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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




dimanche 27 septembre 2020

N'OUBLIE JAMAIS

N'OUBLIE JAMAIS
(The Notebook)

Réalisateur : Nick Cassavetes
Année : 2004
Scénario : Jeremy Leven
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Romance
Interdiction : /
Avec : Gena Rowlands, James Garner, Rachel McAdams, Ryan Gosling...


L'HISTOIRE : Atteinte de la maladie d'Alzheimer, Allie vit en maison de retraite. Chaque jour, Noah lui lit le même livre. Il s'agit du carnet où Allie a consigné sa propre histoire, lorsqu'elle a appris sa maladie. Pour ne pas oublier ses sentiments, elle a écrit, et Noah, inlassablement, lui relit ses propres mots. A travers eux, on la découvre dans les années trente, éperdument amoureuse d'un jeune homme, Noah, que sa mère fera tout pour éloigner d'elle, sa situation n'étant pas jugée assez bonne. Après des années de séparation, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Allie s'apprête à épouser un avocat. Lorsque, par le journal, elle apprend le retour de Noah, l'envie lui prend de le revoir. Échappant à une vie de convenance, les deux jeunes gens se retrouvent et découvrent que leur amour est resté intact. Ils passeront le reste de leur vie ensemble, jusqu'à ce que la mémoire les sépare...

MON AVIS : Allez, avouez que vous avez déjà la larme à l’œil rien qu'en ayant lu le résumé de l'histoire ! C'est beau hein ? Adaptation du roman Les Pages de notre Amour de Nicholas Sparks par Nick Cassavetes, fils du célèbre John Cassavetes qui retrouve ici l'une des actrices fétiches de son père, Gena Rowlands, N'oublie Jamais est un très beau drame romantique qui a la bonne idée de ne jamais tomber dans le larmoyant téléphoné, même si quelques poncifs ou clichés sont présents. Le film se déroule sur deux époques distinctes : la contemporaine, se déroulant dans une maison de retraite où un vieil homme vient lire une histoire d'amour à une vieille dame atteinte de la maladie d'Alzheimer et la période du passé, nous permettant de visualiser les mots du livre qui prenne vie sous nos yeux. L'histoire d'amour entre Noah et Allie nous est donc présentée de ses débuts dans les années trente jusqu'à aujourd'hui. Pour les scènes du passé, c'est l'acteur Ryan Gosling qui interprète Noah et la charmante Rachel McAdams qui joue le personnage d'Allie. Le duo fonctionne du tonnerre et on se prend rapidement au jeu de cette romance très fleur bleue, qui nous évoque par certains aspects Romeo & Juliette, Titanic et Forrest Gump. La romance s'établit peu à peu entre les deux jeunes gens, à grand renfort de séduction de la part de Noah, premier à avoir le coup de foudre. La liaison qui va se développer entre Allie et Noah va néanmoins devoir affronter les différences de classe et les réticences de la famille d'Allie. Cette dernière vit en effet dans un cadre luxueux, riche, tout le contraire de Noah. Impossible de ne pas penser à Jack et Rose du chef-d'oeuvre de James Cameron. Mais l'amour est plus fort que tout et Allie bravera les interdictions virulentes de sa mère pour vivre pleinement sa passion dévorante avec Noah. Rachel McAdams fait vraiment sensation dans le rôle d'Allie et elle porte littéralement le film sur ses épaules, exprimant un amour absolu dans tous les pores de sa peau. Un amour interrompu par la Seconde guerre mondiale et par le déménagement d'Allie, qui pense que Noah l'a oublié, n'ayant plus de nouvelle de lui. La jeune femme refait sa vie au bras d'un avocat et accepte de l'épouser. Une circonstance inattendue va évidemment lui permettre de revoir Noah et, tel un phénix, l'amour renaîtra de ses cendres, intact comme au premier jour. Toutes les scènes se déroulant dans le passé permettent réellement de ressentir une empathie pour Allie et Noah, élément important pour mieux nous faire ressentir le drame de la période contemporaine. On comprend rapidement que ce vieux monsieur et cette vieille dame sont en fait Allie et Noah. Ce n'est en rien une révélation, c'est même écrit dans le résumé de l'histoire. Face à la terrible maladie d'Alzheimer, Noah se bat, jour après jour, pour tenter de raviver des bribes de souvenir dans le cerveau d'Allie, à travers le livre que cette dernière a elle-même écrit et qui relate toute sa vie amoureuse avec Noah. Il y a des séquences très émouvantes, comme lorsque leurs enfants viennent rendre visite à leur mère et que cette dernière ne les reconnaît pas du tout. Terrible. Et puis il y a ces petits moments de bonheur, où la mémoire d'Allie se remet, pour quelques minutes, à fonctionner. Interprétés respectivement par James Garner et Gena Rowlands, le duo Noah et Allie se remet alors à vivre un amour intense et passionné, avant un nouveau déchirement pour Noah, qui reperd à chaque fois son Allie, repartie dans les affres de la mémoire oubliée. Vraiment un très beau film sur l'amour qui défie le temps qui passe. A noter qu'il existe une fin alternative du film, moins poignante que l'originale.


LA FIN ORIGINALE


LA FIN ALTERNATIVE


LA BANDE ANNONCE





samedi 26 septembre 2020

NIGHTMARE SYMPHONY

NIGHTMARE SYMPHONY
(Nightmare Symphony)

Réalisateur : Domiziano Cristopharo, Daniele Trani
Année : 2020
Scénario : Antonio Tentori
Pays : Italie
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Frank LaLoggia, Antonella Salvucci, Poison Rouge, Merita Budakova...


L'HISTOIRE : Réalisateur pour l'industrie du cinéma, monsieur Frank se rend au studio de production afin de rencontrer son amie Isabella, qui s'occupe du montage de son nouveau film. Antonio, le scénariste, n'est pas content du résultat, lui reprochant d'avoir changé trop de choses de l'histoire qu'il avait écrite. Son producteur non plus n'est pas satisfait des avancées, trouvant que ça ne va pas assez vite et réduit le temps mis à disposition pour terminer le montage. A ces ennuis s'ajoutent la mort mystérieuse de Catherine, une actrice que le réalisateur connaissait bien. Perturbé par tous ces événements, monsieur Frank a du mal à trouver le sommeil, surtout quand des meurtres concernant l'entourage de son film se produisent régulièrement...

