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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




lundi 27 septembre 2021

THE SHADOW

 

THE SHADOW
(The Shadow)

Réalisateur : Russell Mulcahy
Année : 1994
Scénariste : David Koepp
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Alec Baldwin, John Lone, Penelope Ann Miller, Peter Boyle, Ian McKellen...


L'HISTOIRE : Autrefois criminel violent et sanguinaire semant la terreur au Tibet, Lamont Cranston, désormais repenti, a appris à maîtriser sa part d’ombre pour vaincre le mal et protéger New York des malfaiteurs grâce à ses nombreux pouvoirs. Sous le nom de The Shadow, il se bat toutes les nuits contre le crime pour faire régner l’ordre et la justice sur la ville. Mais le quotidien du héros légendaire est perturbé lorsque son ennemi juré Shiwan Khan, refait surface en menaçant de tout détruire à l’aide d’une bombe atomique. L’affrontement est inévitable...

MON AVIS : En 1989, le succès phénoménal du Batman puis de Batman le Défi en 1992, tous deux de Tim Burton, allait faire débarquer d'autres héros de comics sur les écrans durant les 90's, à l'image du Fantôme du Bengale, Spawn, The Mask, Blade, Rocketeer ou Barb Wire entre autres. En 1994, c'est quasiment l'un des premiers héros de pulps des années 30 qui va être adapté pour le cinéma. Car le personnage de The Shadow est né en 1931, sous l'impulsion de son créateur Walter B. Gibson, qui en a fait la vedette de plus de 300 romans et nouvelles entre 1931 et 1949 ! Ses aventures sont également devenues des feuilletons radiophoniques puis des comics. Sa notoriété et son apparence en font une source d'inspiration pour Bob Kane et son mythique Batman qui n'apparaîtra qu'en 1939 ! Si The Shadow est apparu dans des films tels The Shadow Strikes en 1937 ou The Shadow Returns en 1946 par exemple, il n'est guère connu en France et c'est bel et bien avec le film de 1994 que le public français va réellement le découvrir. Le réalisateur choisi pour remplir cette mission est Russell Mulcahy, célèbre clipper australien à qui l'on doit Razorback et les deux premiers Highlander entre autres. Il engage Alec Baldwin pour interpréter le sombre héros, mais aussi John Lone pour jouer le méchant Shiwan Khan, descendant du grand Genghis Khan, Penelope Ann Miller pour être l'atout charme du film ou bien encore Ian McKellen, Peter Boyle ou l'étrange Tim Curry, qui trouve là un rôle à sa démesure. Un casting de qualité donc pour un film pourvu d'un budget de 40 millions de dollars et dont le scénario est signé David Koepp, qui était fan des adaptations radiophoniques du personnage avec Orson Welles. Autre atout de poids, le musicien Jerry Goldsmith qui est engagé pour composer la bande originale du film et qui s'en sortira très bien, apportant une réelle ampleur aux séquences filmées. Présenté comme étant le gros blockbuster de l'été 1994, The Shadow rate pourtant sa cible car il se retrouve sous les feux de la rampe avec deux autres titres de l'été : The Mask avec Jim Carrey et Le Roi Lion. En France, le film de Mulcahy ne totalisera que 111 262 entrées et peinera à rentabiliser son investissement puisqu'il ne rapportera à travers le monde que 48 millions de dollars. Pas de perte pour le studio de production mais cet accueil plus que tiède de la part du public mondial a stoppé les projets de suites et autres produits dérivés qui avaient été envisagés. Pourtant, The Shadow n'est pas un mauvais film. Si Alec Baldwin manque un peu de charisme, notamment dans ses expressions de visage, les autres acteurs et actrices s'en sortent plus que bien, notamment Penelope Ann Miller qui excelle en vamp des années 30 dans ses superbes robes. Les effets-spéciaux tiennent encore bien la route, la reconstitution du New York 30's est vraiment réussie, les costumes et les décors sont de grande qualité. Le rythme du film est dynamique même si j'ai trouvé que ça manquait un peu de scènes d'action en fait. La scène introductive est très bonne, nous présentant le côté obscur du personnage principal, avant sa rédemption, puis sa nouvelle facette, celle de The Shadow donc. Il est assez amusant de voir que le péril jaune est mis en avant, comme à la grande époque des sérials, où le célèbre Fu Manchu représentait un danger pour les occidentaux par exemple. Ici, c'est un descendant de Genghis Kahn qui va vouloir asservir notre monde, avec l'aide d'une bombe atomique qui plus est ! On a tous les éléments très science-fictionnels qui pullulaient dans les pulps de l'époque et dont certains seront même assez visionnaires. The Shadow fait également la part belle à l'aventure et à l'humour et s'avère un spectacle familial généreux, prompt à satisfaire le public. Mais alors, qu'est-ce qui cloche ? En fait, le petit souci du film est que le Batman de Tim Burton a nettement trop influencé l'équipe artistique. En effet, que ce soit les décors, la photographie, l'éclairage et j'en passe, tout nous renvoie au film de 1989 et on en attend presque que la chauve-souris de Gotham ne débarque pour prêter renfort à The Shadow ! C'est un peu déstabilisant même si ça en remet pas non plus en cause le plaisir ressenti à la vision de cette bande-dessiné live. On aurait aussi aimé que la mise en scène de Mulcahy se démarque un peu plus, soit plus excentrique encore, plus délirante, et que les exploits de son super-héros soient plus explosifs. Mais en l'état, The Shadow s'avère assez sympathique et divertissant et ne méritait clairement pas l'insuccès dont il a écopé à l'époque de sa sortie. 

* Disponible en DVD et BR chez L'ATELIER D'IMAGES
Une édition de qualité, qui propose, outre une image de qualité et deux pistes sonores qui dépotent (dont une en Auro 3D 13.1 pour ceux qui sont équipés !!), pas mal de suppléments dont certains d'époque, comme : 
- De l’ombre à la lumière, entretien avec Océane Zerbini, spécialiste pop culture 
- Analyse de séquence
- Interviews récentes de l’équipe du film avec le réalisateur Russell Mulcahy, Alec Baldwin, Penelope Ann Miller, le chef décorateur Joseph Nemec. III, le directeur de la photographie Stephen H. Burum et le scénariste David Koepp
- Court-métrage de la série de films The Shadow produite par les studios Universal “A Burglar to the Rescue” (1931) réalisé par George Cochrane 
- Making of d’époque
- Derrière la caméra
- Bande-annonce



dimanche 26 septembre 2021

PRISONERS OF THE GHOSTLAND

 

PRISONERS OF THE GHOSTLAND
(Prisoners of the Ghostland)

Réalisateur : Sion Sono
Année : 2021
Scénariste : Aaron Hendry, Reza Sixo Safai
Pays : Etats-Unis, Japon
Genre : Action, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Nicolas Cage, Sofia Boutella, Bill Moseley, Nick Cassavetes...


L'HISTOIRE : Après un braquage de banque qui s'est mal terminé et qui a fait de nombreuses victimes, Hero a été incarcéré. Des années plus tard, il se voit offrir sa liberté par le Gouverneur de Samouraï Town en échange d'une périlleuse mission : se rendre dans le no man's land de Ghostland pour tenter de retrouver sa fille Bernice qui a disparu. Pour s'assurer que la mission soit correctement remplie et que Hero ne fasse aucun mal à sa fille, le Gouverneur a trouvé un ingénieux système : une combinaison de cuir pourvu que capteurs et d'explosifs situés à des endroits stratégiques : cou, bras et... testicules. Ainsi vêtu, Hero à trois jours pour retrouver Bernice dans le Ghostland. S'il réussi, il aura un bonus de deux jours supplémentaires pour la ramener à Samouraï Town...

