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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




samedi 31 décembre 2022

AMERICAN GIRL


AMERICAN GIRL
(Luckiest Girl Alive)

Réalisateur : Mike Barker
Année : 2022
Scénariste : Jessica Knoll
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Mila Kunis, Chiara Aurelia, Finn Wittrock, Alex Baron, Jennifer Beals...
...


L'HISTOIRE : Ani FaNelli, New-Yorkaise à la langue bien pendue, semble tout avoir pour être heureuse : un poste convoité à la rédaction d'un magazine réputé, une garde-robe à tomber et un mariage de rêve prévu à Nantucket. Mais quand le réalisateur d'un documentaire l'invite à raconter sa version du terrible incident survenu au prestigieux lycée Brentley durant son adolescence, Ani doit affronter une sombre vérité qui menace la vie qu'elle s'est bâtie au prix de tant d'efforts...

MON AVIS : Adaptation d'un récit autobiographique de Jessica Knoll, qu'elle a elle-même scénarisé d'ailleurs, American Girl traite de sujets graves puisque Jessica Knoll a été durant sa période scolaire victime d'un viol collectif, a vu deux de ses amis devenir des tireurs fous pour se venger du même groupe d'agresseurs, a du en tuer un pour stopper le massacre et s'est vu accusée d'être co-organisatrice du drame par un des violeurs qui a survécu au massacre et qui se déplace dorénavant en fauteuil roulant. Une adolescence compliquée pour la jeune femme, qui a longtemps refusé de parler de cette période de sa vie avant de tout poser par écrit pour exorciser ses démons. Son livre, sortit en 2015, est devenu un Best-seller. Si Jessica Knoll a inventé la partie "tuerie scolaire" pour renforcer le caractère brutal des violences scolaires, la jeune autrice de 38 ans a bel et bien été violé par trois garçons en 1999 lors d'une soirée arrosée. Elle n'avouera ce drame personnel qu'un an après la sortie de son livre. Le parcours de l'héroïne Ani FaNelli est donc inspirée de sa propre expérience. C'est l'actrice Mila Kunis qui joue ce personnage à l'écran et elle s'en sort plutôt bien, pas toujours aidée par une mise en scène assez quelconque la plupart du temps. Le film interroge et intrigue le spectateur grâce à sa structure en flashback, ne dévoilant que petit à petit tous les enjeux de l'histoire. On se demande pourquoi l'héroïne a une telle soif de reconnaissance et d'ascension sociale, puis on se demande ce qu'elle a pu commettre dans son adolescence, son aversion pour les couteaux et les visions qui se rappelle à elle nous laissant entrevoir un drame personnel. Plus le film avance et plus les flashbacks nous mettent sur la voie. Si la partie contemporaine du récit ne m'a pas plus séduit que ça, les flashbacks se révèlent par contre de grande qualité et nous font penser à la série 13 Reasons Why. La violence scolaire que peuvent subir les plus faibles est montrée sans embage et les scènes de viol mettent mal à l'aise car filmée de façon assez réaliste. On saluera la prestation de la jeune actrice Chiara Aurélia qui joue donc Ani jeune et qui livre une prestation solide. La scène de la tuerie de masse en établissement scolaire fait aussi froid dans le dos, tout en apportant des réponses quant à la responsabilité de ce drame vis à vis d'Ani. Car la question qu'on se pose la plupart du temps, avant d'avoir eu les précisions, c'est : Ani est-elle complice de cette tuerie ? A-t-elle voulu se venger par l'intermédiaire de ses deux amis, qui ont eux aussi subit des violences de la part des trois mêmes garçons ? Malgré une durée un peu trop longue pour ma part, American Girl est un film méritant, qui pose de vraies questions, notamment sur la libération de la parole des femmes violentées. Une étape nécessaire pour une meilleure reconstruction. Un beau film.

     

jeudi 29 décembre 2022

AVATAR 2 - LA VOIE DE L'EAU


AVATAR 2 - LA VOIE DE L'EAU
(Avatar: The Way of Water)

Réalisateur : James Cameron
Année : 2022
Scénariste : James Cameron, Rick Jaffa, Amanda Silver
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang...


L'HISTOIRE : Jake et Neytiri ont désormais une famille et vivent heureux avec leur quatre enfants. Mais "les hommes venus du ciel" et un ancien ennemi de Jake n'entendent pas les laisser tranquilles et reviennent sur Pandora pour tout détruire. Conscient que le peuple de la forêt ne sera jamais en sécurité tant qu'il vivra parmi eux, Jake, accompagné de sa famille, décident de fuir et vont rejoindre le peuple de l'eau. Là, ils vont devoir apprendre les coutumes de ce nouveau peuple et se mettre en symbiose avec l'eau. Mais les "hommes venus du ciel" continue leur traque et se rapproche dangereusement...

 MON AVIS : Retour sur Pandora pour James Cameron et ses équipes, treize ans après le premier voyage qui a marqué la conscience collective et fait du premier Avatar le flm le plus rentable au monde. Treize ans pour que les prouesses technologiques permettent au réalisateur visionnaire de livrer un second voyage encore plus immersif, encore plus beau, encore plus grandiose. Et à ce petit jeu, James Cameron enterre la concurrence, même Steven Spielberg ou Peter Jackson. C'est simple : personne ne peut rivaliser avec James Cameron quant à l'association cinéma / technologie. Comme sur le premier volet, Avatar 2 - La Voie de l'Eau bénéficie d'un scénario qui n'a rien de magistral ou de très poussé, même si de nombreuses thématiques sont présentes et parleront au public sans souci, puisque traitant de problèmes contemporains : écologie toujours, respect de l'environnement et de ses richesses, souffrance animale mais aussi lien familial ou difficulté d'être un paria et de trouver sa place dans la société par exemple viennent étoffer l'apparente simplicité de l'histoire. Mais comme souvent : simplicité = efficacité. Et puis il y a l'enrobage. Et là, c'est juste vertigineux. Avatar 2, c'est Avatar puissance 1000, que ce soit au niveau visuel, fluidité des scènes d'action, détail sur la faune et la flore, réalisme des effets spéciaux (c'est bien simple, on a l'impression que tout existe pour de vrai), jeu de lumière et j'en passe. Difficile de faire plus féerique que ces expéditions dans les profondeurs de l'océan de Pandora, qui relèguent toutes les cartes postales de voyage aux oubliettes, se parant d'une poésie de tous les instants qui marquent encore plus les esprits. Le mot "émerveillement" semble avoir été créé pour la saga Avatar. Bien sûr, les haters de tous bord pourront vous dire que James Cameron a fait ici un condensé de son cinéma, puisqu'on y trouve un résistant poursuivi par un méchant (Terminator), beaucoup d'eau et des créatures fantastiques (Abyss), des Na'Vi hybrides considérés comme des "Aliens" et un final dantesque sur un bateau futuriste qui sombre dans la mer (Titanic). Ce à quoi on répondra un "c'est pas faux". Mais devant la majestuosité des images proposées et la richesse de l'univers créé, on répondra aussi "mais on s'en fout". Spectacle virtuose relevant à nouveau du jamais vu, Avatar 2 redéfini la notion même de grand spectacle au cinéma. Et si on y regarde bien, on à l'impression que ce film n'est pas seulement une suite mais une sorte d'épisode transitoire qui a posé les bases, les personnages et qui annonce Avatar 3. Rendez-vous dans deux ans pour confirmation. 

       

mercredi 28 décembre 2022

AVATAR

 

AVATAR
(Avatar)

Réalisateur : James Cameron
Année : 2009
Scénariste : James Cameron
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang...


