Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




lundi 24 octobre 2022

TERRIFIER

 

TERRIFIER
(Terrifier)

Réalisateur : Damien Leone
Année : 2016
Scénariste : Damien Leone
Pays : Etats-Unis
Genre : Gore, slasher
Interdiction : -16 ans
Avec : David Howard Thornton, Jenna Kanell, Samantha Scaffidi, Catherine Corcoran...


L'HISTOIRE : Lors de la nuit d'Halloween, dans la petite ville de Miles County, deux copines, Tara et Dawn, vont devenir la cible d'un tueur fou grimé en clown. Réfugié dans un immeuble quasi abandonné et en cours de dératisation, Tara et Dawn vont tenter de rester en vie le temps que Victoria, la sœur de Tara, ne vienne les récupérer, sans se douter de que qui se trame dans les sous-sols de l'immeuble...

MON AVIS : J'ai l'impression d'être sur RTL9 là ! En effet, je visionne le premier Terrifier après avoir regardé hier Terrifier 2 ! Un enchaînement classique sur RTL9, qui passe souvent le second film d'une saga avant le premier. Allez comprendre ! En tout cas, séduit par le festival ultra-gore du second volet de cette saga, j'ai eu envie de voir comment tout ça avait commencé. Ce à quoi vous me répondrez qu'il faut en fait débuter par All Hallows' Eve (2013) si on veut vraiment assister au début de Art le Clown ! Oui je le sais mais autant faire tout à l'envers au point où j'en suis ! Bon alors, que vaut ce Terrifier, réalisé et scénarisé en 2016 par Damien Leone. Je savais qu'on lui avait reproché de ne pas avoir pondu un scénario très développé avec ce film, ce qui explique la durée de 2h18 du second chapitre. Oui, c'est vrai, le scénario de Terrifier tient sur un timbre poste mais bon, on parle d'un slasher se déroulant quasiment en huis clos , à l'intérieur d'un vieil immeuble plein de rats. Qui plus est, Terrifier n'a pas disposé d'un très gros budget et limite donc le nombre de ses protagonistes en les enfermant dans un lieu unique. Parmi ces derniers, on trouve donc donc Dawn (Catherine Corcoran), une jolie blondinette qui passe la soirée d'Halloween avec Tara (Jenna Kanell), sa meilleure amie. Suite à une soirée un peu trop arrosée, les deux copines ont la sage idée de ne pas reprendre le volant et d'appeler à la rescousse Victoria (Samantha Scaffidi), la grande sœur de Tara. En attendant que Victoria arrive, Dawn et Tara vont se manger une part de pizza dans une pizzeria avoisinante. Rien d'exceptionnel me direz-vous, sauf qu'un drôle de type habillé et maquillé en clown entre dans la même pizzeria et va avoir un drôle de comportement envers les deux filles. Il sera ensuite mis à la porte par le patron. De retour dans leur voiture, toujours dans l'attente de l'arrivée de Victoria, les deux filles ne se doutent pas que notre clown au maquillage assez flippant il faut le reconnaître est revenu en douce dans la pizzeria et qu'il est en train de commettre un joyeux massacre sur le patron et son employé. Un massacre assez gore mais ce n'est rien en comparaison de ce qui va suivre. Car oui, Terrifier, malgré son budget, ne lésine pas sur les effets gore de très bonne qualité et ne se retient nullement quand il s'agit de faire dans la boucherie. Une fois Dawn kidnappé par Art le Clown, le film va se focaliser sur le destin de Tara, qui va assister bien malgré elle à un meurtre ultra-gore, voyant son amie se faire découper en deux dans le sens de la longueur (à la Ed Gein, si vous voyez le tableau...) et ce, à l'aide d'une scie à métaux ! Ouille, ca fait mal et on sert les dents face à notre écran, surtout que l'effet est franchement réaliste et bien gerbant ! S'ensuivra une confrontation entre Art le Clown et Tara puis le film va adopter le point de vu de Victoria, qui vient d'entrer dans l'immeuble. Entre-temps, on aura également fait connaissance avec un employé de dératisation et une curieuse locataire qui trimbale une poupée dans ses bras. De la chair à canon pour notre tueur en série totalement frappadingue, qui les honoreras de son don pour le massacre d'humain, le tout à grand renfort de latex et avec zéro CGI ! Des effets gore mis au point par le réalisateur lui-même, qui a décidément plusieurs cordes à son arc. Des effets gore qui sont le principal intérêt de Terrifier et à ce niveau, on sera servi ! Le look et le comportement d'Art le Clown (David Howard Thornton) vaut aussi son pesant de cacahuètes et donne tout son sel à ce slasher gore à l'histoire faiblarde mais aux meurtres brutaux qui raviront les amateurs et qui donne un film une tonalité torture porn assez bienvenue en fait. L'ambiance est en tout cas assez sordide et plus malsaine que le second volet, qui, lui, est une véritable fête foraine du gore ! 

     

dimanche 23 octobre 2022

TERRIFIER 2

 

TERRIFIER 2
(Terrifier 2)

Réalisateur : Damien Leone
Année : 2022
Scénariste : Damien Leone
Pays : Etats-Unis
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : David Howard Thornton, Lauren LaVera, Elliott Fullam, Casey Hartnett...


L'HISTOIRE : Art le clown n'est pas mort. Il est ressuscité par une entité maléfique et massacre le coroner qui travaillait sur son cadavre. Un an plus tard, il décide de revenir dans la petite ville de Miles County, devenue célèbre pour ses sanglants exploits. La veille d'Halloween, il décide de s'en prendre à Sienna et son jeune frère Jonathan...

