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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




lundi 29 juin 2020

THE HOUSE ON SORORITY ROW (1982)

THE HOUSE ON SORORITY ROW
(The House on Sorority Row)

Réalisateur : Mark Rosman
Année : 1982
Scénariste : Mark Rosman, Bobby Fine
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur, Slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Kate McNeil , Eileen Davidson, Janis Ward, Robin Meloy , Harley Jane Kozak...


L'HISTOIRE : Un groupe d'étudiantes, vivant ensemble dans une grande maison, décident de faire une mauvaise blague à leur logeuse, une vieille dame qui souffre de problèmes psychologiques des suites d'un accouchement qui s'est mal passé il y a une vingtaine d'années. Mais la farce tourne mal et la vieille dame se noie dans la piscine. Après avoir tenté de dissimuler le cadavre, les six jeunes filles de la sororité sont tuées les unes après les autres lors de la soirée de fin d'études…

MON AVIS : Tiens, un slasher que je connais de par son titre et son affiche mais que je n'avais jamais eu l'occasion de regarder. C'est désormais chose faite grâce au nouvel éditeur Extralucid Films qui vient de le sortir en combo DVD + BR ! Réalisé en 1982 par Mark Rosman, dont c'est le premier film, The House on Sorority Row coche toutes les cases du cahier des charges du slasher movie, avec un petit bémol en ce qui concerne l'érotisme (juste une ou deux poitrines dénudées) et l'aspect sanglant qui est relégué en second plan, du moins durant une bonne partie du film, avec pas mal de meurtres filmés hors-champ ou juste suggérés. Rassurez-vous tout de même pour ce dernier point, le précieux liquide rouge va voir sa quantité augmenter au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue et on aura droit à quelques scènes de meurtres bien sympas, dont une jolie tête coupée entre autres. Les principaux personnages sont tous féminins, avec ce groupe de six étudiantes qui ont dans l'idée de faire une grande fête de fin d'études dans l'immense demeure universitaire que dirige madame Slater (Lois Kelso Hunt), une vieille dame qu'on a découvert dans l'introduction en noir et blanc et qui a vécu un accouchement qui s'est mal terminé il y a vingt ans de cela. Un choc traumatique qui aura laissé des séquelles sur sa santé mentale, dixit le médecin qui s'occupe d'elle. Et le spectateur de se dire que The House on Sorority Row se montre un brin original et déconcertant puisqu'on lui présente apparemment le futur tueur de ces demoiselles. Une personne âgée en guise de meurtrier, voilà qui change du traditionnel boogeyman masculin des slasher movie. Bon, notre suggestion se trouve prise au dépourvue quand une farce provoquée par les six copines tourne mal et envoie la pauvre madame Slater au fond de la piscine. Le film prend des allures de thrillers, avec diverses tentatives de dissimulation du cadavre (?) par les filles qui n'ont pas envie d'aller tout raconter à la police. Et puis voila que les meurtres débutent, avec pour arme principale la canne de madame Slater ! Il semblerait que la mamie ait de la ressource et n'a pas succombé à sa noyade ! L'heure de la vengeance a donc sonné et c'est partie pour un petit jeu du chat et de la souris entre le mystérieux assassin et ses futures victimes qui ne savent plus trop quoi faire pour se sortir d'affaire. Katherine (Kate McNeil) semble être celle qui deviendra la traditionnelle final girl du film, à moins que le scénario ne nous réserve d'autres surprises. L'histoire joue habilement avec le mystère, on sait que le grenier de la demeure cache un secret par exemple, mais ce qui est intéressant dans The House on Sorority Row, c'est le traitement des personnages. En effet, si au départ nos six étudiantes sont caractérisées comme des protagonistes-types du slasher, à savoir qu'elles veulent faire la fête et batifoler avec un garçon lors de la soirée, la tournure qu'à prise leur farce avec madame Slater va venir tout compromettre. Même si fête il y a, les six héroïnes n'auront guère le temps d'en profiter puisqu'elles doivent dissimuler le cadavre, tout en s'assurant qu'aucun des convives ne les voient s'activer à cette tâche. En clair, pas d'alcool, pas de drague et pas de fête pour elles mais du stress, des disputes, des remords. Tout ce que le public ne s'attendait pas à voir et qui donne son intérêt au film de Mark Rosman, qui semble vouloir absolument apporter une touche de réalisme à l'histoire sans se vautrer dans la gaudriole. Qui plus est, sa mise en scène est relativement habile, ses éclairages sont soignées, ses rebondissements bien orchestrés. Sans être la quintessence du slasher, The House on Sorority Row possède quelques arguments bien sympathiques qui en font un divertissement recommandable, avec un pot-aux-roses certes prévisibles en fin de compte mais logique. On retiendra également la partition musicale inspirée de Richard Band. A noter que Mark Rosman sera le scénariste du remake de son film, Sorority Row, réalisé en 2009 par Stewart Hendler.

* Disponible en combo DVD + BR chez EXTRALUCID FILMS
Copie de qualité et digipack deux volets sous fourreau pour le film de Mark Rosman, proposé en VF et VOSTF et agrémenté de quelques bonus dont :
- "le slasher" par Mélmanie Boissonneau
- Introduction en noir et blanc
- Storyboard comparé avec le film
- Fin alternative expliquée par Mark Rosman
- Galerie photos
- Bande-annonce
- 4 spots TV


vendredi 26 juin 2020

L'ETOILE DU SILENCE

L'ETOILE DU SILENCE
(Der schweigende Stern / First Spaceship on Venus)

Réalisateur : Kurt Maetzig
Année : 1960
Scénariste : Kurt Maetzig, J. Barkhauer, Jan Fethke, Wolfgang Kohlhaase...
Pays : Allemagne de l'Est, Pologne
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Yôko Tani, Oldrich Lukes, Ignacy Machowski, Hua-Ta Tang, Günther Simon...


L'HISTOIRE : Un élément d’origine inconnue, découvert après un tremblement de terre, attire l’attention des scientifiques. Il s’agit d’une bande magnétique en provenance de la planète Venus comportant un message hostile à l’égard des habitants de la Terre. Une équipe de savants appartenant aux principales nations du monde est envoyée vers la planète mystérieuse pour aller à la rencontre du peuple vénusien. Mais, à peine débarqués, les spationautes découvrent un monde dévasté...

