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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mercredi 30 avril 2014

OPÉRATION DRAGON

OPÉRATION DRAGON
(Enter the Dragon)

Réalisateur : Robert Clouse
Année : 1973
Scénariste : Michael Allin
Pays : Etats-Unis, Hong-Kong
Genre : Arts-martiaux
Interdiction : -12 ans
Avec : Bruce Lee, John Saxon, Jim Kelly, Kien Shih, Ahna Capri, Robert Wall, Bolo Yeung...


L'HISTOIRE : Une compétition d'arts-martiaux est organisée sur une île par le mystérieux Han, derrière lequel se cache un redoutable trafiquant de drogue et un trafiquant d'esclaves. Lee, agent de renseignements occidental et spécialiste de kung-fu, reçoit pour mission de démanteler l'organisation criminelle et de retrouver Mai Ling, jeune fille qui a été enlevé. Juste avant de partir, il apprend que Han est le responsable de la mort de sa soeur...

MON AVIS : Un an avant sa mort, Bruce Lee tourne dans une grosse production américano-hongkongaise réalisée par Robert Clouse : Opération Dragon. Succès phénoménal pour ce film lors de sa sortie en France en 1974, qui popularisa la pratique des arts-martiaux et notamment du karaté dans notre pays. Opération Dragon est un film d'action digne d'intérêt car il combine combats spectaculaires (pour l'époque, entendons-nous bien) et ambiance à la James Bond : Bruce Lee incarne en effet un agent secret devant infiltrer une organisation criminelle via un tournoi d'arts-martiaux. Le scénario, qui aurait pu être un peu plus développé, fait la part belle à l'aventure, à l'exotisme, se montre légèrement érotique, joue avec le suspense et met en vedette le personnage de Han, un vilain très charismatique et qui n'est pas sans rappeler les personnages de méchants de certains James Bond justement.  On pense au Dr. No par exemple car Han possède une main artificielle qu'il peut enlever et remplacer par des armes mortelles (main armée de trois pics acérés, main composée de quatre lames aiguisées...). Le sadisme et la cruauté de ce personnage en font un super-vilain détonnant et le combat final l'opposant à Bruce Lee est un des grands moments du film. Pour bien montrer l'influence américaine, Robert Clouse a situé cet ultime combat dans un salle remplie de miroirs, référence à la séquence finale du classique d'Orson Welles, La Dame de Shanghaï. Un clin d'oeil réussi et qui donne au combat une vraie dynamique. Bruce Lee nous régale également de son physique irréprochable et de sa dextérité, que ce soit au combat à main nue ou lorsqu'il utilise des armes comme des bâtons, une lance ou un nunchaku. Même si à notre époque les combats d'Opération Dragon peuvent paraître un peu "mou" face aux exploits de Jet Li ou Jason Statham, impossible de nier l'efficacité de Bruce Lee et sa maîtrise totale de son art. Sa vitesse d'exécution de certains coups n'a jamais été égalée. Autre point fort du film, la présence de deux acteurs au combien sympathique : John Saxon tout d'abord, second couteau vu dans une pléiade de longs métrages et surtout l'acteur le plus cool au monde, l'excellent Jim Kelly, que Robert Clouse engagera en 1974 pour tenir le rôle principal du film La Ceinture Noire. Dans Opération Dragon, Jim Kelly est tout aussi "badass" et s'amuse autant que nous, multipliant les conquêtes féminines et se battant avec classe, jusqu'à subir un sort peu enviable. On appréciera également la présence du robuste Bolo Yeung, qui  interprétera l'impitoyable Chong Li dans Bloodsport en 1988 au côté de Jean-Claude Van Damme. Grand film d'action des 70's, Opération Dragon est un spectacle divertissant qui possède un côté kitsch assez marqué, ce qui le rend hautement sympathique pour certains ou trop vieillot pour d'autres. Pour ma part, c'est un film à revoir avec des yeux indulgents et en se replaçant dans le contexte de l'époque évidemment sous peine d'être un peu déçu. Robert Clouse se montre souvent trop académique et peine à maintenir un rythme correct par exemple. On le sent à l'aise lorsqu'il s'agit de filmer des combats mais pour les scènes annexes, il redevient trop conventionnel, trop cliché. La dernière demi-heure est par contre vraiment énergique. A noter la participation rapide de Sammo Hung et Jackie Chan.

NOTE : 4/6



mardi 29 avril 2014

LA MORT EN LIGNE 2

LA MORT EN LIGNE 2
(Chakushin ari 2 / One Missed Call 2)

Réalisateur : Renpei Tsukamoto
Année : 2005
Scénariste : Minako Daira
Pays : Japon
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Mimura, Hisashi Yoshizawa, Renji Ishibashi, Haruko Wanibuchi...


L'HISTOIRE : Kyoko rend visite à son petit ami dans le restaurant où il travaille. Lorsque le propriétaire, M. Wang, répond au téléphone, il reçoit un message annonçant sa mort immédiate. Son décès suscite la curiosité d'une journaliste qui révàle à Kyoko que son amie Madoka a reçu un appel similaire entrainant la mort de la jeune femme. Lors de l'autopsie de M. Wang et Madoka, Kyoko reçoit à son tour un appel téléphonique. La malédiction se répand comme un virus que rien ne semble pouvoir arrêter...

MON AVIS : En 2003, Takashi Miike se lançait dans la mode du film de fantômes japonais avec La Mort en Ligne. Deux ans plus tard, le réalisateur Renpei Tsukamoto met en scène une suite, elle-même suivie en 2006 par le troisième et ultime volet de cette trilogie téléphonique. La Mort en Ligne 2 n'est pas un mauvais film, c'est une suite très honorable qui n'a pour défaut que de ressasser un sujet déjà bien trop vu depuis le succès phénoménal de Ring. En 1998, les fantômes aux cheveux longs étaient totalement inconnus du grand public occidental et leur apparition sur nos écrans apportaient un vent nouveau dans le domaine de la terreur visuelle. Mais depuis, combien de films ont utilisé cette mythologie, jusqu'à plus soif ? La Mort en Ligne 2 va même jusqu'à nous balancer une scène dans laquelle il y a un... puits ! Le fantôme s'appelerait Sadako que ça reviendrait presque au même. Bref, on est en territoire archi balisé. Les amateurs de fille brune au teint livide seront comblés, les autres trouveront ça redondant et beaucoup trop cliché. Néanmoins, le film réserve quelques moments de frissons plutôt sympas et efficaces. Tous les codes sont respectés et la mise en scène fait son travail : ombre furtive, vision choc du fantôme et quelques meurtres démonstratifs assurent le spectacle et on se prend à frissonner de temps à autre sans toutefois être totalement convaincu. Il faut dire que le scénario est un brin alambiqué, pas toujours très clair (c'est peu de le dire) et on est assez souvent largué, malgré le jeu des acteurs qui s'en sortent bien, notamment le casting féminin. L'ennui pointe parfois le bout de son nez (c'est l'effet "trop vu") mais heureusement, la dernière demi-heure accélère le rythme et se montre assez flippante, multipliant les rebondissements et les scènes d'épouvante pures, dont certaines font leur petit effet. L'ultime scène nous la joue "twist final" et fait référence au premier opus. La Mort en Ligne 2 n'est pas un film exceptionnel mais il devrait procurer quelques doux frissons aux néophytes...