MON AVIS : En 2011, Damien Leone réalise un petit court-métrage dont Art le clown est déjà le héros. Il réutilise ce personnage atypique en 2013 dans son film à sketchs All Hallows' Eve dans lequel il sert de fil conducteur aux diverses histoires puis décide d'en faire le héros à part entière d'un film, à savoir Terrifier qui sort en 2016. Précédé d'une réputation de film gore généreux, Terrifier se targue d'un relatif succès auprès des fans, suffisant pour que Damien Leone s'attelle à une suite dès 2019 mais la pandémie de Covid-19 va venir tout chambouler et Terrifier 2 ne sortira en fin de compte qu'en octobre 2022 ! Une sortie en salles aux USA, sur 900 copies, avec une recette de 400 000$ le premier jour ! Un succès incroyable pour ce type de film indépendant, et qui s'est poursuivi puisque, après deux semaines d'exploitation, le film a rapporté plus de 3,4 millions de dollars au box-office américain. Il faut dire que le bouche-à-oreille a particulièrement bien marché, que distribuer ce film à la période d'Halloween a été une très bonne idée et que le fait que certains spectateurs se soient évanouis ou ont du sortir vomir lui a fait une belle publicité ! En France, entendre que des gens s'évanouissent à la vision d'un film est un argument publicitaire bien connu mais qui donne évidemment envie de voir si tout ce remue-ménage est justifié ou si on est en présence de fragiles qui passent leur temps à regarder des comédies romantiques ou des films de Noël et qui ne sont donc clairement pas le public cible de Terrifier 2. Je rassure ma famille et mes fans (rires), tout va bien pour moi, pas de nausées ni d'évanouissements après la vision du film de Damien Leone ! N'étant pas coulrophobe non plus, terme traitant des personnes phobiques aux clowns pour ceux qui ne le savent pas, je n'avais pas d'appréhension particulière à suivre les méfaits ultra-gore d'Art le Clown, tueur psychotique muet au déguisement et maquillage particulièrement réussi et dérangeant. L'action de Terrifier 2 démarre directement à la suite du premier film qui voyait notre tueur fou entre les mains d'un coroner à la morgue de Miles County. Ce dernier sera donc la première victime du film et ça nous met directement dans l'ambiance : ça va saigner ! Beaucoup ! Vraiment beaucoup ! Art le clown serait apparemment revenu à la vie grâce à une entité maléfique, incarnée par une petite fille grimée elle aussi en clown démoniaque et qui le suit partout. La scène qui suit, dans la laverie, est pleine d'humour et pose les bases du spectacle qui nous attend : un véritable tour de train fantôme, une déambulation dans une attraction foraine, qui mêle humour noir et sauvagerie ultra-gore donc, dans une ambiance typiquement Halloweenesque. Terrifier 2 nous propose deux nouveaux personnages principaux, à savoir Sienna (Lauren LaVera) et son jeune frère Jonathan (Elliott Fullam), deux ados fragilisés par le décès récent de leur père d'une tumeur au cerveau et qui ne facilitent pas la vie de leur mère, dépassée elle aussi par les événements. On sent que Damien Leone a voulu étoffer son récit, lui donner plus de consistance, travailler plus ses personnages, car cela lui avait été un peu reproché pour le premier Terrifier. On ne peut pas dire qu'il n'a pas fait d'effort ici, le personnage de Sienna étant vraiment travaillé, d'un point psychologique mais aussi en terme d'héroïne du film avec un costume d'Halloween qu'elle s'est confectionnée elle-même et qui la met particulièrement bien en valeur, et qui a un rapport avec la mort de son père. Ce travail sur le scénario se traduit également par la durée même de Terrifier 2, qui atteint 138 minutes au compteur ! Honnêtement, c'est beaucoup trop mais ça permet au réalisateur de prendre son temps pour poser ses personnages justement. Maintenant, attardons-nous un peu sur ce qui fait le principal intérêt du film, à savoir le gore ! Et là, y'a pas photo, c'est un festival d'atrocités en tout genre qui vous attend, avec néanmoins ce petit côté festif qui fait que ça passe comme une lettre à la poste et qu'on jubile devant l'imagination de chaque meurtre qui se transforme systématiquement en boucherie. Art le clown sait y faire pour transformer un humain en bouillie sanguinolente et il ne lésine pas sur les efforts, tout comme les équipes d'effets spéciaux et de maquillage qui s'en sont données à cœur joie. Impossible de dresser le catalogue de ce que vous allez vous prendre en pleine poire mais niveau barbaque et tripailles, vous en aurez pour votre argent, c'est le moins que l'on puisse dire. Bref, si vous voulez du clown sauvage qui arrache des scalps, éviscère ses victimes, les décapite et j'en passe, vous êtes au bon endroit. Âmes sensibles s'abstenir même si tout ça, ce n'est que du cinéma et que l'humour des situations vient adoucir ces actes de barbaries joyeux ! Un troisième volet est déjà annoncé, on reverra donc Art le clown et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle !


jeudi 20 octobre 2022

CHARLIE SAYS

 

CHARLIE SAYS
(Charlie Says)

Réalisateur : Mary Harron
Année : 2018
Scénariste : Guinevere Turner
Pays : Etats-Unis
Genre : Biopic, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Hannah Murray, Matt Smith, Sosie Bacon, Marianne Rendon, Merritt Weaver...


L'HISTOIRE : Emprisonnées depuis 3 ans suite aux meurtres qu'elles ont perpétré en tant que membre de la Famille de Charles Manson, Lulu, Sadie et Katie reçoivent la visite de Karlene Faith, une éducatrice spécialisée qui doit les aider à comprendre leurs gestes. Petit à petit, les filles se livrent sans tabou et Karlene découvre comment était la vie dans la Famille et comment le pouvoir de persuasion de Manson a pu laver le cerveau de jeunes innocents et les transformer en tueurs sanguinaires...

MON AVIS : La réalisatrice Mary Harron est principalement connue pour ses premiers films, I Shot Andy Warhol (1996), The Notorious Bettie Page (2005) et surtout American Psycho (2000). Œuvrant principalement dans le domaine de la série-télévisée, elle fait son retour en 2018 avec Charlie Says, dont le scénario est basé sur plusieurs ouvrages consacrés à la Famille et aux filles Manson : The Family de Ed Sanders, qui a servi de base principal au récit mais aussi The Long Prison Journey of Leslie Van Houten: Life Beyond the Cult de Karlene Faith et Child of Satan, Child of God: Her Own Story de Susan Atkins. Le film s'intéresse principalement aux trois meurtrières qui ont été incarcéré dans une prison pour femmes en attente de leur exécution : Leslie 'Lulu' Van HoutenPatricia 'Katie' Krenwinkel et Susan 'Sadie' Atkins. La peine de mort ayant été abolie dans l'Etat où elles étaient détenues, leur sentence s'est transformée en emprisonnement à vie. Le film débute trois ans après les sordides meurtres du 9 et 10 août 1969. Les trois prisonnières vivent côte à côte, chacune dans une cellule, à l'abri des autres détenues. La responsable du centre pénitencier pour femmes va demander à une éducatrice spécialisée, Karlene Faith, de les "aider" à réaliser ce qu'elles ont commis car les trois jeunes femmes sont toujours sous l'emprise mentale de leur gourou Charles Manson. Commence alors pour Faith un voyage au sein des 60's et de la Famille. Le film alterne donc scènes de discussions entre Faith et les trois filles, avec tentatives de prise de conscience et remise en question de ce qu'on leur a inculqué et de très nombreux flashback nous propulsant également au sein de la secte Manson. Le plus célèbre des chuchoteurs est interprété par le très bon Matt Smith, que je n'avais pas tout de suite reconnu. L'acteur, qui s'illustre actuellement en tant que Daemon Targaryen dans House of the Dragon, campe un très bon Manson et fait à nouveau preuve de beaucoup de talent pour ce rôle on se doute difficile. Charismatique, beau parleur, colérique, manipulateur, on retrouve toutes les caractéristiques du gourou dans son interprétation et le film met bien en avant cette personnalité sombre et ultra narcissique, lui qui répétait pourtant à ses disciples qu'il fallait oublier son ego. La reconstitution du Spahn Ranch est excellente, c'est d'ailleurs le même décor dont s'est servi Tarantino pour Once upon a time in Hollywood, tout comme la reconstitution de l'ambiance hippie qui y régnait. La liberté et l'amour sans tabou étaient le fer de lance de la Famille et le film ne s'interdit pas à nous montrer ces pratiques, qui ont également permit à Manson d'asseoir sa position de leader intouchable. Il est assez effrayant de voir comment les nombreuses filles présentes, mais aussi les garçons comme Tex Watson, sont totalement dévouées à ce gourou maléfique et comment l'esprit humain peut vaciller aussi facilement quand on lui raconte ce qu'on a envie d'entendre, même si c'est un total ramassis de conneries. Le film se focalise d'ailleurs principalement sur Lulu, qui est jouée par Hannah Murray (Vère dans Game of Thrones), l'une de nouvelle recrue de la Famille. On va suivre le long processus qui va faire de cette innocente jeune fille une fervente disciple de Manson, au contact de ses amies Katie (Sosie Bacon) et Sadie (Marianne Rendón) qui sont, elles, déjà sous l'emprise de ce dernier. On appréciera l'ultime scène du film d'ailleurs, qui nous montre que la vie de Lulu aurait pu être tout autre si elle avait réussi a faire le bon choix à un moment donné. Mais l'emprise de Manson était trop forte à ce moment là, malheureusement pour elle. Charlie Says retrace donc tout le parcours de Manson et de ses disciples, de son amitié avec un des membres des Beach Boys, son désir de devenir musicien (la B.O. est d'ailleurs composé de nombreuses chansons de Manson), sa frustration de ne pas y être arrivé face au refus d'un producteur (ce qui déclenchera le drame à venir), son interprétation toute personnelle des paroles des chansons de l'album blanc des Beatles, sa haine des noirs, son projet Helter Skelter, et les meurtres de Sharon Tate, femme de Roman Polanski et enceinte de huit mois, ainsi que de ses amis présents cette nuit du 9 août 1969 dans la villa de Cielo Drive puis des meurtres de Leno et Rosemary LaBianca le 10 août. On pourra parfois trouver le film un peu ambigu concernant Katie, Sadie et surtout Lulu, car on a souvent l'impression qu'on veut nous les faire passer plus pour des victimes que pour des criminelles. Certes, victimes elles le sont, d'un gourou qui leur a complètement lavé le cerveau mais ça ne retire en rien l'abomination de leurs actes. En tout cas, pour qui s'intéresse à la Famille et à Charles Manson, Charlie Says est assurément l'un des meilleurs films sur le sujet. Patricia Krenwinkel et Leslie Van Houten sont toujours emprisonnées à la California Institution for Women. Susan Atkins est décédée d'un cancer en prison le 24 septembre 2009. Charles Tex Watson est toujours détenu à Mule Creek State Prison. Charles Manson est décédé en prison le 19 novembre 2017. 


mercredi 19 octobre 2022

LA MAISON DE LA TERREUR

 

LA MAISON DE LA TERREUR
(La Casa con la scala nel buio)

Réalisateur : Lamberto Bava
Année : 1983
Scénariste : Dardano Sacchetti, Elisa Briganti
Pays : Italie
Genre : Giallo
Interdiction : -16 ans
Avec : Andrea Occhipinti, Anny Papa, Fabiola Toledo, Michele Soavi, Valeria Cavalli...


