeuvre atypique, soignée, foutraque mais pourvue de bonnes trouvailles, qui devrait satisfaire les amateurs s'ils n'en attendant pas un giallo dans la pure tradition du genre.

* Disponible en BR chez -> LE CHAT QUI FUME <-   
Magnifique copie encore une fois, proposée en VOSTF uniquement.
BONUS:
• Le talentueux Mr D'Amato avec l'assistant réalisateur Gianlorenzo Battaglia (19 min)
• Ewa a souri à l'assassin avec l'actrice Ewa Aulin (10 min)
• Film annonce




MEURTRE PAR INTÉRIM

 

MEURTRE PAR INTERIM
(Un Posto ideale per Uccidere)

Réalisateur : Umberto Lenzi
Année : 1971
Scénariste : Lucia Drudi Demby, Antonio Altoviti, Umberto Lenzi
Pays : Italie, France
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Irene Papas, Ray Lovelock, Ornella Muti, Michel Bardinet, Calisto Calisti...


L'HISTOIRE : À Copenhague, Ingrid Sjoman et Dick Butler forment un jeune couple de marginaux qui subsiste tant bien que mal en vendant à la sauvette des revues et photos pornographiques. Ils décident de partir en Italie, dans l’espoir de gagner plus d’argent. Là-bas, en Toscane, recherchés par la police, ils trouvent refuge dans une vaste villa isolée, près de Florence, où vit Barbara Slater, femme issue d’un milieu aisé. Si, dans un premier temps, celle-ci se montre hostile à leur égard, ils finissent par se faire accepter d'elle sans imaginer dans quel traquenard ils sont tombés...

MON AVIS : Avec plus de soixante films à son actif, le réalisateur italien Umberto Lenzi est l'une des personnalités les plus appréciées des fans de cinéma populaire, ayant œuvré tout aussi bien dans le péplum que dans le film d'aventure, le film de guerre, le film d'espionnage, le western, le film d'horreur, le film policier et bien sûr le giallo ! Il en a déjà réalisé trois depuis 1969 quand il s'attelle, en 1971, à la mise en scène de Meurtre par Intérim. Avertissons de suite les amateurs de tueur masqué et ganté trucidant à tour de bras à l'arme blanche que Meurtre par Intérim est un giallo de machination, qui ne possède aucun meurtre sanglant, ni tueur mystérieux vêtu de noir et maniant le couteau en virtuose. Lenzi a voulu faire de son film une sorte de road movie mettant en scène deux jeunes hippies (Ray Lovelock et Ornella Muti) partis vagabonder sur les routes à bord de leur voiture Spider et qui vont s'arrêter là où il ne fallait pas, à savoir dans la demeure de Barbara Slater (Irene Papas), suite à une panne d'essence. Très rapidement, le film, après avoir joué sur un petit aspect subversif en faisant vendre des photos pornographiques à nos deux jeunes héros, ce qui était sûrement tabou à l'époque (même si Lenzi, qui n'est pas à l'origine de cette idée du scénario, due au producteur Carlo Ponti, reconnaît qu'en 1971, ce tabou était déjà dépassé et qu'on trouvait déjà de nombreux magazines érotiques ou pornos en Italie et ailleurs), va se transformer en un huis clos à trois personnages, qui va concentrer la majorité de son action dans la maison de madame Slater et faire évoluer la machination mise en place par cette dernière. Rassurez-vous, ce n'est point un spoiler, on le devine aisément et le fait que l'on sache cette information permet à Meurtre par Intérim de maintenir un intérêt constant puisqu'on se demande perpétuellement comment cette dernière va réussir à faire porter le chapeau à nos jeunes héros et comment ceux-ci vont réussir à se sortir d'affaire. C'est un vrai jeu du chat et de la souris auquel nous convie Umberto Lenzi, qui va donc en faire voir de toutes les couleurs à ses trois personnages. Si le choix de Ray Lovelock a été immédiat pour le réalisateur, les deux protagonistes féminins ont posé plus de souci. Pour interpréter madame Slater, on suggère Carroll Baker à Lenzi mais celui-ci refuse car il a déjà tourné avec cette ravissante actrice à deux reprises et ne souhaite pas s'enfermer dans la redite. Une autre actrice est retenue mais face à son incapacité à pouvoir être présente sur le tournage, le choix se tourne donc vers la Grecque Irene Papas, qui s'en sort plutôt bien dans ce rôle fort ambigu et machiavélique. La jolie Ingrid est quant à elle interprété par la sublime Ornella Muti, qui n'avait que 17 ans lors du tournage. Son personnage ayant des scènes dénudées, Umberto Lenzi a du avoir recours à une doublure. Désolé messieurs, ce ne sont donc pas les seins d'Ornella qu'on voit dans ce film ! Le réalisateur est également un peu déçu qu'on l'ait obligé à tourné des scènes ne servant qu'à meubler et à allonger la durée du film, comme celles avec le motard fou par exemple, qui, c'est vrai, n'apportent rien à l'intrigue elle-même. Meurtre par Intérim se révèle au final assez académique et possède un rythme en dent de scie. Le film est principalement porté par son trio d'acteurs et le charme d'Ornella Muti. Il est joliment mis en scène par contre, avec de beaux mouvements de caméra mais on reste tout de même un petit peu sur sa faim. Le final est plutôt bien pensé par contre, avec un revirement de situation qui sera à l'avantage de... je vous laisse la surprise. Un film de machination correct donc mais qui manque de tonus et n'atteint pas le niveau de ses rivaux dans le genre. A noter que Lenzi s'était permis de filmer quelques images plus crues au niveau de l'érotisme qui ont été supprimé du montage final. On peut voir ces images en bonus sur l'édition du Chat qui Fume qui fait définitivement bien les choses. 

* Disponible en BR chez -> LE CHAT QUI FUME <-
Excellente copie, proposée en VF et VOSTF
BONUS:
• Le crime imparfait avec Umberto Lenzi (23 mn)
• Scènes coupées
• Film Annonce




mercredi 28 septembre 2022

LE SANG DES AUTRES OU LA VOLUPTÉ DE L'HORREUR

 

LE SANG DES AUTRES OU LA VOLUPTÉ DE L'HORREUR
(El Secreto de la Momia Egipcia)

Réalisateur : Alejandro Martí
Année : 1973
Scénariste : Vincent Didier, Julio Salvador
Pays : France, Espagne
Genre : Épouvante, érotique
Interdiction : -16 ans
Avec : George Rigaud, Michael Flynn, Catherine Franck, Frank Braña, Teresa Gimpera...


