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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mercredi 30 juin 2021

THE NOTORIOUS BETTIE PAGE

 

THE NOTORIOUS BETTIE PAGE
(The Notorious Bettie Page)

Réalisateur : Mary Harron
Année : 2005
Scénariste : Mary Harron, Guinevere Turner
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Biographie
Interdiction : -12 ans
Avec : Gretchen Mol, Lili Taylor, Chris Bauer, Sarah Paulson, Cara Seymour...

L'HISTOIRE : Bettie Page, une jeune fille de Nashville, va devenir malgré elle l'icône des pin-up des années 50. Ses photos de charmes vont conduire certains sénateurs à livrer une bataille acharnée contre l'érotisme, voyant là une menace pour la jeunesse...

MON AVIS :  Ah Bettie Page. Un nom particulièrement célèbre, un visage et une coupe de cheveux connus de tous et des photos de charme et des petits films à la célébrité mondiale. C'est simple, Bettie Page, c'est la Reine des Pin-Up des années 50, rien de moins que cela. Ce biopic réalisé par Mary Harron, à qui on doit I Shot Andy Warhol en 1996 et American Psycho en 2000, va donc s'attaquer à cette légende née en 1923 à Nashville et décédée le 11 décembre 2008 à Los Angeles. Sans jamais se montrer vulgaire ou sombrer dans le graveleux ou le putassier, la réalisatrice livre un portrait assez touchant de ce fabuleux mannequin qui était avant tout une jeune fille pleine d'insouciance et qui aimait la vie malgré quelques douloureuses épreuves de jeunesse. Vivant dans une famille très croyante, la petite Bettie a une enfance assez difficile, devant subir le divorce de ses parents, être placée dans un orphelinat durant deux ans puis subir les agressions sexuelles de son père. Le film nous présente également une scène dans laquelle elle accepte l'invitation d'un jeune homme qui s'avère être un jeune voyou qui l'emmène subir un viol collectif. Elle épouse par la suite un homme qui deviendra violent et finit par le quitter. Elle se lance dans l'enseignement, fait plusieurs petits boulots et se trouve une passion dans le théâtre. Elle part pour New York et s'en sort comme elle peu. Lors d'une balade sur une plage de Coney Island, elle croise un policier noir qui est aussi photographe. D'un physique très agréable, Bettie accepte de se faire prendre en photo par ce dernier, ce qui constituera son premier port-folio de pin-up. Elle fait par la suite connaissance avec Irving Klaw, qui a une entreprise de photos de charmes avec sa femme Paula. C'est là que la carrière de Bettie Page va littéralement exploser. les Klaw travaille pour des personnalités de la haute bourgeoisie (médecin, notaire, avocats, chef d’entreprise) qui aime voir des femmes dans des poses et des tenues un peu... spéciales ! Bettie découvre alors le monde du fétichisme et du bondage et son sourire, allié à son naturel, font un carton dans ce milieu. Ses clichés, dans lesquels elle est vêtue de cuir, avec bottes et cravache, s'arrachent et elle fait la couverture de nombreux magazines pour hommes spécialisé dans le bondage. Tous les photographes du milieu veulent la photographier. Elle rencontre également la photographe renommée Bunny Yeager, qui la rendra encore plus célèbre dans le monde avec ses photos, dont celles où Bettie est entourée de deux guépards. Un autre cliché, de Bettie, qui, entièrement nue, est chapeautée d'un bonnet de père-Noël, fera la couverture d'un nouveau magazine, Playboy ! Elle sera nommée Playmate du mois en janvier 1955. La célébrité de Bettie, qui s'amuse comme une folle à être attachée ou à fesser ses partenaires, toujours dans une bonne humeur communicative et sans violence, déclenche la réactions de certains sénateurs qui veulent lutter contre la pornographie, qui rend décadent la jeunesse selon eux. En 1957, les Klaw, tout comme Bettie, doivent comparaître à une commission d'enquête. Les Klaw se retirent alors du business, et Bettie fait de même. Elle retrouve la Foi et se tourne totalement vers la religion. Le film élude sa vie d'après, car elle sombre dans un délire mystique assez chaotique. On lui diagnostiquera une schizophrénie paranoïde, car elle "entend" Dieu lui parler. Elle ira dans un hôpital psychiatrique, sera inculpée de tentative d'assassinat sur sa propriétaire de son appartement, qu'elle poignardera de 27 coups de couteau. Déclarée irresponsable et instable, elle passera huit ans à l'hôpital. Elle décédera d'une attaque cardiaque le 11 décembre 2008; Elle est enterrée au Westwood Village Memorial Park Cemetery. Même si sa vie après son glorieuse apogée en tant que pin-up est laissée de côté, The Notorious Bettie Page n'en demeure pas moins un film intéressant, qui mélange séquences en noir et blanc et scènes en couleurs. L'actrice qui interprète Bettie, Gretchen Mol, est saisissante et sa ressemblance assez frappante. Le film ne prend jamais partie, ne critique jamais les choix de Bettie ni des photographes de charme, ni le public amateur de ces clichés bondage bien innocents. Certes, on peut penser que le film n'a en fait pas grand chose à raconter. Il n'y a pas de tension, pas de réel rebondissements à se mettre sous la dent. On se contente de suivre le parcours de Bettie, un parcours qui semble un peu semé d'embûches au départ mais qui prend un tournant certes original, mais dans lequel la jeune femme semble totalement épanouie. On est bien loin du graveleux des productions pornographiques qui existeront dans le futur. Ici, les photographes respectent leurs modèles, ces dernières étant les vraies déesses du milieu. Elles ne font que ce qu'elles ont envie de faire et ne sont jamais forcées. La nudité semble une chose très naturelle pour Bettie, qui a un rapport avec son corps totalement décomplexé et ne comprend pas l'acharnement des sénateurs contre son métier. L’érotisme est très soft dans le film, et il est traité de manière naturelle, sans voyeurisme aucun. Le casting est bon, la mise en scène adéquate, sans fioriture ou excès de zèle auteurisant ou rébarbatif. On prend autant de plaisir à visionner le film que ce dernier nous en donne. Un biopic qui donne envie d'approfondir ses connaissances sur Bettie Page ou de se replonger dans ses petits films de bondage inoffensif et où la perversion n'est que l'apanage des faux pudibonds qui se scandalisent au moindre sein dévoilé quand ceux-ci sont les premiers a acheter les revues qui mettaient en valeur Bettie...    


CRIMES AU MUSÉE DES HORREURS

CRIMES AU MUSÉE DES HORREURS
(Horrors of the Black Museum)

Réalisateur :  Arthur Crabtree
Année : 1959
Scénariste :  Herman Cohen, Aben Kandel
Pays : Angleterre
Genre : Epouvante
Interdiction : -16 ans
Avec : Michael Gough, June Cunningham, Graham Curnow, Shirley Anne Field...