L'HISTOIRE : Engagé afin de composer la musique d’un film d’horreur, Bruno emménage dans une vaste villa, dans la banlieue de Rome, dont le propriétaire est Tony Rendina, un ami d’enfance. Très vite, Bruno réalise que la maison est le cadre de faits étranges et inexplicables. Il fait bientôt la connaissance de Katia, une voisine, laquelle est sauvagement assassinée à l’arme blanche dans le jardin bordant la propriété. Un tueur rôde dans les parages, et le cauchemar ne fait que commencer... 

MON AVIS : Difficile d'être le fils de pour un réalisateur, surtout quand le paternel n'est autre que l'illustre Mario Bava ! C'est ce que va découvrir son fils Lamberto, qui sera de tout temps comparé à son père et ce, pas en sa faveur. Il est vrai que le rejeton n'a pas le talent de sa papa mais comme ils ne font pas du tout le même type de cinéma, la comparaison n'a pas vraiment lieu d'être. Lamberto Bava joue dans la catégorie du cinéma bis décomplexé, à base de relation nécrophile (Baiser Macabre), de monstre aquatique (Apocalypse dans l'Océan Rouge), d'ex-policier vengeur (Blastfighter), de démons sortant des écrans de cinéma ou de télévision (Démons 1 & 2) ou de tueurs fous (Body Puzzle, Delirium) entre autres. Il ira même côtoyer l'univers de la féérie avec des mini-séries de qualité, telles La Caverne de la Rose d'Or. En 1983, pour son second long métrage, il décide de tâter de l'univers du giallo, genre-phare du cinéma italien dans les 70's et dont le chant du cygne a été entamé depuis belle lurette, avec des exceptions tout de même, à l'image du formidable Ténèbres de Dario Argento bien sûr, réalisé en 1982. C'est suite à l'achat d'une luxueuse villa par le réalisateur Sergio Martino que le projet de La Casa con la scala nel buio voit le jour. Le célèbre réalisateur italien se dit que sa nouvelle maison serait le cadre idéale pour une histoire policière et les scénaristes Dardano Sacchetti et Elisa Briganti imaginent donc une intrigue faisant de la villa un personnage à part entière. Conçu au départ pour être une mini-série télé en quatre parties, le projet redevient un film quand les chaînes télévisées le rejettent à cause de sa trop grande violence. Avec La Maison de la Terreur, ou La Maison avec l'Escalier dans le Noir pour le titre original, Lamberto Bava, et surtout ses scénaristes, ont allégrement puisé chez d'autres metteurs en scène tels Brian de Palma, dont les influences issues de Blow-Out et de Pulsions sautent aux yeux, mais aussi chez Dario Argento et son Ténèbres déjà cité et même, n'y allons pas par quatre chemin, chez Alfred Hitchcock. Le résultat final est malheureusement décevant, La Maison de la Terreur étant un giallo assez paresseux, bien trop long (106 minutes au compteur) et qui a pour principal défaut un casting peu avantageux. Bruno, le héros, est interprété par le très fade Andrea Occhipinti, qu'on a envie de secouer tout au long du film tant sa prestation est maussade et peu enjouée. Le casting féminin n'est pas non plus très reluisant, à l'exception de Lara Lamberti qui tire son épingle du jeu. Le rythme est assez mollasson, un comble pour un thriller, les situations sont répétitives et on s'ennuie souvent devant le film. Dommage car il y a tout de même de bonnes choses à retenir, comme une certaine habileté à créer le doute chez le spectateur en ce qui concerne les multiples suspects potentiels par exemple ! Le meurtrier au cutter serait-il cette réalisatrice de film d'horreur qui n'est jamais présente quand le héros désire la voir ? Ou bien ce curieux gardien de maison qui a accès à toutes les pièces ? Le héros lui-même, devenant fou de part son travail de compositeur ? La petite amie de ce dernier, qui aime se balader à l'improviste armée d'un long couteau ? Mystère, mystère ! Autre point positif, la violence exacerbée lors des quelques meurtres qui parsèment le film et notamment, celui dans la salle de bain qui est vraiment choc et filmé avec une complaisance certaine qui réjouira les amateurs. La musique de Guido et Maurizio De Angelis est également à prendre en compte, tout comme le twist final, bien déviant. Encore une fois, il est dommageable que tout cela s'éternise et s'étire en longueur, une durée de 85 minutes aurait nettement profité au film je pense. On notera la bonne utilisation des diverses parties de la maison ainsi que la présence du jeune Giovanni Frezza, ce petit blondinet que Lucio Fulci a traumatisé dans La Maison près du Cimetière et La Malédiction du Pharaon en 1981 et 1982. Pas un giallo de référence malgré des intentions fort louables...

* Disponible en Blu-Ray chez -> LE CHAT QUI FUME  
BONUS:
• L'escalier de la mort avec Lamberto Bava (16 min 30)
• Bienvenue à la maison avec le scénariste Dardano Sacchetti (21 min)
• Dans une maison vide avec le chef opérateur GIANLORENZO BATTAGLIA (17 min)
• Film annonce




mardi 18 octobre 2022

ACHOURA

 

ACHOURA
(Achoura)

Réalisateur : Talal Selhami
Année : 2018
Scénariste : Jawad Lahloun, Talal Selhami, David Villemin
Pays : Maroc, France
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Sofiia Manousha, Younes Bouab, Omar Lotfi, Iván González, Moussa Maaskri...


L'HISTOIRE : Jouant à se faire peur, Nadia, Ali, Samir et Stéphane se rendent dans une demeure condamnée, réputée maudite. L'un d'eux, Samir, disparaît dans des circonstances mystérieuses, enlevé par un inconnu. Les trois survivants refoulent le souvenir de ce qui s’est passé, jusqu'à ce que Samir ne réapparaisse 25 ans plus tard. La bande recomposée va devoir se confronter à son passé et affronter leur peur...

