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lundi 28 août 2023

NINJA APOCALYPSE

 

NINJA APOCALYPSE
(Ninja Apocalypse)


Réalisateur : Lloyd Lee Barnett
Année : 2014
Scénariste : Ashely Scott Meyers
Pays : Etats-Unis
Genre : Post-nuke
Interdiction : /
Avec : Christian Oliver, Les Brandt, Tara Mocken, Cary-Hiroyuki Tagawa...


L'HISTOIRE : Après une guerre nucléaire, des clans se sont formés, composés principalement de guerriers et de ninjas. Le grand Maître Fumikata décide d'organiser une grande réunion afin d'unir tous les clans pour se protéger d'un puissant agresseur. Lors de la réunion, il est assassiné. Cage, leader du Clan Perdu, est accusé du meurtre. Tous les autres clans vont alors le prendre en chasse, lui et ses quatre compagnons...

MON AVIS : Un film Post-Nuke avec des Ninjas ? Cool ! Reste à voir si ce Ninja Apocalypse va bien nous offrir ce qu'on attend et tenir ses promesses. Le film date de 2014 et a été réalisé par Lloyd Lee Barnett, un spécialiste des effets visuels digitaux, qui a bossé sur Underworld 2, Mortuary, Speed Racer et même Avatar ! L'homme s'est essayé à la réalisation avec, en 2012, I Love you to Death puis ce Ninja Apocalypse en 2014 donc. Honnêtement, je pense qu'il doit être plus doué dans les effets visuels. A sa décharge, je suppose que Ninja Apocalypse n'a pas du bénéficier d'un gros budget, ce qui explique sûrement ses CGI bas de gamme la plupart du temps. Le lecture du résumé de l'histoire a certainement dû éveiller en vous un sentiment de déjà vu ou déjà lu. Bah oui, c'est la même histoire que celle du culte Les Guerriers de la Nuit de Walter Hill. Des gangs, un leader qui fait une réunion pour les unifer et qui se fait assassiner et un chef de gang à qui on fait porter le chapeau et qui va se trouver traqué lui et ses hommes. OK. Niveau originalité, on repassera. Et si les emprunts ne se limitaient qu'à la base du scénario, ça irait encore mais non, comme vous allez le voir, Ninja Apocalypse brasse large au niveau de ses influences et pompe allègrement de-ci de-là dans d'autres films. Faute de budget, ne vous attendez pas à voir des Ninjas et autres guerriers s'affronter dans des décors post-apocalyptiques façon Mad Max 2. La réunion ayant lieu au sein d'un gigantesque bunker, le réalisateur va utiliser ce dernier comme lieu principal de l'action. Pratique puisqu'il y a plusieurs étages dans ce bunker, on va pouvoir traquer le gang du Clan Perdu à travers plusieurs niveaux, un peu à la manière du final du classique avec Bruce Lee, Le Jeu de la Mort. Et oui, il y aura bien quelques Ninjas habillés avec la tenue traditionnelle parmi les traqueurs. C'est un peu léger à ce niveau pour un film s'appelant Ninja Apocalypse mais bon, y'a des Ninjas, c'est déjà ça. Un truc sympa par contre, c'est que les radiations nucléaires ont développé des aptitudes extraordinaires chez les membres des différents clans. Ce n'est pas explicité tel quel mais on peut le penser. Par exemple, le gang du Clan perdu possède la faculté d'emmagasiner de l'énergie et de la restituer sous forme d'arc électrique. Un autre gang peut enflammer de la poudre et lancer ainsi des boules de feu. Des spécificités qui viennent dynamiser les combats et donnent un plus au travail des chorégraphes. Et là, vous me dites : mais ça ressemblerait pas un peu à Mortal Kombat par hasard ? Difficile de le nier, surtout que le leader assassiné n'est autre que l'acteur Cary-Hiroyuki Tagawa, alias Shang Tsung dans le Mortal Kombat de 1995 et le Mortal Kombat Legacy de 2013 ! Les Guerriers de la Nuit, Le Jeu de la Mort, Mortal Kombat, on en est déjà à trois influences repérées dans le film de Lloyd Lee Barnett. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et signalons la présence de morts vivants au dernier étage du sous-sol du bunker. Bunker + morts vivants = Le Jour des Morts Vivants, bingo ! Et une référence de plus ! Le gore n'est évidemment pas autant au rendez-vous que dans le classique de George A. Romero mais les combats dans Ninja Apocalypse sont souvent ponctués de quelques éclaboussures sanguinolentes, malheureusement sous forme de CGI pas très convaincants. Dommage. Niveau casting, rien de transcendant, hormis l'acteur précité, on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent. Cage est joué par le non-charismatique Christian Oliver, on a Isaac C. Singleton Jr. qui joue un grand noir musclé sourd et muet ou la charmante Antoinette Kalaj qui joue le gang des Sirènes à elle toute seule. Que des acteurs de seconde zone donc, qui font ce qu'ils peuvent pour apporter un semblant de crédibilité au film, ce qui n'est pas une mince affaire. Ninja Apocalypse sera perçu comme un gros nanar chez la majorité des spectateurs et on ne peut pas vraiment leur donner tort. Décors anémiques, casting peu séduisant, combats correctement chorégraphiés mais qui manquent tout de même de punch malgré l'ajout de super-pouvoirs, effets visuels qui ne font guère illusions, on a parfois l'impression de regarder un film d'action fantastique tourné entre potes.  Ça passe le temps si vous n'êtes pas trop exigeant mais sinon, c'est largement dispensable. Ah oui, lors du combat final, les deux adversaires ont chacun une épée spéciale, éclairée en bleu pour le gentil et en rouge pour le méchant. Vous avez dit Star Wars


