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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mardi 28 juillet 2020

LE CORBEAU

LE CORBEAU
(The Raven)

Réalisateur :  Lew Landers
Année : 1935
Scénario : David Boehm
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Bela Lugosi, Boris Karloff, Irène Ware, Lester Matthews, Samuel S. Hinds...


L'HISTOIRE : Médecin réputé, le Dr. Vollin est appelé en urgence par le juge Tatcher afin de sauver sa fille Jean qui vient d'avoir un terrible accident de voiture. D'abord réticent, Vollin accepte. Une fois Jean hors de danger, une relation amicale naît entre la patiente et son praticien. Mais pour ce dernier, passionné par l'univers d'Edgar Allan Poe, cette amitié se transforme en véritable amour. Malheureusement, Jean est fiancée au docteur Halden. Petit à petit, Vollin sombre dans la folie. Quand Edmond Bateman, un meurtrier recherché par la police, vient lui demander de changer son visage, Vollin saisit l'occasion de mener à bien ses projets meurtriers : il défigure Bateman afin d'en faire son esclave et invite Jean, son fiancée, le juge Tatcher et quelques autres personnes à venir passer un week-end dans sa demeure. Il ordonne alors à Bateman de kidnapper le juge Tatcher, Jean et le docteur Halden afin de leur faire découvrir sa salle des tortures, inspirée par l'oeuvre de Poe...

MON AVIS :  La firme Universal peut se targuer d'avoir été une référence majeure dans le domaine de l'épouvante au cinéma dans les années 30 et 40. Si elle avait déjà touchée au genre à l'époque du cinéma muet, avec Le Fantôme de l'Opéra (1925) par exemple, c'est réellement à partir de 1931 qu'elle va produire les plus spécimens et ouvrir la voie à la célébration du monstre sur pellicule. En 1931, elle produit deux classiques, le Dracula de Tod Browning, avec Bela Lugosi dans le rôle du Comte vampire et le Frankenstein de James Whale, avec Boris Karloff dans le rôle de la créature. Ces deux acteurs allèrent devenir les deux premières superstars de l'épouvante cinématographique, si on excepte Lon Chaney à l'époque du muet. Il semblait évident que Lugosi et Karloff allaient être amenés à tourner ensemble et ce fût le cas dès 1934, avec Le Chat Noir. L'année suivante, ce sera donc dans Le Corbeau que les deux talentueux acteurs se rejoignirent à nouveau. Un film réalisé par Lew Landers, dont le vrai nom est Louis Friedlander et qui reste certainement l'oeuvre majeure de sa longue filmographie qui comprend tout de même 175 entrées. Petit film par la durée (1h seulement) mais grand par le plaisir qu'on éprouve à le visionner, Le Corbeau bénéficie d'une excellente prestation de Bela Lugosi, qui domine totalement le reste du casting avec ce personnage inquiétant vouant une admiration sans borne à Edgar Allan Poe, au point d'avoir recréé dans le sous-sol de sa demeure une chambre des tortures avec moult instruments de mort, dont le célèbre pendule, lame tranchante qui descend vers sa victime au rythme d'un balancier. L'acteur hongrois joue de son regard ténébreux sans en faire trop ("ah bon ?" diront certains !) et il est vraiment incroyable dans ce film. De toute façon, le côté théâtral de son jeu d'acteur est justement ce pour quoi on l'apprécie. C'est très certainement sa plus grande composition et il parvient à éclipser Boris Karloff, pourtant payé le double de son ami-rival ! On remarquera que Le Corbeau inverse le postulat du Chat Noir puisque dans ce dernier, c'était Karloff le méchant et Lugosi le gentil. Si la réalisation de Lew Landers est un peu académique et scolaire, il se dégage du film une vraie atmosphère macabre emprunte de sadisme bienvenue qui ravira les amateurs. La charmante actrice Irene Ware remplit parfaitement son rôle de jeune femme terrorisée quant Lester Matthews fait le job dans le rôle de son fiancé devant la sauver. Le maquillage de Karloff, hideusement défiguré, a certainement du impressionner les foules dans les années 30. Si son faux œil ne trompera personne aujourd'hui, l'acteur en impose toujours autant et c'est un vrai régal que de le voir à l'écran. De par sa courte durée et son rythme alerte, Le Corbeau n'ennuie jamais et parvient sans peine à tirer son épingle du jeu, notamment lors de séquences magistrales comme celle où Karloff découvre son nouveau visage monstrueux à travers plusieurs miroirs. Un très bon film du studio Universal.

* Disponible en COMBO DVD + BR et DVD simple chez ELEPHANT FILMS



lundi 27 juillet 2020

LA MARQUE DU DIABLE (2020)

LA MARQUE DU DIABLE
(La Marca del Demonio)

Réalisateur : Diego Cohen
Année : 2020
Scénariste : Ruben Escalante Mendez
Pays : Mexique
Genre : Horreur, Possession
Interdiction : -12 ans
Avec : Eduardo Noriega, Eivaut Rischen, Arantza Ruiz, Nicolasa Ortíz Monasterio...


L'HISTOIRE : Lorsque deux sœurs, Camilla et Fernanda, ouvrent un livre ancien libérant le mal, un prêtre possédé en proie à ses propres démons devient leur seul salut...

MON AVIS : Décidément, le film de possession démoniaque est toujours à la mode et ce, depuis une certaine année 1973, date à laquelle le père Perrin et le père Karras tentèrent d'exorciser une jeune adolescente répondant au nom de Regan McNeill dans le chef-d'œuvre de William Friedkin, L'exorciste. Venu du Mexique, La Marque du Diable ne propose pas grand chose de neuf à se mettre sous la dent, si ce n'est la nature même du prêtre exorciste qui va devoir venir en aide à une jeune fille qui pense, à raison, que sa sœur Camilla est possédée après avoir lu un texte provenant d'un antique livre d'incantation qui s'avère être ni plus ni moins que le célèbre Necronomicon de notre cher H.P. Lovecraft. Le film s'ouvre d'ailleurs sur une citation du romancier de Providence et le réalisateur a placé d'autres allusions au créateur de Cthulhu dans son film. La Marque du Diable mêle donc film de possession et références Lovecraftiennes. Cela suffit-il à en faire un film réussi ou juste un bon film ? Ma réponse sera mitigée. Le prologue se déroulant 30 ans avant les événements et nous présentant l'exorcisme d'un jeune garçon est réussi et met le spectateur dans une bonne ambiance. Un début certes classique et peu innovant mais qui s'avère efficace et bien dans l'esprit de ce type de film. La présentation de la famille et des deux héroïnes principales fait déjà retomber la sauce et ça ne s'arrangera pas avec l'introduction des personnages des deux prêtres même si ces derniers sont bien loin d'être des Saints. L'un est accroc à la drogue quand l'autre semble posséder un étrange pouvoir lui permettant d'absorber l'énergie démoniaque des possédés. Une idée un tant soit peu originale et qui se développera encore plus par la suite, quand le scénario mettra en commun le prologue et le personnage de ce curieux prêtre. On s'en doute, La Marque du Diable n'a pas dû disposer d'un très gros budget et le réalisateur fait ce qu'il peu avec les moyens qu'on lui a octroyé. Il connaît bien ses classiques en tout cas et recycle ce qu'on a déjà vu ailleurs, comme les yeux des possédés qui deviennent noirs, un "noir" qui est une texture vivante (clin d'oeil a X-Files entre autres ?) et qui peut s'extraire par la bouche des victimes. Les contorsions de corps, la lévitation, les paroles dans une langue ancienne et une force décuplée font aussi partie des gimmicks mis en place par l'équipe des effets-spéciaux. Rien de neuf à l'horizon donc mais les amateurs du genre verront le cahier des charges bien rempli. Si les FX sont convaincants, c'est un peu moins le cas du casting et notamment de nos deux actrices principales qui peinent un peu à se montrer vraiment crédibles. Le jeu d'acteurs est l'un des points faibles de La Marque du Diable même si on a déjà vu bien pire. Malgré des idées intéressantes, ce film mexicain ne s'éloigne pas vraiment des sentiers battus et reste au final assez anodin, ne procurant jamais de stress ou de frissons car les situations proposées relèvent du déjà vu. La mise en scène est correcte et il y a de jolis plans mais ça ne suffit pas pour hisser le niveau et l'intérêt du film à un rang plus élevé. Saluons tout de même cet effort made in Mexico et espérons que le film trouve quelques aficionados pour le défendre et le promouvoir.