MON AVIS : Le Franco-marocain Talal Selhami a déjà fait parler de lui en 2010 avec Mirages, un film qui jouait déjà avec la notion de peur refoulée, de peur relevant de l'enfance. En 2018, il fait son retour avec Achoura, le premier film fantastique filmé au Maroc, ouvrant ainsi les portes de ce pays au cinéma de genre. Pour l'histoire, il puise dans une fête musulmane aux origines juives, l'Achoura, qui voit la rencontre de Mahomet, le 10 de Muharram, avec un rabbin jeûnant pour Yom Kippour en souvenir de la traversée de la mer Rouge et de la déroute des armées de Pharaon emportées par les flots. Le Prophète a surenchéri en décrétant 2 jours de jeûne à la mémoire de Moïse, reconnu comme prophète par l’islam. De génération en génération, les flots de la mer Rouge se sont « transformés » en douche forcée dans la rue, le second soir de l’Achoura. À cette occasion, les démunis et les enfants reçoivent des cadeaux. Le premier soir est une fête normale mais le second soir, la tradition veut que les enfants aspergent d’eau les passants ! C'est pour ça que cette fête est également appelée la nuit des enfants au Maroc. Si vous avez lu le résumé du synopsis ci-dessus, impossible de ne pas penser au récit d'un certain Stephen King n'est-ce pas ? Le fait que de jeunes enfants ont affronté quelque chose de mystérieux et que cette "chose" reviennent les hanter une fois adulte, les obligeant à reformer le petit groupe de leur enfance, nous rappelle bien évidemment la structure du terrifiant Ca, qui s'est vu par deux fois adapter au cinéma. Clin d'œil voulu ou pure coïncidence de la part du réalisateur ? Toujours est-il qu'on y pense à la vision d'Achoura, sans que cela ne soit (trop) préjudiciable au film. La structure même du récit alterne scènes du présent avec séquences du passé. Dans ces dernières, les jeunes acteurs choisis font correctement le job et se montrent attachants. La disparition du petit Samir, frère d'Ali, va profondément les marquer, à tel point que ce dernier n'arrêtera jamais de tenter de retrouver son petit frère. Devenu inspecteur de police, Ali (Younes Bouab) met sa vie de côté pour mener à bien cette quête, qui va prendre fin plus de 25 ans plus tard, lors d'une séquence forte en émotion. Plusieurs zones d'ombre sont laissées volontairement par le scénario et c'est petit à petit qu'elles vont s'éclaircir, nous apportant des détails, des indices, avec les flashbacks notamment. On se pose par exemple des questions quand on découvre cet homme retenu prisonnier dans un immeuble abandonné, la bouche muselé par un mors de cheval. La thématique des peurs de l'enfance, le fait de devoir les affronter étant adulte est clairement mis en avant ici et prend l'apparence d'une entité maléfique dont le design est plutôt bien travaillé. Le démon mangeur d'enfants, qui est potentiellement un Djinn (?), assurera sans difficulté le côté fantastique d'Achoura, qui ne s'aventure jamais dans les sentiers de l'horreur viscérale et démonstrative mais préfère flâner avec un fantastique plus feutré la majorité du temps. Ls acteurs adultes, une fois réunis, vont donc devoir tenter de survivre face au démon et ils devront faire certains sacrifices pour y parvenir. Talal Selhami n'oublie pas l'aspect émotionnel de son film et certaines scènes sont touchantes (les retrouvailles entre Samir et Stéphane entre autres). Au niveau des effets-spéciaux, ceux-ci sont de qualité pour la plupart d'entre eux, avec quelques bémols sur des CGI un peu voyant. La mise en scène et la superbe photographie sont à l'avenant et le film possède une belle patine. On trouvera peut-être juste dommage que le fait qu'Achoura ait été tourné au Maroc ne se voit pas tant que ça, le film possédant un rendu très américain au final. En tout cas, si vous avez aimé le Kandisha du duo Bustillo / Mauro, n'hésitez pas à vous plonger dans Achoura, vous devriez tout autant apprécier. Le rythme est assez soutenu, les images sont belles et même si l'histoire lorgne un peu trop vers Ca comme déjà dit, le film de Talal Selhami a des qualités qui en font un divertissement fort recommandable. 

* Disponible en BR chez -> LE CHAT QUI FUME <-   
BONUS:
• Making-of d'Achoura (57 min)
• Documentaire sur la musique (5 min)
• Interview des acteurs/actrices
• Interview de Talal Selhami
• Film annonce




dimanche 16 octobre 2022

LE SEUL TÉMOIN

 

LE SEUL TÉMOIN
(Narrow Margin)

Réalisateur : Peter Hyams
Année : 1990
Scénariste : Peter Hyams
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, action
Interdiction : /
Avec : Gene Hackman, Anne Archer, James Sikking, Susan Hogan, J.T. Walsh...


L'HISTOIRE : Carol Hunnicut accepte un "rendez-vous à l'aveugle" avec Michael Tarlow, un avocat. Ce dernier invite la jeune femme dans son appartement et reçoit la visite d'un de ses clients, le mafieux Leo Watts et de son homme de main. Sans savoir que la jeune femme se trouve dans la salle de bain et les observe, l'homme de main de Watts abat froidement Tarlow. Peu de temps après, l'avocat Robert Caulfield parvient à localiser la jeune femme qui se cache au Canada et lui demande de venir témoigner contre Watts. Paniquée, elle refuse, mais lorsque les hommes de main de Watts débarquent sans prévenir et tir à vue, elle n'a d'autre choix que d'embarquer dans un train en direction de Vancouver avec Caulfield. Ce dernier repère deux tueurs à gages qui sont également montés dans le train. Le voyage s'annonce des plus dangereux pour Caulfield, qui va tout faire pour protéger son seul témoin dont les tueurs à gages ne connaissent pas le visage...

MON AVIS : Je n'avais pas revu ce film depuis les années 90 mais j'en avais un bon souvenir, souvenir qui s'est d'ailleurs avéré exact. Le Seul Témoin est l'oeuvre du sympathique réalisateur Peter Hyams, à qui l'on doit des films attachants tels Capricorn One (1977), Outland (1981), 2010 - L'année du premier contact (1984), Timecop (1994), Mort Subite (1995) ou bien encore Relic (1997) entre autres. Aucun chef-d'oeuvre dans le lot mais des films qui font le job dans leur catégorie et dans leur genre. C'est aussi le cas avec Le Seul Témoin, un thriller nerveux qui place Gene Hackman dans un train aux prises avec de dangereux tueurs à gages qui veulent éliminer une jeune femme, seule témoin d'un meurtre commis en présence de leur patron. Si l'histoire évoque quelque chose aux plus cinéphiles d'entre-vous, c'est normal puisque le film de Peter Hyams est le remake d'un film noir de 1952, L'énigme du Chicago Express réalisé par Richard Fleischer. Cette version moderne ne lésine pas sur l'action, avec quelques jolies séquences bien dynamiques, comme une poursuite entre un 4x4 et un hélicoptère en pleine forêt canadienne ou une chasse à l'homme sur le toit du train roulant à grande vitesse. On voit que le réalisateur a bénéficié de moyens plutôt importants pour mettre en scène cette longue traque qui se déroule principalement à bord d'un train. Le suspense est plutôt bien géré car Gene Hackman et Anne Archer ne peuvent pas s'enfuir ou sauter du train en marche, ils vont donc devoir ruser pour éviter d'être repérés par les tueurs à gages, avec des changements de cabine, trouvailles de cachettes et j'en passe. Parfois, tout se joue à un cheveu et cette sensation d'un danger imminent profite au film qui n'ennuie jamais malgré sa (quasi) unique unité de lieu. On pense bien sûr à La Mort aux Trousses également. Le casting s'en sort bien, la mise en scène est adaptée et le film se laisse (re)voir sans déplaisir aucun. La fin est un peu paresseuse peut-être mais dans l'ensemble, Le Seul Témoin reste un thriller des plus divertissants et rondement mené.     


samedi 15 octobre 2022

UN FLIC EXPLOSIF

 

UN FLIC EXPLOSIF
(Un Poliziotto Scomodo)

Réalisateur : Stelvio Massi
Année : 1978
Scénariste : Gino Capone, Teodoro Corrà
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Maurizio Merli, Olga Karlatos, Massimo Serato, Mario Feliciani...


L'HISTOIRE : Connu pour ses méthodes plutôt musclées, le commissaire Olmi tente désespérément de coincer Degan, un homme d'affaire qu'il suspecte d'avoir fait tuer deux amis de son fils Degan Junior et de tremper dans des affaires de corruption et de trafic de diamants. Mais les relations de Degan lui permette de s'en tirer. Olmi est mis à l'écart de l'enquête et après une bavure, il est muté dans une petite ville portuaire dans laquelle il ne se passe jamais rien. Mais son intuition le met sur une potentiel piste de trafiquants d'armes...

