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jeudi 28 avril 2022

99 FEMMES

 

99 FEMMES
(Der heiße Tod)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1969
Scénariste : Harry Alan Towers
Pays : Italie, Espagne, Allemagne, Angleterre
Genre : Aventure, Women in Prison
Interdiction : -16 ans
Avec : Maria Schell, Maria Rohm, Herbert Lom, Rosalba Neri...

L'HISTOIRE : De jeunes prisonnières sont envoyées au beau milieu du Pacifique, sur une île où se situe le pénitencier Castillo de la Muerte, dirigé d'une main de fer par le Gouverneur Santos et la cruelle directrice Thelma Diaz. Les nouvelles arrivantes portent le numéro 97, 98 et 99. Suite à plusieurs décès, une inspectrice, Leonie Caroll, débarque également sur l'île afin de vérifier les conditions de détention. Cette dernière va se prendre d'amitié pour Marie, la prisonnière 99...

MON AVIS : La collaboration entre le réalisateur Jess Franco et le producteur Harry Alan Towers a donné lieu à une série de neuf films de qualité, dont Le Trône de Feu, Venus in Furs, Les Nuits de Dracula ou Justine ou les Vices de la Vertu entre autres. Parmi les titres les plus emblématiques de la filmographie du réalisateur ibérique figure un certain 99 Femmes, réalisé en 1969 et qui est aussi une production d'Harry Alan Towers. Un film connu pour être l'un des premiers du genre Women In Prison, dont les prémices remontent au film Caged de John Crowell (1950). Si on trouvait déjà dans ce dernier les codes principaux du genre, avec la méchante directrice et le comportement violent des gardiens envers les prisonnières par exemple, Jess Franco va aller encore plus loin, en accentuant la violence, les châtiments et surtout en développant l'aspect érotique, élément qui deviendra la marque de fabrique de ce genre fort apprécié des amateurs de cinéma Bis. Sur un scénario assez simpliste (des femmes se retrouvent incarcérées dans une prison pour femmes et deviennent les jouets de la cruelle directrice et du Gouverneur, pendant qu'une détachée du gouvernement doit faire la lumière sur ce qu'il se passe dans cette prison...), Jess Franco livre une oeuvre soignée, correctement mise en scène, avec toujours ses traditionnels zooms au rendez-vous. Le film nous donne le plaisir de voir à l'écran la blonde Maria Rohm (troisième actrice qu'il a le plus dirigée avec Lina Romay et Soledad Miranda), Luciana PaluzziElisa Montés et surtout l'incendiaire Rosalba Neri, qui interprète une prisonnière qui aime trouver du réconfort auprès des femmes. L'aspect lesbien est ici développé et on assiste à quelques scènes saphiques très soft en fin de compte mais joliment filmé, mise à part la première qui ne donne à voir pas grand chose si ce n'est du... flou ! Peut-être un test de la part de Franco mais l'effet n'est pas formidable car il nous prive du joli corps dénudé des deux actrices. Heureusement, il se rattrapera ensuite, tout en restant assez prude par rapport à ses films à venir. La méchante directrice est jouée par Mercedes McCambridge, célèbre entre autres pour avoir été la rivale de Joan Crawford dans Johnny Guitar mais aussi la voix du démon Pazuzu dans L'Exorciste ! Le Gouverneur de l'île, qui dirige aussi la prison et n'hésites d'ailleurs pas à prendre du bon temps avec les prisonnières, est quant à lui joué par le non moins célèbre Herbert Lom, vedette du film noir durant les années 40 et 50 et interprète du Fantôme de l'Opéra dans le film de Terence Fisher réalisé en 1962. L'agent du gouvernement chargé d'enquêter sur la prison est joué par Maria Schell et son personnage est intéressant car elle va ressentir de l'humanité pour les prisonnières et tenter de faire que leur condition d'emprisonnement soit moins rude. Un casting solide donc pour un film qu'on pourra trouver un peu académique et finalement assez sage, même si on retrouve bien la patte Franco lors de deux scènes de flashback, nous dévoilant pourquoi Maria Rohm et Rosalba Neri ont atterri en prison. D'une durée de 89 minutes environ, 99 Femmes joue dans le registre du W.I.P durant une bonne heure avant d'aller flirter vers le film d'aventure en jungle lors de la dernière demi-heure. Un final aventureux bien dépaysant, avec serpent, marécage et chasse à l'homme, ou à la femme devrais-je plutôt dire. 99 Femmes est sortit en France sous le titre Les Brûlantes, avec un autre montage et parfois caviardé de séquences pornographiques rajoutées et qui discréditent l'oeuvre originale. En tout cas, un titre référence pour tout amateur de W.I.P. et une oeuvre fondatrice du genre. 

* Disponible en DVD et BR chez -> ARTUS FILMS <-
Bonus
Montage français sans inserts X (exclusivité BluRay)
Présentation par Stéphane du Mesnildot
Diaporama d’affiches et photos
Film-annonce original




LE TRÔNE DE FEU

 

LE TRÔNE DE FEU
(Il Trono di Fuoco / The Bloody Judge / The Night of Blood Monster)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1970
Scénariste : Enrico Colombo, Jess Franco, Michael Haller, Anthony Scott Veitch
Pays : Italie, Espagne, Allemagne, Liechtenstein
Genre : Aventure, Historique, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Christopher Lee, Maria Schell, Leo Genn, Maria Rohm, Margaret Lee...

L'HISTOIRE : Angleterre, 1685. A la mort du roi Charles II, Jacques II monte sur le trône. Mais une grande partie de la population est fidèle à Guillaume d'Orange, en exil. Afin de contrôler les conspirateurs, le juge Jeffreys est chargé de faire régner l'ordre. Il exécute sa mission avec beaucoup de zèle, torturant et faisant périr sur le bûcher de nombreuses femmes soi-disant sorcières. La famille de Lord Wessex, et notamment son fils Harry, va s'opposer au juge sanguinaire...