L'HISTOIRE : La police de Scotland-Yard enquête sur une série de crimes horribles, commis avec divers instruments ingénieux, comme une paire de jumelles qui peut faire surgir deux pointes acérées par exemple. Sans indice, l'enquête piétine, ce qui fait les choux gras du journaliste Edmond Bancroft, qui est aussi un écrivain réputé dont les romans sont spécialisés dans les histoires de meurtres sordides. Ce dernier, suivi par un psychiatre, voue une obsession sans faille à l'univers du crime, et possède dans un sous-sol secret un véritable musée des horreurs avec plusieurs mannequins de cire. Responsable des meurtres, Edmond Bancroft veut prouver l’inefficacité de la police et son incompétence à le démasquer. Il tient également sous sa coupe son jeune assistant, qu'il envoie parfois commettre de vils méfaits...

MON AVIS : Célèbre directeur de la photographie, Arthur Crabtree s'est également illustré dans la réalisation et ce, dès l'année 1945. Dans le genre du fantastique, on lui doit quelques œuvres sympathiques, comme Les Monstres invisibles en 1958 et surtout ce Crimes au Musée des Horreurs en 1959, qui fit les délices du public et des amateurs de film d'épouvante de l'époque. L'originalité de ce petit classique du genre vient du fait que l'identité du meurtrier est dévoilée assez rapidement ou, du moins, elle ne reste pas cachée très longtemps. Des tas d'indices nous conduisent à émettre des soupçons sur le personnage d'Edmond Bancroft et il s'avérera qu'on avait raison. Magnifiquement interprété par un Michael Gough inquiétant et fou à lier, Edmond Bancroft possède une personnalité complexe, qui prend un malin plaisir à narguer la police et qui voue une véritable passion pour l'art du crime. Son but ultime est de prouver qu'on peut commettre le crime parfait et on ne peut pas dire qu'il ne s'y emploie pas avec fougue et une certaine appétence. Outre son criminel, Crimes au musée des Horreurs possède d'autres originalités. L'emploi d'armes du crime on ne peut plus fantasques par exemple, qui change littéralement du classique pistolet ou couteau. Dans le film de Crabtree, on tue avec des jumelles qui peuvent faire surgir deux pointes acérées, on décapite avec une pince à glace ou grâce à une guillotine ou on utilise un rayon laser pour tuer avant de faire disparaître le corps dans une cuve d'acide ! Original donc ! La présence d'un musée de cire chez notre criminel, représentant de nombreuses scènes de crimes, fait aussi partie du charme de cette série B anglaise de qualité. On pense évidemment aux classiques Masques de cire de 1933 dû à Michael Curtiz ou L'Homme au masque de cire de 1953 avec Vincent Price, deux œuvres emblématiques du genre. Mais Crimes au Musée des Horreurs ne s'arrête pas là au niveau des références. Le scénario brasse large en effet puisqu'on a aussi droit à une variation de Dr Jekyll et Mr Hyde au sein de l'histoire ! En effet, Michael Gough a un jeune associé sous sa coupe, qu'il domine grâce à son pouvoir hypnotique et à qui il injecte parfois une dose de sérum transformant le jeune homme en monstre bestial qui va commettre des crimes sur sa demande. L'entremêlement de tous ces éléments peuvent parfois donner au film un petit aspect disparate, un peu comme si il y avait plusieurs films en un. Mais en fait, l'ensemble reste plutôt cohérent et donne au final un film vraiment intrigant. Les petites touches de sadisme qui l'égrène, ainsi qu'une connotation érotique suave mais bel et bien présente, notamment lors d'une scène où une future victime se retrouve en petite tenue devant l'écran, ont scandalisé la censure de l'époque, tout comme le public d'ailleurs. La censure anglaise de l'époque a d'ailleurs envisagé un classement spécial pour Crimes au Musée des Horreurs, à savoir l’appellation SO - for Sadist Only : pour sadiques seulement ! La vision du film en 2021 nous fera évidemment sourire concernant cette levée de boucliers des bien-pensants vis à vis du film d'Arthur Crabtree car on trouvera cette violence fort légère évidemment. Le film sortit en France avec une interdiction aux moins de 16 ans. Exagéré mais rappelons que nous sommes en 1959 et que l'horreur en couleur est encore assez récente, popularisé par le Frankenstein s'est échappé de la Hammer en 1957. En tout cas, ce Crimes au Musée des Horreurs vaut le détour et mérite d'être redécouvert pour tout amateur de cinéma d'épouvante d'antan !



dimanche 27 juin 2021

LE CIRQUE

 

LE CIRQUE
(The Circus)

Réalisateur : Charlie Chaplin
Année : 1928
Scénariste : Charlie Chaplin
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, romance
Interdiction : /
Avec :  Charles Chaplin, Merna Kennedy, Al Ernest Garcia, George Davis, Harry Crocker...

L'HISTOIRE : Pourchassé par la police qui croit qu'il est un pick-pocket, le vagabond échoue en plein numéro de cirque et provoque les fous rires du public. Le directeur du cirque, un homme tyrannique, qui maltraite même sa fille Merna, engage le vagabond, dont les mimiques assurent le spectacle et attirent le public. Sans lui dire qu'il est devenu la vedette du cirque, le directeur exploite le vagabond, qui se lie d'amitié avec Merna. Des sentiments pour la jeune fille commence à apparaître mais cette dernière tombe sous le charme d'un nouvel arrivant, Rex le funambule...