samedi 26 août 2023

THE LAST DRACULA

 

THE LAST DRACULA
(Dracula - The Original Living Vampire)


Réalisateur : Maximilian Elfeldt
Année : 2022
Scénariste : Michael Varrati
Pays : Etats-Unis
Genre : Vampires
Interdiction : /
Avec : Jake Herbert, Christine Prouty, India Lillie Davis, Ryan Woodcock...


L'HISTOIRE : La détective Amélia Van Helsing enquête sur une série de meurtres dans lesquels les victimes ont été vidées de leur sang. Elle mène son enquête avec l'aide de son ami Jonathan Harker et du docteur Jack Seward. Dans le même temps, sa fiancée Mina Murray doit trouver une demeure pour le comte Dracula, qui souhaite s'installer en ville...

MON AVIS : Tiens, une production The Asylum qui veut revisiter de manière moderne et totalement libre le fameux roman de Bram Stoker, ça vous branche ? Réalisé en 2022 par Maximilian Elfeldt, déjà responsable de Grimm Avengers 2, Au cœur de l'Apocalypse, Apocalypse of Ice ou le Annihilation avec William Baldwin, The Last Dracula s'amuse avec le mythe et le détourne de manière assez ludique il faut bien le reconnaître. Le scénario nous plonge au sein d'une enquête policière menée par une certaine Amélia Van Helsing ! Un nom connu de tous j'imagine ! Le chef de la police est un certain capitaine Renfield, la fiancée d'Amélia se nomme Mina Murray (eh oui, nous avons un couple lesbien au sein de l'intrigue), le chimiste passionné d'occultisme et ami d'Amélia s'appelle Jonathan Harker et l'aristocrate débarquant en ville pour trouver une demeure à acquérir est le comte Dracula ! Bref, tout un tas de noms qui ne vous seront pas inconnus et que le scénariste Michael Varrati a utilisé avec des rôles à contre-emploi tout en respectant le matériel original. A titre d'exemple, Mina Murray est toujours celle dont Dracula est éprise, Renfield est toujours sous la domination psychique du vampire. Bien sûr, Varrati a opéré des changements importants, comme la relation amoureuse entre Mina et le personnage inventé d'Amélia Van Helsing (Christine Poutry) mais le but étant de proposer une variation moderne et inédite au public, on peut dire qu'à ce niveau, c'est assez réussi. Production The Asylum, The Last Dracula ne prétend évidemment pas être un chef-d'oeuvre, on s'en doute bien. Néanmoins, on note un désir de bien faire qui fait plaisir à voir, avec certes des CGI de qualité relativement moyenne mais ceux-ci sont assez peu mis en avant, ce qui est une bonne chose. Niveau rythme, on a connu plus dynamique et cette enquête policière n'est pas menée tambour battant mais dans l'ensemble, on ne s'y ennuie pas de trop. Il faut dire qu'on a le plaisir d'y croiser Michael Ironside, avec