NOTE : 3/6



lundi 28 avril 2014

LA PLANÈTE DES HOMMES PERDUS

LA PLANÈTE DES HOMMES PERDUS
(Il Pianeta degli Uomini Spenti / Battle of the Worlds)

Réalisateur : Antonio Margheriti
Année : 1961
Scénariste :  Ennio De Concini 
Pays : Italie
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Claude Rains, Bill Carter, Umberto Orsini, Maya Brent, Jim Dolen...


L'HISTOIRE : Une météorite s’approche dangereusement de la Terre. Malgré les calculs du professeur Benson, qui estime qu’elle va passer son chemin, les autorités militaires envoient des fusées de reconnaissance. Alors que la météorite se place en orbite et déclenche une série de catastrophes, une armada de soucoupes volantes se dirige vers la Terre…

MON AVIS : Réalisateur touche-à-tout à qui l'ont doit de très beaux films d'épouvante (La Vierge de Nuremberg, Danse Macabre) mais aussi de chouettes westerns (Joe l'implacable, Avec Django la mort est là) ou films d'horreur (Pulsions Cannibales, L'invasion des Piranhas), Antonio Margheriti s'est aussi illustré dans le domaine de la science-fiction et ce, dès son premier film, Assigment Outer Space, en 1960. L'année suivante, il poursuit sur cette lancée et tourne La Planète des Hommes Perdus, qui a pour principal attrait la présence du célèbre acteur Claude Rains. Il campe ici un personnage pittoresque, celui du professeur Benson, un râleur fini, égocentrique au plus au point mais passionné avant tout. Toutes les séquences le mettant en vedette sont réellement savoureuses et souvent drôles. Il faut bien admettre que c'est l'un des gros points positifs de ce film à petit budget, qui, s'il n'est point déplaisant, affiche rapidement ses faiblesses, notamment au niveau des effets-spéciaux. Ce n'est pas qu'ils soient ratés, mais on a l'impression de voir toujours les mêmes à l'écran (les fusées blanches) et on finit par trouver ça très répétitif à la longue. Idem pour l'intrigue principale, très intéressante, mais plombée par des amourettes sans grand intérêt et pas mal de bavardages qui ralentissent considérablement le rythme du film déjà pas bien élevé. Le début de La Planète des Hommes Perdus est d'ailleurs assez laborieux mais dès l'apparition du professeur Benson et le danger que va représenter l'astéorïde envers notre planète, le film trouve un second souffle bienvenu et le divertissement proposé est de bien meilleure qualité. Une certaine forme de suspense se développe et l'apparition de soucoupes volantes venues de l'intérieur de l'astéroïde relance notre intérêt. Que veulent-elles ? La destruction des fusées terriennes ne laissent point de place au doute : les extra-terrestres sont de nature belliqueuse ! La dernière demi-heure du film est riche en rebondissement et l'exploration de l'intérieur de l'astéroïde fait la part belle au décor et au jeu de lumière, assez réussis il faut l'avouer. Reste que La Planète des Hommes Perdus est un spectacle plutôt en deça de ce que les américains nous avaient proposés dans les années 50. La manque de budget y est sûrement pour beaucoup mais quand même : on voit les fils qui relient les soucoupes entre-elles par exemple, et les effets censés représenter les tirs de rayons lasers sont assez décevants. S'ajoute un casting pas vraiment intéressant hormis Claude Rains et la mignonne Maya Brent. Bref, on a là un film assez moyen, pas déshonorant, loin s'en faut, mais qui peine à se hisser au niveau de la plupart de ses confrères. 

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 3/6




dimanche 27 avril 2014

L'EMPRISE DU MAL

L'EMPRISE DU MAL
(La Senda / The Path)

Réalisateur : Miguel Angel Toledo 
Année : 2012
Scénariste : Juan Carlos Fresnadillo, Miguel Ángel Toledo 
Pays : Espagne
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Gustavo Salmerón, Irene Visedo, Ariel Castro, Raquel Escribano, Javier Montó, Ricardo Trenor...


L'HISTOIRE : Dans une tentative désespérée pour sauver son mariage, Raúl emmène sa femme Ana et son fils Nico fêter Noël dans un chalet isolé au cœur des montagnes. Mais rapidement Samuel, un habitant du village voisin, s'immisce dans leur vie et se rapproche de plus en plus d'Ana et Nico. Un trouble s'empare de Raúl et des phénomènes étranges se succèdent, transformant ce havre de paix en véritable cauchemar...