MON AVIS : Après Le Kid en 1921 et La Ruée vers l'Or en 1925, Charlie Chaplin continue sa carrière derrière et devant la caméra dans des formats plus longs que les courts-métrages dont il était la vedette. En 1928, il met en scène son quatrième long-métrage, Le Cirque, qui n'est pas forcément l'un des titres les plus cités quand on évoque Chaplin mais qui s'avère pourtant une franche réussite dans le domaine de la comédie. Il faut dire que le tournage fût assez compliqué puisque Chaplin était alors en plein divorce d'avec Lita Grey et que ce divorce fût très mouvementé, devenant presque un lynchage médiatique contre Chaplin. Mais revenons au film lui-même. Reprenant son personnage du vagabond, Chaplin va se livrer à un véritable marathon de gags qui emprunte au comique de situation et qui fonctionne à plein régime. Le début du film voit le vagabond être confondu avec un pick-pocket et poursuivi par la police dans une fête foraine. La séquence va alors prend pour cadre de l'action un palais des glaces et le réalisateur / acteur / scénariste va employer avec intelligence ce curieux décor pour enchaîner les situations loufoques. La suite va ensuite se déplacer dans le cadre d'un cirque, qui restera le lieu unique de l'action jusqu'à la fin du film. Un cirque en difficulté, les clowns ne parvenant pas à faire rire le public, ce qui provoque colère et désarroi chez le directeur du lieu, interprété par l'imposant et patibulaire Al Ernest Garcia. Ce dernier se montre assez virulent envers ses employés et même envers Merna, sa propre fille (Merna Kennedy). L'apparition du vagabond en plein spectacle, provoquant des gags non prévus dans le numéro, déclenche les rires du public, et, par la même occasion, ceux du spectateur du film. Voyant quel intérêt il aurait à engager ce vagabond, le directeur du cirque va s'empresser de l'engager. Les prestations du vagabond ramènent du monde dans les gradins, le bouche-à-oreille fonctionnant à plein régime. Chaplin s'amuse comme un fou à travers de multiples gags et n'ennuie jamais. Il intègre toutefois à l'histoire des éléments plus dramatiques ainsi qu'une romance entre son personnage et celui de la fille du directeur. Une romance à sens unique puisque, malgré l'amitié qui se développe entre les deux personnages, le sentiment amoureux ne sera présent que chez le vagabond, Merna lui préférant un beau funambule fraîchement arrivé dans le cirque. Et c'est là où Chaplin fait fort, puisque lorsque son personnage est heureux, il parvient à déclencher le rire chez le public mais lorsqu'il est malheureux, plus rien ne se passe comme il veut  et le public ne rie plus à gorge déployée, ce qui provoque l'exaspération du directeur du cirque. Notre vagabond est donc perpétuellement sur le fil, entre joyeuseté et tristesse, tout comme le film lui-même navigue entre burlesque et drame. Un état d'esprit parfaitement retranscrit lors d'une scène incroyablement maîtrisée, celle où notre vagabond doit remplacer au pied levé le funambule introuvable. Il se retrouve alors à plusieurs mètres du sol, en équilibre sur un câble et se livre à un exercice périlleux, très bien chorégraphié. Une autre séquence retient notre attention, celle de la cage aux lions, qui nécessita plus de 200 prises ! Cette scène est hautement jubilatoire et fait preuve de la maestria de son auteur pour le ressort comique. Rire, émotion, suspense, romance, humanité, générosité, voici les ingrédients que vous retrouverez dans Le Cirque, qui mit longtemps à être réhabilité par Chaplin lui-même, les conditions difficiles de tournages et les aléas survenus durant ce dernier lui ayant fait prendre ce film en grippe durant de longues années. A redécouvrir séance tenante !



SLAXX

 

SLAXX
(Slaxx)

Réalisateur :  Elza Kephart
Année : 2020
Scénariste : Elza Kephart, Patricia Gomez
Pays : Canada
Genre : Comédie, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Romane Denis, Brett Donahue, Sehar Bhojani, Kenny Wong, Jessica B. Hill ...

L'HISTOIRE : Libby McClean se fait embaucher au magasin de vêtements CCC qui doit présenter sa nouvelle collection, dont un nouveau jean révolutionnaire qui s'adapte à toutes les morphologies. Écolo dans l'âme, Libby a choisit l'enseigne CCC car leurs produits sont écologies, éco-responsables et bio. Alors que toute l'équipe travaille d'arrache-pied pour que tout soit en place pour l'ouverture lundi, mais aussi pour accueillir l'influenceuse Peyton Jules qui doit tester le nouveau jean en avant-première pour sa chaîne, d'inquiétantes disparitions d'employés provoquent un petit remue-ménage au sein du groupe...

MON AVIS : Après avoir réalisé Graveyard Alice en 2003 puis Go in the Wilderness en 2013, Elza Kephart, toujours assisté de sa scénariste Patricia Gomez, fait son retour sur les écrans en 2020 avec Slaxx, une comédie horrifique qui met en vedette un... jean tueur buveur de sang ! What the fuck ? comme diraient les Américains ! Une idée originale qui sert un postulat assez bien dans l'air du temps, puisque le film tire clairement vers l'écologie en sous-texte, dénonçant les mensonges des grandes enseignes qui apposent des labels éco-responsables ou bio qui n'ont pas lieu d'être ou qui exploitent dans des pays divers de la main-d'oeuvre parfois mineure afin de réduire les coûts de fabrication et de s'en mettre plein les poches. Le film démarre en Inde, dans un champ de coton expérimental, dans lequel des jeunes filles récoltent le précieux coton qui servira de matière première à un nouveau jean révolutionnaire, pouvant s'adapter à toutes les tailles, toutes les morphologies. L'action bifurque ensuite dans un des magasins de l'enseigne CCC (Canadian Cotton Clothiers) où nous faisons connaissance avec l'héroïne du film, la jeune Libby McClean, interprétée par Romane Denis. Fraîchement employée dans le magasin, la pauvre va être victime d'emblée du système et de la consommation, deux aspects clairement égratignés par la réalisatrice et sa scénariste. Pour être à la page, Libby doit s'habiller avec les vêtements de la collection la plus récente, mais comme son contrat ne démarre qu'à 00h01, elle va devoir payer +170$ ses habits qui ne lui seront même pas offerts ! Le film égratigne également les managers, qui ne jurent que par l'évolution de leur carrière et n'ont aucun scrupule à écraser les autres membres du groupe tant que cela peut servir leurs propres intérêts. Le phénomène des influenceuses est aussi passé à la moulinette, avec le personnage de Peyton Jules (Erica Anderson), qui joue une véritable caricature de ces jeunes femmes qui gagnent des milliers de $ pour promouvoir telle ou telle marque, tel ou tel produit. Nul doute que Slaxx aurait été apprécié de George A. Romero car il dénonce pas mal de choses sans se prendre la tête. Assez rapidement, on entre dans le cœur du film et dans son aspect comédie horrifique, avec une première scène bien réalisée mettant en vedette ce fameux jean tueur : une des employées a revêtu ce nouveau jean, ce qui n'est pas autorisé, et va l'apprendre à ses dépends : ne parvenant plus à le retirer, le jean va lui comprimer le ventre avant de le dévorer, ce qui est assez explicite au vu des contractions de l'abdomen de la jeune femme et des gerbes de sang qui s'ensuivent. La découverte du cadavre, tripes à l'air, par Libby viendra confirmer nos impressions ! Le film enchaîne avec plusieurs morts dues au jean, qui aime se repaître de sang frais. Dit comme ça, on pourrait penser qu'on assiste à des scènes ridicules mais en fait, voir un jean se mouvoir au sol, et faire comme si il buvait du sang, eh bien ça passe plutôt bien et ça fait sourire mais sans qu'on se moque du résultat à l'écran. Les effets numériques pour faire bouger le jean tueur sont réussis et ne sombrent jamais dans le n'importe quoi, malgré une bonne dose d'humour, comme lorsque notre jean tueur se met à danser sur une musique de Bollywood ! On a aussi pas mal de petits effets gores à l'ancienne qui feront plaisir aux fans. Slaxx prend même des allures de slasher movie puisque les personnages sont enfermés dans le magasin et vont être tour à tour victime de ce curieux tueur qu'on sent être mû par une force invisible. La découverte de la vérité permettra encore à Slaxx d'appuyer sur sa critique du consumérisme de manière satirique. Sans être révolutionnaire, Slaxx fonctionne plutôt bien et divertit ce qu'il faut, tout en ayant des choses à dire. Ou quand le consommateur devient le consommé ! Marrant et sympa comme tout !


vendredi 25 juin 2021

20000 LIEUES SOUS LES MERS (1916)

20000 LIEUES SOUS LES MERS
(20000 Leagues under the Sea)

Réalisateur :  Stuart Paton
Année : 1916
Scénariste : Stuart Paton
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Allen Holubar, Dan Hanlon, Edna Pendleton, Matt Moore, Jane Gail...