MON AVIS : Aux Etats-Unis, la science-fiction est devenu un élément incontournable du cinéma dans les années 50, la menace "rouge" représentée par le communisme devenant la métaphore des invasions ou des menaces extra-terrestres. Dans la course à la conquête spatiale, la Russie est en avance et la peur du nucléaire, suite au bombardement d'Hiroshima et de Nagasaki, est encore bien présente dans les esprits. C'est en 1960 que l'Allemagne de l'Est, avec l'aide de la Pologne, décide de produire, grâce à la D.E.F.A. (la société de production cinématographique du pays), son premier film de S-F, adaptation du roman de Stanislaw Lem, Astronauci, paru en 1951. Après plusieurs remaniements du scénario, le réalisateur Kurt Maetzig se retrouve au commande de Der schweigende Stern ou L'Etoile du Silence pour son titre français. Un titre français qui évoque très bien la planète de destination que vont chercher à atteindre les astronautes dans le film, à savoir Venus, également appelée Etoile du Berger et qui, dans ce film, est totalement déserte de toute vie, d'où l'emploi du terme silence bien sûr. Avec un charme désuet et un côté rétro évidemment assumé puisque le film date de 1960, L'Etoile du Silence nous présente un casting international, ce qui peut surprendre puisqu'on se serait plutôt attendu à ne voir parmi l'équipage que des Allemands, des Polonais ou des Russes, afin de bien mettre en avant l'idéologie communiste. Que nenni ! Nous sommes en présence d'un équipe hétéroclite et diversifié, avec un Allemand bien sûr mais aussi un Américain, un Chinois, une Japonaise et même un Africain entre autres ! La situation étant grave (un message trouvé dans un artefact laisse à supposer que la Terre va être la cible d'une attaque en provenance de Venus), les différentes nations du Monde se tiennent main dans la main et s'en vont lutter et essayer de trouver une solution de paix ensemble ! C'est beau ! La cohabitation entre ces personnalités si différentes se fait d'ailleurs sans heurt et c'est dans une réelle entraide que va se dérouler la mission spatiale dont le trajet puis l'exploration de Venus va nous réserver quelques rebondissements venant dynamiser l'action : fusée entrant dans une pluie de météores, découverte d'une Venus totalement inhabitée mais n'étant pas sans danger, tentative désespérée de redécoller pour la Terre et autres petites péripéties attendent équipage et spectateurs, le tout dans une ambiance kitsch mais colorée, le film bénéficiant de très chouettes décors et de maquettes franchement réussies. L'intérieur de la fusée, avec un passage en apesanteur bien géré, est assez crédible, avec tous ces écrans lumineux, ces divers cadrans et boutons de commandes et ces hublots nous permettant d'admirer la Terre, la surface de la Lune, la pluie de météores ou la noirceur de l'infini. Le décor servant à la planète Venus n'est pas en reste, avec des objets et surfaces en verre, des cratères volcaniques, des insectes robotisés ou du magma qui semble vivant et qui va pourchasser les membres de l'équipage lors d'une séquence à la mise en scène et aux effets-spéciaux impeccables pour l'époque. Les scénaristes ont même penser à intégrer à l'équipage Omega, un petit robot sur chenille doué d'une grande intelligence. L'histoire en elle-même est intéressante et propose un discours positif sur la course à l'armement et ses dangers bien réels. En faisant de Venus une planète morte, dont la vie a été totalement anéantie suite à une explosion atomique causée par un dysfonctionnement de l'arme qui devait être utilisée contre la Terre, L'Etoile du Silence met les humains face à eux-mêmes, les mettant en garde contre les armes de destruction massive qu'ils ont créé et qui peuvent se retourner contre eux et contre leur propre planète, causant des dommages irréparables. Le film de Kurt Maetzig prône la tolérance, la fraternité entre nations et par les temps qui courent, ce message symbolique de paix et de réflexion fait du bien. Réservés aux amateurs de S-F vintage, L'Etoile du Silence est une tentative réussie de la part de l'Allemagne de l'Est et la Pologne, qui attendrons pourtant dix ans avant de se relancer dans le film de S-F, avec Signal - une aventure de l'espace de Gottfried Kolditz. Le film de Kurt Maetzig a de belles qualités visuelles et scénaristiques et il devrait faire passer un bon moment au public friand de ce type de film qui se regarde avec un brin de nostalgie dans les yeux. A noter qu'il existe un montage américain du film sous le titre First Spaceship on Venus.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS


jeudi 25 juin 2020

THE BOY 2 : LA MALÉDICTION DE BRAHMS

THE BOY 2 : LA MALÉDICTION DE BRAHMS
(Brahms: The Boy II)

Réalisateur : William Brent Bell
Année : 2020
Scénariste : Stacey Menear
Pays : Etats-Unis, Canada, Chine, Australie
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Katie Holmes, Christopher Convery, Owain Yeoman, Ralph Ineson...


L'HISTOIRE : Après avoir été agressée dans son appartement, Liza ne cesse de faire des cauchemars et n'arrive pas à remonter la pente. Son fils Jude, qui a assisté au drame, est devenu muet suite à ce traumatisme. Recherchant un environnement calme pour sa femme et son fils, Sean décide de déménager et les emmène s'installer dans une dépendance peu éloignée du Manoir Heelshire, sans rien connaître des événements qui se sont déroulés en cet endroit. En se promenant dans les bois, le jeune Jude déterre une poupée très réaliste qu'il appelle Brahms. Petit à petit, Jude tisse un lien d'amitié avec l'étrange poupée qui inquiète ses parents...

MON AVIS : Après Stay Alive en 2006 et The Devil Inside en 2012, le réalisateur William Brent Bell a mis en scène The Boy en 2016 et nous a offert une nouvelle poupée bien flippante, répondant au doux nom de Brahms et qui a bien réussi à terroriser l'actrice Lauren Cohan, star de la série The Walking Dead et qui était donc l'héroïne de ce premier film. Quatre ans plus tard, William Brent Bell récidive et fait revenir cette inquiétante poupée dans The Boy : La Malédiction de Brahms. Exit Lauren Cohan et place à la non moins charmante Katie Holmes, dont la précédente apparition dans un film de terreur date de 2010, avec le film Don't Be Afraid of the Dark. L'ex-épouse de Tom Cruise et vedette de la série culte Dawson livre une solide prestation dans cette suite de The Boy. Elle y interprète une maman qui tente de remonter la pente suite à une agression dont elle a failli y laisser la vie et qui essaye de se reconstruire avec difficulté, devant également gérer le trauma de son fils Jude, qui ne parle plus depuis l'incident. Touchante et jouant de manière vraiment crédible, Katie Holmes nous fait ressentir son profond désarroi face au handicap de son fils ainsi que l'impact psychologique que l'agression a causé en elle. Ce drame et cette cellule familiale brisée vont servir de toile de fond à l'intrigue et l'ajout de la poupée Brahms va évidemment venir faire empirer la situation de façon insidieuse. Si la découverte de cette poupée au faciès si humain par le petit Jude fait naître un espoir pour ses parents, la garçonnet faisant des efforts pour parler à son nouvel ami inanimé, l'emprise que va exercer ce dernier sur l'enfant va vite devenir inquiétante, perturbante. On navigue quasiment à la frontière du film de possession, les agissements de Jude étant totalement relié au désir de la poupée. Evidemment, les deux parents restent cartésiens dans l'âme et ne peuvent croire ce que leur raconte leur fils au sujet de Brahms. Même si la mère semble avoir des doutes, épiant la poupée pour voir si elle ne serait pas vivante, il n'en résulte comme conclusion au final que Jude soit bien plus psychologiquement atteint que prévu, ce qui amoindri pour les parents l'influence négative de Brahms, qui a tout le champ libre pour manipuler sa nouvelle petite victime. The Boy 2 joue plus sur le drame familial que sur le fantastique en fait, du moins dans sa première heure, tout en réservant quelques scènes flippantes, avec des jump-scares efficaces, dont un qui m'a fait réellement sursauter. On peut même avoir des doutes sur la propre santé mentale de la mère, victime de cauchemars et d'hallucinations à profusion. Bien sûr, le fantastique est présent, notamment dans la dernière demi-heure. On voit également les yeux de la poupée bouger mais Brahms n'est pas Chucky, il reste quasiment immobile tout au long du film, faisant naître un sentiment de malaise uniquement par la force de son "regard", ce qui est tout de même une prouesse. N'ayant pas vu le premier The Boy, je ne pourrais vous dire si c'est suite lui est inférieure ou supérieure ou si le réalisateur a pris des libertés quand à la poupée Brahms par rapport au film original. En tout cas, sans être d'une folle originalité, sans chercher à vraiment se démarquer des productions horrifiques aseptisées ou codifiées qu'on nous balance à la pelle depuis quelques années, The Boy : La Malédiction de Brahms se laisse regarder sans difficulté pour peu qu'on soit bon public. La scène dans les couloirs secrets du vieux manoir est très réussie, l'ambiance est travaillée et la poupée Brahms peut s'enorgueillir d'avoir fait une entrée remarquée dans le bestiaire du cinéma fantastique en seulement deux films...

* Disponible en DVD et BR chez METROPOLITAN VIDEO


mercredi 24 juin 2020

INCUBUS

INCUBUS
(The Incubus)

Réalisateur : John Hough
Année : 1981
Scénariste : George Franklin
Pays : Canada
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : John Cassavetes, John Ireland, Kerrie Keane, Erin Noble, Helen Hughes...


L'HISTOIRE : Une petite ville américaine est le théâtre d'une série de meurtres et de viols d'une rare violence. Afin d'identifier le coupable, le shérif Hank Walden fait appel au docteur Jack Cordell. Or, le petit ami de la fille de Cordell est hanté par d'étranges cauchemars qui semblent avoir un rapport avec les meurtres, qui se poursuivent...