MON AVIS : Après une carrière en tant que cameraman et directeur de la photographie débutée dès 1964, Stelvio Massi se lance dans la réalisation en 1974 et devient un spécialiste du polar et du thriller avec des films tels 5 femmes pour l'assassin (1974), Un flic voit rouge (1975), Magnum 44 spécial (1976), L'Exécuteur vous salue bien (1977), La Cité du Crime (1979), Un Flic Rebelle (1980), Speed Driver (1980) et j'en passe. A la fin des années 80, il prend le pseudonyme de Max Steel pour signer ses œuvres. Il décède en mars 2004. En 1978, il est à la tête d'Un Flic Explosif, autre polar de qualité pour lequel il retrouve l'acteur Maurizio Merli, un habitué de ce type de production rentre-dedans. Toujours très charismatique quand il interprète des flics aux méthodes expéditives, Merli assure vraiment bien dans ce rôle de commissaire qui veut faire son boulot du mieux qu'il peut, à savoir mettre les voyous sous les verrous ! Bien sûr, ces méthodes d'interrogatoire ne font pas l'unanimité, notamment chez le préfet.  Un Flic Explosif peut se découper en deux parties distinctes. La première nous présente le combat du commissaire Olmi pour coincer Degan, un homme important qui est responsable de la mort de plusieurs personnes. Notre commissaire de choc parvient à remonter des pistes, à trouver des témoins, à faire parler ces derniers à grand coup de baffe dans la gueule (homme, femme, pas de jaloux !), à obtenir des preuves et même à le faire arrêter. Malheureusement, la corruption est présente dans les rangs de la justice et le fait que Degan soit très riche n'est pas anodin dans sa remise en liberté dès le lendemain, ce qui provoque la colère de Merli. Impuissant malgré son investissement de tous les jours, le commissaire n'aura pas gain de cause et face à cette injustice, il en viendra à commettre une petite bourde qui lui vaudra d'être muté dans une ville portuaire. Cette première partie est nerveuse comme il faut, bien rythmé, sans grand temps mort, avec des cascades et du mitraillage en règle, on sent qu'il y a un certain budget mis à disposition de Stelvio Massi (on a une scène avec un hélicoptère par exemple) qui fait ce qu'il sait faire de mieux : nous offrir un polar carré qui met bien en valeur son acteur principal. Une fois que le commissaire Olmi arrive dans la ville portuaire démarre la seconde partie d'Un Flic Explosif. Le rythme du film ralentit un peu, on suit Olmi batifoler avec Anna, une jolie jeune femme rencontrée dans un bar et qui est interprétée par Olga Karlatos. Son visage dira certainement quelque chose aux fans de L'Enfer des Zombies puisque dans ce film de Lucio Fulci, elle interprète la femme du docteur Menard. Mais rapidement, l'action reprend son droit puisque cette ville apparemment des plus calmes cache un trafic d'armes que le commissaire va détecter et tenter de mettre hors d'état de nuire. Il est intéressant de voir que pour cette nouvelle mission, Olmi essaye de ne pas reproduire les erreurs du passé et de ne pas mettre en avant ses méthodes brutales pour arriver à ses fins. Le fait qu'il dépose son pistolet dans le tiroir de son bureau participe à ce changement de mentalité chez cet homme blessé intérieurement par l'affaire Degan. Le titre original du film, Un Poliziotto Scomodo, représente bien son état d'esprit puisqu'il peut se traduire par "un policier mal dans sa peau, mal à l'aise". Reste qu'on à réellement l'impression de voir deux intrigues différentes qui auraient été accolé dans un même film et le résultat déstabilise un peu. En tout cas, les amateurs de poliziottesco apprécieront sans aucun doute cette réalisation de Stelvio Massi tout comme ils apprécieront la prestation de Maurizio Merli qui tire le film vers le haut sans grande difficulté... 

* Disponible en combo DVD + BR chez ARTUS FILMS
- Film proposé en VF et VOSTF
- Présentation du film par Curd Ridel
- Entretien avec Danilo Massi
- Diaporama
- Film annonce



dimanche 9 octobre 2022

HELLRAISER (2022)

 

HELLRAISER (2022)
(Hellraiser)

Réalisateur : David Bruckner
Année : 2022
Scénariste : Ben Collins, Luke Piotrowski
Pays : Etats-Unis, Serbie
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Odessa A’zion, Jamie Clayton, Adam Faison, Brandon Flynn, Goran Visnjic...


L'HISTOIRE : Riley, ex-toxicomane, accepte d'aller cambrioler avec son petit ami Trevor un entrepôt appartenant à un homme fortuné, Voight, qui a disparu mystérieusement il y a six ans après avoir acquis un étrange puzzle en forme de cube. La jeune femme découvre dans un immense container un coffre-fort qu'elle parvient à forcer et qui renferme le fameux cube. Matt, le frère de Riley, comprend que sa sœur est impliquée dans un vol et il la somme de quitter son appartement. Restée seule dans un parc, Riley parvient à activer le mécanisme du cube et à résoudre le puzzle. Par chance, elle évite le contact d'une lame aiguisée qui était dissimulée dans le cube. Elle voit néanmoins apparaître des créatures infernales, commandées par une femme dont le crâne est hérissé de clous et qui lui demande de donner le cube à quelqu'un d'autre. Matt, pris de remord, à suivi sa sœur et la trouve inanimée. Il se blesse en ramassant le cube. En se rendant dans les toilettes pour se soigner, il est victime des cénobites et disparaît à son tour. Riley n'aura alors de cesse de vouloir retrouver son frère et va mener une enquête sur le mystérieux puzzle qui prend une nouvelle forme à chaque victime...