MON AVIS : Pour son premier long métrage, le réalisateur Miguel Angel Toledo s’est octroyé l’aide de son ami Juan Carlos Fresnadillo, qui cosigne le scénario du film. On doit à Fresnadillo des titres plutôt réussis comme Intacto  ou l’excellent 28 semaines plus tard. Mais dans le cas qui nous intéresse ici, on ne peut pas dire qu’il a fait preuve d’une réelle inventivité niveau scénaristique. Un couple qui connaît plus de bas que de haut, un enfant qui s’invente un ami imaginaire, un chalet isolé en plein cœur des montagnes, de la neige et une folie naissante chez le héros du film, ancien fumeur qui a tout arrêté pour sa femme, ça ne vous rappelle rien ? Shining me répondrez-vous et vous aurez bien raison. Pas que L’emprise du Mal en soit un remake mais autant de similitudes ne jouent pas en faveur du film. Le but de Miguel Angel Toledo était de faire de son film une référence dans le domaine de l’horreur psychologique et surtout de jouer avec le spectateur en lui montrant le résultat d’une action avant qu’elle ait eu lieu, pour mieux tromper la vision du spectateur justement. Le tout sur un rythme assez contemplatif, lent, posé, aidé par des effets sonores et des décors assez tristes qui traduisent bien la solitude  et le désarroi du personnage principal. Si certaines idées passent bien, avouons que le rythme est quand même bien calme et qu’on s’ennuie un peu, malgré des qualités esthétiques certaines. En effet, la mise en scène et la photographie sont très bonnes et confèrent à ce climat paranoïaque une base solide sur laquelle va venir se poser le jeu des acteurs. Gustavo Salmerón qui joue Raúl, est l’un des gros points positifs du film car sa prestation est franchement bonne et il parvient sans peine à nous plonger dans la psyché de son personnage. Joueur d’échecs professionnel, la vie de Raúl est millimétrée autant qu’elle est rigide. Voulant à tout prix se remettre avec sa femme, il va œuvrer dans ce sens et tout semble aller pour le mieux même si certains petits signes cliniques nous font penser le contraire. Par un jeu de regard, par ses expressions, l’acteur assure et parvient à faire passer moult émotions. L’intrusion d’un voisin plutôt mignon venu les aider au chalet va plonger  Raúl dans les affres de la jalousie maladive. Sa femme s’absente pour x raisons, elle passe plus de temps avec le ténébreux voisin qu’avec lui : il n’en faut pas plus pour faire germer des idées noires dans son esprit. Est-ce justifié ou invente-t-il tout ? Le suspense augmente peu à peu et on sent bien que cette histoire va se clôturer par une tragédie. On se rappelle alors la scène d’introduction et on a tôt fait de trouver le « twist » du film. Celui-ci n’est encore une fois pas d’une très grande originalité mais son traitement à l’écran est par contre bien trouvé (l’action étant filmé en marche arrière, nous permettant de découvrir l’horrible vérité). Le final est lui aussi assez sympathique car il nous questionne et on se demande si Raúl n’est pas damné a revivre sans cesse ces tragiques événements, comme dans le film Triangle par exemple. L’emprise du Mal est donc un spectacle recommandable car bénéficiant d’un casting solide, d’une belle mise en scène et de certaines idées intéressantes. Assez à l’aise dans la façon de développer la progression de la folie chez son personnage principal, le réalisateur Miguel Angel Toledo s’en sort avec les honneurs et rend une copie satisfaisante pour une première réalisation, entachée par un rythme trop mollasson et un manque flagrant d’inventivité et d’originalité niveau scénaristique. Les fans du genre auront tôt fait de deviner le pot-aux-roses et regarderont le film d’un œil distrait, trouvant parfois le temps bien long. Les néophytes lui trouveront certainement plus de point positif et se laisseront bercer par ce drame humain.

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO

NOTE : 3/6



samedi 26 avril 2014

CHEAP THRILLS

CHEAP THRILLS
(Cheap Thrills)

Réalisateur : E.L. Katz 
Année : 2013
Scénariste : David Chirchirillo, Trent Haaga 
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller / Comédie
Interdiction : -12 ans
Avec : Pat Healy, Ethan Embry, Sara Paxton, David Koechner, Amanda Fuller...


L'HISTOIRE : Craig vient de perdre son travail et il doit 4500 $ s’il ne veut pas être expulsé de son foyer, dans lequel il vit avec sa femme et son bébé. Dépité, il retrouve dans un bar son vieil ami d’enfance Vince. Les deux anciens camarades font la connaissance d’un couple, Colin et Violet. Pour fêter l’anniversaire de Violet, Colin propose à Craig et Vince des petits paris pour lesquels il leur donne des sommes d’argent assez intéressantes. Plus la soirée avance, plus les paris prennent de l’ampleur et plus l’argent coule à flot pour celui qui les réussi. Jusqu’où Craig et Vince vont-ils accepter les règles du jeu de Colin et Violet ?

MON AVIS : Pari réussi pour E.L. Katz ! Cheap Thrills est un divertissement assez jouissif, qui démarre lentement et fait monter la sauce petit à petit pour se clôturer dans un final percutant. Le gros point fort du film repose essentiellement sur son quatuor d’acteurs. Pat Healy, Ethan Embry, Sara Paxton et David Koechner sont tout simplement parfaits dans leurs rôles respectifs et nous emporte avec eux dans ce jeu cruel et sans pitié, où seul l’appât du gain compte. Gagner 200 $ pour mettre une main aux fesses d’une serveuse dans un bar ? Vous y allez ou vous refusez ? Gagner 4500 $ pour baiser la femme de celui qui détient le portefeuille, avec son consentement en plus, vous posera-t-il un problème sachant que vous êtes marié ? Gagner 25000 $ pour vous couper le petit doigt de la main : vous y réfléchissez à deux fois ou vous y aller franco, sachant que la perte de votre auriculaire va vous mettre à l’abri du besoin durant un certain temps ? A moins que vous préférez que ce soit votre pote d’enfance qui le fasse avant vous et remporte le gros lot ? C’est sur ce postulat totalement déjanté que l’intrigue de Cheap Thrills se développe, faisant ressurgir les plus vils instincts de l’être humain. Ce qui apparaît au départ comme la simple lubie d’un couple plein aux as prend petit à petit une tournure plus malsaine au fur et à mesure que la soirée avance et que les paris deviennent de plus en plus importants. Ce qui nous faisait bien rigoler au début (gagner de l’argent pour aller chier chez un voisin, à mourir de rire) commence à devenir beaucoup moins drôle quand nos deux amis en viennent à se faire des coups bas pour empocher la somme promise. Exit l’amitié retrouvée, exit l’honneur, désormais, tous les coups sont permis et on sent bien que cette comédie noire va basculer dans la tragédie. Certaines séquences ne prêtent plus vraiment à rire et en deviennent même profondément répulsives, dérangeantes. Et l’ambiance, cuisinée aux petits oignons, fonctionne avec une efficacité redoutable car porté comme déjà dit par des acteurs totalement investit et qui donnent le meilleur d’eux-mêmes. Réalisé avec peu de moyens, Cheap Thrills prouve encore une fois qu’avec des idées, du talent et de la passion, on peut réussir à faire un film de qualité. Le réalisateur a été au bout de son sujet, ne reculant jamais devant le « politiquement correct » et gère son climax de main de maître. Qui plus est, son film résonne dans notre esprit de façon tangible. Qui n’accepterait pas certains paris pour mettre du beurre dans les épinards, quitte à aller contre ses valeurs morales ? Cheap Thrills est une oeuvre cruelle et perverse mais qui sonne juste et s’avère être en fait beaucoup plus réaliste dans ce qu’il nous donne à réfléchir. Pour un premier film, c’est plus que prometteur pour la suite !

NOTE : 4/6


vendredi 25 avril 2014

LA PLANÈTE DES TEMPÊTES

LA PLANÈTE DES TEMPÊTES
(Planeta Bur)

Réalisateur : Pavel Klushantsev 
Année : 1962
Scénariste : Aleksandr Kazantsev, Pavel Klushantsev 
Pays : Russie
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Vladimir Yemelyanov, Georgi Zhzhyonov, Gennadi Vernov, Yuriy Sarantsev, Kyunna Ignatova...