MON AVIS : L'annonce de la collaboration entre le réalisateur japonais Sono Sion et l'acteur américain Nicolas Cage a enflammé les passions chez les amateurs de cinéma déviants et insolites. Le premier est connu pour son univers qui n'est propre qu'à lui-même, tarabiscoté, extravagant, déjanté, radical, trash, sans tabou, à l'image d’œuvres telles Phallus : The Man, Suicide club, Strange circus, Love exposure, Exte, Cold fish, Guilty of romance, Why Don't You Play in Hell?, Antiporno, Tokyo Vampire Hotel et j'en passe. Le second est un acteur populaire, qui a débuté une première partie de carrière dans des films renommés de célèbres réalisateurs et qui ont connus de grands succès en salles, tels Birdy, Peggy Sue s'est mariée, Sailor et Lula, Les ailes de l'enfer, Volte / face, La cité des anges, Snake Eyes, 8MM, Windtalkers : Les Messagers du vent ou Lord of war entre autres. Et puis, aux débuts de la décennie 2010's, Nicolas Cage a décidé de faire ce qui lui plait, de jouer dans des petites séries B s'il en a envie et on le retrouve alors au génériques d'une tripotée de films tantôt sympathiques, tantôt nanaresques, tantôt mauvais, à l'image de Ghost rider, Kick-ass, Hell driver, Croisades, Le dernier des templiers, USS Indianapolis, Mandy, Froide vengeance, Colour out of space ou Kill chain par exemple ! On avait donc hâte de découvrir ce Prisoners of the Ghostland, déjà parce que son affiche est sublime et donne grave envie et parce que le duo Sono Sion / Nicolas Cage fait bien saliver ! Point de déception à l'arrivée. Prisoners of the Ghostland est bel et bien le film barré, original, coloré et parfois un peu nonsensique qu'on espérait voir. Le scénario est excentrique comme prévu, mêlant divers éléments qui n'ont à priori pas grand chose en commun mais qui permettent de créer un univers totalement décomplexé où tout est possible et qui apporte une bonne bouffée d'air frais aux productions formatées. On a du polar, du fantastique, de l'action, du post-apocalyptique, du western, des arts-martiaux et même des chansons à se mettre sous la dent ! Un cocktail d'éléments qui pourrait paraître indigeste de prime abord mais qui cohabitent plutôt bien en fait, accouchant au final d'un plat hypnotique, bénéficiant de superbes images, de jolies trouvailles visuelles et qui fourmille d'idées, dont certaines auraient mérité d'être encore plus développées. Passé la première séquence du braquage, qui donne l'occasion à Nicolas Cage de surjouer consciemment pour nous rappeler à l'esprit les personnages de ce type qu'il a incarné par le passé, Prisoners of the Ghostland débute la construction de son univers atypique avec l'introduction du Gouverneur, superbement interprété par un Bill Moseley toujours aussi charismatique. Entièrement vêtu de blanc, l'acteur fait son show et se retrouve face à un Nicolas Cage épuisé, retenu en prison depuis le braquage catastrophique qu'il a mené avec son acolyte joué par Nick Cassavetes. La question persistante étant : a-t-il tué cette petite fille aimant les bonbons ? De nombreux flashback disséminés tout au long du film viendront lever le voile sur cette interrogation persistante. Toujours est-il que le Gouverneur va donc proposer à Nicolas Cage un deal : retrouver sa fille Bernice dans le Ghostland, une zone de non-droit dans laquelle personne ne revient, en échange de sa liberté. Là, Sono Sion s'amuse à se la jouer façon New York 1997 en revêtant Cage d'une combinaison assez ridicule, qui a la particularité de posséder des capteurs et des explosifs. De quoi s'assurer la fidélité du personnage et de voir la mission confiée aboutir à un résultat. Sans quoi, c'est boum ! Snake Plissken n'est pas loin comme vous le voyez. On appréciera également le personnage du samouraï joué par Tak Sakaguchi, homme de main du Gouverneur, dont on espère en apprendre plus sur lui. Une fois dans le Ghostland, suite à une séquence hautement jubilatoire avec pour élément un vélo et une voiture (je vous laisse découvrir), le film fait également des clins d'oeil à un certain Mad Max 3 - au delà du dôme du tonnerre, de par son décor post-apocalyptique ou la présence d'enfants. Un décor qui prend forme, et qui possède de nombreuses touches métaphoriques, comme ces hommes qui luttent pour que l'aiguille d'une grande horloge n'avance pas, comme s'ils voulaient arrêter le temps. La présence de fantômes apparaissant de temps à autre se révèle également métaphorique, comme les visions de cette petite fille aux bonbons vue dans la scène introductive et que le personnage principal voit également dans ce no man's land. La thématique de la rédemption pour le protagoniste principal joué par Nicolas Cage saute évidemment aux yeux et c'est ses actions qui vont lui permettre de se racheter. Dis comme ça, on à l'impression d'avoir un scénario sérieux mais rassurez-vous, c'est à la sauce Sono Sion bien sûr ! Le réalisateur détourne sans complexe les codes des genres qu'il illustre à l'écran, parsème son film de fulgurances visuelles quand d'autres font plus cheap ou carton-pâte, s'autorise à ridiculiser son acteur principal pour mieux le remettre au premier plan ensuite, verse parfois dans un aspect nanaresque total mais assumé et propose un spectacle déviant qui ne plaira pas à tout le monde tant son film s'éloigne de la structure traditionnelle des œuvres classiques et brasse les genres sans contrainte. Prisoners of the Ghostland va évidemment diviser le public, certains criant au nanar, peut-être même au navet, quand d'autres vont crier au film culte immédiat. Voir un film de Sono Sion reste toujours une expérience à part en tout cas. C'est la certitude d'assister à quelque chose qui déboussole, qui intrigue, qui interroge, qui peut procurer jouissance ou frustration. Pour ma part, j'ai vraiment apprécié cet univers métaphorique, onirique, visuel, sensitif, où se côtoient des gangsters, des samouraïs, des humains-poupées (belle idée visuelle !), des fantômes, des gens épris de liberté, des bad guys, des good guys et j'en passe. C'est évidemment très cliché de dire d'un film de Sono Sion qu'il est un O.F.N.I. (Objet Filmique Non Identifié) mais dans le cas de Prisoners of the Ghostland, c'est pourtant bel et bien le cas. A vous de choisir votre camp !


lundi 13 septembre 2021

LOUPS-GAROUS


LOUPS-GAROUS
(Werewolves Within)

Réalisateur : Josh Ruben
Année : 2021
Scénariste : Mishna Wolff
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Fantastique
Interdiction : /
Avec Sam Richardson, Milana Vayntrub, George Basil, Sarah Burns, Wayne Duvall...


L'HISTOIRE : Finn Wheeler se rend dans la petite ville de Beaverfiled, afin de devenir le nouveau ranger. Il doit également étudier le projet d'implantation d'un gazoduc qui risque de dénaturer le paysage. A son arrivée, il fait connaissance avec Cecily Moore, la jolie postière du village, ainsi qu'avec les autres habitants. Une tempête de neige oblige tout ce petit monde à cohabiter dans l'hôtel de Jeanine Sherman. Une cohabitation compliquée, surtout qu'à l'extérieur, une bête sauvage se met à décimer un à un le petit groupe. Et si cette bête était un loup-garou ? La paranoïa s'installe et tout le monde devient suspect...