dimanche 26 juillet 2020

LE FLÉAU DE BRESLAU

LE FLÉAU DE BRESLAU
(Plagi Breslau)

Réalisateur : Patryk Vega
Année : 2018
Scénariste : Patryk Vega, Sylwia Koperska-Mrozinska
Pays : Pologne
Genre : Thriller
Interdiction : -16 ans
Avec : Malgorzata Kozuchowska, Daria Widawska, Katarzyna Bujakiewicz ...


L'HISTOIRE : Chaque jour à 18 heures, un tueur en série tue une personne différente, en utilisant des rituels de tortures semblant provenir du Moyen-Âge. L'officier de police Helena Rus décide de trouver le tueur en faisant des recherches sur l'histoire du 18ème siècle de la ville...

MON AVIS : Un thriller polonais efficace et assez violent qui nous entraîne sur les traces d'un tueur en série qui utilise des méthodes moyenâgeuses pour commettre ses méfaits dans la ville de Breslau, qui s'est fendue d'un nouveau nom après l'occupation allemande. La mise en scène des meurtres ainsi que leurs motivations nous font penser à la saga Saw. L'ambiance du film nous rappelle quant à elle le Seven de David Fincher. L'interprétation et le jeu des acteurs se révèlent parfois un peu caricaturaux, un peu forcés mais dans l'ensemble ça passe assez bien et les deux actrices principales font le job. Les surprises et les rebondissements s'enchaînent sans réel temps mort et l'intrigue s'avère intéressante, voire même passionnante. On a envie de savoir quel est l'identité de ce mystérieux assassin qui fait tant d'efforts de mise en scène pour perpétrer ses crimes. Des crimes plutôt violents comme déjà dit, qui ne lésinent pas sur l'aspect gore, il faut dire qu'on ne rigolait pas au Moyen-âge, période riche en supplices divers et variés. Le réalisateur prend le temps de bien nous montrer les mises à mort lors de flashback explicatifs et il filme le tout avec générosité, le meurtre par écartèlement a l'aide de deux chevaux faisant forte impression et ne cachant rien des sordides détails. Si on peut trouver que c'est un peu gros ou tiré par les cheveux à certain moment, toujours est-il que Le Fléau de Breslau arrive à surprendre son public et que le scénario est suffisamment machiavélique pour nous tenir en haleine. Pour ma part, je n'ai pas vu venir certains twists scénaristiques, ce qui a augmenté mon plaisir de spectateur. Visionné par un pur hasard sans rien en connaître, Le Fléau de Breslau est une bonne surprise pour qui aime les thrillers rondement menés. On ressent les influences des films américains précédemment cités mais l'identité polonaise du film est bien présente et il se montre rafraîchissant de ce point de vu également. A découvrir.


samedi 25 juillet 2020

TERMINATOR GENISYS

TERMINATOR GENISYS
(Terminator Genisys)

- Visionné en BR 3D -

Réalisateur : Alan Taylor
Année : 2015
Scénariste : Laeta Kalogridis, Patrick Lussier
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Emilia Clarke, Jai Courtney, J.K. Simmons...


L'HISTOIRE : Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l'avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage...

MON AVIS : Mal reçu par le public et les critiques à l'époque de sa sortie, Terminator Genisys a pourtant pas mal d'éléments qui lui assure un bon potentiel : le retour d'Arnold Schwarzenegger dans la franchise après son absence dans Terminator renaissance en 2009 ; la présence de la charmante Emilia Clarke, célèbre Mère des Dragons dans la série Game of Thrones ; un scénario plutôt malin qui s'amuse à mélanger des références provenant de Terminator et Terminator 2 ; une séquence d'introduction titanesque nous montrant un combat à grande échelle entre humains et machines, séquence ultra jouissive pour tout fan de la saga, avec des tas d'exosquelettes de Terminator en action ; la présence de Jason Clarke en John Connor ou bien encore le mélange des différents modèles de Terminator. Et d'autres choses, comme des effets-spéciaux et visuels franchement au top par exemple. On appréciera particulièrement le fait de voir des scènes entières de deux classiques de James Cameron être rejouées quasi à l'identique dans ce Terminator Genisys, dialogues cultes compris. Petit bémol, l'apport d'un humour pas vraiment le bienvenu vient amoindrir le propos. La scène dans laquelle notre bon vieux Schwarzy sourit comme un benêt ne m'a fait qu'esquisser un sourire et j'ai même trouvé ça triste pour le personnage emblématique du T-800. Autant les hasta la vista baby et autre I'll be back de Terminator 2 passaient comme une lettre à la poste, autant l'humour dans ce cinquième volet devient parfois handicapant. Reste que le mélange de toute la mythologie n'est pas désagréable à regarder, si on apprécie de voir des T-800, des T-1000 et d'autres modèles de Terminator se foutre sur la gueule durant deux bonnes heures. Les scènes d'action, mises en scène de façon plus que correctes, se révèlent assez spectaculaires, notamment celle sur le pont de San Francisco. Point le plus intéressant du film, son scénario, assez complexe, qui joue sur les voyages dans le temps et les boucles temporelles qui peuvent changer le passé, le présent et le futur ! Quand on se retrouve en 1984, on croit revivre le début de Terminator mais d'un coup, on comprend qu'on se trouve dans une variation alternative de ce qu'on croyait connaître ! Ingénieux ! Quasiment tout le film est bâti sur cette vision alternative d'une histoire connue de tous et c'est vraiment plaisant d'être pris à rebrousse poil par rapport à ce qu'on s'attend à voir. Un conseil tout de même : n'allez pas pisser pendant le film ou faites "pause", sinon, vous risquez d'être paumés ! Si Arnold reprend son rôle de gentil T-800, le poids des années en plus (l'acteur avait 68 ans lors du tournage), c'est Emilia Clarke qui endosse celui de Sarah Connor. La jeune actrice se montre vraiment convaincante dans ce rôle de femme forte qui ne contrôle pas sa propre vie et même si on a toujours à l'esprit les prestations mémorables de Linda Hamilton, on peut dire que la jeune actrice britannique s'en sort haut la main. Il en va de même pour le reste du casting : le choix de Lee Byung-Hun pour jouer le T-1000 en lieu et place de Robert Patrick s'avère payant, l'acteur coréen réussissant à reproduite l'incroyable gestuelle mise en place par l'acteur original dans Terminator 2. Je suis un peu plus mitigé vis à vis du choix de Jai Courtney pour remplacer Michael Biehn dans le rôle de Kyle Reese, la faute à sa carrure nettement plus balèze et imposante que celle de l'acteur original, qui était plutôt chétif et fluet. On perd énormément en fragilité et on ressent vraiment moins d'empathie pour lui. Par contre, les choix scénaristiques concernant John Connor vont en surprendre plus d'un, en bien ou en mal, à vous de voir. Dommage en fin de compte que Terminator Genisys n'a pas convaincu un large public car ce n'est vraiment pas un mauvais film, loin de là. Le détournement des éléments de base mis en avant dans les deux premiers volets de la saga est fait de manière intelligente et respectueuse et le spectacle se montre généreux. On peut trouver au film un petit côté pop-corn movie badass, tant on est loin de la noirceur et du sérieux du premier Terminator par exemple. Mais honnêtement, le film se savoure encore plus à la seconde vision, la présence radieuse d'Emilia Clarke illumine chaque scène où elle apparaît, le plaisir de revoir Schwarzy dans le rôle qui a fait littéralement décoller sa carrière est intact et niveau action, le cahier des charges est rempli à ras bord. Un film a réévaluer et qui mérite vraiment mieux que sa triste réputation.






