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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




samedi 31 juillet 2021

RÊVES SANGLANTS

 

RÊVES SANGLANTS
(The Sender)

Réalisateur : Roger Christian
Année : 1982
Scénariste : Thomas Baum
Pays : Angleterre
Genre : Fantastique, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Kathryn Harrold, Zeljko Ivanek, Shirley Knight, Paul Freeman, Sean Hewitt...

L'HISTOIRE : Un jeune homme amnésique essaye de se noyer dans un lac. Il est admis dans un centre psychiatrique et mis sous la responsabilité du docteur Gail Farmer. Baptisé "John Doe #83", le patient semble posséder un curieux pouvoir : il aurait la possibilité d'envoyer ses rêves et cauchemars dans l'esprit d'autres personnes. Tout comme de nombreux autres patients du centre, Gail Farmer est victime d'hallucinations troublantes et ne parvient plus à distinguer la frontière entre rêve et réalité. Elle est persuadée de parler à la mère de son patient, qui lui affirme que son fils est une réincarnation du Christ. Seul problème, la mère de "John Doe #83" est morte depuis cinq jours...

MON AVIS : Avant de passer derrière la caméra, Roger Christian a été chef décorateur sur Star Wars 4 - Un Nouvel Espoir, ce qui lui valut de rempoter l'Oscar dans cette catégorie. Il a également participé à Alien, le huitième passager en tant que directeur artistique. En 1982, après avoir mis en scène deux courts-métrages, il réalise son premier film, à savoir ce Rêves Sanglants qui fût présenté au festival d'Avoriaz en 1983. Une entrée en matière plutôt réussie, mais qui n'offrit pas une grande renommée à son réalisateur, qui ne parvient pas par la suite à nous proposer d'autres films vraiment intéressants. On lui doit tout de même le nanaresque Battlefield Earth en 2000 avec John Travolta ou le film de science-fiction Stranded avec Christian Slater en 2013. Film à caractère fantastique comportant quelques scènes horrifiques, Rêves Sanglants se montre assez intéressant et intrigant, de par son scénario qui fait se percuter rêve et réalité, deux ans avant que Freddy Krueger ne devienne le roi de ce type d'interconnections. Le terme télépathie est également prononcé au cours du film, ce qui peut aussi nous faire penser que le scénariste Thomas Baum s'est inspiré de Carrie au Bal du Diable (1976) ou de Patrick (1978) entre autres. La séquence introductive est particulièrement attractive et donne envie de poursuivre le film et d'en savoir plus : un jeune homme (Zeljko Ivanek) se réveille dans un bois et se dirige vers un lac. Là, au milieu des vacanciers, il met dans son blouson plusieurs pierres assez lourdes et s'enfonce dans les eaux du lac. Une tentative de suicide qui ne va pas à terme et qui conduit notre mystérieux inconnu en hôpital psychiatrique. On fait alors connaissance avec le second personnage principal, le docteur Gail Farmer, interprétée par Kathryn Harrold, qu'on a vu par la suite au côté d'Arnold Schwarzenegger dans Le Contrat. Ce médecin se montre assez empathique car elle s'occupe bien de ses patients, et refuse de les soumettre aux séances d’électrochocs préconisaient par son supérieur. Elle va avoir fort à faire avec le nouvel arrivant, baptisé John Doe #83, qui est amnésique, et qui a le don d'envoyer ses rêves et cauchemars dans l'esprit d'autres personnes, d'où le titre original du film, The Sender. Victimes d’hallucinations qu'elle ne comprend pas et qu'elle pense être réelles, la psychiatre va peu à peu faire le rapport avec John Doe #83, notamment après avoir parlé avec la mère du jeune homme, jouée par Shirley Knight, assez malaisante ici. Celle-ci lui explique que son fils serait une réincarnation du Christ et l'avertit qu'elle courre un grave danger si elle ne le laisse pas quitter son établissement. Le mystère s'épaissit, l'histoire maintient notre intérêt, tandis que le film conserve un rythme assez posé durant les quarante-cinq premières minutes. Vont s'ensuivre ensuite quelques scènes de cauchemars plus dynamiques, à l'image de cette invasion de rats dans une chambre ou de la séquence des électrochocs, qui envoie valser en apesanteur le personnel médical présent autour de John Doe #83 et qui provoque de violents cauchemars chez les autres patients. On se croirait dans une version horrifique de Vol au Dessus d'un Nid de Coucou pour le coup ! Les projections mentales du patient s'avèrent puissantes et on aimerait bien savoir d'où lui vient ce pouvoir étrange qu'il ne semble pas pouvoir contrôler. La présence (spectrale) de sa mère, information qu'on a deviné depuis longtemps, et qui sera confirmée par la suite, interroge également, notamment sur les réelles intentions de celle-ci envers son fils. Si on a parfois l'impression d'être un peu perdu dans ce labyrinthe psychique, on reste tout de même captivé et on se laisse porter par l'intrigue jusqu'au bout. Qui plus est, Rêves Sanglants bénéficie d'une très bonne partition musicale de Trevor Jones, qui mélange plusieurs ambiances pour un résultat convaincant. Ce film peu cité, oublié des radars des cinéphiles, est à redécouvrir car il est franchement de bon niveau pour une première oeuvre. On aurait peut être aimé une réalisation plus nerveuse, moins classique, plus rentre-dedans mais en l'état, Rêves Sanglants est une pellicule 80's qui mérite qu'on s'y intéresse et qu'on la remette en avant...

* Disponible en BR chez -> ARROW VIDEO <-




vendredi 30 juillet 2021

RED STATE

RED STATE
(Red State)

Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2011
Scénariste : Kevin Smith
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : John Goodman, Michael Parks, Melissa Leo, Kerry Bishé, Michael Angarano...

L'HISTOIRE : Trois adolescents vivant dans le Midwest américain répondent sur Internet à une annonce promettant des relations sexuelles. Ils sont loin de se douter qu'ils vont tomber entre les mains d'une secte d’extrémistes religieux aux intentions macabres, dirigée par le révérend Cooper, qui exècre l'homosexualité et la débauche, et qui entend bien purifier tous les pêcheurs...

MON AVIS : Le réalisateur / producteur / scénariste / acteur / humoriste Kevin Smith est principalement connu dans le milieu du cinéma pour ses comédies irrévérencieuses telles Clerks : Les Employés modèles, Les Glandeurs, DogmaJay et Bob contre-attaquentZack et Miri font un porno ou Top Cops par exemple. En 2011, il décide de refaire un film totalement indépendant, réuni la modique somme de 4 millions de dollars et change littéralement de registre avec Red State. Exit la comédie et place à la violence et au pamphlet anti-secte, anti-extrémistes religieux, anti-pro-armes à feu, ce qui lui valu de repartir du festival de Sitges avec deux trophées, celui du Meilleur Film et du Meilleur Acteur ! Un petit changement de cap qui s'est avéré payant et qui a séduit une grande partie du public, même si l'humour (noir) n'est pas totalement absent du film. Je n'avais toujours pas eu l'occasion de regarder Red State, c'est désormais chose faite. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais ! Croisement entre le thriller, le film d'action, le torture porn, l'horreur, et même un semblant de fantastique vers la fin, avec ces sons de trompettes que le révérend pense être d'origine divine, Red State se montre particulièrement efficace dans sa description de ce fanatisme religieux qui pourrit bien la vie des gens depuis quelques années et qui ne cesse de monter en force. Ici, nous avons principalement à faire aux membres d'une même famille, emmenés par leur père devenu gourou. Un gourou qui voue une véritable haine aux homosexuels ainsi qu'à la perversion qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Le lavage de cerveau sur les membres de sa famille a parfaitement fonctionné, puisque du patriarche aux petits-enfants, tous pensent la même chose : les suppôts de Satan vivant sur Terre sont les homosexuels et ils faut donc les éradiquer pour que la foi de Dieu prenne le pas sur la débauche instaurée par ces gens ayant des pratiques contre-nature. Une véritable guerre est en marche au sein de cette communauté religieuse, qui accumule les armes à feu dans la réserve de leur paroisse et qui n'hésitent pas à piéger via Internet les "impurs", leur faisant miroiter des rencontres sexuelles pour mieux pouvoir les séquestrer et les liquider durant la Messe ! Notre révérend homophobe qui entend bien faire appliquer le second amendement des Etats-Unis est interprété par le très bon  Michael Parks, qu'on retrouvera également dans le film suivant de Kevin Smith, le délirant Tusk ! Son sermon, qui dure un certain temps, nous fait vraiment plonger dans la folie de ces sectes religieuses qui pensent détenir la vérité et qui parviennent à embrigader de nombreuses personnes dans leurs croisades sacrées. Si on peut trouver que la personnalité du révérend est peut-être un peu trop extravagante, rappelons que Kevin Smith s'est inspiré du pasteur Fred Phelps pour son personnage et que malheureusement, ce genre de fou furieux existe bel et bien en Amérique et ailleurs. Après une première partie assez tendue, nous présentant nos trois ados devant réussir à s'extraire de cette communauté de fanatiques, la seconde partie s'oriente plus vers l'action, avec l'intervention des forces de police qui ont reçu l'ordre d'éliminer tous ces terroristes. Le syndrome post-11 septembre est toujours présent et les méthodes radicales sont désormais monnaie courante, quitte à avoir des dommages collatéraux non désirés. L'humour noir est ici bien mis en avant, avec subtilité pourrait-on dire, puisque les innocents se prennent des balles tirées par les forces de l'ordre, qu'une jeune fille, membre de la famille Cooper (la charmante Kerry Bishé), essaye de se rendre après avoir sauvé un des ados et se fait descendre sans sommation et j'en passe. Kevin Smith égratigne le système comme à l'accoutumé et tout le monde en prend pour son grade. John Goodman, en agent d'intervention, est totalement dépassé par les événements et ne sait plus à quel sein se vouer, recevant des ordres surréalistes de la part de ses supérieurs, qu'il ne peut se résoudre à appliquer. La caméra de Kevin Smith s'amuse à suivre un protagoniste principal pour le lâcher en cours de route et aller s'intéresser à un autre et ainsi de suite, ce qui fait que Red State possède une structure un peu déstructurée mais qui lui permet de maintenir un bon rythme de croisière et de mélanger les genres et les styles avec dynamisme et réussite. Violent, nerveux, Red State détonne dans la filmographie de Kevin Smith, ce qui lui donne tout son intérêt. La prestation de Melissa Leo fait également froid dans le dos et mérite d'être citée. 
 