L'HISTOIRE : Trois vaisseaux spatiaux quittent la Russie à destination de Vénus. A l'approche de la planète, un vaisseau est détruit, un autre reste en orbite, et le dernier parvient à se poser. Les cosmonautes, parmi lesquels un Américain et son robot «John», partent explorer la planète. Alors qu’ils rencontrent d’étranges et inquiétantes créatures, un volcan entre en éruption…

MON AVIS : : 4 octobre 1957. La Russie envoie le premier satellite artificiel dans l’espace. Spoutnik 1 marque le début de la conquête spatiale et la Russie damne le pion aux Etats-Unis, les deux pays étant en pleine guerre froide. Si le pays soviétique s’était lancé dans la science-fiction dès 1924 avec Aelita, le lancement de Spoutnik 1 les faisait accéder à une vraie réalité spatiale. En 1962, avec La planète des Tempêtes, le réalisateur russe Pavel Klushantsev, déjà auteur d’un documentaire sur le sujet en 1958 (Le chemin des étoiles), va clairement mettre en avant la puissance et la technologie de son pays dans le domaine spatiale et livrer une œuvre dont l’aspect « propagande » ne peut passer inaperçu, tant les notions d’honneur, de fierté et de grandeur de la mère-patrie, sont mises en avant. Néanmoins, le film ne se limite pas à cet aspect patriotique. Et heureusement d’ailleurs. Pavel Klushantsev réussi même à rendre une bonne copie et son travail mérite d’être salué. Les amateurs de vieux films de science-fiction apprécieront très certainement ce long métrage au charme suranné mais dont le côté rétro et nostalgique fonctionne encore à plein régime. Qui plus est, le film brasse assez large pour divertir la majorité du public et on retrouve aussi bien des influences de Planète Interdite (présence d’un robot aidant l’équipage) que du Monde perdu par exemple, avec ces apparitions d’animaux préhistoriques qui forment la faune de cette étrange planète. D’autres créatures bizarroïdes sont de la partie et les effets-spéciaux, un peu kitsch pour notre époque évidemment, sont néanmoins de bonne qualité, imaginatifs et efficaces. Si les vaisseaux, costumes et John le robot sont conçus de façon très correcte, on sourira bien plus à la vision des dinosaures, dont des sortes de T-Rex sautillants qu’on croirait provenir d’un mauvais Kaiju-Eiga, et qui sont, pour leur part, peu crédibles. Qu’importe, l’exotisme et l’aventure sont au rendez-vous et l’exploration de cette planète Vénus fantasmée (l’introduction nous indique que cette planète sera le prochain objectif de la conquête spatiale russe) nous réserve bien des surprises et du plaisir. Outre les attaques des dinosaures et de sortes de plantes carnivores, l’aventure entraînera notre équipage dans les fonds sous-marins également, pour une très jolie séquence. Les péripéties s’accumulent et s’enchaînent sans réel temps morts, maintenant un intérêt constant chez le spectateur : apparition d’une vilaine fièvre qui menace la vie des astronautes, passage à haut risque lors du franchissement de la rivière de lave, éruption d’un volcan et j’en passe. Les scénaristes n’y vont pas par quatre chemins  et multiplient les situations stressantes. La seule femme de l’équipage, resté en orbite, ne sait d’ailleurs plus où donner de la tête et elle est constamment tiraillée entre son envie de réussir sa mission pour son pays et son envie d’aller sauver ses compagnons en se posant sur Vénus, ce qui compromettrait toute lueur d’espoir de retourner sur Terre. A noter que les critiques de l’époque n’ont pas vu d’un bon œil le fait que le personnage féminin pleure lors d’une séquence forte en émotion. Une russe qui pleure ? Envoyez-moi ce réalisateur au goulag ! La planète des Tempêtes s’avère au final un savoureux space-opéra typique des 50’s/60’s. Un voyage dans l’infini qui se savoure gentiment et nous berce de ses images insolites. Une aventure dépaysante qui prouve que la Russie sait aussi produire de bons films de S-F, à l'instar de leur ennemi d’alors, les Américains, maître-étalon dans le genre. Certes, le film de Pavel Klushantsev n’a pas l’éclat de films comme Le jour où la terre s’arrêta ou Planète Interdite mais il s’en sort avec les honneurs et plus encore. A noter pour l’anecdote que Roger Corman acheta les droits du film et le remonta, inséra des scènes supplémentaires avec Basil Rathbone et Faith Domergue pour séduire le public américain, et le sorti sous le titre de Voyage to the Prehistoric Planet ! Sacré Roger !

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6



jeudi 24 avril 2014

LA PLANÈTE DES VAMPIRES

LA PLANÈTE DES VAMPIRES
(Terrore nello spazio)

Réalisateur : Mario Bava
Année : 1965
Scénariste : Mario Bava, Alberto Bevilacqua, Callisto Cosulich, Louis M. Heyward, Ib Melchior, Antonio Román, Rafael J. Salvia 
Pays : Italie, Espagne, Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Barry Sullivan, Norma Bengell, Ángel Aranda, Ivan Rassimov, Evi Marandi...


L'HISTOIRE : En mission dans l’espace, les vaisseaux Argos et Galliot reçoivent des signaux de la planète Aura. Une force mystérieuse les oblige alors à y atterrir. Alors que certains membres de l’équipage sombrent dans la folie, d’autres sont retrouvés massacrés. Le capitaine Mark Markary découvre qu’Aura est habitée par d’étranges entités extra-terrestres, prêts à tout pour fuir leur planète maudite…