L'HISTOIRE : En Angleterre, au XIXème siècle – Plusieurs jeunes femmes ont disparu ces derniers temps dans le village jouxtant le château du comte de Dartmoor, scientifique féru d’occultisme, reclus dans son domaine avec John, son fidèle serviteur. Or, selon les rumeurs, la cause de ces disparitions serait liée au châtelain. Sous prétexte d'assister le scientifique, James Barton se présente à lui en qualité d'égyptologue car il semblerait que le comte possède une antique momie dans sa demeure…

MON AVIS : Voici une petite rareté tombée dans l'oubli le plus total qui vient d'être exhumée par l'éditeur Le Chat qui Fume ! Coproduction franco-espagnole datant de 1973 et réalisée par Alejandro Marti, sous le pseudonyme de Ken Ruder, El Secreto de la Momia Egipcia a été rebaptisé en France sous le titre Le Sang des Autres ou la Volupté de l'Horreur mais également sous le titre plus équivoque de Perversions Sexuelles lors d'une ressortie. Il faut préciser que le tournage du film a du être fait en trois fois, principalement en ce qui concerne les scènes érotiques qui l'agrémentent. Les producteurs voulant bénéficier de la plus large distribution possible à l'étranger, ils ont donc fait filmer trois fois les séquences coquines dénudant le casting féminin : une fois avec les actrices gardant leurs vêtements, une fois avec les actrices dévoilant leurs jolies poitrines et une dernière fois avec les actrices se dénudant intégralement. Un procédé qui n'est pas nouveau, les amateurs de Jess Franco entre autres sachant que quoi je parle. Le Chat qui Fume nous offre donc la version intégrale du film d'Alejandro Marti, avec, en bonus, les séquences habillées et semi-habillées. De quoi se faire une bonne idée des trois versions existantes ! Quant à Perversions sexuelles, il peut être considéré comme une quatrième version du Sang des Autres puisque deux petites scènes érotiques ont été ajouté au début du film, ce qui modifie très légèrement le montage initial. Comme le titre original l'indique, on est en présence d'un film de... momie ! Qui plus est, d'un film en costumes, se déroulant au XIXème siècle ! De l'épouvante gothique à la sauce franco-espagnole donc, relevée d'une bonne touche d'érotisme, voilà ce qu'est censé nous proposer Le Sang des Autres. Et croyez-le ou non, c'est bien ce qu'on aura à l'écran ! Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à de l'épouvante à l'anglaise façon Hammer Films ou à l'italienne. Il n'empêche que la vision du film nous interpelle et plutôt dans le bon sens car on ne peut lui enlever une certaine prestance visuelle, la photographie, les lumières, les costumes, les décors extérieurs (la plage, des champs de blés...) tout comme ceux intérieurs (provenant du Château de Boucard, dans le Cher) donnant un réel cachet à cette histoire abracadabrante. Dire qu'Alejandro Marti a soigné son film n'est pas un mensonge destiné à faire passer des vessies pour des lanternes. Le Sang des Autres a une classe certaine et n'a pas à rougir face à des productions du même acabit provenant d'autres pays du globe. Et il fera sans aucun doute le délice des amateurs de cinéma bis foutraque de part son récit qui pioche à tout-va dans les clichés du cinéma d'épouvante et les utilise sans ambages ! On a donc un enquêteur venant enquêter (jusque là, tout est logique !) auprès du comte de Dartmoor (George Rigaud) sur de mystérieuses disparitions de jeunes filles dans la région. Le comte, pas dupe pour un sou sur la véritable identité de son invité, va donc lui révéler le pourquoi de ces disparitions. Et c'est parti pour un long flashback nous présentant tous les événements s'étant déroulés il y a trois mois de cela. On se retrouve donc avec un châtelain accompagné par son serviteur qui possède une momie et désire la faire revivre ! Pour cela, un peu d’électricité fera bien l'affaire et on aura une séquence dans la pure tradition des aventures du baron Frankenstein ! Pas de bol pour notre savant fou, si la momie reprend bien goût à la vie, l’électricité ne lui suffit pas et une blessure du serviteur lui fait rapidement comprendre que le sang humain est plus du goût de la momie parfaitement conservée (Michael Flynn dans son unique rôle au cinéma) ! On a donc une momie vampire ! Comme si ce mélange détonnant ne suffisait pas, l'histoire fait de ce monstre hybride un pervers lubrique qui a de fortes propensions à apprécier les plaisirs sexuels ! Bienvenue à la momie vampire perverse ! Si ça c'est pas un combo de choc ! Je vous avez dit que le côté bis était bien mis en avant malgré le sérieux de la mise en scène et des choix esthétiques bien en place. En plus, la momie possède un pouvoir hypnotique et rallie à sa cause le serviteur du comte, ce dernier allant passer quasiment tout le reste du film dans une cellule à la cave à regarder, impuissant, les exploits malsains de sa créature. On a donc une momie qui veut du sang et du sexe ! Quoi de mieux pour le pauvre serviteur devenu esclave que d'amener au château des tas de jeunes filles qui pourront satisfaire ces deux aspects nécessaires à la survie de son nouveau maître ? On a donc un casting féminin assez séduisant (Catherine FranckPatricia Lee, Sandra ReevesJulie PresscottTeresa Gimpera...) qui va rapidement se retrouver dans le plus simple appareil (dans la version intégrale du film donc) et se faire besogner par notre momie en rut avant de se faire sucer le sang par ladite momie. Cerise sur le gâteau, la momie aime aussi leur infliger quelques petites tortures sympathiques, avec l'usage du fouet ou d'un fer rouge par exemple. Je précise toutefois que les scènes dénudées ne sombrent jamais dans la vulgarité, que l'érotisme reste fort soft (les téléfilms de M6 sont largement plus démonstratifs) et que le tout est joliment filmé. Les acteurs et actrices s'en sortent plutôt bien également et livrent des prestations qui font le job et ne sombrent pas dans le ridicule comme on pouvait s'y attendre. Certes, il y a bien des choses qui feront sourire le spectateur dans Le Sang des Autres, comme cette séquence dans laquelle le serviteur menotte une victime devant la momie pour que, cinq secondes plus tard, celle-ci la détache pour abuser d'elle. Je me demande encore pourquoi on a menotté l'actrice mais bon, ça participe au côté bis décomplexé  encore une fois. Il en va de même pour le final qui voit l'enquêteur repartir comme si de rien n'était. Amusant. On pense souvent à Jess Franco quand on regarde Le Sang des Autres (l'usage des zooms / de-zooms dans une scène de sexe) mais aussi à Jean Rollin bien sûr, notamment lors des séquences filmées sur une plage, lieu que chérissait le réalisateur français. Franchement, cette coproduction franco-espagnole sort de l'ordinaire et possède de belles qualités (dont des animations image par image), qui en font un petit film attachant à défaut d'être un grand film du genre. A découvrir, assurément. 