L'HISTOIRE : En l’an 2154, Jake Sully, ancien marine paraplégique, accepte de participer au programme Avatar pour remplacer son frère jumeau décédé, Tom Sully. Il est envoyé sur Pandora, l’une des lunes de Polyphème, qui possède des gisements d'un minerai très rare. Recouverte d’une jungle luxuriante, Pandora est peuplée d’une faune et d’une flore aussi magnifiques que redoutables. Son atmosphère se distingue par une concentration élevée d'acide sulfurique, létale pour les Terriens. En outre, la planète est habitée par les Na'vis, une espèce indigène humanoïde que les militaires considèrent comme primitive et hostile. Pourtant, ces derniers se caractérisent par un mode de vie en totale harmonie avec la nature...

MON AVIS : James Cameron est l'un des plus brillants réalisateurs de sa génération, et sûrement celui qui sait le mieux mettre les progrès technologiques au service du cinéma, d'une histoire, de sa mise en scène. On se souvient tous du choc Terminator 2 en 1991 bien sûr, mais aussi de Titanic en 1997. En 2009, Cameron revient sur le devant de la scène avec Avatar, tourné en caméra 3D révolutionnaire et promettant des effets visuels jamais vus sur un écran. Réalité ou affabulation ? Le verdict lors de sa sortie en salle est sans appel : c'est un succès colossal, dépassant le score de Titanic. En décembre 2022, le film a rapporté au box office mondial plus de $2 922 917 914 de recettes, le propulsant en tête du classement des films les plus rentables au monde. Succès mérité ? Oh que oui. Car le voyage proposé par James Cameron au public sur la planète Pandora est de ceux qui laissent des traces. Dire que le spectateur est totalement immergé sur cette planète créée de toute pièce n'est pas un mensonge. Et qu'effectivement, en terme visuel, on n'a clairement jamais vu ça. La minutie des détails, cette faune et cette flore incroyables de réalisme, sa population bleutée qui vit en parfaite harmonie avec sa nature, tout participe à nous entraîner dans un monde fantastique, certes non sans danger, mais qui offre un dépaysement de tous les instants. Les effets spéciaux ont atteint ici un nouveau degré de technicité et relèvent bien du jamais vu revendiqué. Le casting "humain" s'intègre parfaitement avec les effets visuels et c'est une réelle prouesse qui est accomplie par son réalisateur visionnaire. Alors oui, l'histoire en elle-même nous rappelle évidemment des films comme Danse avec les Loups ou Pocahontas. On a un élément extérieur (le caporal Jack Sully) qui doit s'intégrer aux natifs de la planète Pandora et qui se met, par son apprentissage de leurs coutumes, à tomber amoureux de Pandora, de sa faune, de sa flore, de sa population, ce qui le poussera à affronter les siens, à savoir des militaires au service de l'argent. La colonisation d'un peuple, voire son expatriation à des seuls fins monétaires n'est pas nouveau et le scénario d'Avatar ne fait pas dans une très grande originalité, avouons-le. Le thème de l'écologie est omniprésent également, avec le fait de respecter la nature et ceux qui y vivent. Qu'importe dirais-je. Parfois, une histoire simple n'empêche en rien le fait d'avoir sous les yeux un grand film de cinéma, un thème universel est souvent plus porteur qu'un scénario alambiqué qui ne parle pas à grand monde. Pari amplement rempli pour Avatar en tout cas, qui, revu 13 ans après sa sortie, n'a rien perdu de sa superbe et n'en finit pas de nous éblouir et de nous émerveiller, notamment lors du final, avec des scènes d'actions réellement impressionnantes. Du beau cinéma.

  

vendredi 18 novembre 2022

JEEPERS CREEPERS

 

JEEPERS CREEPERS
(Jeepers Creepers)

Réalisateur : Victor Salva
Année : 2001
Scénariste : Victor Salva
Pays : Etats-Unis, Allemagne
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Justin Long, Gina Philips,  Jonathan Breck, Patricia Belcher, Eileen Brennan...


L'HISTOIRE : Darry et sa soeur Trish se rendent chez leurs parents. Ils roulent tranquillement sur une petite route de campagne quand surgit derrière eux un camion qui transforme la promenade en vrai cauchemar. Ils parviennent à échapper à ce chauffard et tombent sur son repaire. Ils découvrent une sorte de conduit qui mène sous terre, près d'une petite église. Darry tombe dans le trou et découvre un endroit cauchemardesque, où les murs et le plafond sont recouverts de corps cadavériques. Ils s'enfuient à toute allure afin de prévenir les autorités mais c'est sans compter le tueur qui se met à leur poursuite. La situation devient de plus en plus alarmante quand nos deux héros se rendent compte que celui-ci n'a rien d'un humain...

MON AVIS : Créer un nouveau Boogeyman qui saura séduire le public des fans n'est pas chose aisée, surtout que la concurrence est déjà bien présente, entre tous les monstres classiques (Dracula, la Momie, la Créature de Frankenstein, le Loup-Garou...) et les icônes du genre que sont Freddy Krueger, Jason Voorhees, Leatherface, Michael Myers, Pinhead et j'en passe. En 2001, un certain Victor Salva, qui nous avait déjà offert Clownhouse en 1989 et le joli Powder en 1995, débarque avec son nouveau film, baptisé Jeepers Creepers - le chant du diable. Et, sans qu'on ne l'ait vu venir, va régaler les fans avec l'un des films d'horreur les plus efficaces vu depuis longtemps. Et surtout, il va également apporter sa pierre à l'édifice du bestiaire du cinéma fantastique avec la créature issue de ce film, le fameux Creeper ! Niveau originalité, on émettra un petit bémol car Victor Salva parsème son film de séquences ou de détails qui, immanquablement, rappelleront à notre mémoire des classiques du genre. En effet, Jeepers Creepers évoque plusieurs films : on pense bien entendu au Duel de Spielberg pour ce qui est du début du film, avec ce duo frère / soeur, joué par Justin Long et la charmante Gina Philips, pris en chasse par un camion fou dont on ne voit jamais le conducteur et qui n'hésitera pas à transformer leur trajet bucolique en enfer. On passe ensuite à une ambiance proche de celle du Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper quand Darry s'introduit dans l'antre du tueur, situé sous une église. Un véritable lieu infernal et cauchemardesque, où la caméra prend plaisir à naviguer parmi les centaines de cadavres placés sur les murs et le plafond comme s'il s'agissait d'une oeuvre d'art, une chapelle Sixtine de l'horreur, qui ne manque pas de terroriser le pauvre Justin Long qui n'a qu'une envie, trouver une issue pour s'enfuir. La suite s'apparente plus à un slasher movie traditionnel, avec le duo traqué par le conducteur du camion fou. Ce dernier est fringué comme dans un western de Clint Eastwood mais on sent bien qu'il y a un petit quelque chose qui cloche avec lui. L'originalité provient ici de la nature même du tueur justement. Ou plutôt de cette créature mi-démon, mi-gargouille, absolument terrifiante dans certaines séquences. Les effets de maquillage sont vraiment impressionnants, surtout lors de la transformation ultime du tueur démoniaque. Un véritable soin a été apporté à sa confection et on peut sans hésiter dire que le Creeper est une authentique réussite formelle. Félicitations à Victor Salva et son équipe de maquilleur et prothésistes car leur créature en jette. Vraiment. Enfin, le film nous fait également penser à l'oeuvre mythique de Charles Laughton, La Nuit du Chasseur, de part le fait que notre duo frère / sœur sont constamment pourchassés et ne trouvent pas de refuge pour échapper au Mal, à l'image de John et Pearl Harper, traqués inlassablement par le révérend Harry Powell. Victor Salva a d'ailleurs expliqué qu'il a délibérément choisit de mettre en scène un duo frère / sœur et non un couple d'amoureux pour annihiler toute tension sexuelle et pouvoir se concentrer sur le principal : la traque du Creeper. Dès sa sortie, Jeepers Creepers a gagné une solide réputation, beaucoup ont considéré ce film comme étant une renaissance du cinéma fantastique et d'horreur. Si je n'irai pas aussi loin, impossible de nier le côté efficace du film, impossible de ne pas ressentir un certain malaise lors de la découverte de l'antre du monstre et impossible de ne pas être impressionné par le look du Creeper et ses évolutions. Attrayant, bien réalisé et bénéficiant d'une ambiance assez glauque, le film nous laisse en tout cas sur une très bonne impression. Il sera bien sûr suivi par des suites, réalisées par Victor Salva en 2003 (Jeepers Creepers 2), en 2017 (Jeepers Creepers 3) puis en 2022 par Timo Vuorensola (Jeepers Creepers : Reborn).