MON AVIS : Lorsqu’il découvre la nouvelle « Une nuit de 21h » de l’auteur Renato Pestriniero, Mario Bava est enjoué et veut faire son adaptation pour le cinéma. Une co-production Italo-espagnole se met en place, rejointe par la célèbre firme américaine A.I.P. qui remanie le scénario.Nanti d’un budget passablement ridicule, Mario Bava va devoir utiliser ses talents dans de nombreux domaines pour contrer ce manque flagrant de budget et réussir à faire de La planète des Vampires une petite réussite. Pas d’argent, pas de décor à la hauteur du projet, bref, le film part sur de mauvaises bases. Mais Mario Bava a plus d’un tour dans son sac et c’est avec brio qu’il franchit les obstacles imposés. Son sens de la mise en scène lui permet de contourner les difficultés : il n’a que deux rochers sous la main pour représenter le sol rugueux de la planète Aura ? Pas grave, il suffit de les filmer sous divers angles, en changeant les couleurs et en rajoutant de la fumée et hop, le tour est joué et le spectateur n’y voit que du feu. Visuellement, La planète des Vampires est d’une beauté picturale digne d’un tableau de maître. C’est à un maelström de couleurs et de fumigènes auquel nous convie le réalisateur et c’est un vrai plaisir pour les yeux, le tout bénéficiant d’une photographie qui met réellement en avant le travail accompli. Idem pour les effets-spéciaux : avec l’aide de son père, Mario Bava utilise toutes les techniques qu’il connaît (maquettes, peintures sur verre, jeu de miroir…) et innove bien des fois en parvenant à rendre crédible des astuces dignes d’un magicien. Le résultat à l’écran fonctionne parfaitement et le spectacle comblera d’aise les amateurs de science-fiction rétro, la touche « vintage » conférant une aura positive supplémentaire à l’œuvre. Autre technique pour masquer le manque d’argent, focaliser l’action sur les personnages. La planète des Vampires fait la part belle aux relations entre les différents protagonistes de l’histoire et plus que les effets-spéciaux, ce sont bien les acteurs qui occupent la majeure partie de l’écran. Les membres de l’équipage vont devoir lutter contre des entités extra-terrestres belliqueuses, qui possèdent le pouvoir d’investir l’esprit et le corps de leurs victimes, même si ces dernières sont mortes ! Le film de Mario Bava bifurque de temps en temps vers l’épouvante et nous propose un huis-clos dans l’espace qui n’est pas sans nous rappeler La nuit des morts-vivants, qui ne sera réalisé que trois ans plus tard. Le vaisseau spatial joue ici le rôle de la maison abandonnée du futur chef-d’œuvre de George Romero et les personnages vont devoir lutter contre une horde de morts-vivants agressifs et aux faciès sanguinolents. Le titre original du film lui sied alors bien mieux que son titre français puisqu’il est bien plus question ici de « terreur dans l’espace » que de vampires à proprement parlé. La séquence de résurrection des morts est encore une fois magnifiquement mise en scène et photographiée. Impossible non plus de ne pas penser à Alien, le huitième passager de Ridley Scott quand on regarde La planète des Vampires, tant les similitudes, les analogies sont nombreuses. Le film de Bava est d’ailleurs principalement connu pour ses ressemblances scénaristiques, voire visuelles, avec le film de 1979. Hormis cela, que manque-t-il donc à ce petit classique de la S-F italienne pour être réellement un film phare ? Je dirais que si le faible budget a permit à Bava de donner le meilleur de lui-même en terme visuel, cela ne suffit pas à masquer des défauts de rythme et un scénario qui ne propose au final que peu de séquences dynamiques. Les héros parlent, vont, viennent, se promènent dans les décors, se chamaillent, se battent, reviennent, se chamaillent à nouveau, se promènent encore dans les décors et ainsi de suite. On a parfois un peu l’impression que tout ça tourne en rond sans vraiment avancer. Quelques défauts donc mais qui n’empêchent pas La planète des Vampires d’être un très agréable spectacle, divertissant juste ce qu’il faut et proposant de bien belles trouvailles visuelles.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6



mercredi 23 avril 2014

SATANIK

SATANIK
(Satanik)

Réalisateur : Piero Vivarelli
Année : 1968
Scénariste : Eduardo Manzanos Brochero
Pays : Italie, Espagne
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Magda Konopka, Julio Peña, Umberto Raho, Luigi Montini...


L'HISTOIRE : Marnie Bannister, une vielle femme défigurée se rend chez un scientifique, inventeur d’un procédé pouvant rajeunir la peau. N’ayant expérimenté son produit que sur des animaux, celui-ci refuse de traiter la dame comme un cobaye. Elle élimine alors le professeur et s’injecte elle-même le liquide miracle, mais bien plus qu’il n’en fallait. Elle devient aussitôt une jeune et jolie femme, prête à prendre sa revanche sur son passé. Elle devient Satanik !

MON AVIS : En Italie, les bandes-dessinées sont appelées "Fumetti". Ce terme est également utilisé pour ce qu'on appelle chez nous les "romans photos". En 1962, les soeurs Angela et Lussiana Giussani créent le personnage de Diabolik, qui deviendra extrêmement populaire et sera un des "fumetti" les plus connus de par le monde. Ce personnage de super-vilain, sorte de croisement entre Arsène Lupin et Fantômas, sera décliné chez d'autres dessinateurs qui, voyant là un filon exploitable et rentable, créeront entre autre Sadistik, Kriminal, Killing mais également un pendant féminin à ces redoutables criminels sous le nom de Satanik. A noter que les BD mettant en scène Killing sont sorti en France sous le titre de Satanik. Afin de ne pas reprendre ce même titre, l'adaptation française de Satanik est connu sous le titre de Demoniak. De quoi perdre le fil de l'affaire ! Ces BD se caractérisent souvent par une violence exacerbée, une touche d'érotisme mais aussi de sadisme qui en font des BD très prisés des amateurs. Ces super-vilains se sont vus adaptés au cinéma dans les années 60 également, avec Danger : Diabolik de Mario Bava (1968), Kriminal d'Umberto Lenzi (1966) et Le Retour de Kriminal de  Fernando Cerchio et Nando Cicero (1968). En 1968, le réalisateur Piero Vivarelli décide de mettre en image les aventures de Satanik avec Satanik justement. Malheureusement, ce long métrage n'aura pas l'éclat des autres productions du même style, n'allant pas au bout de son concept et se montrant trop gentillet, que ce soit au niveau de la violence ou de l'érotisme. Néanmoins, Satanik possède quelques qualités qui font que le spectacle n'est pas déplaisant de prime abord : un aspect kitsch prononcé, des couleurs flashys qui mettent bien en avant l'aspect "pop" du film, une actrice polonaise adéquate aux charmes suaves (Magda Konopka) qui se la joue Dr. Jekyll et Sister Hyde, passant d'un faciès hideux à celui d'une sexy lady quand le sérum anti-âge fait son effet. Ce qui n'est pas toujours le cas, plaçant notre vile-héroïne en fâcheuse posture ou lui sauvant la mise. Les aventures policières de Satanik font la part belle à cette actrice, qui enfile plus de tenues diverses qu'Arturo Brachetti ! Piero Vivarelli semble avoir vraiment misé sur cet aspect mais a oublié le plus important : la vraie tenue de criminelle de Satanik ! Sa tenue noire, sexy, qu'on ne voit qu'une seule fois mais lors d'une scène de strip-tease !!! Une énorme faute de goût pour ma part, et qui est préjudiciable au film, qui aurait certainement gagné en efficacité si notre personnage machiavélique avait commis ses méfaits en tenue adéquate plutôt qu'en jupe et chemisier. Des méfaits qui ne sont en plus pas très spectaculaires. Satanik n'est au final qu'un film policier de facture assez classique, plombé par un duo de policiers inintéressants et qui ne servent pas à grand chose, si ce n'est étirer le film à une durée correcte. Reste donc son actrice principale, une ambiance légère pas désagréable, des maquillages rigolos et un festival de couleurs qui donnent au film un côté bonbon acidulé 60's. Mais au final, on se dit que le personnage de Satanik aurait mérité un meilleur traitement.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 3/6



dimanche 6 avril 2014

CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L'HIVER

CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L'HIVER
(Captain America : The Winter Soldier)

Réalisateur : Anthony Russo, Joe Russo
Année : 2014
Scénariste : Christopher Markus, Stephen McFeely
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Super-Héros
Interdiction : /
Avec : Chris Evans, Samuel L. Jackson, Scarlett Johansson, Robert Redford, Sebastian Stan...