* Disponible en combo UHD + BR chez -> LE CHAT QUI FUME <- 
- Superbe restauration du film qui brille de mille feux
- VF et version anglaise sous-titrée français
BONUS
• Séquences inédites non sexy (12 min)
• Séquence inédites demi sexy (5 min 30)
• Séquences inédites du montage de Perversions sexuelles (2 min)
• Films annonces




lundi 26 septembre 2022

UN MARTEAU POUR LES SORCIERES

 

UN MARTEAU POUR LES SORCIÈRES
(Kladivo na carodejnice / Witchhammer)

Réalisateur : Otakar Vávra
Année : 1970
Scénariste : Otakar Vávra, Ester Krumbachová
Pays : Tchécoslovaquie
Genre : Drame, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Vladimír Smeral, Elo Romancik, Josef Kemr, Sona Valentová, Blanka Waleská...


L'HISTOIRE : Un jeune prêtre demande l'aide de l'Inquisition pour chasser de supposées sorcières de sa circonscription. La comtesse de Galle accorde cette demande et envoie chercher Boblig, un ancien grand inquisiteur qui tient désormais une auberge. Ce dernier accepte de rependre du service et va constituer un tribunal, tout en redonnant vie à d'anciennes tortures pour faire avouer les accusées. Le doyen Lautner va tout faire pour tenter d'arrêter la folie meurtrière de Boblig, qui multiplie les exécutions et les bûchers dans la région...

MON AVIS : J'aime beaucoup les films traitant de la cruelle Inquisition, dont les deux plus célèbres représentants sont Le Grand Inquisiteur de Michael Reeves (1968) et La Marque du Diable de Michael Armstrong (1970). En cette même année 1970, le réalisateur tchèque Otakar Vávra a lui aussi contribué à ce genre prisé des amateurs de sévices et de tortures avec Kladivo na carodejnice, soit Le Marteau des Sorcières, titre qui correspond à un traité des dominicains Henri Institoris et Jacques Sprenger, publié à Strasbourg en 1486 ou 1487 et qui connut de nombreuses rééditions. Ce texte a été utilisé dans le cadre de la chasse aux sorcières qui débuta au XVe siècle en Europe. Il y a dans le film de Vávra une séquence dans laquelle l'ouvrage est présent et utilisé par l'Inquisiteur Boblig. Un ouvrage qui fut interdit par l'Eglise peu après sa parution. Assez peu connu, ce très beau film d'Otakar Vávra vient d'être édité en France chez Artus Films sous le titre Un Marteau pour les Sorcières. De quoi permettre au plus nombreux de le découvrir dans d'excellentes conditions de visionnages. Outre un récit qui reprend tous les codes du genre, le film bénéficie d'une réelle splendeur picturale, peut-être due au fait qu'il est en noir et blanc. En tout cas, que ce soit la photographie ou l'éclairage, tout confère à donner un magnifique cachet au film, qui reste un plaisir visuel certain. Le choix des acteurs est également très bon, que ce soit Vladimír Smeral dans le rôle du méchant inquisiteur Boblig, Elo Romancik dans le rôle du doyen Lautner, Sona Valentová dans le rôle de la jolie Zuzana ou bien encore Josef Kemr dans le rôle du serviteur de l'inquisiteur. Ce dernier est un acteur très célèbre dans son pays, il possède une impressionnante filmographie de plus de 206 entrées et on peut le voir dans un autre film tchèque édité par Artus Films, à savoir Le Neuvième Cœur. Le réalisateur a voulu donner une vraie touche de réalisme à son histoire et le texte introductif nous apprend que les comptes-rendus ou plaidoirie du tribunal entendus au cours du film sont issus de véritables comptes-rendus ayant eu lieu en ces temps troublés. L'amateur de tortures et de sévices cruels ne sera pas lésés à ce niveau, même si on n'atteint pas la cruauté légendaire de La Marque du Diable. Néanmoins, on aura droit à des brises-pouces, au fameux chevalet ou à l'utilisation de jambières pourvues de piques acérés entre autres, avec également des séquences de bûcher, le tout sur l’œil ravi de ces hommes de loi bien spéciaux, qui en profitent pour reluquer les plus jeunes victimes de leur folie furieuse. Comme dans tout film sur l'inquisition, la charge contre les méfaits de l'Eglise et l'aveuglement des inquisiteurs est bien présente dans le film de Otakar Vávra, ce dernier n'hésitant pas à faire de Boblig une personne détestable, qui ne voit dans sa fonction qu'un moyen rapide de gagner beaucoup d'argent tout en laissant aller sa misogynie et sa cruauté envers les femmes. La gent féminine est en effet la victime toute désignée de l'inquisition, ne pouvant échapper au penchant pervers des hommes, qui utilisent l'argument de la Foi chrétienne pour commettre leurs actes de malveillance. Devenu simple aubergiste, Boblig voit son retour au sein de l'inquisition comme le meilleur moyen d'assurer ses vieux jours, toute victime de son jugement devant lui léguer une large partie de ses biens. Comme bien souvent, les aveux des supposées sorcières sont extraits de force, grâce à la torture notamment, et tout n'est que mascarade et mensonge au final, comme en témoigne la scène du grain de beauté que porte Zuzana. Le pouvoir obtenu par Boblig grâce à son statut d'inquisiteur lui permet de déclarer suspect n'importe qui, même un membre du clergé, comme en fera les frais le pauvre doyen Lautner, assurément le seul personnage sympathique du film. Un Marteau pour les Sorcières n'épargne personne, ni les vieilles, ni les jeunes femmes, ni même certains hommes qui pourraient faire de l'ombre à l'inquisiteur. Le film d'Otakar Vávra est un petit modèle dans son genre, jamais ennuyeux, sombre et sadique, visuellement superbe et mérite clairement une reconnaissance de la part des cinéphiles. 

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-  
- Film présenté en VOSTF
- Diaporama



dimanche 25 septembre 2022

LE NEUVIÈME CŒUR

 

LE NEUVIÈME CŒUR
(Devaté Srdce)

Réalisateur : Juraj Herz
Année : 1979
Scénariste : Josef Hanzlík, Juraj Herz
Pays : Tchécoslovaquie
Genre : Conte, fantastique
Interdiction : /
Avec : Ondrej Pavelka, Anna Malová, Julie Juristová, Josef Kemr, Juraj Kukura...


L'HISTOIRE : La jolie princesse Adrienne semble frappée d’un mal étrange : elle est comme absente le jour et disparaît la nuit. Le Grand Duc a déjà eu le service de huit prétendants qui se sont portés volontaires pour garder la princesse mais ces derniers ont disparu. Un jeune étudiant sans le sou, Martin, a des ennuis avec la police et malgré l'amour qu'il porte à une jeune bohémienne faisant des représentations de marionnettes avec son père, il n'a d'autre choix que de se porter lui aussi volontaire auprès de la princesse. Aidé par le bouffon du Roi, Martin et son curieux ami vont tenter de découvrir quel mystère entoure la jolie princesse et que sont devenus les huit autres gardes... 