MON AVIS : Tiens, voilà encore un film qu'il faudrait montrer aux détracteurs de Jess Franco et aux mauvaises langues considérant que le prolifique réalisateur ibérique n'est qu'un vulgaire tâcheron ! Je ne suis pas de ceux qui glorifient toute l'oeuvre de Jess Franco, quitte à faire passer des vessies pour des lanternes par amour du cinéma Bis, loin s'en faut. Mais force est de constater que sa filmographie recèle de vrais bons films et Le Trône de Feu en est un, assurément. Produit par Harry Alan Towers en 1970, ce film se révèle en effet d'une réelle qualité, que ce soit dans la mise en scène, le casting proposé, le soin apporté aux costumes, au choix des décors naturels ou aux scènes de batailles. Il mêle film d'aventure politique (avec complots à la cour pour renverser le roi Jacques II, révolte menée par des rebelles opposés au pouvoir en place), film historique (le récit prend à son compte un fait historique réel ainsi que des personnages ayant réellement existé) et film d'horreur utilisant le thème de la terrible inquisition, en la personnage du fameux juge sanglant, George Jeffreys, né le 15 mai 1645 et mort le 18 avril 1689 à la tour de Londres. Un personnage antipathique, sans pitié, ayant envoyé à la torture puis à la mort des centaines de personnes et dont les méfaits ont été une source d'inspiration pour des films tels Le Grand Inquisiteur par exemple. Du propre aveu de Jess Franco, sa principale source d'inspiration pour ce film a été le film de Rowland V. Lee réalisé en 1939, La Tour de Londres, avec un Boris Karloff particulièrement inquiétant dans son rôle de bourreau. Dans Le Trône de Feu, c'est Christopher Lee en personne qui va avoir l'honneur d'interpréter ce juge inquisiteur redoutable et le prestigieux acteur s'en sort très bien, avec une interprétation plutôt maîtrisée, sans excès, posée, sans surenchère dans le démonstratif. Il agit par principe, ses principes, et seul son jugement moral est valable, ce qui rend les séquences de tribunal assez glacial car on sait que, quelque soit la défense des accusés, le sort de ces derniers est déjà réglé dans l'esprit du juge Jeffreys, qui a droit de vie ou de mort sur quiconque. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir quelques petits problème de conscience, comme nous le montre une excellente scène de cauchemar dans laquelle il revoit le sort tragique de ses victimes, livrées à son bourreau personnel, et dont les images crues de tortures viennent le hanter. Des images horrifiques soignées et qui de déméritent pas face à la concurrence, même si dans le genre, l'inégalable reste sans conteste le terrible La Marque du Diable, sortit d'ailleurs en cette même année 1970. Dans le film de Franco, le bourreau est interprété par son acteur fétiche, à savoir Howard Vernon bien sûr, qui s'en donne à cœur joie pour terrifier et maltraiter les jeunes filles sans défense ! Même si Le Trône de Feu n'est pas un catalogue de tortures en tout genre, on assistera bien à quelques séquences mettant en vedette flagellations, étirements de membres, fer brûlant posé à même la peau et autres petits supplices fort sympathiques. Encore plus étrange sera la scène dans laquelle Maria Rohm se met à lécher le corps dénudée et ensanglantée d'une suppliciée, sans véritable raison d'ailleurs, sauf à procurer du plaisir à notre fameux bourreau qui n'en rate pas une miette. Maria Rohm qui est d'ailleurs l'actrice principale du film, jouant le rôle de Mary Gray, jeune fille amoureuse du fils de Lord Wessex et qui va se retrouver prisonnière dans les geôles du juge Jeffreys ! Son fiancé Harry (Hans Hass Jr.) fera tout pour la libérer, quitte à risquer sa vie puisque œuvrant aux côtés de rebelles voulant renverser le roi Jacques II. Cette rébellion sera l'un des thèmes principaux du film également, avec une belle scène de batailles entre les deux armées, scène dont Jess Franco était particulièrement fier. Le film enchaîne et mélange donc les jugements de Jeffeys, les tortures dans les donjons, les intrigues politiques, les courses-poursuites à cheval, les exactions des hommes de main du juge, la romance entre Mary et Harry, la rébellion contre le pouvoir, le tout avec une petite touche d'érotisme et de sadisme propre à ce type de film. On sent que le budget a été plutôt conséquent pour le réalisateur, qui a su en tirer parti afin d'offrir le meilleur spectacle possible au public. Vraiment, Le Trône de Feu est un film très soigné visuellement, qui fait tout à fait illusion et qui retranscrit bien l'époque du récit. Du bon cinéma populaire, qu'on prend plaisir à regarder et qui bénéficie de la très jolie partition musicale de Bruno Nicolai ! A noter que le personnage du comte de Wessex devait initialement être interprété par Dennis Price, mais ce dernier quitta le projet à la dernière minute et fut remplacé par Leo Genn. Dennis Price est néanmoins toujours crédité sur certaines affiches et autres matériels publicitaires, comme sur l'affiche française présentée en début d'article.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-    
Superbe qualité d'image pour redécouvrir les sentences mortelles de Christopher Lee, parfait en juge inquisiteur ! VF + VO anglaise (avec quelques passages en Allemand)
BONUS
- Présentation par Stéphane du Mesnildot
- Scène coupée
- Diaporama d’affiches et photos
- Film-annonce original



samedi 23 avril 2022

L'ENFER EN QUATRIÈME VITESSE

 

L'ENFER EN QUATRIÈME VITESSE
(Car Crash / Thunder Run : Le Contrat)

Réalisateur : Antonio Margheriti
Année : 1981
Scénariste : Massimo De Rita, Concha Espina
Pays : Italie, Espagne, Mexique
Genre : Action
Interdiction : /
Avec : Joey Travolta, Vittorio Mezzogiorno, Ana Obregón, Ricardo Palacios...

L'HISTOIRE : Paul est pilote de course et avec son ami Nick, expert en mécanique, il participe à de nombreuses courses dont il sort rarement perdant. Alors qu'il doit accepter de perdre lors d'une course truquée, il refuse au dernier moment et se met à dos la mafia du milieu, qui les prend en chasse et détruit la voiture de course de Paul. Ne se laissant pas intimider et ayant pour objectif de participer à la "course noire", une épreuve interdite où le gagnant doit être le dernier survivant en piste, Paul s'enfuit avec Nick au Mexique afin de rendre visite à l'un de leurs amis qui pourra leur fournir une nouvelle voiture de course. Ils font connaissance en chemin avec la belle Janice, spécialisée en achat de poterie ancienne. Celle-ci semble également avoir un contrat mafieux sur sa tête et les deux amis vont lui venir en aide...

MON AVIS : Véritable touche-à-tout, Antonio Margheriti a œuvré dans quasiment tous les genres du cinéma Bis depuis ses débuts en 1960. On le retrouve en 1981 aux commandes de ce Car Crash, rebaptisé en France L'Enfer en quatrième Vitesse et sortit en VHS sous le titre de Thunder Run - Le Contrat ! Un film d'action donc, à base de courses de voitures, de poursuites motorisées endiablées et de compétition de type Nascar, le tout saupoudré d'une touche de Buddy Movie et d'une dose d'humour. Il est amusant de voir qu'en cette même année 1981 est sortit L'équipée du Cannonball ! Comme on peut le voir sur l'affiche ci-dessus, la partie cascade a été coordonnée par notre Remy Julienne national et on peut dire qu'il a fait du bon boulot ici. Les nombreuses scènes de poursuites sont réglées au millimètre près, les pneus crissent, dérapent, les voitures sont au coude-à-coude, ça s'entrechoque, ça se dépasse, il y a de la tôle froissée et la caméra assure le job, filmant au plus près pour nous placer au cœur de l'action. La séquence finale, lors de la "course noire", m'a un peu rappelé le jeu Destruction Derby 2 et c'était très sympa. Le film suit donc les aventures de deux amis, Paul (Joey Travolta) et Nick (Vittorio Mezzogiorno) qui se voient pris à partie par la mafia pour avoir refusé de perdre lors d'une course truquée. Le film prend alors des allures de road movie, les deux compagnons devant se rendre au Mexique pour récupérer une nouvelle voiture de course, tout en évitant de se faire passer à tabac par les hommes de main du caïd Eli Wronsky (Ricardo Palacios). Le début du film manque un peu de tonus mais il se rattrape bien par la suite pour laisser place à un divertissement plutôt sympa, avec pas mal d'humour, de la romance avec le personnage de Janice (Ana Obregón), des rebondissements, des bagarres et j'en passe. J'avais lu sur un forum que ce film était mou du genou et qu'on s'y ennuyait beaucoup. Bah franchement, sans être le film d'action du siècle (on sait tous que c'est Mad Max Fury Road ! ^^), L'Enfer en Quatrième Vitesse se laisse regarder sans ennui au contraire et  on a même l'impression de passer du bon temps avec les frères Duke de Shérif fais-moi Peur ! A noter que parfois, Antonio Margheriti a recours à des maquettes lors de certaines séquences à cascades et qu'il les a lui-même mises en scène ! Un p'tit film pas déplaisant ! 


 

DELIRIUM

 

DELIRIUM
(Le Foto di Gioia)

Réalisateur : Lamberto Bava
Année : 1987
Scénariste : Gianfranco Clerici, Daniele Stroppa
Pays : Italie
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Serena Grandi, Daria Nicolodi, Georges Eastman, Sabrina Salerno...