lundi 13 juillet 2020

THE LODGE

THE LODGE
(The Lodge)

Réalisateur : Severin Fiala, Veronika Franz
Année : 2019
Scénariste : Severin Fiala, Veronika Franz, Sergio Casci
Pays : Etats-Unis, Angleterre, Canada
Genre : Drame, Thriller, Epouvante
Interdiction : /
Avec : Riley Keough, Jaeden Martell, Lia McHugh, Richard Armitage, Alicia Silverstone...


L'HISTOIRE : Un frère et une sœur viennent de subir un traumatisme épouvantable. Leur père décide de leur faire passer quelques jours avant Noël dans un chalet isolé en pleine montagne où ils seront gardés par Grace, leur nouvelle belle-mère, une jeune femme séduisante, unique rescapée d'une secte. Entre les enfants et la marâtre s'installe un climat malsain...

MON AVIS : Ça fait toujours plaisir de revoir le logo Hammer au début du générique d'un film. La célèbre firme anglaise, spécialisée dans le cinéma d'épouvante dans les années 50 à 70, a conquis le cœur des cinéphiles grâce à ses nombreuses productions de grande qualité et c'est avec une réelle nostalgie qu'on a accueilli sa résurrection dans les années 2010, avec Wake Wood (2009), Laisse-moi Entrer (2010), La Locataire (2011), La Dame en Noir (2012), Les Âmes Silencieuses (2014) et La Dame en Noir 2 (2014). Après une période creuse, la Hammer refait parler d'elle en 2019 puisqu'elle a produit le nouveau film du duo Severin Fiala / Veronika Franz (responsable du remarqué Goodnight Mommy en 2014), à savoir The Lodge. Comme dans leur premier long-métrage, le duo Fiala / Franz ne cède pas à la surenchère d'effets dans The Lodge mais nous propose à nouveau un voyage glaçant dans la psyché humaine, préférant miser sur une atmosphère inquiétante, sourde, malsaine que sur une avalanche de jump-scares ou d'effets gores. Les amateurs de rythme frénétique en seront donc pour leur frais car les deux réalisateurs distillent les éléments provoquant la montée du malaise avec parcimonie, prenant tout leur temps pour instaurer une ambiance perturbante au sein de ce chalet isolé en pleine tempête de neige, dans lequel deux jeunes enfants, Aiden et Mia, vont devoir tenter de cohabiter avec Grace, leur nouvelle belle-mère. Un lieu isolé, une tempête de neige, des enfants devant gérer un adulte ? Le spectre de Shining plane assurément sur The Lodge mais personnellement, si je devais faire un rapprochement avec un autre film, ce serait avec le récent Midsommar d'Ari Aster. Ceux qui sont tombés sous le charme de ce dernier devrait l'être également avec The Lodge. Car le film de Severin Fiala et Veronika Franz joue dans la même catégorie, à savoir celui du drame familial (la scène de l'événement tragique au début du film, avec Alicia Silverstone, est d'une puissance...) qui va plonger les personnages (les deux enfants) dans l'enfer sectaire. Ce n'est pas un spoiler, c'est dit au début du film, la nouvelle belle-mère, Grace (excellente Riley Keough) est l'unique rescapée d'un suicide collectif organisé par son propre père, qui était le gourou d'une secte. Avec beaucoup d'aide psychologique et un traitement médicamenteux, Grace a surmonté cette épreuve et semble avoir réussi à se sortir de l'embrigadement sectaire ultra religieux dont elle a été victime depuis sa naissance. Sa rencontre avec Richard, père d'Aiden et de Mia, est également une chance pour elle de reconstruire sa vie. Mais tout ne va pas être rose dans The Lodge, on s'en serait douté. La cohabitation avec les deux enfants n'est pas de tout repos, ces derniers n'ayant aucune envie de tisser des liens avec la remplaçante de leur mère. Chaque effort que fait Grace pour se faire simplement accepter, à défaut d'aimer, par les enfants de Richard tombe à l'eau. De plus, la mère d'Aiden et de Mia était profondément religieuse et le chalet possède crucifix et tableaux religieux accrochés aux murs, ce qui n'offre pas une ambiance propre à l'épanouissement pour Grace, dont les souvenirs de sa vie d'avant refont peu à peu surface. Subtilement, par petite touche, Severin Fiala et Veronika Franz mettent en place leur mécanique de l'angoisse, créent des événements dont nous, spectateurs, se demandent de qui ils proviennent (Grace ou les enfants ?) et font monter la tension de par leur mise en scène, leur cadrage et le jeu des acteurs, tous parfaits dans leurs rôles respectifs. Aiden est joué par Jaeden Martell, qu'on a vu dans la série Stranger Things bien sûr, Mia par l'excellente Lia McHugh, Richard par Richard Armitage et on a déjà cité Riley Keough dans le rôle de Grace. Cette dernière porte littéralement le film sur ses épaules, et on plonge avec elle dans les tréfonds de l'âme humaine, une âme qui a subit les ravages sectaires et qui n'est peut-être pas tout à fait guérie. A moins que les événements soient le fait des deux enfants, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession mais les amateurs de films d'horreurs savent que les têtes blondes peuvent se révéler plus cruelles que les adultes parfois. Admirablement construit, filmé, photographié, interprété, The Lodge fait sensation et laisse une empreinte durable dans l'esprit, au même titre que Midsommar. L'horreur psychologique est souvent plus percutante que l'horreur graphique et le duo Severin Fiala / Veronika Franz vient encore de le prouver.

* Disponible en DVD et BR chez METROPOLITAN VIDEO


dimanche 12 juillet 2020

TRIASSIC ATTACK

TRIASSIC ATTACK
(Triassic Attack)

Réalisateur : Colin Ferguson
Année : 2010
Scénariste : Russ Friedman, Tripp Reed
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Steven Brand, Kirsty Mitchell, Raoul Max Trujillo...