KARATÉ TIGER

 

KARATÉ TIGER
(No Retreat, No Surrender)

Réalisateur : Corey Yuen
Année : 1985
Scénariste : Keith W. Strandberg
Pays : Etats-Unis, Hong-Kong
Genre : Action, Arts-Martiaux
Interdiction : /
Avec : Kurt McKinney, Jean-Claude Van Damme, J.W. Fails, Kathie Sileno, Kent Lipham...

L'HISTOIRE : Jason pratique le karaté avec son père qui tient un dojo. Mais Jason voue un culte à Bruce Lee et s'entraîne secrètement aux techniques de son maître à penser. Lorsque son père est victime de la pègre locale, qui veut détenir tous les clubs de karaté de la région, Jason déménage à Seattle avec sa famille. Il transforme un garage un salle d'entraînement et fais connaissance avec R.J., un jeune noir fan de Michael Jackson et de danse. Ce dernier l'emmène sur la tombe de Bruce Lee, située dans la région. Jason est victime de brimades de la part de Scott, un adepte de la malbouffe, qui parvient à lui mettre à dos le prof de karaté du coin. La situation se corse encore quand ledit prof s'aperçoit que Jason connaît Kelly, la fille de ses rêves, et que cette dernière semble être éprise de son rival. Suite à une dispute avec son père, Jason, totalement perdu, demande l'aide de Bruce Lee. Le fantôme de ce dernier lui apparaît et va devenir son professeur d'arts-martiaux. Une aide précieuse car les membres de la pègre sont également présents à Seattle, dont un Russe adepte du karaté et que Jason va devoir combattre sur un ring...

MON AVIS : J'avais été voir ce film lors de sa sortie au cinéma, pratiquant moi-même le karaté et j'avais donc découvert Jean-Claude Van Damme dans l'un de ses premiers rôles. Même si son temps de présence est relativement court dans Karaté Tiger, le Belge en imposait en méchant Russe et le combat final, contre trois karatékas successifs, dont le héros bien sûr, nous faisait déjà comprendre que JCVD n'était pas un amateur et qu'il avait un énorme potentiel au niveau sportif. Après sa première victoire, il fera sur les cordes du ring ce qui deviendra sa marque de fabrique durant quelques années, à savoir son impressionnant grand écart facial ! Pour le reste, Karaté Tiger possède un scénario digne d'un nanar de compétition puisque, si vous avez lu le résumé ci-dessus, on y parle quand même d'un jeune ado qui va se faire entraîner par le spectre de Bruce Lee ! Rien que ça ! Ce dernier étant mort depuis 1973, c'est donc un autre acteur qui va l'incarner à l'écran, à savoir l'asiatique Kim Tai Chong. Si celui-ci possède une vague ressemblance physique avec le petit dragon, il possède par contre sa gestuelle, ses mimiques et si on passe outre la différence physique, on en oublie que ce n'est pas Bruce Lee au final et on se laisse porter par le film, réalisé par le Chinois Corey Yuen. Karaté Tiger marche dans les pas de Karaté Kid, sorti en 1984, et on y retrouve la plupart des ingrédients de ce dernier : le héros qui déménage et se retrouve seul, les brimades par les jeunes du coin, une relation amoureuse qui déclenche des hostilités et un entraînement intensif par un Sensei original. On a également droit à un combat USA / Russie, à l'image de Rocky 4 ! Le héros de Karaté Tiger est interprété par Kurt McKinney, dont c'est ici sa première apparition à l'écran. On s'étonne que le jeune acteur n'ait pas poursuivi une carrière dans le cinéma d'action car il est plutôt doué et possède de bonnes capacités physiques (il a été champion du monde de Taekwondo) mais après Karaté Tiger, il va se retrouver dans le milieu de la série-télévisée. Si aucun cliché ne nous est épargné, toute la partie entraînement est assez dynamique et à même de satisfaire les ados qui désirerait pratiquer les arts-martiaux. Exercices dans la salle d'entraînement improvisée (une garage customisé) ou avec les éléments urbains disponibles, à savoir ceux d'un parc, notre pauvre Jason va suer pas mal pour devenir un combattant expérimenté. Heureusement, il peut compter sur le soutien de son seul ami, le jeune R.J. (J.W. Fails, dont c'est aussi la première apparition et qui n'a pas fait carrière par la suite), un noir qui a la danse pour passion. Franchement, Karaté Tiger se suit sans trop de difficulté et ça m'a fait plaisir de le revoir. Si on ne peut oublier son aspect nanaresque, qui saute encore plus aux yeux lorsqu'on le revoit, il permet en tout cas de passer un bon moment devant son écran et de découvrir une future star du cinéma qui va exploser trois ans plus tard avec l'excellent Bloodsport. A l'époque, Karaté Tiger déchaîna les passions et le film connût de nombreuses suites, malgré l'absence des acteurs de ce premier film. 



jeudi 29 juillet 2021

MADMAN

 

MADMAN
(Madman)

Réalisateur : Joe Giannone
Année : 1981
Scénariste : Joe Giannone
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -16 ans
Avec : Gaylen Ross, Tony Fish, Harriet Bass, Frederick Neumann, Paul Elhers...

L'HISTOIRE : Lors d'un feu de camp nocturne, le gérant d'un camp de vacances raconte aux participants et moniteurs, adultes et enfants, l'histoire de Madman Marz, un homme devenu fou qui a massacré sa famille à coup de hache et qui a été pendu par les habitants. Ces derniers n'ont pas retrouvé le corps le lendemain. Le gérant indique au groupe qu'il ne faut plus prononcer le nom de Madman Marz sinon, celui-ci reviendra se venger. Ce que s'empresse de faire un des jeunes auditeurs ! Une fois tout le monde rentré au camp, un des moniteurs s'aperçoit qu'il manque Richie à l'appel. Il part à sa recherche; C'est le début d'une nuit de terreur et de mort, Madman Marz semblant bel et bien en vie...