MON AVIS : Le réalisateur Tchèque Juraj Herz n'a pas eu la chance de voir son oeuvre être diffusée au niveau mondial et de lui, on ne connaît que quelques titres qui ont su se faire une place au sein de la communauté des cinéphiles. Ses deux films les plus connus sont L'incinérateur de Cadavres (1969) et sa version très personnelle de La Belle et la Bête qu'il réalise en 1978. Durant le tournage de ce dernier, Juraj Herz a du mettre en scène un second film, utilisant les mêmes décors mais avec un casting différent. Un double-tournage donc, qui aboutira à offrir au public e, 1979 le film dont on va parler ici, à savoir Le Neuvième Cœur. Contrairement à La Belle et la Bête qui est une adaptation d'un conte, Le Neuvième Cœur est basé sur un scénario original de Josef Hanzlík et Juraj Herz. Pourtant, sa structure et son récit le placent bel et bien dans la catégorie des contes puisqu'on y trouve une jolie princesse, un astrologue fou désirant créer un élixir de jeunesse, un manteau d'invisibilité, une bague-scie ou bien encore une salle du temps dans laquelle une seconde est égale à un jour ! Le fantastique a toujours inspiré Juraj Herz et il le prouve à nouveau ici, faisant baigner son film dans un univers féerique mais aussi inquiétant, avec de belles images mises en valeur par la caméra. Les trente dernières minutes sont celles qui utilisent le plus l'imagerie du fantastique, avec cette barque emmenant la princesse dans les profondeurs d'un château souterrain, refuge de l'astrologue amoureux d'elle. Une séquence qui n'est pas sans nous rappeler celle du Fantôme de l'Opéra et qui se poursuivra même avec une scène de bal ! La première heure du Neuvième Cœur nous met en présence du héros du film, le jeune étudiant Martin (Ondrej Pavelka), qui est, lui, amoureux d'une jeune bohémienne (Anna Malová) faisant partie d'un théâtre de marionnettes itinérant. Un héros sans le sou mais au grand cœur, ce qui lui vaudra d'être arrêté par la police locale après avoir invité toute la troupe de théâtre à manger dans une auberge alors qu'il n'a pas le moindre denier en poche. La scène de poursuite et d'arrestation se veut humoristique, un peu dans l'esprit des films de cape et d'épée d'antan. Pour avoir invité également un sans-abri, Martin se verra offrir par celui-ci un manteau au curieux pouvoir, celui de rendre... invisible ! Une aubaine pour tenter de s'échapper de sa cellule ! Cette première heure permet également au réalisateur de filmer une de ses passions, les marionnettes ! Les déboires de la princesse Beatrix sont ici mis en scène par les petites poupées de bois lors du spectacle de la troupe de théâtre et font écho à ce que subit la princesse Adrienne. Une princesse qu'on voit assez peu durant cette première heure, ce qui est dommage car l'actrice l'interprétant, Julie Juristová, est on ne peut plus charmante. Le récit se focalise avant tout sur Martin et ses mésaventures, tout en donnant quelques indices sur ce qu'il se passe au château, comme la disparition mystérieuse de huit prétendants s'étant portés volontaires pour surveiller les faits et gestes de la princesse, qui semble elle aussi disparaître de façon mystérieuse durant la nuit. Plusieurs mystères sont donc à éclaircir pour Martin, qui finira pour trouver le responsable de toute cette agitation et surtout le pourquoi du comment, qui viendra donc expliciter le titre même du film. La partie du film se déroulant dans l'antre de l'astrologue est vraiment superbe, mettant en valeur les décors, les costumes, l'éclairage, tout en faisant preuve d'une belle originalité au niveau des idées déployées. Avec Le Neuvième Cœur, Juraj Herz a réalisé un joli film familial, au rythme posé, qui prend son temps et qui, en fin de compte, mise plus sur le déroulé de son récit que sur une profusion d'effets spéciaux. Pour ma part, j'ai apprécié la mise en scène, le jeu des acteurs, le mélange des ambiances avec cet aspect réaliste qui se mêle à une certaine poésie onirique, mais j'aurais également apprécié que l'aspect fantastique soit plus présent, que l'histoire bifurque plus rapidement sur ce qui arrive à la princesse au lieu de suivre les petits soucis de Martin avec les forces de l'ordre, qui prennent tout de même une bonne partie du récit. En tout cas, il est toujours intéressant de découvrir des œuvres touchant au cinéma fantastique en provenance d'autres pays que les classiques USA, Angleterre, Espagne ou France, car elles possèdent une atmosphère qui leur est propre et propose un dépaysement bienvenu...

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <- 
- Film présenté en VF et VOSTF
- Diaporama
- Livret 60 pages de Christian Lucas






lundi 12 septembre 2022

BAD MATCH

 

BAD MATCH
(Bad Match)

Réalisateur : David Chirchirillo
Année : 2017
Scénariste : David Chirchirillo
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Jack Cutmore-Scott, Lili Simmons, Brandon Scott, Noureen DeWulf...


L'HISTOIRE : Harris enchaîne les conquêtes d’un soir grâce aux applis de rencontre et une approche bien ficelée, jusqu’au moment où il rencontre la belle et séduisante Riley. Mais contrairement aux autres filles, Riley n’a pas envie d’une simple aventure. Obsession, manipulation, intrusion, la vie d’Harris ne tarde pas à prendre un tournant cauchemardesque...

MON AVIS : Après 616: Paranormal Incident en 2013, le réalisateur David Chirchirillo revient avec un second film en 2017, à savoir ce Bad Match qui intègre à son casting Jack Cutmore-Scott (Kingsman: Services secrets, Dunkerque, Tenet) et Lili Simmons (Bone Tomahawk, Banshee, La Purge saison 1). L'histoire se veut une sorte de version adolescente de Liaison Fatale : un jeune homme multiplie les conquêtes via une application de rencontres et va tomber sur un os en la personne de la charmante Riley, qui entend bien ne pas être qu'une simple amourette d'un soir. Voilà. Rien de follement original au menu mais la prestation des deux acteurs permet au film de se laisser regarder sans ennui, surtout que le rythme est assez soutenu, qu'il y a pas mal d'humour et que les situations s'enchaînent sans temps mort. Une fois sa première nuit passée avec Riley, notre tombeur de ces dames va démarrer sa petite descente aux Enfers, qui ne cessera de le plonger dans la tourmente. Il faut dire que Riley est plutôt du genre tenace, multipliant les coups de téléphone et les visites impromptues auprès d'Harris qui n'en demandait pas tant. Pris au piège par une jeune femme diablement maligne, Harris voit son petit jeu macho se retourner contre lui et la vengeance de ladite jeune femme va prendre des proportions inattendues pour notre héros qui ne sait plus quoi faire pour se sortir de ce jeu du chat et de la souris. Bad Match réserve bien sûr un petit twist final assez malin bien que potentiellement prévisible si on a tout bien regardé et écouté mais qui clôture le film sur une nouvelle touche d'humour noir fort appréciable. Pas le (télé)film du siècle, c'est sûr mais ça reste un divertissement sympathique. En tout cas, il y a de quoi faire réfléchir les serial-lover avant de multiplier les rencontres !    


dimanche 11 septembre 2022

ALICE, SWEET ALICE

 

ALICE, SWEET ALICE
(Communion / Communion Sanglante)

Réalisateur : Alfred Sole
Année : 1976
Scénariste : Rosemary Ritvo, Alfred Sole
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Linda Miller, Mildred Clinton, Paula E. Sheppard, Brooke Shields...