MON AVIS : Tout le monde connaît le fameux jeu de société Les Loups-Garous de Thiercelieux. En 2016, le studio de jeux-vidéos Ubisoft décide d'en faire une adaptation vidéoludique en réalité virtuelle sur la Playstation 4, ce sera Werewolves Within ! Et en 2021, c'est ce jeu vidéo qu'un studio décide d'adapter au cinéma, sous la direction de Josh Ruben et basé sur un scénario de Mishna Wolff ! Ça ne s'invente pas pour cette dernière ! Le public français "non gamer" ne connaissant certainement pas Werewolves Within, le film sort avec un titre français plus compréhensible, à savoir Loups-Garous donc, et pourvu d'une affiche qui annonce clairement la couleur : nous sommes en présence d'une comédie fantastique dans laquelle il va falloir deviner qui peut être le loup-garou ! Ce type d'enquête avait déjà eu un précédent, puisqu'en 1974, Paul Annett avait réalisé Le Mystère de la Bête Humaine, avec Peter Cushing, film dans lequel un loup-garou décimait un petit groupe et qui avait la particularité de laisser 1 minute au spectateur vers la fin pour déterminer qui était ce fameux loup-garou, la minute apparaissant sous forme de chronomètre à l'écran ! Un gimmick des plus amusants et qui aurait très bien pu être réutilisé dans le film de Josh Ruben. Sur le papier, adapter ce jeu vidéo pouvait sembler un peu casse-gueule mais au final, c'est un très bonne surprise qui attend le spectateur venu se divertir. Personnellement, je n'attendais pas grand chose de ce film qui m’intriguait tout de même de par son concept et j'ai été assez surpris au final de sa bonne tenue et de sa capacité à amuser sans tomber dans la grosse farce loufoque débile. Le gros point fort de Loups-Garous réside dans sa galerie de personnages, tous excentriques et haut en couleur, que ce soit le couple homo, le couple de rednecks, le prometteur guindé qui veut implanter son gazoduc dans le village, la gérante de l'hôtel dont le mari a disparu, l'ermite qui vit reclus et qui porte des peaux de bête en guise de vêtements ou la charmante postière (Milana Vayntrub) entre autres. Des personnages un brin farfelu comme pouvait l'être les protagonistes vivants à Twin Peaks, l'aspect dérangeant en moins et amusant en plus, et qui vont être éliminés un à un, par ce qu'on suppose être un loup-garou. Mais est-ce bien le cas ? Y-a-t'il vraiment un lycanthrope au sein du groupe ou est-ce une mascarade faite pour mieux tromper l'ennemi ?  C'est ce que devra dénouer le nouveau ranger, Finn Wheeler, excellemment interprété par un Sam Richardson irrésistible en froussard qui veut bien faire et qui est sous le charme de la postière. Ce duo prend le pas sur le reste du casting et se livre à de divertissantes facéties. Car Loups-Garous misent avant tout sur les interactions entre ses différents héros, tous futurs victimes ou loup-garou potentiels ! Le film enchaîne les situations et les retournements de situations, jouant donc avec le comique de situation évidemment, et il le fait de manière fort agréable et habile, devenant plus sérieux quand "la bête" se manifeste et attaque des proies. Dans la veine de Cluedo, des enquêtes d'Hercule Poirot ou du plus récent A Couteaux Tirés, le film de Josh Ruben marque des points et se révèle être une très bonne surprise. Le final versera plus dans l'attendu, avec la révélation de l'identité de "la bête" et quelques effets-spéciaux sympas en guise de cerise sur le gâteau. Si vous voulez passer un bon moment de détente en famille, n'hésitez donc pas, Loups-Garous est parfait pour ça ! Vraiment chouette cette comédie fantastique tout public ! Comme quoi, même un concept dont on pense qu'il ne s'y prêtait pas vraiment peut devenir un bon film sous l'impulsion d'un bon réalisateur, d'un bon scénario et d'une galerie d'acteurs/actrices attachants...

* Disponible en DVD et BR chez METROPOLITAN VIDEO



dimanche 12 septembre 2021

LE SURVIVANT D'UN MONDE PARALLÈLE

LE SURVIVANT D'UN MONDE PARALLÈLE
(The Survivor)

Réalisateur : David Hemmings
Année : 1981
Scénariste : David Ambrose
Pays : Australie, Angleterre
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Robert Powell, Jenny Agutter, Joseph Cotten, Peter Summer, Ralph Cotterill...


L'HISTOIRE : Lors d'un crash d'avion causant dans les 300 victimes, seul le capitaine Keller, pilote principal du 747, s'en sort indemne, à son grand étonnement. Victime d'une amnésie suite à l'accident, il ne se souvient pas de ce qu'il sait passé après le décollage. Une enquête est en cours pour déterminer les causes du crash. Peu de temps après, d'étranges événements se déroulent dans la petite ville endeuillée. Le capitaine Keller est alors contacté par Hobbs, une jeune femme qui semble avoir des dons de médium et qui a des choses importantes à lui dire...

MON AVIS : Le cinéma fantastique australien recèle d’œuvres intéressantes et atypiques. Les années 70 ont vu des films tels Pique-nique à Hanging Rock, La Dernière Vague, Les Voitures qui ont mangé Paris, Soif de Sang et bien sûr Mad Max ouvrir le bal quand les années 80 nous ont proposé des longs-métrages tels Patrick, Les Traqués de l'An 2000Razorback, Mad Max 2 le Défi ou bien encore Harlequin entre autres. Malgré un succès relatif dans son pays d'origine, Harlequin a connût une belle promotion dans les autres pays du globe, récoltant par exemple le Prix du jury, le Prix de la Critique et le Prix du Meilleur Acteur au 10ème Festival du film Fantastique de Paris ! De quoi décider les producteurs de poursuivre dans cette veine insolite et de réutiliser l'acteur Robert Powell. Prenant comme base de travail le roman The Survivor de James Herbert, le projet d'adaptation de ce dernier est donc lancé, avec, pour réalisateur, David Hemmings, le célèbre protagoniste principal des films Blow-Up d'Antonioni ou du classique de Dario ArgentoLes Frissons de l'Angoisse. Hemmings a d'ailleurs déjà dirigé Robert Powell en 1972 quand il a tourné son premier film en tant que réalisateur avec Running Scared. Il retrouve donc cet acteur et lui donne à nouveau le rôle principal, celui du capitaine et pilote du Boeing 747 qui va malheureusement se crasher pour une raison inconnue et dont il sera le seul survivant, à sa grande surprise et à celle des habitants et des enquêteurs. Tout comme Harlequin, Le Survivant d'un Monde Parallèle joue dans la catégorie du film insolite, du fantastique atmosphérique, qui mise avant tout sur une ambiance d'étrangeté plutôt que sur une action débridée ou des effets sanguinolents. Avec son postulat mystérieux, ses questions qui restent en suspens jusqu'à la révélation finale (comment et pourquoi le pilote a-t-il survécu ? Quel est l'origine du crash ?), des apparitions qu'on pourraient appeler de fantomatiques, comme cette petite fille dont on a clairement vu qu'elle faisait partie des passagers et qui, pourtant, apparaît à certains habitants et provoque leur mort, son enquête qui piétine et la présence de cette médium, interprétée par Jenny Agutter, qui semble avoir des révélations à faire au héros, David Hemmings propose ici un travail de qualité et une mise en scène posée mais assez efficace qui distille incertitudes, non-dits et énigmes de manière intrigante. Autant d'éléments qui donnent envie d'en savoir plus, de comprendre le pourquoi du comment. Robert Powell se donne pleinement dans son rôle et on participe avec lui à déterminer les origines du crash, tout en essayant de deviner le twist possible qui va venir tout éclaircir à la fin. La scène du crash, le soin apporté à la reconstitution du site où l'avion s'est écrasé, avec ces corps calcinés, ses parties d'avion éventrées et disséminées un peu partout, participent pleinement à donner un aspect réaliste au film, ce qui contraste parfaitement bien avec l'ambiance plus fantastique qui domine. La scène du cimetière est très belle, tout comme celle du hangar entre autres. La photographie est soignée, on sent que malgré un budget correct mais pas non plus excessif, David Hemmings et son équipe ont tout fait pour offrir au public le meilleur film possible. On remarque aussi la présence du célèbre acteur Joseph Cotten, dans le rôle d'un prêtre, prestation somme toute assez banale et anecdotique pour ce qui sera d'ailleurs la dernière apparition de l'acteur sur un écran. Parmi les autres points forts du film, on citera la partition de Brian May, parfaite pour illustrer les images qu'elle accompagne. Si vous avez déjà vu le film, vous avez peut-être noté que l'histoire est parfois un petit peu bancale. Il faut savoir que Le Survivant d'un Monde Parallèle s'est vu amputé d'une bonne dizaine de minutes, ce qui a évidemment pour effet de rendre le récit moins cohérent. Bonne nouvelle, la présente édition propose le montage amputé mais également la version intégrale du film, ce qui permet de reboucher certains trous narratifs et de donner une meilleure cohérence à l'ensemble. C'est bien évidemment cette version intégrale qu'on privilégiera désormais quand on voudra voir ou revoir ce film bien sympathique, qui possède un petit charme vintage agréable et dont le final a du apparaître comme étant bien surprenant à l'époque de sa sortie. Bien sûr, en 2021, si vous avez vu tous vos classiques, le pot-aux-roses sera assez facilement décelable mais cela n'enlève rien à la qualité de ce Survivant d'un Monde Parallèle, qui mérite d'être réévaluer à la hausse. Tombé dans l'oubli, le film de David Hemmings (son meilleur ?) va pouvoir bénéficier d'une nouvel mise en lumière et satisfaire les amateurs de récit étrange et de film d'ambiance insloite.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS <-
Toujours présenté dans un beau digipack trois volets sous fourreau, ce nouveau titre de la superbe collection de chez Rimini Editions est proposé avec ses deux montages (cut et intégrale) sur un BR et sur 2 DVD. En bonus, des archives du tournage et un interview du producteur du film et du directeur de la photographie. Le traditionnel livret de Marc Toullec est également au rendez-vous. Encore une belle édition de la part de ce sympathique éditeur.



jeudi 9 septembre 2021

DEMONIC

 

DEMONIC
(Demonic)

Réalisateur : Neill Blomkamp
Année : 2021
Scénariste : Neill Blomkamp
Pays : Canada
Genre : Fantastique, Horreur
Interdiction : /
Avec : Carly Pope, Chris William Martin, Michael J Rogers, Nathalie Boltt, Terry Chen...


