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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mercredi 31 août 2022

JOHN WICK 3 - PARABELLUM

 

JOHN WICK - PARABELLUM
(John Wick chapter 3 - Parabellum)

Réalisateur : Chad Stahelski
Année : 2019
Scénario : Derek Kolstad, Shay Hatten, Chris Collins, Marc Abrams
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Keanu Reeves, Halle Berry, Ian McShane, Marc Dacascos, Laurence Fishburne...


L'HISTOIRE : John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental. "Excommunié", tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde...

MON AVIS : Deux ans après John Wick 2, voici donc John Wick 3 - Parabellum, toujours réalisé par Chad Stehelski. On note que les scénaristes sont ici au  nombre de quatre et ça se ressent au niveau du récit qui, s'il fait évidemment la part belle à l'action décérébrée, se montre un peu plus recherché que précédemment, avec un approfondissement revu à la hausse concernant cette fameuse organisation de tueurs, qui la dirige, quels sont les risques encourus par les responsables des divers hôtel "Continental" de par le monde en cas de manquement ou laxisme dans les règles imposées et j'en passe. On a un peu plus de réponse vis à vis de cette organisation sans toutefois en avoir compris tous les rouages et mécanismes, ce qui laisse encore des mystères à éclaircir, ce qui se fera peut-être dans John Wick 4 ! Reste que ce John Wick 3 - Parabellum ne décevra pas les fans des deux épisodes précédents puisqu'en plus d'un scénario plus réfléchi, de l'apparition de nouveau personnages toujours plus intrigants, comme cette adjudicatrice campée par Asia Kate Dillon ou ce tueur asiatique surdoué joué par le célèbre Marc Dacascos, on retrouve au programme tous les éléments qu'on attend d'un nouvel épisode de cette saga dévastatrice : un John Wick sentimental et indestructible qui prend soin de son chien, des combats d'arts-martiaux survitaminés, des gunfights apocalyptiques, des chorégraphies hallucinantes qui donnent la banane, des balles dans la tête en veux-tu, en voilà, de la violence ultra-jouissive, un brin d"humour avec quelques répliques pas piquées des hannetons, un rythme explosif qui nous laisse la langue pendante et des séquences stylisées et surréalistes mais qu'on valide sans sourciller tellement le spectacle est jubilatoire. Comme d’habitude, Keanu Reeves est majestueux et impérial, se donne à 1000% pour notre plus grand plaisir. Si vis pacem, parabellum est le slogan du ce troisième volet, soit : Si tu veux la paix, prépare la guerre. Quasiment seul contre tous, John Wick est fin prêt pour la livrer, cette guerre ! Vivement la suite...

lundi 29 août 2022

JOHN WICK 2

 

JOHN WICK 2
(John Wick chapter 2)

Réalisateur : Chad Stahelski
Année : 2017
Scénario : Derek Kolstad
Pays : Etats-Unis, Italie, Hong Kong, Canada
Genre : Action, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Keanu Reeves, Riccardo Scamarcio, Ian McShane, Ruby Rose, Common...


L'HISTOIRE : John Wick est forcé de sortir de sa retraite volontaire suite à une demande de contrat de la part du tueur Santino D'Antonio, qui cherche à prendre le contrôle d’une mystérieuse confrérie de tueurs internationaux. Parce qu’il est lié à cet homme par une dette de sang, John se rend à Rome pour mener à bien sa mission : tuer la propre sœur de D'Antonio.  Une fois cette mission remplie, ce dernier va placer un contrat de 7 millions sur la tête de John Wick, qui va devoir affronter certains des tueurs les plus dangereux du monde...

MON AVIS : Trois ans après John Wick, Keanu Reeves retrouve le réalisateur Chad Stahelski et le scénariste Derak Kolstad dans cette suite survitaminée qui n'a rien à envier au premier volet de cette saga. Si vous aviez apprécié le rythme ultra-nerveux du premier opus, les bagarres et les gunfights sans répit, les morts qui tombent comme des mouches et si vous étiez intrigués par cette mystérieuse organisation de tueurs professionnels, alors John Wick 2 répondra sans problème à toute vos attentes. Ce jeu de massacre urbain, parfois surréaliste il faut bien l'avouer, procure à nouveau un plaisir jubilatoire de haute volée et on reste les yeux rivés sur l'écran devant les chorégraphies virtuoses et ces ballets à base de coup de poing, coup de pied, mouvements d'arts-martiaux, flingues et mitraillages en règle. On découvre de nouvelles facettes de l'organisation dirigée par Winston (Ian McShane) même s'il reste bien des mystères à éclaircir sur son fonctionnement, son but et j'en passe. Les scènes d'action sont toutes rondement menées, efficaces, que ce soit dans les rues de Rome, dans des catacombes ou dans un décor à base de miroir et de son comme lors de l'affrontement final. Keanu Reeves est toujours aussi à l'aise dans la peau de son personnage, qui manie les armements avec une telle dextérité que ça en devient hypnotique à regarder. La violence est omniprésente mais elle a aussi des allures de cartoons certaines fois, ce qui fait que ça passe comme une lettre à la poste. L'histoire, sans être extraordinaire, est plus travaillée que dans l'épisode 1 et elle en donne pour son argent au spectateur. Pas grand chose à dire d'autre sur cette suite virtuose, qui s'impose elle aussi comme un fleuron du cinéma d'action moderne, hormis que ça avoine sec et que ça ne laisse pas beaucoup de répit au spectateur pour retrouver son souffle. La fin nous laisse dans l'attente d'un troisième chapitre, qui est sortit en 2019.


dimanche 28 août 2022

JOHN WICK


JOHN WICK
(John Wick)

Réalisateur : Chad Stahelski, David Leitch
Année : 2014
Scénario : Derek Kolstad
Pays : Etats-Unis, Angleterre, Chine
Genre : Action, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Keanu Reeves, Michael Nyqvist, Alfie Allen, Willem Dafoe, Adrianne Palicki...


L'HISTOIRE : Depuis la mort de sa femme bien-aimée, John Wick passe ses journées à retaper sa Ford Mustang de 1969, avec pour seule compagnie sa chienne Daisy, offerte par sa défunte épouse. Il mène une vie sans histoire, jusqu’à ce qu’un malfrat sadique nommé Iosef Tarasof remarque sa voiture. John refuse de la lui vendre. Iosef, n’acceptant pas qu’on lui résiste, s’introduit chez John avec deux complices pour voler la Mustang, molester John Wick et tuer sauvagement Daisy. Pas de chance pour lui, John Wick est un tueur légendaire. Il remonte la piste de Iosef jusqu’à New York. Un ancien contact, Aurelio, lui apprend que le malfrat est le fils unique d’un grand patron de la pègre, Viggo Tarasof. La rumeur se répand rapidement dans le milieu : le célèbre tueur cherche Iosef. Viggo met à prix la tête de John : quiconque l’abattra touchera une énorme récompense...

MON AVIS : Je n'avais toujours pas visionné ce John Wick, dont on ne cesse de me parler en me disant que niveau film d'action, ça envoie du lourd. C'est enfin chose faite en ce 28 août 2022 ! Mieux vaut tard que jamais comme dit le proverbe. Et effectivement, on ne m'a pas menti, ça défouraille sévère, c'est le moins que l'on puisse dire. Keanu Reeves est absolument parfait dans ce rôle d'ange de la mort vengeur, il se révèle touchant au début du film suite à la mort de son épouse, puis fait preuve d'une dureté et d'une implacabilité stupéfiante jusqu'au générique de fin, sans jamais se départir d'un charisme certain. Normal me direz-vous, puisqu'un trio de voyous lui a piqué sa voiture de cœur, l'a tabassé et a sauvagement assassiné son petit chien ! Rien que pour ce dernier fait, sa vengeance apocalyptique est justifiée ! Le film joue sur le "fallait pas s'en prendre à la mauvaise personne", une thématique déjà vu des dizaines de fois mais qui fonctionne toujours généralement et c'est bel et bien le cas ici. Le voyou qui s'en est pris à la mauvaise personne est interprété par Alfie Allen, le pauvre Theon Greyjoy de GOT. Dire qu'il va encore prendre cher est un doux euphémisme. Bon, OK, son sort est plus cruel dans la série-télévisée culte mais ça ne rigolera pas non plus dans John Wick ! Blindé de séquences hautement jubilatoire, le film de Chad Stahelski et David Leitch est un condensé de pure testostérone, mais qui n'en oublie pas de développer un univers intrigant et intéressant autour de son personnage principal (le complexe hôtelier qui sert de résidence à divers tueurs à gages et possède ses codes et ses règles à ne pas transgresser par exemple) tout en lui mettant pas mal de bâtons dans les roues, dont la redoutable Ms. Perkins (Adrianne Palicki). On retrouve aussi avec grand plaisir Willem Dafoe dans un rôle ambigu. Les chorégraphies de bagarres et multiples gunfights sont superbement mises en scène et possèdent un dynamisme fou et, cerise sur le gâteau, John Wick n'arrête pas de changer de chargeur, ce qui fait du bien dans ce type de film où, bien souvent, les chargeurs semblent posséder des milliers de balles en réserve ! La violence ne fait pas dans la dentelle, ça flingue dans la tête à bout portant à tout va mais l'ensemble reste jubilatoire et le spectacle est assuré. Nouveau mètre-étalon du film d'action bourrin, John Wick remplit son contrat avec aisance et donne très envie de voir les suites ! 