L'HISTOIRE : Ancien mannequin de charme, Gloria est désormais à la tête de la revue érotique Pussycat, qu'elle dirige avec l'aide de son amie Evelyn, de son frère photographe Tony et du second photographe Roberto. Après une soirée, Gloria reçoit un coup de téléphone de Mark, son jeune voisin handicapé qui est amoureux d'elle. Ce dernier la prévient q'un meurtre vient d'avoir lieu au abord de sa piscine. Gloria ne découvre aucun cadavre et ne croit pas aux dires de Mark. Le lendemain, elle reçoit une photographie sur laquelle le cadavre est bien présent, positionné devant un poster de Gloria à sa grande époque. Elle prévient la police mais les meurtres continuent...

MON AVIS : Holala, qu'est-ce que c'est mauvais ! Lamberto Bava nous a habitué à bien mieux durant sa carrière mais là, c'est vraiment en bas de l'échelle. Certes, Delirium n'est pas aidé par le scénario écrit à deux mains par Gianfranco Clerici et Daniele Stroppa et on comprend que Dario Argento, un temps envisagé derrière la caméra, ait préféré lâcher l'affaire. Le film se veut être un giallo de la dernière chance mais l'histoire est tellement bordélique qu'elle ne risque pas de redorer le blason d'un des genres phares des 70's en Italie. Même Edwige Fenech, prévue au casting, a préféré décliner la proposition, laissant la place à Serena Grandi, qui est loin d'avoir la classe et le talent d'actrice de miss Fenech. Aux côtés de Serena Grandi, on retrouve Daria Nicolodi, qu'on ne présente plus et qui joue le rôle d'Evelyn, mais aussi Georges Eastman, qu'on ne présente pas non plus, Capucine et une certaine Sabrina Salerno ! Oui, oui, la chanteuse du tube interplanétaire Boys, avec le clip dans la piscine, c'est bien elle ! Je vois déjà vos yeux pétiller mais quand vous saurez que la belle italienne se laisse filmer seins nus dans le film, ça va être dur de ne pas vous transformer en loup de Tex Avery ! Qui plus est, la bombe anatomique a droit à une mort assez horrible, piquée par des centaines d'abeilles ! La pauvre ! Mais qui a pu vouloir la tuer ? Ce sera évidemment la question principale de Delirium et de tout giallo : mais qui est l'assassin ? Comme d'habitude, on pense à plusieurs personnes, comme Evelyn justement, dont la coupe de cheveux semble correspondre à celle du meurtrier ! Ou bien encore ce Mark, jeune handicapé qui, comme James Stewart, passe ses journées l’œil collé à son télescope pour épier Gloria et tout ce qui se passe dans la maison luxueuse de cette dernière et dont son médecin proclame que s'il ne marche pas, c'est qu'il ne fait pas d'effort ! Est-il vraiment handicapé ? Mystère ! On peut aussi penser à Georges Eastman, qui réapparaît dans la vie de Gloria après plusieurs années, comme ça, comme par hasard ! Ou bien est-ce le photographe Roberto, homosexuel qui ne supporterai pas que sa patronne se fasse éclipser par de nouveaux mannequins bien plus jeunes ? Ou bien encore à Flora, vieille femme qui voudrait racheter le magazine à Gloria mais qui doit sans cesse faire face au refus de cette dernière. Plein de coupables potentiels donc. Encore plus mystérieux, la façon dont les deux premiers meurtres nous sont présentés : l'éclairage passe du rouge au bleu, et la future victime est vue par les yeux de l'assassin comme étant une sorte de monstre : cyclope à un œil pour le mannequin Kim (Trine Michelsen), avec, avouons-le, un superbe effet de maquillage, certainement la scène la plus réussie du film, ou tête d'abeille pour Sabrina Salerno, ce qui explique la mort par piqûres de dard ! Petit problème, les deux scénaristes ont totalement occulté cette façon de voir les victimes dans les meurtres suivants, si bien qu'on n'aura aucune explication sur un éventuel problème psychologique du tueur concernant ces sortes de visions fantasmées et sur le pourquoi de ces visions ! Dommage, il y a avait là une touche d'originalité qui aurait pu être largement mieux exploitée. Notre tueur aime par contre mettre en scène les cadavres en les photographiant devant un grand poster de Gloria. Une pièce de plus à ajouter au puzzle. Vu comme ça, on pourrait penser que Delirium est en fin de compte un bon film mais non, ne vous laissez pas abuser par ces descriptions. Pour palier au manque de cohésion du scénario, à la mise en scène sans grand éclat de Lamberto Bava qui fait ce qu'il peut pour sortir la tête de l'eau, au jeu d'acteurs assez inconsistant, au rythme bien faiblard, aux scènes sans grand intérêt (celle avec l'inspecteur de police entre autres), il y a une solution pour maintenir un petit intérêt chez le spectateur : dénuder le casting féminin ! Et vu que les actrices choisies sont plutôt généreusement pourvues par Dame Nature au niveau mammaire, cette solution a effectivement un petit avantage, purement visuel il va sans dire ! Serena Grandi et ses deux énormes flotteurs ne se fait donc pas prier pour les exhiber, tout comme Sabrina Salerno comme déjà évoqué. D'ailleurs, il y a une scène avec elle où elle est entouré de momies qui ont le look du Eddie d'Iron Maiden dans l'album Powerslave  et dont on a pu voir certains clichés sur des couvertures de magazines dans les années 80 ! La part érotique dans Délirium est bien mise en avant mais au final, est-ce suffisant pour nous maintenir aux aguets durant  95 minutes ? Personnellement, la réponse est non. Quand à la révélation finale, on peut se demander si les scénaristes avaient vraiment réfléchi à ce coupable ou si l'idée leur est venue en dernier recours parce que bon... Allez je ne vous gâcherai pas le plaisir de la découverte du pot-aux-roses, si vous osez tenter l'expérience bien sûr...




vendredi 22 avril 2022

FOU A TUER

 

FOU A TUER
(Crawlspace)

Réalisateur : David Schmoeller
Année : 1986
Scénariste : David Schmoeller
Pays : Etats-Unis, Italie
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Klaus Kinski, Talia Balsam, Barbara Whinnery, Carole Francis, Tane McClure...

L'HISTOIRE : Karl Gunther est le propriétaire d'un immeuble dont il loue les appartements uniquement à de jeunes et jolies femmes. Ce que ses dernières ne savent pas, c'est que Gunther adore se déplacer dans les conduits d'aération pour les épier à travers les grilles. Pire encore, il joue avec les nerfs de ses locataires en créant des bruits dans les murs pour les faire angoisser. Lori Bancroft, nouvelle locataire, va découvrir la face cachée de son propriétaire, qui est fou à lier...