L'HISTOIRE : Grâce à un procédé révolutionnaire, une jeune femme pénètre dans l’esprit de sa mère, condamnée pour meurtres et désormais plongée dans le coma. Mais l’exploration de son inconscient tourne à l’affrontement, libérant un démon tapis dans l’ombre...

MON AVIS : Révélé en 2009 avec le très bon film de science-fiction District 9, Neill Blomkamp a ensuite poursuivi dans ce genre qu'il maîtrise plutôt bien, avec Elysium en 2013 puis Chappie en 2015. Ensuite, un passage à vide, le réalisateur revenant au court-métrage jusqu'en 2019. Durant la pandémie de Covid-19, il décide de refaire un long-métrage, qu'il tourne de manière très discrète et avec un budget nettement moins important que sur ses films précédents. Il décide aussi de s'éloigner de l'univers science-fictionnel pour appréhender celui de l'horreur et du fantastique. Le résultat sera donc Demonic, qui débarque en 2021 et qui s'est pris une volée de bois vert de la part des journalistes, avec des avis assez négatifs dans l'ensemble. Alors, ce nouveau film de Neill Blomkamp mérite-t-il cet acharnement ? Pas vraiment même s'il faut bien reconnaître qu'il n'offre pas grand chose de neuf au genre dont il fait partie, à savoir le film de possession démoniaque. Ici, nous sommes en présence de Carly, brillamment interprétée par l'actrice Carly Pope qui tient le film sur ses épaules. La jeune femme vit seule et n'a plus aucun contact avec sa mère depuis que cette dernière a mis le feu à une maison de retraite, faisant 21 victimes, tout en empoissonnant 5 membres de la paroisse locale. Les raisons de ces actes inconsidérés restent un mystère. Lorsqu'un ancien ami de l'époque recontacte Carly pour lui dire que sa mère est dans le coma et a été placé dans une clinique moderne qui travaille sur un projet assez atypique, la jeune femme se résout à aller lui rendre une ultime visite. C'est là que Neill Blomkamp apporte une touche d'originalité à son film, du moins en apparence. En effet, cette curieuse clinique a mis au point un système de casque permettant d'envoyer l'avatar d'une personne dans le subconscient d'une autre personne et ce, afin de rentrer en contact avec cette dernière si elle est plongée dans le coma par exemple. OK. Cette idée, ce principe vous rappelle le film The Cell de Tarsem Singh, avec Jennifer Lopez. Bingo. L'originalité s'estompe donc d'un coup, sans toutefois que son intérêt s'amenuise. Voyons comment Blomkamp va utiliser ce procédé. La vraie originalité se situe dans la représentation des images issues de l'esprit de la personne dans laquelle on va venir fouiller. Utilisant la technologie de la capture volumétrique, le réalisateur offre trois séquences qui nous projettent dans un monde virtuel informatique, un peu comme si on regardait un gamer jouer au PS VR. L'effet est sympa et contraste avec les images normales du reste du film. La rencontre virtuelle entre Carly et sa mère va mettre en évidence que cette dernière n'est pas folle, ni une effroyable tueuse en série mais que son esprit, son corps a été infecté par un démon ! Un cas de possession donc, avec un démon au look assez réussi, puisqu'il prend la forme d'un terrifiant corbeau noir ! Blomkamp joue avec les clichés du genre et ne s'interdit donc pas la traditionnelle scène avec une contorsionniste qui marche à l'envers, à la manière de la désormais célèbre scène ajoutée de L'Exorciste, la Spiderwalk, et qui a depuis été maintes fois reprise dans les films de possession récents. L'autre originalité du film est dans la présentation des personnages des exorcistes justement, qui interviennent vers la fin. Dommage que le réalisateur ne les mettent pas plus en avant, faute de budget certainement. Les voir en action contre le démon dans le monde virtuel aurait été un grand moment je pense. Mais le film, comme déjà dit, a été tourné durant la pandémie, avec donc peu d'acteurs et un budget limité. Il ne faut pas s'attendre à du spectaculaire mais plus à un film intimiste, qui propose quelques séquences de doux frissons, sans toutefois provoquer une peur ou un stress bien réel chez le spectateur. Exit également l'aspect sanguinolent, très peu présent au sein du film. Blomkamp préfère s'attarder à placer son héroïne dans des situations compliquées, émotionnellement parlant, la relation très tendue avec sa mère n'étant pas des moindres. Si le final, avec casque à vision nocturne, nous rappelle le final du Silence des Agneaux, la scène avec l'expulsion du démon d'un corps qu'il possédait est franchement sympa. Il faut donc prendre Demonic pour ce qu'il est : un petit film tourné dans des conditions particulières, qui a du s'adapter aux contraintes et dans lequel Blomkamp insère une technologie S-F qui permet de monter le niveau d'ambition d'un cran. La réalisation est bonne, tout comme la photographie. Les critiques virulentes sont un peu exagérées même s'il faut bien reconnaître que Demonic ne restera pas dans les annales et aura du mal à se démarquer réellement de la masse déjà bien balisée des films de possession. Reste qu'on est content de revoir Neill Blomkamp derrière une caméra et on espère que son futur film sera un peu moins formaté et plus percutant.

* Disponible en DVD et BR chez METROPOLITAN VIDEO



  

mercredi 8 septembre 2021

PEUR SUR LA VILLE

PEUR SUR LA VILLE
(Peur sur la Ville)

Réalisateur : Henri Verneuil
Année : 1975
Scénariste : Henri Verneuil
Pays : France, Italie
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Jean-Paul Belmondo, Charles Denner, Adalberto Maria Merli, Rosy Varte...


L'HISTOIRE : Le commissaire Letellier et son adjoint Moissac, affectés à la brigade criminelle, sont envoyés sur le lieu d'un drame. Une femme semble s'être défenestrée après avoir reçu des menaces au téléphone. Letellier ne s'intéresse pas vraiment à cette affaire car son ancien ennemi, le braqueur Marcucci, est de retour en ville. Les choses changent quand un certain Minos le contacte pour dire qu'il est l'auteur du meurtre et qu'il va poursuivre sa quête punitive envers les femmes libertines. Menant son enquête, Letellier découvre que de nombreuses femmes sont victimes de menaces téléphoniques qui pourraient être l'oeuvre de Minos. Un petit jeu du chat et de la souris s'instaure entre les deux hommes...