MON AVIS : 1980. Vendredi 13 débarque sur les écrans et déclenche une vague de slasher movies sur les écrans du monde entier durant les 80's, avec plus ou moins de réussite. Comprenant qu'un filon vient de se créer, moult réalisateurs vont tenter d'apporter leur pierre à l'édifice. Ce sera le cas de Joe Giannone, qui réalisera un unique film en 1981, ce Madman dont il est question ici, et qui est donc un slasher qui a la particularité d'avoir en vedette féminine principale l'actrice Gaylen Ross, que tout le monde connaît suite à sa participation dans le Zombie de George A. Romero en 1978. Avec peu de budget, Giannone recycle ce qui a fait le succès du film de Sean S. Cunningham l'année précédente et place des moniteurs d'un camp d'été face à un tueur à la force sur-développée, et qui manie la hache avec dextérité. Ce tueur, nommé Madman Marz et joué par l'acteur Paul Elhers, ne porte pas de masque pour camoufler son visage. Pas besoin car il a un faciès assez hideux et préfigure des plusieurs années les monstres de Détour Mortel entre autres. Avec son décor forestier, ses cabanes de bois, son feu de camp, Giannone n'a plus qu'à lâcher son tueur monstrueux sur les protagonistes de l'histoire. Une histoire hyper basique, qui tient sur un timbre poste, et qui n'a pour seule originalité le récit présentant Madman Marz, personnage devenu une légende locale. Pour le reste, c'est d'un classique absolu et malgré des tentatives de créer un semblant de suspense, avec caméra subjective, vision furtive du tueur, de son regard caché par des branchages, de son ombre se déplaçant au sein du camp et j'en passe, Madman a bien du mal à décoller en fin de compte et on s'y ennuie pas mal. Le casting n'est pas fameux, hormis Gaylen Ross et Tony Fish, ainsi que Frederick Neumann, le gérant du camp. Les autres jouent assez sommairement et ne tirent pas le film vers le haut. Niveau meurtres, ça reste assez sobre, faible budget oblige et on est loin du carnage virtuose proposé par Tom Savini dans Vendredi 13. On a tout de même droit à quelques effusions de sang et coups de hache bien placés mais rien de bien percutant. Par contre, on félicitera le directeur de la photographie, qui a très bien éclairé la majorité des scènes nocturnes, dans lesquelles on distingue bien ce qui se passe, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type de films. Ah oui, comment ne pas citer une séquence assez incroyable, dans laquelle une des proies du Madman réussie l'exploit de se cacher dans un réfrigérateur ! C'est pourtant étroit là-dedans mais elle, elle parvient à s'asseoir dedans et à faire tenir tout son corps à l'intérieur ! Chapeau mademoiselle ! Avec le temps, Madman semble être devenu un slasher culte pour quelques aficionados mais personnellement, j'ai bien du mal à le considérer comme tel. Il se montre assez soporifique, pauvrement interprété, assez avare en meurtres. Après, l'effort de Joe Giannone reste à saluer, certes mais ça n'en fait pas un bon film pour autant. A vous de voir si vous allez considérer Madman comme une perle méconnue du slasher 80's ou comme un essai raté ou moyennement réussi du genre...




QUELQUES DOLLARS POUR DJANGO

 

QUELQUES DOLLARS POUR DJANGO
(Pochi dollari per Django)

Réalisateur : Leon Klimovski
Année : 1966
Scénariste : Manuel Sebares, Tito Carpi
Pays : Italie, Espagne
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Anthony Steffen, Gloria Osuna, Frank Wolff, Ennio Girolami, Alfonso Rojas...

L'HISTOIRE : Le pistolero Django est devenu chasseur de prime pour une compagnie minière. Il doit se rendre dans le Montana pour tenter de retrouver la trace de Jim Norton, bandit qui aurait dérobé une forte somme d'argent à la compagnie. En chemin, il trouve le cadavre d'un shérif et s'empare de son étoile. En arrivant en ville, les habitants pense être en présence du nouveau shérif tant réclamé. La ville est en effet la proie des rivalités existantes entre les cultivateurs et les colons nouvellement installés. Sous son identité de shérif, Django va tenter de faire régner l'ordre et de mener à bien sa mission... 

MON AVIS : L'énorme succès en 1966 du Django de Sergio Corbucci, avec Franco Nero dans le rôle-titre, engendra jusqu'au milieu des années 70 toute une flopée de fausses suites qui utilisèrent ce prénom devenu mythique dans leur titre, la seule suite officielle étant Django 2 - Le Grand Retour, réalisé en 1987 et interprété par Nero. Les Italiens étant connus pour leur sens de l'opportunisme, c'est en cette même année 1966 que débarque déjà Quelques Dollars pour Django, co-production italo-espagnole réalisée par Leon Klimovski, avec apparemment l'aide d'Enzo G. Castellari. Exit Franco Nero et place à Anthony Steffen pour interpréter Django. L'acteur italien est un habitué des westerns et s'est fait un nom dans ce milieu. Son interprétation dans ce film est vraiment bonne, avec son attitude taciturne mais déterminée. La scène d'introduction met déjà bien dans l'ambiance et rend justice aux codes du western spaghetti, avec Steffen venu arrêter un desperado, flinguant en deux temps trois mouvements ses hommes de main et balançant de la dynamite dans le bar pour le déloger, dynamite qui n'était qu'une simple bougie déguisée ! Ça commence plutôt bien ! La suite sera du même niveau, avec Django devenant shérif par opportunité et devant faire régner l'ordre entre un groupe de cultivateurs et un groupe de colons qui ne parviennent pas à s'entendre et font constamment parler la poudre. Droit dans ses bottes, shérif Django va faire son boulot avec passion, ne se laissant guère intimidé par le chef des cultivateurs, qui veut éradiquer les colons de la ville et de ses environs. Il pourra compter sur l'aide de son adjoint, le rigolo Smitty (Ángel Ter), ainsi que sur la ravissante Sally Norton (Gloria Osuña), nièce de Trevor Norton (l'excellent Frank Wolff), ce dernier étant le frère jumeau de Jim Norton, le bandit recherché par Django et qui serait apparemment mort. Est-ce réellement le cas ? Cette question, on se la posera tout au long du film, tout comme les personnages d'ailleurs, que ce soit Django ou les anciens hommes de main de Jim, à savoir les deux pistoleros Graham (Joe Kamel) et Buck Dago (José Luis Lluch), qui aimeraient bien le retrouver également pour récupérer leur récompense suite à l'attaque de la compagnie minière. On a donc deux protagonistes principaux qui ne sont (peut-être) pas ce qu'ils semblent être, et ce jeu des fausses identités fait partie de l'intérêt de ce western solide et très plaisant à regarder. Paysages naturels, gunfigts, bagarres, un peu de sadisme, un héros charismatique et virtuose de la gâchette, une romance, des méchants avides de pouvoir, de la rédemption et j'en passe, on trouve vraiment tous les ingrédients à même de satisfaire l'amateur du genre. Certes, Quelques Dollars pour Django ne possède pas le ton crépusculaire de son illustre inspirateur, ni la modernité et la virtuosité des films de Sergio Leone par exemple. Mais c'est vraiment un western séduisant, bougrement sympathique et si vous êtes fan d'Anthony Steffen, alors n'hésitez pas ! 83 minutes qui passent comme une lettre à la poste ! A noter que le film se fait également appeler Bravo Django...

* Disponible en DVD chez RIMINI EDITIONS



mardi 27 juillet 2021

BECKY

 

BECKY
(Becky)

Réalisateur : Jonathan Milott, Cary Murnion
Année : 2020
Scénariste : Nick Morris, Ruckus Skye, Lane Skye
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, home invasion, survival
Interdiction : -12 ans
Avec : Lulu Wilson, Kevin James, Joel McHale, Robert Maillet, Amanda Brugel...

L'HISTOIRE : La vie de Becky, 13 ans, vient de basculer avec la mort de sa mère. Contrariée par devoir passer son week-end avec son père et sa nouvelle compagne, elle va devoir affronter de nouvelles épreuves quand la famille est prise en otage par un groupe de prisonniers évadés, emmenés par le cruel néo-nazi Dominick, qui est à la recherche d'une clé. Les malfaiteurs sont loin de se douter que Becky peut renverser le rapport de forces et faire d'eux ses proies...