L'HISTOIRE : Il semblerait qu'une créature marine monstrueuse attaque les navires et coule leur équipage. Une expédition, à laquelle prend part le professeur français Aronnax, ainsi que sa fille, est dépêchée pour éliminer le monstre. Les membres de l'expédition ne s'attendent pas à découvrir que la créature est en fait un sous-marin commandé par un certain capitaine Nemo. Ce dernier fait prisonnier le professeur et ses compagnons et leur explique le pourquoi des attaques de bateaux. Dans le même temps, les membres d'un vol en montgolfière échouent sur une île perdue, sur laquelle vit une étrange jeune fille sauvage...

MON AVIS : Le célèbre romancier français Jules Verne était un précurseur et un visionnaire. Ses nombreux romans associent souvent aventure et nouvelles technologies. Il est encore à ce jour l'un des auteurs les plus traduits et lus au monde. Ses récits me mirent pas longtemps avant de servir de scénario aux réalisateurs qui s'essayaient à une nouvelle technologie apparue en 1895 : le cinéma ! Le fameux Voyage dans la Lune de Méliès est une adaptation détournée d'un récit de Jules Verne par exemple. En 1916, un studio nouvellement créé en 1915 par Carl Laemmle et baptisé Universal décide d'adapter et de mêler deux romans de l'écrivain : 20000 lieues sous les Mers et sa pseudo-suite, L'île Mystérieuse. Réalisé par Stuart Paton, 20000 Lieues sous les Mers fût, malgré un échec financier, la première grande production pour la Universal (avec un budget de plus de 200 000$) et même si cette version a depuis été totalement éclipsée par la spectaculaire version de 1954, elle n'en demeure pas moins importante au sein de l'évolution du cinéma lui-même, puisque ce film de 1916 est le premier à proposer au public quelque chose de jamais vue auparavant : des prises de vues sous-marines ! Un exploit rendu possible grâce à une invention des frères Williamson, qui, grâce à un astucieux dispositif possédant un jeu de miroir, permit donc de filmer sous l'eau et de faire découvrir aux spectateurs les fonds marins. Une approche quasi-documentaire, et on ne peut s'empêcher de penser à la réaction du public devant de telles images inédites ! Le cinéma propose du rêve et ce 20000 Lieues sous les Mers de 1916 a certainement su remplir cette fonction à l'époque. Film muet évidemment, le spectateur va donc suivre en parallèle les mésaventures de deux équipages : celles de l'expédition emmenée par le professeur Aronnax (Dan Hanlon) et sa fille (Edna Pendleton) et celles d'aéronautes faisant un vol en montgolfière et s'échouant sur une île perdue au beau milieu de l'océan. Pour les premiers, c'est clairement 20000 lieues sous les mers qui est adapté : désirant éradiquer un monstre marin responsable de nombreux naufrages, les personnages vont découvrir le sous-marin Nautilus commandé par le capitaine Nemo (Allen Holubar). Le fameux monstre marin n'en est donc pas un et une fois capturés par Nemo, le professeur et ses compagnons vont vivre une fabuleuse aventure, découvrant grâce aux hublots du navire d'acier des visions du monde marin comme ils n'en n'avaient jamais vu. Bien qu'assez linéaire dans son développement et assez statique dans sa mise en scène (nous sommes en 1916 seulement ne l'oublions pas), la partie avec Nemo est assez plaisante car nous avons droit à quelques péripéties sympathiques, comme un combat contre une pieuvre entre autres. Attention, on est très loin de la séquence culte du film de 1954 ici : la pieuvre est en plastique et animée de l'intérieur par un homme qui peut faire bouger ses tentacules. Si en 2021 l'effet est digne de l'attaque de pieuvre du film d'Ed Wood La Fiancée du Monstre, nous avons, en 1916, peut-être la première attaque de pieuvre du cinéma ! Rien que pour ça, la scène impose un certain respect même si elle prête à sourire. Grâce à l'invention des Williamson, nous parcourons les fonds de l'océan, avec vision de coraux, d'un barracuda et même de plusieurs requins ! On assiste même, à plusieurs reprises dans le film, ce qui devient un peu répétitif avouons-le, à une sortie sous la mer des acteurs, revêtus de scaphandriers d'époque ! Quant au Nautilus, s'il n'a pas la prestance ni le look de celui de 1954, il est bien mis en avant et sert les dessins d'un Nemo revanchard, qui cherche absolument à retrouver un certain Charles Denver (William Welsh) dont on comprendra l'importance lors de séquences flashback. Nemo écume donc les mers et torpille les navires en espérant que ce Denver soit à bord de l'un d'entre-eux. L'autre partie du film correspond plus au récit de L'île Mystérieuse, même si une grande liberté à été prise ici, à l'ajout d'un personnage féminin, qui aura son importance également. En effet, sur cette île abandonnée de tous, vit une sauvageonne (Jane Gail), qui va faire connaissance avec un groupe d'hommes qui viennent de s'échouer sur son île. On a ici tous les ingrédients d'une aventure type Robinson Crusoe. La sauvageonne va se familiariser avec le monde moderne, surtout que l'un des hommes du groupe la prend en affection. Le montage alterné entre l'aventure de Nemo et l'aventure de la sauvageonne permet au film de ne pas s'éterniser sur l'une ou l'autre partie qui le compose et de ne pas ennuyer le spectateur. Bien sûr, les deux aventures proposées finiront par se télescoper vers la fin du film et on apprendra qui est réellement le capitaine Nemo, quel est le but de sa quête envers ce Charles Denver et qui est cette sauvageonne. Comme dans la majorité des films muets, les acteurs ont une attitude assez théâtrale, surjouant les mouvements de leur corps pour exprimer ce qu'on n'entend pas à l'écran, le cinéma sonore n'apparaissant qu'en 1927. C'est donc un beau voyage dans le passé que nous propose ce 20000 Lieues sous les Mers de Stuart Paton. Les fans de Jules Verne ou les cinéphiles désirant découvrir la naissance de certaines techniques cinématographiques se feront une joie de le visionner et d'en apprécier certains aspects. Quoiqu'on puisse en penser, c'est un film important dans l'évolution du cinéma. 

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS <-
Le film a bénéficié d'une remasterisation et propose une image des plus correctes, avec quelques scènes qui ont subit les affres du temps. Les intertitres sont sous-titrés en français.
Niveau bonus, on trouve sur cette édition le film en version teintée. Egalement au menu, Alexandre Jousse nous propose une solide module sur les adaptations de Jules Verne au cinéma quand Laurent Aknin nous raconte la genèse du film.


dimanche 20 juin 2021

LE TIGRE DES MERS

 

LE TIGRE DES MERS
(La tigre dei sette mari)

Réalisateur :  Luigi Capuano
Année : 1962
Scénariste :  Luigi Capuano, Arpad DeRiso, Ottavio Poggi
Pays : Italie, France
Genre : Aventure
Interdiction : /
Avec : Gianna Maria Canale, Anthony Steel, Maria Grazia Spina, Andrea Aureli, Carlo Ninchi...