* Disponible en Blu-Ray chez METROPOLITAN VIDEO
Bonus
- Making of
- Scènes coupées



samedi 12 novembre 2022

LE CHÂTEAU DE DRACULA

 

LE CHÂTEAU DE DRACULA
(Blood of Dracula's Castle)

Réalisateur : Al Adamson
Année : 1969
Scénariste : Rex Carlton
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : John Carradine, Paula Raymond, Alexander D'Arcy, Robert Dix, Gene O'Shane...


L'HISTOIRE : Le comte Dracula et sa femme occupent le château de FalconRock dans l'Arizona, se cachant sous l'identité du comte et de la comtesse Townsend. Lorsque le propriétaire du château meurt, un photographe nommé Glen Cannon hérite de la demeure et décide d'y vivre avec sa fiancée Liz. Ils se rendent au château pour informer les Townsend qu'ils doivent déménager mais leur voiture tombe en panne en arrivant sur place et ils vont devoir passer la nuit dans cet inquiétant endroit...

MON AVIS : Bon, quelle est la première chose qu'on remarque quand on décide de visionner Le Château de Dracula ? Le nom de son réalisateur bien sûr.  Al Adamson. Si vous vous passionnez pour le cinéma fantastique, ce nom ne vous sera pas inconnu et devrait soit vous faire fuir soit provoquer en vous une certaine curiosité ainsi que des réticences à vous lancer dans la vision du film. Bah oui, Al Adamson quand même ! Réputé pour être l'un des plus mauvais metteur en scène de l'Histoire du cinéma, rien que ça ! Concernant les films d'épouvante, il avouait lui-même qu'il aimait en réaliser car il trouvait ça très amusant et qu'il n'a jamais pris ça très au sérieux. Ceci explique peut-être cela ! Parmi ses faits d'armes notoires, on citera Blood of Ghastly Horror (1967), Satan's Sadists (1969), Horror of the Blood Monsters (1970), Brain of Blood (1971), le culte Dracula vs. Frankenstein (1971) et bien sûr, ce Blood of Dracula's Castle, filmé en 1966 mais "copyrighté" en 1969. Des films fauchés, réalisés avec les moyens du bord, c'est à dire pas grand chose, qui divertissent autant qu'ils peuvent ennuyer. Il faut avoir une bonne tolérance cinématographique pour entrer dans l'univers d'Al Adamson. Et ce n'est pas Le Château de Dracula qui viendra renverser la barre. Sur une histoire classique du couple en panne devant passer la nuit dans un château peu accueillant, Adamson et son scénariste Rex Carlton brodent à tout va un récit peu entraînant qui use les codes du genre : on a le majordome dévoué à ses patrons mais aussi au Dieu de la Lune (John Carradine), l'homme à tout faire bossu et à l'aspect un peu Frankensteinien (Ray Young) qui kidnappe de jolies filles, un couple de vampires aristocratiques (Paula Raymond, Alexandre d'Arcy) sans dents ni pouvoirs mais qui s'abreuvent tout de même du sang des kidnappées que le majordome a prélevé à l'aide d'une seringue (c'est plus propre que d'enfoncer ses canines dans leur cou) et qui dorment dans un cercueil, un autre homme à tout faire venant de s'échapper de prison (Robert Dix) et qui a un comportement psychotique et bien sûr, le couple de héros (Gene O'Shane, Jennifer Bishop)  qui vient d'hériter du château et qui va devoir affronter les actuels résidents. Dis comme ça, ça laisse à penser que le spectacle va être divertissant mais en fait, c'est vraiment très mou du genou, peu palpitant et surtout très bavard. Il y a peu de réelles péripéties, tout est dénué de violence ou d'érotisme, on a juste quelques filles enchaînées dans les sous-sols du château. La progression de l'histoire est lente et ne réserve aucune surprise. La mise en scène n'est pas mauvaise en soi mais sans génie aucun. Le casting fait ce qu'il peut pour paraître crédible, ce qui ne devait pas être évident. On a le plaisir de voir cabotiner John Carradine, 60 ans au compteur, serviteur loyal et prêtre d'une étrange secte adoratrice du Dieu de la Lune. Le couple de vampires, dont Dracula lui-même, est d'une platitude désarmante, se contentant de déambuler dans le château, d'aller se pieuter dans leur cercueil et de boire des coupes de "vin rouge" afin de garder leur jeunesse éternelle. Le personnage le plus intéressant reste le violent Johhny Davenport (Robert Dix), un psychopathe qui a des crises de folie encore plus fortes les soirs de pleine lune. Ah bon ? Intéressant ça non ? Bah, en fait, pas vraiment dans cette version. Car il faut savoir que le film d'Al Adamson a bénéficié d'une version un peu plus longue d'une dizaine de minutes pour la télévision, avec ajout de scènes additionnelles filmées par un certain Don Hulette. Des scènes qui portent justement sur le personnage de Johnny, qui se transforme pour de bon en... loup-garou  bien sûr ! Pas de quoi transformer Blood of Dracula's Castle en bon film mais les séquences avec notre ami poilu ajoutent une petite plus-value non négligeable. Toujours est-il qu'on consulte régulièrement le compteur du lecteur vidéo pour le voir atteindre les 83 minutes que dure le film, histoire d'en terminer avec lui. Sans être un navet total, cette incursion d'Al Adamson dans le monde vampirique ne restera pas dans les annales du genre, c'est le moins qu'on puisse dire. Pour les amateurs de ce cinéaste ou les adorateurs de nanars en puissance.

* Disponible en DVD chez -> BACH FILMS
(Copie correcte, avec de rares passages abîmés - VOSTF)



vendredi 11 novembre 2022

LE SANG DE DRACULA

 

LE SANG DE DRACULA
(Blood of Dracula)

Réalisateur : Herbert L. Strock
Année : 1957
Scénariste : Aben Kandel
Pays : Etats-Unis
Genre : Teensploitation, épouvante
Interdiction : /
Avec : Sandra Harrison, Louise Lewis, Gail Ganley, Mary Adams, Heather Ames...


L'HISTOIRE : Nancy Perkins, qui n’apprécie pas que son père se soit remarié si vite après la mort de sa mère, est expédiée dans une école privée pour filles. Au sein de l'établissement, Miss Branding, professeur de sciences, teste sa théorie selon laquelle le potentiel humain recèle un pouvoir qui dépasse celui de l'atome. Grâce à l'hypnose et une amulette spéciale provenant des Carpates, Nancy Perkins devient le sujet idéal de ses expériences qui aboutissent à une série de meurtres...