MON AVIS : En 2014, le duo  Jonathan Milott / Cary Murnion réalisent Cooties, l'histoire farfelue d'un mystérieux virus qui frappe une école primaire isolée et transforme les enfants en véritables sauvages. Ce premier film bénéficiait de la présence d'Elijah Wood et d'Alison Pil. Ils enchaînent avec Bushwick et sur 4 épisodes de la série Off Season en 2017 puis reviennent en 2020 avec Becky, un home invasion teinté de survival qui met en vedette une jeune ado de 13 ans qui va devoir gérer un groupe d'évadés de prison qui viennent squatter dans la maison de campagne de son père, résidence secondaire perdue dans les bois évidemment. Il semblerait que les détenus, dont deux gros néo-nazis, connaissent l'endroit puisqu'ils cherchent une clé censée leur ouvrir une cachette a priori. Une cachette dont on ne sait pas du tout ce qu'elle contient au final. La jeune Becky est interprétée par Lulu Wilson, vue dans Annabelle - la création ou dans la série The Haunting of Hill House entre autres. Les deux méchants néo-nazis sont joués quant à eux par Kevin James et le géant Robert Maillet, ancien catcheur devenu acteur. Un casting plutôt bien en place et qui fait le job pour un film assez banal au final et qui, même s'il remplit agréablement son contrat, ne vient jamais nous transcender. On ne peut pas dire que le scénario fasse en effet dans une grande originalité. La seule subtilité vient du fait que l'héroïne a 13 ans et va se montrer des plus matures pour faire face à une situation dans laquelle la majorité des gens se feraient dessus sans broncher. OK, l'instinct de survie peut faire faire des prouesses mais quand même. Le week-end de Becky va donc devenir un vrai cauchemar et ça démarrait déjà mal quand son père fait débarquer sans la prévenir sa nouvelle compagne accompagnée de son jeune fils. Car la mère de Becky est décédée d'un cancer il y a un an et la jeune fille n'arrive toujours pas à faire son deuil. Un background un peu larmoyant, qui explique la rage intérieure dont fait preuve la jeune fille. Une fois les détenus ayant pris en otage son père, sa nouvelle compagne et son fils, le film bifurque du drame au home invasion et va s'amuser à distiller une ambiance un peu oppressante tout en malmenant son casting. Kevin James, croix gammée tatouée sur le derrière du crâne, la joue gros dur insensible et ne lésine pas sur de petites tortures envers le père de Becky pour que cette dernière lui dise où est cette foutue clé qu'il recherche. La violence graphique apporte un peu de piment et les deux réalisateurs n'ont pas peur d'en faire trop, comme lors de cette séquence un peu too much dans laquelle le néo-nazi en chef se sectionne le nerf optique au ciseau puis au couteau après que Becky lui ai crevé l’œil. Et tout ça sans tomber dans les pommes ! Balèze la race aryenne ! Franchement, même si les effets gores sont bien répugnant ici, j'ai trouvé cette scène assez hilarante vue son manque de crédibilité. La suite se la joue un peu Maman j'ai raté l'avion avec Becky qui utilise tout ce qui lui tombe sous la main pour se débarrasser des méchants. Le coup du gros pistolet à eu rempli d'essence est assez bien trouvé. Alors oui, Becky bénéficie souvent d'une belle mise en scène, de bonnes idées visuelles, d'un casting correct et de scènes violentes plutôt sympathiques. Mais à part ça, on ne peut pas dire qu'il y a du nouveau à l'ouest. Rien qui nous fasse nous ébahir, rien qui ne fasse avoir des frissons d'extase. Juste un petit film divertissant en somme, bien foutu mais qui recycle du déjà vu. 

 

dimanche 25 juillet 2021

RAZZIA SUR LA CHNOUF

 

RAZZIA SUR LA CHNOUF
(Razzia sur la Chnouf)

Réalisateur : Henri Decoin
Année : 1955
Scénariste : Henri Decoin, Maurice Griffe
Pays : France
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Jean Gabin, Lino Ventura, Albert Remy, Magali Noël, Marcel Dalio...

L'HISTOIRE : De retour sur Paris, Henri Ferré, dit "Le Nantais" est chargé par Paul Liski de réorganiser le réseau de drogue de la région, avec l'aide du "Catalan" et de ses hommes. Ayant pour couverture le bar-restaurant Le Troquet, Henri s'acquitte de sa tâche avec efficacité et remet de l'ordre dans toutes les strates de l'organisation. Il s’amourache de Lisette, une jeune serveuse de 22 ans qui travaille au Troquet. Mais la police veille au grain et effectue une descente musclée dans le bar-restaurant. Henri est relâché faute de preuve. Il va devoir jouer serré, se sachant surveillé de près...

MON AVIS : Après le succès de Touchez pas au Grisbi de Jacques Becker en 1954, Jean Gabin poursuit dans le film policier dès l'année suivante avec Razzia sur la Chnouf, dans lequel il retrouve Lino Ventura. Réalisé par Henri Decoin, Razzia sur la Chnouf est un pur polar français, qui surprend par sa noirceur et son ton résolument austère. Il n'y a pas une once d'humour dans le film, qui présente de manière réaliste les dangers de la drogue, que ce soit pour ceux qui en consomment mais surtout pour ceux qui se livrent à son trafic. Un milieu sordide, brutal, duquel il est très difficile de sortir, même si on a été un bon élément. Jean Gabin joue ici un personnage charismatique, froid, méthodique, respectueux mais qui veut que le travail soit fait et bien fait. Même si peut éprouver de l'empathie, il est déterminé à mener à bien sa mission, et attention à qui vient se mettre en travers de sa route. Reste que le sale boulot, il le fait exécuter par deux hommes de main pour qui la violence et la brutalité ne sont pas un problème. Ce duo est joué par Lino Ventura et par Albert Rémy, tous deux parfaits dans leur rôle respectif. La séquence dans laquelle ils vont passer à tabac le chimiste de l'organisation ainsi que la femme de ce dernier, qui tente de s'imposer, est assez cruelle et violente. Le monde de la pègre n'est pas rose et on le comprend très bien dans le film. Le film prend le temps de créer son ambiance, à travers les personnages et les dialogues et son rythme est assez posé, ne cédant que rarement à l'action en fait. La mise en scène, classique, ne cherche pas à se montrer spectaculaire mais participe à cette impression de lenteur, de lourdeur même, d'oppression. On ressent la menace qui pèse sur les "petits" membres de l'organisation, sur les livreurs, les passeurs, menace qui va s'amplifier pour atteindre les plus hautes sphères de cette dernière. La romance entre Gabin et la charmante Magali Noël apporte un peu de douceur au film, qui nous réserve un final totalement inattendu et assez surprenant. Reste que j'aurais aimé un peu plus de dynamisme, de rythme et d'action pour être totalement sous le charme de ce film de qualité.

TARZAN L'HOMME-SINGE

 

TARZAN L'HOMME-SINGE
(Tarzan the Ape Man)

Réalisateur : W.S. Van Dyke
Année : 1932
Scénariste : Cyril Hume
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure
Interdiction : /
Avec : Johnny Weissmuller, Maureen O'Sullivan, C. Aubrey Smith, Neil Hamilton...

L'HISTOIRE : Jane Parker vient retrouver son vieux père en Afrique. Ce dernier dirige une expédition afin de trouver le fameux cimetière des éléphants, et ce, afin de s'accaparer le précieux ivoire. Jane va découvrir les merveilles et les nombreux dangers de l'Afrique et faire la connaissance de Tarzan, un blanc qui ne parle pas sa langue mais qui vit dans la jungle et commande aux animaux. Entre Jane Parker et Tarzan l'homme-singe naît une relation amoureuse...