MON AVIS : Coproduction frano-italienne, Peur sur la ville, réalisé par Henri Verneuil, est sortit dans les salles le 9 avril 1975, soit le jour des 42 ans de Jean-Paul Belmondo. Un beau cadeau d'anniversaire tant ce film policier est une belle réussite. La séquence introductive rend hommage au genre purement italien du giallo et se révèle vraiment bien dans l'esprit de ce genre codifié à l'extrême. La suite est plus dans l'esprit des films policiers français mais reste des plus efficaces,avec un Bebel parfait dans le rôle de ce commissaire aux méthodes un peu expéditives, méthodes qui lui ont valu des remontrances lors d'une course-poursuite contre le braqueur Marcucci quelques années plus tôt et dans laquelle un piéton a reçu une balle perdue. Lorsqu'il apprend le retour de sa Némésis en ville, le commissaire Letellier ne s'intéresse plus qu'à ça et met de côté son enquête sur le décès d'une femme défenestrée. Pourtant, son nouvel ennemi est bien plus inquiétant que Marcucci, qui reste un voyou ordinaire. Tout le contraire du fameux Minos, devenu une figure culte du cinéma policier français. Blond comme les blés et possédant un œil de verre, ce qui lui confère un faciès malaisant, Minos est un pur détraqué, qui s'est mis en quête de punir les femmes un peu trop olé-olé. Après les avoir menacé au téléphone, il s'en prend physiquement à elles et nargue la police de ses méfaits. La traque et la relation subtile qui va s'établir petit à petit entre Minos et le commissaire Letellier font tout le sel du film, qui permet en plus à Belmondo de se livrer à quelques séquences de haute voltige, à un véritable festival de cascades en tout genre. Entre les courses-poursuites en voitures, chorégraphiées par Remy Julienne bien sûr, la course-poursuite périlleuse sur les toits des Galeries-Lafayette Hausseman dans le 9ème arrondissement (superbe séquence très stressante), la scène sur le toit du métro ou la séquence de l’hélitreuillage à la fin entre autres, avec la participation des membres du GIGN, cellule créée en 1973, on en a pour notre argent niveau action. La mise en scène d'Henri Verneuil est carrée, sans fioriture. On a tout de même parfois l'impression de voir deux films distincts au début, avec la traque de Marcucci qui vient parasiter celle de Minos, qui reste un peu en retrait avant de réellement devenir le sujet central. Ce qui est plaisant dans Peur sur la Ville, c'est que le spectateur a des coups d'avance sur le commissaire Letellier en ce qui concerne Minos et certaines scènes (l'hôpital, l'entrevue au commissariat en présence du tueur incognito) sont donc assez jubilatoires, on a envie de crier à travers son écran à Belmondo "Mais c'est lui, il est devant toi, arrête-le !". Impossible de ne pas mentionner la partition musicale d'Ennio Morricone bien sûr, personnage à part entière du film. Énorme succès populaire, Peur sur la Ville reste un classique, pas dénué de quelques défauts, mais le spectacle et le divertissement sont au rendez-vous.

 

lundi 6 septembre 2021

LE MAGNIFIQUE

 

LE MAGNIFIQUE
(Le Magnifique)

Réalisateur : Philippe de Broca
Année : 1973
Scénariste : Philippe de Broca, Vittorio Caprioli, Jean-Paul Rappeneau, Francis Veber
Pays : France, Italie, Mexique
Genre : Comédie, Action
Interdiction : /
Avec : Jean-Paul Belmondo, Jacqueline Bisset, Vittorio Caprioli, Jean Lefebvre...


L'HISTOIRE : Romancier populaire à succès ayant déjà écrit 42 aventures de son héros Bob Sinclar, François Merlin planche sur son nouveau roman, qu'il rédige au sein de son appartement miteux. Pour façonner ses personnages, il utilise ceux qu'ils croisent dans sa vie de tous les jours, comme sa charmante voisine Christine, qui devient Tatiana dans son nouveau roman, ou son vil éditeur, qu'il transforme en Karpof, le génie du crime que doit combattre Bob Sinclar. Les tracas du quotidien ou l'affection qu'il porte à Christine en secret chamboule parfois sa façon d'écrire...

MON AVIS : 6 septembre 2021. Décès de Jean-Paul Belmondo, grand acteur populaire français, connu pour sa gentillesse et les prises de risques qu'il prenait lors des tournages de ses films, puisqu'il réalisait lui-même ses cascades. Pour lui rendre un petit hommage bien mérité, lui qui a enchanté de nombreuses séances télévisées quand j'étais adolescent, je viens de me revoir l'un de ses films-phares, à savoir Le Magnifique. Réalisé en 1973 par Philippe de Broca, Le Magnifique est un film qui donne le sourire, la banane. C'est une comédie jubilatoire, qui nous propose deux univers : celui, un peu triste et morne, du romancier François Merlin, qui vit dans un appartement qui tombe en ruine, qui n'arrive pas à payer ses factures, qui n'a aucun soutien de son éditeur, le vil Charron, et dont la seule note de positivisme tient en la rédaction de ses romans et la présence d'une charmante voisine, Christine, dont il est secrètement amoureux ; l'autre, c'est la visualisation des pages de son nouveau roman. Et là, place à l'aventure, à l'action, à l'espionnage, aux décors paradisiaques,  aux bagarres et à l'humour, grâce au héros Bob Sinclar, une parodie de James Bond, un athlète au sourire craquant, au corps musclé comme un éphèbe, au charme inimitable. Belmondo interprète bien sûr les deux personnages et quand Bob Sinclar est à l'écran, c'est un pur plaisir que de le regarder mener à bien ses missions, protéger la belle Tatiana et lutter contre le méchant Karpof, dans des aventures le menant au Mexique, principalement dans la ville d'Acapulco. Sourire ultra-brite qui fait fondre le cœur des dames, torse et abdos en acier, teint bronzé, Bob Sinclar a tout pour lui et ses aventures passionnent des milliers de lecteurs. La grande originalité du film, c'est que tous les personnages qui prennent vie du roman sont issus de la vie de François Merlin. Christine, Charron, le plombier, l'électricien et j'en passe, vont servir l'imagination du romancier. Ce dernier, au gré de son humeur, de ses frustrations, de ses envies, de ses fantasmes, adapte son récit, fait subir les pires sévices à ceux qui lui ont causé du tord et on se prend à rire devant les facéties qu'il leur fait subir. Le romancier est maître de la destinée de ses personnages et même son héros peut en faire les frais. Il suffit que François Merlin soit contrarié pour que Bob Sinclar devienne ridicule, n'arrive plus à sauter dans sa voiture, rate ses cibles ou se prennent les pieds dans le tapis. La majorité des scènes mettant en vedette Bob Sinclar sont impayables, que ce soit ses vêtements, ses répliques, sa façon de marcher, de charmer ou de se tirer d'affaire. Jacqueline Bisset, dans le double-rôle de Christine / Tatiana est parfaite également, tout comme l'acteur Vittorio Caprioli, qui joue Charron et Karpof. Les rebondissements, les retournements de situation, le comique de situation également, tout file à 100 à l'heure dans un grand mélange de kitsch assumé et de référence aux films d'espionnage classique. Le film s'autorise tous les excès, comme ce déferlement de gore bon enfant où le sang couleur peinture rouge recouvre les ennemis ou coule sur un escalier tel un torrent. Le pauvre Jean Lefebvre en fera les frais. Les transitions entre François Merlin et Bob Sinclar sont superbement agencées, le rythme est énergique, on en voit clairement pas le temps passer. Belmondo est vraiment magnifique dans ce double-rôle qui lui va comme un gant et il éclipse tous les autres membres du casting  aussi talentueux soient-ils. Une comédie vraiment admirable, fort drôle et rondement menée par une équipe en état de grâce. 


HURLEMENTS

 

HURLEMENTS
(The Howling)

Réalisateur : Joe Dante
Année : 1981
Scénariste : John Sayles, Terence H. Winkless
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Loups-Garous
Interdiction : -16 ans
Avec : Patrick Macnee, Dee Wallace, Dennis Dugan, Belinda Balaski, John Carradine...


L'HISTOIRE : La journaliste Karen White est l'interlocutrice privilégié d'un tueur en série prénommé Eddie. Ce dernier lui donne rendez-vous dans un sex-shop et est abattu par la police. Profondément marquée par cet événement, Karen et son mari Bill se rendent, sur le conseil du docteur George Waggner, à la Colonie, un lieu de repos situé dans les bois, où les patients peuvent se questionner sur la part animal qu'il possède en eux. Le comportement de Bill vis à vis d'une patiente, Marsha, inquiète Karen, qui demande à son amie journaliste Terry de la rejoindre. Cette dernière découvre qu'un dessin de paysage trouvé chez le tueur Eddie correspond à un endroit près duquel est situé la Colonie. Poursuivant ses investigations, elle tombe sur Eddie, qui n'est pas mort et se révèle être un loup-garou...