MON AVIS : Après le succès de La Fureur de Vivre avec James Dean en 1955, les films mettant en vedette des teenagers ont fleuri sur les écrans. La Teensploitation était en marche. Rapidement, les ados ont été les stars d’œuvres de genre divers, allant du Beach Movie à la Bikesploitation en passant par les films de Délinquence Juvénile entre autres. Le public adolescent étant friand de frissons au cinéma ou dans les drive-ins, il était logique que le genre de l'épouvante s'empare du phénomène dans les 50's et mettent en scène nos ados victimes de monstres en tout genre. Le plus célèbre d'entre-eux reste assurément I Was a Teenage Werewolf, réalisé en 1957, la même année que ce Blood of Dracula qui bénéficie d'une renommée nettement moins prestigieuse que le film de Gene Fowler Jr mettant en vedette un certain Michael Landon. Concourant dans la catégorie des Craignos Monsters, Blood of Dracula a été réalisé par Herbert L. Strock, un metteur en scène peu prolifique, ayant plus œuvré dans le domaine de la série-télévisée que dans le cinéma. Il reste néanmoins connu des amateurs de petites séries B d'épouvante pour son quatuor de films bas de gamme mais néanmoins sympathiques : Blood of Dracula bien sûr mais aussi I Was a Teenage Frankenstein (1957), How to Make a Monster (1958) et The Crawling Hand (1963). Sympathique, Blood of Dracula l'est assurément. 69 minutes seulement au compteur, une mise en scène vraiment correcte et un casting qui fait tout à fait le job. On retiendra particulièrement la prestation de Louise Lewis dans le rôle du professeur Branding, de Mary Adams dans le rôle de la directrice madame Thorndyke, de Gail Ganley dans le rôle de Myra et de Sandra Harrison dans le rôle de l'héroïne Nancy Perkins. L'histoire pourra paraître un peu alambiquée puisqu'on y trouve un professeur de sciences (madame Branding) se servant d'une nouvelle élève (Nancy Perkins) pour étayer sa thèse qui ne trouve pas grâce aux yeux des référents masculins. Elle va hypnotiser la pauvre Nancy à l'aide d'un antique médaillon venant des Carpates et qu'on va supposer être en rapport avec Dracula, puisque, grâce à ce médaillon, miss Branding aura tout loisir de transformer Nancy en repoussante créature assoiffée de sang humain ! Mais avant cela, il faut se plonger durant 35 bonnes minutes dans l'univers de cette école privée pour filles. Le côté Teensploitation est présent durant toute cette durée, avec tout ce que le genre possède comme code : chamailleries entre filles, épreuves initiatiques pour intégrer le groupe, amourette avec l'unique garçon de l'école, soirée festive avec arrivée inattendue d'autres garçons dont l'un poussera la chansonnette (Puppy Love, chanson écrite et donc interprétée par Jerry Blaine) et j'en passe. Rien de transcendant ici mais comme déjà dit, c'est plutôt bien mis en scène et c'est traité avec un certain sérieux et une vraie application côté jeu d'acteurs. Bien sûr, on attend principalement de voir la créature vampire, dont le look a provoqué une certaine hilarité chez les spectateurs de l'époque, voire même chez le public contemporain ! Il faut avouer que le visage de Sandra Harrison, maquillé en vampire avec gros sourcils et regard inquiétant, provoque plus le rire que l'effroi. Il faut quand même noter que c'est la première fois dans un film de langue anglaise qu'on voit les dents proéminentes d'un vampire et ce, un an avant Le Cauchemar de Dracula par exemple ! De quoi réévaluer à la hausse ce Blood of Dracula non ? La dernière demi-heure verra se mélanger enquête policière pour tenter de trouver l'auteur de trois meurtres dont les victimes ont été entièrement vidées de leur sang et quelques transformations de Nancy en vampire. Herbert L. Strock n'a pas réalisé ici un classique du genre, ça c'est certain, mais vu la réputation catastrophique de son film, j'ai plutôt été agréablement surpris même si je ne m'attendais pas à ce mélange entre Teensploitation et film de vampire. Un Craignos Monsters qui n'a pas volé cette étiquette mais qui s'avère tout de même plus sympa à regarder que d'autres films du même genre. A réserver tout de même aux amateurs ayant des dispositions à apprécier ce type de spectacle et qui font partie de la catégorie "très bon public", comme moi...

* Disponible en DVD chez -> BACH FILMS
Très belle copie pour ce film présenté en VOSTF




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lundi 24 octobre 2022

TERRIFIER

 

TERRIFIER
(Terrifier)

Réalisateur : Damien Leone
Année : 2016
Scénariste : Damien Leone
Pays : Etats-Unis
Genre : Gore, slasher
Interdiction : -16 ans
Avec : David Howard Thornton, Jenna Kanell, Samantha Scaffidi, Catherine Corcoran...


L'HISTOIRE : Lors de la nuit d'Halloween, dans la petite ville de Miles County, deux copines, Tara et Dawn, vont devenir la cible d'un tueur fou grimé en clown. Réfugié dans un immeuble quasi abandonné et en cours de dératisation, Tara et Dawn vont tenter de rester en vie le temps que Victoria, la sœur de Tara, ne vienne les récupérer, sans se douter de que qui se trame dans les sous-sols de l'immeuble...

MON AVIS : J'ai l'impression d'être sur RTL9 là ! En effet, je visionne le premier Terrifier après avoir regardé hier Terrifier 2 ! Un enchaînement classique sur RTL9, qui passe souvent le second film d'une saga avant le premier. Allez comprendre ! En tout cas, séduit par le festival ultra-gore du second volet de cette saga, j'ai eu envie de voir comment tout ça avait commencé. Ce à quoi vous me répondrez qu'il faut en fait débuter par All Hallows' Eve (2013) si on veut vraiment assister au début de Art le Clown ! Oui je le sais mais autant faire tout à l'envers au point où j'en suis ! Bon alors, que vaut ce Terrifier, réalisé et scénarisé en 2016 par Damien Leone. Je savais qu'on lui avait reproché de ne pas avoir pondu un scénario très développé avec ce film, ce qui explique la durée de 2h18 du second chapitre. Oui, c'est vrai, le scénario de Terrifier tient sur un timbre poste mais bon, on parle d'un slasher se déroulant quasiment en huis clos , à l'intérieur d'un vieil immeuble plein de rats. Qui plus est, Terrifier n'a pas disposé d'un très gros budget et limite donc le nombre de ses protagonistes en les enfermant dans un lieu unique. Parmi ces derniers, on trouve donc donc Dawn (Catherine Corcoran), une jolie blondinette qui passe la soirée d'Halloween avec Tara (Jenna Kanell), sa meilleure amie. Suite à une soirée un peu trop arrosée, les deux copines ont la sage idée de ne pas reprendre le volant et d'appeler à la rescousse Victoria (Samantha Scaffidi), la grande sœur de Tara. En attendant que Victoria arrive, Dawn et Tara vont se manger une part de pizza dans une pizzeria avoisinante. Rien d'exceptionnel me direz-vous, sauf qu'un drôle de type habillé et maquillé en clown entre dans la même pizzeria et va avoir un drôle de comportement envers les deux filles. Il sera ensuite mis à la porte par le patron. De retour dans leur voiture, toujours dans l'attente de l'arrivée de Victoria, les deux filles ne se doutent pas que notre clown au maquillage assez flippant il faut le reconnaître est revenu en douce dans la pizzeria et qu'il est en train de commettre un joyeux massacre sur le patron et son employé. Un massacre assez gore mais ce n'est rien en comparaison de ce qui va suivre. Car oui, Terrifier, malgré son budget, ne lésine pas sur les effets gore de très bonne qualité et ne se retient nullement quand il s'agit de faire dans la boucherie. Une fois Dawn kidnappé par Art le Clown, le film va se focaliser sur le destin de Tara, qui va assister bien malgré elle à un meurtre ultra-gore, voyant son amie se faire découper en deux dans le sens de la longueur (à la Ed Gein, si vous voyez le tableau...) et ce, à l'aide d'une scie à métaux ! Ouille, ca fait mal et on sert les dents face à notre écran, surtout que l'effet est franchement réaliste et bien gerbant ! S'ensuivra une confrontation entre Art le Clown et Tara puis le film va adopter le point de vu de Victoria, qui vient d'entrer dans l'immeuble. Entre-temps, on aura également fait connaissance avec un employé de dératisation et une curieuse locataire qui trimbale une poupée dans ses bras. De la chair à canon pour notre tueur en série totalement frappadingue, qui les honoreras de son don pour le massacre d'humain, le tout à grand renfort de latex et avec zéro CGI ! Des effets gore mis au point par le réalisateur lui-même, qui a décidément plusieurs cordes à son arc. Des effets gore qui sont le principal intérêt de Terrifier et à ce niveau, on sera servi ! Le look et le comportement d'Art le Clown (David Howard Thornton) vaut aussi son pesant de cacahuètes et donne tout son sel à ce slasher gore à l'histoire faiblarde mais aux meurtres brutaux qui raviront les amateurs et qui donne un film une tonalité torture porn assez bienvenue en fait. L'ambiance est en tout cas assez sordide et plus malsaine que le second volet, qui, lui, est une véritable fête foraine du gore ! 