L'HISTOIRE : Alice Spages, 12 ans, vit avec sa mère et sa sœur Karen, à laquelle elle adore faire peur. Karen s’apprête à fêter sa première communion lorsque son corps est retrouvé atrocement mutilé dans l’église. Certains pensent qu’Alice pourrait être à l’origine du meurtre, mais comment une enfant si jeune pourrait-elle commettre une telle abomination ? Pourtant, les meurtres se poursuivent dans l’entourage d’Alice...

MON AVIS : Réalisateur peu prolifique, avec seulement 4 films et un téléfilm à son actif, dont le curieux La Bête d'Amour en 1980, Alfred Sole, qui s'est suicidé à l'âge de 78 ans, est néanmoins resté célèbre parmi les fans de cinéma de genre avec son second film, le thriller horrifique Alice, Sweet Alice, qui date de 1976. Intitulé à l'origine Communion, terme qui sera utilisé pour le film lors de sa sortie française en VHS, sous le titre de Communion Sanglante donc, Alice, Sweet Alice a marqué les esprits de par la présence de ce mystérieux tueur portant un masque étrange et vêtu d'un ciré jaune, un vêtement qui n'est pas sans nous rappeler le ciré rouge porté par la petite fille dans le film de Nicolas Roeg, Ne Vous Retournez Pas, et pour cause, Alfred Sole étant un grand fan de ce classique du genre et a voulu lui rendre un hommage en utilisant cet habit de pluie pour son film. Clairement, Alice, Sweet Alice est un thriller horrifique et par de nombreux aspects, on pourrait la catégoriser parmi le giallo, genre typiquement italien, dont le film de Sole en est l'une des plus belles variations étrangères : meurtres sanglants ; tueur dont on ne connaît pas l'identité ; utilisation d'un masque inquiétant pour dissimuler son visage ; mystère quant à ses motivations ; enquête policière, menée à la fois par des inspecteurs mais aussi par le père divorcée d'Alice et Karen ; plusieurs coupables potentiels dont la sœur de la première victime, qui semble souffrir de quelques troubles psychologiques, troubles parfaitement rendus à l'écran par la jeune actrice Paula E. Sheppard, absolument bluffante dans ce rôle. On a également la thématique de la religion qui est bien présente ici, avec une critique du monde ecclésiastique et des adeptes extrémistes de la Foi, qui fait suite à des soucis que le réalisateur a eu avec son premier film Deep Sleep, un porno que l'Eglise a mal accueilli car on y voit la maison d'un évêque. Et pour finir, on a toute une galerie de personnages atypiques, dérangeants même, comme ce propriétaire d'appartements qui pèse dans les 200kg (Alphonso DeNoble), la bonne du curé (Mildred Clinton),  cette tante (Jane Lowry) qui semble détester Alice et reste persuadée que celle-ci est la meurtrière de sa sœur, cette mère (Linda Miller) qui délaisse Alice au profit de sa sœur Karen (Brooke Shields dans son premier rôle au cinéma) qui est pourtant une véritable petite peste et qui vit désormais avec un prêtre et Alice elle-même, qui a des comportements des plus malsains et dont le côté démoniaque semble prendre le dessus sur son côté angélique. Des protagonistes dont les attitudes créent une véritable ambiance déstabilisante, malsaine même, qui permettent au film de Sole de s'élever au-dessus du simple film d'horreur lambda et de proposer une atmosphère soignée, travaillée, que vient subjuguer une mise en scène précise et inspirée. Tout ce qu'on retrouve dans le giallo, je vous le dit ! Le réalisateur utilise à merveille ses différents décors (l'immeuble, le sous-sol, une usine désaffectée, l'Eglise...) et offre au public quelques excès de violence stylisés, dans lesquels le sang bien rouge coule en abondance. Même si le nombre de meurtre est très limité, ces derniers sont réellement efficaces et remplissent tout à fait leur fonction choc. Bref, Alice, Sweet Alice joue autant dans la cour du giallo que du film de psycho-killer et du slasher, deux sous-genres qui seront grandement popularisés deux ans plus tard, avec la sortie du Halloween de John Carpenter. Ce qui est très plaisant, c'est que la personnalité même d'Alice fait que le spectateur se demande constamment si cette dernière est coupable ou non et qu'on doute durant une bonne partie du film. Autre fait marquant, celui qui nous fait découvrir l'identité du tueur au ciré jaune au bout de 60 minutes, sans que cela ne vienne amoindrir l'intérêt de l'histoire, qui continue à nous intriguer durant les 45 dernières minutes et qui se clôture sur un final assez chargé en violence et émotion. Sur un rythme somme toute assez posé, Alice, Sweet Alice n'ennuie jamais tant il y a de petits détails à l'écran qui nous plonge au cœur de l'intrigue (la poupée, le pendentif en forme de croix...) et fait qu'on ne décroche pas nos yeux de l'écran, tentant de faire la lumière sur ces événements macabres et de leur donner une motivation. A noter une très bonne partition musicale due à Stephen Lawrence, parfaite pour accompagner les images et participer à renforcer l'ambiance. Petite pépite du cinéma d'horreur 70's, au casting impeccable, intelligent et vraiment très bien réalisé, Alice, Sweet Alice mérite d'être redécouvert à nouveau, ne serait-ce que pour admirer la prestation de Paula E. Sheppard, dont le petit sourire et le regard dans la dernière image feront encore planer le doute chez le spectateur...

* Disponible en DVD et BR chez -> RIMINI EDITIONS <- 
Superbe remasterisation du film, présenté en VF et VOSTF.
Bonus
- Boîtier Digipack avec fourreau
- Le livret « Le Bon Dieu sans confession » rédigé par Marc Toullec (20 pages)
- Présentation du film par Gilles Gressard, écrivain et historien du cinéma




mercredi 7 septembre 2022

UN CITOYEN SE REBELLE

 

UN CITOYEN SE REBELLE
(Il Cittadino si Ribella / Street Law)

Réalisateur : Enzo G. Castellari
Année : 1974
Scénariste : Dino Maiuri
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Franco Nero, Giancarlo Prete, Barbara Bach, Renzo Palmer, Massimo Vanni...