MON AVIS : En 1979, le réalisateur David Schmoeller se fait un nom en proposant au public l'étonnant Tourist Trap - Le Piège. C'est également à lui qu'on doit la série B Catacombs en 1988 et le premier Puppet Master en 1989 entre autres. En 1986, pour la société de production de Charles Band, Empire International Pictures, il met en scène Klaus Kinski, rien que ça, dans Fou à Tuer, un thriller claustrophobique qui, à l'origine, devait raconter les exactions d'un ancien vétéran du Vietnam qui sombrait dans la folie et décimait des tas de victimes. Charles Band n'est pas trop motivé par cette histoire et préfère transformer le vétéran en fils d'un ancien médecin nazi ! Par souci d'économie, tout le film se déroulera à l'intérieur de l'immeuble au nombreux appartements, si ce n'est une ou deux courtes scènes dans lesquelles le personnage principal se trouvera dehors, devant les fenêtres desdits appartements. Nous sommes donc dans une sorte de huis-clos et la mise en scène de Schmoeller utilise à bon escient tous les recoins et les conduits d'aération dans lesquels peut s'introduire Klaus Kinski pour faire du voyeurisme, épier les ébats de ses locataires ou s'amuser à les terroriser. Le réalisateur joue avec la notion d'illusion puisque ici, rien n'est blanc ou noir. Le propriétaire Karl Gunther par exemple se montre charmant avec ses locataires, n'hésitant pas à leur rendre service, alors que c'est un monstre fou à lier, qui met au point des appareils de tortures, garde enfermée dans une cellule une pauvre femme sans défense et n'hésite pas à avoir recours au meurtre, ce qui lui procure une sensation de puissance quasi-divine. La scène introductive joue aussi avec cette notion d'illusion puisqu'on voit une jolie femme très sexy (Tane McClure) être épié à sa fenêtre par un autre individu qui finira par entrer de force chez elle et à la menacer avec un couteau, alors qu'il s'agit seulement d'un jeu érotique entre elle et son petit ami. Le personnage de Karl Gunther, encore lui, semble être un médecin au service du bien, qui tient un journal racontant son enfance, sa jeunesse et ses travaux médicaux pour sauver des vies. Plus le film avance, plus on se rend compte que la découverte de la mort a eu plus d'emprise sur lui que la vie et que ses recherches ont bien changé d'optique. On comprend assez rapidement, avec l'arrivée d'un nouveau personnage qui semble enquêter sur notre propriétaire fou, que ce dernier avait pour père un officier SS et que les relents nauséabonds du nazisme sont encore bien ancrés dans son esprit. La séquence hallucinée dans laquelle Kinski se maquille et visionne des images d'archives sur Hitler, revêtant pour l'occasion une casquette SS et n'hésitant pas à faire le salut hitlérien, en criant un "Heil Gunther", est un des moments forts du film. La dualité psychologique de ce personnage est également intéressante puisque, suite à chaque méfaits, Karl Gunther joue à la roulette russe, plaçant une balle gravée à son nom dans un pistolet et voit la chance lui être à chaque fois favorable, terminant ce jeu macabre d'un "ainsi soit-il" glaçant. Le relation entre le réalisateur et l'acteur a été très houleuse durant le tournage (un classique avec Kinski et ses accès de colère) mais à l'arrivée, la prestation de notre Allemand psychotique préféré permet à Fou à Tuer de sortir du lot des petites séries B qui seraient restées assez anecdotiques sans un acteur prestigieux au casting. Dans le rôle de l'héroïne, Talia Balsam s'en sort plutôt bien et son affrontement final, dans les conduits d'aération puis dans le local des horreurs de son propriétaire, vient dynamiser agréablement un rythme un peu en dents de scie. Les quelques meurtres, dont on verra plus le résultat que l'acte lui-même, se révèlent sympathiques et non dénués d'un humour noir appréciable. Bon, après, j'avoue que même si Fou à Tuer reste une série B 80's qui possède des qualités, il n'y a rien non plus de transcendant ou d'exceptionnel. Mais ça se laisse voir sans déplaisir, ça c'est certain, à défaut de nous ébahir...




lundi 18 avril 2022

SCANNERS 2 - LA NOUVELLE GÉNÉRATION

 

SCANNERS 2 - LA NOUVELLE GÉNÉRATION
(Scanners 2 - The New Order)

Réalisateur : Christian Duguay
Année : 1991
Scénariste : B.J. Nelson
Pays : Canada
Genre : Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : David Hewlett, Deborah Raffin, Yvan Ponton, Isabelle Mejias, Raoul Trujillo...

L'HISTOIRE : John Forrester, haut responsable de la police, réunit des "scanners" afin d'assurer la sécurité de sa ville. Grâce à sa nouvelle recrue, David Kellum, il parvient à obtenir le poste de commandant des forces de l'ordre. Mais David découvre que sous son apparente respectabilité, Forrester cache un plan bien plus diabolique : il veut créer un ordre nouveau dans lequel les "scanners" l'aideront à faire la loi et à imposer sa soif de pouvoir...

MON AVIS : En 1981, David Cronenberg nous fait faire connaissance avec des individus possédant des pouvoirs télépathiques leur permettant de contrôler l'esprit des gens, mais aussi de les tuer, rien que par la force de leurs pensées, avec Scanners. Dix ans plus tard, un autre réalisateur canadien reprend le flambeau en mettant en scène deux suites : Scanners 2 - La Nouvelle Génération et Scanners 3 - Puissance Maximum. Deux petites séries B, qui n'ont évidemment pas la classe du film de Cronenberg - qui ne fait pas partie de mes préférés de ce réalisateur soit dit au passage - mais qui se laissent voir tranquillement, si tant est qu'on n'en attend pas trop. Pour son premier film derrière la caméra, Christian Duguay tente donc de s'approprier le matériau d'origine et de le décliner à sa manière, avec un budget nettement moins conséquent par contre. L'aspect "suite" se joue lorsque le héros du film, David Kellum (David Hewlett) se rend chez ses parents pour demander à sa mère s'il elle a pris de l'Ephemerol durant sa grossesse, ce produit étant responsable des pouvoirs des scanners. Son père lui apprend alors qu'il a été adopté et que ses vrais parents se nomment Cameron Vale et Kim Obrist, soient les deux héros du film de Cronenberg. Voilà pour l'allusion au premier film. Tout le reste tend vers une sorte de remake, avec une organisation qui recense et regroupe les scanners, qui sont placés dans l'institut médical du docteur Morse, ce dernier ne parvenant à les contrôler que grâce à l'injection de drogue, ce qui les rend totalement amorphes, voire en situation de dépendance totale ! D'où la nécessité de trouver de nouveaux scanners pour accomplir la mission que veut imposer le commandant John Forrester (Yvan Ponton) : créer un nouvel ordre dans lequel les scanners l'aiderait à contrôler toute la ville ! La folie des grandeurs encore et toujours. Bien sûr, on retrouve la lutte entre le gentil scanner et le méchant scanner, à savoir Peter Drak, interprété par Raoul Trujillo. Même si on est loin de la prestation de Michael Ironside dans le premier film, l'acteur mexicain possède une bonne gueule de fou, fait des tas de grimaces outrancières et remplit assez bien son rôle. Entre complot, course-poursuite et mise en avant du pouvoir des scanners, Christian Duguay essaye de faire pour le mieux et même s'il n'y réussit pas toujours, son film se laisse suivre malgré un rythme parfois un peu mollasson et un scénario un peu tarabiscoté. Pourtant, Scanners 2 - La Nouvelle Génération lorgne bien plus du côté du film d'action science-fictionnel que son prédécesseur. On assiste à plusieurs séquences de démonstrations du pouvoir des scanners, et ça commence d'entrée de jeu avec le vilain Drak qui parvient à contrôler les jeux vidéos situés dans une salle dédiée, sous l’œil médusé du public présent. On assiste également à plusieurs projections de corps vers l'arrière, nous indiquant la puissance de la télékinésie des scanners, ainsi qu'à des contrôles mentaux faisant que les victimes retournent leurs armes vers eux par exemple. Plus démonstratif, plus grand spectacle dirais-je, Scanners 2, malgré ses faibles moyens, n'en oublie pas de placer un peu de gore qui tâche en son sein, avec une tête dont le cerveau est expulsé en jet entre autres. Un effet gore moins impressionnant que la scène culte de Scanners mais qui fait plaisir à voir tout de même. On a également les fameux gonflements de veines lorsque la concentration des scanners atteint leur maximum. Malheureusement, malgré toutes ses bonnes intentions, Scanners 2 - La Nouvelle Génération ne tire pas souvent son épingle du jeu et reste une suite lambda, produite bien trop tardivement et qui peine à convaincre réellement. Rien de déshonorant pour un premier film par contre, qui n'eu pas les honneurs d'une sortie en salle et sortit directement en vidéo.  


lundi 11 avril 2022

METAL LORDS


METAL LORDS
(Metal Lords)

Réalisateur : Peter Sollett
Année : 2022
Scénariste : D.B. Weiss
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Film musical
Interdiction : /
Avec : Jaeden Martell, Adrian Greensmith, Isis Hainsworth, Analesa Fisher

L'HISTOIRE : Hunter a pour seul ami Kevin. Ces deux ados ne comptent pas parmi les plus populaires du lycée, bien au contraire. Pour inverser cette tendance, Hunter, passionné par la musique métal, décide de créer un groupe : les SkullFucker ! Il demande à Kevin de le rejoindre à la batterie. Les deux camarades, tout en cherchant un troisième membre pour tenir la basse, inscrivent leur groupe à la Battle of the Bands de leur école, bien décidés à devenir des dieux du métal...