L'HISTOIRE : Pour faire face au projet d’extension de l'université locale qui va venir saccager la terre de ses ancêtres, un natif amérindien, propriétaire du musée indien de la ville, procède à un rituel ancestral, sans se douter que l'esprit qu'il va invoquer va prendre possession de trois fossiles de dinosaures. Une fois le rituel accompli, les fossiles d'un Ptenarodon, d'un Velociraptor et d'un T-Rex vont semer le chaos dans la ville et ses alentours. Jake, Le shérif local, va tout faire pour stopper les dinosaures et essayer de retrouver sa fille Savannah...

MON AVIS : C'est en 2010 que la future Daenerys Targaryen de la série culte Game of Thrones fait une première apparition conséquente devant la caméra. Même si on a pu voir Emilia Clarke dès 2009 dans un tout petit rôle d'un épisode de la série Doctors ainsi que dans le court-métrage de 3 minutes Drop the Dog la même année, c'est bien avec Triassic Attack que la Khaleesi s'est faite remarquer et a montré à la terre entière son joli minois. Bon, j'exagère un peu (beaucoup ?) car Triassic Attack n'est qu'un petit téléfilm produit par la chaîne Sy-Fy et je ne suis pas certain que sa renommée soit aussi importante que ça ! Qui  a dis dans le fond "eh m'sieur, on le connaît même pas votre film ?" Bon, OK, vous avez raison, Triassic Attack serait totalement inconnu si Emilia Clarke ne faisait pas partie du casting. Alors âgée de 24 printemps, elle joue ici Savannah, fille du shérif local, ayant des origines indiennes (d'où son look très Pocahontas dans le film, ce qui lui va très bien d'ailleurs) et qui va devoir affronter une terrible menace : trois fossiles de dinosaures ramenés à la vie par un rituel indien ! J'ai bien dit "fossiles de dinosaures", entendez donc par là que notre T-Rex, notre Velociraptor et notre Ptenarodon se baladent "à poil", totalement nus, tellement nus d'ailleurs qu'on ne voit que leurs os ! Ça fait une belle économie de budget pour le département images de synthèse, qui n'a pas à s'enquiquiner avec la texture de peau, il fallait y penser ! Vous l'aurez compris, Triassic Attack est une série B à tout petit budget, un nanar même, osons le terme, qu'on pourrait facilement ranger avec les productions fauchées de la firme Asylum par exemple. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, Triassic Attack est un film sympa et divertissant et on est loin de la purge attendue. Attention, ce n'est en rien un grand film mais franchement, le réalisateur Colin Ferguson a fait un travail correct voir même respectable. Vous vous en doutez aussi, en terme d'effets-spéciaux, on est à des années lumières des Jurassic Park bien entendu mais je m'attendais à bien pire en toute honnêteté. Ferguson a eu la bonne idée de ne pas trop montrer ces squelettes de dinosaures et en plus, leur animation n'est pas catastrophique comme dans certains films de ce type. Pas de quoi se relever la nuit, on se marre souvent quand les dinosaures sont à l'écran mais si on apprécie les graphismes de la Playstation 1, ça le fait ! J'ai beuacoup aimé la scène où l'un des dinosaures explose, avec tous ces morceaux d'os éparpillés un peu partout. On croit que le danger est écarté mais non, tel le T-1000, les morceaux d'os vont se regrouper et se reformer ! Idée encore plus farfelue et donc géniale : quand les trois dinosaures explosent en même temps, les morceaux d'os vont s'agglutiner ensemble pour donner lieu à un dinosaure encore plus grand et qui possède les caractéristiques des trois spécimens ! En clair, on va avoir droit à un squelette de T-Rex possédant des ailes de Ptenarodon et la rapidité du Raptor ! Il est pas fun ce film ? Le casting humain fait également le job : outre la toute mignonne Emilia Clarke déjà citée et qui possède un temps de présence à l'écran assez significatif, Steven Brand interprète un shérif et père divorcé avec efficacité, Kirsty Mitchell joue le rôle de son ex-femme, Raoul Max Trujillo est quant à lui l'indien par qui le malheur antédiluvien va s'abattre sur la ville et Jazz Lintott à le meilleur rôle puisqu'il est le petit ami d'Emilia, qu'il va pouvoir l'embrasser et la reluquer en maillot de bain deux pièces ! N'oublions pas Gabriel Womack, qui interprète une sorte de redneck et qui aura un vrai rôle à jouer dans la lutte contre les fossiles de dinosaures. Bien sûr, niveau prestation, on a vu mieux, personne ne gagnera un Oscar ici mais on a vu aussi bien pire donc ça s'équilibre et on reste dans la moyenne de ce type de production ultra fauchée produite par Sy-Fy. Les attaques de dinosaures sont marrantes comme tout (mention spéciale à l'attaque sur la plage !), le rythme du film est des plus corrects, la mise en scène n'a rien de transcendante mais ça passe plutôt bien : en clair, si vous savez à quoi vous attendre et que vous êtes amateur de films de monstres en CGI bas de gamme, vous serez je pense surpris d'apprécier ce Triassic Attack qui est vraiment loin d'être le pire film Sy-Fy ! Je ne suis pas certain qu'Emilia Clarke mentionne ce titre lors d'interview sur sa carrière mais il existe donc en tant que fan de l'actrice, il faut l'avoir vu !

  

samedi 11 juillet 2020

ABOVE SUSPICION

ABOVE SUSPICION
(Above Suspicion)

Réalisateur : Phillip Noyce
Année : 2019
Scénariste : Chris Gerolmo
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Jack Huston, Sophie Lowe, Johnny Knoxville,  Austin Hébert...


L'HISTOIRE : Agent du F.B.I. fraîchement débarqué dans la ville de Pikeville dans le Kentucky avec sa femme et son bébé, Mark Putnam rêve de gloire et de promotion. Il fait la connaissance de Susan Smith, une jolie fille totalement paumée et accroc à la drogue. Elle vit avec son ex-mari, lui-même trafiquant, ainsi qu'avec ses deux enfants. Susan a bien du mal à se stabiliser et à avoir une vie décente. Sa rencontre avec l'agent Putnam va bouleverser son mode de vie : pour lui, elle va devenir indic et lui permettre d'arrêter le braqueur de banques qui sévit dans la région. Petit à petit, Susan tombe amoureuse de l'agent Putnam et devient sa maîtresse. Mais ce dernier, pris par une nouvelle affaire, la délaisse, ce qui provoque sa colère et son incompréhension. Susan devient également jalouse de Kathy, la femme de Mark. La situation pour ce dernier se complique car Susan n'arrête pas de le harceler, persuadé qu'il est son prince charmant venu la soustraire à sa vie malheureuse...