MON AVIS : Après avoir commencé sa carrière derrière la caméra avec la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir période Linda Thorson en 1968-1969, le réalisateur britannique John Hough s'est principalement spécialisé dans le cinéma fantastique et d'épouvante, avec des œuvres telles Les Sévices de Dracula (1971), La Maison des Damnés (1973), La Montagne Ensorcelée (1975), Les Visiteurs d'un Autre Monde (1978), Les Yeux de la Forêt (1980), American Gothic (1987), Hurlements 4 (1988) ou Bad Karma en 2001. En 1981, il met en scène le film dont je vais vous parler ici, à savoir Incubus et sa sublime affiche française qui a marqué l'esprit de toute une génération de spectateurs, que ce soit lors de sa sortie au cinéma en 1982 ou lors de son exploitation en VHS. Le film bénéficie d'une réalisation solide et inspirée, qui viendra amoindrir les défauts du scénario, qui s'aventure parfois dans des sentiers tortueux et un peu abracadabrantesques, notamment vers la fin. Incubus est l'adaptation d'un roman de Ray Russell paru en 1976 et reste inédit en France. Une adaptation assez éloignée de l'histoire originale, le scénariste Sandor Stern (qui, mécontent des remaniements de son scénario et de ses dialogues par l'acteur John Cassavetes a demandé à être renommé au générique en George Franklin), ayant préféré miser sur l'efficacité et l'aspect surnaturel et ésotérique de l'intrigue. Une intrigue un peu fouillis parfois comme déjà dit, qui nous présente une série de viols très brutaux qui laisse perplexe le shérif de la ville, si tranquille d'ordinaire, ainsi que le héros d'Incubus, à savoir le docteur Jack Cordell, interprété par le talentueux John Cassavetes donc. Ce dernier ne parvient pas à expliquer la brutalité des viols, avec des victimes qui ont l'utérus totalement déchiré, ni l'absence de sperme ou sa présence en quantité largement supérieure à la normale, ce qui laisserait à penser qu'il y a plusieurs agresseurs. Plus le film avance, plus le travail du médecin se heurte à l’irrationalité, notamment avec la découverte de sperme de couleur... rouge ! Les victimes quant à elles s’amoncellent, les viols se poursuivent et la mise en scène de John Hough est particulièrement redoutable lors de ces séquences, avec des jeunes femmes hurlant de douleur et se faisant malmener par une force surhumaine. Comme dans Rosemary's Baby, une référence que le réalisateur avait en tête durant le tournage, on ne verra pas l'apparence de l'agresseur avant les dernières minutes du film. Il faut dire que le costume de latex du monstre n'est pas très convaincant et que le choix de jouer sur la suggestivité est une bonne chose. Quant à savoir sous quelle forme humaine se cache l'incube, plusieurs pistes vont s'offrir au public : serait-ce Jenny, la fille du docteur Cordell, interprétée par Erin Noble qu'on reverra en 1982 dans Class 1984 ? Serait-ce son petit ami, le jeune Tim Galen (Duncan McIntosh), qui est en proie à de nombreux cauchemars et pense être l'auteur des viols et des meurtres ? Serait-ce la grand-mère de ce dernier, l'inquiétante Agatha Galen (Helen Hughes) qui possède des ouvrages de sorcellerie chez elle et semble en savoir bien plus qu'il n'y paraît sur ces méfaits qui ensanglante la petite ville ? Serait-ce les membres d'un gang, comme le croit le shérif Walden (John Ireland) ? L'enquête mené par le docteur Cordell, aidé par la nouvelle journaliste du journal local, Laura Kincaid (Kerrie Keane) va mettre à jour un cas similaire ayant eu lieu il y a trente ans, tout comme le passé de la ville, lieu réputé pour ses sorcières au temps jadis. Incubus lorgne clairement vers le thriller fantastique durant une bonne partie de son déroulement, réserve quelques petites scènes chocs (un coup de pelle en plein visage, le meurtre bien violent d'une femme dans les toilettes d'un cinéma entre autres), fait preuve d'un brin d'érotisme (quelques seins dénudés de-ci de-là) et joue avec une certaine efficience sur une ambiance malsaine qui sied très bien au rendu voulu par le réalisateur. Si on peut trouver parfois le rythme un peu mollasson, Incubus n'ennuie jamais et se montre assez mature dans son approche, réservant la part belle au mystère et à l'angoisse, avant de nous asséner son twist final qui vient clore un film réussi et qui mérite d'être redécouvert et qui ravira les fans de productions fantastiques et horrifiques 80's. Attention à ne pas confondre ce film avec le Incubus de 1966 réalisé par Leslie Stevens.

* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
Encore une belle entrée au sein de la superbe collection de chez Rimini Editions, toujours présenté dans un digipack trois volets sous fourreau et avec le traditionnel livret informatif de Marc Toullec. La copie est très bonne et permet de (re)découvrir Incubus dans d'excellentes conditions, en VF ou VOSTF. Parmi les bonus, on trouve un interview de Kerrie Keane, de John Hough et du directeur de la photographie Albert J. Dunk.



mardi 23 juin 2020

LE COUTEAU DE GLACE

LE COUTEAU DE GLACE
(Il Coltello di Ghiaccio)

Réalisateur : Umberto Lenzi
Année : 1972
Scénariste : Luis G. de Blain, Umberto Lenzi
Pays : Italie, Espagne
Genre : Thriller, Giallo
Interdiction : /
Avec : Carroll Baker, Alan Scott, Evelyn Stewart, Eduardo Fajardo, George Rigaud...


L'HISTOIRE : Adolescente, Martha Caldwell a réchappé d’une catastrophe ferroviaire dans laquelle elle a vu mourir ses parents, traumatisme qui l'a rendue muette. Quinze ans ont passé quand Martha, qui vit désormais avec son oncle Ralph, féru d'occultisme, dans une propriété située à Montseny, dans les Pyrénées espagnoles, reçoit la visite de sa cousine Jenny Ascot, célèbre chanteuse résidant en Angleterre. Cette dernière est mortellement poignardée durant la nuit. La police mène son enquête, tandis que d'autres meurtres surviennent. Les soupçons se portent vers une secte sataniste, à moins qu'il ne s'agisse d'un tueur en série isolé. Dans un cas comme dans l’autre, Martha pourrait bien être la prochaine victime…