L'HISTOIRELe Tigre, un vieux pirate, organise un combat pour désigner celui qui prendra sa suite. Le lieutenant William sort vainqueur, mais est ensuite défié par Consuelo, la fille du Tigre et la fiancée de William, qui termine victorieuse. La nuit suivante, le Tigre est retrouvé mort, le poignard de William planté dans le dos. Apprenant que William a pris possession du Santa Maria, le navire de son défunt père, Consuelo décide de se venger, ignorant les appels de William qui ne cesse de proclamer qu'il est innocent...

MON AVIS : Ah les films de pirates ! Un sous-genre du cinéma d'aventure popularisé dès les années 20, avec des titres tels L'île au trésor de Maurice Tourneur, Le Pirate Noir d'Albert Parker ou Le Corsaire Masqué de Frank Lloyd, puis dans les années 30 avec de purs classiques comme L'île au Trésor de Victor Fleming, Captain Blood de Michael Curtiz ou Les Flibustiers de Cecil B. DeMille. Les décennies suivantes ne furent pas en reste et délivrèrent moult films de piraterie qui firent la joie des spectateurs d'un cinéma populaire divertissant et inventif. Les années 50 et 60 furent particulièrement propices aux films de pirates et ce, dans de nombreux pays, que ce soit l'Angleterre, la France et bien sûr l'Italie. En 1962, Luigi Capuano, spécialiste du cinéma d'aventure, décide de faire de la belle Gianna Maria Canale une femme pirate dans La Tigre dei Sette Mari, devenu en France Le Tigre des Mers  lors de sa sortie en salles le 10 juillet 1963. Désirant reprendre le flambeau de son père, le plus célèbre des pirates surnommé Le Tigre, Consuelo gagne contre son fiancé William (Anthony Steel) le duel qui attribuera au vainqueur le navire Santa Maria et le commandement de ce dernier. Dans la nuit, son père est victime d'une agression qui le laisse mort, le poignard de William étant planté dans son dos. Consuelo a le cœur brisé en apprenant la nouvelle du drame. Ivre de vengeance envers son fiancé, elle décide de le traquer jusqu'à ce qu'il paie pour ce crime. Elle devient alors une femme pirate crainte et redoutée, même de l'armée espagnole qui navigue dans les mers adjacentes. Bien sûr, le spectateur possède des renseignements que n'a pas Consuelo et sait que William est innocent. Un complot manigancé par un pirate avide de richesses (Andrea Aureli) et la femme du gouverneur espagnol (la ravissante Maria Grazia Spina) étant à l'origine du drame. Cette dernière sait que Le Tigre (Carlo Ninchi) a caché un fabuleux trésor et elle désire également se l'approprier. En 84 minutes et des poussières, Luigi Capuano propose au public tout ce qu'il peut attendre d'un film de pirates avec Le Tigre des Mers : des scènes d'abordages en pleine mer, des duels et des affrontements multiples, de l'aventure, des trahisons, des complots, un personnage principal charismatique (Gianna Maria Canale remplit fort bien ce rôle), un peu de romance et une chasse au trésor ! Le film est plutôt bien rythmé, les combats à l'épée sont fort nombreux et il y a même une scène de bal costumé assez réussie. Le Tigre des Mers n'a peut-être pas l'éclat d'un Captain Blood emporté par un Errol Flynn virevoltant, le budget n'étant certainement pas le même ici, mais dans l'ensemble, le film est des plus agréables et il est bien mis en scène. Le casting est correct et fait le job. On y trouve même un petit message féministe puisque Consuelo doit s'affirmer en tant que femme et montrer qu'elle peut parfaitement diriger un navire de pirates ainsi que son équipage masculin ! Pour tous les amateurs de cinéma de quartier, plaisir assuré !

* Disponible en DVD chez -> ARTUS FILMS <-  
Image correcte, sans plus, avec pas mal de grain et une définition assez sommaire pour une copie qui accuse le poids des années. Mais pas de quoi bouder son plaisir devant le film en tout cas, proposé en VF et VOSTF.
Niveau bonus, Christian Lucas nous dresse un panorama instructif sur le film de piraterie et son évolution et nous parle également du Tigre des Mers bien sûr. Le générique français, un diaporama et le film annonce complète cette édition présentée en digipack.



lundi 14 juin 2021

MAI-CHAN'S DAILY LIFE

MAI-CHAN'S DAILY LIFE
(Mai-chan no nichijô)

Réalisateur :  Sade Satô
Année : 2014
Scénariste :  Sade Satô
Pays : Japon
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Miyako Akane, An Koshi, Shôgo Maruyama, Soaco Roman...

L'HISTOIRE : Miyako se fait engager dans une luxueuse propriété en tant que femme de chambre. Elle est accueilli par la gouvernante, madame Kaede, qui lui présente le maître des lieux, un homme qui se déplace dans un fauteuil roulant, ainsi que la seconde femme de chambre, Mai-Chan. Celle-ci explique à Miyako toutes les tâches auxquelles elle devra se livrer pour satisfaire le maître et la gouvernante. Rapidement, Miyako comprend que ses deux employeurs ont un sérieux penchant pour les pratiques sadiques et que Mai-Chan est au centre de toutes leurs attentions. Il faut dire que la jeune fille, gentille et mignonne comme un cœur, possède un curieux secret : elle est immortelle et a le pouvoir de régénérer toutes les parties de son corps. Un don qui fait le bonheur du maître et de madame Kaede, qui font subir à la pauvre jeune fille mille et une tortures quotidiennes...