L'HISTOIRE : Alors qu'il vient faire une transaction bancaire, Carlo Antonelli est victime d'un braquage de banque et se retrouve pris en otage. Molesté et dépouillé de son argent, Carlo porte plainte à la police et comprend que cette dernière ne fera pas grand chose pour arrêter les voyous. Il décide alors de se faire justice lui-même. Il remonte la trace d'un petit truand et va l'obliger à lui obtenir des informations sur la gang responsable du braquage de la banque...

MON AVIS : Célèbre réalisateur italien à qui l'on doit des films comme Cold Eyes of Fear (1971), Big Racket (1976), Keoma (1976), Une Poignée de Salopards (1978), La Maison au fond du Parc (1979), La Mort au Large (1981) ou Les Guerriers du Bronx (1982) entre autres, Enzo G. Castellari nous offre un très bon polar tendance vigilante movie en 1974 avec Un Citoyen se Rebelle, film réalisé la même année que celui de Michael Winner, Un Justicier dans la Ville ! Dans le film qui nous intéresse ici, c'est Franco Nero qui va endosser le rôle du citoyen modèle et sans histoire obligé de se lancer dans la violence face à l'inaction de la police. On le sait, se faire sa propre justice n'est pas conseillé mais face à l'injustice et la corruption, certain n'hésite pas à franchir le pas. Enzo G. Castellari nous invite donc à cette descente aux Enfers en compagnie du ténébreux acteur aux yeux bleus et envoie la sauce dès la scène d'introduction, un braquage de banque survitaminé qui enchaîne avec une course-poursuite endiablée en voiture dans les rues de Gênes, sous la direction du talentueux coordinateur des cascades Remy Julienne bien sûr ! Une sacrée introduction en guise de mise en bouche. Le rythme va redescendre par la suite et le film délaisse l'action pour miser sur une ambiance plus policière et posée, nous montrant une Italie sous la coupe des voyous qui terrorisent la population, cette dernière n'étant pas défendue par les services d'ordre. Véritable reflet des fameuses années de plomb, Un Citoyen se Rebelle, sous son apparence d'oeuvre ô combien nihiliste, ce qu'elle est assurément, va toutefois s'adoucir un peu avec la naissance du duo Franco Nero / Giancarlo Prete, ce dernier interprétant Tommy, un petit truand qui va devoir aider notre héros à retrouver ses agresseurs. Cette association imprévue va devenir le fer de lance de l'histoire et une réelle amitié va naître entre ces deux hommes qui n'ont rien en commun, ce qui va amplifier l'intérêt du récit. Cette relation affective montre que mêmes certains voyous ont un code d'honneur et qu'ils savent rendre la pareille à quelqu'un qui a été correct avec eux. Les deux acteurs forment un excellent duo, très charismatique. Contrairement à Charles Bronson dans Un Justicier dans la Ville, le personnage campé par Franco Nero ne cherche pas à éradiquer tous les voyous des rues de la ville. Il veut juste retrouver le trio qui a cambriolé la banque et l'a pris en otage. Cette quête va le conduire à vivre des situations périlleuses, qui mettent sa vie en danger et permettent au réalisateur de s'en donner à cœur joie dans la violence urbaine. Le savoir-faire de Castellari est bien présent ici et permet au film de maintenir un rythme et un intérêt constant, qui augmentera jusqu'à la scène finale, d'une redoutable intensité et qui nous rappelle le cinéma de Sam Peckinpah, dont Castellari est un grand admirateur. On trouve plusieurs seconds rôle admirables également, dont Renzo Palmer en chef de la police ou la belle Barbara Bach en petite amie du héros. Si la noirceur est présente dans tous les pores du film, le plan final apporte une petite touche de luminosité à l'ensemble ou au moins au personnage joué par Nero, qui comprend que la relève existe et que ses actions n'ont pas été vaines. Est-ce une bonne chose pour la société ? Un Citoyen se Rebelle reste toujours d'actualité de nos jours, la criminalité ayant juste changée de visage et l'impuissance de la police et de la justice étant toujours de mise malheureusement. En tout cas, Enzo G. Castellari a mis en scène un film rigoureux et prenant, attachant également, parfois un peu répétitif peut-être mais de grand qualité en tout cas...

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-  
Film proposé en VF et VOSTF
Bonus :
- Présentation du film par Curd Ridel
- Entretien avec Franco Nero
- Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce original




samedi 3 septembre 2022

LA MORT MARCHE EN TALONS HAUTS

 

LA MORT MARCHE EN TALONS HAUTS
(Nuits d'amour et d'épouvante / La morte cammina con i tacchi alti)

Réalisateur : Luciano Ercoli
Année : 1971
Scénariste : Ernesto Gastaldi, Mahnahén Velasco
Pays : Italie, Espagne, Angleterre, France
Genre : Giallo, Policier
Interdiction : -12 ans
Avec Frank Wolff, Nieves Navarro, Simón Andreu, Carlo Gentili, George Rigaud...


L'HISTOIRE : Un homme se fait assassiner dans un train. Le meurtrier semble chercher quelque chose qu'il ne trouve pas. La victime est Ernest Rochard, un cambrioleur qui a volé une importante collection de diamants. A Paris, sa fille, Nicole, sans nouvelle de son père depuis des mois, apprend son décès par la police. Les inspecteurs pensent que Nicole est peut-être en possession des diamants, ce qu'elle réfute. Strip-teaseuse de renom qui danse au Crazy Horse, Nicole passe du temps avec Michel Aumont, un garçon qui se montre un peu désagréable quand il cède à la tentation de l'alcool. Après avoir reçu un appel menaçant, Nicole se fait agresser par le mystérieux tueur du train, reconnaissable à ses yeux bleus. Celui-ci la laisse en vie à condition qu'elle coopère. Nicole s'en va trouver de l'aide auprès de Michel mais découvre dans sa pharmacie une paire de lentilles bleus. Après une représentation, Nicole fait la connaissance du chirurgien-ophtalmologiste Robert Matthews, qui est tombé amoureux d'elle. Se sentant menacée, Nicole accepte de partir à la périphérie de Londres, dans la demeure côtière de Robert Matthews. Leur liaison devient passionnée et Robert propose à Nicole de se marier, bien qu'il n'ait pas encore divorcé d'avec sa femme Vanessa. Tout se passe bien pour Nicole, jusqu'au jour où elle disparaît et que Robert Matthews soit victime d'une agression au pistolet, commise par un agresseur portant des bottes à talons hauts...