MON AVIS : Une femme se regarde dans la glace de sa salle de bain. Elle se dénude et tente de prendre une douche mais il n'y a pas d'eau qui coule. La lumière s'éteint également et la femme se retrouve dans la pénombre. Surgit une silhouette portant un masque de paon qui agresse la femme. Une fois à terre, cette dernière voit son visage, sa bouche, ses seins être lacérés à coup de rasoir. Une fois morte, l'assassin dépose une plume de paon sur le ventre de sa victime. Voilà pour la scène d'introduction de Nightmare Symphony, dernier film en date du talentueux réalisateur italien Domiziano Cristopharo. Les fans de giallo auront reconnu les références à des films bien connus, comme L'éventreur de New York de Lucio Fulci pour le meurtre au rasoir, L'oiseau au Plumage de Cristal de Dario Argento pour la plume de paon et Bloody Bird de Michele Soavi pour le masque d'oiseau porté par le tueur. Oui, Nightmare Symphony est un giallo ou un néo-giallo si vous préférez. Mais pour Domiziano Cristopharo, c'est également un film-hommage au Nightmare Concert de Lucio Fulci, film dans lequel le célèbre réalisateur de Frayeurs et de L'Au-Delà jouait son propre rôles et était en proie à des cauchemars récurrents. Ici, c'est Frank LaLoggia qui joue le personnage du réalisateur. Si ce nom nous vous semble pas inconnu, c'est normal puisque LaLoggia est un vrai metteur en scène, responsable de Effroi (Fear No Evil) en 1981 et de Lady in White en 1988. Un réalisateur qui va être malmené par son scénariste (joué par le vrai scénariste Antonio Tentori, auteur de Nightmare Concert justement mais aussi de Demonia, Frankenstein 2000 ou Dracula 3D entre autres), par son producteur, par des actrices voulant obtenir un rôle et j'en passe. De quoi rajouter une pression supplémentaire à notre réalisateur, qui commence à ressentir une vraie fatigue physique mais aussi psychologique et à avoir le sommeil troublé. La question étant de savoir si ce ne serait pas lui sous le fameux masque de paon. Un masque très réussi, qui donne un aspect très fantasmagorique à notre mystérieux tueur. En ce qui concerne les aspects positifs de Nightmare Symphony, j'en citerai plusieurs. La mise en scène de Domiziano Cristopharo est très bonne et le réalisateur rend un bel hommage au giallo d'antan, ainsi qu'à la décennie 70's. Il filme la ville et ses décors totalement dans l'esprit du giallo et s'applique avec un soin particulier en ce qui concerne les quelques séquences de meurtres présentées. Le degré de violence est correct, avec des coups de rasoirs, une strangulation ou un écrasement total d'une tête par une roue de voiture entre autres joyeusetés. Certes, on pouvait penser que Cristopharo irait plus loin en terme de gore, habitué qu'il est aux productions extrêmes mais cette fois, il joue un peu plus en retenu, sans réelle surenchère, ce qui, pour ma part, n'est pas un défaut. La musique conçue par Antony Coia est également parfaite pour rendre hommage au giallo, avec ses nappes de synthétiseurs et ses rythmes rappelant les meilleures partitions des Goblin par exemple. Le jeu des acteurs est également satisfaisant, avec parfois une petite théâtralité chez certains d'entre-eux mais rien de dérangeant. On appréciera également cette mise en abîme des difficultés que peut rencontrer un réalisateur vis à vis des contraintes de budget, l'obligeant à modifier le scénario de base ou vis à vis de son producteur, qui, sans prévenir, réduit le temps disponible au montage par exemple, ce qui entraîne des tensions au sein de l'équipe. Des tensions que doivent connaître bon nombre de réalisateurs je pense. Si Nightmare Symphony est bardé de qualité, le film possède néanmoins quelques défauts qu'on ne peut mettre de côté : le point le plus négatif en ce qui me concerne est la présence de personnages qui n'ont pas de réelles fonctions au sein du film, si ce n'est de devenir une simple proie du tueur. Le plus gênant pour moi reste cette jolie femme brune qui semble suivre monsieur Frank et dont on ne saura jamais l'utilité ni le pourquoi de sa présence. Elle se fera écraser par une voiture sans qu'on sache pourquoi elle suivait le réalisateur. Ou c'est moi qui n'est pas compris le pourquoi de sa présence peut être ? Idem, le voisin alcoolique de monsieur Frank n'a pas une grande utilité si ce n'est de venir dérangé sa tranquillité. Le rythme du film apparaît également peu nerveux, surtout durant les 40 premières minutes, terriblement bavardes et qui ne se focalise plus sur notre tueur masqué, à notre grand regret. Heureusement, les 40 minutes suivantes se montrent plus dynamiques, plus maîtrisées en terme de suspense et d'efficacité. L'histoire même du film peut paraître un peu confuse bien que la fin vient nous l'expliquer plus en profondeur et s'inspire effectivement du Nightmare Concert de Lucio Fulci. Ces quelques défauts n'empêchent pas Nightmare Symphony d'être une belle déclaration d'amour au cinéma italien des 70's et à ses réalisateurs fétiches, à qui il rend un bel hommage et d'être parsemé par des fulgurances visuelles qui justifient sa vision. 


mercredi 23 septembre 2020

LONDON HOUSE

LONDON HOUSE
(The Ones Below)

Réalisateur David Farr
Année : 2015
Scénario : David Farr
Pays : Angleterre
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec : Clémence Poésy, David Morrissey, Stephen Campbell Moore, Laura Birn...

L'HISTOIRE : Dans un quartier résidentiel de Londres, Kate et Justin, trentenaires bientôt parents, occupent un grand appartement au premier étage d’une belle maison bourgeoise. Lorsque Theresa et Jon, un couple aisé également dans l’attente d’un enfant, emménagent dans l’appartement du rez-de-chaussée, les deux couples se lient d'amitié. Kate est fascinée par Theresa mais au fil d'événements troublants, elle est envahie par un sentiment d’inquiétude qui va se transformer en un véritable cauchemar...