MON AVIS : Dans les années 90 et 2000, le réalisateur Philip Noyce a mis en scène quelques thrillers bien sympathiques, comme Calme BlancVengeance AveugleJeux de Guerre, SliverDanger Immédiat, Le Saint, Bone Collector ou Salt par exemple. Après être passé par la case "réalisateur d'épisodes de séries télévisées", Philip Noyce fait son retour au long métrage en 2019 avec Above Suspicion, un film policier basé sur une sordide affaire s'étant déroulé de 1987 à 1989 à Pikeville, une petite ville du Kentucky et dans laquelle un agent du F.B.I., Mark Putnam, a écopé de 16 ans de prison après avoir avoué le meurtre de son indic et maîtresse, Susan Smith. C'était la première fois qu'un agent du F.B.I. comparaissait pour meurtre. En 1993, l'écrivain Joe Sharkey a relaté cette tragédie dans un livre intitulé Above Suspicion. C'est donc ce livre que Philip Noyce et le scénariste Chris Gerolmo ont adapté pour l'écran. Pour jouer l'agent Putnam, ils ont choisi Jack Huston et c'est un bon choix, l'acteur ayant un physique faisant très "premier de la classe arriviste à qui on donnerait le bon Dieu sans confession", ce qui sied très bien au personnage. Sa carrière passe avant tout et sa soif de gloire va lui faire franchir le côté obscur. Pour interpréter la pauvre Susan Smith, le choix s'est porté sur Emilia Clarke, l'anglaise préférée des fans de Game of Thrones bien sûr, et là aussi, c'est un choix payant car l'actrice irradie tout le film et livre une interprétation sans faille, bien éloignée de son rôle de Daenerys Targaryen dans la série précitée ou de la pétillante Kate de Last Christmas entre autres. Dans Above Suspicion, Emilia Clarke joue un rôle difficile, celui d'une femme à qui la vie n'a fait aucun cadeau, qui est accroc à la drogue, qui vit avec son ex-mari dealer et violent, qui doit gérer ses deux enfants, qui se met dans des histoires compliquées, qui n'a pas de chance en amour. Une vraie paumée, qui rêve de s'en sortir, qui rêve d'une nouvelle vie, qui rêve au prince charmant mais qui va aller de désillusion en désillusion. Un personnage empathique, qu'on a envie d'aider et qui, justement, va croire que cette aide dont elle a tant besoin, elle va la trouver en la personne de l'agent Putnam. Mais parfois, le diable se cache derrière une apparence angélique et c'est ce que va comprendre, mais trop tard, la pauvre Susan Smith. Franchement, la prestation d'Emilia Clarke est assez bluffante et l'actrice porte vraiment le film sur ses épaules, lui apportant une réelle dimension tragique. L'originalité de Above Suspicion est que, dès le début, nous savons qu'elle est morte, à l'image du film Lonely Bones de Peter Jackson. Une voix-off, la voix de Susan donc, prend à partie le spectateur d'entrée de jeu, lui annonce sa mort et le pourquoi de cette mort. Ensuite le film refuse tout dérive vers le spectaculaire ou l'action débridée. Non, Above Suspicion peut presque se voir comme une sorte de documentaire retraçant cette histoire ténébreuse. Le rythme reste toujours posé, la mise en scène se veut très classique, sans effet de style, elle ne prend pas partie mais se contente de filmer les événements de façon réaliste, presque clinique, jusqu'au drame fatal. Dans la forme, Above Suspicion m'a fait un peu penser au récent Traîné sur le Bitume avec Mel Gibson, film qui possède aussi un rythme léthargique qui peut assomer le spectateur. On a parfois l'impression qu'il ne se passe rien en fait, qu'on assiste juste à un drame ordinaire de la vie comme il doit s'en dérouler des dizaines par jour. Bien sûr, le fait que le meurtrier soit un agent du F.B.I. a créé le scandale à l'époque et a mis en première page ce fait divers qui serait sûrement resté dans l'anonymat sans le passage aux aveux de ce dernier, aveux que Philip Noyce a intégré lors du générique de fin, via une télévision diffusant les images d'époque. En tout cas, les fans d'Emilia Clarke se précipiteront sur Above Suspicion tant la performance de l'actrice est à saluer; Ils regarderont évidemment le film en version originale sous-titrée afin de prendre toute la mesure de son talent. Sans être renversant, Above Suspicion a de belles qualités et ce film policier dramatique a de quoi séduire le public.


jeudi 9 juillet 2020

MYSTERY MEN

MYSTERY MEN
(Mystery Men)

Réalisateur : Kinka Usher
Année : 1999
Scénariste : Neil Cuthbert, Bob Burden
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Action
Interdiction : /
Avec : Ben Stiller, Janeane Garofalo, William H. Macy, Hank Azaria, Paul Reubens...


L'HISTOIRE : Le super-héros de Champion City, le Captain Amazing, s'ennuie. Il a mis sous les barreaux tous les super-vilains et voyous de seconde zone de la ville. Il a alors une idée : sous son identité humaine secrète, il parvient à influer le vote d'experts afin qu'il déclare sain d'esprit le super-vilain Casanova Frankenstein et le libère de l'asile où il est retenu. A peine sortie, Casanova Frankenstein a des projets diaboliques pour Champion City. Il parvient à piéger Captain Amazing et à le faire prisonnier. Sans super-héros pour protéger les habitants, la ville de Champion City se retrouve désarmée. Mais c'est sans compter une poignée de joyeux lurons amateurs rêvant d'être des super-héros. La Pelle, le Furieux et le Fakir Bleu vont recruter de nouveaux membres, former les Mystery Men, tenter de délivrer le Captain Amazing et mettre hors d'état de nuire Casanova Frankenstein... à leurs risques et périls... 

MON AVIS : Bien avant Kick-Ass ou Super, le réalisateur Kinka Usher a ouvert la voie aux films de super-héros pas comme les autres dès 1999, entendez par là des humains sans aucun pouvoirs mais qui ont ça dans l'âme et les tripes. Ok, vous allez me dire que Batman fait partie de cette catégorie et qu'il existe depuis les années 40 et vous aurez raison. Quand bien même. Adaptation d'un comic de Bob Burden (notons qu'il existe également un comic Mystery Men Comic datant de 1939), le film de Kinka Usher, simplement titré Mystery Men, est une pure parodie de l'univers des super-héros, mêlant comédie à l'humour assez balourd, action, quelques effets-spéciaux et surtout un casting percutant, principale raison de le visionner. S'il n'a pas rencontré un large public ni obtenu un grand succès lors de sa sortie en salles, Mystery Men s'est tout de même taillé une solide petite réputation au point d'être devenu quasi culte aux yeux de ses admirateurs. Le casting de cette équipe de super-loosers est franchement très bon, comme déjà dit, avec un Ben Stiller qui nous fait un véritable show et s'offre quelques séquences mémorables dans la peau de son excentrique personnage, le Furieux. Il faut le voir prétendre être une boule d'énergie dévastatrice et mimer la colère et l'énervement façon L'Incroyable Hulk, c'est à mourir de rire ! Car le Furieux n'a aucune force, ne sait pas se battre, s'en prend plein la tronche mais il croit dur comme fer à son "super-pouvoir imaginaire" et on s'amuse vraiment bien à suivre ses facéties, Ben Stiller s'en donnant à cœur joie pour grossir encore plus le trait. Ses petits camarades ne sont pas en reste : William H. Macy interprète La Pelle, au grand dam de sa femme qui voudrait bien le voir devenir adulte et mature ; Janeane Garofalo interprète La Boule, étant un pro du lancer de boule de bowling, la sienne ayant la particularité de contenir le crâne de son défunt papa à l'intérieur ; Hank Azaria joue le Fakir Bleu, expert en lancer de fourchettes et vêtu d'une sorte de costume de Maharadja qui est tout, sauf bleu ; encore plus improbable, Paul Reubens joue Le Spleen dont le super-pouvoir est de lâcher des pets à la senteur dévastatrice ; et toujours plus spectaculaire, Invisible Boy, joué par Kel Mitchell, qui peut devenir invisible si on ne le regarde pas ! Comme vous le voyez, les super-héros de Mystery Men sont de vrais guignols, des doux rêveurs pas méchants pour un sou et qui vivent leur passion à fond, quitte à être ridicule aux yeux de leur famille ou des passants qui assistent à leurs interventions pas piqués des hannetons. Volontairement parodique, Mystery Men ne s’embarrasse d'aucune convention, joue la carte de la surenchère et de l'humour à trois francs six sous (sérieux, le Spleen, quand même, fallait oser...) avec une bonne humeur communicative et qui nous fait passer un bon moment devant notre écran. Maintenant, il faut aussi avouer que le film n'est pas aussi drôle qu'on pourrait le penser, qu'il possède quelques baisses de rythme significatives et que l'humour balourd a tendance à lasser un peu par moment. Le super-méchant, Casanova Frankenstein, interprété par Geoffrey Rush, manque cruellement de charisme, ce qui n'est pas le cas de l'improbable duo de "tueurs disco", qui, eux, s'en sortent très bien. L'histoire est parfois un peu brouillonne et certains effets-spéciaux versent dans le kitsch total. La durée du film, 120 minutes et des poussières, pourra paraître également un peu excessive. Néanmoins, si Mystery Men est certes un film imparfait, il a du potentiel et divertit ce qu'il faut, sous peu que vous soyez réceptif à ce type d'humour pas très fin. Reste qu'un an avant que ne débarque le X-Men de Bryan Singer au cinéma, puis toute la vague de films de super-héros, Mystery Men a préparé le terrain à cette invasion massive, de façon humoristique certes, mais ce n'est déjà pas si mal...