MON AVIS : C'est par le giallo que Luciano Ercoli a débuté sa carrière de metteur en scène. En 1970, il tourne Photo interdite d'une bourgeoise puis La Mort marche en Talons Hauts, aussi connu sous le titre de Nuits d'amour et d'épouvante en 1971 et enfin La Mort caresse à Minuit en 1972. Si La Mort caresse à Minuit possède une intrigue bien plus policière que giallesque, il en va de même pour La Mort marche en Talons Hauts, qui joue aussi avec les codes du giallo mais se pare d'un aspect plus classique d'intrigue policière et de film de machination. Même si, contrairement à La Mort caresse à Minuit, on est bien en présence ici d'un assassin dont on ne connaît pas l'identité, dont on nous montre seulement les yeux, qui sont d'un bleu troublant. Si on découvre assez rapidement ses motivations, à savoir récupérer un précieux butin de diamants, volé par le père de l'héroïne, il faudra s'armer de patience avant de connaître son identité, le film s'amusant à nous proposer divers suspects possibles et à nous mettre sur de fausses pistes par quelques détails qui pourraient nous faire penser qu'on a trouvé la solution. La construction du film peut s'appréhender en deux parties assez distinctes. La première partie, d'une durée d'un peu moins d'une heure, va nous mettre en présence de l'héroïne du film, à savoir la belle Nicole, interprétée par l'épouse du réalisateur, Nieves Navarro, qui utilise, comme bien souvent, son pseudonyme américain de Susan Scott. On la retrouvera au générique de La Mort caresse à  Minuit d'ailleurs, tout comme Simón Andreu, qui joue ici le français Michel Aumont, Carlo Gentili, décidément abonné au rôle d'inspecteur de police, ou Luciano Rossi, qui joue ici le majordome un peu bizarre à la main en bois. L'actrice secondaire Claudie Lange est également au casting des deux films. Dans cette première partie, Nicole est le personnage central de l'histoire, devenant la cible potentielle de l'assassin de son père. Après avoir échappée à une agression dans son appartement, elle croise la route du docteur Matthews, qui s'éprend d'elle après l'avoir vu dans un numéro de cabaret. Contrairement à La Mort caresse à MinuitSusan Scott se dévoile nettement plus dans La Mort marche en Talons Hauts et nous fais régulièrement profiter de sa très jolie plastique, se dénudant sans que cela semble lui poser de souci, de manière très naturelle. Son mari s'attarde sur ses courbes et son physique à travers l'objectif et la met pleinement en valeur, lui faisant enfiler diverses tenues glamour ou sexy. Lorsque Nicole se retrouve dans la maison du chirurgien près de Londres, on assiste à la naissance d'une vraie romance et le suspense passe presque au second plan, même si les scénaristes utilisent de nombreux artifices pour faire avancer l'intrigue. Les habitants de ce petit village côtier ont l'air tous louches, et par bien des aspects, le film m'a rappelé l'épisode de la saison 4 de Chapeau Melon et Bottes de Cuir baptisé Voyage sans Retour. Même ambiance étrange et des personnages inquiétants ou troublants, qui semblent tous avoir un petit truc qui cloche et qui en font des menaces probables. Ou pas. Tout l'art de la mise en scène et de la manipulation est au rendez-vous dans le film de Luciano Ercoli. Si cette première partie est intrigante, elle manque tout de même d'un peu de rythme mais elle met en place les divers éléments qui feront qu'on aura un intérêt croisant lors de la seconde partie. Cette deuxième partie du film fait place à l'enquête policière elle-même, menée par l'inspecteur Baxter et son associé, le jeune débutant Bergson. Un élément assez improbable se produit et on a du mal à le croire car c'est assez surprenant et surtout inattendu. C'est cet événement qui va lancer véritablement l'enquête policière. Durant plus de 45 minutes, on va donc assister aux interrogatoires et aux recherches menées par l'inspecteur Baxter, et tenter de démêler le vrai du faux avec eux, le tout sur une bien agréable bande originale composée par Stelvio Cipriani. L'intrigue se complique pas mal, plusieurs twists et flashback viennent remettre en question nos suppositions diverses, comme celle qu'on peut se faire sur Vanessa, la vraie femme du chirurgien et qui ressemble beaucoup à Nicole. Même le gentil mais alcoolique Michel Aumont devient un personnage plus trouble dans cette seconde partie et honnêtement, on ne sait plus trop à quel saint se vouer, ce qui est aussi le cas de l'inspecteur Baxter, qui devra mettre toute son intuition en action pour faire la lumière sur l'affaire. Le film nous propose pas mal de rebondissements, et même un twist final qu'on a pas vu venir. Même si j'ai préféré La Mort caresse à  Minuit, j'ai bien aimé l'ambiance proposée ici et le fait que Luciano Ercoli tente toujours de proposer quelque chose d'un peu différent d'un giallo classique. Ses deux films ne ressemblent qu'à eux-mêmes et il ne s'est pas contenté de reproduire le schéma classique et ça, c'est plutôt pas mal. Après, je comprends que les fans préfèrent les gialli plus nerveux, plus violents, plus rentre-dedans et qui misent plus sur le suspense et les meurtres sauvages.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Film proposé en version originale italienne avec sous-titres français
Bonus :
- Présentation du film par Emmanuel le Gagne
- Entretien avec Luciano Ercoli et Susan Scott
- Entretien avec Ernesto Gastaldi
- Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce original




LA POSSÉDÉE DU LAC

 

LA POSSÉDÉE DU LAC
(La Donna del Lago / The Possessed)

Réalisateur : Luigi Bazzoni, Franco Rossellini
Année : 1965
Scénario : Giulio Questi, Luigi Bazzoni, Franco Rossellini, Ernesto Gastaldi
Pays : Italie
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec : Peter Baldwin, Salvo Randone, Valentina Cortese, Virna Lisi, Pia Lindström...


L'HISTOIRE : Écrivain en manque d’inspiration, Bernard va passer un séjour dans un hôtel de montagne du nord de l’Italie. Il espère aussi y retrouver Tilde, la femme de chambre dont il est tombé amoureux lors de son précédent séjour. Une fois sur place, il apprend que celle-ci s’est suicidée, et repose dans le cimetière près du lac. Mais les allusions des villageois et surtout la discussion avec un photographe va le porter à croire qu’elle aurait été assassinée...