 

samedi 27 août 2022

THE CROW

 

THE CROW
(The Crow)

Réalisateur : Alex Proyas
Année : 1994
Scénario : David J. Schow, John Shirley
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, action
Interdiction : /
Avec : Brandon Lee, Ernie Hudson, Michael Wincott, Rochelle Davis, David Patrick Kelly...


L'HISTOIRE : Eric Draven et son amie Shelly viennent de se fiancer mais un gang de criminels notoires surgit dans leur appartement, viole la jeune femme et défenestre le jeune homme. Tous deux trouvent la mort. Un an plus tard, un mystérieux corbeau ramène Eric à la vie afin que celui-ci puisse se venger. Doté de pouvoirs surnaturels et bénéficiant de la vue du corbeau, il va partir en croisade contre le gang et exécuter ses membres un à un. Il retrouvera également Sarah, une petite fille amie du couple, et se liera d'amitié avec le policier Albrecht, qui l'aidera dans sa croisade contre le Mal, personnifié par Top Dollar, le chef du gang...

MON AVIS : 1994. Un accident survient sur un plateau de tournage. Un morceau de métal qui était coincé dans une arme vient de s'éjecter avec la balle à blanc et percute de plein fouet l'acteur principal, le laissant pour mort. Brandon Lee n'est plus. Mort pendant la réalisation d'un film. Comme son père. Par respect envers le travail que Brandon avait déjà accompli, Alex Proyas décide de finir son long métrage. Et transforme une simple histoire de spectre vengeur en un poème d'amour gothique, testament hommage d'un acteur dont la carrière allait réellement prendre un tournant avec ce film. Bienvenue dans le monde de The Crow. Issu du milieu du clip vidéo, Alex Proyas décide d'adapter une bande dessinée de James O'Barr, très graphique, très noire, très violente, mais où l'amour et les sentiments ne sont pas exclus, O'Barr ayant retranscrit dans son œuvre sa tristesse et sa colère après la mort de sa fiancée, assassinée par un gang. Proyas va donner à son film une esthétique très clipesque donc, avec des images somptueuses, des mouvements de caméra rapides, et crée une ambiance gothique de toute beauté, jouant sur toute la tonalité des gris, faisant évoluer ses personnages sous une pluie incessante. Le costume même du héros renvoie au look gothique, celui-ci étant entièrement vêtu de noir, mêlant matière en tissu et cuir. Le maquillage sobre mais diablement efficace (visage blanc avec yeux et bouche en noir) fait également référence à ce milieu. Une séquence de maquillage rendue magique par l'apport de la chanson de The Cure, qui crée une véritable osmose entre les images et la musique. Pour camoufler sa profonde mélancolie, Eric Draven se dessine un sourire autour des lèvres, renforçant la dualité qui sommeille en lui, sa détermination et sa tristesse. Une dualité magnifiquement rendue à l'écran par l'acteur principal. Pour interpréter le personnage d'Eric Draven, l'ange exterminateur revenu du monde des morts, Brandon Lee est choisi. Un choix fort judicieux et qui s'avérera capital au succès du film. Lee prend son rôle fort à cœur et lutte avec Proyas contre les producteurs qui veulent changer et aseptiser le scénario tiré de la bande-dessinée. La prestance de l'acteur, son corps parfaitement musclé, son charisme transforment littéralement un simple personnage en "héros" à la fois fort, déterminé dans sa quête de vengeance mais aussi mélancolique et triste. Sous son maquillage, Lee incarne la plus parfaite représentation d'un esprit vengeur, dont l'âme et le cœur sont à jamais endeuillés par la mort de sa bien-aimée. Doté de la vision du corbeau qui l'a ramené à la vie, mais également de son agilité et de sa force, Draven va tour à tour éliminer les scélérats qui composent le gang de Top Dollar. A chaque mission vengeresse qu'il remplit, Draven laisse sa signature, un dessin de corbeau, qui laissera perplexe la police. Mais Draven ne tue pas par plaisir, et ne tue pas d'innocents. Il fait prendre conscience à une femme que la drogue l'a éloigné de son rôle de mère et qu'elle doit être plus présente pour sa fille. Sa fille Sarah, une amie d'Eric et de Shelly lorsqu'ils étaient encore en vie, qui comprendra plus vite que les autres qu'Eric est de retour sur Terre. Une amie fidèle. Car des amis, à part Sarah, Draven n'en a aucun. Il se liera également d'amitié avec un policier noir, qui l'aidera dans sa tâche. Des personnages secondaires attachants, qui rendent plus humain ce spectre revenu de l'au-delà. Parmi les autres personnages importants, comment ne pas citer Top Dollar, interprété par Michael Wincott, et sa ténébreuse compagne japonaise, Myca, qui voue une attirance plutôt malsaine pour les yeux de ses victimes. Niveau scènes d'actions, The Crow n'a rien d'un blockbuster, c'est clair. Mais certaines sont franchement excellentes et efficaces, comme le formidable gunfight pendant une réunion avec toute la pègre locale présente. Draven fait preuve d'une rapidité et d'une souplesse incroyable et les deux flingues qu'il porte sont comme le prolongement de sa main. La scène qui m'a le plus marqué est celle de la mort du voyou se faisant appelé T-Bird. Une séquence somptueuse, magnifique, qui nous transporte dans une dimension lyrique rarement atteinte. Une scène somme toute banale au départ, avec Draven qui immobilise T-Bird dans une voiture, place une grenade entre ses jambes pendant que le voyou se rappelle de la fameuse nuit où il a envoyé Draven ad patres, et l'envoie rejoindre le monde des morts. Rien d'exceptionnel. Et pourtant ! La merveilleuse partition de Graeme Revell, ces chœurs chargés en émotion qui viennent se greffer sur la musique, font atteindre cette scène au sublime. S'ensuit une scène culte où Draven enflamme le sol et les flammes se mettent à dessiner le contours du corps du corbeau. C'est beau à en pleurer ! Au final, on obtient un film d'une beauté et d'une noirceur inégalables, et Brandon Lee nous offre, pour la dernière fois malheureusement, un rôle de composition qui restera gravé dans les mémoires. Sa mort tragique hissera le film au statut de film culte. Mais même sans cette tragédie, The Crow aura su marquer à jamais les personnes qui auront su pénétrer son univers. Un pur chef d'œuvre.

SCANNERS 3 - PUISSANCE MAXIMUM

 

SCANNERS 3 - PUISSANCE MAXIMUM
(Scanners 3 - The Takeover)

Réalisateur : Christian Duguay
Année : 1991
Scénario : B.J. Nelson, Julie Richard, David Preston, René Malo
Pays : Canada
Genre : Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Liliana Komorowska, Valérie Valois, Steve Parrish, Colin Fox, Daniel Pilon...


L'HISTOIRE : Héléna et son frère, Alex, sont tous deux des scanners. En proie à de terribles maux de têtes dus à ses pouvoirs, Héléna décide de tester l'EPH-3, une drogue expérimentale mise au point par son père, tandis que son frère se réfugie dans un monastère en Thaïlande après avoir tué accidentellement son meilleur ami. Héléna se transforme en véritable machine à tuer à cause des effets secondaires de l'EPH-3. Devenue incontrôlable, elle assassine son père adoptif, libère un groupe de Scanners enfermé dans un hôpital et met au point un plan machiavélique afin de réduire le monde en esclavage. Seul son frère, encore maître de toutes ses capacités mentales, est en mesure de stopper ses agissements...