MON AVIS : Pour son premier film, David Farr fonce tête baissée dans le thriller claustrophobique et plonge la française Clémence Poésy (Fleur Delacour dans la saga Harry Potter, Eva Coupeau dans quelques épisodes de la série Gossip Girl) au sein d'un petit immeuble dont l'apparente tranquillité va être perturbée par l'emménagement de nouveaux voisins à l'étage en dessous. Le couple Kate et Justin attendent un heureux événement et sont ravis de voir que l'appartement situé en dessous du leur vient d'être repris. Les nouveaux occupants ont l'air assez maniaque en ce qui concerne l'ordre (leurs chaussures sont parfaitement positionnées devant la porte, leur jardin est tondu et entretenu à la perfection) et eux aussi attendent un heureux événement. Clémence Poésy interprète avec un talent non négligeable le personnage de Kate et parvient admirablement à retranscrire les angoisses d'une future maman puis le stress et le baby blues qui peuvent survenir après la naissance. Son mari est joué par Stephen Campbell Moore, qui livre lui aussi un composition bien en place et maîtrisée. Néanmoins, les deux qui tirent encore plus leur épingle du jeu reste ce nouveau couple de voisins, interprété par l'inquiétant David Morrissey (le Gouverneur dans la série The Walking Dead) et la bimbo Laura Birn. Si tout se passe bien au début entre les deux couples et surtout les deux futures mamans, qui vont à la piscine ensemble et semblent devenir amies, un dîner commun organisé par Kate et Justin va venir briser cette harmonie et instiller un climat de malaise qui perdurera durant tout le reste du film. Il faut dire que l'incident provoqué malencontreusement par le chat des hôtes n'a rien d'anodin et on comprend aisément que l'impact psychologique est puissant chez les invités. La naissance de Billy, l'enfant de Kate, va venir encore plus distiller une ambiance anxiogène au sein de l'immeuble, tout en atténuant l'animosité entre les deux couples. Mais on sent rapidement que quelque chose cloche dans la relation entre Kate, Justin, Jon et Theresa et pas forcément entre couple mais également au sein des couples. Kate semble sombrer dans un baby blues important, Justin semble de plus en plus fatigué des nuits sans sommeil à tenter d'endormir Billy, qui est fréquemment réveillé par des bruits extérieurs. Quant à Jon, on connaît déjà son comportement impulsif et Theresa semble obnubilé par le fait d'avoir un enfant. Le comportement de ces quatre protagonistes évolue de manière inquiétante et les divers événements qui vont se produire vont maintenir notre intérêt éveillé. Si on voit venir certaines situations de loin, elles prennent parfois un détour inattendu qui joue avec les attentes du public et ce, de manière intelligente. Le personnage joué par Clémence Poésy est vraiment attachant et recèle certaines zones d'ombre qui nous questionnent, nous font douter même. Le réalisateur joue avec les nuances et les trompes-l’œil de manière efficace, s'amuse à brouiller les pistes ou à les expliciter pour mieux nous servir ses deux twists chocs en fin de film. Bref, London House est un thriller intrigant, possédant des qualités et qu'on rangera aisément à côté de J.F. partagerait Appartement et La Main sur le Berceau.

  


mercredi 16 septembre 2020

XXX : DARK WEB

 

XXX : DARK WEB
(XXX : Dark Web)

Réalisateur : Domiziano Cristopharo, Adam Ford, Alex Hernández, Emanuele Marchetto,
Daniel Valient, Lorenzo Zanoni
Année : 2020
Scénario : Domiziano Cristopharo, Adam Ford, Alex Hernández, Emanuele Marchetto,
Daniel Valient, Lorenzo Dante Zanoni
Pays : Italie
Genre : Horreur, Film à sketch, Extrême
Interdiction : -16 ans
Avec : Chiara Pavoni, Alex D'Alascio, Emanuele Marchetto, Franz Dicarolo, Daniel Cruz...

L'HISTOIRE : Un adolescent se rend sur le dark net et accède au site extrême Queen of Hearts. Là, il va visionner des vidéos à ne pas mettre devant tous les yeux...

MON AVIS : Après XXX : Deep Web en 2018, le réalisateur et producteur Domiziano Cristopharo décide de remettre le couvert et d'aller encore plus loin dans l'extrême avec XXX : Dark Web ! Pour ce faire, il fait appel à plusieurs de ses amis réalisateurs, tels Adam Ford, Alex Hernández, Emanuele Marchetto ou Lorenzo Dante Zanoni pour repousser les limites et offrir aux fans une oeuvre choquante à ne pas mettre devant tous les yeux. Si j'avais trouvé au final XXX : Deep Web assez inoffensif, malgré le très bon segment Cruising réalisé par Christopharo justement, force est d'admettre qu'avec XXX : Dark Web, le niveau est largement monté d'un cran et que les différentes vidéos proposées sont franchement bien plus extrêmes que celles vues dans le film de 2018. D'ailleurs, Domiziano Cristopharo ne considère pas XXX : Dark Web comme une suite mais plutôt comme un reboot, laissant entendre qu'effectivement, le film de 2018 n'allait pas assez loin dans le démonstratif. Le principe est donc le même : une personne se connecte au dark web et va cliquer sur diverses vidéos, nous entraînant avec lui dans le visionnage de séquences que le public lambda trouvera totalement abjectes et ne parviendra sûrement pas à comprendre où se trouve l'intérêt. Il est vrai que ce type de film possède un scénario qui tient sur un timbre poste et n'a qu'un seul but : se montrer le plus choquant possible et provoquer la révulsion et / ou la fascination chez un public de connaisseurs qui a l'estomac bien accroché. Logiquement, on sait à quoi s'attendre quand on enclenche XXX : Dark Web et, pour sûr, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. La première vidéo se nomme TeknoBarbie et elle est mise en scène par Domiziano Cristopharo. Sur une musique techno (logique !), l'actrice Chiara Pavoni, vue dans Xpiation du même réalisateur, danse, à moitié dénudée, puis se met à se griffer le corps avec ses ongles, entaillant la chair et faisant jaillir le sang. Puis, à l'aide d'une aiguille, elle se perce la peau, le téton puis les grandes lèvres de son intimité. Un premier segment qui nous met d'entrée de jeu dans le bain. Le second segment ne fait pas non plus dans la dentelle, c'est le moins que l'on puisse dire. Avec The Prosperity of Vice, le réalisateur mexicain Alex Hernández (Blood for Flesh) ne lésine ni sur le sexe ni sur la violence et offre un spectacle bien glauque qui démarre sur les chapeaux de roue : un homme se masturbe en regardant des photos de cadavres en décomposition puis il se remémore les actes de cruauté qu'il a commit sur un homme. Masqué et aidé d'un complice, les deux bourreaux vont faire subir les pires outrages à leur pauvre victime masculine : fellation avec section du pénis à coup de dents, pétage des dents à coups de pince, tuyau d'aspirateur enfoncé dans l'anus, découpage d'une jambe en dessous du genou et j'en passe, le tout sans aucun hors-champ. Les effets-spéciaux sont de qualité et on en prend plein la vue. On pourra se poser la question de savoir s'il faut être mentalement sain d'esprit pour visionner ce type de séquence mais ce n'est que du cinéma après tout ! La troisième vidéo, baptisée Dolls, est mise en scène par Emanuele Marchetto. Et elle est excellente elle aussi, enfin, si on peut dire ça ! On y voit un homme s'acharner sur un mannequin en plastique avant de s'en prendre à une femme, bien vivante quant à elle. L'idée bien déjantée de ce segment est que l'homme va prélever divers éléments sur sa victime humaine (peau, bout de sein, viscères, cœur..) pour les mettre sur et dans le mannequin inanimé ! Classe non ? Vous voyez, je vous avais dit que XXX : Dark Web était vraiment plus trash que XXX : Deep Web ! Vidéo suivante :  Deconstructing Roberto d'Adam Ford. Une vidéo bien plus calme en apparence dans son traitement et sa mise en scène mais qui risque de vous faire grincer des dents tout de même : on y suit un homme enfermé dans une pièce, qui va devoir obéir à des ordres et résister à la douleur. Et quelle douleur ! Aiguilles enfoncées dans les testicules, couteau en plastique inséré dans l'anus, plug à urètre introduit dans... l’urètre, bien joué et autres joyeusetés sont au menu de ce repas assez particulier ! La dernière vidéo est encore plus hallucinante puisqu'il s'agit des courts-métrages du performer Daniel Valient, qui pratique, pour de vrai cette fois, l'auto-mutilation avec l'aide d'une demoiselle nommée  Allison Simon. Coup de ciseau, coup de marteau et, aussi dément que cela puisse paraître, section d'une phalange de l'auriculaire, qu'Allison ne manquera pas d'aller faire cuire pour le manger ! Ok, ok... On atteint une certaine forme d'art corporel ici, à vous de voir si vous êtes réceptif ou pas ! Le film se termine avec le fameux fil rouge, réalisé par Lorenzo Dante Zanoni, qui voit notre ado trop curieux être victime de son voyeurisme, le dark net n'étant pas une zone très recommandé, je vous laisse la surprise ! Amateurs de perversion extrêmes et d'ambiance malsaine, XXX : Dark Web est une expérience à vivre, surtout pour ceux qui ne vont jamais sur la face obscure d'internet. Je suppose qu'on trouve bien pire sur le vrai dark net, néanmoins, Domiziano Cristopharo et ses copains nous en montre un aspect de manière bien frontale, qui ne plaira évidemment pas à tout le monde, c'est le but recherché ! Une curieux objet donc que ce film mais comme il faut être ouvert à tout, une vision est conseillé pour se faire son propre avis. Pour ma part, j'ai trouvé ça intéressant même si je préfère un film avec un scénario, une histoire...