L'HISTOIRE : Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s'adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d'intrigues qui met le monde en danger. S'associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l'étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l'aide d'un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi - le Soldat de l'Hiver.

MON AVIS : LA méga-claque ! Amateur de cinéma d'action, retenez bien les noms de Anthony Russo et Joe Russo ! Ces deux illustres inconnus, habituellement réalisateurs pour des séries télévisées, viennent tout simplement de réaliser avec Captain America : Le Soldat de l'Hiver le meilleur film de super-héros que j'ai jamais vu, et un putain de film d'action doté de séquences absolument dantesques qui vous laisse K.O. dans votre fauteuil. J'ai même cru que c'était John Woo qui était passé derrière la caméra ! Rien que la séquence d'introduction vous laisse bouche bée ! C'est un tourbillon ultra énergique qui vous emporte tout au long du film, avec des combats et des chorégraphies sensationnels (je n'ai jamais vu une telle utilisation du bouclier du Captain America aussi maîtrisée), des explosions et des scènes de destruction titanesques, le tout magnifié par une 3D de profondeur très réussie et qui donne une réelle ampleur à ces séquences. Mais ce second volet du plus patriotique des super-héros, c'est aussi des personnages travaillés, intéressants et qui apporte tous une vraie dimension au film. Que ce soit Nick Fury, La Veuve Noire, Le Soldat de l'Hiver (carrément excellent !) ou d'autres protagonistes secondaires, tous apportent quelque chose au film et le casting s'en sort à merveille. Chris Evans est absolument parfait, offrant au Captain America une profondeur d'âme insoupçonnée, qui grandit encore plus son personnage. Scarlett Johansson est juste divine quant Samuel L. Jackson donne également une vraie épaisseur à Nick Fury. L'émotion est également au rendez-vous au milieu de ce déluge pyrotechnique, et cerise sur le gâteau, malgré des pointes d'humour bienvenus, le film est traité de manière on ne peut plus sérieux, l'élevant loin, très loin devant Iron Man 2 et 3 et même Avengers. Le scénario n'a pas été oublié en chemin et s'avère captivant. On appréciera également l'apparition du Faucon, ce qui nous vaut des séquences dans les airs assez virevoltantes ! Les fans du premier film apprécieront les nombreux clins d'oeil fait à ce dernier, sa vision est donc largement conseillée avant d'aller voir Captain America : Le Soldat de l'Hiver. On sort de la salle avec un sourire de gamin qui vient de voir une BD de son enfance en "live", et de quelle manière ! La séquence finale en laissera plus d'un pantois devant l'écran. Franchement, je ne m'attendais pas à un tel spectacle. C'est quand ils veulent pour un N°3 ! A noter deux scènes post-génériques dont la première, à ne pas rater : on y découvre deux adolescents retenus prisonniers du chef d'Hydra et qui ne sont autre que Vif Argent et sa soeur Wanda Maximoff, plus connue sous le nom de la Sorcière Rouge ! Cette dernière est jouée par la charmante Elizabeth Olsen, qui deviendra une star mondiale grâce à ce personnage par la suite...





samedi 5 avril 2014

LA VENGEANCE DE LADY MORGAN

LA VENGEANCE DE LADY MORGAN
(La vendetta di Lady Morgan)

Réalisateur : Massimo Pupillo
Année : 1965
Scénariste :  Giovanni Grimaldi
Pays : Italie
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Barbara Nelli, Erika Blanc, Paul Muller, Gordon Mitchell, Michel Forain, Edith MacGoven...


L'HISTOIRE : Susan Blackhouse doit se marier avec Harold Morgan mais elle aime secrètement le gentleman Pierre Brissac qui doit retourner à Paris. Elle avoue à son père ainsi qu'à Harold Morgan son désir de faire sa vie avec Pierre. Les deux hommes ne peuvent que s'incliner devant la volonté de Susan. Pierre doit néanmoins retourner sur Paris et durant le voyage, un mystérieux inconnu l'assomme et le précipite par dessus bord. Ivre de douleur et de tristesse, Susan n'a plus d'autre choix que d'épouser Harold et devient Lady Morgan. Elle Vient habiter le château de son époux qui vit avec ses domestiques Roger et Lilian. La pauvre Susan ne se doute pas que son mari est l'amant de Lilian et qu'il a échafauder un plan diabolique avec ses serviteurs pour la rendre folle et acquérir sa fortune. Lilian possède des dons d'hypnose et  rend la vie impossible à Susan qui finit par se suicider. Loin de ces tragiques évènements, Pierre, qui n'est pas mort, sort du coma et de son amnésie et se remémore sa vie avec Susan. Il se rend au château des Morgan et retrouve son amour perdu. Grâce à l'amour intact de Pierre, Susan est devenue un fantôme et avec l'aide de son compagnon, elle va mener à bien sa vengeance envers ceux qui l'ont tué...