MON AVIS : Bien avant Jappeloup (2013), Belle & Sebastian : l'aventure continue (2015) ou Un Sac de Billes (2017), le réalisateur canadien Christian Duguay a mis en image deux suites au Scanners (1981) de David Cronenberg, toutes deux réalisées en 1991. La première s'intitule Scanners 2 - la Nouvelle Génération et la seconde Scanners 3 - Puissance Maximum. Bénéficiant d'un budget moindre que celui du film original, Duguay offre au public deux petites séries B qui mêlent action, science-fiction et un peu de gore qui tâche, tout en essayant, à l'aide de ses scénaristes, de développer l'histoire des Scanners, ces personnes étant douées de capacités de télékinésie et de contrôle mental entre autres. Dans ce troisième volet de la saga, Duguay nous présente Alex et Héléna, un frère et une sœur possédant les dons de scanner et qui ont été adopté par un scientifique travaillant sur un nouveau médicament permettant de réguler la rage de ces derniers. Après une scène d'introduction dans laquelle le pauvre Alex provoque la mort de son meilleur ami sans le vouloir, on le retrouve en Thaïlande, dans un monastère loin de tout, désirant apprendre à se contrôler par la méditation. On pensait qu'Alex serait le personnage principal du film mais en fait, le récit va nettement plus se focaliser sur Héléna, qui est correctement interprétée par l'actrice polonaise Liliana Komorowska. Cette dernière va donner corps et âme à son personnage, qui, suite à de violentes migraines, va tester sans permission le nouveau médicament mis au point par son père adoptif, médicament qui n'a pas encore reçu les autorisations de commercialisation puisque les tests en laboratoires ne sont pas terminés. D'abord soulagée de ses maux de tête, Héléna va petit à petit développer une facette inattendue de sa personnalité, devenant irritable, colérique et dominatrice. Les effets secondaires du médicament vont avoir un effet destructeur sur la jeune femme, qui va se mettre à utiliser ses talents de scanner pour obtenir ce qu'elle désire : le pouvoir. Et pour obtenir le pouvoir, Héléna va être prête à tout, même a faire exploser la tête de l'ancien médecin qui lui a pourri sa jeunesse dans sa clinique spécialisée, dans une scène rappelant celle du film de Cronenberg. Un joli effet gore qui fera plaisir aux fans de la saga. Héléna porte lme film sur ses épaules, et la prestation de Liliana Komorowska y est pour beaucoup. Certes, elle n'échappe pas à un semblant de ridicule quand elle doit froncer les sourcils ou crisper ses doigts pour montrer qu'elle est en train d'utiliser ses pouvoirs. Un passage obligé dans tous les films de la saga, pour un effet à l'écran que je n'ai jamais trouvé très convaincant. On appréciera la plastique de l'actrice dans la séquence du jacuzzi, dans laquelle elle n'hésite pas à se dévoiler pour le plaisir des yeux. Il est clair qu'Héléna vole la vedette à son frère Alex, joué par le fade Steve Parrish, acteur à la courte filmographie et on comprend aisément pourquoi tant il a du mal à provoquer la moindre émotion à l'écran. Niveau réalisation, pas de grand changement par rapport à Scanners 2, on reste dans de l'académique et on ne trouvera rien d'exceptionnel ici. Certaines séquences feront sourire le spectateur, comme celle avec cette infirmière nymphomane (Claire Cellucci) ou les bagarres à base de coup de karaté qui font plutôt peine à voir. Scanners 3 ne redorera donc pas l'aura d'une saga qui n'en a déjà pas beaucoup. Il reste tout de même une petite idée pas trop mal exploitée par Duguay dans cet épisode 3, à savoir le contrôle des masses par Héléna via le petit écran. En effet, elle découvre que son pouvoir de scanner passe par les ondes et peut se propager à travers le monde entier via le réseau télévisuel. Pratique pour contrôler les habitants du monde entier et en faire ses esclaves. Une idée qui apporte une petite touche d'originalité à Scanners 3 - Puissance Maximum et qui se révèle intéressante. Est-ce que Duguay s'est inspiré du Shocker de Wes Craven, réalisé en 1989 ? Sinon, rien de transcendant à l'horizon, ce troisième volet reste une suite lambda qui ne marquera pas vraiment les esprits, c'est une petite production comme il en pleuvait durant les 90's et qu'on va oublier aussi vite qu'on l'aura vu...



vendredi 26 août 2022

LE DERNIER RIVAGE

 

LE DERNIER RIVAGE
(On the Beach)

Réalisateur : Stanley Kramer
Année : 1959
Scénario : John Paxton
Pays : Etats-Unis
Genre : Mélodrame, science-fiction, post-apo
Interdiction : /
Avec : Gregory Peck, Ava Garner, Fred Astaire, Anthony Perkins, Donna Anderson...


L'HISTOIRE : Une guerre nucléaire a ravagé la planète et détruit l'humanité. Seul l'Australie n'a pas été impacté. Le commandant d'un sous-marin, Dwight Lionel Towers, débarque avec ses hommes sur ce continent de l'hémisphère sud et va recevoir l'ordre de remplir une nouvelle mission : se rendre dans l'hémisphère nord afin de mesurer le taux de radioactivité, trouver la source d'une liaison en morse qui reste indéchiffrable et voir s'il reste quelqu'un de vivant. Il faut faire vite, les scientifiques annonçant que les flux radioactifs vont arriver en Australie dans cinq mois environ. Avant son départ, Towers fait la connaissance de plusieurs habitants, dont Moira, une femme ayant des souci d'alcool, avec qui il se lie d'amitié, ou le lieutenant Peter Holmes, qui va devoir abandonner sa femme et sa petite fille pour embarquer à bord du sous-marin...

MON AVIS : Après avoir connu un beau succès en 1958 avec La Chaîne, un film traitant du racisme, Stanley Kramer décide de mettre en scène une adaptation d'un roman de Nevil Shute pour son quatrième film, qui sera donc Le Dernier Rivage. Un récit science-fictionnel, à base de guerre nucléaire, nous présentant une planète décimée de toute vie humaine à l'exception de l'Australie, pays dont les jours sont néanmoins comptés avant que les nuages radioactifs ne l'atteignent, c'est à dire dans cinq mois environ. Dernier rivage encore habitable pour le moment, l'Australie n'en reste pas moins un futur cimetière et les habitants le savent bien. C'est d'ailleurs l'un des intérêt du film, à savoir nous montrer comment les derniers habitants de la Terre vont passer les cinq mois qu'ils leur restent à vivre et ce, malgré la fatalité et l'inexorabilité de la situation. La progression de l'histoire se fait en trois parties distinctes : Après une introduction se déroulant dans un sous-marin dans lequel on fait connaissance avec le commandant, interprété par Gregory Peck, le récit va prendre place en Australie et nous présenter les autres personnages principaux, joués par des stars ou des étoiles montantes : Ava Gardner, Fred Astaire ou un certain Anthony Perkins qui explosera l'année suivante dans le Psychose d'Alfred Hitchcock bien sûr. Le destin de ces quatre protagonistes va se retrouver mêlé par le drame en devenir et leur évolution ne prendra pas le même chemin, certain se transformant positivement face à l'adversité (Ava Gardner et Gregory Peck) quand d'autres vont sombrer dans la déprime et ne voir que la fatalité (Anthony Perkins). Alors qu'on pourrait penser que le rythme du film va se montrer dynamique, le temps étant compté pour les personnages, Stanley Kramer fait l'exact opposé de ce qu'on avait imaginé et prend tout son temps pour développer la psychologie de ses héros, faire naître une romance entre Peck et Gardner par exemple, tout en la rendant complexe. Petit à petit, Le Dernier Rivage verse dans le beau mélodrame hollywoodien, tout en se montrant néanmoins d'un pessimisme redoutable, avec la présence de thématique particulièrement sombre, comme l'euthanasie ou le suicide entre autres, thématique qui trouve une représentation visuelle assez poignante dans le film, qui est bercé par la jolie partition musicale de Ernest Gold. La seconde partie du film nous emmène à bord du sous-marin, qui va partir en mission dans des zones fortement contaminées par les radiations. Contrairement aux classiques du film post-apo, qui nous montrent des paysages détruits, des immeubles ravagés, des cadavres à même le sol dans les rues, Stanley Kramer prend une direction autre et nous offre des décors, des villes n'ayant subit aucun dommage mais étant complètement vidés de toute présence humaine. Ce refus de faire dans la surenchère est à l'image même du Dernier Rivage et se montre cohérent en fin de compte, surtout que le très beau noir et blanc renforce la force des images présentées. On aura aussi droit à une mission hors sous-marin, avec un sous-marinier entièrement revêtu d'une combinaison anti-radiation et devant se rendre dans les rues désertes à la recherche de ce fameux signal en morse qui ne cesse d'émettre. Une lueur d'espoir, la possibilité d'une présence humaine ? Puis vient le retour en Australie, les retrouvailles de nos héros, et la fin qui approche à grand pas. Que faire de notre temps quand la mort est à notre porte ? Cette partie finale va développer cette thématique, et nous montrer que certains vont tout faire pour vivre leur rêve avant le drame. Cela nous vaudra l'unique séquence d'action du film, avec un Fred Astaire désireux de participer à une course d'automobiles. Malgré ces petits moments de bonheur (une partie de pêche, une course de voiliers...), le pessimisme reprend vite la première place et une fois le générique de ce beau film mélodramatique terminé, on pense aux tensions actuelles avec la Russie et on se prend à frémir en repensant au dialogue prononcé par Fred Astaire sur qui a déclenché la guerre atomique. En espérant que ce dialogue ne soit pas prophétique. Un joli classique que ce Dernier Rivage donc, au casting somptueux et bien en place. Le film, jugé trop nihiliste, n'a pas bénéficié du soutien de l'armée américaine et il a donc fallu aller tourner directement en Australie, le pays accueillant le tournage avec une grande joie, allant jusqu'à prêter un sous-marin au réalisateur et lui facilitant grandement la tâche. En tout cas, le récit se montre assez glaçant et ne prête guère à sourire. C'est l'une des grandes forces du film de Stanley Kramer, qui mérite assurément d'être (re)vu par les fans de beau film. C'en est un, clairement. Remake par Russel Mulcahy en 2000.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS <-  
- Master haute définition
- Boîtier Digipack 2 volets avec étui
- Interview de Marie-Odile Probst, traductrice du roman
- "Le dernier rivage" par un journaliste du site Culturopoing