MON AVIS : En 2004, le mangaka Waita Uziga publie onze chapitres d'un manga porno-gore intitulé Mai-Chan's Daily Life. Il fait suite à son précédent manga Game Over, dans lequel on trouvait déjà deux chapitres consacrés à la femme de chambre Mai-Chan. Classé dans la catégorie des ero guro, soit des mangas interdits aux moins de 18 ans et qui glorifient le sexe, la dépravation et les sévices corporels, Mai-Chan's Daily Life met en vedette une jeune fille charmante, Mai Chan, qui a le don d'être immortelle et de pouvoir régénérer son corps. Une aubaine pour ses employeurs, dont la sadique gouvernante Madame Kaede, qui vont pouvoir utiliser le don de Mai Chan et satisfaire leurs clients en mal d'abominations et de tortures, sans jamais être inquiétés par la police, Mai Chan ne mourant jamais ! Quasiment chaque jour, Mai Chan subit outrages, viols et démembrements. On le voit, sur un scénario ultra basique et qui tient sur un timbre poste, Waita Uziga peut se permettre de dessiner les pires outrages sexuels et gore vis à vis de son héroïne de papier. En 2014, un projet d'adaptation de ce manga en version live est lancé. Le réalisateur Sade Satô va donc devoir mettre en images les ignominies vues dans le manga. Le film va s'appeler Mai-Chan's daily life : the movie et fera la joie des amateurs du manga original, bien que l'accent sur l'érotisme est largement revu à la baisse ici. Le film est de courte durée, puisqu'il ne dure que 55 minutes. Une durée qui sera légèrement augmentée dans le director's cut puisqu'on atteindra les 63 minutes. C'est cette version de 63 minutes que j'ai pu voir grâce à l'éditeur Tetro Video qui m'a fourni le lien pour rédiger cette chronique. On s'en doute, il ne va pas falloir s'attendre à un grand film ici, ni à un scénario ultra-développé. Ce qui explique certainement la faible durée de cette adaptation live. Bien conscient que le matériau de base ne peut permettre de s'étirer en longueur, Sade Satô, dont c'est l'unique réalisation, fait comme si il transformait un des mangas de Waita Uziga en moyen-métrage. Tourné avec très peu de moyens, Mai-Chan's daily life n'a que très peu d'intérêt cinématographiquement parlant. Il y a pas mal de défauts de mise en scène, avec des surexpositions au soleil, des contre-jours qui auraient pu évité et j'en passe. Très clairement, on a souvent l'impression de regarder un film tourné entre amis, histoire d'imprégner sur pellicule des images sadiques sans se soucier du reste. Le faible nombre de protagonistes, 4 pour être précis, va également dans ce sens. La pauvreté des décors, très limités, ne sera pas non plus à mettre dans les points positifs. Mais alors, que reste-t-il à Mai-Chan's daily life pour appâter le spectateur ? Très clairement, le film de Sade Satô s'adresse à un public de connaisseurs et laissera sur la carreau la majorité des spectateurs lambda qui n'hésiteront pas à qualifier ce film d'étron sur pellicule. Les autres, les amateurs de films trash, de films gore, de film extrême et underground lui trouveront assurément des qualités et passeront outre sa pauvreté cinématographique pour se concentrer sur le spectacle déviant que seuls les Japonais peuvent mettre en scène. Si vous n'êtes pas regardant sur la qualité même d'un film tant que celui-ci vous apporte ce que vous êtes venu chercher, si vous êtes amateurs de jolies filles en tenues de soubrettes, de plans de caméras qui se concentrent sur les petites culottes dédites demoiselles, si vous appréciez les scènes d'urophilie, si vous aimez les belles histoires d'amour lesbien, et si, bien sûr, vous vous régalez devant les atrocités gores telles le cannibalisme, le démembrement, le tranchage de doigt, l'énucléation à la fourchette, l'extirpation de viscères ou le découpage d'un corps humain à la tronçonneuse, alors Mai-Chan's daily life réussira à vous combler sans aucun doute. Les effets spéciaux gores sont de bonne qualité et leur intensité augmente petit à petit, pour atteindre un vrai niveau de boucherie lors de la séquence finale, qui verra notre pauvre Mai Chan totalement démembrée, éviscérée et dévorée avec amour par une Miyako qui laisse exploser ses penchants sadiques, penchants qu'on avait commencé à soupçonner lors de la scène de l'énucléation, qui voyait cette dernière ressentir des émotions et un plaisir pervers, allant jusqu'à se masturber en y repensant le soir, seule dans son lit ! Vous l'avez compris, je l'ai déjà dit ci-dessus : Mai-Chan's daily life n'est pas un film à mettre sous tous les yeux, car même si son côté érotique est des plus soft comparé au manga, l'aspect gore, qui en fait son principal intérêt, est quant à lui bien mis en avant et ne manquera pas de révulser les cœurs fragiles. On s'amusera de voir qu'une scène du film nous présente une salle de torture fort bien fourni en instruments divers, ce qui m'a rappelé le film Hostel d'Eli Roth, qui sera tourné un an après la sortie du manga original. Difficile de juger une telle oeuvre dont l'unique but est de choquer. Une oeuvre qui ne s'intéresse à aucune convention cinématographique, qui est totalement gratuite dans ses excès, qui ne s’embarrasse ni d'un scénario consistant, ni d'acteurs réellement convaincants, même si Mai-Chan (An Koshi), Miyako (Miyako Akane) et Kaede (Soaco Roman) s'en sortent assez bien par rapport à ce qu'on leur demande de faire. Un véritable film de torture porn en fait, dans sa parfaite définition du genre. On peut se demander l'intérêt d'un tel film tout comme on peut aussi y prendre du plaisir. A vous de voir dans quelle catégorie vous vous situez...

* Disponible en juillet 2021 en DVD avec sous-titres français chez -> TETRO VIDEO <-


mardi 8 juin 2021

THE INVISIBLE MAN VS THE HUMAN FLY

 

THE INVISIBLE MAN VS THE HUMAN FLY
(Tômei ningen to hae otoko)

Réalisateur :  Mitsuo Murayama
Année : 1957
Scénariste  Hajime Takaiwa
Pays : Japon
Genre : Policier, Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Ryûji Shinagawa, Yoshirô Kitahara, Junko Kanô, Ikuko Môri,  Yoshihiro Hamaguchi...

L'HISTOIRE : Le capitaine de police Wakabayashi doit faire face à une multiplication de meurtres étranges, car aucun témoin n'a vu l'agresseur. Seul un bourdonnement de mouche semble avoir été entendu juste avant que le meurtrier frappe ses victimes d'un coup de poignard dans le dos. Sans aucun indice, l'enquête piétine. Les investigations de Wakabayashi l'amène à découvrir que certaines victimes avaient un point commun : elles ont toutes été à l'armée au même endroit et il semblerait que des expériences militaires avaient lieu à l'époque, visant à pouvoir réduire la taille d'un humain à celle d'une mouche. Wakabayashi se demande si ces meurtres ont également un point commun avec les expériences menées par le docteur Hawakaya sur un rayon pouvant rendre invisible des objets...