MON AVIS : Après de nombreux films de loups-garous dans lesquels la technique de la superposition de plans et de fondus enchaînés permettaient de transformer un humain en loup-garou, avec ajout de poils, de dents, de griffes entre autres, une évolution radicale survient en 1981, avec deux films qui deviendront des classiques du genre et qui vont redéfinir les films de loups-garous. On a tout d'abord Le Loup-Garou de Londres de John Landis et son incroyable transformation due à Rick Baker, puis Hurlements de Joe Dante, avec des effets-spéciaux qu'on doit à Rob Bottin. Cette fois, pas de superposition d'images ou de fondus mais des effets en animatronique et stop-motion au réalisme époustouflant à l'époque : dents, oreilles et griffes qui poussent pour de vrai, peau qui gonfle et se déforme, poils qui poussent devant nos yeux, mâchoire qui avance pour devenir celle d'un loup et créature intégrale de toute beauté prennent vie à l'écran comme jamais auparavant. Une évolution doublée d'une révolution en la matière. Au cours des années qui suivirent, chaque film s'accapare une horde de fans, certains préférant l'aspect comédie fantastique du film de Landis quant d'autres préfèrent l'aspect plus horrifique du film de Dante. Amis lectrices et lecteurs, choisissez votre camp, quand bien même est-il réellement utile de choisir, l'appréciation des deux films étant évidemment possible ! J'avoue que pour ma part, ma préférence s'est toujours tournée vers Hurlements. Revu ce matin pour rédiger ce texte, mon enthousiasme est un peu moindre. Je ne me rappelai plus que l'action et l'épouvante mettaient autant de temps à montrer le bout du museau. Passé une introduction assez soutenue, avec la rencontre de Karen (excellente Dee Wallace) et du tueur Eddie Quist (Roberto Piccardo) au sein d'un sex-shop, rencontre qui nous aiguille sur la véritable origine dudit tueur, qu'on devine également grâce aux discours et théories du docteur George Waggner (Patrick Macnee), il faudra ensuite attendre la quarantième minutes pour qu'enfin, une première scène de transformation apparaisse à l'écran. Entre les deux, on assiste à l'arrivée de Karen et de son mari (Christopher Stone) à la Colonie, on s'amuse de voir le vieillissant John Carradine pavaner devant la caméra, on apprécie le charme de la brune Elisabeth Brooks qui fait du rentre-dedans au mari de Karen, tout en suivant les investigations de deux journalistes amis de Karen à Los Angeles, qui fouille dans l'appartement joliment décoré du défunt tueur Eddie. Enfin défunt, pas sûr puisque son corps a disparu de la morgue. Quarante minutes donc qui manquent un peu de dynamismes, qui n'ennuient pas vraiment mais qu'on aurait aimé plus soutenues, et qui n'excluent pas un léger humour (la visite de la bibliothèque tenue par Dick Miller et dans laquelle on peut voir la grand-mère empaillée du Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper, mais aussi un certain Forrest J. Ackerman, tenant deux exemplaires de son prestigieux fanzine Famous Monsters of Filmland). Marrant. D'autres petites touches d'humour sont présentes dans le film, principalement le nom des protagonistes, tel le docteur George Waggner, Charles BartonErle Kenton, Lew Landers, Jerry Warren, Fred Francis ou Sam Newfield, ce qui correspond à des réalisateurs ayant tournés un film de loup-garou dans leur carrière ! Sacré Joe Dante ! La première transformation reste assez classique et s'établie dans une séquence d'un érotisme torride, puisqu'on va assister à l'accouplement de Bill avec la fougueuse Marsha, qui est bien évidemment une louve-garou et qui a attaquée Bill la nuit précédente pour lui transmettre le don de lycanthropie. Ou la malédiction, à chacun de voir. Les quarante minutes suivantes donnent enfin toute la dimension attendue par le spectateur à Hurlements. L'action se fait plus énergique, la tension également, comme lors de la confrontation entre Terry et un sublime loup-garou ou la transformation d'Eddie en bête sanguinaire, avec des effets spectaculaires. Pour l'époque encore une fois, car certains pourront toutefois apparaître comme un peu plus faible (l'ultime transformation qui fait très peluche je trouve). La vérité sur la Colonie explose à l'écran et même si on s'en doutait un peu, ça fait son petit effet. Toujours considéré comme l'un des meilleurs films de loups-garous, Hurlements accuse un peu le poids des années mais sans vraiment que le plaisir d'une nouvelle vision soit gâché. Il reste un maître-étalon dans le genre, assurément, et ne rougira jamais face à toutes les séquelles qui ont suivi et qui n'atteignent jamais sa qualité. A noter que le scénario est basé sur un roman de Gary Brandner.



dimanche 5 septembre 2021

JOLT

 

JOLT
(Jolt)

Réalisateur : Tanya Wexler
Année : 2021
Scénariste : Scott Wascha
Pays : Etats-Unis
Genre : Action
Interdiction : /
Avec : Kate Beckinsale, Jai Courtney,Stanley Tucci, Bobby Cannavale, Laverne Cox...


L'HISTOIRE : Lindy est une superbe femme pleine d'humour qui porte un douloureux secret. En raison d'un trouble neurologique rare, elle éprouve des pulsions de rage et de meurtre qui ne peuvent être contrôlées que lorsqu'elle se choque avec un appareil à électrodes. Incapable de trouver l'amour et sa place dans ce monde, elle accorde finalement sa confiance à un homme dont elle tombe éperdument amoureuse avant de le retrouver assassiné. Le cœur complètement brisé et dans une colère noire, elle se donne pour mission de venger le meurtre de cet homme tout en étant poursuivie par la police en tant que principale suspecte du crime...

MON AVIS : Alors qu'on attend toujours le sixième chapitre de la saga Underworld, on retrouve la sublime Kate Beckinsale dans ce Jolt, réalisé en 2021 par la réalisatrice Tanya Wexler. Un pur film de divertissement, mêlant humour, action et situations improbables, avec une héroïne badass qui a la particularité d'être victime de fréquents accès de colère qui lui font littéralement péter les plombs et ce, depuis sa plus tendre enfance. Pour refréner ces pulsions incontrôlables, son psychologue (Stanley Tucci) lui a conçu un harnais bardé d'électrodes, qui lui permet de s'envoyer des électrochocs stoppant la crise de colère. Une façon de vivre compliquée, qui ne laisse que peu de place à la vie affective. Pourtant, elle s'y essaye, espérant canaliser sa rage intérieure. Le début du film nous montre à diverses reprises ce que Lindy aimerait faire aux gens qui l'entourent si elle laissait exploser sa fureur dévastatrice et c'est vraiment fort drôle. Le souci, c'est que quasiment tout l'énerve, notre belle blondinette. Le comportement humain chez les autres est son principal problème et la source première de ses accès de rage. Et s'isoler n'est pas non plus une solution. Sa rencontre avec un beau comptable (Jai Courtney) va apporter un peu d'apaisement à sa vie tumultueuse et semble porter ses fruits concernant son comportement explosif. Cette jolie romance nous fait sourire et on est content pour elle de voir que la situation semble se débloquer. Manque de chance, son petit-ami se fait assassiner de deux balles dans la tête. Le monde s'écroule autour de Lindy, qui va n'avoir plus qu'une obsession : retrouver le meurtrier de son fiancé. A partir de là, c'est un enchaînement de scènes d'action assez jubilatoires, avec moult bagarres, course-poursuite et scènes invraisemblables (la nursery par exemple) qui remplissent leur fonction première : divertir sans prise de tête. Jolt n'est pas là pour nous faire réfléchir, mais juste pour nous détendre et nous faire penser à autre chose durant 90 minutes. Kate Beckinsale, belle comme un ange et sexy comme un diable, s'amuse comme une petite folle à s'envoyer des électrochocs ou à laisser surgir sa colère, se bastonne avec énergie, doit gérer les deux inspecteurs qui sont à sa poursuite tout en retrouvant le commanditaire du meurtre, qui serait apparemment un gros bonnet du crime, interprété par David Bradley, le célèbre Walder Frey de Game of Thrones. Bien rythmé, assez foutraque dans son ensemble, bénéficiant de répliques pas piqués des hannetons, Jolt assume à 100% son aspect pop-corn movie et ne prétend pas péter plus haut que son cul. Rien de révolutionnaire (on pense à la saga Hyper Tension avec Jason Statham) mais le cahier des charges est rempli. L'ultime séquence laisse présager d'une suite, que je regarderai avec plaisir.



samedi 4 septembre 2021

DEATH RIDER IN THE HOUSE OF VAMPIRES

 

DEATH RIDER IN THE HOUSE OF VAMPIRES
(Death Rider in the House of Vampires)

Réalisateur : Glenn Danzig
Année : 2021
Scénariste : Glenn Danzig
Pays : Etats-Unis
Genre : Western, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Devon Sawa, Kim Director, Julian Sands, Eli Roth, Glenn Danzig, Ashely Wisdom...