mardi 23 août 2022

FIN AOÛT A L'HÔTEL OZONE

 

FIN AOÛT A L'HÔTEL OZONE
(Konec srpna v Hotelu Ozon)

Réalisateur : Jan Schmidt
Année : 1967
Scénario : Pavel Jurácek
Pays : Tchécoslovaquie
Genre : Drame, science-fiction, post-apo
Interdiction : /
Avec : Jitka Horejsi, Ondrej Jariabek,Vanda Kalinová, Alena Lippertová...


L'HISTOIRE : Parmi les neuf survivantes d’une catastrophe nucléaire, seule l’une d’entre elles est suffisamment âgée pour avoir connu l’ancien monde. Elles arpentent des terres complètement dépeuplées, se nourrissant de boîtes de conserves et cherchant des hommes pour se reproduire. Elles découvrent un hôtel délabré ou survit un vieil homme avec un gramophone…

MON AVIS : "Mad Max réalisé par Andrei Tarkovsky", tel est l'expression utilisée par la cinémathèque américaine pour décrire Fin Août à l'Hôtel Ozone de Jan Schmidt, projeté lors d'un hommage au scénariste Pavel Jurácek. Le film date de 1967 et se veut être dans la mouvance des films de science-fiction post-apocalyptique. Un genre très apprécié des fans et assez protéiforme dans son approche et sa mise en image en fonction des pays et des réalisateurs. Approche plutôt réaliste aux USA avec, dès les années 50,  des films tels Cinq Survivants (1951), Le Dernier Rivage (1959), Le Monde, la Chair et le Diable (1959), approche plus festive et guerrière en Italie avec Les Nouveaux Barbares (1982), 2019 après la chute de New York (1983), 2020 Texas Gladiators (1983) ou Les Rats de Manhattan (1984) entre autres. En France, on trouve aussi du film post-apo avec Malevil (1981) ou Le Dernier Combat (1983) par exemple. L'Australie nous a offert le célèbre Mad Max 2, un fleuron du genre post-apo / action. La liste étant bien trop longue pour être énumérée ici, attardons-nous donc sur Fin Août à l'Hôtel Ozone, qui, lui, provient de Tchécoslovaquie. Là, tout de suite, et vu l'affiche originale présentée ci-dessus, vous avez compris qu'on ne va pas jouer dans la même catégorie que le cinéma bis italien, qui plus quand Tarkovsky a été cité. Vous l'aurez compris, le film post-apo de Jan Schmidt va être bien différent de ce qu'on a l'habitude de voir dans le genre, ce qui en fait un film intéressant pour son approche épurée, contemplative et profondément pessimiste. Filmé dans un somptueux noir et blanc, Fin Août à l'Hôtel Ozone déstabilisera le spectateur non averti de par son inaction, quand, à contrario, il envoûtera celui qui se laissera porter par ses images, son atmosphère, ses interprètes. Après une introduction en langage multiple, nous faisant comprendre que la majorité des pays ayant l'arme nucléaire a enclenché le compte à rebours pour lancer des missiles, on se retrouve plusieurs années après l'holocauste nucléaire, sans que le temps qui a passé depuis la fin du monde ne soit vraiment précisé. Aucune indication de lieu n'est proposé au public, qui reste donc dans l'expectative et ne peux que plonger dans le récit à la suite des personnages principaux, à savoir huit jeunes filles d'une vingtaine d'années environ et une dame nettement plus âgée, la seule qui a connu le "monde d'avant", et qui a un rôle de leader pour le groupe. Sans aucun artifice ni recherche du spectaculaire, le réalisateur nous donne donc à suivre ce groupe de neuf personnes tel que se déroulerait une vie après un holocauste nucléaire qui aurait décimé la majorité des habitants de la Terre. Durant les quarante-cinq premières minutes, on se contente d'être avec ces femmes, qui marchent sans but réel (si ce n'est celui de trouver une présence humaine dans ces paysages désertés, un homme si possible, histoire de pouvoir commencer à repeupler la Terre...), qui ne savent pas quoi ni où chercher, qui n'ont jamais rien connu d'autre que la désolation, l'errance, la survie, la nourriture des boites de conserves et les souvenirs de la femme âgée. Un petit groupe qui semble soudé, malgré quelques frictions de temps à autre, et qui peut faire preuve d'une certaine violence, ne connaissant pas les notions de Bien ou de Mal. Ces jeunes filles sont en effet vierges de toute notion morale, d'une vraie éducation, de vraies valeurs. Seul compte la survie dans ce monde hostile. Cela se traduit par une certaine méchanceté envers les animaux, voire même une certaine cruauté et trois scènes risquent de choquer le spectateur puisque je pense que ces trois séquences ne bénéficient pas d'effets-spéciaux, ou au moins deux d'entre-elles. A la manière des films de cannibales italiens dans lesquels on trouve de vraies mises à mort d'animaux, Fin Août à l'Hôtel Ozone nous en propose également, comme ce serpent qui verra sa tête faire des 360° ou cette vache qui se fera tirer dessus puis se fait ensuite dépecée et éviscérée, dans le but d'obtenir de la nourriture cette fois, ce qui se révèle plus compréhensible, du moins du point de vu de l'histoire. La scène d'agression sur un chien est sûrement la plus choquante, j'espère qu'elle est truquée mais je n'en suis pas sûr. Ou alors, le chien est particulièrement bien dressé et sait faire le mort à la seconde près. Des scènes cruelles donc, filmées sans complaisance pourtant, se déroulant juste "comme ça", parce que ce nouveau monde veut ça. Des bêtes avec des bêtes. La condition humaine a régressé à l'état primitif, animal. Au bout de quarante-cinq minutes, le film prend une nouvelle tournure avec l'arrivée d'un vieil homme, qui vit seul depuis des années dans un hôtel abandonné et délabré, le fameux hôtel Ozone du titre. Les filles découvrent donc ce qu'est un homme, n'en ayant jamais vu auparavant. Le film se poursuit avec son rythme lancinant, nous montre cette rencontre sans fioriture, offre une fort jolie scène dans laquelle le vieil homme sort son plus beau trésor, un gramophone et son unique disque. Un apaisement qui ne sera que de courte durée, le décès de leur leader décidant les filles à quitter l'hôtel Ozone pour repartir à la découverte du monde, toujours à la recherche de potentiels survivants masculins. Et c'est là où le pessimisme affiché tout au long du film va prendre tout son sens, avec ce final nihiliste au possible qui vient (peut-être) stopper tout espoir de renouveau, je vous laisse le découvrir. Le dernier plan du film, montrant les huit jeunes filles s'en allant vers d'autres horizons, m'a fait penser à la Mort entraînant les personnages du film Le Septième Sceau de Bergman dans une farandole de la mort, l'aspect dansant en moins. Un voyage vers l'inéluctable ? Fin Août à l'Hôtel Ozone, sans être réellement difficile d'accès, offre donc au spectateur curieux un récit avant tout visuel et sensitif, dénué de rebondissements ou de rythme, à la beauté plastique certaine et ce, durant 77 minutes. Une autre approche du cinéma de S-F post-apocalyptique, façon film d'auteur pourrait-on dire ici, qui n'est évidemment pas dénué d'intérêt pour tout amateur du genre. 

