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dimanche 29 octobre 2023

SAW X

 

SAW X
(Saw X)


Réalisateur : Kevin Greutert
Année : 2023
Scénariste : Pete Goldfinger, Josh Stolberg
Pays : États-Unis, Mexique, Canada
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Tobin Bell, Shawnee Smith, Synnøve Macody Lund, Renata Vaca...


L'HISTOIRE : John Kramer, le tueur au puzzle, malade et désespéré, se rend au Mexique afin de subir une opération expérimentale capable de guérir son cancer, mais il découvre que tout ceci n’est qu’une escroquerie visant des malades vulnérables et affligés. Animé d'un nouveau but, le célèbre tueur en série retourne à son œuvre et va prendre sa revanche sur ces escrocs dans un terrible jeu dont il a le secret, à travers des pièges toujours plus machiavéliques et ingénieux les uns que les autres...

MON AVIS : Après une tentative totalement ratée de renouveler la franchise en 2021 avec Spirale, l'héritage de Saw, pourtant mis en scène par le réalisateur de Saw 2, Saw 3 et Saw 4, on se demandait si la saga initiée par James Wan en 2004 allait pouvoir rebondir et revenir sur le devant de la scène. C'est chose faite en 2023 avec Saw X, qui voit le retour de Tobin Bell dans le rôle de l'iconique Jigsaw, le célèbre tueur au puzzle. On le sait, Saw X se déroule entre Saw et Saw 2, ce n'est pas un spoiler, cette timeline a été annoncée dès le départ. L'intrigue se focalise sur la maladie de John Kramer, cette tumeur au cerveau qui lui complique bien la vie, et qui pourrait se voir enlevée grâce à un nouveau procédé révolutionnaire qui semble avoir fait ses preuves sur plusieurs personnes. Kramer se rend donc dans un centre hospitalier sécurisé afin de recevoir traitement et opération. Malgré un prix assez conséquent, John veut tenter l'expérience et tout se déroule pour le mieux. Voulant aller remercier ses guérisseurs, dont le médecin Cecilia Pederson (Synnøve Macody Lund), il découvre que le centre a été totalement vidé et comprend qu'il vient de se faire arnaquer par une bande organisée et sans scrupules, qui volent l'argent et l'espoir des malades. Grâce à ses contacts, John Kramer parvient à retrouver les membres de cette organisation criminelle et va donc leur faire subir, tour à tour, ses petits jeux macabres et mortels. Avec une durée de 118 minutes, ce qui en fait le plus long film de la saga, Saw X prend le temps de développer son histoire, ses personnages et d'apporter une nouvelle profondeur à John Kramer, ce que certains semblent reprocher. Alors oui, on peut voir ici le tueur au puzzle être une sorte de vengeur-bienfaiteur qui s'en prend à une vilaine organisation qui arnaque des malades du cancer. Mais après tout, Kramer ne se considère-t-il pas comme un rédempteur vis à vis de ses nombreux cobayes qui jouent à ses jeux cruels depuis le début de la saga ? Franchement, cet aspect un peu plus prononcé ne m'a pas du tout dérangé, ça lui apporte même une petite sensibilité bienvenue je trouve et on fini même par apprécier les châtiments conçus pour cette équipe d'arnaqueurs. Toujours est-il que si on vient voir un Saw, c'est évidemment pour l'intrigue, pour le twist final bien sûr mais surtout pour les pièges machiavéliques issus de l'imagination des scénaristes ! Dans Saw X, réalisé par Kevin Greutert (Saw 6, Saw 3D) et scénarisé par Pete Goldfinger et Josh Stolberg, les pièges se montrent toujours aussi malsains et devraient parvenir, sans grande difficultés à faire détourner les yeux des spectateurs aux estomacs fragiles ! Le piège servant de visuel à l'affiche du film est particulièrement cruel, mais les autres jeux présentés ne sont pas en reste et ne lésinent pas sur l'aspect gore, répugnant et violent. Franchement, pas sûr que dans la réalité la victime ne tombe pas dans les pommes avant le châtiment final mais bon, les exagérations ont toujours fait partie de la saga. Le piège de la scie à fil est bien ignoble et fera monter la tension des fragiles. Sadique à souhait, ces nouveaux jeux hissent la torture à un niveau vraiment appréciable et les fans de la saga seront ravis. Voici donc un très bon épisode qui vient remettre la saga sur le devant de la scène de manière habile et respectueuse ! Content d'avoir retrouvé Tobin Bell ! Plus qu'à attendre de nouveaux chapitres maintenant !


lundi 23 octobre 2023

BUNKER PALACE HOTEL

 

BUNKER PALACE HOTEL
(Bunker Palace Hotel)


Réalisateur : Enki Bilal
Année : 1989
Scénariste : Enki Bilal, Pierre Christin
Pays : France
Genre : Insolite, science-fiction
Interdiction : /
Avec : Jean-Louis Trintignant, Carole Bouquet, Maria Schneider, Roger Dumas...