     

dimanche 23 octobre 2022

TERRIFIER 2

 

TERRIFIER 2
(Terrifier 2)

Réalisateur : Damien Leone
Année : 2022
Scénariste : Damien Leone
Pays : Etats-Unis
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : David Howard Thornton, Lauren LaVera, Elliott Fullam, Casey Hartnett...


L'HISTOIRE : Art le clown n'est pas mort. Il est ressuscité par une entité maléfique et massacre le coroner qui travaillait sur son cadavre. Un an plus tard, il décide de revenir dans la petite ville de Miles County, devenue célèbre pour ses sanglants exploits. La veille d'Halloween, il décide de s'en prendre à Sienna et son jeune frère Jonathan...

MON AVIS : En 2011, Damien Leone réalise un petit court-métrage dont Art le clown est déjà le héros. Il réutilise ce personnage atypique en 2013 dans son film à sketchs All Hallows' Eve dans lequel il sert de fil conducteur aux diverses histoires puis décide d'en faire le héros à part entière d'un film, à savoir Terrifier qui sort en 2016. Précédé d'une réputation de film gore généreux, Terrifier se targue d'un relatif succès auprès des fans, suffisant pour que Damien Leone s'attelle à une suite dès 2019 mais la pandémie de Covid-19 va venir tout chambouler et Terrifier 2 ne sortira en fin de compte qu'en octobre 2022 ! Une sortie en salles aux USA, sur 900 copies, avec une recette de 400 000$ le premier jour ! Un succès incroyable pour ce type de film indépendant, et qui s'est poursuivi puisque, après deux semaines d'exploitation, le film a rapporté plus de 3,4 millions de dollars au box-office américain. Il faut dire que le bouche-à-oreille a particulièrement bien marché, que distribuer ce film à la période d'Halloween a été une très bonne idée et que le fait que certains spectateurs se soient évanouis ou ont du sortir vomir lui a fait une belle publicité ! En France, entendre que des gens s'évanouissent à la vision d'un film est un argument publicitaire bien connu mais qui donne évidemment envie de voir si tout ce remue-ménage est justifié ou si on est en présence de fragiles qui passent leur temps à regarder des comédies romantiques ou des films de Noël et qui ne sont donc clairement pas le public cible de Terrifier 2. Je rassure ma famille et mes fans (rires), tout va bien pour moi, pas de nausées ni d'évanouissements après la vision du film de Damien Leone ! N'étant pas coulrophobe non plus, terme traitant des personnes phobiques aux clowns pour ceux qui ne le savent pas, je n'avais pas d'appréhension particulière à suivre les méfaits ultra-gore d'Art le Clown, tueur psychotique muet au déguisement et maquillage particulièrement réussi et dérangeant. L'action de Terrifier 2 démarre directement à la suite du premier film qui voyait notre tueur fou entre les mains d'un coroner à la morgue de Miles County. Ce dernier sera donc la première victime du film et ça nous met directement dans l'ambiance : ça va saigner ! Beaucoup ! Vraiment beaucoup ! Art le clown serait apparemment revenu à la vie grâce à une entité maléfique, incarnée par une petite fille grimée elle aussi en clown démoniaque et qui le suit partout. La scène qui suit, dans la laverie, est pleine d'humour et pose les bases du spectacle qui nous attend : un véritable tour de train fantôme, une déambulation dans une attraction foraine, qui mêle humour noir et sauvagerie ultra-gore donc, dans une ambiance typiquement Halloweenesque. Terrifier 2 nous propose deux nouveaux personnages principaux, à savoir Sienna (Lauren LaVera) et son jeune frère Jonathan (Elliott Fullam), deux ados fragilisés par le décès récent de leur père d'une tumeur au cerveau et qui ne facilitent pas la vie de leur mère, dépassée elle aussi par les événements. On sent que Damien Leone a voulu étoffer son récit, lui donner plus de consistance, travailler plus ses personnages, car cela lui avait été un peu reproché pour le premier Terrifier. On ne peut pas dire qu'il n'a pas fait d'effort ici, le personnage de Sienna étant vraiment travaillé, d'un point psychologique mais aussi en terme d'héroïne du film avec un costume d'Halloween qu'elle s'est confectionnée elle-même et qui la met particulièrement bien en valeur, et qui a un rapport avec la mort de son père. Ce travail sur le scénario se traduit également par la durée même de Terrifier 2, qui atteint 138 minutes au compteur ! Honnêtement, c'est beaucoup trop mais ça permet au réalisateur de prendre son temps pour poser ses personnages justement. Maintenant, attardons-nous un peu sur ce qui fait le principal intérêt du film, à savoir le gore ! Et là, y'a pas photo, c'est un festival d'atrocités en tout genre qui vous attend, avec néanmoins ce petit côté festif qui fait que ça passe comme une lettre à la poste et qu'on jubile devant l'imagination de chaque meurtre qui se transforme systématiquement en boucherie. Art le clown sait y faire pour transformer un humain en bouillie sanguinolente et il ne lésine pas sur les efforts, tout comme les équipes d'effets spéciaux et de maquillage qui s'en sont données à cœur joie. Impossible de dresser le catalogue de ce que vous allez vous prendre en pleine poire mais niveau barbaque et tripailles, vous en aurez pour votre argent, c'est le moins que l'on puisse dire. Bref, si vous voulez du clown sauvage qui arrache des scalps, éviscère ses victimes, les décapite et j'en passe, vous êtes au bon endroit. Âmes sensibles s'abstenir même si tout ça, ce n'est que du cinéma et que l'humour des situations vient adoucir ces actes de barbaries joyeux ! Un troisième volet est déjà annoncé, on reverra donc Art le clown et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle !


jeudi 20 octobre 2022

CHARLIE SAYS

 

CHARLIE SAYS
(Charlie Says)

Réalisateur : Mary Harron
Année : 2018
Scénariste : Guinevere Turner
Pays : Etats-Unis
Genre : Biopic, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Hannah Murray, Matt Smith, Sosie Bacon, Marianne Rendon, Merritt Weaver...


L'HISTOIRE : Emprisonnées depuis 3 ans suite aux meurtres qu'elles ont perpétré en tant que membre de la Famille de Charles Manson, Lulu, Sadie et Katie reçoivent la visite de Karlene Faith, une éducatrice spécialisée qui doit les aider à comprendre leurs gestes. Petit à petit, les filles se livrent sans tabou et Karlene découvre comment était la vie dans la Famille et comment le pouvoir de persuasion de Manson a pu laver le cerveau de jeunes innocents et les transformer en tueurs sanguinaires...