* Disponible en combo DVD + BR chez L'ATELIER D'IMAGES
Pour les fans de Mystery Men, l'acquisition de l'édition collector est inévitable ! L'image est superbe et niveau bonus, on est servi, avec de quoi devenir incollable sur le film :
- COMMENTAIRE AUDIO DU RÉALISATEUR KINKA USHER (VOST)
- NOUS SOMMES LES AUTRES GARS - DANS LES COULISSES DE MYSTERY MEN (23 min) Interview du réalisateur Kinka Usher
- JE SUIS UN SUPER-HÉROS, MAMAN !
- LES COSTUMES DE MYSTERY MEN (12 min) Interview de Marilyn Vance, costumière
- CHAMPION CITY EN SON ET LUMIÈRE
- LES EFFETS SPÉCIAUX DE MYSTERY MEN (9 min) Interview de Todd Tucker, responsable des effets spéciaux
- LE DISCO, C'EST LA VIE ! LA MUSIQUE DE MYSTERY MEN (8 min) Interview de Daniel Schweiger historien des musiques de film
- UN REGARD SUR LE FILM PAR LE STAGIAIRE DES AFFICHES (10 min) Interview de QUENTIN DURAND, créateur de The 90's Movie club
SUPPLÉMENTS D'ÉPOQUE (SD) : SPOTLIGHT ON LOCATION LES COULISSES DU TOURNAGE (17 min) - SCÈNES COUPÉES (19 min)- GALERIE PHOTOS - BANDE-ANNONCE D'ÉPOQUE (2 min)


lundi 6 juillet 2020

THE UNNAMABLE

THE UNNAMABLE
(H.P. Lovecraft's The Unnamable)

Réalisateur : Jean-Paul Ouellette
Année : 1988
Scénariste : Jean-Paul Ouellette
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Charles Klausmeyer, Mark Kinsey Stephenson, Alexandra Durrell, Laura Albert...


L'HISTOIRE : Au XVIIème siècle, Joshua Winthrop est assassiné dans sa propre maison par une créature qu'il gardait enfermé au grenier. Depuis, la maison est restée abandonnée. Dans les années 80, trois étudiants de l'université de Miskatonic, Randolph Carter, Joel Manton et Howard Damon, discutent de cette histoire et se questionnent sur l'authenticité de ces faits et de ce qu'on peut appeler "l’innommable". De nature cartésienne, Joel et Howard mettent en doute cette légende, à l'inverse de Randolph Carter, qui pense qu'une entité vit toujours dans la maison. Pour prouver que tout n'est que balivernes, Joel décide de passer la nuit dans la demeure abandonnée. Le lendemain, ses amis n'ont aucune nouvelle de lui. Durant la nuit suivante, quatre autres étudiants décident de se rendre dans la maison. Et si quelque chose se cachait encore dans le grenier ?

MON AVIS : On le sait, les adaptations cinématographiques des écrits du célèbre H.P. Lovecraft sont bien souvent décevantes. Il faut dire qu'il est assez difficile de représenter à l'écran l'indicible. En 1988, Jean-Paul Ouellette, qui a été assistant-réalisateur de seconde équipe sur les scènes d'action de Terminator en 84, décide d'adapter la courte nouvelle The Unnamable, écrite en 1923, et qui ne fait que huit pages environ. Autant le dire de suite, le film est plutôt médiocre et s'avère assez soporifique, vous êtes prévenus. Si la séquence introductive se déroulant au XVIIème siècle démarre plutôt bien, avec cet homme qui parle à quelque chose qui hurle et qu'il semble bien connaître, créature mystérieuse qui va ensuite le tuer, l'arrivée dans les années 80 va rapidement nous faire déchanter. Le film devient en effet extrêmement bavard et nous présente des personnages pas vraiment intéressants, si ce n'est Randolph Carter, un étudiant de l'université de Miskatonic, auteur de nouvelles fantastiques et enclin à considérer le surnaturel comme concret. Ce personnage est récurrent dans les écrits de Lovecraft et on peut même y voir un alter ego de l'écrivain de Providence. Interprété par l'acteur Mark Kinsey Stephenson, Randolph Carter s'intéresse à la vieille bâtisse abandonnée vue dans l'introduction mais il n'ose y pénétrer, certain qu'une chose innommable y vit encore. Même quand son ami Joel Manton disparaît après avoir passé la nuit dans la demeure, il se refuse à y aller, prétextant que son camarade est sûrement en train de faire une mauvaise blague. Le spectateur sait très bien que ce n'est pas le cas puisqu'il a assisté à la mort de Joel, par quelque chose qui vit bel et bien dans la maison mais dont le réalisateur nous a caché l'apparence, pour mieux gérer le suspense et notre attente. Le film prend ensuite la tournure d'un film de couloir, une fois que deux étudiants, accompagnés par deux charmantes demoiselles, se soient eux aussi rendus à l'intérieur de la maison abandonnée. Film de couloir car l'ensemble des scènes de The Unnamable vont désormais se dérouler quasi exclusivement dans les pièces et les couloirs de la vieille demeure. Si le but des deux garçons est de réussir à s'envoyer les deux filles (la timide Alexandra Durrell et la charmante et peu farouche Laura Albert, qui nous offrira la vision de sa poitrine dénudée, seule touche d'érotisme du film), leur projet va être quelque peu contrarié par la créature, qui va les prendre en chasse à travers les divers étages, couloirs et pièces de son lieu de vie. S'ensuit alors d'interminables déambulations des futures victimes dans les diverses endroits de la demeure, tout y passe, de la cave au grenier, sans qu'on y trouve le moindre intérêt au final. La mise en scène de Jean-Paul Ouellette est assez plate, peu dynamique et niveau frisson, on repassera car à aucun moment le film ne flanque la pétoche ou ne procure un peu de stress. Il se rattrape avec quelques effets gores sympas, dont un cœur arraché, une gorge déchirée, une tête coupée et autres petites joyeusetés qui viennent apporter un peu de tonus à l'hsitoire. Si l'ensemble est tout de même assez soporifique, la fin nous tire de notre torpeur avec ce qu'on attendait tous depuis le début, malheureusement spolié par les diverses affiches et jaquettes du film mais ce n'est pas bien grave au final : l'apparition de la créature ! Et là, reconnaissons que l'équipe de maquillage a fait un excellent boulot à ce niveau. Croisement entre une créature ailée démoniaque pour le haut du corps et un bouc avec pieds en sabots pour les jambes (un mélange de Satyre et de démon en gros), Alyda, puisque c'est son nom, est de toute beauté et viendra égayer ce The Unnamable pas bien folichon, mais qui se rattrape vers la fin en devenant plus fun, plus rythmé.