MON AVIS : Le célèbre personnage romanesque créé par Edgar Rice Burroughs en 1912 a déjà fait l'objet d'adaptation cinématographique à l'époque du muet. Dès 1918, on trouve un Tarzan chez les Singes de Scott Sidney. Les années 20 vont poursuivre cette entrée en matière avec pas moins de trois films et trois serials dédié au seigneur de la jungle ! Mais ce sera bel et bien l'année 1932 qui va populariser le personnage dans le monde entier et le faire entrer dans la légende. Le choix du nageur olympique Johnny Weissmuller (cinq fois médaillé d'or dans sa discipline) pour interpréter Tarzan, couplé au fait que le film de W.S. Van Dyke est une oeuvre parlante, va faire de Tarzan l'Homme-Singe un fleuron du cinéma d'aventure, dont l'aura va perdurer au-delà des décennies. Bien sûr, revu en 2021, le spectateur aguerri ne manquera pas de remarquer ce qui pouvait passer inaperçu à l'époque de sa sortie en salles : quelques acteurs dans des costumes de gorilles, de faux crocodiles pour pourchasser Tarzan, l'utilisation de trapèze pour jouer le rôle des lianes ou des acteurs bougeant devant un écran diffusant des images de peuplades vivant en Afrique par exemple. Des effets-spéciaux rudimentaires mais nous sommes en 1932 ne l'oublions pas. Reste que cet aspect vintage ne vient jamais gêner le plaisir ressenti face aux péripéties mouvementées de Jane et Tarzan ! Si vous aimez l'aventure et ses dangers, vous serez en effet servis comme un roi : attaque de grands fauves (panthères, lions), course-poursuite contre deux crocodiles dans la rivière, enlèvement par une tribu de pygmées, combat dans une fosse contre un gorille hargneux, charge d'éléphants contre le village des pygmées et j'en passe, le tout sur un scénario original, Edgar Rice Burroughs n'ayant donné au studio que les droits du personnage mais pas de ses romans. La principale innovation vient de l'apparition du chimpanzé Cheeta, qui n'existe pas dans les livres et qui deviendra une star au même titre que Tarzan. La romance qui naît entre Jane et Tarzan participe aussi au charme du film. C'est l'actrice Maureen O'Sullivan qui joue Jane Parker et elle reprendra ce rôle dans les cinq films suivants celui-ci. Cette rencontre entre le monde civilisé et le monde sauvage donne lieu à de très belles scènes, comme celle dans laquelle Jane essaie d'apprendre sa langue à Tarzan. Johnny Weissmuller est absolument parfait pour interpréter Tarzan, son corps d'éphèbe imberbe et ses capacités athlétiques étant souvent sollicités. Le fameux cri, que l'acteur a toujours revendiqué être sa création, serait en fait une invention du technicien du son Douglas Shearer, qui aurait utiliser le son d'un yodel autrichien joué à l'envers et en accéléré. On voit d'ailleurs que Weissmuller n'ouvre pas la bouche quand le cri se déclenche, notamment quand il nage contre les deux crocodiles et appelle un hippopotame en renfort ! Mais par la suite, totalement imprégné par le personnage, Weissmuller parvient à reproduire le cri par lui-même. La séquence du combat contre le gorille dans le village pygmées se montre assez violente, voire même un peu sanglante et pourra impressionner les plus jeunes enfants. Quoiqu'il en soit, Tarzan l'Homme-Singe est un superbe film d'aventure qu'on prend toujours plaisir à revoir et Johnny Weissmuller et Maureen O'Sullivan restent à jamais le plus beau couple Tarzan / Jane de l'histoire du cinéma !


samedi 24 juillet 2021

DOOM ASYLUM

 

DOOM ASYLUM
(Doom Asylum)

Réalisateur : Richard Friedman
Année : 1987
Scénariste : Rick Marx
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Michael Rogen, Patty Mullen, Ruth Collins, Kristin Davis, William Hay, Harrison White...

L'HISTOIRE : Judy et Mitch, un couple d'amoureux qui mène la grande vie, ont un grave accident de voiture. Judy décède et Mitch est envoyé à la morgue pour une autopsie. Seulement, il n'est pas mort et assassine les deux médecins légistes. Totalement défiguré et dans un état corporel monstrueux, il reste caché dans l'hôpital qui sera abandonné après le drame. Dix ans plus tard, un groupe d'amis se rend dans le bâtiment désaffecté pour y passer le week-end. Les cinq camarades doivent cohabiter avec un trio de punkettes qui vont les embrouiller. La présence des intrus va réveiller la colère de Mitch qui va les assassiner un à un...

MON AVIS : Après avoir mis en scène Death Mask en 1984 et quelques épisodes de série-télé, dont certains pour Les Contes de la Crypte, le réalisateur Richard Friedman se fait remarquer avec Abraxas, film de maison hantée datant de 1987. La même année, il tourne avec un budget dérisoire ce Doom Asylum, qui ne laissera pas de grand souvenir chez ceux qui l'ont vu, à juste titre d'ailleurs. Un slasher ultra low-cost, qui dénote avec sa réalisation précédente, qui, elle, avait un certain cachet esthétique. Tout le contraire de Doom Asylum, qu'on pourrait presque considérer comme un film fait au hasard entre potes. Est-ce que le réalisateur a découvert ce bâtiment abandonné au cours d'une balade et s'est dit chouette, faisons un film d'horreur là-dedans ? C'est possible tant l'amateurisme respire pleinement durant les 78 minutes trop longues que dure ce film. Le scénario, d'une banalité exemplaire, n'est pas forcément à pointer du doigt. C'est un scénario lambda de film d'horreur, comme il en existe des centaines. La mise en scène est par contre d'une faiblesse abyssale, bourrée de maladresse, de faux raccords, d'éléments absents dans un plan et qui apparaissent dans le suivant (le fauteuil roulant vers la fin par exemple), bref, c'est pas fameux à ce niveau. Le casting n'est pas en reste malgré la présence de la ravissante Patty Mullen, qui interprète deux rôles, Judy dans la scène introductive et Kiki dans le reste du film, et qu'on reverra avec grand plaisir en 1990 dans le Frankenhooker de Frank Henenlotter dans lequel elle interprète le rôle principal. Les autres acteurs se démènent comme ils peuvent, surjouant à l'extrême et rendant les scènes assez drôles dans l'ensemble, surtout lorsqu'ils doivent prononcer des dialogues qui ne peuvent que prêter à rire. Le but du réalisateur était-il de faire une sorte de comédie horrifique ou un film d'horreur sérieux ? Je penche pour la première solution, ce qui fait qu'on peut accorder un peu plus de clémence à Doom Asylum. Non parce que certaines situations sont quand même à hurler de rire ! Kiki, dont Judy était la mère, n'a toujours pas digéré la mort de cette dernière, même si dix ans se sont passés. Elle demande donc à son petit ami si elle peut l'appeler "maman" pour atténuer sa peine ! Et quand ce dernier veut profiter de sa petite amie, elle lui rétorque vigoureusement que ce serait de l'inceste !! Impayable ! Je ne vous parle pas du groupe de nénettes punks dont la chef de bande passe son temps à rire comme une démente (Ruth Collins a bien du s'amuser avec ce rôle, surtout quand elle nous montre sa charmante poitrine dénudée). Tout est à l'avenant et on est plus souvent consterné qu'amusé devant l'écran. Le scénario n'étant pas plus épais qu'une feuille de cigarette, le réalisateur a eu l'idée de faire de son tueur monstrueux un cinéphile, histoire d'allonger la durée du film. Notre monstre, entre deux meurtres, va donc s'installer face à sa télé et visionne différents films avec l'acteur Tod Slaughter, dont The Demon Barber of Fleet StreetThe Face at the Window ou Maria Marten, or the Murder in the Red Barn entre autres. Des scènes qui allongent certes la durée du film mais ramollissent considérablement son rythme, déjà pas bien élevé ! Alors, que reste-t-il de potable dans Doom Asylum au juste ? Et bien, on prendra plaisir à assister à ce petit catalogue de meurtres assez sympathiques, tout comme on appréciera le masque en latex monstrueux que porte Michael Rogen en guise de visage ravagé suite à l'accident de voiture de son personnage. Le gore s'invite gentiment durant les meurtres, dont on retiendra un sectionnement d'orteils à la pince coupante, un visage en partie découpé à l'aide d'une scie chirurgicale, un foret de perceuse enfoncé dans un crâne ou une tête plongée dans de l'acide par exemple. Tout le budget a été alloué aux maquillages, c'est certain. Bref, si vous êtes amateurs de nanars, ruez-vous sur Doom Asylum, ça devrait vous faire passer une bonne soirée de rigolade. Les autres peuvent passer leur chemin sans souci...

* Disponible en BR chez -> ARROW VIDEO <-      


mercredi 21 juillet 2021

ISLAND OF DEATH

 

ISLAND OF DEATH
(Ta Paidia tou Diavolou)

Réalisateur : Nico Mastorakis
Année : 1976
Scénariste : Nico Mastorakis
Pays : Grèce
Genre : Horreur, Erotique
Interdiction : -16 ans
Avec : Bob Behling, Jane Lyle, Jessica Dublin, Gerard Gonalons, Jannice McConnell...

L'HISTOIRE : Christopher et Célia, un couple d'amoureux, se rendent sur la petite île de Mykonos pour passer un agréable séjour dans ce décor paradisiaque. Malheureusement pour les résidents de l'île, Christopher et Célia sont également deux tueurs psychotiques, qui prennent plaisir à faire souffrir leurs victimes et à leur faire subir toutes sortes de perversions...