MON AVIS : En 1965, Massimo Pupillo réalise ses trois films d'épouvante gothique, à savoir Cimetière pour morts vivants, le délirant Vierges pour le bourreau et l'esthétique La vengeance de Lady Morgan, petite rareté que l'éditeur Artus Films vient d'exhumer pour notre plus grand plaisir. Parce que le film est vraiment réussi et joue sur plusieurs tableaux. Les quarante-cinq premières minutes font penser à Hantise de George Cukor, puisque nous assistons au plan infernal mené par des individus sans scrupules afin de rendre folle une pauvre femme en détresse. On peut voir dans les personnages de Susan Blackhouse et de Harold Morgan ceux qu'interprétaient Ingrid Bergman et Charles Boyer dans le film précité. Massimo Pupillo intègre une touche fantastique à son thriller gothique en ajoutant la notion d'hypnotisme. Cette première partie est fort bien mené et on se prend d'affection pour la belle Barbara Nelli qui interprète la charmante Susan. Erika Blanc se montre particulièrement diabolique, tout comme Gordon Mitchell qui joue le brutal Roger. Une fois Susan morte, le film prend un virage à 360 degrés et s'aventure dans le fantastique et l'épouvante purs et durs puisqu'elle réapparaît sous forme de spectre vengeur. Lorsqu'elle exécute sa mission, les chaises s'envolent, les bougies s'allument toute seule, l'orage rugit au dehors. Massimo Pupillo a soigné l'ambiance de son long métrage, avec couloirs angoissants, cimetière, descente dans une crypte et apparition/disparition des fantômes. Car oui, le film ira de plus en plus loin dans l'épouvante et le fantastique au fur et à mesure de sa progression. Une fois tous les méchants morts, ils réapparaissent également sous forme de spectres intangibles qui doivent boire du sang pour se rematérialiser. De biens bonnes idées peuplent donc La vengeance de Lady Morgan qui saura satisfaire les amateurs de cinéma d'épouvante gothique à l'italienne...

A noter que ce film est sorti en France sous la forme d'un roman photo dans le magazine "Film Horreur numéro 4"...

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4,5/6






jeudi 3 avril 2014

LES VIERGES DE LA PLEINE LUNE

LES VIERGES DE LA PLEINE LUNE
(Il plenilunio delle vergini)

Réalisateur : Luigi Batzella, Joe d'Amato
Année : 1973
Scénariste : Ralph Zucker, Alan M. Harris
Pays : Italie
Genre : Epouvante
Interdiction : -16 ans
Avec :  Mark Damon, Rosalba Neri, Esmeralda Barros, Enza Sbordone, Xiro Papas...


L'HISTOIRE : Depuis des années, Karl Schiller recherche l’anneau des Nibelungen, bijou mystique qui confère la puissance à celui qui le possède. Alors qu’il mène une quête archéologique, son frère jumeau, Franz, convoite l’anneau à des fins personnelles. Il devance Karl et se retrouve en Transylvanie, au château du comte Dracula. Là, il rencontre la comtesse, la veuve de Dracula, qui le séduit et le vampirise. Peu après, Karl arrive lui aussi au château, pour découvrir une étrange cérémonie de noces suivie par un sacrifice rituel de jeunes vierges…

MON AVIS : "Pourquoi réalise-t-on des films comme Le Seigneur des Anneaux ou Avatar si on regarde encore de nos jours Les Vierges de la Pleine Lune ?" Cette question a été posée par Rosalba Neri elle-même, dans une interview présente en bonus sur le DVD édité par Artus Films. L'actrice semblait surprise qu'en 2014, cette petite production italienne à faible budget suscite encore de l'intérêt face aux blockbusters nantis d'un budget colossal. Alors oui, le film de Luigi Batzella (réalisé sous le pseudonyme de Paolo Solvay), à qui l'on doit des longs métrages comme Pour Django les salauds ont un prix, Nude for Satan, Erika: Les derniers jours des SS ou bien encore le célèbre Holocauste Nazi, ne peut prétendre rivaliser avec la trilogie de Peter Jackson ou le carton interplanétaire de James Cameron. Néanmoins, tous amateurs de cinéma Bis ne peut que lui vouer une tendresse particulière car il fait partie du patrimoine de la cinéphilie déviante, de ces séries B distrayantes qui n'avaient pour but que d'offrir un plaisir simple aux spectateurs et de perpétrer la tradition du cinéma d'épouvante gothique qui tombait en désuétude en ce début des 70's, face aux nouveaux films d'horreurs bien plus réalistes, tels La dernière maison sur la gauche, L'exorciste ou Massacre à la Tronçonneuse. En plus, il est franchement très sympa ce film de vampires, qui jongle avec la mythologie du Comte Dracula mais aussi avec celle de la Comtesse Bathory ! Si le nom du prince des vampires est explicitement cité à plusieurs reprises dans le film, la célèbre comtesse hongroise se voit affublé d'un autre nom (Comtesse Dolingen de Vries) alors que certaines scènes ne trompent pas sur sa véritable identité. On citera évidemment la superbe séquence dans laquelle Rosalba Neri, entièrement nue dans un cercueil, voit son corps inondé de sang, par l'entremise de sa servante qui lui déverse le précieux liquide rouge via un pot rempli du divin nectar. La suite prendra de grandes libertés avec le personnage puisque cette Comtesse Dolingen de Vries est bien un vampire mais qu'importe, le spectateur n'est pas dupe. Les Vierges de la Pleine Lune mixe donc ambiance gothique, château lugubre, créatures de la nuit aux canines acérées, chauve-souris géante, secte adepte de sacrifices humains, frères jumeaux cherchant un bijou magique, légendes ancestrales et érotisme sensuel dans une bonne alchimie, prompte à satisfaire l'aficionado trouvant son compte dans la vision de films comme Lady Frankenstein, Le château des Messes Noires ou Nude for Satan justement. L'histoire n'est pas initéressante, le casting est assez plaisant, la gent féminine superbement représentée (Rosalba Neri en tête mais aussi la ravissante Enza Sbordone) et la réalisation, malgré un manque de budget, tient bien la route et s'avère travaillée, à l'instar du générique d'introduction par exemple ou de certains placements de caméra. La photographie est également très belle, due à Joe d'Amato. Parfois, Les Vierges de la Pleine Lune vacille dans une sorte de folie psychédélique de bon aloi ou verse carrément dans le kitsch absolu, dans le nanar sympathique (les attaques du vampire chauve, interprété par Xiro Papas, célèbre pour son personnage dans Le Château de l'Horreur réalisé en 1974). En tout cas, l'ennui ne pointe jamais le bout de son nez et on se laisse happer par la beauté vénéneuse de Rosalba Neri, parfaite en épouse du Comte Dracula. C'est parce qu'il est l'un des témoins d'une époque à jamais révolue qu'on s'intéresse encore à ces Vierges de la Pleine Lune et à tous ces films aux charmes d'antan qui possède une patine qu'on ne retrouvera jamais plus dans les productions récentes. A savourer en connaissance de cause.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6




mercredi 2 avril 2014

PERCY JACKSON : LA MER DES MONSTRES

PERCY JACKSON : LA MER DES MONSTRES
(Percy Jackson : Sea of Monsters)

Réalisateur : Thor Freudenthal
Année : 2013
Scénariste : Marc Guggenheim
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Logan Lerman, Alexandra Daddario, Brandon T. Jackson, Leven Rambin, Douglas Smith ...