* Disponible en DVD chez TETRO VIDEO 

vendredi 11 septembre 2020

XXX : DEEP WEB

 
XXX : DEEP WEB
(XXX : Deep Web)

Réalisateur : Domiziano Cristopharo, Elisa Carrera Fumagalli, Martyna Madej, 
Emanuele Marchetto, Sam Mason-Bell, Tony Newton, Davide Pesca
Année : 2018
Scénario : Francesco Foletto et divers
Pays : Italie, Angleterre
Genre : Horreur, Film à sketch, Extrême
Interdiction : -16 ans
Avec : Mark Thompson-Ashworth, Elisa Carrera Fumagalli, Martin W. Payne, Jessica Hunt...


L'HISTOIRE : Un homme décide d'aller sur le dark web afin de visionner diverses vidéos extrêmes...

MON AVIS : En tant qu'utilisateur lambda d'internet, nous ne connaissons qu'une infime partie de ce réseau informatique, grâce aux moteurs de recherche. Tel un iceberg, nous ne surfons que sur la partie visible. La partie immergée, nommée Deep Web, recèle tous ce que les moteurs de recherche classique n'affichent pas. Accessible via un navigateur dédié, le Deep Web s'apparente à un univers où tout est possible, comme acheter de la drogue, des armes, louer les services d'un tueur et autres joyeusetés totalement hors-la-loi. Lieu où tous les vices de l'être humain peut s'exprimer, où rien n'est sous contrôle, le Deep Web est un enfer sans tabou, ou la violence et le sexe sont légion et peuvent atteindre des degrés assez insupportables puisque pedo-pornographie et autres violences physiques s'y côtoient sans restriction, à travers des millions de vidéos chocs réservées à un public ultra-averti. XXX : Deep Web se veut une anthologie nous faisant découvrir cet univers de violence et de sexe extrême. Le fil conducteur est simple : un homme se connecte au Deep Web et accède au site Queen of Hearts, qui propose un univers sado-masochiste à première vue. Il va alors visionner plusieurs vidéos, nous entraînant à sa suite et nous faisant assister à ces différents spectacles. Cette anthologie est mise en scène par 7 réalisateurs différents, ce qui inclut qu'on va donc visionner avec le protagoniste principal du fil rouge 7 vidéos de nature diverse. Le souci des anthologies ou des films à sketchs, c'est que bien souvent, la qualité varie d'un segment à l'autre. Ce sera également vrai dans le cas dans XXX : Deep Web où la qualité des vidéos présentées n'est pas la même. La première vidéo, nommée Queens, No Hearts est réalisé par Martyna Madej. On y suit un groupe de jeunes filles qui semble avoir organisé une soirée masquée d'un genre particulier. Elles invitent quelques garçons afin de les humilier et les violenter, avec introduction d'un gode anal, crachats sur le visage et autres soumissions. En gros, elles font subir à ces hommes ce qu'elles subissent dans les films pornos. Un segment assez anecdotique en fait et pas franchement très trash. La seconde vidéo, Exposition, du réalisateur Tony Newton, montre un homme séquestrer une jolie blonde et la menacer avec divers armes (cutter, couteau, marteau), avant de vouloir la dégrader sexuellement et la mutiler en lui coupant un téton. Ce segment fait assez amateur et n'a pas vraiment l'effet recherché tant j'ai trouvé qu'il ne provoquait pas grand chose au final, ni révulsion, ni gène. Arrive la troisième vidéo, réalisé par le très doué Domiziano Cristopharo. Baptisé Cruising, titre hommage au film avec Al Pacino réalisé par William Friedkin, c'est le segment le plus extrême et le plus choc du film : dans un club fétichiste, un homme va se faire fister pour son plus grand plaisir, la main de celui qui pratique cet acte sexuel s'enfonçant jusqu'à ressortir par sa bouche ! Les effets-spéciaux sont de qualité et ne laissent personne de marbre ! On retombe dans le classique avec la vidéo suivante, Eucharist, mise en scène par Elisa Carrera Fumagalli. Une nonne fait quelques jeux sexuels avec une femme attachée sur une croix. Rien de bien fascinant à se mettre sous la dent dans cette vidéo très courte. Un peu plus intéressant sera Test 424 de Sam Mason-Bell dans lequel trois jeunes filles prennent une drogue très dure. On va suivre leur période d'euphorie puis leur descente aux enfers, entre tremblements, vomissements puis mort, le tout avec une voix-off nous présentant ces diverses phases tel un documentaire. Vient ensuite Feed Me More de Davide Pesca, qui s'amuse avec la nourriture, qu'une femme est forcée d'ingurgiter. Mouais. Passons au dernier segment, intitulé Stalker et réalisé par Emanuele Marchetto, et qui est bien trash puisqu'on y voit un homme regardant une vidéo à la télé, ce qui semble l'exciter au plus au point. On comprend rapidement que cet homme est celui qui suit une femme sur la vidéo et qui la kidnappe pour la tuer. Semblant complètement timbré, l'homme, qui revoie donc son acte meurtrier via le petit écran, se met à se couper le pénis à l'aide d'un couteau. On sert les dents et on apprécie les effets-spéciaux bien gores. On termine XXX : Deep Web sur le fil conducteur, réalisé lui aussi par Domiziano Cristopharo, qui nous a réservé une petite surprise pour ce final bien sympathique. Reste que je m'attendais à voir un film vraiment extrême avec XXX : Deep Web, un spectacle ultra-déviant, choquant, qui allait me mettre mal à l'aise voire me faire détourner le regard de l'écran et qu'en fin de compte, cette anthologie se révèle bien inoffensive. On trouve sur l'internet "normal" des vidéos bien plus choquantes ou déviantes que ce qui vient de nous être montrés. Déception donc pour ma part, heureusement que Domiziano Cristopharo est présent pour dynamiser tout ça et apporter la touche de scandale auquel on s'attendait. A noter que la quasi majorité des vidéos ne possèdent pas de dialogues ou que ces derniers sont en anglais quand il y en a, sans sous-titres, un peu comme si on était nous même sur le Deep Web.