MON AVIS : Initiée en 1987 par son propre créateur littéraire, à savoir l'Anglais Clive Barker, la saga Hellraiser est l'une des plus longues du cinéma, avec pas moins de 9 suites qui ont suivi le premier volet. Des suites qui ont vu leur niveau grandement décliné après l'épisode 5 et qui ont atteint un seuil de nullité assez flagrant par la suite. L'avant dernier et le dernier épisode, datant respectivement de 2011 et de 2018, ont même vu la star de la saga, Doug Bradley, qui interprète le chef des Cénobites, Pinhead, depuis le premier film, être remplacé par Stephan Smith Collins puis par Paul T. Taylor, pour un résultat on ne peut plus décevant. L'annonce d'un nouveau chapitre en 2022 n'a pas créé un enthousiasme très profond chez les fans des créatures de l'enfer, surtout que Pinhead se voyait devenir une femme, en la personne de l'actrice Jamie Clayton ! Un changement de sexe qui a déboussolé le public mais les premières images de l'actrice bardée de clous et maquillée ont relevé l'intérêt du projet. Hellraiser 2022 n'est d'ailleurs pas une suite mais bel et bien un reboot total, une nouvelle vision des écrits et de l'univers imaginé par Clive Barker, et dont le but principal est de redonner ses lettres de noblesse à une série qui n'a cessé de côtoyer la médiocrité depuis 2002. Une louable intention, confiée à la direction de David Bruckner, le réalisateur de The Signal (2007), du segment Amateur Night de l'anthologie V/H/S (2012), du segment The Accident de l'anthologie Southbound (2015), de The Ritual (2017), de deux épisodes de la série Creepshow (2019) et de La proie d'une ombre (2020). La mission, périlleuse, est-elle remplie ? Bien sûr, il est difficile de faire pire que les épisodes 6, 7, 8, 9 et 10. Hellraiser 2022 se place sans grande difficulté à des années lumières au dessus de ces cinq séquelles, de par sa mise en scène, sa photographie, ses effets spéciaux et de maquillage. Le film a un vrai cachet visuellement parlant, certaines séquences sont vraiment très belles, notamment vers la fin quand le Leviathan débarque dans notre univers. On appréciera également les nouveautés apportées à la mythologie crée par Clive Barker, les scénaristes et auteurs ne s'étant pas contentés de n'utiliser que le matériau à leur disposition. Le fameux Rubik's Cube possède désormais diverses formes, qui évoluent à chaque fois qu'une victime est emportée par les Cénobites. Dans le film, pour parvenir à entrer en contact avec le Leviathan, il faut désormais une série de six victimes, le cube prenant alors six formes différentes, allant du traditionnel cube vu dans les autres films de la saga à des formes plus allongées et triangulaires. L'importance donné au cube est ici amplifiée et c'est plutôt intéressant. Autre point positif, l'apparence des Cénobites bien sûr ! Si la majeure partie a été féminisée, on reconnaît néanmoins les "classiques", comme Pinhead (appelé Priest ici) ou Chatterer et ses dents qui claquent par exemple. De nouveaux Cénobites font également leur apparition et leur design, extrêmement soigné, raviront les fans de ces créatures. Avouons qu'ils sont de toute beauté, avec peau décharnée, mise à nu des muscles ou d'autres parties du corps et j'en passe. Félicitations à l'équipe de maquillage qui a fait un superbe boulot à ce niveau. La musique de Ben Lovett est également à mettre dans les bons points, elle possède sa propre ambiance, ses propres thèmes mais s'autorise parfois des clins d'oeil appuyées à l'excellente partition composée au début de la saga par Christopher Young et qui est reconnaissable à la première note. Niveau horreur visuelle, on est dans la bonne moyenne du genre, je m'attendais toutefois à plus de débordements graphiques mais ce qui est proposé ici est des plus corrects et fait agréablement le job. Pas mal de bons points donc pour ce Hellraiser 2022. Reste que le ressenti final est malheureusement assez mitigé, du moins en ce qui me concerne. Si l'univers est respecté, tous les feux ne sont pas au vert. Le rythme du film est en dent de scie et il faudra attendre au moins 80 minutes pour que ça décolle vraiment, ce qui est, vous le reconnaîtrez, fort long ! Le film dure 121 minutes au compteur et peine à maintenir un intérêt constant, la faute à des personnages peu charismatiques, peu attachants. Ce n'est pas que le jeu des acteurs n'est pas bon mais rien que l'héroïne, jouée par Odessa A’zion, ne m'a pas embarqué avec elle et son comportement m'a même soûlé la plupart du temps. Les clichés obligés à notre époque, avec ce couple gay interprété par Brandon Flynn (échappé de 13 Reasons Why) et Adam Faison, ne servent pas vraiment l'histoire et n'ont pas un réel intérêt au final. Les péripéties et mésaventures de Riley tentant de découvrir des informations sur le cube ralentissent une action déjà peu palpitante et font sombrer le spectateur dans un ennui poli. Et ce n'est pas les trop rares apparitions des Cénobites durant ces 80 premières minutes qui vont nous sortir de notre torpeur. Je n'ai rien contre les films qui prennent leur temps mais là, j'ai trouvé le temps bien long. Heureusement, le tempo s'accélère durant les quarante dernières minutes, les péripéties deviennent plus intéressantes et les Cénobites participent pleinement à l'action cette fois-ci, avec des trouvailles visuelles joliment mises en scène. En leader des enfers, Jamie Clayton s'en sort franchement bien, elle est charismatique sans toutefois égaler la prestance de Doug Bradley. Mais elle n'a pas à rougir de sa prestation. La mission de David Bruckner n'est donc réussie qu'à moitié en ce qui me concerne. Le réalisateur et ses scénaristes ont réussi à se réapproprier la mythologie Hellraiser mais la mollesse du rythme a fait que je me suis trop ennuyé pour être pleinement satisfait. Un résultat en demi-teinte donc, certes supérieur aux navets précédents, mais qui ne m'a pas donné entière satisfaction. Je ne dis pas non à une suite en tout cas, le look des Cénobites donnant vraiment envie de les revoir. 




samedi 8 octobre 2022

GOODNIGHT MOMMY (2014)

 

GOODNIGHT MOMMY
(Ich seh, Ich seh)

Réalisateur : Severin Fiala, Veronika Franz
Année : 2014
Scénariste : Severin Fiala, Veronika Franz
Pays : Autriche
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Lukas Schwarz, Elias Schwarz, Susanne Wuest, Hans Escher, Karl Purker...


L'HISTOIRE : Elias et Lukas sont deux jumeaux. Ils attendent le retour de leur mère dans leur somptueuse maison isolée. Lorsque cette dernière franchit le pas de porte, elle est méconnaissable car elle porte des bandages chirurgicaux sur le visage, suite à une opération qu'elle vient de subir. Rapidement, la tension monte entre la mère et ses deux fils, ces derniers se mettant en tête que la personne qu'ils ont en face d'eux n'est pas leur vraie mère mais une intruse se faisant passer pour elle...

MON AVIS : Ayant découvert le remake américain de 2022 il y a deux jours, j'ai voulu comparer avec le film original de 2014 que je n'avais pas vu, réalisé en Autriche par le duo Severin Fiala et Veronika Franz. Un premier film pour eux, qui a été projeté dans de nombreux festivals, dont celui de Gérardmer, d'où il est repartit avec le prix du Jury SYFY et le prix du Jury Jeunes ! Evidemment, le twist reste le même dans les deux films et vu que j'avais deviné celui du film de 2022 en dix minutes (merci L'Autre de Robert Mulligan - 1972), l'effet de surprise était donc totalement absent pour moi avec la version 2014. Pas bien grave en fait, ça m'a permis de me focaliser sur les détails qui amènent progressivement à ce twist. J'avoue que le film de 2014 est nettement plus subtil à ce niveau, on est dans une approche moins éléphant dans un magasin de porcelaine. L'impression que la mère n'adresse pas la parole à l'un des frères pour le punir d'une mauvaise action est plus présente dans la mise en scène de Severin Fiala et Veronika Franz je trouve et cette dernière fait plus office de "méchante maman" au caractère autoritaire et volontairement antipathique vis à vis de ses fils, ce qui provoque un trouble plus prononcé chez le spectateur. Ces derniers sont également plus sombres que dans la version 2022, avec une dernière demi-heure où les rôles s'inversent de manière bien plus cruelle, le sévice de la bouche collée risque de faire détourner le regard au plus sensible ! Le comportement des jumeaux est lui aussi plus inquiétant dans le film original, avec cette collection de cafards par exemple. L'influence de Lukas sur son frère Elias est également mieux retranscrite à l'écran, elle est plus pernicieuse, plus néfaste et surtout plus sadique. La réalisation est assez clinique, froide, méticuleuse aussi, elle parvient à brouiller la frontière de la réalité et joue vraiment astucieusement sur la dualité entre les deux frères, malmenant le public qui n'a pas deviné le twist final et l'entraînant dans des zones d'ombres qui mettront à mal sa compréhension de l'histoire. Contrairement au film de 2022 qui ajoutait le décor de la vieille grange, lieu où s'est déroulé un accident, le Goodnight Mommy de 2014 se contente du décor de cette luxueuse maison pour faire monter la tension petit à petit. On n'aura pas non plus de détail sur "l'accident" contrairement à la version 2022. Dans les deux versions, on peut y voir un film sur la difficulté de faire le deuil d'un être cher et les troubles que cette disparition peut entraîner. Si la dernière demi-heure se veut nettement plus grand-guignolesque que tout ce qui a précédé, Goodnight Mommy reste un thriller psychologique de bonne tenue, un huis clos oppressant dont l'un des seuls défauts est de voir, pour les plus attentifs, son twist être rapidement éventé. Le résultat final tourne à l'avantage du film de 2014 pour ma part.

    

vendredi 7 octobre 2022

LA NUIT ÉROTIQUE DES MORTS VIVANTS

 

LA NUIT ÉROTIQUE DES MORTS VIVANTS
(Le Notti Erotiche dei Morti Viventi)

Réalisateur : Joe d'Amato
Année : 1980
Scénariste : George Eastman
Pays : Italie
Genre : Horreur, érotique, porno
Interdiction : -18 ans
Avec : Mark Shannon, Laura Gemser, George Eastman, Dirce Funari, Lucia Ramirez...