MON AVIS : Au début des années 70, la Grèce devient une démocratie après des années de dictature. Une nouvelle liberté s'offre alors aux artistes présents dans le pays et le réalisateur Nico Mastorakis, qui a déjà mis en scène quelques téléfilms, décide de tenter sa chance. La vision de Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper le séduit et il se lance le défi de réaliser un film d'horreur grecque encore plus malsain, un film d'horreur qui serait un véritable catalogue de perversions et de monstruosités. Ce film qui veut repousser les limites, c'est Ta Paidia tou Diavolou ou Island of Death, ce qui est tout de suite plus compréhensible. Un low budget évidemment, puisque Mastorakis ne réussi a réunir que 30000$. Qu'importe. Le désir et la motivation feront le reste. Longtemps difficile à acquérir ou à visionner, Island of Death a développé au fil du temps un petit statut de film culte, qui ne s'est pas démenti malgré son arrivée sur support numérique, en DVD et désormais en Blu-Ray. Il faut dire que le réalisateur n'a pas menti, que ce soit sur ses intentions et sur leur mise en image. C'est bien simple, Island of Death est effectivement un véritable catalogue de perversité, ce qui ne manquera pas de faire rugir de plaisir l'amateur de cinéma Bis, trash et déviant. Si on s'attarde sur un point de vu purement cinématographique, on ne va pas clamer haut et fort que ce premier film de Mastorakis relève du génie pur et dur, comme a pu l'être le film de Tobe Hooper. La mise en scène est correcte, certes, mais n'a pas l'éclat de Massacre. Par contre, ces vacances ensoleillées sur Mykonos, filmées en décor naturel bien sûr, où l'on va suivre le couple Christopher / Célia, va nous en mettre plein la vue niveau déviance et horreur. Car ce joli duo qui passerait inaperçu, tels de simples touristes venus se reposer à la mer, interprété par Bob Behling et la jolie blondinette Jane Lyle, cache en fait une paire de tueurs sadiques et cruels, qui adorent prendre des photos de leurs forfaits. Christopher semble avoir une sorte de mission à accomplir, à savoir éradiquer les êtres pervers au nom de Dieu quand Celia semble juste aimer le suivre dans ses horreurs et n'hésite pas à l'aider à attirer les futures victimes dans ses filets. Le film se montre assez habile au début, car on ne découvre pas tout de suite la véritable personnalité du couple. Une fois leur nature révélée au grand jour, c'est parti pour un voyage sans retour dans la dépravation et l'immondice. Âmes sensibles s'abstenir de venir à la suite de nos deux psychopathes car le spectacle qu'ils vont vous offrir ne sera certainement pas à votre goût ! Il faut quand même dire qu'on va enchaîner durant 106 minutes environ des scènes de : crucifixion, déversement de peinture liquide dans la bouche, visage rongée par les flammes, harpon expédié dans le ventre, faucille traversant un dos et dont la pointe va ressortir entre les deux seins d'une malheureuse, décapitation à l'aide d'un tractopelle, explosion de crâne au revolver, viol hétéro et homosexuel, pendaison, meurtre à l'épée et j'en passe ! Comble de perversité, le réalisateur ne s’embarrasse d'aucun tabou et nous montre même Christopher se taper une chèvre avant d'égorger le pauvre animal ou urinant sur une MILF hautement excitée qui n'en demandait pas tant ! L'érotisme est bel et bien présent ici, tout le monde se retrouve sans cesse à poil, et toutes les combinaisons sont permises, même zoophile donc ! Le tout sur un scénario assez banal, qui ne cherche pas à nous la jouer Christopher Nolan ça c'est sûr. C'est même tout l'inverse. On aura pourtant quelques surprises pas dénuées d'intérêt, dont une révélation finale sur notre couple de tueurs qui augmente encore le caractère malsain du film. Malgré des défauts, Island of Death est bel et bien un objet culte pour cinéphile déviant, une oeuvre totalement immorale, décomplexée, glauque, sadique, avec néanmoins une ambiance souvent bon enfant, presque guillerette malgré les événements qui se déroulent devant nos yeux ahuris. Pas du grand et beau cinéma mais un film qui sent le rance, la transpiration, les liquides corporels et la folie. De quoi passer une bien agréable soirée sous le soleil de Mykonos, possiblement la plus mauvaise destination de vacances, comme le clame le slogan d'une des jaquettes dessinées pour l'occasion chez Arrow Video !   

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARROW VIDEO <- 





LA MOUCHE 2

 

LA MOUCHE 2
(The Fly 2)

Réalisateur : Chris Walas
Année : 1989
Scénariste : Frank Darabont, Mick Garris, Jim Wheat, Ken Wheat
Pays : Etats-Unis, France, Angleterre
Genre : Science-fiction, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Eric Stoltz, Daphne Zuniga, Lee Richardson, Garry Chalk, John Getz...

L'HISTOIRE : Enceinte du défunt Seth Brundle, Veronica Quaife accouche sous la surveillance d'Anton Bartok, patron d'une entreprise spécialisée dans la technologie. Malgré le décès de Veronica à la fin de l'accouchement, le bébé survit. Prénommé Martin, l'enfant a hérité des gènes de son père et connaît une croissance accélérée : à 5 ans, il en paraît déjà 20. Il possède également des facultés mentales sur-développées. Pour son anniversaire, Anton Bartok lui fait un merveilleux cadeau : un appartement rien que pour lui, afin qu'il puisse enfin avoir un peu d'intimité, n'ayant vécu qu'à l"intérieur d'une salle de laboratoire. Bartok lui offre également un poste au sein de son entreprise pour mettre à profit ses capacités mentales : il va pouvoir reprendre les travaux de son père, les équipes de Bartok étant incapables de faire correctement fonctionner les deux télépods. Dans l'enceinte de son laboratoire, Martin se lie d'amitié avec la charmante Beth Logan et tous deux tombent amoureux. Tout irait pour le mieux si Martin n'avait pas découvert que Bartok l'utilise et qu'il est constamment sous surveillance, même dans son appartement. Cerise sur le gâteau, les gènes mutants qu'il a hérité de son père se réveillent...

MON AVIS : Les années 80 et 90 ont vu une flopée de films se voir accoler un numéro derrière leur titre. Les suites ont le vent en poupe lors de ces deux décennies et pour profiter du succès de La Mouche de David Cronenberg, les producteurs envisagent de poursuivre l'histoire en mettant cette fois en premier plan le fils de Seth Brundle, puisque Veronica était enceinte de lui à la fin du film original. Armé de quatre scénaristes, dont Frank Darabont et Mick Garris, La Mouche 2 va donc pouvoir prendre son envol. Geena Davis ayant refusé de reprendre son rôle de Veronica, la séquence introductive utilise l'actrice Saffron Henderson pour la remplacer, en évitant de la filmer de trop près. On retrouve par contre l'acteur John Getz, qui jouait son ex-amant, et qui assiste à l'accouchement, qui se déroule dans un laboratoire. Cette scène d'introduction reprend à peu de choses près les éléments de la séquence de cauchemar de Veronica vue dans La Mouche, à la différence que le cocon gélatineux contient bel et bien un vrai petit bébé, Martin. Le fils de Seth Brundle possède une croissance ultra rapide et il est quasi prisonnier de ce laboratoire dirigé par Anton Bartok (Lee Richardson), qui va le considérer comme son propre fils. Deux jeunes acteurs interprètent Martin à deux âges de sa vie, avant que Eric Stoltz ne prennent définitivement possession du personnage. A partir de là, La Mouche 2 ne va pas avoir grand-chose à offrir d'original aux spectateurs et va se contenter de recycler les idées du premier film, dont une romance. Ayant reçu l'Oscar des meilleurs maquillages pour le film de Cronenberg, c'est tout naturellement vers Chris Walas que les producteurs se sont tournés pour mettre en scène cette suite. Ce sera donc le premier film en tant que réalisateur pour ce talentueux maquilleur, peu aidé par un scénario assez bateau et sans grande inventivité : le babouin du premier film est remplacé par un chien, le bas de Veronica par un cactus, Geena Davis par la charmante Daphné Zuniga, qui va donc vivre une histoire d'amour assez similaire avec Martin Brundle et ce dernier va lui aussi subir les ravages corporels que son père a subit avant lui. Très clairement, Chris Walas a voulu miser avant tout sur les effets-spéciaux et en donner plus au public à ce niveau, sûrement pour palier la faiblesse de l'histoire. Seulement, les maquillages de La Mouche 2 sont souvent clairement en deçà de ceux de La Mouche. Le chien par exemple, déformé après avoir subit une téléportation défectueuse, fait vraiment très caoutchouc et latex. La dégradation physique de Martin est assez vite expédiée et n'a pas la même puissance émotionnelle que celle de son père. Certes, La Mouche 2 vise avant tout le spectaculaire, notamment lors de la dernière demi-heure, qui voit Martin totalement transformé en ? En quoi déjà ? En mouche géante ? Mouais. Je dirais plutôt un mélange entre une mouche géante et un Gremlins pour ma part. Chris Walas s'est un peu foiré sur ce coup et a voulu trop en faire. Après, les amateurs de grosses bébêtes en caoutchouc seront aux anges, surtout quand notre monstre en latex va balancer du suc gastrique sur la tête d'un de ses poursuivants, qui va donc se liquéfier sur l'effet de la mixture acide. Un peu de gore sera présent dans cette dernière demi-heure, avec également un écrasement de tête via une cabine d'ascenseur. Le final reprend une des idées du film de Cronenberg, à savoir essayer de fusionner la créature monstrueuse avec un être humain. Un final nettement moins touchant que celui du film original et qui laisse la place à un troisième épisode, qui n'a jamais vu le jour et c'est tant mieux. A noter que l'histoire de La Mouche 2, avec le fils qui reprend les expériences de son père, était déjà le sujet du film Le Retour de la Mouche Noire, réalisé en 1959. Chris Walas n'a donc pas réitéré l'exploit du film de David Cronenberg. Reste une petite série B tout de même divertissante et qui est dans la bonne moyenne des productions de ce type. Mais on s'attendait à mieux, c'est certain.