MON AVIS : Ayant déjà une belle filmographie débutée en 1958, Umberto Lenzi s'attaque au giallo dès 1969 avec Orgasmo et Si Douces, Si Perverses puis Paranoïa en 1970, tous trois avec la blonde Carroll Baker. En 1972, alors que le genre a explosé deux ans auparavant suite au succès colossal du film de Dario ArgentoL'Oiseau au Plumage de Cristal, Lenzi décide de prendre le public à contre-pied des nouveaux standards du genre, à savoir meurtres violents et érotisme, en lui proposant un nouveau giallo dit de machination, en n'ayant jamais recours à l'érotisme ni à la violence. Un pari risqué, les spectateurs recherchant dorénavant des émotions fortes, du sexe et du sang. Bien que Le Couteau de Glace ne contient aucun de ses éléments, le film de Lenzi n'est pas inintéressant pour autant et il puise son originalité dans son refus de jouer avec les codes établis par la nouvelle vague de thriller italien justement. Le réalisateur italien a une idée en tête : prendre la structure narrative du film de Robert Siodmak, Deux Mains la Nuit (1945) et l'inverser. Pour ce faire, il engage, pour la quatrième et dernière fois, Carroll Baker pour être l'héroïne de son film. La prestation de l'actrice dans Le Couteau de Glace est assez admirable puisque son personnage est totalement muet, suite à un grave traumatisme lié à son adolescence. La charmante blondinette, qui sera toujours aussi excellente l'année suivante dans le Baba Yaga de Corrado Farina, va donc devoir faire preuve d'un talent exemplaire au niveau de ses expressions de visage et de son comportement pour palier au manque total de parole qu'exige ce rôle. Et on peut dire qu'elle s'en sort haut la main. Carroll Baker tient littéralement le film sur ses épaules et livre une solide prestation, nous faisant ressentir diverses émotions sans prononcer le moindre mot. Et des émotions, elle va en avoir puisqu'il semble qu'elle soit la future proie d'un maniaque sexuel ou d'un adepte de Satan, qui a déjà assassiné sa cousine Jenny (Evelyn Stewart) ainsi qu'une domestique, madame Britton (Silvia Monelli) qui résidait dans la maison de son oncle Ralph (George Rigaud). Si les meurtres sont tous filmés en hors-champ, le suspense est quant à lui bien présent et Lenzi s'amuse à brouiller les pistes avec sa galerie de personnages qui semblent tous suspects aux yeux du spectateur : l'oncle Ralph atteint d'une maladie cardiaque, a pour passion l'ésotérisme et le satanisme ; le docteur Laurent (Alan Scott), célibataire qui fait tourner la tête des femmes, est souvent présent dans les environs, même quand il ne devrait pas ; Marcos, le chauffeur (Eduardo Fajardo), a un air louche et un comportement un brin macho ; quand au vagabond sataniste aux yeux étranges (Mario Pardo), sa présence au alentour de la maison, dans le cimetière et sa passion pour le satanisme également, peuvent aussi en faire un coupable tout désigné. Il y a aussi le prêtre du village (José Marco) et si on est fan de giallo, on sait que bien souvent, les hommes d'Eglise ne sont pas toujours de bonnes personnes. Comme dans tout bon giallo de machination, ce ne sont donc pas les suspects potentiels qui manque à l'appel et ces derniers remplissent fort bien ce rôle, le spectateur, tout comme la pauvre Carroll Baker, ne sachant plus à quel saint se vouer, ni à qui accorder sa confiance. Bien malin, Lenzi place des symboles sataniques dans le décor (dessin de bouc par exemple) et multiplie les possibilités, pour le plus grand plaisir du public, qui cherche aussi à comprendre les nombreux flashbacks que revit l'héroïne, notamment ces images de corrida. La caméra de Lenzi, aidée par une très belle photographie, se montre des plus habiles et parvient à faire naître une certaine tension lors des scènes à suspense, qui sont rondement menées, surtout quand les lumières s'éteignent et que notre charmante muette se retrouve seule dans le noir. Si le choix de s'éloigner des codes du giallo était risqué pour Umberto Lenzi, la capacité du réalisateur à tirer parti de son casting, de ses décors et de son histoire s'avèrent payant au final et Le Couteau de Glace réussit à maintenir un intérêt constant jusqu'au dénouement final. Un giallo atypique mais convaincant, qui se rangera aisément à côté du Terreur Aveugle (1971) de Richard Fleischer...

* Disponible en combo DVD + BR chez LE CHAT QUI FUME
Comme toujours chez l'éditeur, boitier digipack trois volets sous fourreau luxueux, qualité d'image excellente, piste anglaise et italienne sous-titrée français et un CD de musique de divers gialli en cerise sur le gâteau 
 BONUS:
• Le couteau de Lenzi par Jean-François Rauger (15 min)
• Umberto, entretien-carrière avec Umberto Lenzi (55min)
• Le silence qui tue avec Umerberto Lenzi (22 min)
• Film annonce
• Un CD de musique de divers gialli


dimanche 21 juin 2020

VOICE FROM THE STONE

VOICE FROM THE STONE
(Voice from the Stone)

Réalisateur : Eric D. Howell
Année : 2017
Scénariste : Andrew Shaw
Pays : Etats-Unis, Italie
Genre : Drame, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Marton Csokas, Caterina Murino, Edward Dring...

L'HISTOIRE : Dans une vieille maison de la campagne italienne, Verena, une infirmière spécialisée dans les troubles du comportement de l'enfant, découvre que Jakob, jeune garçon plongé dans le mutisme depuis la mort de sa mère dont elle doit d'occuper, semble convaincu que sa mère lui parle à travers les murs et les pierres de la demeure et des alentours. Tentant de ramener à la raison Jakob, Verena va petit à petit pénétrer dans son univers et voir sa raison défaillir, se mettant elle aussi à entendre des voix...

MON AVIS : Amateurs d'ambiance feutrée, de ghost story poétique qui ne mise jamais sur des jump-scares voulant effrayer le spectateur, préférant distiller une atmosphère oppressante et gothique, bienvenus dans Voice from the Stone du réalisateur Eric D. Howell. Clairement, le film d'Howell, tout en ayant un traitement différent d'un point de vu scénaristique, possède quelques filiations avec des titres comme Les Autres ou Les Innocents (pour le rythme, l'ambiance, le décor) et plus encore le Rebecca d'Alfred Hitchcock, pour cette présence insidieuse qui ronge les esprits et perturbe la vie du maître des lieux et de son fils Jakob. Cette présence, c'est la défunte Malvina (Caterina Murino), qui semble continuer à hanter les lieux et communiquerait à travers les pierres de la gigantesque maison victorienne et des roches alentour. Ayant assisté à la mort de sa maman, le jeune Jakob s'est réfugié dans un mutisme total et n'accepte pas de faire son deuil, persuadé que sa maman lui parle à travers les murs. Une tragédie qui assombri également la vie de son père Klaus (Marton Csokas), artiste n'ayant plus l'inspiration et qui ne sait plus quoi faire pour redonner goût à la vie à Jakob. Il engage des infirmières spécialisées dans l'enfance pour tenter de guérir son fils mais aucune n'y est parvenu, le comportement étrange du jeune patient ayant tôt fait de faire fuir les prétendantes au poste. La nouvelle engagée, Verena (Emilia Clarke) arrivera-t-elle à débloquer l'esprit de Jakob, à lui faire accepter la réalité, à savoir que sa mère est morte et que les morts ne parlent plus jamais ? Sous ses couverts de film de fantôme, ce que Voice from the Stone n'est pas réellement en fait, Eric D. Howell, pour son premier long-métrage, livre un beau film sur la difficulté de faire son deuil, adaptation du roman de Silvio Raffo, La Voce delle pietra, publiée en 1996. La photographie est admirable, les décors naturels donne une tonalité classieuse aux images proposées, le travail sur l'atmosphère fait baigner le film dans une ambiance gothique des plus appréciables. La demeure victorienne participe pleinement à créer cette ambiance, sa haute tour, ses nombreuses pièces et couloirs nous rappelant les classiques d'épouvante à l'italienne ou à l'anglaise, même si l'épouvante est absente ici. Le film joue avec la sensibilité de ses personnages et notamment d'Emilia Clarke, tout à fait à son aise ici. L'actrice rayonne de mille feux et joue toute en émotion, donne de l'épaisseur à son personnage, qui navigue entre réalité et onirisme, parvenant à faire douter le spectateur lui-même sur ces fameuses voix que Jakob semble entendre et qui déstabilise notre belle infirmière. On aurait peut-être apprécié que la relation entre Verana et Jakob soit plus travaillé encore mais dans l'ensemble, le film fonctionne bien et intrigue ce qu'il faut pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout. Le public masculin sera d'ailleurs récompensé par sa patience puisque Emilia Clarke va se dénuder sensuellement pour servir de modèle au père de Jakob, qui voit en elle une sorte de réincarnation de sa défunte épouse. Dans une autre séquence à la poésie morbide, c'est carrément à Edgar Allan Poe qu'on pense, je vous laisse la surprise. Toute en finesse et subtilité, Voice from the Stone ne révolutionne rien mais se laisse agréablement regarder, son intrigue mystérieuse, prenante, tout comme l'évolution du personnage joué par Emilia Clarke, notamment à travers ses vêtements, lui permettant de développer un pouvoir attractif certain, tant est qu'on ne soit pas réfractaire au rythme lancinant. La musique fait le job et on trouve une chanson d'Amy Lee, chanteuse d'Evanescence, lors du générique de fin.


samedi 20 juin 2020

LES WEEK-ENDS MALEFIQUES DU COMTE ZAROFF

LES WEEK-ENDS MALEFIQUES DU COMTE ZAROFF
(Seven women for Satan)

Réalisateur : Michel Lemoine
Année : 1976
Scénariste : Michel Lemoine
Pays : France
Genre : Aventure, érotique, horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Michel Lemoine, Nathalie Zeiger, Howard Vernon, Joelle Coeur, Martine Azencot

L'HISTOIRE : Boris Zaroff, le descendant du comte Zaroff, se livre aux mêmes exactions sadiques que son illustre ancêtre, aidé de son majordome Karl qui lui procure de jolies femmes femmes et qui le pousse à commettre d'ignobles méfaits...