MON AVIS : C'est un projet de longue date que Metal Lords pour le scénariste D.B Weiss, qui a du le repousser depuis plusieurs années, trop pris par son implication dans le show le plus populaire de la planète, à savoir Game of Thrones bien sûr ! Mais voilà, après la dernière saison de la série, il a pu se remettre dans le bain et peaufiner l'histoire de ces deux ados mal dans leur peau et qui vont essayer de s'en sortir grâce à un groupe de métal ! Et il a bénéficié de l'appui de Tom Morello, guitariste de Rage Against the Machine ! Très clairement, Metal Lords est une Teen Comédie, un divertissement assez sympa, qui reste assez léger et aborde quelques thématiques adolescentes comme le harcèlement, la solitude, le mal-être ou les addictions mais de manière superficielle, sans vraiment rentrer dans le vif du sujet ou en les approfondissant de manière plus dramatique ou sérieuse. L'objectif premier est ici de s'amuser à suivre nos deux losers tentaient de devenir des stars de la musique métal à travers leur groupe de lycée. Et c'est là que Metal Lords marque le plus de points : sont offerts à notre vue tee-shirt et posters de groupes phares (Iron Maiden, Metallica, Slayer, Pantera, Black Sabbath, Guns N'Roses et j'en passe...), présence de caméo très célèbres (Tom Morello, Rob Halford, Kirk Hammett ou Scott Ian) et surtout une bande son qui déboîte avec des tas de classiques qui parsèment les scènes du film. Les deux acteurs principaux, Adrian Greensmith (Hunter) et Jaeden Martell (Kevin) s'en sortent très bien et participent pleinement à l'empathie qu'on ressent pour eux. La romance entre Kevin et la contrebassiste Emily (Isis Hainsworth), les tensions au sein du groupe "à cause" de cette dernière, les auditions et les répétitions, les ennuis, les disputes entre élèves viennent dynamiser une mise en scène somme toute assez classique et qui aurait pu se montrer plus originale. On appréciera toutefois qu'elle ne se la joue pas trop "clipesque", comme on aurait pu s'y attendre. Personnellement, ma séquence préférée est celle où Hunter se maquille façon Black Metal, c'est à mourir de rire. Metal Lords devrait satisfaire les fans de hard-rock et de heavy metal, ce style musical souvent décrié étant vraiment au centre de l'intrigue et donnant une direction, un repère, un but à nos protagonistes un peu perdu dans la vie. On passe en tout cas un bon moment en leur compagnie.


dimanche 10 avril 2022

DEMENTIA 13

 

DEMENTIA 13
(Dementia 13)

Réalisateur : Francis Ford Coppola
Année : 1963
Scénariste : Francis Ford Coppola, Jack Hill
Pays : Etats-Unis, Irlande
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : William Campbell, Luana Anders, Bart Patton, Mary Mitchel, Patrick Magee...

L'HISTOIRE : Alors qu'elle fait une promenade nocturne en barque avec son mari John Haloran, celui-ci est victime d'une crise cardiaque. Voulant obtenir une part de l'héritage, Louise jette le corps de son défunt mari par dessus bord et annonce à sa famille qu'il est parti en voyage d'affaire pour une durée indéterminée. Car Louise ne peut prétendre à l'héritage que si John est vivant. Elle fait plus ample connaissance avec la famille Haloran, composée de madame Haloran et de ses deux fils, Richard et Billy. Une famille bien curieuse, dont la matriarche pleure toujours la mort de sa fille cadette Kathleen, décédée par noyade dans l'étang familial lorsqu'elle était enfant. Une matriarche assez autoritaire, qui refuse tout mariage depuis cet incident, ce qui complique la vie de Richard, qui a fait venir sa fiancée Kane. Le médecin de famille, Justin Caleb, est également présent dans l'immense demeure des Haloran...

MON AVIS : Alors qu'il occupe le poste de réalisateur de seconde équipe sur le film The Young Racers (1963), Francis Ford Coppola se voit autoriser par le réalisateur en titre de ce film, le célèbre Roger Corman, a utiliser les décors, l'équipe technique et même certains membres du casting pour son propre film Dementia 13, tant qu'il ne dépasse pas les délais imposés et le budget restant ! William Campbell, Luana Anders et Patrick Magee se retrouvent donc au générique de ce très bon film d'épouvante, à la mise en scène et au visuel très travaillés. L'histoire prend une tournure assez inattendue car, au départ, on a l'impression d'être dans une sorte de thriller un peu Hitchcockien, avec une histoire d'héritage et le personnage de Louise (Luana Anders), une fort jolie blonde qui n'a aucun scrupule à se débarrasser du corps de John, son pauvre mari qui vient d'avoir une attaque. Une séquence introductive qui nous met de suite dans une ambiance un peu morbide et qui donne envie d'en savoir plus. Louise se rend au domicile familial de son défunt époux pour rencontrer le reste de la famille de ce dernier, tout en camouflant sa mort, le fait que John soit vivant étant une condition sine qua non pour toucher une partie de l'héritage. Un héritage qui ne se débloquera qu'avec l'assentiment de la maîtresse de maison, madame Haloran (Eithne Dunne), ce qui semble pour le moment bien compliqué. On découvre l'existence des deux autres fils de madame Haloran, avec Richard (William Campbell) et Billy (Bart Patton). Richard a également fait venir sa fiancée, la toute aussi charmante Kane (Mary Mitchel). Le médecin de famille, le docteur Caleb (Patrick Magee) est également présent pour soigner la dépression de la maîtresse de maison, inconsolable depuis plus de six ans, après la noyade de sa fille cadette Kathleen. Dans les histoires d'héritage, on sait que tous les protagonistes deviennent des potentiels manipulateurs, des conspirateurs voire des assassins. Dementia 13 va donc développer son suspense petit à petit, tout en jouant sur l'aspect psychologique des personnages et sur la présence non physique de Kathleen qui, bien qu'étant morte, est présente en pensée constamment dans la vie de la famille Haloran. Surtout que la famille est justement réunie pour célébrer les sept ans de sa disparition, ce qui plonge à nouveau madame Haloran dans une grande dépression mentale. Une fragilité que Louise compte bien exploiter à son avantage, en imaginant un plan machiavélique, censé accroître la dépression de la vieille dame. La scène du lac, superbement filmée, voit un nouvel élément de suspense et d'épouvante nous être proposé, avec la mort, à coup de hache, d'un des personnages principaux ! Un tueur psychotique est donc présent dans la vaste demeure Haloran ! Petit bémol, l'identité du tueur est facilement devinable, notamment grâce à la copie restaurée du film, la position de la caméra et l'ombre sur son visage ne permettant pas de réellement la camoufler. Pas bien grave au final, tant Coppola peaufine son atmosphère, joue avec ses décors et les éclairages, plongeant son film dans une ambiance d'épouvante gothique savamment entretenue et délicieusement efficace. Des nombreux autres éléments participent à cette ambiance gothique, les personnages déambulent dans la nuit, les actrices portent des nuisettes transparentes, il y a des pièces secrètes dans la maison, des pierres tombales dans l'étang intérieur et autres petites joyeusetés qui font de Dementia 13, malgré une histoire assez classique au final, et sans véritable surprise si on y regarde bien, un très bon thriller d'épouvante, qui montrait déjà la technique et la maîtrise du débutant Francis Ford Coppola derrière une caméra et qui prouve encore une fois qu'avec un bon réalisateur et une bonne histoire, petit budget n'est pas égal à mauvais film !


mercredi 6 avril 2022

RAGE

 

RAGE
(Rabid)

Réalisateur : David Cronenberg
Année : 1977
Scénariste : David Cronenberg
Pays : Canada
Genre : Horreur, Science-fiction
Interdiction : -16 ans
Avec : Marilyn Chambers, Frank Moore, Joe Silver, Howard Ryshpan, Susan Roman...