dimanche 5 juillet 2020

LE SEIGNEUR DES ANNEAUX 1 - LA COMMUNAUTÉ DE L'ANNEAU

LE SEIGNEUR DES ANNEAUX 1 - LA COMMUNAUTÉ DE L'ANNEAU
(The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring)

- Visionné en version longue -

Réalisateur : Peter Jackson
Année : 2001
Scénariste : Peter Jackson, Philippa Boyens, Fran Walsh
Pays : Nouvelle-Zélande
Genre : Aventure, Fantastique, Heroic Fantasy
Interdiction : /
Avec : Elijah Wood, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Orlando Bloom, Sean Bean...


L'HISTOIRE : Un jeune et timide Hobbit, Frodon Sacquet, hérite d'un anneau. Bien loin d'être une simple babiole, il s'agit de l'Anneau Unique, un instrument de pouvoir absolu qui permettrait à Sauron, le Seigneur des ténèbres, de régner sur la Terre du Milieu et de réduire en esclavage ses peuples. À moins que Frodon, aidé d'une Communauté constituée de Hobbits, d'Hommes, d'un Magicien, d'un Nain et d'un Elfe, ne parvienne à emporter l'Anneau à travers la Terre du Milieu jusqu'à la Crevasse du Destin, lieu où il a été forgé, et à le détruire pour toujours. Un tel périple signifie s'aventurer très loin en Mordor, les terres du Seigneur des ténèbres, où est rassemblée son armée d'Orques maléfiques. La Communauté doit non seulement combattre les forces extérieures du mal mais aussi les dissensions internes et l'influence corruptrice qu'exerce l'Anneau lui-même. L'issue de l'histoire à venir est intimement liée au sort de la Communauté de l'Anneau...

MON AVIS : S'attaquer à l'oeuvre monumentale de Tolkien relevait du quasi fantasme. En 1978, le réalisateur Ralph Bakshi s'y frotte avec un film d'animation mêlant dessin animé et prises de vue réelle rotoscopées, qui adapte la première moitié du livre La Communauté de l'Anneau ainsi qu'une petite partie du livre suivant, Les Deux Tours, pour un résultat évidemment en demi-teinte et qui ne réussit pas à convaincre les producteurs de financer la suite, ce qui laissa les fans sur leur faim. Il faudra attendre 2001 et l'annonce de Peter Jackson pour que la communauté des fans de Tolkien rêve à nouveau de voir leur univers préféré sur grand écran, adapté le plus fidèlement possible, tant est que cela soit possible. C'est donc à partir du 19 décembre 2001 que le monde entier a pu découvrir La Communauté de l'Anneau, premier film d'une trilogie qui s'annonce phénoménale sur le papier. Et le résultat à l'écran dépasse les attentes les plus folles. On imagine bien que faire ce film sans les progrès dans le domaine des effets-spéciaux numériques n'aurait pas été concevable. L'univers recréé par Peter Jackson est proprement incroyable de réalisme et il nous emmène dans un voyage fabuleux, à la rencontre des fameux Hobbits, des Elfes, des Nains, des Orcs et du terrifiant Sauron, seigneur des ténèbres sur le retour qui compte bien récupérer son Anneau Unique et asservir le monde. Bien évidemment, une telle fresque se doit de prendre son temps pour présenter au public qui ne connaît pas le formidable univers de Tolkien les personnages principaux et secondaires, les différents lieux et l'histoire en elle-même. La Communauté de l'Anneau y parvient très bien et plus encore dans sa version longue, qui, comme son nom l'indique, est plus longue que la version cinéma et se permet de développer plus de choses sur les personnages et leur personnalité entre autres. Le monde créé par Tolkien est extrêmement riche et il y a énormément à raconter, à présenter aux spectateurs afin de ne pas les perdre en cours de route. Ce premier film prend donc son temps et ne mise pas sur une surenchère de scènes d'action, même si elles sont bien présentes. Mais c'est avant tout un film d'exposition, conçu pour nous immerger dans le monde de la Comté et de ses divers protagonistes. Avec un réel souci du détail, Peter Jackson a amplement réussi le pari et les splendides décors naturels de Nouvelle-Zélande, associés aux images de synthèses de grande qualité pur l'époque, nous emporte littéralement en Terre du Milieu. Alors oui, La Communauté de l'Anneau est un film très bavard, très descriptif, et qui le revendique. Jackson n'a pas traité par dessus l'épaule cette longue introduction de la quête de l'Anneau Unique et ceux qui s'attendent à voir péripéties sur péripéties, scènes d'action sur scènes d'action vont peut-être se montrer un peu déçu à ce niveau. Pourtant, les images proposées sont magnifiques, les apparitions des spectres noirs incroyables, le casting fabuleux (Elijah Wood, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Orlando Bloom, Sean BeanChristopher LeeLiv TylerCate Blanchett et j'en passe sont tous parfaits dans leur rôle respectif), les décors grandioses et c'est vraiment une Aventure avec un grand A auquel nous invite le réalisateur et son équipe, nous laissant entrevoir tout le potentiel sur ce qui nous attend dans les deux suites, qui, elles, seront forcément plus épiques et plus dynamiques. En tout cas, c'est une belle entrée en matière qui nous est proposé avec La Communauté de l'Anneau et cette oeuvre ô combien ambitieuse est un petit tour de force qui force le respect.



samedi 4 juillet 2020

AVANT TOI

AVANT TOI
(Me Before You)

Réalisateur : Thea Sharrock
Année : 2016
Scénariste : Jojo Moyes
Pays : Angleterre, Etats-Unis
Genre : Comédie, Drame, Romance
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Sam Claflin, Janet McTeer, Jenna Coleman, Charles Dance...


L'HISTOIRE : Une charmante petite ville de l'Angleterre rurale. Si elle est originale et artiste dans l'âme, Louisa "Lou" Clark, 26 ans, n'a aucune ambition particulière. Elle se contente d'enchaîner les boulots pour permettre à ses proches de joindre les deux bouts. Jeune et riche banquier, Will Traynor était un garçon plein d'audace et d'optimisme jusqu'à ce qu'il se retrouve paralysé, suite à un accident survenu deux ans plus tôt. Devenu cynique, il a renoncé à tout et n'est plus que l'ombre de lui-même. Autant dire que ces deux-là auraient pu ne jamais se rencontrer. Mais lorsque Lou accepte de travailler comme aide-soignante auprès de Will, elle est bien décidée à lui redonner goût à la vie. Et peu à peu, les deux jeunes gens s'éprennent passionnément l'un de l'autre. La force de leur amour pourra-t-elle survivre à leur destin qui semble inexorable ?