MON AVIS : Considéré comme l'un des tous premiers films à effets-spéciaux japonais, The Invisible Man Appears avait recueilli un joli succès au Japon en 1949, adaptant à sa sauce le roman de H.G. Wells qu'on ne présente plus. Quelques années plus tard, en 1957, l'homme invisible refait son apparition, si on peut le dire ainsi, sur les écrans japonais, sous la houlette du réalisateur Mitsuo Murayama et du scénariste Hajime Takaiwa, avec The Invisible Man vs The Human Fly ! Ça c'est du titre qui donne envie !  Je ne sais pas si le but était de surfer sur les films de la Universal qui faisaient se rencontrer plusieurs créatures de son bestiaire au sein d'un même long-métrage, possible. Toujours est-il qu'on va logiquement avoir droit à deux entités fantastiques ici : un homme invisible et une mouche humaine. Bon, calmons les ardeurs des lecteurs, le spectacle proposé ne sera pas aussi enthousiasmant que prévu. Déjà, le film, tout comme son prédécesseur de 1949, est avant tout un film policier, qui intègre des éléments de science-fiction. Ici, on suit les investigations de l'inspecteur Wakabayashi (Yoshirô Kitahara) qui doit résoudre une série de crimes sans meurtrier ! On se dit que si aucun témoin n'a vu l'agresseur, c'est qu'il est invisible évidemment ! Tout faux ! Le bourdonnement de mouche entendu avant le méfait nous aura mis la puce à l'oreille : le tueur fou est l'homme-mouche ! Ce curieux personnage, qui peut donc faire rétrécir sa taille grâce à des fioles de produits chimiques, est d'ailleurs bien plus mis sur le devant de la scène que son collègue invisible, qui, lui, n'apparaîtra que vers le milieu du film. L'homme-mouche, qui n'a donc pas l'allure d'une mouche mais juste d'un humain à taille très réduite, est un tueur à gages engagé par un homme d'affaires peu scrupuleux, qui veut se venger de ses anciens camarades connus à l'armée et qui veut également subtiliser la machine à rayons permettant de se rendre invisible du docteur Hawakaya. Je précise de suite que l'intrigue en elle-même est assez bordélique et qu'on est souvent un peu paumé, tentant de comprendre la logique des événements vus à l'écran. Ce qui complique la tâche de l'inspecteur, c'est que notre homme-mouche voit sa raison défaillir au fur et à mesure de ses transformations et qu'une certaine démence s'empare de lui, lui faisant commettre des crimes non commandités par son employeur. La question qui reste en suspens, et que je ne m'explique pas vraiment au final, c'est : pourquoi a-t-on besoin de l'invisibilité pour confondre et arrêter l'homme-mouche ? OK, on en voit l'utilité à un moment, puisque l'homme invisible, ami de l'inspecteur, parvient à s'introduire chez l'employeur de l'homme-mouche et entend tout ce qui se trame entre les deux hommes. C'est un peu léger mais pourquoi pas. Le film est donc avant tout une enquête policière, qui manque cruellement de rythme il faut bien l'avouer et qui s'avère bien trop longue avec ses 96 minutes au compteur. On aurait aimé voir plus d'actions de la part de l'homme invisible et que ce dernier intervienne plus souvent. Niveau effets-spéciaux, on est dans le domaine du correct même si l'ensemble est moins réussi que dans The Invisible Man Appears. L'homme-mouche est presque mieux servi que son confrère, avec des séquences amusantes comme celle où il marche sur le corps d'une danseuses de cabaret ou qu'il se fait aspirer dans une bouche d'aération. Le film se dynamise un peu vers la fin, propose plus d'action, plus de rebondissement. The Invisible Man vs the Human Fly n'est pas aussi percutant que le laissait prévoir son titre. Il reste néanmoins une curiosité qui ne manquera pas d'intriguer le cinéphile curieux ou le fan de science-fiction. Un peu déçu pour ma part, j'ai préféré le film de 1949 mais ça mérite tout de même d'être découvert...

* Disponible en BR chez -> ARROW VIDEO <- 

lundi 7 juin 2021

THE INVISIBLE MAN APPEARS

 

THE INVISIBLE MAN APPEARS
(Tômei ningen arawaru)

Réalisateur :  Shinsei Adachi, Shigehiro Fukushima
Année : 1949
Scénariste  Nobuo Adachi, Akimitsu Takagi
Pays : Japon
Genre : Policier, Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Chizuru Kitagawa, Takiko Mizunoe, Daijirô Natsukawa, Shôsaku Sugiyama...

L'HISTOIRE : Le professeur Nakazato doit départager ses deux meilleurs étudiants, qui travaillent tous deux sur le phénomène de l'invisibilité. Il déclare que celui qui réussira à rendre un objet invisible gagnera le duel. La rivalité entre les deux scientifiques, tous deux amoureux de la fille du professeur, augmente. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que le professeur travaille en secret depuis plus de dix ans sur l'invisibilité et qu'il a réussi à créer un sérum qui fonctionne. Il en fait la démonstration au président de la faculté, monsieur Kawabe. Celui-ci voit dans l'utilisation du sérum un moyen de commettre des méfaits et de voler de précieux bijoux. Il kidnappe le professeur, ainsi que l'un des scientifiques. Peu de temps après, une bijouterie reçoit la visite d'un homme portant des bandages sur le visage, qui essaye d'obtenir un précieux collier de diamants. Face au menace d'appeler la police de la part du directeur de la joaillerie, l'homme retire ses bandages, qui ne laissent rien apparaître en dessous ! L'homme invisible vient de faire son apparition. Le police mène l'enquête quand le second scientifique va tenter d'aider la fille du professeur à retrouver son père disparu...

MON AVIS : Le célèbre roman d'H.G. Wells, L'Homme Invisible, paru en 1897, s'est vu maintes et maintes fois adapté au cinéma ou à la télévision entre autres. En 1933, James Whale livre un excellent film avec L'Homme Invisible, qui sera suivi par toute une ribambelle d'autres œuvres dans les années 40. Toutes les décennies suivantes verront notre homme invisible être le héros de films divers et variés, provenant de différents pays. En 1949, le Japon n'échappe pas à l'engouement face à ce curieux personnage et met en scène The Invisible Man Appears, qui restera longtemps invisible hors de son pays d'origine. Il faudra attendre 2021 pour que l'éditeur Arrow Video parvienne a acquérir les droits du film et le propose hors de la péninsule japonaise ! Co-réalisé par Shinsei Adachi et Shigehiro Fukushima, The Invisible Man Appears reprend pas mal d'éléments du film de 1933, à commencer par la fameuse scène où l'homme invisible retire ses bandages de son visage, quasiment filmée à l'identique ! Le fait qu'il n'existe pas d'antidote au phénomène d'invisibilité est également présent, tout comme le développement de l'agressivité et de la colère chez le sujet devenu invisible. Le film débute par une sentence : Il n'y a pas de bien ou de mal dans la science. Par contre, la science peut être utilisée à des fins positives ou négatives. Ce sera en effet le cas dans cette histoire de voleur de bijoux qui va parvenir à substituer le sérum du professeur Nakazato pour l'utiliser à des fins malveillantes. Si l'identité de l'homme invisible ne sera pas longue à deviner, le pourquoi de ses agissements ne sera dévoilée que vers la fin du film et apportera une dimension tragique à ce personnage culte du cinéma fantastique. Comme dit, The Invisible Man Appears est avant tout un film policier assez classique, dans lequel un élément science-fictionnel vient prendre place, lui apportant un nouvel intérêt. Au niveau des effets-spéciaux, ceux-ci sont de bonne qualité pour l'époque, et c'est à Eiji Tsuburaya qu'on les doit. Ce spécialiste des FX sera à l'origine de ceux de Godzilla cinq ans plus tard. Dans le film qui nous intéresse, il décline les effets vus dans le film de James Whale et il les adapte à sa sauce et avec une certaine efficacité : retrait de bandages ou de vêtements qui ne dissimulent que le vide, cigarette, pistolet et autres objets se déplaçant tout seul, moto roulant sans conducteur et j'en passe, tout l'attirail est là ! Le début du film nous met même en présence d'un chat invisible, dont seules les traces de pattes apparaissent sur le sol. Ingénieux, les effets-spéciaux mis en oeuvre ont un charme particulier, qui ravira les amateurs de films anciens sans aucun CGI. Le casting s'en sort également plutôt bien, sans faire de miracle, tout comme la mise en scène. On trouvera amusant de voir les acteurs faire semblant d'être agressés par un être invisible, frappés ou poursuivis par ce dernier. Le rythme en lui-même peut apparaître parfois un peu poussif, manquant de tonicité et d'énergie, ce qu'on imputera au scénario lui-même, qui serait perçu comme assez banal si l'invisibilité n'était pas présente en son sein. La dualité entre le bon et le mauvais côté de l'homme invisible est bien intégrée au récit et permet de faire progresser l'attitude du personnage. Au final, The Invisible Man Appears est une variation japonaise de la célèbre histoire de Wells qui mérite d'être découverte, et, si elle n'atteint pas le niveau des films de la Universal entre autres, elle possède des qualités certaines. Et maintenant qu'elle n'est plus invisible, il serait dommage de ne pas en profiter !  