L'HISTOIRE : Alors qu'ils font une ballade à moto, Hart et sa fiancée Rose ont un grave accident de la route. Conduite d'urgence à la clinique du docteur Keloid, Rose va être opérée par ce dernier, qui va l'utiliser comme cobaye pour tester sa nouvelle technique de greffe. Un mois plus tard, Rose sort du coma et se retrouve dotée d'un curieux appendice située sous son aisselle. La jeune femme a de fréquents accès de violence et découvre que l'appendice a besoin de se nourrir de sang, transmettant aux victimes une maladie proche de la rage. Bientôt, la contamination se propage à vitesse grand V et chaque infecté permet au virus de circuler...

MON AVIS : Deux ans après Frissons (1975), le Canadien David Cronenberg poursuit son parcours dans le cinéma de genre avec Rage, réalisé en 1977. Malgré les bénéfices engrangés par Frissons, la société Cinepix ainsi que le producteur Ivan Reitman ont besoin de plus d'argent pour ce nouveau film et ils font appel au gouvernement canadien. Le Quebec répond présent et le tournage va donc se dérouler à Montréal principalement. Même si le budget est nettement plus conséquent pour Cronenberg, Rage n'a rien d'une super-production et il devra à nouveau faire preuve d'ingéniosité pour pouvoir transformer en images son scénario, qui contient toujours ses thématiques fétiches, à savoir le corps et ses mutations. Un scénario qui n'est toutefois pas exempt de quelques maladresses et qui contient un peu trop de zones d'ombre je trouve, ce qui est un peu préjudiciable au film. On a par exemple beaucoup de mal à comprendre le rapport entre les greffes de peau pratiquées par le chirurgien sur l'héroïne et l'apparition de cette ouverture contenant un dard vampire située sous son aisselle. Idem, en quoi la piqûre de ce dard pompeur de sang humain permet la propagation d'un virus rabique aux victimes ? Mystère et boule de gomme ! On aurait bien aimé avoir des explications plus détaillées concernant ces deux sujets mais on n'en saura malheureusement pas plus. Dommage. Ce manque d'information permettant la compréhension totale du récit, bien qu'un peu gênante, ne fait pas pour autant de Rage un mauvais film, loin de là. La prestation de l'actrice Marilyn Chambers dans le rôle de Rose est un atout majeur et permet au film de maintenir un intérêt constant. Si Marilyn Chambers est plus connue pour ses prestations dans les grands classiques du cinéma X comme Derrière la Porte Verte ou Insatiable, elle livre ici une très bonne interprétation et donne une vraie épaisseur à son personnage, montrant ses faiblesses, sa fragilité face à une situation qui la dépasse et qu'elle ne comprend pas, fragilité qui est contrecarrée lors de sa soif de sang, qui la transforme en vraie veuve noire sans pitié. L'actrice délivre de nombreuses émotions à l'écran et Cronenberg, qui voulait au départ que Rose soit interprétée par Sissy Spacek, n'a jamais regretté son choix par la suite, entièrement satisfait du jeu d'actrice de Marilyn, qui porte littéralement Rage sur ses épaules. Comme dans la grande majorité de ses films, le réalisateur offre un public des séquences malaisantes et perturbantes, et Rage ne fait pas exception à la règle : la présence du dard sous l'aisselle de Marilyn Chambers, à la connotation sexuelle évidente, est quelque peu dérangeante ; les infectés, avec bave verdâtre aux lèvres et comportement agressif, se montre particulièrement répugnants ; la mise en place par la gouvernement de la loi martiale nous rappelle des séquences de La Nuit des Fous Vivants (1973) de George A. Romero et fait plonger l'ambiance du film vers un profond nihilisme, qui prendra sa forme définitive avec la glaçante scène finale ; le comportement de Rose quand elle devient prédatrice crée un climat oppressant, notamment dans la séquence de la piscine ou lors de ses déambulations nocturnes ; la propagation du virus à travers toute la ville, transmit par la salive ou par morsures, place Rage comme étant l'un des grands précurseur des films d'infectés à venir, comme [Rec] ou 28 jours plus tard entre autres. Je serais un peu plus mitigé par contre en ce qui concerne les personnages secondaires, comme le petit ami de Rose (Frank Moore) et même le docteur Keloid (Howard Ryshpan), qui ne sont clairement pas très développés et qui, au final, ne servent pas à grand chose dans l'histoire. On sent vraiment que Cronenberg a mis tout le paquet dans le personnage de Rose, oubliant au passage de donner de la consistance aux autres protagonistes. Reste que Rage, au même titre que Frissons, contient les bases du cinéma de Cronenberg et qu'il reste une oeuvre importante dans la filmographie du réalisateur. Pas parfait, mais avec un réel potentiel, que viendra confirmer le fabuleux Chromosome 3 en 1979. 



mardi 5 avril 2022

RESIDENT EVIL - BIENVENUE A RACCOON CITY

 

RESIDENT EVIL - BIENVENUE A RACCOON CITY
(Resident Evil - Welcome to Raccoon City)

Réalisateur : Johannes Roberts
Année : 2021
Scénariste : Johannes Roberts
Pays : Canada, Allemagne
Genre : Action, Horreur, Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Kaya Scodelario, Robbie Amell, Hannah John-Kamen, Tom Hopper...

L'HISTOIRE : Autrefois le siège en plein essor du géant pharmaceutique Umbrella Corporation, Raccoon City est aujourd'hui une ville à l'agonie. L'exode de la société a laissé la ville en friche et un grand mal se prépare sous la surface. De retour dans sa ville natale, Claire Redfield retrouve son frère Chris, qui fait partie des agents de police de la ville. Ce dernier est envoyé en mission avec ses co-équipiers dans un gigantesque manoir pour retrouver deux autres agents qui ne donnent plus signe de vie. Pendant ce temps, Claire vient au secours de Leon Kennedy et du chef du service de la police, dont le commissariat est pris d'assaut par une horde d'infectés au comportement agressif...