MON AVIS : Adaptation du roman éponyme de Jojo Moyes qui s'est vendu à plus de cinq millions d'exemplaires, Avant Toi est un très joli film qui mêle comédie, romance impossible et drame de la vie, et qui se permet même d'aborder le sujet tabou du suicide assisté avec une certaine retenue, ne plongeant jamais dans le pathos théâtral ou la surenchère guimauve. Love-story compliquée entre la belle Emilia Clarke (Game of Thrones, Voice from the Stone, Last Christmas) et le séduisant Sam Claflin (Hunger GamesBlanche-Neige et le chasseur), Avant Toi réussi à se montrer crédible grâce à ce duo de charme qui portent littéralement le film sur ses épaules et dont la complicité transcende chaque scènes. En tant que Lou, nounou improvisée portant des tenues exubérantes et exultant la vie par tous ses pores, Emilia Clarke est admirable, lumineuse et elle brille de mille feux dans ce rôle pas si facile que ça, devant jongler entre diverses émotions, ce qu'elle réussit avec un brio certain, n'en déplaise à ses détracteurs aveugles. Dans le rôle de Will, tétraplégique qui n'a plus goût à rien et qui a fait un choix courageux, Sam Claflin n'est pas en reste et donne une réelle épaisseur à son personnage, qu'on apprécie de voir sourire grâce aux efforts de sa nouvelle nounou, malgré la difficulté de sa vie, qu'un tragique accident a brisé en mille morceaux. Bien sûr, les clichés du film romantique sont bien présents mais la recette fonctionne parfaitement et procure bien des émotions au public, qui passe du rire au larme. Si le pitch de départ nous fait penser à Intouchables (une nounou un peu gauche qui doit s'occuper d'un handicapé), Avant Toi s'en éloigne bien vite et surpasse aisément le film français, nous sensibilisant bien plus aux problèmes du handicap. Si Jojo Moyes a accepté d'être la scénariste du film qui adapte son roman, on peut aussi féliciter la réalisatrice Thea Sharrock, qui a fait du bon travail derrière sa caméra. L'ensemble du casting est très bien choisi (on retrouve un autre échappé de Game of Thrones, le charismatique Charles Dance), les décors sont magnifiques et participent pleinement à développer une belle émotion, tout comme la bande son et les chansons choisies. Le film a remporté le prix du Film Dramatique Préféré à la  43e cérémonie des People's Choice Awards en 2017. Mérité. Allez, sortez votre boîte de mouchoirs et plongez-vous dans cette romance à la fois drôle et bouleversante.


jeudi 2 juillet 2020

UNE CRÉATURE DE RÊVE

UNE CRÉATURE DE RÊVE
(Weird Science)

Réalisateur : John Hughes
Année : 1985
Scénariste : John Hughes
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Anthony Michael Hall, Ilan Mitchell-Smith, Kelly LeBrock, Bill Paxton ...


L'HISTOIRE : Gary Wallace et Wyatt Donnelly sont deux lycéens pas populaires pour un sou, qui ne parviennent pas à être acceptés par leurs camarades et n'attirent aucunes filles, malgré tous leurs efforts. Un soir, après avoir visionné le film Frankenstein, ils décident de créer, grâce à un programme informatique, la femme parfaite. A leur grand étonnement, l'expérience est une réussite et la créature qu'ils ont fait apparaître, une créature de rêve à qui ils donnent le prénom de Lisa, va bouleverser leur existence...

MON AVIS : Je ne sais plus combien de fois j'ai regardé ce film en VHS mais impossible de l'oublier en tout cas ! Sa sortie en Blu-Ray a donc été l'occasion de le revoir encore une fois, dans une qualité d'image remarquable, ce qui n'a pas manqué de décupler mon plaisir ! D'habitude, je regarde les films en VOSTF mais là, impossible de ne pas enclencher cette comédie fantastique délirante de John Hughes en VF, les dialogues cultes s'enchaînant sans temps morts ("plus gros les seins" / "Hercule Poivrot rentre au bercail, quelle rigolade" et j'en passe...) et valant leur pesant de cacahuètes. Cette histoire de deux supers loosers, interprétés avec un brio d'enfer par Anthony Michael Hall (Gary) et Ilan Mitchell-Smith (Wyatt), qui vont créer une bombe anatomique grâce à un programme informatique va vous en faire voir de toutes les couleurs et vous faire pénétrer dans un univers totalement déjanté, à l'humour parfois volontairement balourd mais toujours irrésistible pour ma part. Les répliques fusent, les situations rocambolesques s'enchaînent sans temps mort, l'incendiaire Kelly LeBrock va déclencher une montée de température chez le public masculin, et l'acteur Bill Paxton va vous faire décrocher la mâchoire de rire, chacune de ses apparitions étant un grand moment de loufoqueries, chacun de ses dialogues étant un grand moment de comique, la cerise sur le gâteau étant bien sûr sa transformation par Lisa vers la fin du film, je laisse la surprise à ceux qui ne l'ont pas vu. Le fantastique est un des éléments importants d'Une Créature de Rêve, puisque Lisa peut faire tout ce qu'elle veut : faire apparaître une voiture, immobiliser des personnes, leur faire tout oublier, changer les vêtements des gens et plus encore. Mais la belle créature a un but, qui va devenir le sujet principal du film : réussir à donner de la confiance en soi à ses deux créateurs, qui n'en ont aucune, ce qui ne leur facilite pas la vie. Réalisateur de Breakfast Club en cette même année 1985, John Hughes continue sur son études des mœurs adolescentes avec Une Créature de Rêve, de façon plus parodique et grivoise certes mais au fond, cette thématique est bien au centre de l'oeuvre et elle y trouvera un joli dénouement, tout en ayant été malmenée avec une humour très rentre-dedans tout au long de son déroulement. Premier rendez-vous, premier baiser, souci de l'apparence et confiance en soi donc seront au menu de ces aventures pas piquées des hannetons, dans lesquelles vous trouverez des soutiens-gorges posés sur la tête, un missile nucléaire en plein milieu d'une maison, une horde de rednecks (interprétés entre autres par Vernon Wells (Mad Max 2, Commando) et Michael Berryman (La Colline a des Yeux 1977, Amazonia la Jungle Blanche), un tout jeune Robert Downey Jr., une jolie brune (Judie Aronson) et une jolie blonde (Suzanne Snyder), un père qui ne sait plus qu'il a un fils, des grands-parents totalement pétrifiés, un piano et divers meubles qui vont s'envoler via une cheminée, une scène de douche qui aurait pu être torride si les deux garçons n'avaient pas gardé leurs pantalons et leurs baskets et plein d'autres choses encore. Très clairement, on ne peut pas dire que John Hughes a traité son film avec la même finesse que celle présente dans Breakfast Club. Mais franchement, Une Créature de Rêve, c'est du bonheur en barre, c'est un film qui donne la banane ! Et pas seulement à cause de Kelly LeBrock hein. Le film a également donné lieu à la série télévisée Code Lisa...

* Disponible en DVD et BR chez ESC DISTRIBUTION
LES BONUS : 
- “JOHN HUGHES” - Entretien autour de la carrière du réalisateur
- “IT’S ALIVE : Ressusciter Une Créature de Rêve” : Documentaire d’archives avec entretiens de l’équipe du film et de fans.
- Inclus une entretien avec l’acteur Anthony Michael Hall.
- Scène coupées
- Bandes annonces et spot radios de l’époque
- Code Lisa : le premier épisode de la saison 1