MON AVIS : Alors qu’il marche sur l’avenue des Champs-Elysées avec son ami Jean Claude Romer, Michel Lemoine entend dire par ce dernier que la personne qu’ils viennent de croiser serait un admirable descendant du Comte Zaroff. Une phrase qui va retentir dans sa tête et faire germer une idée de scénario, qui deviendra Les Week-Ends Maléfiques du Comte Zaroff. Principal souci pour Michel Lemoine, acteur depuis les années 50 dans de nombreux films Bis italiens et réalisateur de films érotiques au début des années 70 : trouver des fonds et un producteur pour faire son film. Car nous sommes en France, et si le cinéma d’horreur fait recette aux USA, en Angleterre ou en Italie, notre beau pays a lui toujours eu des difficultés avec le cinéma fantastique et horrifique. Michel Lemoine trouve néanmoins une oreille attentive et peut commencer à tourner son film, qui mêlera horreur et érotisme bien sûr. Coup du sort, lorsque le film est terminé, ce dernier va représenter la France au festival de Sitges où il remporte le trophée d’argent, mais il est dans le même temps totalement interdit de diffusion au cinéma par la censure française, le privant de toute reconnaissance et rentrée d’argent. Un film français banni dans son propre pays, il faut le faire quand même ! Surtout quand on découvre ce que les censeurs lui reprochent, à savoir des scènes de sadisme et des tortures très réalistes, voire des séquences à la limite de la nécrophilie et ce, sans distanciation, ni poésie. On peut se demander si les personnes travaillant au comité de censure ont réellement visionné le long-métrage de Michel Lemoine. Un coup dur pour le réalisateur en tout cas, et un nouvel exemple de la difficulté de faire du cinéma d’horreur en France. Les Week-Ends Maléfiques du Comte Zaroff nous présente donc Michel Lemoine lui-même dans le rôle de ce descendant du fameux chasseur d’hommes. Un rattachement familial qui n’est pas vraiment mis en avant dans le film, hormis lors de l’excellente séquence d’introduction, où le Comte, monté sur un cheval, armé d’un fouet et accompagné de son chien, traque une demoiselle entièrement nue dans les bois. Un début prometteur mais qui bifurquera vers d’autres horizons ensuite, délaissant complètement cet aspect de la chasse à l’homme. En effet, la plupart des autres méfaits commis par le Comte se dérouleront principalement à l’intérieur de son château, dans lequel se trouve une salle de torture à l’ancienne, qui sera mise à contribution dans une séquence hallucinante qui fera atteindre au film des sommets assez nanaresques, mais dans le bon sens du terme. Car oui, si Les Week-Ends Maléfiques du Comte Zaroff peut être considéré comme un nanar à la française par certain, il possède toutefois de nombreuses qualités, comme une certaine recherche au niveau de la poésie, et, pour les érotomanes, une bonne dose de filles nues. D’ailleurs, tout le casting féminin se retrouve dans le plus simple appareil, rappelant que Michel Lemoine est avant tout spécialisé dans le film érotique. On assiste alors à des scènes surjouées et oniriques, comme celle où la sculpturale Martine Azencot, après avoir bu un breuvage peu catholique, se met à danser devant une énorme statue d’un homme noir, qui se met à prendre vie ! Elle finira par nous faire une sorte de danse lascive dans son lit, avant d’être poursuivie et agressée par le chien du Comte dans les couloirs du château, qui, pour la petite histoire, n’était autre que le propre chien de Martine Azencot. Mais la meilleure séquence reste sans conteste celle où un couple dont la voiture est tombée en panne vient demander l’hospitalité au Comte. Un couple improbable, avec un mari cartésien et une jolie blonde complètement nunuche (mais ravissante de surcroît), qui se met à danser comme une potiche dans sa chambre avant de voir par une fenêtre le corps sans vie de Martine Azencot qui s’est défenestrée pour échapper au chien du Comte. Elle appelle son mari qui lui ne voit rien, normal puisque le majordome du Comte a enlevé le corps. Pas plus troublée que ça, la blondinette reprend sa danse effrénée sans autre préoccupation. Et la situation se répète plusieurs fois, notre cruche blonde arrêtant et reprenant sa danse à chaque fois, sous l’œil halluciné du spectateur. Le couple va aller encore plus loin quand il acceptera d’essayer une machine de torture sous la demande du Comte ! Aucun soupçon, rien, ils foncent têtes baissées vers la mort avec une insouciance proprement stupéfiante et se permettent même de lancer quelques vannes bien futiles. Le sort tragique qui les attend restera assez jubilatoire pour le spectateur. Pour renforcer l’aspect hors norme du film, il faut bien sûr parler de son casting. Michel Lemoine en fait des tonnes, avec regard insistant et gros sourcils. Un personnage de pervers sadique, qui voit même des fantômes ! La folie n’est pas loin, même si le spectre a l’apparence physique de la très jolie Joëlle Cœur, qui viendra à plusieurs reprises hanter le Comte et le faire sombrer dans les pires tourments. Dans le rôle de son majordome, on retrouve notre cher Howard Vernon, qui surjoue à n’en plus finir, avec une démarche quasi mécanique, prononciation monocorde, style le majordome de La Famille Addams. Cerise sur le gâteau, Howard Vernon balance des répliques sorties d’on ne sait où, comme lorsque le Comte dîne et qu’il se met d’un coup à dire la vie est éphémère. Et hop, silence. Impayable. Un drôle de personnage que ce majordome, dont le père était déjà sous les ordres de l’ancien Comte Zaroff ! Une tradition de père en fils donc ! Le but ultime d’Howard Vernon étant de faire ressortir les accès de violence du Comte afin que ce dernier perpétue la tradition liée à son illustre patronyme. Une cause ambiguë, et qui le sera encore plus lors du final où notre majordome ne viendra pas aider son maître arrivé à la limite de la folie dans un ancien mausolée, et ce, afin de regagner sa liberté et de ne plus être le domestique de quiconque. Le reste du casting se situe entre bon niveau et jeu très amateur et approximatif mais cela contribue encore plus à donner un climat étrange au film. Comme souvent dans le cinéma fantastique français, le rythme de l’action est à la fois lent et langoureux, rappelant les œuvres de Jean Rollin ou de Jess Franco, grand ami de Michel Lemoine. Les effusions de sang sont très rares mais une certaine poésie se dégage des images et font oublier ce manque d’horreur visuelle. Amateur de cinéma Bis à la française, n’hésitez pas à vous procurer Les Week-Ends Maléfiques du Comte Zaroff, œuvre intéressante malgré ses défauts, et qui reste sans conteste l’un des fleurons du cinéma érotico-horrifique français des années 70. Le spectateur contemporain aura bien du mal à comprendre l’acharnement de la censure de l’époque vis à vis du film, qui reste quand même bien sage, que ce soit au niveau de l’érotisme que de l’horreur présentée. Le film a acquis une jolie réputation chez nos voisins anglo-saxons, comme la filmographie de Jean Rollin d’ailleurs. Nul n’est prophète en son pays…

* Disponible en combo UHD / BR chez LE CHAT QUI FUME
BONUS:
• Interview de Michel Lemoine (41 mn)
• Commentaire audio de  Robert de Laroche
• Interview de l’acteur Robert de Laroche (58 mn)
• 4 scènes inédites (18 mn 40)
• Chutes de tournage (7 mn 40)
• Chutes de montage (2 mn 30)
• Paris Ciné Bis (21 mn)
• Court-métrage Chronique de voyage de Robert de Laroche (25 mn)
• Court-métrage Baphomet de Robert de Laroche (13 mn 45)
• Film Annonce


vendredi 19 juin 2020

THE FOLLOWER

THE FOLLOWER
(The Follower)

Réalisateur : Kévin Mendiboure
Année : 2017
Scénariste : Vincent Darkman, Kévin Mendiboure
Pays : France
Genre : Epouvante, Found-Footage
Interdiction : /
Avec : Nicolas Shake, Chloé Dumas, Benjamin Polounovsky, Boris Anderssen Comar...