MON AVIS : En 2002, la célèbre franchise de jeux vidéos horrifiques Resident Evil se voyait adapter au cinéma par Paul W.S. Anderson, avec Milla Jovovich en héroïne. Un film qui est devenu le premier chapitre d'une saga qui compte six épisodes et qui s'est conclut en 2016, avec de très nombreuses libertés prises par rapport aux jeux vidéos, ce qui fait qu'elle n'a pas que des fans. En 2021, Johannes Roberts, réalisateur qui oeuvre dans le genre depuis 2002 et qui s'est principalement fait connaître avec des films tels F47 Meters Down et sa suite 47 Meters Down : Uncaged ou Strangers: Prey at Night entre autres, se voit solliciter pour mettre en scène un reboot qui zapperait toute la saga avec Milla Jovovich et qui serait nettement plus fidèle à la saga vidéo-ludique. C'est donc avec Resident Evil - Bienvenue à Raccoon City que les hostilités commencent. Parmi les principaux reproches adressés au film de Johannes Roberts, on trouve le manque de ressemblance des acteurs avec leur avatar numérique, et notamment Jill Valentine, jouée ici par Hannah John-Kamen et qui, il faut bien l'avouer, ne ressemble pas du tout au personnage apparu dans le premier jeu Resident Evil et qu'on reverra dans Resident Evil 3 : Nemesis. C'est un peu pareil avec Leon S. Kennedy, joué par Avan JogiaConcernant Chris Redfield et Albert Wesker, ça passe nettement mieux avec respectivement les acteurs Robbie Amell et Tom Hopper. Quant à Claire Redfield, il n'y a pas trop de souci non plus avec l'actrice Kaya Scodelario qui porte le célèbre blouson rouge, si ce n'est une coupe de cheveux un peu plus bouclée et ondulée. Hormis ça, ce nouvel Resident Evil saura satisfaire les fans avec des séquences ou des décors issus principalement des deux premiers jeux : on a le commissariat de Raccoon City, le majestueux manoir, la découverte du premier zombie identique au premier jeu, le conducteur du camion infecté, le chien infecté, la horde d'infectés dans la ville et même le fameux Licker au look travaillé, ainsi que la fuite des survivants dans un train. D'autres petites références et clins d'oeil sont également au  menu. Autre point à mettre dans le positif, l'ambiance. Resident Evil - Bienvenue à Raccoon City se la joue ouvertement film d'horreur, là où la saga avec Milla Jovovich mettait plus en avant l'aspect action. Johannes Roberts a préféré jouer sur le tension, avec des attaques d'infectés et quelques jump-scares assez efficaces. Il y a bien sûr de l'action mais elle n'est pas trépidante et participe à l'atmosphère oppressante. Alors oui, le film n'est pas exempt de défauts, on sent que le réalisateur a voulu faire un excès de fan-service avec peut être trop de référence dans un seul film. Mais dans l'ensemble, mon jugement après cette nouvelle vision via le Blu-Ray reste le même que lorsque je suis sorti de la séance de cinéma. Resident Evil - Bienvenue à Raccoon City est une série B qui passe plutôt bien, qui ne révolutionne pas grand chose certes mais fait le job et qui se montre largement plus fidèle aux jeux dans son ensemble et c'est bien ça qu'on lui demandait au final. Pour ma part, j'irai voir la suite sans hésitation aucune...

* Disponible en DVD, BR et UHD chez METROPOLITAN VIDEO



samedi 2 avril 2022

DR. JEKYLL ET LES FEMMES

 

DR. JEKYLL ET LES FEMMES
(Dr. Jekyll et les Femmes)

Réalisateur : Walerian Borowczyk
Année : 1981
Scénariste : Walerian Borowczyk
Pays : France, Allemagne
Genre : Science-fiction, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Udo Kier, Marina Pierro, Patrick Magee, Gérard Zalcberg, Howard Vernon...


L'HISTOIRE : Alors qu'une fillette vient d'être sauvagement assassinée dans les ruelles de Londres, de nombreux invités se rendent au manoir du docteur Jekyll, afin de fêter les noces de ce dernier avec la belle Fanny Osbourne. Durant la soirée, une des invitées, la jeune Victoria qui s'était retirée dans une chambre pour se reposer, est agressée par un mystérieux inconnu. La panique règne au manoir, les femmes se calfeutrant dans les chambres quand les hommes tentent de mettre la main sur l'agresseur. Cherchant son époux, Fanny découvre un terrible secret le concernant...

MON AVIS : On ne le cite quasiment jamais mais Udo Kier n'a pas seulement interprété deux figures majeures du cinéma fantastique, à savoir le comte Dracula et le Baron Frankenstein. L'acteur allemand a également joué le personnage du tout aussi célèbre Dr. Jekyll et ce, dans ce curieux film du réalisateur d'origine polonaise Walerian Borowczyk, qui s'est exilé en France dans les années 60 et qui y a vécu jusqu'à la fin de sa vie, en 2006. Principalement connu pour ses œuvres fantasmagoriques et érotiques telles Contes Immoraux (1973), La Bête (1975) ou Intérieur d'un couvent (1978), Borowczyk a d'abord été réticent à l'idée d'adapter le récit de Robert Louis Stevenson écrit en 1886 car il ne voulait en aucun cas réaliser un simple remake, l'histoire ayant déjà eu de nombreuses adaptations cinématographiques et ce, dès l'époque du cinéma muet. Ayant eu vent de l'histoire apparemment véridique dans laquelle la propre femme de Stevenson, Fanny Osbourne, aurait rejeté le premier jet de L'étrange cas du Dr. Jekyll et Mr. Hyde, trouvant ce dernier beaucoup trop violent et inconvenant, Borowczyk décide d'adapter le récit à sa manière, en prenant toutes les libertés possibles et en intégrant le personnage de Fanny Osbourne au scénario. Pour interpréter le docteur Jekyll, il faut donc appelle à Udo Kier. Il confie à la belle Marina Pierro, qui est devenue sa muse depuis Intérieur d'un Couvent, le rôle de Fanny. Parm iles autres membres du casting, on trouve Patrick Magee, célèbre acteur dont la prestation dans Orange Mécanique, entre autres, a marqué les esprits mais aussi l'un des chouchous de Jess Franco, à savoir Howard Vernon. Fait étonnant, Udo Kier n'interprète pas le vil Hyde ici alors que dans la majorité des adaptations, c'est le même acteur, grimé et maquillé, qui joue les deux rôles. La tâche est confiée à un acteur au faciès déstabilisant et inquiétant, Gérard Zalcberg, que les fans de Jess Franco ou du cinéma horrifique connaissent pour avoir été le tueur fou au côté de Brigitte Lahaie dans Les Prédateurs de la Nuit en 1987. Au départ, Borowczyk souhaite appeler son film L'étrange cas du Dr. Jekyll et de Miss Osbourne, cette dernière étant réellement le personnage principal du film. Les distributeurs en ont décidé autrement et le film sortit sous le titre peu inspiré de Dr. Jekyll et les Femmes, peut-être pour faire croire qu'il s'agissait d'un nouveau film érotique du réalisateur. Si l'érotisme n'est pas absent du film, il reste tout de même très léger et ce n'est guère sa raison d'être. D'ailleurs, selon Marina Pierro, ce re-titrage sauvage n'a pas été du goût du cinéaste, Qu'en est-il donc du film ? Honnêtement, j'ai été un peu désarçonné lors de sa vision. Hormis la première séquence qui montre l'agression d'une fillette dans des rues sombres, tout le reste du film va se dérouler dans le manoir de Jekyll et devenir une sorte de huis-clos, sans aucune autre scène tournée en extérieur. Qui plus est, le jeu de nombreux acteurs, dont Patrick Magee en premier lieu, se révèle très théâtral, voire totalement surjoué, ce qui est déstabilisant pour le spectateur. Le rythme est de plus très posé, il y a de nombreuses scènes de dialogues, comme lors du repas où les protagonistes dissertent sur diverses théories mises en avant par notre efficient médecin, ce qui n'est guère passionnant avouons-le. Plus étonnant seront les sortes de flash nous montrant des éclats de violence, sans qu'on comprenne ce que ça veut dire. L'apparition de Hyde au manoir va dynamiser un peu le rythme, sans toutefois nous transporter. On reste pour le moment sur une impression mitigé de voir du théâtre filmé, avec toutefois quelques séquences un brin perturbante, comme celle dans laquelle Hyde ligote le personnage joué par Magee et va baiser la fille de ce dernier devant lui, celle-ci se montrant parfaitement consentante, comme si elle connaissait déjà Hyde et était attirée par son côté sombre et machiste. Le meurtre d'un autre invité, masculin, commis de façon homosexuelle dirons-nous, vu l'endroit choisi, participe aussi à créer une ambiance un peu malsaine. Plus le film avance, plus il prend une nouvelle dimension et se montre intrigant. Ici, Jekyll a inventé un sérum pour devenir Hyde mais il ne l'absorbe pas. Il verse le produit dans une baignoire et prend donc un bain pour se métamorphoser. C'est l’absorption d'un contre-sérum qui lui permet de redevenir Jekyll. La séquence de la baignoire est très réussie car elle est vécue par les yeux de Fanny, qui cachée dans la pièce derrière une armoire, peut tout observer. La thématique du Bien et du Mal est bien sûr présente et elle est mise en valeur par Jekyll mais surtout par Fanny. En effet, la jeune femme, nouvellement mariée, vit dans une société fait de privation et de règles morales qu'elle ne semble pas supporter. En désir d'émancipation, elle trouve dans la transformation de son mari en ignoble Hyde la solution pour mener la vie qu'elle désire, sans se soucier des codes, des tabous. Il semble d'ailleurs en être de même pour Jekyll, qui passe plus de temps sous sa maléfique apparence que sous celle du gentil docteur, pouvant ainsi commettre agressions, viols et meurtres, choses que la société réprime. Le final est très bien pensé et fait surgir tout l'attrait érotique de Marina Pierro, qui choisit, en toute connaissance de cause, de plonger elle aussi dans la baignoire contenant le sérum de transformation, tout en sachant qu'il n'existe plus de dose d'anti-sérum. L'actrice devient une véritable femme fatale, ses yeux deviennent rouges, comme le désir, et elle ne va faire qu'un avec Hyde. La prestation de Gérard Zaclberg est bonne et Hyde se montre sans moralité aucune, respectant bien ce personnage emblématique. Curieux film donc que Dr. Jekyll et les Femmes, dont la vision mérite un petit effort et de la patience pour qu'il vous prenne par la main et vous embarque avec lui. En tout cas, il y a de bonnes trouvailles scénaristiques et effectivement, ce n'est en rien un remake mais bel et bien une nouvelle approche de l'oeuvre de Stevenson par un réalisateur talentueux et à l'univers bien défini. 