quelques kilos en plus, mais cet acteur charismatique fait toujours son petit effet. Il joue ici un médecin légiste rationnel, qui va tenter d'aider Amélia dans ses recherches. Son personnage, ainsi que celui de l'héroïne, sont ce qu'on appelle des cartésiens, et tous deux auront bien du mal à accorder quelques crédits aux thèses énoncées par le chimiste Jonathan Harker, ce dernier étant nettement plus porté à croire aux légendes folkloriques et donc... au vampirisme ! Si le casting de The Last Dracula s'avère correct, avec une mention à la charmante India Lillie Davis qui joue Mina Murray, si on a droit à quelques visions érotiques soft et à quelques poitrines dénudées, le bat blesse en ce qui concerne Dracula lui-même. L'acteur Jake Herbert qui lui prête ses traits est d'une banalité affligeante et on a plus l'impression d'être en présence du comte Radu de la saga Subspecies que du comte Dracula ! Une impression qui s'accrpît lors du final où notre comte dévoile son physique peu avantageux à base d'effets de maquillage un peu cheap, voire ringard. Une chose est sure, ce Dracula-ci n'entrera pas au panthéon des plus beaux vampires du cinéma. Au final, The Last Dracula ne mérite pas les notes incendiaires qu'il se prend depuis sa sortie car The Asylum nous a proposé bien pire que ça depuis sa création. Même si ça reste un film de vampire totalement anecdotique au sein de la filmographie vampirique, il a essayé d'apporter une légère originalité à son récit en détournant les figures du roman de Stoker et en nous proposant une enquête policière qui aurait pu être conduite par Sherlock Holmes ! Vite vu, vite oublié mais pas déplaisant le temps de sa vision, ce qui est déjà pas mal, surtout qu'il n'ait pas aidé en France par sa diffusion uniquement en V.F.


jeudi 17 août 2023

LOULOU

 

LOULOU
(Die Büchse der Pandora)


Réalisateur : Georg Wilhelm Pabst
Année : 1929
Scénariste : Ladislaus Vajda
Pays : Allemagne
Genre : Drame
Interdiction : /
Avec : Louise Brooks, Fritz Kortner, Francis Lederer, Daisy D'Ora, Alice Roberts...


L'HISTOIRE : Loulou, belle, capricieuse, insouciante et innocemment perverse, est une créature qui ne vit que pour l’amour. Elle joue dans une revue que commandite son amant, Ludwig Schön, un puissant magnat de la presse et du music-hall, fiancé à la fille du ministre de l’intérieur. Au soir de la première, Loulou oblige Ludwig à rompre et obtient qu'il l'épouse. Mais le soir des noces, il la surprend dans sa chambre en situation équivoque avec son fils. Furieux il veut l’obliger à se suicider, mais dans la lutte, c’est lui qui est tué par accident. Accusée de meurtre, Loulou parvient à s’enfuir…