L'HISTOIRE : Larry, marin et propriétaire d'un beau voilier, accepte d'emmener John Wilson, un architecte doublé d'un coureur de jupons, ainsi que la belle Fiona qui l'accompagne, sur l'île du Chat. Cette dernière est réputée maudite, la légende voulant qu'un chat ait le pouvoir de ranimer les morts afin de protéger l'île de l'intrusion de visiteurs non désirés. Wilson doit faire des repérages afin de construire un gigantesque complexe hôtelier sur l'île. Larry et ses deux compagnons découvrent que l'île n'est pas totalement déserte : ils font connaissance avec Luna, une superbe femme qui est accompagné par un vieillard aveugle. Ceux-ci les avertissent qu'ils courent un grave danger s'ils restent sur l'île mais Wilson refuse de quitter les lieux...

MON AVIS : Au début des années 80, Joe d'Amato, adulé par les fans de cinéma d'horreur qui ont visionné Blue Holocaust et Anthropophagous, décide de quitter l'Italie pour aller se réfugier sur l'île de Saint-Domingue, dans les Caraïbes. Là, il va tourner une poignée de films avec la même équipe technique et un casting quasi récurrent, à l'image de Mark Shannon, George Eastman (qui signera plusieurs scénarios également), Dirce Funari, Annj Goren ou Lucia Ramirez entre autres. Sortira alors en 1980/1981 des Sesso Nero, Orgasmo Nero, Porno Holocaust et autre Hard Sensation. Dans certains, il tente de marier l'érotisme torride avec des éléments horrifiques et ce sera le cas avec le film qui nous intéresse ici et qui fait partie de cette liste de films tournés à Saint-Domingue, à savoir La Nuit érotique des Morts Vivants, également connu sous son titre alternatif de La Nuit fantastique des Morts Vivants, ce qui, au vu des images proposées, lui correspond nettement moins bien que le précédent. Car il faut bien avouer que ce qui semble principalement intéressé d'Amato ici, c'est de déshabiller intégralement son casting et de les faire forniquer ensemble, et ce, dans tous les endroits possibles : dans les chambres d'hôtels, sur le voilier et bien sûr sur les superbes plages de sable fin de Saint-Domingue. Sur un scénario de George Eastman, qui s'octroie le rôle de Larry le marin, le réalisateur transalpin va donc, pendant plus d'une heure et des poussières, enchaîner les scènes de sexe, tantôt simulées, tantôt abordées de manière frontale et pornographique, l'acteur Mark Shannon ne rechignant pas à dévoiler sa masculinité ni à en faire profiter les actrices qui ne sont pas réticentes à jouer avec ! Entre deux scènes de baise, on évoque quand même l'île du Chat et la superstition qui l'entoure et on assiste au meurtre d'un médecin venu faire une autopsie sur un cadavre plutôt bien vivant. Mais hormis cela, ce n'est que corps dénudés et accouplements à foison, ce qui provoque rapidement une certaine léthargie du spectateur venu assister à un film de morts vivants et qui se retrouve plutôt avec un épisode d'Emmanuelle. Certes les paysages sont paradisiaques et les filles plutôt jolies, on apprécie toujours de voir George Eastman à l'écran, ce dernier se montrant toujours aussi à l'aise et charismatique mais bon, on aimerait bien aussi avoir quelques séquences sanguinolentes à se mettre sous la dent et les voir, ces fameux morts vivants promis par le titre ! Surtout que la version intégrale du film dure environ 111 minutes et des poussières ! Que c'est long ! La présence de la belle Laura Gemser sur l'île du Chat ravive un peu notre intérêt et nous sort de notre somnolence, surtout qu'on ne sait pas si elle est bien réelle ou si c'est une apparition fantomatique, comme la scène de sexe suggérée entre George Eastman et la belle Indonésienne le laisse à penser. Il ne reste plus beaucoup de temps, une trentaine de minutes environ et ENFIN, les morts vivants décident de sortir de leur tombe. Là, le film voit son niveau s'élever puisqu'on retrouve clairement une ambiance pompée sur L'Enfer des Zombies de Lucio Fulci, réalisé l'année précédente, en 1979 donc. Morts sortant de leur tombe de sable, marchant de manière robotique sur la plage, entre les palmiers, via une séquence filmée en nuit américaine. La violence, très soft pour un film de d'Amato, fait aussi son apparition et on aura droit à quelques décapitations à la machette et quelques tirs en pleine tête plutôt sympathiques mais rien de bien gore, on ne s'explique pas cette retenue au niveau de la violence, peut être pour conserver cette atmosphère poético-horrifique ? Mystère. En tout cas, c'est joliment filmé, très bien photographié et la musique de Marcello Giombini parvient à relever le niveau de l'ensemble. Toujours est-il qu'au final, La Nuit érotique des Morts Vivants peine à convaincre, se montre relativement ennuyeux, assez peu bandant en fait, et ne vaut réellement que pour son final qui lui s'avère réussi. On a connu Joe d'Amato plus inspiré en tout cas.

* Disponible en Blu-Ray chez -> LE CHAT QUI FUME <-
• BLURAY - 1920x1080/24p
• Français et italien en DTS-HD MA 2.0
• Sous titres: Français
BONUS:
• Le vrai étalon italien avec Mark Shannon (45 mn)



GOODNIGHT MOMMY (2022)

 

GOODNIGHT MOMMY
(Goodnight Mommy)

Réalisateur : Matt Sobel
Année : 2022
Scénariste : Kyle Warren
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Naomi Watts, Cameron Crovetti, Nicholas Crovetti, Peter Hermann...


L'HISTOIRE : Elias et Lukas sont deux jumeaux. Ils retournent dans la maison de leur mère qui est séparée de son mari. Lorsque les jumeaux voient leur mère, cette dernière porte des bandages chirurgicaux sur le visage, la rendant méconnaissable. Constatant que son comportement même envers eux a changé, Elias et Lukas se demandent s'il s'agit bien de leur vraie mère sous ses bandages...

MON AVIS : En 2014 est sortit Goodnigt Mommy, un film autrichien réalisé par le duo Severin Fiala et Veronika Franz, qui ont depuis récidivé avec le très bon The Lodge en 2019. Voici qu'en 2022, le réalisateur Matt Sobel livre un remake de Goodnight Mommy, portant le même titre mais avec de nouveaux acteurs, dont Naomi Watts dans le rôle de la mère au visage bandé et les jumeaux Cameron et Nicholas Crovetti dans le rôle des deux enfants. N'ayant pas vu le film autrichien, c'est donc vierge de toute attente que j'ai démarré le visionnage du film. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai l'habitude de regarder des films de genre que j'ai capté le twist dès les dix premières minutes ou si parce que les indices sont proposés de manière ultra-flagrante. Même ma femme, qui est très loin d'être une experte ou même une fan de films de genre a capté le truc. Il faudra que je regarde le film de 2014 pour voir s'il se montre plus subtil à ce niveau. Toujours est-il que j'avais donc deviné un des éléments essentiels de l'histoire dès le départ. Bon. Honnêtement, ça ne m'a pas vraiment dérangé en fait, même si, forcément, ça amoindri un peu l'impact recherché. Mais il reste d'autres zones d'ombre à éclaircir, comme de savoir si c'est réellement la mère des jumeaux qui est sous ces bandages. Les fans de Naomi Watts en seront donc pour leur frais car leur actrice fétiche a le visage dissimulé durant quasiment tout le film, à l'exception des vingt dernières minutes peut-être. La raison de la présence de ces bandages viendrait d'une opération chirurgicale, un lifting facial précisément, histoire de retrouver un peu de jeunesse perdue. Reste que les jumeaux ont du mal à accepter l'idée que ce soit bien leur mère là-dessous, car elle semble ne pas être totalement la même, notamment au niveau de son comportement envers eux par exemple. Elle se montre plus distante, moins compréhensive, moins mère-poule et cela déstabilise les deux garçons. Huis clos à trois personnages principalement, Goodnight Mommy fait monter crescendo la tension, joue avec son décor quasi unique (la maison et une vielle grange fermée à clé, interdite aux garçons) et tire partie de son casting plutôt bien en place. Si on reste concentré sur les images proposées, d'autres subtilités du récit ne tardent pas à être devinées, comme la présence d'une poutre tâchée de sang par exemple. Forcément, si vous avez vu l'excellent film de 1972 de Robert Mulligan, L'Autre, tout ça vous paraîtra un peu usité et sans grande originalité. Mais dans l'ensemble, ce Goodnight Mommy de 2022 reste un thriller paranoïaque de bonne facture, qui devrait satisfaire les spectateurs lambda en mal d'émotions fortes. Ne reste plus qu'à comparer avec le film de 2014 pour voir si ce remake US était utile ou non et s'il y a des divergences dans le récit...


jeudi 6 octobre 2022

CÉRÉMONIE MORTELLE

 

CÉRÉMONIE MORTELLE
(Mortuary)

Réalisateur : Howard Avedis
Année : 1982
Scénariste : Howard Avedis, Marlene Schmidt
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Mary Beth McDonough, David Wysocki, Bill Paxton, Christopher George...