mardi 20 juillet 2021

LA MOUCHE

 

LA MOUCHE
(The Fly)

Réalisateur : David Cronenberg
Année : 1986
Scénariste : Charles Edward Pogue, David Cronenberg
Pays : Etats-Unis, Canada, Angleterre
Genre : Science-fiction, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Jeff Goldblum, Geena Davis, John Getz, Joy Boushel, David Cronenberg...

L'HISTOIRE : La journaliste Veronica Qaife accepte l'invitation du scientifique Seth Brundle à aller visiter son laboratoire. Ce dernier lui a vanté ses recherches et son invention, "qui va changer le monde" selon ses propres mots. Une fois dans le repaire de Brundle, Veronica découvre deux étranges modules, que Brundle a baptisé "Télépods". Pour faire sa démonstration, Brundle demande à Veronica un objet intime : celle-ci lui donne un bas, qu'il place dans le premier télépod. S'ensuit une vive lumière et la disparition du bas. Incrédule, Veronica découvre que son bas a réapparu dans le second télépod. Brundle a réussi à créer le processus de la téléportation. Mais il ne veut pas que Veronica en fasse un article car pour lui, son invention ne sera prête que lorsqu'il aura réussi à téléporter de la matière vivante. Une relation amoureuse se noue entre la journaliste et le scientifique, provoquant la jalousie de l'ex de Veronica. Brundle réussi enfin à téléporter un babouin. Lors d'une crise de jalousie, croyant que Veronica a été revoir son ex-compagnon, il décide de tenter l'expérience sur lui-même, sans s'apercevoir qu'une mouche a pénétré dans le télépod. L'expérience réussie. Peu de temps après, Brundle sent une nouvelle énergie en lui, obtenant une condition physique incroyable. Mais l'euphorie est de courte durée car progressivement, son corps se met à se dégrader...

MON AVIS : Fidèle à son obsession du corps et de la chair et à la modification, la transformation ou la mutation de ces derniers, David Cronenberg va poursuivre l'étude de ces thématiques, débutée dès ses premières œuvres (Rage, Frissons, Scanners, Chromosome 3, Vidéodrome), en réalisant en 1986 un remake moderne d'un petit classique de la science-fiction 50's, La Mouche Noire de Kurt Neumann, sorti en 1958 et dans lequel jouait l'acteur Vincent Price. Avec La Mouche, Cronenberg réussi ce que tout remake devrait être : une réinterprétation nouvelle de l'histoire originale, modernisée, ré-imaginée, qio a sa propre personnalité et qui ne se contente pas de simplement refaire le film d'origine avec les moyens de l'époque. On pense à The Thing de Carpenter, à La Féline de Paul Schrader ou à La Colline a des Yeux d'Aja entre autres, qui, eux aussi, réussissaient ce tour de force. La grande force de La Mouche provient de la maturité du sujet traité et de comment Cronenberg le traite. De par une mise en scène sans esbroufe, presque classique, sans d'effet de style grandiloquent, le réalisateur canadien met toute son talent à nous raconter une histoire qui va nous toucher, nous marquer, nous emporter. Le destin tragique de ce généticien de génie, qui a réussi à créer une machine de téléportation afin de révolutionner le monde du transport, étant lui-même sujet au mal des transports justement d'où ses recherches sur le sujet, se montre réaliste et passionnant. Seth Brundle, magistralement interprété par un Jeff Goldblum transcendé, n'a rien d'un savant fou. Quoique. Ils sont tous un peu fous, les savants du cinéma fantastique. Néanmoins, celui de ce film semble raisonné et raisonnable. Il ne veut pas exposer sa invention avant qu'elle soit parfaitement au point et cherche sans cesse à l'améliorer, afin de réussir l'incroyable : la téléportation de matière vivante. Car si tout fonctionne très bien avec de la matière inanimée, il n'en va pas de même avec la matière vivante, un pauvre babouin va d'ailleurs en faire les frais lors d'une première séquence bénéficiant d'effet gore assez repoussant. La présence de Geena Davis va également apporter une touche émotionnelle au film, la relation entre cette journaliste et le généticien prenant de plus en plus d'importance. Une relation qui va voir un déluge de nuage l'assombrir une fois notre scientifique, jaloux pour rien, tentant l'expérience sur lui-même. Le petit grain de sable qui va venir tout enrayer est donc une simple mouche, qui va malencontreusement pénétrer dans le télépod lors du test humain. Le résultat à l'arrivée dans le second télépod sera la fusion de l'ADN de Seth Brundle et de la mouche, sans que le généticien ne le sache. A partir de là, Cronenberg va pouvoir exprimer tout son amour pour le corps et la chair comme dis plus haut. On a du positif au début, avec des capacités physiques accrues pour Seth Brundle, qui se met à consommer de plus en plus de sucre par contre et qui voit pousser quelques poils qui n'ont rien de vraiment humain dans son dos. Par petite touche, par petit détail minutieux, Cronenberg lance la machine, nous fait comprendre que quelque chose ne va pas et que la situation va dégénérer. Le comportement de Seth Brundle évolue, sa gentillesse, sa timidité disparaissent pour laisser place à de la colère, à de l'impulsivité. Et puis démarre l'horrible processus de dégénération du corps. On a souvent dit que La Mouche pouvait être vu comme une allégorie du Sida. Effectivement, la dégradation du corps de Seth peut évoquer cette maladie. Le maquilleur Chris Walas va rivaliser d'ingéniosité pour rendre crédible les différentes phases de dégradation corporelle de Seth Brundle et on ne peut pas dire qu'il a fait les choses à moitie. Jeff Goldblum a toujours dit que les séances de maquillages de La Mouche sont ce qu'il a vécu de pire dans sa carrière. On comprend aisément pourquoi. Ongles qui tombent, dents qui se déchaussent, vomissement de suc gastrique et transformation physique intégrale sont le prix à payer pour que Seth Brundle devienne Brundle-Fly ! Et on comprend aussi pourquoi Chris Walas a remporté l'Oscar des meilleurs maquillage pour ce film en 1987. Mais derrière toute l'horreur de la situation, Cronenberg n'en oublie pas l'amour et clôt son film avec une scène bouleversante et d'une rare puissance émotionnelle. Dire que La Mouche fait partie des sommets du cinéma fantastique n'est pas exagéré. Réalisation exemplaire, effets spéciaux incroyables, interprétation sans faille et histoire mature et maîtrisée en sont les principaux ingrédients. Le film a reçu le Prix Spécial du Jury au Festival d'Avoriaz 1987.

 

dimanche 18 juillet 2021

SOLO - A STAR WARS STORY

 

SOLO - A STAR WARS STORY
(Solo - A Star Wars Story)

Réalisateur : Ron Howard
Année : 2018
Scénariste : Jonathan Kasdan, Lawrence Kasdan
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction, Aventure
Interdiction : /
Avec : Alden Ehrenreich, Emilia Clarke, Woody Harrelson, Donald Glover, Erin Kellyman...