MON AVIS : Adaptation de deux pièces de théâtre qui firent scandale au début du XXe siècle, La Boîte de Pandore et L’esprit de la Terre du dramaturge allemand Frank Wedekind, Loulou est un film entièrement dédié à la beauté incroyable de Louise Brooks, qui transcende chaque scène dans laquelle elle apparaît. On comprend aisément que tous les personnages masculins du film tombent sous le charme de cette jeune fille espiègle, insouciante et parfois manipulatrice, ce qui causera la perte de nombre d'entre-eux. Mais Loulou provoque aussi des raz-de-marée chez les femmes, en témoigne la passion qui émane du personnage de la comtesse Gräfin Geschwitz, interprétée par Alice Roberts, et qui est considérée comme le premier personnage ouvertement lesbien du cinéma. Le film de Georg Wilhelm Pabst, considéré comme un véritable bijou par les cinéphiles, permet donc à Louise Brooks de briller de mille feux mais ce n'est pas son seul intérêt évidemment. Présenté en acte, comme un pièce de théâtre, Loulou est le portrait d'une femme libre, qui mène sa vie comme elle l'entend, quitte à provoquer des drames autour d'elle. Les premiers actes du film mettent en avant les aventures de Loulou et les tragédies qui arrivent à ses amants, notamment le docteur Ludwig Schön (Fritz Kortner), totalement épris par Loulou alors qu'il est fiancée et va se marier prochainement. Mais Loulou ne l'entend pas ainsi et lui proclamera un si tu veux te libérer de moi tu devras me tuer lourd de conséquence par la suite. La scènes des noces est à ce titre particulièrement démonstrative du pouvoir qu'exerce Loulou sur ceux qui l'entourent. La seconde partie du film, si on peut l'appeler ainsi, est consacré au procès de Loulou puis à sa fuite. Une fuite entraînant le fils de son défunt mari dans la tourmente, lui aussi étant totalement envoûté par la belle créature. Tirant parfois vers le mélodrame, Loulou évite les écueils de ce genre larmoyant grâce à l'interprétation toute en spontanéité de Louise Brooks, dont le sourire ne cesse d'illuminer la pellicule. Reste que le destin de cette jeune femme frivole semble placer sous le signe de la fatalité : accusée de meurtre, en fuite, devant une grosse somme d'argent à un producteur, pourchassée par la police, sans vrai ami pour s'occuper d'elle, elle finira par se réfugier en Angleterre et n'aura d'autres choix que de devenir prostituée pour tenter de survivre, à une époque où sévissait un certain Jack l'éventreur ! Je ne sais pas si Pabst savait à l'avance que son film allait choquer la morale établie de l'époque et s'il a sciemment intégré le célèbre meurtrier de Whitechapel au récit pour punir son héroïne et par la même occasion proposer aux moralisateurs une fin qui leur conviendrait. Ou peut être pour sa faire pardonner d'avoir engager un actrice américaine, ce que beaucoup lui ont reproché. En tout cas, on comprend que le titre original du film soit La Boite de Pandore. Le personnage de Loulou symbolise cette fameuse boite, qui, métaphoriquement, signifie qu'une seule personne, par une simple action, peut être à l'origine de nombreux malheurs en chaîne et qu'il ne vaut donc mieux pas succomber à la tentation. Ce que les protagonistes de l'histoire, comme les spectateurs d'ailleurs, ne sauront pas faire. Comment résister à Loulou / Louise Brooks ? Il est dommage que l'actrice n'ait pas réussi la transition du cinéma muet au cinéma parlant. Quoiqu'il en soit, Loulou, classique intemporel, émerveille encore et toujours.


mercredi 16 août 2023

KILL YOUR DARLINGS

 

KILL YOUR DARLINGS
(Kill your Darlings)


Réalisateur : John Krokidas
Année : 2013
Scénariste : John Krokidas, Austin Bunn
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Biographie
Interdiction : /
Avec : Daniel Radcliffe, Dane DeHaan, Michael C. Hall, Ben Foster, Elizabeth Olsen...