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARROW VIDEO <-   
- Brand new 2K restoration, scanned from the original camera negative and supervised by cinematographer Noël Véry
- High Definition Blu-ray (1080p) and Standard Definition DVD presentation of the film, released on both formats for the first time anywhere in the world
- English and French soundtracks in LPCM 1.0
- Optional English and English SDH subtitles
- Appreciation by critic and long-term Borowczyk fan Michael Brooke
- Audio commentary featuring archival interviews with Walerian Borowczyk and new interviews with cinematographer Noël Véry, editor Khadicha Bariha, assistant Michael Levy and filmmaker Noël Simsolo, moderated by Daniel Bird 
- Brand new interview with Udo Kier
- Brand new interview with Marina Pierro
- Himorogi (2012), a short film by Marina and Alessio Pierro, made in homage to Borowczyk
- Interview with artist and filmmaker Alessio Pierro
- Phantasmagoria of the Interior, a video essay on Borowczyk’s Dr Jekyll by Adrian Martin and Cristina Álvarez López
- Eyes That Listen, a featurette on Borowczyk’s collaborations with electro-acoustic composer Bernard Parmegiani
- Happy Toy (1979), a short film by Borowczyk inspired by Charles-Émile Reynaud’s praxinoscope 
- Introduction to Happy Toy by production assistant Sarah Mallinson
- Returning to Méliès: Borowczyk and Early Cinema, a featurette by Daniel Bird
- Reversible sleeve with artwork based on Borowczyk’s own poster design



CHROMOSOME 3

 

CHROMOSOME 3
(The Brood)

Réalisateur : David Cronenberg
Année : 1979
Scénariste : David Cronenberg
Pays : Canada
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Oliver Reed, Samantha Eggar, Art Hindle, Cindy Hinds, Susan Hogan...


L'HISTOIRE : Frank Carveth éduque seul sa fille Candice depuis que sa femme Nola, psychologiquement instable, a été placée dans l'institut du docteur Raglan. Ce dernier a mis au point une nouvelle forme de thérapie qu'il utilise sur ses patients. Quand Frank découvre des marques de violence sur le dos de sa fille, qui a droit de voir Nola le week-end, il se rue chez Raglan pour demander des explications. Ce dernier n'étant pas très causant, Frank le menace de ne plus amener Candice voir sa femme, qu'il tient pour responsable des coups. Le temps de gérer la situation, Frank emmène Candice vivre chez sa grand-mère. Peu de temps après, celle-ci est assassinée par un curieux intrus de petite taille...

MON AVIS : Après Frissons (1975) et Rage (1977), David Cronenberg poursuit son travail sur la thématique du corps et de ses mutations avec l'impressionnant Chromosome 3, titre français un peu ridicule il faut bien le reconnaître. Le réalisateur canadien livre ici une oeuvre majeure de sa filmographie, véritablement malaisante, et à l'aspect horrifique on ne peut plus efficace. Réalisé en 1979, Chromosome 3 est un must de ce qu'on a appelé le Body Horror, et les images chocs du film hanteront longtemps votre mémoire, que ce soit les espèces de gnomes monstrueux dont l'origine vous fera froid dans le dos, les scènes de meurtres dont celle, très perturbante, d'une enseignante en pleine classe et qui est entourée de jeunes enfants, la séquence dans le grenier avec la présence de toute cette "couvée" (le titre original The Brood) et bien sûr la scène avec l'effrayante Samantha Eggar qui fait une révélation on ne peut plus tétanisante et écœurante à son mari, je laisse la surprise à ceux qui n'ont pas vu le film. Inventif et perturbant, le scénario écrit par Cronenberg lui-même nous dépeint la nouvelle thérapie mis en place par le docteur Raglan, très bien interprété par un Olivier Reed assez froid et méthodique mais qui réveillera les faiblesses et les peurs de son personnage lors du final. Une thérapie d'un nouveau genre et qui permet au réalisateur de jouer sur son thème de prédilection, à savoir la chair, le corps et ses mutations comme déjà dit. Cette thérapie, unique en son genre, permet au docteur Raglan de matérialiser les troubles mentaux de ses patients. Le milieu médical a toujours intéressé Cronenberg et il en fait à nouveau une brillante démonstration ici. Le film débute comme un drame familial, avec le héros, Frank Carveth, joué par Art Hindle, qui est en instance de divorce à cause des troubles mentaux de sa femme Nola. Mari aimant, il a placé cette dernière dans l'institut du docteur Raglan pour tenter de la guérir. Il élève sa petite fille Candice, interprétée par une excellente Cindy Hinds, dont elle seule à le droit de rendre visite à sa mère durant le traitement. Une mère qui s'est montrée violente envers sa fille et qui est soignée pour comprendre d'où vient cette violence. La découverte de nombreux bleus et griffures sur le dos de Candice alerte Frank, qui comprend que sa femme s'en est encore prise à elle au sein même de la clinique de Raglan. Débute alors une spirale infernale pour le père et sa fille, qui ne cessera de tendre vers la monstruosité et le sordide. La mise en scène de Cronenberg est parfaitement maîtrisée, jouant admirablement bien avec la tension, se montrant nerveuse quand il le faut. Le casting s'en sort admirablement bien et la musique d'Howard Shore accompagne parfaitement les images, créant ce malaise insidieux qui ne cesse d'augmenter chez le spectateur. Difficile de parler de Chromosome 3 sans en dévoiler les mécaniques et les troublantes révélations. Le film a, en tout cas, conservé sa puissance évocatrice et il demeure toujours aussi efficace revu de nos jours, contrairement à l'oeuvre suivante de Cronenberg, Scanners, qui, pour ma part, supporte beaucoup plus mal le poids des années. Grand film d'horreur corporel, Chromosome 3 reste à redécouvrir et s'avère un fleuron 70's du genre !