L'HISTOIRE : Dans un pays inconnu, dans un ville inconnue lors d’une guerre inconnue, s’agite sous terre l’élite d’un régime inconnu. Son quartier général : le Bunker Palace Hôtel, offrant confort et sécurité. Tout semble se dérouler pour le mieux pour les dignitaires du régime qui attendent leur président. Cependant, d’étranges bruits courent à la surface de la terre et les rebelles sont de plus en plus actifs malgré la vigilance du machiavélique Holm. Quant au personnel androïde, il donne de curieux signes de dysfonctionnement...

MON AVIS : Principalement connu dans l'univers de la bande-dessiné de science-fiction où il fait figure de référence, Enki Bilal a su développer un style graphique et un univers qui lui est propre. Passionné également par le cinéma dès son plus jeune âge, il désire réaliser un film ou un court-métrage et l'occasion lui est donnée à la fin des années 80, quand un producteur accepte de l'aider à monter ce projet. Il a un scénario déjà bien entamé sous le coude et la production s'occupe du reste, à savoir le choix du lieu de tournage (Belgrade, ville où a vécu Enki Bilal jusqu'à 9 ans avant de venir à Paris), le choix des techniciens, du casting et j'en passe. A l'arrivée, on obtient Bunker Palace Hotel, une oeuvre insolite dans le paysage français de l'époque et qui possède des thématiques qu'on retrouve dans les BD de Bilal, notamment la question de la dictature. Dans le film, nous avons donc un état dictatorial en fin de vie et qui subit la pression des résistants au point que les hauts dignitaires du régime se voient dans l'obligation de quitter la ville pour se réfugier dans un bunker faisant office d'hôtel de luxe. D'où le titre du film Bunker Palace Hotel. Après avoir assisté au déménagement du dignitaire Holm, joué par un Jean-Louis Trintignant complètement chauve, lors de séquences qui nous permettent d'admirer les jolis décors conçus pour le film - assurément l'un des points forts de ce dernier - on découvre une Carole Bouquet coiffée à la Mylène Farmer (courte courte et rousse) qui fait partie de la résistance et qui va devoir s'introduire dans le fameux bunker pour tenter d'atteindre "le Président" du régime. Une mission délicate pour la jeune femme, qui se retrouve là bien malgré elle, suite à l'assassinat de l'agent infiltré qui devait remplir cette mission. Comme dit plus haut, les décors et les couleurs utilisés pour les scènes d'extérieur nous placent d'emblée dans un univers particulier, inquiétant, anxiogène, où la pluie est d'une couleur blanche étrange par exemple. Une fois à l'intérieur du gigantesque bunker, Bunker Palace Hotel devient une sorte de huis-clos métaphorique qui nous fait assister à la décadence et à la chute de ce régime qu'on suppose fasciste. Des éléments science-fictionnels intègrent le récit puisque, hormis les dignitaires et leurs femmes réfugiés dans le bunker, tout le reste du personnel sont des androïdes qui subissent de nombreux bugs et dysfonctionnements, ajoutant à la symbolique de la chute du régime. Le bunker lui-même devient la proie de fissure, de bruits étranges, de craquements peu rassurants, allant même jusqu'à subir l'apparition du gel en son sein, rendant la vie des réfugiés bien plus compliquée que prévue. Dans cette ambiance kafkaïenne, les divers protagonistes évoluent donc dans l'attente de l'arrivée du Président, seul absent notoire et dont on ne sait rien de son absence. Bunker Palace Hotel est un film très contemplatif, qui distille son récit sans jamais recourir à l'action, tant est si bien qu'on finit parfois par se demander si le film a réellement quelque chose à raconter, une fois la métaphore comprise. Le terme insolite correspond parfaitement à cette oeuvre atypique, qui aura du mal à trouver un public parmi la jeune génération abreuvé aux blockbusters qui vont vite, très vite. Tout l'inverse du film d'Enki Bilal qui mise avant tout sur une atmosphère oppressante et qui joue admirablement bien avec le manque de temporalité. On ne sait pas à quelle époque on est, ni où on est d'ailleurs et cela rajoute à l'étrangeté du film. Son final n'est pas en reste non plus, nouvelle métaphore mais cette fois du "changement de régime", tant est qu'il puisse exister ici, les images proposées éliminant le moindre doute à ce sujet. Avec Bunker Palace Hotel, film assez difficile d'accès, Enki Bilal fait preuve d'un bel entrain afin de proposer un cinéma français différent, qui ne se complet pas uniquement dans la comédie franchouillarde. Il récidivera par la suite avec Tykho Moon en 1996 et Immortel (ad vitam) en 2004. Une proposition intéressante de cinéma autre, qui risque de dérouter la majorité des spectateurs, qui n'est pas dénué de défauts (de nombreux personnages ne servent finalement pas à grand chose) mais qui fourmille d'idées disséminées ici et là. Pas mal pour un premier film et ce, dans un genre qui n'est vraiment pas la panacée du cinéma français.

* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
Très belle édition pour ce premier film d'Enki Bilal, avec un BR et deux DVD ainsi que 4 cartes postales, le tout dans un boitier trois volets sous fourreau. La copie est belle; Niveau bonus, on trouve :
- Interview de Enki Bilal (Juin 2023)
- « Cinémonstre » : montage réalisé par Enki Bilal à partir des trois films qu’il a réalisé (75’)
- « Enki Bilal, souvenirs du futur » (2019, 52’)
- Images du tournage (archives INA, 1989, 4’)