L'HISTOIRE : Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William S. Burroughs… ils sont les plus grands écrivains américains du 20ème siècle. Kill your Darlings retrace l’histoire de leur rencontre et de leur révolte contre la société américaine. Au milieu d’une frénésie de fêtes, d’alcool et de passions interdites, tous ces jeunes gens enflammés perdent peu à peu leurs repères… jusqu’au meurtre...

MON AVIS : Honnêtement, j'ai visionné ce film parce que le casting inclut la magnifique Elizabeth Olsen, qu'on ne voit d'ailleurs malheureusement que cinq petites minutes ici, la comédienne interprétant la femme de Jack Kerouac dans ce qui s'avère un rôle plutôt anecdotique. Pas grave en soi. Kill Your Darlings est un drame biographique qui nous présente la rencontre au milieu des années 40 de Lucien CarrAllen Ginsberg, Jack Kerouac et William S. Burroughs, soit les fondateurs du mouvement né dans les années 50 et appelé Beat Génération. Un mouvement artistique et littéraire prônant la liberté, la libération sexuelle, la spontanéité de l'écriture, brisant les codes établis depuis des années. Un peu à la manière du Cercle des Poètes Disparus, nos apprentis écrivains / poètes veulent s'affranchir des règles imposées par leurs prédécesseurs et mettre la liberté d'écriture en avant. Ce quatuor de jeunes rebelles est interprété par des acteurs de qualité, dont certains cassent leur image ici, on pense évidemment à Daniel Radcliffe dans un rôle de poète juif homosexuel bien éloigné de celui d'Harry Potter ! Dane DeHaan (Lucien Carr), Ben Foster (William S. Burroughs) et Jack Huston (Jack Kerouac) sont ses compagnons d'aventure. Kill Your Darlings tente donc de nous immerger dans la genèse de la Beat Génération mais n'y parvient qu'à moitié, le scénario se focalisant sur d'autres éléments qui n'apportent pas grand chose à l'histoire, à l'image des scènes avec la mère d'Allen Ginsberg par exemple. De plus, on a du mal à cerner l'importance de ce mouvement une fois le film terminé, surtout si on n'a pas une connaissance plus accrue de ces auteurs et de ce qu'ils ont apporté à la littérature américaine entre autres, ce qui est mon cas. Le film met en avant la thématique de l'homosexualité au sein de ce cercle d'amis, un thème qui sera à l'origine du drame qui aura lieu le 14 août 1944, durant la nuit au cours de laquelle Lucien Carr assassine David Kammerer - joué par Michael C. Hall - un prédateur homosexuel, ami de Burroughs. Un fait divers sordide qui deviendra le sujet du premier roman de Burroughs / Kerouac : Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines qui ne sera publié qu'en 2008 et qui a servi de base au scénario de Kill Your Darlings ! Sans être déplaisant, soutenu par un casting de qualité, le film de John Krokidas nous laisse sur notre faim au final, avec la sensation que le principal a juste été survolé...



mardi 15 août 2023

KODACHROME

 

KODACHROME
(Kodachrome)


Réalisateur : Mark Raso
Année : 2017
Scénariste : Jonathan Tropper
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Drame, romance
Interdiction : /
Avec : Ed Harris, Jason Sudeikis, Elizabeth Olsen, Dennis Haysbert...


L'HISTOIRE : Atteint d'un cancer et ne lui restant plus que 2 ou 3 mois à vivre, Ben, un photographe de renom, demande à son fils Matt, qu'il n'a pas vu depuis plus de dix ans, de l'accompagner au Kansas, jusqu'au dernier laboratoire photo qui va arrêter de développer la pellicule Kodachrome et ce, afin d'y développer quatre pellicules Kodachrome datant de plusieurs dizaines d'années. D'abord réticent, Matt se laisse convaincre par Zooey, l'infirmière de Ben, de les accompagner dans ce périple de plus de 3000 km...