MON AVIS : La réalisatrice Mary Harron est principalement connue pour ses premiers films, I Shot Andy Warhol (1996), The Notorious Bettie Page (2005) et surtout American Psycho (2000). Œuvrant principalement dans le domaine de la série-télévisée, elle fait son retour en 2018 avec Charlie Says, dont le scénario est basé sur plusieurs ouvrages consacrés à la Famille et aux filles Manson : The Family de Ed Sanders, qui a servi de base principal au récit mais aussi The Long Prison Journey of Leslie Van Houten: Life Beyond the Cult de Karlene Faith et Child of Satan, Child of God: Her Own Story de Susan Atkins. Le film s'intéresse principalement aux trois meurtrières qui ont été incarcéré dans une prison pour femmes en attente de leur exécution : Leslie 'Lulu' Van HoutenPatricia 'Katie' Krenwinkel et Susan 'Sadie' Atkins. La peine de mort ayant été abolie dans l'Etat où elles étaient détenues, leur sentence s'est transformée en emprisonnement à vie. Le film débute trois ans après les sordides meurtres du 9 et 10 août 1969. Les trois prisonnières vivent côte à côte, chacune dans une cellule, à l'abri des autres détenues. La responsable du centre pénitencier pour femmes va demander à une éducatrice spécialisée, Karlene Faith, de les "aider" à réaliser ce qu'elles ont commis car les trois jeunes femmes sont toujours sous l'emprise mentale de leur gourou Charles Manson. Commence alors pour Faith un voyage au sein des 60's et de la Famille. Le film alterne donc scènes de discussions entre Faith et les trois filles, avec tentatives de prise de conscience et remise en question de ce qu'on leur a inculqué et de très nombreux flashback nous propulsant également au sein de la secte Manson. Le plus célèbre des chuchoteurs est interprété par le très bon Matt Smith, que je n'avais pas tout de suite reconnu. L'acteur, qui s'illustre actuellement en tant que Daemon Targaryen dans House of the Dragon, campe un très bon Manson et fait à nouveau preuve de beaucoup de talent pour ce rôle on se doute difficile. Charismatique, beau parleur, colérique, manipulateur, on retrouve toutes les caractéristiques du gourou dans son interprétation et le film met bien en avant cette personnalité sombre et ultra narcissique, lui qui répétait pourtant à ses disciples qu'il fallait oublier son ego. La reconstitution du Spahn Ranch est excellente, c'est d'ailleurs le même décor dont s'est servi Tarantino pour Once upon a time in Hollywood, tout comme la reconstitution de l'ambiance hippie qui y régnait. La liberté et l'amour sans tabou étaient le fer de lance de la Famille et le film ne s'interdit pas à nous montrer ces pratiques, qui ont également permit à Manson d'asseoir sa position de leader intouchable. Il est assez effrayant de voir comment les nombreuses filles présentes, mais aussi les garçons comme Tex Watson, sont totalement dévouées à ce gourou maléfique et comment l'esprit humain peut vaciller aussi facilement quand on lui raconte ce qu'on a envie d'entendre, même si c'est un total ramassis de conneries. Le film se focalise d'ailleurs principalement sur Lulu, qui est jouée par Hannah Murray (Vère dans Game of Thrones), l'une de nouvelle recrue de la Famille. On va suivre le long processus qui va faire de cette innocente jeune fille une fervente disciple de Manson, au contact de ses amies Katie (Sosie Bacon) et Sadie (Marianne Rendón) qui sont, elles, déjà sous l'emprise de ce dernier. On appréciera l'ultime scène du film d'ailleurs, qui nous montre que la vie de Lulu aurait pu être tout autre si elle avait réussi a faire le bon choix à un moment donné. Mais l'emprise de Manson était trop forte à ce moment là, malheureusement pour elle. Charlie Says retrace donc tout le parcours de Manson et de ses disciples, de son amitié avec un des membres des Beach Boys, son désir de devenir musicien (la B.O. est d'ailleurs composé de nombreuses chansons de Manson), sa frustration de ne pas y être arrivé face au refus d'un producteur (ce qui déclenchera le drame à venir), son interprétation toute personnelle des paroles des chansons de l'album blanc des Beatles, sa haine des noirs, son projet Helter Skelter, et les meurtres de Sharon Tate, femme de Roman Polanski et enceinte de huit mois, ainsi que de ses amis présents cette nuit du 9 août 1969 dans la villa de Cielo Drive puis des meurtres de Leno et Rosemary LaBianca le 10 août. On pourra parfois trouver le film un peu ambigu concernant Katie, Sadie et surtout Lulu, car on a souvent l'impression qu'on veut nous les faire passer plus pour des victimes que pour des criminelles. Certes, victimes elles le sont, d'un gourou qui leur a complètement lavé le cerveau mais ça ne retire en rien l'abomination de leurs actes. En tout cas, pour qui s'intéresse à la Famille et à Charles Manson, Charlie Says est assurément l'un des meilleurs films sur le sujet. Patricia Krenwinkel et Leslie Van Houten sont toujours emprisonnées à la California Institution for Women. Susan Atkins est décédée d'un cancer en prison le 24 septembre 2009. Charles Tex Watson est toujours détenu à Mule Creek State Prison. Charles Manson est décédé en prison le 19 novembre 2017. 


mercredi 19 octobre 2022

LA MAISON DE LA TERREUR

 

LA MAISON DE LA TERREUR
(La Casa con la scala nel buio)

Réalisateur : Lamberto Bava
Année : 1983
Scénariste : Dardano Sacchetti, Elisa Briganti
Pays : Italie
Genre : Giallo
Interdiction : -16 ans
Avec : Andrea Occhipinti, Anny Papa, Fabiola Toledo, Michele Soavi, Valeria Cavalli...


L'HISTOIRE : Engagé afin de composer la musique d’un film d’horreur, Bruno emménage dans une vaste villa, dans la banlieue de Rome, dont le propriétaire est Tony Rendina, un ami d’enfance. Très vite, Bruno réalise que la maison est le cadre de faits étranges et inexplicables. Il fait bientôt la connaissance de Katia, une voisine, laquelle est sauvagement assassinée à l’arme blanche dans le jardin bordant la propriété. Un tueur rôde dans les parages, et le cauchemar ne fait que commencer... 

MON AVIS : Difficile d'être le fils de pour un réalisateur, surtout quand le paternel n'est autre que l'illustre Mario Bava ! C'est ce que va découvrir son fils Lamberto, qui sera de tout temps comparé à son père et ce, pas en sa faveur. Il est vrai que le rejeton n'a pas le talent de sa papa mais comme ils ne font pas du tout le même type de cinéma, la comparaison n'a pas vraiment lieu d'être. Lamberto Bava joue dans la catégorie du cinéma bis décomplexé, à base de relation nécrophile (Baiser Macabre), de monstre aquatique (Apocalypse dans l'Océan Rouge), d'ex-policier vengeur (Blastfighter), de démons sortant des écrans de cinéma ou de télévision (Démons 1 & 2) ou de tueurs fous (Body Puzzle, Delirium) entre autres. Il ira même côtoyer l'univers de la féérie avec des mini-séries de qualité, telles La Caverne de la Rose d'Or. En 1983, pour son second long métrage, il décide de tâter de l'univers du giallo, genre-phare du cinéma italien dans les 70's et dont le chant du cygne a été entamé depuis belle lurette, avec des exceptions tout de même, à l'image du formidable Ténèbres de Dario Argento bien sûr, réalisé en 1982. C'est suite à l'achat d'une luxueuse villa par le réalisateur Sergio Martino que le projet de La Casa con la scala nel buio voit le jour. Le célèbre réalisateur italien se dit que sa nouvelle maison serait le cadre idéale pour une histoire policière et les scénaristes Dardano Sacchetti et Elisa Briganti imaginent donc une intrigue faisant de la villa un personnage à part entière. Conçu au départ pour être une mini-série télé en quatre parties, le projet redevient un film quand les chaînes télévisées le rejettent à cause de sa trop grande violence. Avec La Maison de la Terreur, ou La Maison avec l'Escalier dans le Noir pour le titre original, Lamberto Bava, et surtout ses scénaristes, ont allégrement puisé chez d'autres metteurs en scène tels Brian de Palma, dont les influences issues de Blow-Out et de Pulsions sautent aux yeux, mais aussi chez Dario Argento et son Ténèbres déjà cité et même, n'y allons pas par quatre chemin, chez Alfred Hitchcock. Le résultat final est malheureusement décevant, La Maison de la Terreur étant un giallo assez paresseux, bien trop long (106 minutes au compteur) et qui a pour principal défaut un casting peu avantageux. Bruno, le héros, est interprété par le très fade Andrea Occhipinti, qu'on a envie de secouer tout au long du film tant sa prestation est maussade et peu enjouée. Le casting féminin n'est pas non plus très reluisant, à l'exception de Lara Lamberti qui tire son épingle du jeu. Le rythme est assez mollasson, un comble pour un thriller, les situations sont répétitives et on s'ennuie souvent devant le film. Dommage car il y a tout de même de bonnes choses à retenir, comme une certaine habileté à créer le doute chez le spectateur en ce qui concerne les multiples suspects potentiels par exemple ! Le meurtrier au cutter serait-il cette réalisatrice de film d'horreur qui n'est jamais présente quand le héros désire la voir ? Ou bien ce curieux gardien de maison qui a accès à toutes les pièces ? Le héros lui-même, devenant fou de part son travail de compositeur ? La petite amie de ce dernier, qui aime se balader à l'improviste armée d'un long couteau ? Mystère, mystère ! Autre point positif, la violence exacerbée lors des quelques meurtres qui parsèment le film et notamment, celui dans la salle de bain qui est vraiment choc et filmé avec une complaisance certaine qui réjouira les amateurs. La musique de Guido et Maurizio De Angelis est également à prendre en compte, tout comme le twist final, bien déviant. Encore une fois, il est dommageable que tout cela s'éternise et s'étire en longueur, une durée de 85 minutes aurait nettement profité au film je pense. On notera la bonne utilisation des diverses parties de la maison ainsi que la présence du jeune Giovanni Frezza, ce petit blondinet que Lucio Fulci a traumatisé dans La Maison près du Cimetière et La Malédiction du Pharaon en 1981 et 1982. Pas un giallo de référence malgré des intentions fort louables...