* Disponible en DVD chez TETRO VIDEO


mercredi 9 septembre 2020

IL CAVALIERE, LA MORTE E IL DIAVOLO

IL CAVALIERE, LA MORTE E IL DIAVOLO
(Il Cavaliere, La Morte e il Diavolo)

Réalisateur : Beppe Cino
Année : 1983
Scénario : Beppe Cino 
Pays : Italie
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Paolo Bonacelli, Mirella D'Angelo, Piero Vida, Jeanne Mas, Lola Ledda...


L'HISTOIRE : Faisant un footing dans un parc, Monica, accompagnée de sa fille Lola, rencontre un homme mystérieux, Orlok, qui semble vouloir la séduire. Le mari de Monica, Nicholas, fait quant à lui la rencontre de Patty, une jeune punk plutôt jolie. Attiré par cette dernière, il se rend dans son appartement mais ne parvient pas à franchir le cap de l'adultère. Les rêves et les fantasmes du couple vont par la suite se télescoper, et il en sera de même pour les rêves de Lola... 

MON AVIS : Désirant devenir réalisateur, l'Italien Beppe Cino passe derrière la caméra en 1983 avec Il Cavaliere, La Morte e il Diavolo puis avec The House of the Blue Shadows en 1986, film dont vous pouvez retrouver la chronique sur ce blog. Pour son premier film, Beppe Cino choisit d'adapter assez librement le roman du célèbre écrivain allemand Arthur Schnitzler, La Nouvelle Rêvée, qu'un autre on ne peut plus célèbre réalisateur a lui aussi adapté mais en 1999 cette fois : je veux parler de Stanley Kubrick avec Eyes Wide Shut. Avec Il Cavaliere, La Morte e il Diavolo (titre qui provient d'une gravure sur cuivre, datée de 1513 et conçu par le peintre et graveur Albrecht Dürer), Beppe Cino nous entraîne dans un univers onirique dans lequel les rêves et les fantasmes prennent place au sein de cette famille composée de trois personnes : le mari, la femme et la fille. Honnêtement, le scénario est assez confus, ce qui ne facilitera pas notre compréhension du film. Si on a vu Eyes Wide Shut, on retrouvera des éléments similaires qui nous aideront à mieux comprendre là où veut en venir Beppe Cino. La thématique de l'adultère, du désir de séduire ou d'être séduit par un(e) étranger(e), est bien présente, tout comme la jalousie du mari ou la location d'un costume et d'un masque par ce dernier afin d'aller à une soirée privée par exemple. La tentation pour Nicholas, le mari, joué par Paolo Bonacelli, est incarnée par une petite punk sexy, interprétée par une personne qu'on connaît bien en France puisqu'il s'agit de la chanteuse Jeanne Mas ! Je ne sais pas comment elle s'est retrouvée dans ce film italien mais toujours est-il que l'interprète de Toute Première Fois ou de En Rouge et Noir est donc au casting de Il Cavaliere, La Morte e il Diavolo ! Elle n'a pas non plus un grand rôle mais c'est amusant de la voir à l'écran. Pour Monica, l'épouse de Nicholas, on peut penser que la tentation est incarnée par Orlok, un homme curieux, ricanant (le Diable du titre ?) et qui prend les traits de l'acteur Piero Vida. Le film enchaîne une succession de séquences étranges, parfois nonsensiques, comme lorsque le réalisateur filme la petite Lola courir dans des rues sans qu'on sache vraiment pourquoi. Il semblerait, d'après ce que j'ai compris, qu'elle ressente les frustrations et les désirs de son père, et qu'elle cherche à le trouver pour le remettre sur le droit chemin. Ou quelque chose dans le genre. On ne sait pas vraiment si on assiste à des scènes de rêves, ce qui rend le film obscur et insolite. De l'aveu même de Beppe Cino, ceux sont bien les rêves qui constituent la trame narrative de son film car ces derniers sont, pour lui mais aussi pour de grands psychanalystes, le seul endroit où tout est permis, sans aucune contrainte, aucun tabou et, surtout, sans aucun risque. Vous voulez faire l'amour à d'autres femmes, d'autres hommes, vous voulez tuer quelqu'un, vous voulez réaliser tous vos fantasmes, de quel nature qu'ils soient ? Le monde des rêves est là pour vous permettre de le faire, sans risquer la prison ou le divorce ! C'est donc à un curieux voyage que Il Cavaliere, La Morte e il Diavolo nous invite et, pour sûr, il ne sera pas du goût de tout le monde tant il se révèle quand même bien hermétique, avec sa cohorte de personnages excentriques et son scénario dont on ne comprend pas tous les tenants et les aboutissants. Moi-même, je ne sais que penser du film. Son rythme, très lancinant, comme un rêve en somme, son manque d'action, l'absence de sexe ou de sang, son onirisme, voire son surréalisme, tout est tellement déstabilisant qu'il est difficile de définir ce qu'on a ressenti durant sa vision, partagé entre ennui et fascination. Insolite est réellement le terme qui lui convient le mieux. Il faut juste se laisser aller, oublier toute rationalité et se laisser bercer par les images. Un vrai film ovniesque en tout cas.