L'HISTOIRE : Percy Jackson ne sent pas vraiment l’âme d’un héros. Même s’il a déjà sauvé le monde, ce demi-dieu se demande si ce n’était pas tout simplement un coup de bol extraordinaire. Lorsqu’il découvre que son demi-frère est un monstre, il commence même à penser qu’être le fils de Poséidon est peut-être une malédiction. Mais il ne va pas avoir le temps de méditer sur le sujet car la barrière de protection divine qui protège le Camp des Sang-Mêlé est attaqué par une horde de monstres mythologiques, menaçant de détruire le sanctuaire des demi-dieux. Pour sauver leur seul refuge, Percy et sa bande doivent se lancer à la recherche de la légendaire Toison d’Or. Leur périple va les conduire dans une odyssée à hauts risques sur les eaux inexplorées et mortelles de la Mer des Monstres, plus connue des humains sous le nom de Triangle des Bermudes. Ils devront faire face à d’incroyables créatures fantastiques : d’un taureau mécanique cracheur de feu, à des créatures des mers terrifiantes, en passant par des cyclopes géants. Et même d’autres demi-dieux à la loyauté douteuse. Les enjeux sont plus importants que jamais : si Percy échoue, le Camp des Sang-Mêlé disparaîtra à jamais et l’Olympe s’effondrera...

MON AVIS : Seconde aventure de Percy Jackson après Le Voleur de Foudre qui était franchement plus réussi que prévu. Soyons honnête : ce deuxième épisode baptisé La Mer des Monstres lui est inférieur sur de nombreux points. Parmi les bémols, je citerai des effets-spéciaux numériques pas toujours au top (le taureau d'acier au début, le cheval hippocampe et surtout le Titan Cronos à la fin, qu'on croirait sortit tout droit d'un jeu vidéo), un manque de scènes d'action vraiment percutantes (le film est présenté comme un blockbuster quand même, on en est loin en fait...) et surtout une grosse tromperie sur la marchandise au niveau du titre lui-même ! Car si je ne m'abuse, il est bien écrit "la mer DES monstres" hors dans la mer, je n'en ai compté qu'un seul et la séquence dure 10 minutes à tout casser ! Y'aurait pas un peu de foutage de gueule  à ce niveau non ? Heureusement que les jolis yeux bleus d'Alexandra Daddario sont là pour nous faire oublier ces lacunes. Hormis celà, on apprécie de retrouver les principaux protagonistes du premier épisode, qui vont devoir cette fois-ci retrouver la fameuse Toison d'Or. Percy Jackson : La Mer des Monstres, malgré ses défauts, reste un spectacle assez divertissant qui devrait réjouir avant tout les plus jeunes et les ados, cible principale du film. On ne s'ennuie pas même si on aurait aimé voir des périples un peu plus épiques. Sûrement que le succès en demi-teinte au box-office du Voleur de Foudre est pour beaucoup dans cette réalisation tournée à "l'économie". Reste une utilisation de la mythologie assez sympa, un scénario qui tient la route mais qui se montre un peu fainéant tout de même, des acteurs à leur place et une ambiance bon enfant qui font qu'on trouve un certain plaisir à visionner ces aventures fantastiques non dénuées d'humour mais qui manquent d'originalité et surtout de folie et d'ampleur. Il faudra mettre la barre bien plus haute si troisième épisode il y a et surtout allonger la monnaie messieurs les producteurs...

NOTE : 3/6



mardi 1 avril 2014

CE SOIR JE VAIS TUER L'ASSASSIN DE MON FILS

CE SOIR JE VAIS TUER L'ASSASSIN DE MON FILS
(Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils)

Réalisateur : Pierre Aknine
Année : 2014
Scénariste : Pierre Aknine
Pays : France
Genre : Thriller, Drame
Interdiction : /
Avec : Jean-Paul Rouve, Sami Bouajila, Audrey Lamy, Anne Marivin...


L'HISTOIRE : Un soir, sur la route d'Honfleur, après sa journée de travail, Philippe Tessier, père de deux fillettes, renverse accidentellement un garçon à vélo, Victor Harfouche, 10 ans. Affolé, redoutant les conséquences, il abandonne l'enfant inanimé sur le bord de la route. Sans secours, Victor meurt des suites de ses blessures. Dès lors, Philippe Tessier devient un assassin. En apprenant la nouvelle, Antoine Harfouche, le père de l'enfant, veut à tout prix retrouver l'assassin de son fils. Le hasard fait que les deux hommes travaillent dans la zone portuaire  du Havre. Un jeu ambigu va les amener à se rapprocher l'un de l'autre et un début d'amitié va même naître entre eux...

MON AVIS : Adaptation d'un roman de Jacques Expert (directeur des programmes de Paris Première), paru en 2010, Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils est un solide téléfilm dont la trame principale n'est pas sans rappeler le film Que la bête meurt de Claude Chabrol réalisé en 1969. Je ne suis pas particulièrement friand du cinéma français récent, et encore moins d'Audrey Lamy, mais la bande-annonce m'avait laissé sur un apriori positif. La vision du téléfilm m'a convaincu et conforté dans le fait que j'ai bien fait de lui laisser sa chance. Sur un postulat tragique et dramatique (un homme renverse par mégarde un jeune garçon et ne se dénonce pas), le réalisateur parvient à créer une ambiance oppressante et à livrer un thriller âpre et intéressant. Il est aidé en celà par un casting bien en place et crédible. Jean-Paul Rouve dans le rôle du chauffard y est excellent et joue tout en finesse ce personnage tiraillé par la peur de se retrouver en prison et rongé par la culpabilité de son acte et sa lâcheté. Audrey Lamy interprète sa femme et pour une fois n'en fait pas trop, se montre sobre dans son jeu et sa prestation est plutôt bonne. Le couple de la petite victime, interprété par Sami Bouajila et Anne Marivin est également solide et livre de belles émotions. Le quatuor de personnages est vraiment l'un des points forts qui fait qu'on prend un vrai plaisir à suivre ce drame. Le film joue également bien avec le suspense et de nombreux rebondissements tiennent notre intérêt en éveil. Bien qu'on connaisse la véritable identité du coupable dès le départ, le scénario parvient à se renouveler et à entretenir la tension, tout en jouant encore une fois habilement sur les émotions. Les thèmes du deuil, de la culpabilité, de la vengeance, de la loi du talion mais aussi de la dénonciation y sont traités de manière simple mais efficace et on se questionne régulièrement  : "comment aurait-on réagi à la place des parents de la victime ?" ou "si je savais que mon mari est le coupable, qu'aurais-je fait ?" Bref, je n'ai pas été déçu par Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils, téléfilm classieux qui mérite votre attention.

NOTE : 4/6