* Disponible en DVD chez -> MALAVIDA <-   
BONUS :
- Josef Kilián court-métrage de Jan Schmidt et Pavel Jurácek (1964 -38 mn - VOSTF)
- Livret 12 pages : Texte et analyses de Jean-Gaspard Pálenícek

dimanche 21 août 2022

L'ANTRE : LE FILM LE PLUS MEURTRIER JAMAIS RÉALISÉ

 

L'ANTRE : LE FILM LE PLUS MEURTRIER JAMAIS RÉALISÉ
(Antrum: The Deadliest Film Ever Made)

Réalisateur : David Amito, Michael Laicini
Année : 2018
Scénario : David Amito
Pays : Canada
Genre : Mockumentary, satanisme, épouvante
Interdiction : /
Avec : Nicole Tompkins, Rowan Smyth, Dan Istrate, Circus-Szalewski...


L'HISTOIRE : Le film Antrum, réalisé en 1979, a provoqué des incidents lors de ses rares projections en public et même des décès de personnes qui ont osé le visionner. Réputé maudit et disparu depuis 20 ans, une copie a été retrouvé. Le film raconte l'histoire de Nathan, un jeune garçon perturbé par la mort de sa chienne Maxine, qu'il croit en Enfer. Pour mettre fin à ses cauchemars, sa grande sœur Oralee invente un subterfuge, lui faisant croire qu'ils vont tous les deux aller creuser à un endroit précis dans une forêt, afin d'ouvrir la porte de l'Enfer et sauver l'âme de Maxine. Mais peut-on jouer avec le Diable ?

MON AVIS : Ah les Mockumentary ! Ces films ne nécessitant qu'un faible budget, tourné soit en mode found-footage ou de façon normale, et censé nous faire croire à des événements s'étant réellement déroulés, grâce à une mise en scène faisant très documentaire. On pense au Forgotten Silver de Peter Jackson pour l'un des plus célèbres exemples mais aussi à Cannibal Holocaust, La Rage du Démon et bien sûr au Projet Blair Witch entre autres, la liste étant bien trop longue pour tous les énumérer ici. En 2018, David Amito et Michael Laicini décident d'en réaliser un et leur mission sera de nous faire croire à l'existence d'un film réputé maudit, Antrum. Les premières minutes du film possèdent tous les ingrédients nécessaires à cette mission : images d'archives, interviews de personnes ayant eu connaissance de l'existence de ce film disparu et dont on a retrouvé une unique copie et j'en passe, le tout avec une voix-off nous présentant les diverses tragédies ayant suivi les très rares projections du film à l'époque, tel un cinéma de Budapest l'ayant diffusé et qui a totalement brûlé durant la projection ou des personnes ayant vu le film et qui sont décédés peu de temps après. S'ensuivent des recommandations pour nous, spectateurs qui allons donc regarder ce fameux Antrum resurgi après 20 années de disparition ! Des mises en garde plus précisément, concernant le potentiel pouvoir létal du film. Eh ben ! Ça promet non ? C'est donc partit pour la vision d'Antrum, qui possède un générique qu'on pense être en russe et qui daterait de 1979 selon le copyright. Pas de found-footage donc mais une réalisation normale, si ce n'est un grain de l'image plus prononcé pour faire croire qu'il s'agit bien d'une pellicule datant des années 70. L'histoire nous présente donc le jeune Nathan (Rowan Smyth), petit garçon qui ne trouve plus le sommeil suite au décès de sa chienne Maxine et au fait que sa mère lui ait dit qu'elle n'était pas au Paradis mais en Enfer car c'était une méchante chienne. Quelle conne celle-là ! Heureusement, sa grande sœur Oralee (Nicole Tompkins) comprend la détresse de son petit frère et va tenter de l'aider en lui faisant croire que la porte de l'Enfer se trouve dans la forêt avoisinante et qu'il faut ouvrir cette porte pour libérer l'âme de Maxine et l'envoyer au paradis. Oralee a tout prévu pour que Nathan y croit dur comme fer : recueil sataniste, pentagramme, statuettes ou idoles issues de diverses religions, incantation, rituel magique, tout l'attirail y passe, la force de la suggestion faisant le reste sur l'esprit du jeune garçon. Les fans du Projet Blair Witch seront aux anges car on retrouve tous les éléments qui ont fait le succès de ce classique : forêt inquiétante, ombre furtive, présence d'inconnus possible, bruits divers renforçant le stress, scène de nuit éclairée à la lampe torche et événements curieux vont venir rythmer la mise en scène d'Oralee, qui se retrouve, elle aussi, prise à son propre jeu et sent monter la tension. Peut-on jouer impunément avec les forces occultes ? Comme dans Blair Witch, le rythme est très contemplatif, il ne se passe en fait pas grand chose, tout est basé sur l'ambiance et l'atmosphère. Pour dynamiser un peu le récit, les réalisateurs font intervenir deux rednecks qui possèdent un barbecue assez original puisqu'il est à la forme de Baphomet ! Des rednecks qui, si vous avez été attentif, ressemblent comme deux gouttes d'eau à un des dessins crées par Oralee, dessins qui montraient deux démons s'habiller avec une enveloppe humaine afin de tromper leur monde, enveloppe humaine qui correspond donc au deux rednecks précités ! Des rednecks satanistes qui plus est, dont l'un aime faire l'amour aux animaux morts (!), et qui sont adeptes de la cuisson d'humains dans leur barbecue ! Sympa ! Le périple de Nathan et d'Oralee prend donc une tournure inattendue et dangereuse pour le duo frère / sœur et on se demande comment tout ça va finir. Histoire d'en rajouter dans l'étrangeté des situations, les deux réalisateurs ont intégré dans Antrum des images subliminales ainsi que le sigil du démon Astaroth, qui apparaît sous forme de flash ultra-rapide plus de 170 fois au cours du film ! Bon, mais au final, est-ce qu'on a eu peur en regardant L'Antre : le film le plus meurtrier jamais réalisé ? Et surtout, est-ce qu'on a eu peur de la soit-disant malédiction ? Bah non. Ça reste bien foutu, légèrement stressant parfois, comme lorsqu'on passe la nuit en forêt en fait. C'est vraiment un clone de Blair Witch et si ce film n'est pas votre tasse de thé, alors L'Antre vous fera le même effet. Personnellement, je n'ai pas trouvé ça désagréable à regarder mais je ne m'en remettrai pas une seconde couche. C'est bien fait dans ce style précis en tout cas.

 

samedi 20 août 2022

BLACK RAINBOW

 

BLACK RAINBOW
(Black Rainbow)

Réalisateur Mike Hodges
Année : 1989
Scénario Mike Hodges
Pays : Angleterre
Genre : Thriller, Fantastique
Interdiction : /
Avec Rosanna Arquette, Jason Robards, Tom Hulce, Mark Joy, Ron Rosenthal...


L'HISTOIRE : Martha Travis est médium et elle sillonne les Etats-Unis en compagnie de son père, un alcoolique qui la met en scène dans des shows dans lesquels elle "parle avec les esprits des défunts" devant une foule de croyants crédules. Une vie monotone pour la jeune femme, qui n'a aucun amis ni personne à qui parler à part son père. Lors d'un show, elle entre "en contact" avec un défunt qui a été assassiné par un tueur à gages. Problème : le défunt est actuellement en vie. Mais quelques jours plus tard, il est effectivement victime d'un tueur à gages. Pour Martha, la vie se complique quand elle comprend qu'elle a des visions qui ne se sont pas encore produites. Connaissant l'identité du tueur à gages, elle devient une cible potentiel pour ce dernier. Elle trouve du réconfort auprès d'un journaliste qui décide de l'aider...