* Disponible en DVD chez TETRO VIDEO

mardi 8 septembre 2020

SHARKANSAS WOMEN'S PRISON MASSACRE

SHARKANSAS WOMEN'S PRISON MASSACRE
(Sharkansas Women's Prison Massacre)

Réalisateur : Jim Wynorski
Année : 2015
Scénario : Jim Wynorski, William Dever 
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Horreur
Interdiction : /
Avec : Dominique Swain, Traci Lords, Christine Nguyen, Amy Holt, Cindy Lucas...


L'HISTOIRE : Suite à un dynamitage, la croûte souterraine située en Arkansas se fissure et libèrent des requins préhistoriques aux capacités incroyables. Les squales, en plus d’être rapides, peuvent également évoluer hors de l’eau, creusant le sol pour se déplacer et aucun obstacle ne semble pourvoir les arrêter. C’est dans cette zone qu’un groupe de prisonnières est parvenu à  s’évader, prenant en otage leur gardien. Réfugié dans une cabane au milieu des bois, entouré par des marécages, le groupe va devoir s’unir afin d’affronter les redoutables prédateurs à l’appétit féroce…

MON AVIS : 28 ans après Le vampire de l’espace, la mythique Traci Lords retrouve le réalisateur qui lui a fait confiance et lui a permit de tourner dans son premier film non pornographique, à savoir Jim Wynorski. Toujours en activité et enchaînant les petites séries B et Z fauchées comme on enfile des perles, Wynorski nous pond un shark movie rigolo avec Sharkansas Women's Prison Massacre. Si le titre nous fait penser à un mélange improbable entre film de requin et Women in Prison, il n’en est rien. L’action ne se déroule pas dans un univers carcéral mais en forêt marécageuse. Par contre, des bimbos plantureuses, on en trouve bien dans le film, nous voilà rassurés : Dominique SwainChristine Nguyen, Amy Holt, Cindy Lucas ou Tabitha Marie seront là pour émoustiller le spectateur masculin dans leurs tenues sexy et moulantes. Petite déception tout de même, elles garderont toutes leurs fringues. Triste. Pas une paire de seins ou de fesses à se mettre sous la dent. Bénéficiant d’images de synthèse à trois francs six sous et de quelques effets à l’ancienne, Wynorski s’éclate tout seul à éradiquer son casting et, bien conscient que ses bébêtes à grandes dents n’ont pas la classe à Dallas, il évite de trop les montrer et se concentre sur leurs nageoires dorsales, ce qui n’est pas bête en fait. Oui, je sais, je fais des rimes et j’ai la frime. Toujours est-il qu’au beau milieu de ce carnage relativement très sage pour un Jim Wynorski, qu’on a connu bien plus démonstratif, que ce soit au niveau du gore que de l’érotisme, se balade donc Traci Lords. La charmante blondinette, âgée de 47 printemps ici, est toujours charmante et  interprète une inspectrice de police qui, elle, a la classe, même si, avouons-le, elle ne fait pas grand chose dans le film à part discuter avec son collègue et conduire une voiture. La raison de cette retenue de Wynorski ? Sharkansas Women's Prison Massacre est un téléfilm produit par la chaîne Sy-Fy et destiné à être diffusé sur les écrans de télévision, ceci peut expliquer cela. En tout cas, vous l’aurez compris, il ne faut pas prendre ce film au sérieux et se montrer très réceptif au nanar amusant pour l’apprécier. Si ce n’est pas votre cas, passez votre chemin parce que vous allez trouver que c'est une perte de temps. Pas de grandes effusions de sang, pas de sexe, des requins qu'on ne montrent quasiment jamais, des dialogues écrits par un collégien, le résultat n'est pas bien brillant et, tout compte fait, ne se montre pas si amusant que ça. On préférera revoir les anciennes réalisations de Jim Wynorski, comme le très sympa Chopping Mall, Lost EmpireDeathstalker IIGhoulies IV et autre Vampirella, bien plus fun au final que ce téléfilm tout public aux ambitions vues à la baisse. Mieux vaut se mater un épisode de la saga Sharknado...


lundi 7 septembre 2020

I SEE YOU

I SEE YOU
(I See You)

Réalisateur : Adam Randall
Année : 2019
Scénario : Devon Graye
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Helen Hunt, Jon Tenney, Judah Lewis, Owen Teague, Libe Barer...


L'HISTOIRE : Justin Whitter, 10 ans, disparaît alors qu'il faisait du vélo dans un parc. L'inspecteur de police Greg Harper en charge de l'affaire découvre de nombreuses similitudes avec de précédents cas d'enlèvements d'enfants dans la région. Au même moment, son épouse Jackie et leur fils Connor font face à des phénomènes étranges et inhabituels dans leur maison : vaisselle qui disparaît, télévision qui s'allume toute seule. Rien qui ne les inquiète vraiment, et pourtant...