* Disponible en BR chez -> ARROW VIDEO <-


dimanche 6 juin 2021

LES GRIFFES DE LA PEUR

 

LES GRIFFES DE LA PEUR
(Eye of the Cat)

Réalisateur :  David Lowell Rich
Année : 1969
Scénariste : Joseph Stefano
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Michael Sarrazin, Gayle Hunnicutt, Eleanor Parker, Tim Henry, Laurence Naismith...

L'HISTOIRE Tante Danny vit avec son neveu Luke et ses nombreux chats. Elle décide que lorsqu'elle décédera, ses animaux hériterons de sa fortune. Mais quand Wylie, le frère de Luke, revient vivre à la maison, la vieille femme change d'avis et fait de Wylie son unique héritier, sans se douter que ce dernier s'est associé avec Kassia Lancaster, l'esthéticienne de tante Danny, qui compte bien récupérer une part de l'important héritage. Wylie et Kassia ont un plan pour provoquer la mort de tante Danny une fois le nouveau testament rédigé et signé. Le seul souci vient de la phobie maladive de Wylie envers les chats...

MON AVIS : La carrière de David Lowell Rich a consisté à alterner entre films de cinéma et productions télévisuelles, avec une nette préférence pour ces dernières. Fort d'une filmographie de plus de 100 entrées, on doit à ce réalisateur des films tels Madame X avec Lana TurnerUn détective à la dynamite avec Kirk Douglas ou Airport 80 Concorde avec Alain Delon entre autres. En 1969, il se retrouve derrière la caméra d'un thriller animalier, Les Griffes de la Peur, qui met en avant nos charmants félins domestiques à travers une intrigue assez classique de machination en vu d'acquérir un héritage assez conséquent. L'histoire nous présente donc Tante Danny, interprétée par l'actrice Eleanor Parker (La Mélodie du Bonheur), qui débuta sa carrière dès 1942. Une dame assez âgée, qui souffre de graves problèmes pulmonaires et qui vit seul avec son petit fils Luke, qu'elle n'apprécie pas beaucoup, et ses nombreux chats. Chaque semaine, elle se rend chez son esthéticienne, Kassia Lancaster, et se confie à elle durant les séances, lui parlant sans cesse de son autre petit fils, Wylie, qu'elle a toujours adoré. Interprétée par la séduisante Gayle Hunnicutt, Kassia va imaginer un stratagème pour retrouver Wylie, s'associer avec lui et faire de ce dernier l'héritier de la fortune de sa cliente, ce qui lui permettra d'obtenir la moitié de l'héritage. Un plan machiavélique de femme fatale, qui va être mis en place avec l'accord de Wylie, qui, bien qu'appréciant énormément sa tante, lui préfère encore plus l'argent ! Une association de malfaiteurs donc, parfaitement immorale et dont on se dit que le seul élément qui pourrait faire gripper le rouage est Luke, le frère de Wylie, qui vit chez tante Danny. Malheureusement, tante Danny ne semble pas porter Luke dans son cœur. Le jeune homme laissera-t-il néanmoins son frère et sa nouvelle compagne mettre la main sur l'héritage sans rien dire ? Mystère. Michael Sarazzin, qui joue Wylie, possède une tête et un physique qui sied particulièrement bien au personnage, lui donnant une touche "dandy" assez jubilatoire. On ne sait plus qui manipule qui au final et on se demande si le plan va aller jusqu'à son terme, ce qui est plutôt bien parti tout de même. Reste qu'un autre élément va venir complexifier les choses : Wylie souffre d'ailurophobie depuis sa plus tendre enfance, soit la peur phobique des chats. Manque de pots, Tante Danny les adore et en possède des dizaines et des dizaines dans sa grande maison. La présence des félins donne un intérêt supplémentaire à l'intrigue et permet au réalisateur d'augmenter la teneur de son suspense et de se laisser aller lors de scènes savamment filmées, à l'image de celle dans laquelle Tante Danny se voit dévaler une rue en fauteuil roulant par exemple, la présence d'un chat paralysant Wylie, qui ne peut plus bouger pour aller la secourir. Si les matous sont présents de manière épisodique durant une bonne partie du film, le final leur réserve une présence nettement plus emblématique et importante, faisant presque bifurquer Les Griffes de la peur dans le cinéma horrifique. Mais on est bel et bien dans le thriller ici, qui renvoie autant à Hitchcock (Les Oiseaux) qu'au film Les Diaboliques entre autres, avec cette machination infernale. David Lowell Rich se montre plutôt à l'aise derrière sa caméra, propose une introduction sous forme de split-screen assez étonnante, joue savamment avec la notion d'érotisme en plaçant sa caméra au millimètre près afin de ne rien dévoiler des parties charnues de Michael Sarrazin ou de Gayle Hunnicutt, souvent à poil au cours du film, et ménage son suspense avec un certain talent. L'ambiance fonctionne bien la plupart du temps et on cherche le pot-aux-roses ou quel twist on va nous asséner à la fin du film. Divertissant, Les Griffes de la Peur, production Universal qui avait été commencée par un autre réalisateur, Alex Segal, et avec d'autres acteurs (Terence Stamp, Tippi Hedren), a vraiment bénéficié du talent de David Lowell Rich, des nouveaux acteurs retenus et de la capacité du dresseur de chats, Ray Berwick. On obtient au final un thriller mêlant film de machination et film d'agressions animales de qualité, qui se laisse voir sans déplaisir aucun.

* Disponible en combo DVD + BR + Livret chez -> RIMINI EDITIONS <-  
L'édition propose une très belle image, ainsi que la piste VF et VOSTF. Niveau bonus, on trouve une fin alternative, la bande-annonce et la présentation du film par l'historien du cinéma Gilles Gressard.