L'HISTOIRE : Bloggeur vidéo sur internet spécialisé dans les phénomènes paranormaux, avec sa chaîne Creepy Passion, David Baker est invité par Carol Anderson, qui vit avec sa grand-mère dans une grande demeure, afin de faire la lumière sur les phénomènes inexpliquées dont elle se dit victime. Carol autorise David a placer ses caméras de surveillance partout ou il le souhaite mais lui interdit formellement de pénétrer dans la chambre de sa grand-mère. Si David pense au départ que Carol est une jeune femme excentrique ayant un peu perdue la raison du fait de son mode de vie qui l'a met à l'écart de la société, il s'aperçoit qu'une présence semble effectivement habiter la maison. Une présence qui poursuit David même après que celui-ci ait quitté la demeure de Carol. La vie du jeune homme devient cauchemardesque et il tente de comprendre ce que lui veut cette présence fantomatique...

MON AVIS : Réalisateur d'origine basque, Kévin Mendiboure a dirigé plusieurs courts-métrages dès 2016 avant de sa lancer dans l'aventure du long-métrage en 2017 avec The Follower. Pourvu d'un budget microscopique, 23000$ environ, et filmé en douze jours seulement, The Follower utilise le procédé du found-footage popularisé par Le Projet Blair Witch en 1999 et [REC] en 2007. Je sens déjà de nombreux amateurs frissonner rien qu'en entendant le terme de found-footage mais rassurez-vous, ici, pas de caméra parkinsonienne qui donne mal au crâne ou envie de vomir. Kévin Mendiboure opte pour une caméra fixe qui nous met à la place du héros, le bloggeur David Baker, interprété avec talent par Nicolas Shake, et c'est tant mieux. Une fois ce dernier à l'intérieur de la lugubre demeure de Carol, c'est l'actrice Chloé Dumas qui prend le dessus et se révèle être la vraie star du film. Elle interprète avec un réel brio cette jeune femme qui semble perdue et parfois déconnectée de la réalité, vivant recluse avec sa grand-mère qu'elle ne veut pas qu'on dérange et qui vit dans une chambre à l'étage. Les amateurs du genre aguerris auront repéré l'influence du classique de Dan Curtis, Trauma, réalisé en 1976. Le fait de placer diverses caméras dans la maison et d'observer si des événements paranormaux se déroulent bel et bien rappelleront évidemment la saga des Paranormal Activity, à laquelle The Follower pourrait aisément se rattacher. Le comportement de Carol, ses sautes d'humeur, ses crises d'hystérie même apportent son lot de doutes, autant à David Baker qu'aux spectateurs. La jeune femme ment-elle, met-elle elle-même en scène les supposés phénomènes paranormaux ? Des questions légitimes qu'on est amenés à se poser comme le protagoniste principal. Par petites brides, le réalisateur étoffe son suspense, nous fait visionner les enregistrements des caméras de David Baker, qui procurent souvent quelques doux frissons, notamment quand une Carol semblant possédée se glisse dans la chambre et sur le lit d'un David endormi. Une scène très efficace, bien creepy comme il faut, pour cette première partie se déroulant chez Carol et jouant habilement avec les clichés de ce type de film. Première partie car, en effet, le film peut se diviser en deux : David chez Carol, puis David quittant les lieux et retournant chez lui. On le retrouve quatre semaines plus tard, fatigué, terrifié. Il apprend à ceux qui suivent son émission sur internet que "la chose" qui se manifestait chez Carol l'a poursuivi jusque chez lui. Dorénavant, les caméras sont installées dans la propre chambre de David et les images filmées nous font bien frissonner, telle cette chaise qui bouge toute seule et se tourne vers le lit de David ou, plus terrifiant encore, cette ombre, évoquant clairement une grand-mère, qui apparaît sur ladite chaise, alors que David dort profondément. Sans effets-spéciaux coûteux, Kévin Mendiboure utilise le système D, parvient à faire naître une réelle tension lors de certains moments clés et donne un vrai cachet à The Follower. Le rythme du film est bien évidemment posé, lent, préférant miser sur une ambiance, une atmosphère plutôt que sur un rythme tonitruant. Le final réservera un twist inattendu qui viendra conclure de manière positive The Follower. Avec ses 75 minutes et des poussières au compteur, ce found-footage indépendant à petit budget à de sérieux arguments à faire valoir. Les amateurs apprécieront cet effort made in France et seront en territoire connu. Les autres jetteront un œil curieux et intéressé et risqueront d'être agréablement surpris. Si vous appréciez les films de Fabien Delage, jeune français spécialisé dans le found-footage (Dead Crossroads, Cold Ground), alors n'hésitez pas à plonger dans The Follower de Kévin Medinboure qui a écumé de nombreux festivals !



jeudi 18 juin 2020

AEROBIC KILLER

 
AEROBIC KILLER
(Killer Workout / Aerobi-cide)

Réalisateur : David A. Prior
Année : 1987
Scénariste : David A. Prior
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Marcia Karr, David Campbell, Ted Prior, Teresa Van der Woude, Dianne Copeland...


L'HISTOIRE : Valérie apprend que sa candidature pour être mannequin a été retenue. Afin de parfaire son look, elle s'offre une séance de cabine à UV. Mais une anomalie détraque l'appareil qui se met à chauffer de plus en plus, provoquant même un incendie alors que Valérie est coincée dedans. Deux ans plus tard, Rhonda anime un club d’aérobic, le Rhonda's Workout. Les affaires marchent plutôt bien, avec des cours d’aérobic qui sont tout le temps plein de jolies femmes venues se muscler et entretenir leurs formes. Malheureusement pour Rhonda, un mystérieux assassin se met à décimer les clientes du club. Le lieutenant Morgan mène l'enquête...