* Disponible en Blu-Ray chez -> LE CHAT QUI FUME  
BONUS:
• L'escalier de la mort avec Lamberto Bava (16 min 30)
• Bienvenue à la maison avec le scénariste Dardano Sacchetti (21 min)
• Dans une maison vide avec le chef opérateur GIANLORENZO BATTAGLIA (17 min)
• Film annonce




mardi 18 octobre 2022

ACHOURA

 

ACHOURA
(Achoura)

Réalisateur : Talal Selhami
Année : 2018
Scénariste : Jawad Lahloun, Talal Selhami, David Villemin
Pays : Maroc, France
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Sofiia Manousha, Younes Bouab, Omar Lotfi, Iván González, Moussa Maaskri...


L'HISTOIRE : Jouant à se faire peur, Nadia, Ali, Samir et Stéphane se rendent dans une demeure condamnée, réputée maudite. L'un d'eux, Samir, disparaît dans des circonstances mystérieuses, enlevé par un inconnu. Les trois survivants refoulent le souvenir de ce qui s’est passé, jusqu'à ce que Samir ne réapparaisse 25 ans plus tard. La bande recomposée va devoir se confronter à son passé et affronter leur peur...

MON AVIS : Le Franco-marocain Talal Selhami a déjà fait parler de lui en 2010 avec Mirages, un film qui jouait déjà avec la notion de peur refoulée, de peur relevant de l'enfance. En 2018, il fait son retour avec Achoura, le premier film fantastique filmé au Maroc, ouvrant ainsi les portes de ce pays au cinéma de genre. Pour l'histoire, il puise dans une fête musulmane aux origines juives, l'Achoura, qui voit la rencontre de Mahomet, le 10 de Muharram, avec un rabbin jeûnant pour Yom Kippour en souvenir de la traversée de la mer Rouge et de la déroute des armées de Pharaon emportées par les flots. Le Prophète a surenchéri en décrétant 2 jours de jeûne à la mémoire de Moïse, reconnu comme prophète par l’islam. De génération en génération, les flots de la mer Rouge se sont « transformés » en douche forcée dans la rue, le second soir de l’Achoura. À cette occasion, les démunis et les enfants reçoivent des cadeaux. Le premier soir est une fête normale mais le second soir, la tradition veut que les enfants aspergent d’eau les passants ! C'est pour ça que cette fête est également appelée la nuit des enfants au Maroc. Si vous avez lu le résumé du synopsis ci-dessus, impossible de ne pas penser au récit d'un certain Stephen King n'est-ce pas ? Le fait que de jeunes enfants ont affronté quelque chose de mystérieux et que cette "chose" reviennent les hanter une fois adulte, les obligeant à reformer le petit groupe de leur enfance, nous rappelle bien évidemment la structure du terrifiant Ca, qui s'est vu par deux fois adapter au cinéma. Clin d'œil voulu ou pure coïncidence de la part du réalisateur ? Toujours est-il qu'on y pense à la vision d'Achoura, sans que cela ne soit (trop) préjudiciable au film. La structure même du récit alterne scènes du présent avec séquences du passé. Dans ces dernières, les jeunes acteurs choisis font correctement le job et se montrent attachants. La disparition du petit Samir, frère d'Ali, va profondément les marquer, à tel point que ce dernier n'arrêtera jamais de tenter de retrouver son petit frère. Devenu inspecteur de police, Ali (Younes Bouab) met sa vie de côté pour mener à bien cette quête, qui va prendre fin plus de 25 ans plus tard, lors d'une séquence forte en émotion. Plusieurs zones d'ombre sont laissées volontairement par le scénario et c'est petit à petit qu'elles vont s'éclaircir, nous apportant des détails, des indices, avec les flashbacks notamment. On se pose par exemple des questions quand on découvre cet homme retenu prisonnier dans un immeuble abandonné, la bouche muselé par un mors de cheval. La thématique des peurs de l'enfance, le fait de devoir les affronter étant adulte est clairement mis en avant ici et prend l'apparence d'une entité maléfique dont le design est plutôt bien travaillé. Le démon mangeur d'enfants, qui est potentiellement un Djinn (?), assurera sans difficulté le côté fantastique d'Achoura, qui ne s'aventure jamais dans les sentiers de l'horreur viscérale et démonstrative mais préfère flâner avec un fantastique plus feutré la majorité du temps. Ls acteurs adultes, une fois réunis, vont donc devoir tenter de survivre face au démon et ils devront faire certains sacrifices pour y parvenir. Talal Selhami n'oublie pas l'aspect émotionnel de son film et certaines scènes sont touchantes (les retrouvailles entre Samir et Stéphane entre autres). Au niveau des effets-spéciaux, ceux-ci sont de qualité pour la plupart d'entre eux, avec quelques bémols sur des CGI un peu voyant. La mise en scène et la superbe photographie sont à l'avenant et le film possède une belle patine. On trouvera peut-être juste dommage que le fait qu'Achoura ait été tourné au Maroc ne se voit pas tant que ça, le film possédant un rendu très américain au final. En tout cas, si vous avez aimé le Kandisha du duo Bustillo / Mauro, n'hésitez pas à vous plonger dans Achoura, vous devriez tout autant apprécier. Le rythme est assez soutenu, les images sont belles et même si l'histoire lorgne un peu trop vers Ca comme déjà dit, le film de Talal Selhami a des qualités qui en font un divertissement fort recommandable. 

* Disponible en BR chez -> LE CHAT QUI FUME <-   
BONUS:
• Making-of d'Achoura (57 min)
• Documentaire sur la musique (5 min)
• Interview des acteurs/actrices
• Interview de Talal Selhami
• Film annonce




dimanche 16 octobre 2022

LE SEUL TÉMOIN

 

LE SEUL TÉMOIN
(Narrow Margin)

Réalisateur : Peter Hyams
Année : 1990
Scénariste : Peter Hyams
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, action
Interdiction : /
Avec : Gene Hackman, Anne Archer, James Sikking, Susan Hogan, J.T. Walsh...