MON AVIS : Après avoir tourné quelques court-métrages, Mark Raso s'essaye au format long en 2014 avec Copenhagen puis en 2017 avec ce Kodachrome, dont le nom évoque bien évidemment la célèbre pellicule qui fut produite par la firme américaine Kodak de 1935 jusqu'en juin 2009. Le 30 décembre 2010, l'unique laboratoire traitant encore les films Kodachrome, Dwayne's Photo Service, a cessé d'assurer ce service. Cette nouvelle et cet arrêt de développement de ce type de pellicule a provoqué l’affolement parmi les photographes, ce qui a donné à Jonathan Tropper l'idée de base du film de Mark Raso. De là est né cette histoire nous présentant Ben, un père narcissique et pas franchement sympathique, atteint d'un cancer et qui veut se rendre au Kansas, au dernier laboratoire afin d'y faire développer 4 pellicules Kodachrome qu'il a toujours en sa possession. Sachant que sa fin est proche, il souhaite faire le voyage en compagnie de son fils, qu'il a délaissé depuis des dizaines d'années. La relation entre Ben et Matt est ce qu'on peut clairement appeler une relation conflictuelle, le fils reprochant à son père d'avoir trompé à maintes reprises sa mère, de l'avoir abandonné, de n'avoir jamais été là pour s'occuper de lui. On s'en doute, parcourir 3000 km en voiture va leur donner la possibilité de jouer carte sur table, de vider leur sac et, pourquoi pas, de se pardonner ou, du moins, de se réconcilier un tant soit peu. Ce père peu empathique est interprété par un Ed Harris absolument parfait dans ce rôle, jouant là ce qui est peut-être son plus beau rôle. Dans la peau de son fils Matt, l'acteur Jason Sudeikis n'est pas en reste et assure tout ce qu'il faut pour faire que ce duo fonctionne à l'écran, faisant des rancœurs, voire même de la haine que le fils porte à son père, un carburant dans cette relation conflictuelle, permettant de jouer avec les émotions et de toucher le spectateur lors des nombreux moments forts du flm. Le personnage joué par Ed Harris se comporte souvent comme un sacré connard, se montrant odieux dans ses propos, blessant, auto-centré sur lui-même (la scène avec son frère) mais sous ce verni un peu cruel, on sent des failles, des craquelures qui finiront par éclater pour mieux jouer sur la corde sensible du public. Kodachrome est donc un road movie sensible et intelligent, qui réserve de beaux moment d'émotions et qui traite de la fuite du temps, du temps qui passe inexorablement, l'arrêt du Kodachrome étant une manière métaphorique de mettre en avant cette thématique, qui trouve sa plus belle représentation lors de la séquence dans laquelle Ben arrive au laboratoire et explique ce qu'est un photographe à d'autres photographes qui l'ont reconnu. Bien sûr, on aura tous deviné le final et pourquoi Ben tenait tant à faire développer ses quatre pellicules mais même en sachant à l'avance ce qu'elles contiennent, impossible de retenir une petite larme lorsque Matt les dévoile à l'écran. Cette belle histoire de réconciliation et de rédemption entre un père et un fils possède également un autre atout majeur, celui d'avoir donné le rôle de l'infirmière qui s'occupe de Ben à Elizabeth Olsen ! Avec son charme naturel, l'actrice compose elle aussi un personnage touchant, qui jouera un rôle essentiel dans la relation père / fils, et permettra aussi de développer une petite romance au sein de l'histoire. Dire qu'Elizabeth est talentueuse relève de fait vérifié par votre serviteur. A noter également une bonne bande sonore et la découverte du groupe 90's Live que je ne connaissais pas et que j'ai découvert grâce à Kodachrome. Bref, si vous aimez les jolies histoires portées par des acteurs performants, n'hésitez pas...