MON AVIS : Si vous étiez enfant ou adolescent durant les années 80, vous vous êtes sûrement déjà retrouvés devant votre poste de télévision allumé sur l'émission de Véronique et Davina, Gym Tonic ! Impossible de ne pas connaître cette émission culte d'aérobic et de remise en forme, notamment pour son générique final, où les deux charmantes coachs sportifs prenaient une douche ensemble ! Tenues de gym moulantes et cadrage légèrement voyeuriste étaient monnaie courante durant l'émission et si vous kiffiez ça, alors le réalisateur David A. Prior a pensé à vous avec ce slasher pas piqué des hannetons qu'il a réalisé en 1987, le fameux et nanaresque Aerobic Killer ! Pour qui connaît la filmographie du monsieur, responsable de l'ahurissant Ultime Combat par exemple, inutile de préciser qu'on ne va pas être en présence d'un chef-d'oeuvre, c'est le moins que l'on puisse dire. Par contre, pour qui aime les nanars, les séries B et les films pas prises de tête, Aerobic Killer est une pièce de choix à n'en point douter, qui égayera de manière significative vos soirées détentes entre potes avinés. Pris sérieusement, il est quasi impossible de tenir plus de trente minutes sans avoir envie d'éteindre sa télé devant le spectacle proposé. Mais si vous avez le bon état d'esprit, vous allez pouvoir vous en payer une bonne tranche. Car Aerobic Killer fait partie de ces films totalement ratés, bourrés de clichés et de stéréotypes, interprétés par un casting où tout le monde est mauvais, mais qui, au final, réussi l'exploit de nous maintenir éveillé et surtout, de nous amuser devant tant d’inepties au kilomètre ! Après une scène d'intro qui nous fait de suite profiter de la généreuse plastique de son interprète et qui a peut-être influencer la séquence quasi similaire de Destination Finale 3, va savoir,  on entre dans le vif du sujet, à savoir le fameux club d'aérobic tenu par Rhonda (Marcia Karr) et Jaimy (Teresa Van der Woude). Et c'est parti pour des cadrages façon Gym Tonic, à savoir très près des corps, se focalisant sur les poitrines insérées dans des tenues de sport ultra-moulantes et ultra-flashy, le tout sur des musiques électro 80's du plus bel effet. David A. Prior s'amuse à filmer son casting féminin de façon insistante et il y prend assurément un malin plaisir, n'hésitant pas à les dénuder pour le nôtre, de plaisir ! L'originalité (?) de Aerobic Killer est d'avoir recours aux clichés du slasher movie bien sûr et de balancer un tueur sans pitié au beau milieu de ces adeptes de la musculation et de la remise en forme. Mais attention, là aussi, on tient du lourd ! Déjà, l'arme principale des crimes : une épingle à nourrice taille XXL ! Sérieux ?? Oui !! Il faut le voir pour le croire, c'est assez hallucinant. Si notre tueur utilisera d'autres armes pour massacrer allègrement les adhérent(e)s du club de Rhonda et Jaimy, c'est bel et bien l'épingle à nourrice qu'on retiendra tant ça confère à l'absurde le plus frappadingue. Toujours est-il que notre mystérieux psychopathe n'y va pas de main morte et que le bodycount s'avère assez élevé, ce qui obligera le lieutenant Morgan à venir enquêter pour tenter d'éclaircir la situation. Bien sûr, comme dans tout slasher, les suspects sont légion : bodybuilder qui a l'air un peu atteint du ciboulot, cliente jalouse des autres, et même ce nouvel employé, interprété par Ted Prior (frère du réalisateur qui est dans tous les films de ce dernier) et qui nous régalera de scènes de bagarre à se pisser dessus, pourraient se révéler être le meurtrier. Evidemment, vu l'apparente inefficacité du lieutenant Morgan à démêler l'affaire, l'assassin va tranquillement poursuivre son affreuse besogne avant de dévoiler son identité, qui plonge encore plus le film dans le nanar de haute voltige. Avec sa violence bon enfant, sa nudité généreuse bien que totalement gratuite, ses dialogues ineptes, son casting calamiteux, sa musique électro, ses nombreuses filles au corps de braise et son scénario tarabiscoté, on ne peut pas dire que Aerobic Killer fasse dans la dentelle. Slasher-nanaresque revendiqué, à vous de voir si vous voulez lui laisser une chance. Mais franchement, pour se marrer et oublier une journée morose, ça le fait bien je trouve ! Et pour ceux qui en voudraient encore plus, on ne peut que conseiller ces quelques films se déroulant également dans des clubs de sports, à l'image de Death SPA, Graduation Day, Murderock ou même The Toxic Avenger !

* Disponible en DVD chez BZZ VIDEO
Image 4/3, de qualité comprise entre VHS et DVD /  VF + VOSTF




mercredi 17 juin 2020

EMANUELLE ET LES DERNIERS CANNIBALES

EMANUELLE ET LES DERNIERS CANNIBALES
(Emanuelle e gli ultimi cannibali / Viol sous les Tropiques)

Réalisateur : Joe d'Amato
Année : 1977
Scénariste : Joe d'Amato, Romano Scandariato
Pays : Italie
Genre : Aventure, érotique, horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Laura Gemser, Gabriele Tinti, Nieves Navarro, Donald O'Brien, Monica Zanchi...


L'HISTOIRE : Alors qu'elle se fait passer pour une patiente dans un hôpital psychiatrique, la journaliste Emanuelle découvre le cas d'une jeune fille qu'on a retrouvé en Amazonie et qui vient de dévorer le sein d'une infirmière. En allant parler à la patiente, Emanuelle aperçoit un étrange tatouage en bas du ventre de la jeune fille, tatouage appartenant à une tribu disparue de cannibales. Emanuelle est chargée d'aller enquêter en Amazonie par son patron. Elle sera accompagnée par l'éminent anthropologue Marl Lester pour un voyage au fin fond de l'enfer vert...

MON AVIS : Joe d'Amato est connu pour ses nombreux films érotiques et pornographiques mais également pour quelques perles du Bis italien estampillées gore, comme Anthropophagous, Horrible ou bien encore Blue Holocaust. En 1977, il décide d'envoyer sa muse Laura Gemser en Amazonie pour affronter des cannibales dans Emanuelle et les Derniers Cannibales, alors que, la même année, il lui a fait découvrir les horreurs du snuff movie dans Emanuelle en Amérique. Laura Gemser est une habituée des films de d'Amato. Elle a déjà tourné quatre films avec lui, jouant le rôle de Black Emanuelle, cette journaliste qui n'a pas froid aux yeux... ni au reste d'ailleurs. Splendide actrice au corps de braise, Laura Gemser retrouve dans Emanuelle et les Derniers Cannibales l'acteur Gabriele Tinti, qui est son mari à la ville. Un atout supplémentaire pour nous offrir des scènes d'un érotisme torride. Car pendant la première heure, le film va aligner des scènes érotiques sans discontinuité, pour le plaisir des yeux. Caressant la patiente aux instincts de cannibale pour obtenir des informations, faisant l'amour avec son petit ami, puis avec le professeur Lester, avant de s'envoler pour l'Amazonie, Emanuelle nous est offerte sous toutes ses coutures, et Dieu sait qu'elles sont jolies. Une fois arrivés dans le pays de destination, Emanuelle et le professeur vont retrouver des amis de celui-ci, en la personne d'Isabelle, jeune fille servant de guide, et de Soeur Angela, une religieuse. Parti en expédition, notre petit groupe va rencontrer un chasseur, sa femme et son guide, perdus dans la jungle. Ceux-ci se joignent à eux, et nous aurons à nouveau droit à de nombreuses scènes érotiques, comme Laura et Isabelle se lavant mutuellement dans la rivière (charmante Monica Zanchi), ou bien encore la femme du chasseur se donnant à son guide en pleine brousse. Des scènes qui sembleront inutiles à l'amateur venu trouver un authentique film de cannibales mais rappelez-vous que le film s'appelle Emanuelle et les derniers cannibales ! C'est donc à un mélange entre érotisme et gore que vous aurez droit. Cette partie s'accompagne également des éléments classiques du film d'aventure, comme sables mouvants ou présence de serpents dangereux par exemple, attaquant notre héroïne. A noter également la charmante musique de Nico Fidenco pour accompagner les ébats amoureux de nos acteurs. Puis débarque enfin nos fameux cannibales. Et là, le gore va reprendre ses droits, avec quelques séquences bien dégueulasses, comme les Italiens savent les faire ! Notre pauvre religieuse se verra dénudée, aura son téton découpé puis sera éventrée et vidée de ses intestins, goulûment ingurgités par la tribu des sauvages. Joe d'Amato ne fait pas dans la dentelle ! D'autres joyeusetés nous attendent, avec éventration, tête décapitée plantée sur un bâton ou section d'un corps en deux grâce à une ficelle ! Inventifs ces cannibales et possédant un estomac à toute épreuve ! Emanuelle et les derniers cannibales est au final un bon petit film d'aventure exotique, mêlant érotisme et gore dans une bonne alchimie. Le film est sûrement l'un des meilleurs de d'Amato, et, malgré un rythme assez lent, caractéristique des films de cannibales, et l'absence de vrai scénario (une pseudo enquête pour son reportage, la recherche de diamants disparus...) il se laisse voir avec plaisir. Certes, on est loin de Cannibal Holocaust ou Cannibal Ferox par exemple, on se rapproche plus de Amazonia l'esclave blonde dans le style, mais la présence de Laura Gemser et de sa plastique apportent un plus indéniable. A noter que le film est également connu sous le titre Viol sous les Tropiques.

* Disponible en Mediabook DVD + BR chez ARTUS FILMS

Comme d'habitude, Artus Films nous propose une édition de grande qualité, avec un livret très informatif de David Didelot qui revient sur la saga Black Emanuelle et ses dérivées. Niveau bonus vidéo, le même intervenant nous propose une présentation de 20 minutes de Joe d'Amato. Un diaporama d'affiches et de photos et la bande-annonce originale viennent compléter cette belle édition.






dimanche 14 juin 2020

LAST CHRISTMAS

LAST CHRISTMAS
(Last Christmas)

Réalisateur : Paul Feig
Année : 2019
Scénariste :  Emma Thompson, Bryony Kimmings
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Comédie, Drame, Romance, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Henry Golding, Michelle Yeoh, Emma Thompson...