L'HISTOIRE : Carol Hunnicut accepte un "rendez-vous à l'aveugle" avec Michael Tarlow, un avocat. Ce dernier invite la jeune femme dans son appartement et reçoit la visite d'un de ses clients, le mafieux Leo Watts et de son homme de main. Sans savoir que la jeune femme se trouve dans la salle de bain et les observe, l'homme de main de Watts abat froidement Tarlow. Peu de temps après, l'avocat Robert Caulfield parvient à localiser la jeune femme qui se cache au Canada et lui demande de venir témoigner contre Watts. Paniquée, elle refuse, mais lorsque les hommes de main de Watts débarquent sans prévenir et tir à vue, elle n'a d'autre choix que d'embarquer dans un train en direction de Vancouver avec Caulfield. Ce dernier repère deux tueurs à gages qui sont également montés dans le train. Le voyage s'annonce des plus dangereux pour Caulfield, qui va tout faire pour protéger son seul témoin dont les tueurs à gages ne connaissent pas le visage...

MON AVIS : Je n'avais pas revu ce film depuis les années 90 mais j'en avais un bon souvenir, souvenir qui s'est d'ailleurs avéré exact. Le Seul Témoin est l'oeuvre du sympathique réalisateur Peter Hyams, à qui l'on doit des films attachants tels Capricorn One (1977), Outland (1981), 2010 - L'année du premier contact (1984), Timecop (1994), Mort Subite (1995) ou bien encore Relic (1997) entre autres. Aucun chef-d'oeuvre dans le lot mais des films qui font le job dans leur catégorie et dans leur genre. C'est aussi le cas avec Le Seul Témoin, un thriller nerveux qui place Gene Hackman dans un train aux prises avec de dangereux tueurs à gages qui veulent éliminer une jeune femme, seule témoin d'un meurtre commis en présence de leur patron. Si l'histoire évoque quelque chose aux plus cinéphiles d'entre-vous, c'est normal puisque le film de Peter Hyams est le remake d'un film noir de 1952, L'énigme du Chicago Express réalisé par Richard Fleischer. Cette version moderne ne lésine pas sur l'action, avec quelques jolies séquences bien dynamiques, comme une poursuite entre un 4x4 et un hélicoptère en pleine forêt canadienne ou une chasse à l'homme sur le toit du train roulant à grande vitesse. On voit que le réalisateur a bénéficié de moyens plutôt importants pour mettre en scène cette longue traque qui se déroule principalement à bord d'un train. Le suspense est plutôt bien géré car Gene Hackman et Anne Archer ne peuvent pas s'enfuir ou sauter du train en marche, ils vont donc devoir ruser pour éviter d'être repérés par les tueurs à gages, avec des changements de cabine, trouvailles de cachettes et j'en passe. Parfois, tout se joue à un cheveu et cette sensation d'un danger imminent profite au film qui n'ennuie jamais malgré sa (quasi) unique unité de lieu. On pense bien sûr à La Mort aux Trousses également. Le casting s'en sort bien, la mise en scène est adaptée et le film se laisse (re)voir sans déplaisir aucun. La fin est un peu paresseuse peut-être mais dans l'ensemble, Le Seul Témoin reste un thriller des plus divertissants et rondement mené.     


samedi 15 octobre 2022

UN FLIC EXPLOSIF

 

UN FLIC EXPLOSIF
(Un Poliziotto Scomodo)

Réalisateur : Stelvio Massi
Année : 1978
Scénariste : Gino Capone, Teodoro Corrà
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Maurizio Merli, Olga Karlatos, Massimo Serato, Mario Feliciani...


L'HISTOIRE : Connu pour ses méthodes plutôt musclées, le commissaire Olmi tente désespérément de coincer Degan, un homme d'affaire qu'il suspecte d'avoir fait tuer deux amis de son fils Degan Junior et de tremper dans des affaires de corruption et de trafic de diamants. Mais les relations de Degan lui permette de s'en tirer. Olmi est mis à l'écart de l'enquête et après une bavure, il est muté dans une petite ville portuaire dans laquelle il ne se passe jamais rien. Mais son intuition le met sur une potentiel piste de trafiquants d'armes...

MON AVIS : Après une carrière en tant que cameraman et directeur de la photographie débutée dès 1964, Stelvio Massi se lance dans la réalisation en 1974 et devient un spécialiste du polar et du thriller avec des films tels 5 femmes pour l'assassin (1974), Un flic voit rouge (1975), Magnum 44 spécial (1976), L'Exécuteur vous salue bien (1977), La Cité du Crime (1979), Un Flic Rebelle (1980), Speed Driver (1980) et j'en passe. A la fin des années 80, il prend le pseudonyme de Max Steel pour signer ses œuvres. Il décède en mars 2004. En 1978, il est à la tête d'Un Flic Explosif, autre polar de qualité pour lequel il retrouve l'acteur Maurizio Merli, un habitué de ce type de production rentre-dedans. Toujours très charismatique quand il interprète des flics aux méthodes expéditives, Merli assure vraiment bien dans ce rôle de commissaire qui veut faire son boulot du mieux qu'il peut, à savoir mettre les voyous sous les verrous ! Bien sûr, ces méthodes d'interrogatoire ne font pas l'unanimité, notamment chez le préfet.  Un Flic Explosif peut se découper en deux parties distinctes. La première nous présente le combat du commissaire Olmi pour coincer Degan, un homme important qui est responsable de la mort de plusieurs personnes. Notre commissaire de choc parvient à remonter des pistes, à trouver des témoins, à faire parler ces derniers à grand coup de baffe dans la gueule (homme, femme, pas de jaloux !), à obtenir des preuves et même à le faire arrêter. Malheureusement, la corruption est présente dans les rangs de la justice et le fait que Degan soit très riche n'est pas anodin dans sa remise en liberté dès le lendemain, ce qui provoque la colère de Merli. Impuissant malgré son investissement de tous les jours, le commissaire n'aura pas gain de cause et face à cette injustice, il en viendra à commettre une petite bourde qui lui vaudra d'être muté dans une ville portuaire. Cette première partie est nerveuse comme il faut, bien rythmé, sans grand temps mort, avec des cascades et du mitraillage en règle, on sent qu'il y a un certain budget mis à disposition de Stelvio Massi (on a une scène avec un hélicoptère par exemple) qui fait ce qu'il sait faire de mieux : nous offrir un polar carré qui met bien en valeur son acteur principal. Une fois que le commissaire Olmi arrive dans la ville portuaire démarre la seconde partie d'Un Flic Explosif. Le rythme du film ralentit un peu, on suit Olmi batifoler avec Anna, une jolie jeune femme rencontrée dans un bar et qui est interprétée par Olga Karlatos. Son visage dira certainement quelque chose aux fans de L'Enfer des Zombies puisque dans ce film de Lucio Fulci, elle interprète la femme du docteur Menard. Mais rapidement, l'action reprend son droit puisque cette ville apparemment des plus calmes cache un trafic d'armes que le commissaire va détecter et tenter de mettre hors d'état de nuire. Il est intéressant de voir que pour cette nouvelle mission, Olmi essaye de ne pas reproduire les erreurs du passé et de ne pas mettre en avant ses méthodes brutales pour arriver à ses fins. Le fait qu'il dépose son pistolet dans le tiroir de son bureau participe à ce changement de mentalité chez cet homme blessé intérieurement par l'affaire Degan. Le titre original du film, Un Poliziotto Scomodo, représente bien son état d'esprit puisqu'il peut se traduire par "un policier mal dans sa peau, mal à l'aise". Reste qu'on à réellement l'impression de voir deux intrigues différentes qui auraient été accolé dans un même film et le résultat déstabilise un peu. En tout cas, les amateurs de poliziottesco apprécieront sans aucun doute cette réalisation de Stelvio Massi tout comme ils apprécieront la prestation de Maurizio Merli qui tire le film vers le haut sans grande difficulté... 

* Disponible en combo DVD + BR chez ARTUS FILMS
- Film proposé en VF et VOSTF
- Présentation du film par Curd Ridel
- Entretien avec Danilo Massi
- Diaporama
- Film annonce