MON AVIS : Vu au cinéma à l'époque de sa sortie, je n'avais plus aucun souvenir de ce Black Rainbow et c'est donc avec plaisir que je l'ai revu via le Blu-Ray édité par Arrow Vidéo. Le film a été réalisé en 1989 par Mike Hodges, le célèbre metteur en scène du kitsch Flash Gordon (1980) et du rigolo Les Débiles de l'espace en 1985. Il met en scène Rosanna Arquette, un an après le succès du Grand Bleu, ainsi que Jason Robards et Tom Hulce. L'actrice joue donc une jeune médium, ayant acquis une certaine sensibilité de sa mère qui avait aussi "un don". Elle est sous la coupe de son père, qui gère sa vie et sa "carrière" en organisant des shows à travers tout le pays. Ce dernier a un sérieux penchant pour l'alcool mais aussi pour le jeu d'argent, perdant les sommes gagnées par sa fille, comme celle-ci l'apprendra à un moment dans le film. Rosanna Arquette et Jason Robards s'en sortent vraiment bien dans leur rôle respectif et cette relation père / fille est bien mise en avant par l'histoire, une relation compliquée, Martha se sentant prisonnière de son statut de médium et restant impuissante face à l'alcoolisme de son père. Mais le plus intéressant dans Black Rainbow est évidemment la capacité de Martha à entrer en contact avec les défunts dans l'autre monde. Comme le dit son père, il s'agit d'un show et le public doit en avoir pour son argent. La question qu'on se pose tous est bien sûr : a-t-elle réellement un don, parle-t-elle réellement avec les défunts ou tout n'est-il que mascarade, trucage, théâtralité ? Les personnes dans l'assistance sont-elles de mèches, ont-elles été payées pour apporter de la crédibilité à cette entreprise familiale de spectacle ? On sait que le crédulité des gens ne demandent qu'à être assouvis et les prestations de Martha Travis leur apporte ce qu'il faut pour y croire, le jeu d'actrice de Rosanna Arquette faisant le reste. L'approche du réalisateur est ici bien éloigné de ses deux films cités plus haut. Il n'y a pas d'humour ou de parodie, c'est filmé de manière sérieuse, et si le réalisateur ne lésine pas à inclure un chœur gospel ou un pianiste comme élément du show de Martha, comme le ferait tout prédicateur ou charlatan d'ailleurs, il ne le fait pas dans le but d'amuser ou de démystifier le propos du film. La séquence dans laquelle un petit grain de sable vient endommager le rouage pourtant bien huilé mis en place par le père de Martha fait monter la tension et le film prend une dimension plus dramatique, avant de basculer carrément dans le thriller fantastique. Cette séquence, dans laquelle entre en contact avec un défunt qui ne l'est pas encore, marque un tournant dans le récit, celui-ci aurait d'ailleurs très bien pu être écrit par Stephen King car le fantastique intervient par petite touche avant de clairement devenir un élément capital de l'intrigue. Black Rainbow étant avant tout un film d'ambiance, il ne faut pas s'attendre à de l'action tout azimut. Non, ici, le rythme est très posé, rien ne verse dans le sensationnel ou le démonstratif. La condition de médium de Martha donne tout son intérêt au film, et ses nouvelles visions, prophétiques cette fois-ci, viennent fragiliser un personnage qui l'est déjà beaucoup et Rosanna Arquette apporte une vraie sensibilité à Martha, qu'on a envie d'aider, de soutenir, comme le fera le journaliste joué par Tom Hulce. Si on devine assez facilement un des twists finaux, on est tout de même assez surpris voire même déconcerté par l'idée finale du film, qui ne nous apparaît pas logique et pénalise pour ma part le film. Si Black Rainbow n'est pas exempt de défauts, et notamment ce final inattendu, le film distille une atmosphère assez soignée, qu'on aurait aimé être encore plus perturbante, effrayante, il y avait matière à le faire. Mais dans l'ensemble, et pour qui aime les films qui prennent leur temps, Black Rainbow fait le job et se révèle attachant, sans pour autant nous subjuguer.

* Disponible en Blu-Ray chez -> ARROW VIDEO <-    

- Brand new restoration from the original negative approved by writer-director Mike Hodges
- Original stereo 2.0 PCM uncompressed audio and 5.1 DTS-HD Master Audio Surround Sound options
- Optional English subtitles for the deaf and hard of hearing
- New audio commentary by film historians Kat Ellinger and Samm Deighan
- Archival audio commentary by Mike Hodges
- Message in a Bottle: Archival ‘Making of’ documentary
- Archival interviews with Jason Robards, Tom Hulce, Rosanna Arquette
- Archival featurettes ‘8 Minutes’; ‘Disasters’; ‘Seeing the Future’; ‘Behind the Rainbow’ featuring interviews with Hodges, Arquette, Robards, producer John Quested including 
- Behind-the-scenes imagery
- Trailer
- Reversible sleeve featuring original and newly commissioned artwork by Nathanael Marsh



THE BUTTERFLY ROOM


THE BUTTERFLY ROOM
(The Butterfly Room)

Réalisateur : Jonathan Zarantonello
Année : 2012
Scénario : Jonathan Zarantonello, Paolo Guerrieri, Luigi Sardiello
Pays : Italie, Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec : Barbara Steele, Erica Leerhsen, Ellery Sprayberry, Julia Putnam, Ray Wise...


L'HISTOIRE : Ann, une vieille dame acariâtre et passionnée par les papillons, va développer une relation malsaine avec Julie, sa petite voisine quelque peu délaissée par sa mère. La jeune fille va découvrir quel terrible secret se cache dans la pièce aux papillons et qu'elle n'est pas la première à avoir été pris en affection par Ann...

MON AVIS : Des passionnés de papillons au cinéma, on en connaît déjà, les plus célèbres étant le Freddie Clegg du film L'Obsédé de William Wyler (1965) et le Buffalo Bill du film Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme (1991). En 2012, l'Italien Jonathan Zarantonello décide d'adapter son propre roman Alice dalle 4 alle 5 sous forme de long métrage et l'intitule The Butterfly Room. Tourné à Los Angeles, ce thriller possède un casting des plus sympathiques, constatez par vous-même : dans le rôle de Ann, la collectionneuse de papillon mentalement dérangée, on trouve ni plus ni moins que Barbara Steele, la célèbre actrice italienne star du cinéma d'épouvante gothique ; dans le rôle du responsable de l'entretien, il y a Ray Wise, le papa de Laura Palmer dans la série Twin Peaks ; la fille de Ann n'es autre que Heather Langenkamp, la Némésis de Freddy Krueger ; dans des rôles secondaires apparaissent aussi Camille Keaton (vedette du I Spit on your Grave de 1978), Adrienne King (Alice dans les deux premiers Vendredi 13) et même le réalisateur Joe Dante qu'on ne présente plus ! Tout ce beau monde est accompagné par deux jeunes actrices qui s'avèrent vraiment douées : Ellery Sprayberry joue la jeune Julie, voisine de Ann, quand Julia Putnam interprète Alice, la fille qui va vraiment faire sombrer dans la folie Barbara Steele. Bon, il ne fallait pas grand chose vous me direz pour que cette dernière plonge dans les affres du délire mental, comme on le découvrira via quelques flashback révélateurs. Le film propose d'ailleurs pas mal de flashback, sa construction les imposant à la structure du récit. Un récit qui va donc suivre les agissements peu recommandables d'une vieille dame vivant seule, bourrée de principes moraux et donc grande collectionneuse de papillons, ayant une pièce entière de son appartement dédiée à cette passion. Une dame à l'esprit dérangé, méchante de surcroît, raciste sur les bords et qui n'hésite pas à recourir au meurtre pour se débarrasser des indésirables. Certes, Barbara Steele n'est plus toute jeune ici, a du mal à avoir plus de deux expressions de visage mais elle parvient à délivrer une certaine émotion, à se montrer touchante quand elle est au contact de jeunes filles, dont Julie et Alice avant elle, tout en pouvant se montrer inquiétante et même flippante lors de certaines séquences à sensation. Sa relation avec Julie semble au départ être issue d'un manque, d'un besoin de nouer une relation amicale avec quelqu'un et il semblerait que le monde des adultes ne l'attire pas vraiment. Rapidement, et grâce aux multiples flashback nous contant sa précédente relation avec Alice, on sent que quelque chose cloche tout de même et qu'il y a anguille sous roche. Il faut dire que la jeune Alice n'est pas aussi angélique qu'on le pense, la scène de l'achat de la poupée venant confirmer cette impression. Reste que pour la vieille dame, elle était la fille qui passait du temps avec elle et dont elle ne pouvait plus se passer. Julie vient-elle remplacer Alice ? Il le semblerait et plus le film avance, plus on se dit que cette fameuse pièce aux papillons renferme d'inavouables secrets qu'il vaut mieux garder cachés. Le film possède un certain humour noir, une certaine ironie qui nourrit le personnage de Ann et fait que malgré ses actions répréhensibles, on la prend néanmoins en empathie. Si les mécanismes et révélations de l'histoire se devinent aisément, on prend un certain plaisir à les voir arriver, la tension montant crescendo tout comme le malaise lié aux situations proposées et au personnage de Ann bien entendu. Sans être le film du siècle, loin s'en faut, The Butterfly Room se laisse tranquillement regarder et possède un petit charme certain, du principalement à cette réunion de personnalités bien connues des fans du genre.