L'HISTOIRE Le Rider, un cow-boy vêtu entièrement de noir, traverse les étendues désertiques accompagné d’une prisonnière aux seins nus, qui va lui servir d’offrande. Il recherche le Sanctuaire, un repaire de vampire dirigé par le comte Holiday. Seule l’offrande d’une vierge permet aux visiteurs d’entrer au Sanctuaire. Après avoir réussi à pénétrer dans l’antre, le Rider fait connaissance avec le Comte, qui reste méfiant vis-à-vis de lui. Ce dernier confie à sa sbire Carmilla Joe de surveiller les faits et gestes du Rider au sein de l’établissement, qui possède sa maison close et son saloon…

MON AVIS : Fondateur et chanteur des groupes Misfits en 1977 puis Samhain en 1983, ce dernier étant rebaptisé Danzig après avoir signé chez une major, Glenn Danzig est une figure renommé du genre Horror Punk. En 2019, il décide de s'essayer au cinéma et réalise Verotika, un film à sketch horrifique basé sur le comic du même nom et crée par Danzig lui-même. Malgré un accueil un peu glacial concernant Verotika, décrit comme une série Z low-cost, il récidive en 2021 avec ce Death Rider in the House of Vampires. Le film semble mixer western et horreur et permet à de nombreux amis de Danzig de venir jouer devant sa caméra, comme Danny Trejo, Eli Roth, les sœurs Jen et Sylvia Soska, Julian Sands, Yulia Klass, Tasha Reign ou Devon Sawa entre autres. Tourné avec un budget rachitique, Death Rider in the House of Vampires a bien du mal à tenir ses promesses au final et ne parviendra guère à convaincre les amateurs du genre, même les amateurs de séries Z. Principaux soucis : le manque total d'enjeux scénaristiques et de rebondissements, un rythme au abonné absent, tout comme la notion de fun et de délire auquel on pouvait s'attendre. Budget microscopique ne rime pas toujours avec navet, le système-D pouvant faire oublier les soucis de mise en scène ou le jeu théâtral du casting, si la générosité et le divertissement sont au rendez-vous. Malheureusement, c'est loin d'être le cas dans le film de Glenn Danzig. Le début donnait pourtant l'espoir de voir un spectacle décérébré, qui allait s'autoriser tous les excès et nous faire jubiler devant des situations rocambolesques et amusantes : on découvre le Rider (Devon Sawa), tout vêtu de noir comme Zorro, à cheval à travers l'immensité des plaines désertiques, retenant prisonnière sur un second cheval une jolie blonde aux gros seins, ceux-ci étant dénudés. OK se dit-on, on va en avoir pour notre argent. Le duo croise en chemin un cow-boy vampire (Danny Trejo), que le soleil ne semble pas inquiéter. On apprend que le Rider cherche à rejoindre un endroit baptisé le Sanctuaire, qui serait un repère de vampires. Après avoir réussi à se défaire de Danny Trejo sans grande difficulté, le duo se remet en route et arrivent au fameux Sanctuaire, un endroit perdu en plein désert. C'est là ou les difficultés commencent pour le spectateur. Il ne se passe quasiment rien durant les trente premières minutes du film, hormis des scènes banales, comme la rencontre avec le comte Holiday (Julian Sands) ou la séduisante Carmilla Joe (Kim Director et ses beaux yeux). Pas mal de bla-bla et toujours pas d'action. La première effusion de sang arrive avec l'entrée en scène des prostituées qui sont recrutées pour être mordus par les vampires du Sanctuaire au bout de 35 minutes.Bon, les petits effets gore à l’ancienne sont soignés, c'est déjà ça. Reste que l'ennui gagne de plus en plus et qu'on aimerait que le bon gros délire promis par le titre se mette en place. On reste assez incrédule devant la scène se déroulant au saloon car il n'y a ni musique, ni agitation, on a l'impression qu'il n'y a aucun bruit dans ce lieu, c'est trop bizarre. Ah, arrivée d’Eli Roth qui dynamise un peu le rythme et qui est fort amusant. On apprend que l’argent fondu tue les vampires, puisque Eli en fait boire à un vampire récalcitrant qui embêtait le Rider et qui fond sous l’effet de l’argent ingurgité, avec des effets en CGI cette fois. La sexy Carmilla Joe craque pour le Rider et lui fait savoir en dévoilant sa jolie poitrine. C'est toujours ça de pris pour le spectateur qui s'ennuie pourtant toujours autant. 48 minutes : Glenn Danzig dans le rôle de Bad Bathory arrive au bar et saigne une prostituée. Le Rider, se tape Mina Belle (Ashley Wisdom), ce qui provoque la colère de Carmilla Joe, qui l'attache et la laisse à l’abandon jusqu’au lever du soleil. On ne sait pas pourquoi elle brûle quand Danny Trejo, au début du film, était lui aussi en plein soleil, sans souci. Passons. Tiens, au fait, on ne sait toujours pas les motivations du Rider ! Pas grave sûrement. Enfin, un peu d’action au bout de 68 minutes avec une bagarre dans le saloon et tir de balles d’argent, qui font fondre les vampires. Sympa. Tiens, le Rider a aussi des dents de vampires au fait. Un détail. 1h19 : on découvre enfin la motivation du Rider ! Whouah, incroyable ! 1h26 : fin du film. OK. Comment dire ? Les actrices sont jolies, surtout Kim Director déjà citée. Un bon point. Le combat final entre le Rider et le comte Holiday est sympa. Un bon point. D'autres bons points à distribuer ? Bah non. C'est tout. Pas de fun, pas de délire gore, un rythme on ne peut plus mou du genou, pas d'intérêt, pas de réel scénario, une mise en scène assez archaïque, certainement voulu je pense pour faire typiquement film grindhouse 70's mais bon, si au moins c'était divertissant tout ça, on aurait pardonné les faiblesses. Là, c'est vraiment l'ennui qui prime, tout est plat (sauf les seins des actrices) et relativement consternant. Dommage, avec des idées folles, Death Rider in the House of Vampires aurait pu donner lieu à de la bonne grosse rigolade. Même avec une grande indulgence, difficile de dire autre chose que c'est plutôt un film raté. On comprend pourquoi peu de distributeurs ont voulu sortir le film en salles aux USA. 


 

POINT OF TERROR

 

POINT OF TERROR
(Point of Terror)

Réalisateur : Alex Nicol
Année : 1971
Scénariste Ernest A. Charles, Tony Crechales
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec Peter Carpenter, Dyanne Thorne, Lory Hansen, Leslie Simms, Joel Marston...


L'HISTOIRE : Tony Trelos est un chanteur assez doué qui rêve de devenir célèbre. Il se produit dans un club deux fois par soir et il est repéré par Andrea Hilliard, qu'il a rencontré à la plage. Patronne d'une maison de disque, qu'elle gère avec son mari infirme, Andréa propose la gloire à Tony, avec l'enregistrement d'un disque. Tous deux deviennent amants, ce qui provoque la jalousie du mari d'Andréa qui n'est pas dupe du comportement de son épouse, cette dernière cachant bien son jeu également et ayant un secret inavouable concernant l'ex-femme de son mari, assassiné par un tueur masqué. La vie de Tony Trelos va encore se compliquer quand va débarquer Helayne, la fille du mari d'Andréa...