MON AVIS : Réalisateur de cinq longs métrages seulement (plus quatre courts métrages et cinq documentaires), Luigi Bazzoni est principalement connu pour son giallo de 1971, Journée Noire pour un Bélier, dont vous pouvez retrouver la chronique sur ce blog bien évidemment. Un giallo avec Franco Nero (que Bazzoni avait déjà dirigé dans le western L'homme, l'orgueil et la vengeance en 1967), qui tirait son épingle du jeu de par une réalisation classieuse, soignée et un sens de l'esthétisme raffiné. Ces deux éléments de mise en scène, on les retrouve déjà dans le premier film de Luigi Bazzoni, La Possédée du Lac, qu'il a réalisé en 1965. Ou plutôt co-réalisé puisqu'on trouve également le nom de Franco Rosselini au générique, ce dernier n'étant autre que le neveu du célèbre Roberto Rossellini et par conséquent, le cousin de la belle Isabella Rosselini. Qui a fait quoi sur le tournage, je ne saurai le dire, mais je pense que la majeure partie du travail a été accompli par Bazzoni. Toujours est-il que La Possédée du Lac est une très belle découverte pour ma part, un film qu'on pourrait quasiment qualifier de proto-giallo, faisant suite à La Fille qui en savait trop de Mario Bava. Si on ne retrouve pas encore tous les codes de ce genre qui explosera grâce à L'oiseau au plumage de Cristal de Dario Argento en 1971, comme l'absence de meurtre ou de tueur mystérieux adepte du maniement de l'arme blanche par exemple (bien qu'il y ait une scène avec vision d'une lame de rasoir qui brille), le film de Bazzoni nous propose tout de même une intrigue policière savamment orchestrée, à base de jolie fille ayant commis un suicide qui n'en serait peut être pas un, de personnages inquiétants qui semblent cacher quelques sombres secrets, d'un héros cherchant coûte que coûte à faire la lumière sur cette curieuse affaire et à découvrir la vérité, d'ambiance flirtant avec l'onirisme via des scènes de rêve qui brouillent la frontière entre réalité et fantasmagorie, et j'en passe. Aucune violence graphique à l'horizon et un érotisme fort suave et non démonstratif en la personne de la jolie Virna Lisi, qui interprète la fameuse Tilde, dont s'était épris Bernard, le héros (Peter Baldwin) et qui se serait donc suicidée, ce qui n'est pas l'avis de Francesco, le photographe du village joué par Pier Giovanni Anchisi. Ce dernier va donner des informations importantes à Bernard, qui va donc mener sa propre enquête et plonger dans un drame tout aussi mystérieux qu'intrigant. La Possédée du Lac est avant tout un film basé sur l'atmosphère, et il ne faut pas s'attendre à y croiser la moindre scène d'action. Le rythme est très contemplatif, très posé et le récit progresse par petites touches, l'ajout ou la découverte de nouveaux éléments à l'enquête menée par le héros parvenant à maintenir un intérêt constant chez le spectateur qui se laissera porter par la mise en scène habile et esthétique de Bazzoni. Tourné dans un superbe noir et blanc, La Possédée du Lac se ressent à travers ses images, à travers la superbe photographie de Leonida Barboni, se vit à travers son ambiance et ses personnages. La réalisation est inspirée, tantôt classique, tantôt originale, on se demande souvent si on assiste réellement aux images vues à l'écran ou si ça se passe dans la tête du héros, comme avec cette silhouette quasi fantomatique d'une jeune femme se promenant le long du lac durant la nuit. Serait-elle issue de l'imagination de Bernard, refusant de croire à la mort de Tilde ? Mystère, mystère ! Si la résolution de l'intrigue ne sera pas vraiment surprenante, il n'empêche que La Possédée du Lac possède suffisamment d'arguments solides pour nous avoir convaincu et entraîné dans son sillage. Un beau film en tout cas, qui mérite d'être découvert par ceux qui s'intéressent à l'évolution du film policier italien vers le giallo entre autres...

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Film proposé en version originale italienne avec sous-titres français.
Bonus
- Présentation du film par Emmanuel le Gagne
- Au fond du lac, avec Fabio Melelli, Giulio Questi et Gianetto de Rossi
- Court métrage "En surface" produit par l'IUT de Béziers
- Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce original


 

I CAME BY

 

I CAME BY
(I Came By)

Réalisateur : Babak Anvari
Année : 2022
Scénario : Namsi Khan
Pays : Angleterre
Genre : Thriller
Interdiction : -16 ans
Avec : Percelle Ascott, George MacKay, Kelly Macdonald, Hugh Bonneville...


L'HISTOIRE : Un jeune graffeur rebelle qui s'attaque aux demeures de l'élite londonienne tombe sur un sombre secret qui va le mettre en danger, ainsi que ses proches, lorsqu'il investit la demeure d'Hector Blake, un ancien juge...

MON AVIS : Après Under the Shadow en 2016 et Wounds en 2019, le réalisateur Babak Anvari fait son retour en 2022 avec le thriller I Came By. Le film a pour lui d'avoir au casting l'acteur Hugh Bonneville, que les fans de la série Downton Abbey connaissent bien. Il interprète ici Hector Blake, un ancien magistrat vivant dans une somptueuse demeure, qui va recevoir la visite du jeune Toby Nealey, un ado rebelle qui fait des graffs dans les salons de l'élite londonienne avec son ami Jay. Son logo "I Came By" qui orne les murs est en passe de devenir célèbre. Toby se rend seul chez Blake, son meilleur ami Jay ayant décidé d'arrêter les missions périlleuses après avoir appris qu'il allait devenir père. Ce qu'il va découvrir chez Blake va entraîner le jeune homme dans un sombre cauchemar. Sa disparition va avoir des répercussions sur la mère de Toby mais aussi sur Jay. Car Hector Blake cache de vils secrets dans sa cave, qui vont donner tout leur intérêt à ce thriller plutôt plaisant même s'il ne sort pas vraiment des sentiers balisés par d'autres œuvres qui l'ont précédé. Le film sous un peu avec les codes du home invasion tout en les mêlant avec ceux du film de serial-killer urbain. La tension est plutôt bien gérée, notamment lors des séquences se déroulant à la cave. Les deux jeunes acteurs principaux, Percelle Ascott et George MacKay, s'en sortent bien, tout comme Kelly Macdonald qui joue la mère de Toby et qui va mener sa propre enquête pour tenter de retrouver son fils. Dans le rôle du serial killer, Hugh Bonneville est vraiment inquiétant et malgré quelques répliques possédant un certain humour noir so british, il en impose dans la froideur. Le réalisateur parsème son film de notion sociétale qui fonctionne, dénonçant entre autre la racisme ou l'impunité des élites qui parviennent à s'en sortir grâce à leur contact et leur argent. Niveau violence, elle est plus psychologique que visuelle, il n'y a pas de détail sordide montré de manière frontale, mais rien que le fait de les imaginer augmente la sordidité de l'ambiance. Pour ma part, j'ai trouvé que le film était un peu trop long avec ses 110 minutes au compteur, on aurait facilement pu en enlever 20 bonnes minutes je pense, pour un résultat plus dynamique. Mais en l'état, ça se laisse regarder, c'est bien filmé, bien mis en scène, correctement interprété. Du bon boulot.