vendredi 19 août 2022

LES CHIENS DE GUERRE

 

LES CHIENS DE GUERRE
(The Dogs of War)

Réalisateur : John Irvin
Année : 1980
Scénario Gary DeVore, George Malko
Pays : Angleterre
Genre : Guerre, action, drame
Interdiction : -12 ans
Avec :Christopher Walken, Tom Berenger, Colin Blakely, Hugh Millais, JoBeth Williams...


L'HISTOIRE Jamie Shannon est un mercenaire de renom. Son job : parcourir le monde et participer à toutes les guerres qui peuvent l’enrichir. Il vient d’accepter la mission la plus dangereuse de toute sa carrière : organiser un putsch au Zangaro, état africain gouverné par un dictateur sanguinaire. Pour remplir son contrat, il doit recruter une équipe de dangereux mercenaires… de véritables chiens de guerre...

MON AVIS : Le réalisateur John Irvin a débuté sa carrière dès 1963, en mettant en scène des documentaires, des téléfilms ou des épisodes de séries-télévisées. C'est en 1980 qu'il réalise son premier film, qui sera donc Les Chiens de Guerre. Par la suite, il offrira à son public pas mal de films plutôt sympathiques et dans des genres diversifiés : film de fantômes en 1981 avec Le Fantôme de Milburn, polar musclé avec Schwarzenegger en 1986 avec Le Contrat, film de guerre se déroulant au Vietnam avec Hamburger Hill en 1987, film d'aventure en 1991 avec Robin des Bois, comédie policière en 1994 avec Parfum de scandale et j'en passe. Son dernier film en date date de 2016 et c'est une biographie dédiée à Nelson Mandela intitulée Mandela's Gun. Avec Les Chiens de Guerre, John Irvin a fait une entrée remarquée dans le milieu du cinéma, film pour lequel il a la bonne idée de confier le rôle principal à l'acteur Christopher Walken, remarqué dans Voyage au bout de l'Enfer et La Porte du Paradis, tous deux de Michael Cimino. Et il est franchement bon Christopher Walken dans le film d'Irvin, surtout dans la version longue où son personnage est plus étoffé psychologiquement, de même que sa relation houleuse avec Jessie (JoBeth Williams), relation qui ne se terminera pas comme il le souhaite et le fera replonger dans le mercenariat. Car l'un des intérêts du film vient justement de cette envie du protagoniste principal de se refaire une conduite, de trouver une sorte de rédemption  dans sa vie, d'oublier les horreurs qu'il a commise au sein de guerres diverses et de repartir à zéro. Notre héros a envie de raccrocher les gants, de refaire sa vie avec la charmante Jessie, de tout plaquer pour partir avec elle fonder un foyer. La mission de reconnaissance qu'il accepte au début du film doit lui permettre de toucher un gain non négligeable pour réussir ce nouveau départ. La structure même du récit peut se décomposer en trois parties : après une introduction guerrière, on retrouve notre héros errant chez lui comme une âme en peine, seul, sans joie de vivre. Un homme lui propose alors de partir en Afrique de l'Ouest, dans l'état de Zangaro, qui est dirigé de manière cruelle par le dictateur Kimba, qui fait régner la terreur parmi la population. Le but de la mission : simple reconnaissance du terrain pour voir si un coup d'état visant à renverser le président en place est possible, afin que des investisseurs puissent s'implanter dans la région. Cette première partie voit donc Christopher Walken endosser l'identité d'un ornithologue venu photographier des oiseaux rares dans cet endroit inhospitalier, histoire de passer inaperçu. On ressent le danger à chaque coin de rue, tout comme la corruption qui règne au sein de l'armée du président, comme dans la scène de l'aéroport. Cette mission de reconnaissance va s'avérer assez violente pour le héros, puisque sa couverture ne va pas fonctionner auprès des militaires, qui vont le retenir prisonnier et lui faire subir un passage à tabac peu plaisant. Cette première partie est mise en scène de manière assez réaliste, assez choc et ne fait pas dans la dentelle au niveau des exactions menées par les forces de l'ordre. S'ensuivra une seconde partie qu'on pourra décrire comme étant la préparation du coup d'état, la rupture du héros avec celle qu'il aime l'ayant poussé à accepter cette nouvelle mission alors qu'il ne le voulait pas. Recrutement des mercenaires, achats des armes et des munitions, préparation du plan, on est quasiment ici dans un thriller d'espionnage relativement tendu. La troisième et dernière partie du film, qui dure une bonne vingtaine de minutes approximativement, fait basculer Les Chiens de Guerre dans le pur film de guerre justement, avec ce putsch exécuté de manière musclé ! Mitraillage en règle, explosions en veux-tu, en voilà, dizaines de morts qui s'amoncellent dans les rues, notre commando ne fait pas dans la dentelle pour gagner le généreux salaire qui les attend en cas de succès et de renversement du dictateur. Un véritable florilège d'action, photographié par Jack Cardiff, qui dynamise ces vingt dernières minutes, avec, en sous-texte social, le pouvoir de l'argent, les intérêts financiers qui passent avant le sort d'un peuple opprimé, encore et toujours. Parmi l'équipe de mercenaires exécutant les ordres de Walken, on trouve Tom Berenger, qui retrouvera le chemin de la guerre en 1986 dans Platoon. Cette troisième partie rappellera à la mémoire des aficionados de film de guerre Les Oies Sauvages de Andrew V. McLaglen, qui voyait également une troupe de mercenaires intervenir en Afrique pour imposer un nouveau président. Trois ambiances différentes donc pour Les Chiens de Guerre, mais qui restent cohérentes vis à vis du personnage principal et de son évolution. La mise en scène de John Irvin est bonne, le casting solide, l'histoire intéressante, et c'est un bon film que le réalisateur nous propose. La version courte dure 103 minutes, la version longue dure 118 minutes et pour l'évolution et la psychologie du héros, on préférera cette dernière à n'en point douter. Les ajouts sont principalement des scènes de dialogues et de relationnelles entre personnages mais le film gagne en puissance et en cohésion je trouve, et le personnage joué par Christopher Walken y gagne nettement en profondeur. A noter que l'histoire est une adaptation libre du roman au titre éponyme de Frederick Forsythe et pour lequel il contacta lui-même des mercenaires pour leur faire croire à l'organisation d'un coup d'État en Guinée équatoriale. Une tentative, bien réelle, eut lieu en mars 2004 dans ce même pays selon un scénario assez proche du livre et impliquant Mark Thatcher !

* Disponible en DVD et BR chez -> L'ATELIER D'IMAGES <-

- Version courte présentée en VF et VOSTF
- Version longue inédite présentée en VOSTF
- Bonus : "Quand les mercenaires attaquent", par Philippe Lombard, journaliste et écrivain.



  

TRAITEMENT DE CHOC

 

TRAITEMENT DE CHOC
(Traitement de Choc)

Réalisateur : Alain Jessua
Année : 1973
Scénario : Alain Jessua
Pays : France, Italie
Genre : Thriller, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Alain Delon, Annie Girardot, Robert Hirsch, Michel Duchaussoy...