MON AVIS : Une affiche qui donne envie, des slogans qui donnent envie (A Super ShockerThe outer limit of fear), la présence de la plantureuse actrice Dyanne Thorne, qui deviendra une icone quatre ans plus tard en interprétant la sadique Ilsa bien sûr, ça démarrait plutôt bien pour Point of Terror. Mais ça c'est vite arrêté ! Oubliez ce tueur masqué, on le voit 15 secondes dans un flashback et c'est tout. Ne pensez pas que vous allez voir un film de terreur, un slasher ou je ne sais quoi, parce qu'en fait, Point of Terror est une sorte de thriller érotico-dramatique du pauvre, qui n'a pas grand chose pour lui et qui s'avère des plus décevants, en ce qui me concerne en tout cas. Le film est réalisé en 1971 par Alex Nicol, qui nous avait offert un sympathique The Screaming Skull en 1958. Mais celui qui est plus précisément derrière Point of Terror est l'acteur Peter Carpenter, qui joue ici Tony Trelos et qui a aussi participé à l'élaboration de l'histoire. Carpenter, qu'on a vu dans le Vixen de Russ Meyer en 1968, est même l'un des producteurs du film, associé à son compère Chris Marconi. Les deux hommes sont à l'origine d'un double-programme phare des drive-in américains, à savoir Blood Mania (1970) et ce Point of Terror. Ce dernier s'avère donc assez laborieux et joue à fond la carte du mélodrame un tant soit peu psychologique, avec ce chanteur en manque de notoriété, qui va devenir le jouet d'une plantureuse productrice, cette dernière ne trouvant pas de satisfaction sexuelle avec son mari, qui est devenu paraplégique suite à un accident. Tony Trelos a déjà une petite amie, mais l'accès à la fortune et à la reconnaissance passent avant tout pour lui. Il n'hésite donc pas à se laisser prendre dans les filets de Dyanne Thorne, qui cache un secret inavouable, qui sera dévoilé assez rapidement lors d'un flashback avec ce mystérieux tueur masqué qu'on aurait aimé voir plus longtemps. Une certaine tension sexuelle est bien présente tout au long du film, qui s'autorise deux ou trois séquences d'érotisme très soft qui nous permettent de voir les attributs mammaires des actrices (et dans le cas de Dyanne Thorne, ça vaut le coup d'oeil). Un des rares bons points du film est qu'aucun des personnages présentés ne s'avèrent positifs et ont tous une psychose, un problème d'addiction ou un comportement manipulateur, à l'exception d'Helayne (Lory Hansen) qui reste le seul personnage empathique du film. Un panel de d'anti-héros détestables donc, qui ne font que se manipuler les uns les autres pour arriver à leurs fins. Bon, et l'horreur, la terreur promis par le titre, elle est où vous demandez-vous ? Bah y'en a pas, c'est bien ça le souci. L'affiche vend un film qui n'est pas ce qu'il prétend être et forcément, ça ne joue pas en sa faveur. Moi je m'attendais à voir un film d'horreur ou un thriller horrifique et j'ai un mélodrame pseudo érotique dépressif à la place. Qui plus est, la réalisation est souvent aux fraises, notamment lors de la dernière séquence, qui est censé se dérouler de nuit mais qui alterne sans trop se poser de questions des plans nocturnes quand la caméra filme Peter Carpenter et des plans de jours quand la caméra filme Dyanne Thorne. L'effet est assez risible. On a aussi pas mal de chansons a écouter lors des shows du héros, un final nihiliste qui tombe comme un cheveu dans la soupe et même un twist final qui en rajoute dans la ringardise. Franchement, hormis le plaisir de voir Dyanne Thorne dans un rôle de femme vénale, machiavélique et sexuellement en manque, je n'ai pas accroché à ce film pourtant bien grindhouse quand on y repense. Mais trop de longueurs, trop d'inactions, trop de bavardages, trop de chansons ne poussent pas à la clémence pour le coup. Dommage...

* Disponible en DVD chez BACH FILMS (film bonus de Massacre au Drive-in) 

    
 

vendredi 3 septembre 2021

LES CONTREBANDIERS DE SANTA LUCIA

 

LES CONTREBANDIERS DE SANTA LUCIA
(I contrabbandieri di Santa Lucia / The New Godfathers)

Réalisateur : Alfonso Brescia
Année : 1979
Scénariste Ciro Ippolito, Piero Regnoli
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec Mario Merola, Antonio Sabato, Gianni Garko, Lorraine De Selle, Edmund Purdom...


L'HISTOIRE : Une très importante livraison de drogue doit avoir lieu aux Etats-Unis, en provenance de Téhéran. Le voyage en bateau étant trop long, la marchandise doit faire une escale à Naples. Ayant eu vent de cette transaction, le capitaine de police Ivano Radovic décide de tenter une alliance avec les contrebandiers de cigarettes napolitain. L'un des chefs, Don Francisco, comprenant que le marché de la drogue risque de faire de nombreuses victimes parmi les gens pauvres et les enfants de la région, accepte la proposition d'alliance de Radovic. Les deux hommes vont tenter de s'informer sur le bateau qui transporte la drogue afin de compliquer le déchargement de la marchandise, tout en essayant de rallier à leur cause d'autres parrains de la mafia, comme Don Vizzini...

MON AVIS : Même si son père a tout fait pour le dégoûter du milieu du cinéma, Alfonso Brescia a fini par devenir réalisateur, après avoir démarrer en bas de l'échelle. Il débute par le péplum bien sûr, puis s'oriente vers le western, le film de guerre, le giallo, la comédie, le film d'aventure, bifurque vers le film de science-fiction et touche bien sûr au polar. C'est vers la fin des 70's que le réalisateur se lance dans une série de poliziottesco qui vont posséder un style bien à eux, puisque Brescia va principalement s 'intéresser à la mafia napolitaine et dépeindre la ville de Naples, la pauvreté qui y règne, la criminalité qui s'y installe et le fait que les habitants sont souvent laissés à eux-mêmes, devant sombrer dans le trafic et le marché de la contrebande pour espérer s'en sortir. En 1976, il tourne Pour un dollar d'argent, puis Napoli serenata calibro 9 en 1978, Big Mamma, Les Contrebandiers de Santa Lucia et Napoli... la camorra sfida, la città risponde en 1979 ou bien encore La tua vita per mio figlio en 1980 et Napoli, Palermo, New York - Il triangolo della camorra en 1981. De nombreux films qui mettent en vedette l'acteur Mario Merola, un chanteur très célèbre en Italie et spécialisé dans les chansons napolitaines. Dans le film qui nous intéresse ici, à savoir Les Contrebandiers de Santa Lucia, Mario Merola tient effectivement l'un des rôles principaux, à savoir celui du mafieux Don Francisco, au côté de Gianni Garko, qui joue le capitaine Radovic. Le film prend parfois des allures de documentaires sur la vie à Naples, notamment quand Don Francisco fait visiter les quartiers pauvres de la ville à Radovic, lui expliquant que ceux qu'on nomment contrebandiers ne sont que des familles dans le besoin, abandonnées par les pouvoirs publics qui ne redistribuent pas les richesses aux habitants et qui doivent donc plonger dans l'illégalité pour survivre, tentant de ne pas se faire prendre par les descentes régulières des carabiniers devant faire respecter la loi. Durant les quarante premières minutes, on déambule donc avec nos deux protagonistes dans les quartiers napolitains, faisant connaissance, entre autres, avec les deux enfants Gennaro (Marco Girondino) et Stellatella (Letizia D'Adderioqui s'adonnent à la vente de cigarettes sur les places de la ville. Brescia rajoute un peu d'humour pour égayer un peu l'atmosphère pas franchement joyeuse qu'il développe, en mettant une affiche d'un de ses films sur les murs et en faisant dire à Gianni Garko tiens, il y a l'acteur Gianni Garko, ça doit être un bon film, avant de se mettre lui-même en scène en disant face à l'affiche c'est qui ce Alfonso Brescia ? Amusant. On trouve aussi l'acteur Lucio Montanaro qui joue le chauffeur de Don Francisco et qui se révèle être un pitre de première, certaine séquence le mettant en vedette nous rappelant parfois les grandes heures de la sexy comédie, comme lorsqu'une belle naïade ravissants aux seins nus (Lorraine de Selle) sort d'une piscine et vient s'allonger à côté de lui. Reste que ces petites touches d'humour, qui détendent un tant soit peu l'ambiance austère, cèdent rapidement la place au drame. Les quarante-cinq dernières minutes du film se montrent plus dynamique, proposent plus d'action, et mettent en avant la rivalité des parrains napolitains, avec tout ce qu'il faut de trahisons, de mensonges et d'exécutions sommaires. Don Francisco, personnage très attachant, un parrain au grand cœur, va se retrouver malgré lui l'auteur d'un drame heureusement non létal sur la petite Stellatella, ce qui va lui faire comprendre qu'il a été manipulé et que vengeance doit être exécutée. Le final, très sombre et tragique, alors qu'il se déroule durant des noces, voit la violence se déverser sur l'écran et clôture le film de manière abrupte. Cette plongée dans la mafia napolitaine se différencie vraiment des autres polars à l'italienne, plus rentre-dedans et mettant souvent en vedette des personnages à l'attitude badass. Ici, nous sommes plus dans un drame social au relent policier en fait, qui préfère miser sur un certain réalisme que sur l'action pur et dur. Un beau film.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-       
Le film nous est présenté ici dans sa version intégrale, soit en VOSTF soit en VF avec passages réintégrés en VOSTF. Curd Ridel nous présente le film, le réalisateur ainsi que quelques acteurs, dont Mario Merola