L'HISTOIRE : Kate, grande fan de Georges Michael, traîne derrière elle une série de mauvaises décisions et erre dans Londres au son des grelots accrochés à ses bottes de lutin, seul emploi qu’elle ait réussi à décrocher dans une boutique de Noël. C’est pourquoi elle n’en croit pas ses yeux quand elle rencontre Tom qui semble voir en elle bien plus que ce qu’elle laisse paraître. Alors que la ville se pare de ses plus beaux atours pour les fêtes de fin d’année, rien ne semblait les prédisposer à nouer une relation. Mais parfois, il suffit de laisser opérer la magie de Noël, d’ouvrir son cœur et d’y croire…

MON AVIS : Soyons honnête, je n'aurai sûrement jamais visionné Last Christmas si Emilia Clarke n'en était pas la vedette. L'ex-interprète de Daenerys Targaryen dans la série Game of Thrones est absolument épatante et irrésistible dans ce joli conte de Noël, que les plus cinéphiles d'entres-vous auront tôt fait de comparer avec un autre grand classique du genre, le fameux La Vie est Belle de Frank Capra bien sûr, dont Last Christmas est une version déguisée ! Déguisée mais qui l'avoue sans honte, la tagline de l'affiche originale ne faisant aucun compromis : "It's a wonderful life", avec le mot "wonderful" de rayé, on ne peut pas être plus clair. Si le film de Paul Feig puise son inspiration dans le film de Capra, la source du scénario provient également, et c'est bien plus original, de la chanson Last Christmas de Georges Michael. Une chanson de l'artiste dont le refrain (Last Christmas, I gave you my heart / But the very next day you gave it away / This year, to save me from tears / I'll give it to someone special) a donc servi de base scénaristique pour l'actrice Emma Thompson, qui, associée à Bryony Kimmings, a rédigé le script du film, tout en y participant également en tant qu'actrice, interprétant la maman yougoslave peu commode du personnage joué par Emilia Clarke. D'autres chansons de Georges Michael, mais aussi de son groupe Wham, seront intégrées au film, et, lors du générique de fin, on trouvera même un titre inédit du chanteur pop, This Is How (We Want You to Get High). Le mélange de tous ces ingrédients aboutit donc à Last Christmas, comédie romantico-dramatico-fantastique qu'on pourra trouver un peu mièvre certes mais qui, pour ma part, et grâce à l'interprétation enjouée et énergique d'Emilia Clarke, se révèle être une bonne surprise et qui remplit parfaitement sa fonction première : divertir et donner le sourire. Avec son Londres et ses décorations de Noël, ses personnages exubérants (Michelle Yeoh, Emma Thompson), ses dialogues vifs qui font souvent sourire, sa parfaite alchimie entre ses deux acteurs principaux, Emilia Clarke donc et Henry Golding, ses thématiques diverses (profiter de la vie, essayer d'être heureux malgré les épreuves, le don de soi, les sans-abris) et les chansons de George Michael, on a un feel-good movie de qualité, dynamisé par une Emilia Clarke survoltée et absolument divine qui se donne à 100% pour nous embarquer dans cette belle histoire qui nous réserve une conclusion surprenante et inattendue. L'actrice nous fait également la surprise de chanter réellement dans le film et le moins que l'on puisse dire, c'est que se révèle également bluffante dans ce registre ! Des scènes de pures comédies alternent avec des séquences plus dramatiques ou romantiques, le tout dans une ambiance de Noël crédible, le tournage ayant eu lieu en grande majorité à Londres, durant les fêtes de Noël justement. Si parfois les thématiques sociétales sont traitées sans grande subtilité, si les stéréotypes cèdent parfois à la facilité, la tornade Emilia Clarke met tout le monde d'accord et au final, Last Christmas se montre moins sirupeux que prévu, notamment avec cette quête d'identité de la part de l'héroïne et son twist qu'on ne voit franchement pas venir. Un beau conte de Noël pour un film sincère et touchant...


jeudi 11 juin 2020

HELL NIGHT

HELL NIGHT
(Hell Night / Une Nuit en Enfer)

Réalisateur : Tom DeSimone
Année : 1981
Scénariste :  Randy Feldman
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Linda Blair, Vincent Van Patten, Peter Barton, Kevin Brophy, Jenny Neumann...


L'HISTOIRE : Pour pouvoir incorporer une confrérie étudiante, les quatre nouvelles recrues vont devoir subir un examen de passage : rester environ six heures dans un lugubre et terrifiant manoir abandonné, jadis théâtre de meurtres sauvages. Peter, le maître de la fraternité, leur a préparé de nombreuses surprises afin que leur nuit ne soit pas de tout repos. Ce qu’il ignore, c’est que le passé du manoir va resurgir lors de cette nuit infernale. Les cadavres vont alors se multiplier…

MON AVIS : Avec sa belle affiche, Hell Night, sorti en VHS chez RCV sous le titre Une nuit en Enfer, n’a jamais cessé de m’intriguer durant mon adolescence. Je croyais dur comme fer qu’il s’agissait d’un film mettant en scène des morts vivants, les deux mains cadavériques sur la jupe de Linda Blair (star de L'Exorciste, fallait-il le préciser ?) m’ayant induit totalement en erreur. En fait, nous avons plutôt affaire à un slasher movie qui bénéficie d’une ambiance et de décors façon films de maisons hantées. C’est justement ce mélange qui fait tout le charme de cette production 80’s et qui l’élève au-dessus de la simple série B pour adolescents en mal de frissons. Le fait d’avoir cloîtré les quatre protagonistes principaux dans un manoir angoissant à souhait, possédant de nombreux corridors et autres passages secrets et souterrains, est une des bonnes idées du scénariste Randy Feldman. Cela lui permet d’obtenir une atmosphère d’épouvante qui rappelle parfois certains films gothiques italiens, la partition musicale appuyant parfaitement les jump scare proposés, et qui différencie son slasher de tous ceux se déroulant en pleine forêt depuis le succès de Vendredi 13 l'année précédente. Au niveau des meurtres, on pourra être un peu déçu par le manque de violence qui s’en dégage, même si on a droit à une chouette décapitation, à un retournement de tête à 360° et à quelques autres joyeusetés. Mais le tout reste assez soft dans l’ensemble. Qu'importe me direz-vous ! Linda Blair balade son joli visage et porte une robe victorienne qui lui va à ravir, courant et hurlant la plupart du temps et c'est bien le principal ! Ce n’est pas un rôle de composition pour l’actrice mais elle s’en tire sans encombre, tout comme ses compagnons d'infortune d'ailleurs. La réalisation, la mise en scène et le rythme imposés par Tom DeSimone sont assez efficaces dans l'ensemble et font de Hell Night une bonne surprise dans son genre. On est en présence d'un slasher gothique plaisant et pas dénué d’intérêt, qui possède pas mal de bonnes idées, qui sort un peu des sentiers battus et qui se révèle être divertissant et bien sympa au final.

* Disponible en combo DVD+BR chez RIMINI EDITIONS


LE COMBO DVD+BR :
La collection de chez Rimini Editions est vraiment l'une des plus chouettes à posséder. Superbes boitiers digipack trois volets sous fourreau, visuels haut en couleur, livret informatif qui remplit sa fonction et moult bonus viennent toujours agrémenter le film, disponible donc sur support DVD et BR, avec des masters plus que corrects qui permettent de mettre définitivement de côté nos éditions VHS. Celui de Hell Night enterre évidemment la copie sortie en VHS à l'époque, même s'il n'est pas parfait, avec quelques petites griffures de temps à autre mais rien de bien méchant en tout cas. Niveau bonus, on trouve trois interviews (Linda Blair, Tom DeSimone, Steven G. Legler), qui sont vraiment très intéressants pour qui a apprécié le film et veut en savoir plus sur sa conception. Encore une édition de qualité à se procurer d'urgence.