L'HISTOIRE : Pour se remettre d'une rupture difficile, Hélène Masson se rend dans l'institut de thalassothérapie du docteur Devilers. Elle y retrouve son ami Jérôme et découvre les bienfaits du traitement spécial mis en place par Devilers. Elle est tout de même intriguée par de petits détails curieux, comme le changement régulier du personnel, tous de nationalité étrangère, et qui semble avoir des problèmes de santé, comme une fatigue intense. Des détails qui ne troublent pas les autres curistes, des habitués fortunés qui viennent régulièrement profiter du traitement de l'institut. Quand son ami Jérôme se suicide, Hélène décide de mener une petite enquête plus approfondi sur ce qui se passe réellement à l'institut...

MON AVIS : Après Jeu de Massacre en 1967, Alain Jessua n'arrive pas à monter de projet et ce, jusqu'en 1972, année où il réalisera Traitement de Choc, qui sortira en salles en France le 18 janvier 1973. Ayant reçu l'aval d'Annie Girardot, qui a été emballé par le scénario, le projet se monte assez vite, surtout qu'un certain Alain Delon accepte également de participer à l'aventure. Le tournage a principalement lieu à Belle-Île-en-Mer, dans le Morbihan, ou se trouve l'institut Castel Clara, qui est un véritable institut de bien-être. Un cadre idyllique pour un film qui se veut être, de l'aveu même du réalisateur, comme un film d'épouvante français, avec toujours un petit fond social, une petite critique acerbe de la société, un ressort classique chez Jessua. Dans Traitement de Choc, la critique porte sur la bourgeoisie blindée de pognons, qui n'en a que faire de profiter de la vie des travailleurs étrangers tant que cela leur est bénéfique. On peut aussi y voir une petite satire du temps qui passe, certains se refusant à vieillir, d'où leur présence chez ce bon docteur Devilers, un rôle assez original pour Alain Delon puisque, clairement, on ne peut pas dire que ce soit un personnage très sympathique, malgré ses sourires charmeurs. C'est d'ailleurs la consigne qu'avait donné Jessua à l'acteur : jouer sur le charme, la séduction, pour renforcer le malaise lié à ce rôle ambigu. Et ça fonctionne plutôt bien ici, surtout quand on commence à comprendre de quoi il en retourne au sujet du fameux traitement dispensé aux curistes de l'institut. Par petites touches, Alain Jessua instille un climat intrigant puis angoissant, qui va plonger Annie Girardot dans un mystère qui ne cessera de s'épaissir et deviendra de plus en plus dangereux pour elle au fur et à mesure qu'elle va mener des recherches qui ne sont pas du goût de tout le monde, que ce soit le docteur Devilers et mêmes des curistes eux-mêmes. Dans ce cadre idyllique, plusieurs choses ne semblent pas tourner rond en effet, comme ces remplacements de personnel, tous étrangers, et qui sont de plus en plus pâles malgré le beau soleil censé leur donner des couleurs. Certaines répliques des curistes font également "tilt" dans notre esprit, comme ce "ils sont bien ces Portugais, mieux que les Espagnols de l'année dernière" par exemple. Très vite, surtout si on est adepte de cinéma de genre, on devine que les algues ne constituent pas le seul ingrédient de cette cure miracle. On y parle aussi de cellules souches de brebis qui auraient de vertu revigorante. OK. Mais faut pas nous la faire. Il y a aussi autre chose, qui explique certainement le teint pâle et la fatigue extrême des jeunes employés étrangers, dont certains vont même venir demander de l'aide à Annie Girardot, sans expliquer de manière frontale ce qui se passe véritablement ici. Le suspense progresse petit à petit, le comportement de Delon devient de plus en plus insidieux, la fragilité de Girardot et sa soif de vérité, notamment après le suicide de son ami qui l'a fait venir à l'institut, maintenant notre intérêt, jusqu'au final assez grand-guignolesque il est vrai, mais voulu tel quel par Jessua, qui voulait en "faire trop" pour son final justement, avec une image choc et un affrontement hystérique entre les deux vedettes du film. Film d'atmosphère avant tout, au rythme assez posé, Traitement de Choc fonctionne encore bien revu de nos jours et peut être vu comme une métaphore du vampirisme. Il est resté principalement célèbre pour la fameuse scène à la plage, dans laquelle tout le casting, Girardot et Delon compris, se retrouve à poil, filmé sans tabou aucun, ce qui valut d'ailleurs à ce film atypique dans le paysage français une interdiction aux moins de 18 ans à l'époque de sa sortie. Un film qui a sûrement inspiré le très bon A Cure for Life de Gore Verbinski en 2016.

* Disponible en DVD dans le second coffret "Le Cinéma français, c'est de la Merde !"

 

mardi 16 août 2022

JOHN DIES AT THE END

 

JOHN DIES AT THE END
(John dies at the End)

Réalisateur : Don Coscarelli
Année : 2012
Scénario : Don Coscarelli
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Chase Williamson, Rob Mayes, Paul Giamatti, Clancy Brown, Fabianne Therese...


L'HISTOIRE : John et Dave, deux jeunes losers attachants, vont tester le pouvoir d’une drogue surpuissante, la "Soy Sauce", et découvrir une réalité alternative peuplée de démons et autres créatures étranges...

MON AVIS : En 1979, le réalisateur libyen Don Coscarelli surprend le public fan de cinéma fantastique avec un film hors norme et qui marque les esprits, Phantasm. Trois ans plus tard, il s'aventure dans le domaine de l'héroic fantasy avec le très sympathique Dar l'Invincible puis met en scène Phantasm 2 en 1988, Phantasm 3 en 1994 et Phantasm 4 en 1998. En 2002, il livre un film bien délirant avec Bubba Ho-Tep puis se voit invité à participer à la série Masters of Horror en 2005. Et puis, plus rien. Disparition des écrans radars et ce, jusqu'en 2012, date à laquelle il fait son retour avec John dies at the End. Une comédie fantastique et horrifique assez déjantée, sorte de croisement hybride entre Las Vegas Parano, un teen movie et From Beyond, avec ajout de quelques influences lovecraftienne entre autres et d'une grosse rasade de monstres en tout genre. Las Vegas Parano car le film nous parle d'une nouvelle drogue, la "Soy Sauce", qui fait voir aux consommateurs une sorte d'univers parallèle bien plus foutraque que notre réalité et dont vont être victimes les deux héros du film, à savoir Dave (Chase Williamson) et John (Rob Mayes). From Beyond parce que cet univers parallèle est peuplé de créatures de toutes sortes, qui semblent vouloir pénétrer dans notre réalité, à l'image des monstres gélatineux et rose fluo du classique de Stuart Gordon ! Et dans John dies at the End, on en a pour notre argent niveau bestioles loufoques, comme ce monstre créé à partir de saucisses et de steak, cette moustache qui se sépare de son détenteur et se met à voler, une sorte de ver rampant aux dents acérées et j'en passe. Atteint d'omniscience, nos héros peuvent aussi voir des morts, des fantômes, des poignées de porte se transformant en poignée-bite (sic !), tout comme ils vont pouvoir changer de dimension ou rencontrer un très méchant démon du nom de Korrok, entité qui aurait donné satisfaction à Lovecraft je pense.Petit souci en ce qui me concerne, l'aspect très bordélique de l'histoire, qui semble souvent avancer en totale roue libre, avec des flashback à la pelle et une cohérence qui a du mal à se faire ressentir. Il faut savoir qu'au départ, John dies at the End est un récit publié en plusieurs parties sur internet et écrit par un certain David Wong. Ne l'ayant pas lu, je ne sais pas son adaptation par Don Coscarelli est fidèle ou si le réalisateur a du tailler dans l'histoire pour aboutir à un film de 109 minutes. Toujours est-il que je n'ai été que moyennement emballé par cet univers pourtant bien déjanté, bien barré et assez original. Mais la structure même du déroulement de l'histoire, quand même assez confuse, certains personnages intéressants qui semblent délaissés (Clancy Brown et son personnage de médium ou la jolie Amy (Fabianne Therese) et sa main amputée par exemple) font qu'on peine un peu à s'y retrouver et notre intérêt même s'en trouve rabaissé, alors qu'il y avait matière à faire un vrai film de dingue bien percutant. Le côté farfelu, absurde même, de certaines situations fait plaisir à voir mais sans qu'on en soit ébouriffé pour autant. Le rythme du film est assez énergique et pourtant, l'ennui n'est pas aux abonnés absents. Ce joyeux fourre-tout n'est pas parvenu à réellement m'accrocher alors qu'il avait quasiment tout pour plaire. Sentiment mitigé à l'arrivée donc pour ce John dies at the End qui reste malgré tout bien dans l'esprit foldingue de son réalisateur.