L'HISTOIRE : Séparé de sa fiancée Qi'Ra, le jeune Han Solo lui promet de revenir la chercher quand il aura acheter un vaisseau pour s'enfuir avec elle. Trois ans plus tard, en plein champ de bataille, Han fait connaissance avec un groupe de contrebandiers mené par Tobias Beckett. Il veut les rejoindre mais il est arrêté et jeté dans une fosse dans laquelle se trouve un Wookie. Parvenant à s'enfuir avec ce dernier, qui s'appelle Chewbacca, Han et son nouvel ami parviennent à rejoindre Beckett et sa bande. Les contrebandiers parviennent à subtiliser une importante cargaison de de Coaxium. Mais la mission échoue à cause des rebelles dirigés par Enfys Nest. Le commanditaire de Tobias Beckett, l'impitoyable Dryden Vos, invite ce dernier ainsi que Han à venir s'expliquer sur l'échec de la mission. Dans le vaisseau de Vos, Han retrouve Qi'Ra, qui est devenue le bras-droit de Vos. Celui-ci accepte que Beckett et sa bande se lance dans une nouvelle mission de vol de Coaxium. Il charge Qi'Ra de veiller au bon déroulement de l'opération. Mais pour se faire, il faut aux contrebandiers un vaisseau rapide. Qi'Ra connaît quelqu'un qui en a un, un certain Lando Calrissian. Han parie le vaisseau de Lando, baptisé le Faucon Millenium, au jeu...

MON AVIS : Outre la saga des Skywalker, composée de neuf films, l'univers Star Wars au cinéma s'est également décliné avec le concept nommé A Star Wars Story, à savoir des histoires indépendantes mais qui s'intègrent parfaitement au sein de la saga. En 2016, le premier film dérivé, Rogue One - A Star Wars Story, venait nous narrer la substitution des plans de l'étoile de la mort par une faction de rebelles, le film se situant donc juste avant l'épisode 4 - Un Nouvel Espoir. En 2018, le célèbre réalisateur Ron Howard était choisit pour une seconde aventure dérivée, qui cette fois, allait nous raconter la jeunesse d'un des personnages les plus appréciés de la saga, à savoir Han Solo lui-même ! Interprété avec maestria par Harrison Ford dans les épisodes 4, 5 et 6, le contrebandier Han Solo allait donc nous livrer ses secrets de jeunesse, dont l'acquisition au jeu du fameux Faucon Millenium. Seul souci, Harrison Ford ne pouvait décemment pas interpréter ce personnage en version plus jeune. Le choix se porte alors sur Alden Ehrenreich, vu dans Twixt, Sublimes Créatures ou Stoker. Même si la ressemblance n'est pas frappante, il faut bien reconnaître que l'acteur s'en sort plutôt bien, interprétant avec humour et dynamisme le personnage culte. Un autre héros de l'univers Star Wars doit être revu en version jeune également, il s'agit de son compère Lando Calrissian. Là, le choix de Donald Glover porte moins à polémique puisqu'on a vraiment l'impression de voir Lando jeune. Pour accompagner ces deux acteurs dans cette aventure, la talentueuse Emilia Clarke, devenue star mondiale grâce à sa fabuleuse prestation dans Game of Thrones, rejoint le casting et interprète, toujours avec autant de charme et de brio, la belle Qi'Ra, ex-fiancée de Han Solo comme on le découvrira dans la séquence introductive. Une fiancée pour qui Han va tout faire, y compris mettre sa vie en danger. Le contrebandier Tobias Beckett est quant à lui joué par l’irrésistible Woody Harrelson, toujours à l'aise dans ce type de rôle. Erin Kellyman se dissimulera durant un bon moment sous le costume de la rebelle Enfys Nest, un personnage assez charismatique. Bref, un casting jeune et vigoureux dans sa grande majorité, qui apporte une dimension plus décomplexée, plus fun, à cet épisode hors-série. L'action, l'humour et l'aventure se marient dans une bonne alchimie et Ron Howard nous a réservé quelques belles scènes à effets-spéciaux, comme la scène visuellement sublime du vol de Coaxium sur un train roulant à grande vitesse. La séquence avec le Faucon Millenium devant échapper à une monstrueuse créature tentaculaire semblant provenir de l'univers de l'écrivain H.P. Lovecraft est également à mettre en avant car elle envoie du lourd. Alors oui, Solo - A Star Wars Story ne possède pas la stature épique des autres épisodes de la saga cinématographique. Même s'il y a des enjeux, on est loin de ceux envoyant les rebelles affronter l'Empire, c'est certain. Même Rogue One avait une dimension tragique nettement plus prononcée. Ici, c'est le divertissement qui prime avant tout, ce qui fait de Solo un film différent, autre, qui peut surprendre par son approche plus festive, mais qui, au final, s'avère plutôt réussi et procure bien du plaisir. J'avais moyennement accroché la première fois que je l'ai vu mais cette seconde vision m'a nettement plus enthousiasmé, je n'ai pas vu le temps passé et je me suis bien amusé tout en étant ébloui par la qualité des effets visuels. Bref, un film qui vaut bien plus que sa triste réputation si on lui accorde une seconde chance. 


   

LES TROIS JOURS DU CONDOR

 

LES TROIS JOURS DU CONDOR
(Three Days of the Condor)

Réalisateur : Sydney Pollack
Année : 1975
Scénariste : Lorenzo Semple Jr., David Rayfiel
Pays : Etats-Unis
Genre : Espionnage, Thriller
Interdiction : /
Avec : Robert Redford, Faye Dunaway, Max von Sydow, Cliff Robertson, John Houseman...

L'HISTOIRE : Joseph Turner travaille, avec le nom de code « Condor », pour une unité clandestine de la CIA. Cette unité est chargée de trouver des fuites dans les méthodes de l'Agence et éventuellement de nouvelles sources de renseignement d'origine source ouverte. Pour cela, une veille permanente de tous les écrits publiés à travers le monde est effectuée par Joseph et ses collègues. Un jour, Turner adresse un rapport à sa direction dans lequel il mentionne un réseau d'espionnage clandestin, probablement externe à la CIA, mais en contact avec celle-ci. Le lendemain, après être allé faire des courses pour la pause déjeuner, Turner retrouve tous ses collègues assassinés. S'engage alors une course contre la montre pour savoir qui a commis ces meurtres et comment lui échapper...

MON AVIS : Adaptation du roman Les Six Jours du Condor de James Grady, qui a donc perdu trois jours par rapport au titre du film retenu, Les Trois Jours du Condor est un bon film d'espionnage, dû à Sydney Pollack qui l'a réalisé en 1975. L'histoire est intrigante et prenante, on cherche sans cesse à comprendre qui est derrière la suppression de tous les membres d'une unité dissimulée de la C.I.A., tout comme le héros du film, unique survivant qui était parti chercher à manger pour ses malheureux collègues. Un héros interprété avec brio par Robert Redford, qui voit donc sa vie partir en vrille suite à cet assassinat multiple et qui va développer un syndrome aiguë de la méfiance vis à vis de tout le monde. C'est d'ailleurs un des aspects les plus passionnants du film, cette paranoïa qui s'empare du héros, qui croit voir dans une simple femme qui promène un enfant dans une poussette une potentielle menace ! Tout le monde devient suspect à ses yeux, tout le peut en vouloir à sa vie. La traque s'étire durant tout le reste du film, entrecoupée par ses investigations pour tenter de faire la lumière sur cette sombre affaire et découvrir pourquoi ses collègues et lui-même ont été pris pour cible. Ses travaux, notamment un rapport qu'il aurait adressé à ses employeurs, pourraient-ils être à la base de l'affaire ? Le mystère reste entier et avance petit à petit, le film parvenant à maintenir un suspense assez solide. Un tueur à gages, superbement interprété par Max von Sydow, fait partie des protagonistes emblématiques du film, et lui donne un intérêt qui ne faiblit jamais. La présence de Faye Dunaway, qui se retrouve mêlée aux soucis du héros par pur hasard, apporte un peu de douceur à l'intrigue et permet de faire souffler notre héros traqué. Il n'y a que très peu d'action dans Les Trois Jours du Condor, mais le rythme est convaincant, tout comme la mise en scène de Pollack, qui propose également de superbes plans de New York, dont les défuntes Twin Towers. Le postulat politique du scénario, déjà présent dans le roman original, a été amplifié par les scénaristes du film. Sydney Pollack, suite à l'affaire du Watergate, voulait avec Les Trois Jours du Condor, traiter des agences gouvernementales, telles la C.I.A., et mettre en avant le principe de loyauté. Que se passerait-il si ces agences au pouvoir certain, avaient des traîtres en leur sein ou décidaient d'agir de leur plein gré ? Si on peut penser que le scénario sombre parfois dans la facilité et l'exagération, avec même quelques légères invraisemblances, (Faye Dunaway qui s'infiltre sans grand problème dans les bureaux de la C.I.A. entre autres), Les Trois Jours du Condor reste un thriller d'espionnage et une oeuvre politique de grande qualité, qui reste toujours plaisant à visionner. C'est une oeuvre solide, un classique des 70's dans le genre !