L'HISTOIRE : Christie Parson est hantée par la mort de son père, noyé dans la piscine familiale. Elle est certaine qu'il s'agissait d'un meurtre, contrairement à sa mère, qui croit à un simple accident. Bientôt, elle se rend compte que quelqu'un la surveille, nuit et jour, un inquiétant rôdeur vêtu de noir, qui semble lié à la morgue locale, théâtre d'étranges cérémonies. Avec son petit ami Greg, elle va tenter de faire la lumière sur le mystérieux rôdeur...

MON AVIS : Tiens, voici un film 80's que je n'avais jamais eu l'occasion de voir, malgré sa disponibilité en VHS. Avant toute chose, je tiens à informer mes lectrices et lecteurs que Cérémonie Mortelle n'est en rien un film de mort-vivant comme l'affiche ou le matériel publicitaire d'époque pourraient le laisser croire. Cette main surgissant d'une tombe ou, plus encore, cette fameuse bande-annonce ne proposant aucune image du film mais mettant en vedette l'acteur Michael Berryman (qui ne joue pas dans le film) dans le rôle d'un fossoyeur se faisant engloutir sous la terre peuvent prêter à confusion et faire naître une attente chez le public qui ne sera donc pas comblée puisqu'en réalité, Cérémonie Mortelle joue dans la cour du slasher movie et ne fera jamais intervenir de zombie putride à la démarche robotique. Le réalisateur Howard Avedis, plus connu pour ses films d'exploitation 70's, avait senti que le slasher avait le vent en poupe au début des 80's, suite au succès d'Halloween en 1978 et surtout de Vendredi 13 en 1980, deux films qui ont engendré pléthore de suites et autres déclinaisons qui ont inondé les écrans et provoqué une rapide saturation du marché, entraînant une fin prématurée du slasher movie avant la fin des 80's, jusqu'à ce qu'il ne resurgisse des abîmes en 1996 avec le Scream de Wes Craven. Rien que pour l'année 1983, qui voit Cérémonie Mortelle débarquer sur les écrans américains, on dénombre environ 15 ou 16 slashers ! Forcément, une telle profusion ne permet pas une qualité égale et le meilleur côtoie souvent le moyen et le mauvais. Pour tenter de se démarquer de la concurrence, Howard Avedis pimente son slasher d'autres éléments, comme le spiritisme entre autres, ce qui explique que le titre original Mortuary (qui désigne la morgue ou l'agence mortuaire, un des lieux principaux du film) soit devenu en France Cérémonie Mortelle. Oui, on aura bien quelques scènes avec des membres encapuchonnés se livrant à une curieuse cérémonie ou bien encore à une séquence classique de spiritisme, avec table qui bouge en fonction des questions posées au défunt. Le titre français peut aussi s'expliquer par la très bonne séquence finale, qui m'a un peu rappelé celle du slasher Happy Birthday de J. Lee Thompson, également disponible chez l'éditeur Rimini Editions ! Sans être un grand slasher, loin s'en faut, Cérémonie Mortelle se veut une petite série B horrifique de bonne tenue, divertissante et agréable, qui ne marque pas les esprits ni ne fait partie des classiques du genre, mais qu'on prend plaisir à déguster, l'ambiance 80's apportant sa petite touche nostalgique qui participe souvent à se montrer plus indulgent. Niveau casting, on trouve ici toute une pléiade d'acteurs et d'actrices issus du milieu de la télévision, comme Mary Beth McDonough qui a débuté sa carrière dans des séries-télévisées à l'âge de 2 ans (!) et qui interprète ici, à 22 ans, l'héroïne Christie Parson, ou bien encore David Wysocki (vu également dans Humongous en 1982) qui joue Greg, le petit ami de Christie. Pour interpréter la mère de Christie, c'est l'actrice Lynda Day George qui a été choisi, on a pu la voir dans la série culte Mission Impossible dans les 70's et dans tout un tas d'autres séries et téléfilms, comme dans Ants - Les Fourmis en 1977 par exemple. Elle apparaît aussi en 1982 dans le culte Le Sadique à la Tronçonneuse de Juan Piquer Simon ! Plus connus des fans de cinéma, on trouve dans Cérémonie Mortelle un jeune Bill Paxton qui joue un embaumeur au service de son père, ce dernier étant interprété par Christopher George, que les fans de Lucio Fulci connaissent bien puisqu'il est l'un des héros de Frayeurs ! A noter que Christopher George est le mari à la ville de Lynda Day George ! Tout ce petit monde va donc se retrouver mêlé à cette mystérieuse histoire qui va plonger la charmante Christie, très affectée par la mort de son père (dont nous, spectateurs, savons qu'il ne s'agit pas d'un accident), dans un univers cauchemardesque, où somnambulisme, spiritisme, tueur vêtu de noir et portant un masque et meurtres sanglants vont s'entremêler de manière correcte sans être transcendante. L'originalité des crimes dans Cérémonie Sanglante (très peu nombreux mais assez sympa) vient de l'arme utilisée, à savoir un trocard permettant de remplacer le sang du défunt par du formol lors des soins de thanatopraxie. Une sorte de longue aiguille pour faire simple. L'univers du mortuaire est bien représenté dans Cérémonie Mortelle, avec l'utilisation des salles des pompes funèbres comme décor, que ce soit la salle de vente de cercueil ou la salle de thanatopraxie par exemple. L'intrigue tente de nous perdre un peu, pour épaissir le mystère, avec notre héroïne qui est atteinte de somnambulisme donc et qui va devenir la proie d'un tueur qui semble bien déterminé à s'occuper d'elle. Les codes du slasher movie sont respectés, avec caméra en vue subjective, course-poursuite, mulitples coupables potentiels, tentatives de meurtre et même un peu d'érotisme, marque de fabrique du réalisateur. Les spectateurs ayant trouvé que Mary Beth McDonough était vraiment charmante seront tristes d'apprendre que c'est une doublure qui la remplace lors de la scène de sexe avec son petit ami. Dommage !! La prestation de Bill Paxton s'avère assez savoureuse et le climax, déjà cité, donne un petit cachet supplémentaire à Cérémonie Mortelle qui parvient à maintenir notre intérêt et à nous intriguer, ne serait-ce qu'avec les participants des séances de spiritisme dont on se demande de quoi il en retourne vraiment. Production typique des 80's, avec sa musique au synthé, ses coupes de cheveux rétro et même sa séquence dans un "skating parc", Cérémonie Mortelle fait gentiment le job et s'avère une petite curiosité à découvrir pour les complétistes du genre !  

* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
Film présenté dans un digipack trois volets sous fourreau, au couleur de l'excellente collection initiée par l'éditeur ! VF et VOSTF au menu
BONUS
- Présentation du film par Gilles Penso
- Livret 20 pages de Marc Toullec sur les slashers de 1983