MON AVIS : Pour son troisième long-métrage, le réalisateur Adam Randall frappe fort avec I See You, excellent thriller qui risque d'en surprendre plus d'un de par son scénario intrigant et qui réserve bien des rebondissements aux spectateurs. Difficile d'en dire plus sans dévoiler quelques éléments significatifs, ce qui viendrait ruiner votre visionnage du film. Mais je vais faire attention à ne rien spoiler, promis. I See You se présente en deux parties distinctes, voir même en trois parties si on veut. La première partie débute par une séquence introductive percutante et qui fait son effet. La mise en scène est maîtrisée, avec des plans de caméras ingénieux, on sent qu'Adam Randall n'est pas un manchot à ce niveau et il le prouvera tout au long de son film d'ailleurs. Une fois passée l'introduction, présentation des personnages principaux, avec l'inspecteur Greg Harper (Jon Tenney), sa femme Jackie (Helen Hunt, quasi méconnaissable, le visage rigide, trop d'injection de botox ou autre ?) et son fils Connor (Judah Lewis). Une famille qui semble sujette à de graves dysfonctionnements dus à une aventure extra-conjugale de la part de Jackie. Les tensions avec son fils sont récurrentes, ce dernier ne semblant pas vouloir lui pardonner cette infidélité faite à son père. Un papa inspecteur de police et qui a fort à faire suite à l’enlèvement d'un jeune garçon, selon une méthode qui semble raviver de vieux souvenirs liés à une affaire similaire. Cette première partie nous présente divers événements qui viennent entretenir un certain intérêt chez le spectateur, qui cherche à savoir où veut l'emmener le réalisateur et son scénariste Devon Graye. La seconde partie viendra vous présenter ces événements mais vu sous un autre angle, ce qui remettra en cause vos croyances sur ce que vous avez vu précédemment. Ce type de procédé a déjà été vu dans d'autres films, mais franchement, c'est très efficace dans I See You, notamment vis à vis de qui est cet autre angle. Impossible de développer plus encore une fois au risque de gâcher l'expérience. Le jeu des apparences prend alors son véritable sens, et, comme bien souvent, ces apparences s'avèrent bien trompeuses. Le scénario réussi à se montrer captivant, imprévisible et garde son aura mystérieux durant cette seconde partie, qui nous fait nous questionner : qu'est-ce que vient faire l'enquête policière et la disparition du jeune garçon dans les événements proposés ? C'est vraiment la question que je me posais sans cesse et qui faisait que j'étudiais les séquences en recherche d'indices pouvant me mettre sur la voie. Il faut dire que I See You emprunte plusieurs directions possibles, celle du thriller, mais aussi celle du fantastique, du surnaturel (la scène introductive, les objets qui disparaissent, les bruits dans la maison) et même celle du home invasion (avec un masque bien effrayant) et c'est tellement bien fait qu'on s'y perd et qu'on ne sait plus que croire. Cette impression de véritablement nager en eaux troubles est accentuée par la nature même des protagonistes principaux, certains semblant avoir un grain dans la tête et pouvant se révéler bien plus fous que prévu. Mais encore une fois, sommes-nous sur la bonne piste en pensant cela ? Tout semble possible ! Le troisième acte viendra bien sûr tout expliciter et on applaudira des deux mains Adam Randall et Devon Graye d'avoir si bien su nous mener en bateau mais aussi d'avoir si bien géré la notion de stress et de tension. Certaines séquences sont admirables dans leur construction et provoque un réel mal-être, une réelle montée d'adrénaline, amplifiés par la bande son du film, très expérimentale et déstabilisante mais qui remplit parfaitement son rôle. Avec son histoire bien barrée, I See You s'impose comme une vraie réussite du genre et devrait ravir les spectateurs comme il a ravi ceux du PIFFF 2019 où le film à remporté le Prix Ciné+Frisson

* Disponible en VOD, DVD et BR chez L'ATELIER D'IMAGES / PROGRAM STORE



dimanche 6 septembre 2020

INUNAKI, LE VILLAGE OUBLIÉ

INUNAKI, LE VILLAGE OUBLIÉ
(Howling Village)

Réalisateur : Takashi Shimizu
Année : 2019
Scénario : Daisuke Hosaka, Takashi Shimizu
Pays : Japon
Genre : Drame, Epouvante
Interdiction : /
Avec : Ayaka Miyoshi, Ryôta Bandô, Tsuyoshi Furukawa, Renji Ishibashi...


L'HISTOIRE : Le village d’Inunaki, au Japon, est surnommé le Village Hurlant. Une psychiatre de la région, Kanade Morita, possède un sixième sens, qui la tourmente depuis l’enfance. Un jour, son frère Yuma et sa petite amie décident de jouer à se faire peur, lors d’une expédition nocturne dans le village. Sans le savoir, ils vont réveiller la terrible malédiction qui frappe ce dernier…

MON AVIS : En 1998, Hideo Nakata se faisait le fer de lance d'une nouvelle vague horrifique en provenance du Japon avec le terrifiant Ring et ses suites. La Japan Horror allait ensuite déferler sur les écrans de cinéma et en vidéo, allant jusqu'à la saturation du public qui n'en pouvait plus de voir des films de fantômes aux cheveux noirs devant le visage. Impossible cependant de nier la grande force de la Japan Horror en terme d'épouvante et d'aptitude à faire frissonner le spectateur. Les films issus de cette nouvelle vague privilégie en effet l'ambiance aux effets gores et parviennent très souvent à élever le stress du public à un degré que peu de films américains ou d'autres pays peuvent se targuer d'atteindre. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas replongé dans la Japan Horror et c'est donc avec un réel intérêt que j'ai enclenché le visionnage de Inunaki, Le Village Oublié, réalisé en plus par un spécialiste du genre, à savoir Takashi Shimizu (la saga Ju-on ainsi que leurs remakes US The Grudge 1 & 2, Reincarnation, Marebito, The Shock Labyrinth 3D...). Titré Howling Village (le village hurlant) et rebaptisé Inunaki, Le Village Oublié, le dernier film en date de Takashi Shimizu brasse large et semble représenter une sorte de film-somme puisqu'on y croise un village maudit, des protagonistes ayant une sorte de sixième sens, des spectres évidemment, des secrets de famille, un passé enfoui qui va venir impacter les événements du présent et même un dérivé de lycanthropie avec une malédiction qui peut transformer des personnes en êtres mi-homme, mi-chien ! Le tout bénéficiant d'une mise en scène soignée, d'une bonne ambiance et de quelques séquences de flippe efficaces. On pourra trouver que ce méli-mélo d’influences, ce brassage de thématiques diverses, part un peu dans tous les sens et que les différents arcs narratifs présentés ont tendance à éparpiller l'intrigue principale, à la rendre un peu confuse, et qu'elle aurait pu être plus resserrer. On pense par exemple à ce petit garçon qui voit le fantôme de sa véritable mère à l'hôpital où travaille Kanade Morita, l'héroïne du film interprétée par la ravissante Ayaka Miyoshi, qui est actrice, chanteuse et modèle à la ville, rien que ça ! Certes, ces séquences nous permettent de comprendre que Kanade a elle aussi un don de vision, elles permettent également à Takashi Shimizu de s'amuser à faire frissonner le spectateur, mais elles tirent également le film un peu en longueur en ce qui me concerne, nous détournant de son sujet principal. Nettement plus intéressantes sont les scènes et la partie de l'histoire consacrées à ce curieux village baptisé Inunaki, dont on dit qu'il est le lieu le plus terrifiant du Japon. A ce titre, la séquence introductive est des plus réussies et nous place d'emblée dans l'atmosphère désiré. Qui plus est, le réalisateur s'amuse avec différents formats vidéo, puisque cette introduction nous est présentée en found footage par exemple. Plus loin dans le film, afin de nous éclaircir sur ce qui s'est déroulé dans le village d'Inanuki, Shimizu rend hommage (voulu ou non ?) à Cannibal Holocaust en nous présentant des images issues d'une vieille bobine 8mm précieusement conservée et dernier vestige prouvant l'existence d'Inanuki et de ses habitants. Elles nous renvoient au chef-d'oeuvre de Ruggero Deodato, notamment dans la description des actes barbares menés par les gérants d'une compagnie d'électricité dont le seul but était de se débarrasser des habitants et de raser Inanuki, et ce, à n'importe quel prix, à l'image des sévices infligés par les reporters de Cannibal Holocaust à la population locale afin d'obtenir des séquences chocs. Bref, on sent Takashi Shimizu vraiment investi derrière sa caméra et voulant proposer au public le meilleur film possible, se permettant même de jouer sur la notion de temporalité, en mêlant scène du présent et scène du passé dans une belle cohérence. Le travail sur l'apparence des spectres est abouti, avec cet effet un peu flouté qui propose un rendu inquiétant et malaisant. Un peu moins réussi sera l'être mi-humain, mi-chien mais rien de bien méchant, le niveau reste correct. La photographie est souvent superbe et le jeu des acteurs convaincants. Honnêtement, malgré une intrigue un peu brouillonne due à la multiplication de sous-intrigues et à la profusion de personnages, Inunaki, le Village Oublié s'avère être un bon film d'épouvante à la japonaise, maîtrisé et convaincant. C'est d'ailleurs ce qu'a du se dire le jury du festival de Gerardmer 2020 puisque le film a reçu le Prix du Jury justement ! Avec des œuvres de cette qualité, la Japan Horror a encore de beaux jours devant elle !

* Disponible en DVD et BR chez LONESOME BEAR
Bonus : La Japan Horror : décryptage d’un phénomène, essai sur le cinéma d’horreur japonais d’environ 20 minutes par Jean-François Rauger



mardi 1 septembre 2020

UN HOMME EN ENFER

UN HOMME EN ENFER
(Boogie Boy)

Réalisateur : Craig Hamann
Année : 1998
Scénario : Craig Hamann
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Mark Dacascos, Jaimz Woolvett, Emily Lloyd, Traci Lords, Michael Peña...


L'HISTOIRE : Sorti de prison depuis deux mois, Jesse Page retrouve son ancien compagnon d'infortune, Larry Storey. Ce dernier n'a pas évolué et continue son train-train quotidien, entre deal et prise de drogue. Une vie que Jesse veut oublier, rêvant de devenir le nouveau batteur d'un groupe de rock qu'il a dépanné lors d'un concert dans un club. Par amitié envers Larry, Jesse accepte de le suivre pour mener à terme une vente de drogue mais la situation dégénère avec les clients et pour protéger son ami, Jesse est obligé d'utiliser son pistolet et de tuer. En exil dans un motel, Jesse et Larry tente de se faire discret, sans se douter qu'ils sont traqués par deux truands voulant venger la mort de leurs frères respectifs...

MON AVIS : Popularisé grâce à ses talents en arts-martiaux et abonné aux films d'actions et de castagnes, Mark Dacascos a connu une belle renommée auprès d'un plus large public grâce à ses prestations dans deux films de Christophe Gans, à savoir Crying Freeman en 1995 et Le Pacte des Loups en 2001. Il a également été l'un des divers interprètes d'Eric Draven, personnage emblématique du film The Crow, dans la série-télévisée inspirée de ce film en 1998 et 1999. Petit à petit, la carrière de Mark Dacascos a bifurqué vers le polar et le thriller et il a peut-être trouvé l'un de ses meilleurs rôles dans Un Homme en Enfer réalisé par Craig Hamman en 98. Un rôle où l'acteur prend des risques puisqu'on comprend très clairement que son personnage, tout en appréciant la compagnie des femmes, est aussi homosexuel et qu'il a entretenu une vraie liaison avec son acolyte de prison, Larry Storey. Certaines séquences entre les deux acteurs ne laissent planer aucun doute là-dessus et c'est donc tout à l'honneur de Mark Dacascos d'avoir accepté le rôle de Jesse Page. Le titre Un Homme en Enfer résume bien l'ambiance du film : sombre, nihiliste. Craig Hamann nous présente une poignée de personnages toxicomanes, dealers à leurs heures perdues, sans réel avenir, dont l'addiction à la drogue les empêche de changer de vie. Et changer de vie, c'est justement ce que désire le plus Jesse Page, qui va, malgré lui, se retrouver dans des situations complexes qui ne le feront pas avancer, voire même qui le feront replonger dans cet univers sordide dont il veut s'échapper. Son amitié (amour ?) envers Larry est le frein qui l'empêche de se libérer des soucis et des ennuis et malheureusement, ce dernier les attire, les ennuis. Plongé dans une spirale défaitiste, Jesse Page n'a d'autres choix que de tenter de rester à flot, et il va devoir prendre des décisions drastiques s'il veut s'en sortir réellement. Evidemment, le temps est compté et les quelques instants d'accalmie ne seront guère salutaires puisque Jesse et Larry sont poursuivis par deux méchants truands (nommés Freddy et Jason, le réalisateur connaît ses classiques !) désirant se venger de ceux qui ont tués leurs frères lors d'un deal qui s'est mal déroulé. Si Mark Dacascos tire le film vers le haut de par sa prestation plus que correcte, il est épaulé par d'autres acteurs qui s'en sortent également plutôt bien : Jaimz Woolvett interprète le paumé Larry, Emily Lloyd joue le rôle d'une jeune femme totalement déboussolée que Jesse et Larry vont rencontrer dans un motel, Frederic Forrest assure dans le rôle du patron du motel qui aspire à la tranquillité, la belle Traci Lords fait de même avec son personnage d'actrice de série Z (on aimerait bien que les extraits de films où elle apparaît et tournés exprès pour Un Homme en Enfer existent réellement) et on trouve même la chanteuse Joan Jett dans un rôle sur mesure puisque chanteuse d'un groupe de rock, groupe dans lequel Mark Dacascos va venir jouer un morceau à la batterie pour de vrai lors d'une scène et il envoie du steak à ce niveau ! Sans grand budget, cette petite série B mêlant polar et drame remplit son contrat, privilégie l'atmosphère plutôt que l'action, hormis lors d'un affrontement final bien musclé, et assume jusqu'au bout son côté morose et pessimiste. Mis en scène de façon classique, sans esbroufe, Un Homme en Enfer est une bonne surprise, avec des personnages principaux assez bien écrits, un casting convaincant et un sous-texte gay assez étonnant car totalement inattendu. Typiquement le genre de VHS qu'on louait dans les années 80/90 sans savoir à quoi on allait avoir droit réellement et qui réussissait le pari de divertir et d'être meilleur que ce à quoi on s'attendait.