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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




samedi 25 juin 2022

LORDS OF CHAOS

 

LORDS OF CHAOS
(Lords of Chaos)


Réalisateur : Jonas Åkerlund
Année : 2018
Scénariste : Jonas Åkerlund, Dennis Magnusson
Pays : Norvège, Suède, Hongrie, Angleterre
Genre : Biographie, film musical, drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Rory Culkin, Emory Cohen, Jack Kilmer, Anthony De La Torre, Sky Ferreira...


L'HISTOIRE : Adolescent fan de métal, Øystein Aarseth veut créer un nouveau genre, le True Black Metal norvégien. Il fonde le groupe Mayhem avec le bassiste Jørn Stubberud surnommé Necrobutcher et choisi de se faire appeler Euronymous. Il engage un nouveau batteur, Jan Axel Blomberg surnommé Hellhammer, ainsi qu'un chanteur, Per Yngve Ohlin surnommé Dead. La formation ne cesse d'acquérir des fans à travers le pays et leurs prestations scéniques font sensations, notamment avec Dead qui se taillade les bras et s'évanouit sur scène. Lorsque ce dernier se suicide, Euronymous en profite pour mettre en scène le corps inanimé de son ami afin de prendre une photo. Il crée ensuite son propre label et ouvre un magasin de disques extrêmes. Sa rencontre avec Kristian Larsson Vikernes, surnommé Varg Vikernes ou Count Grishnackh, va faire dériver le groupe dans une spirale infernale de violence diverses, dont des incendies d'église...

MON AVIS : Voici donc la genèse du plus célèbre groupe de Black Metal, j'ai nommé l'ultra-controversé Mayhem ! Comme le dit l'en-tête du film, cette biographie, inspirée du livre Lords of Chaos de Michaël Moynihan, mélange vérités, mensonges et faits plus ou moins avérés. Car malgré un procès médiatisé, impossible de savoir ce qu'il s'est réellement passé, ce qui a réellement déclenché les hostilités entre Euronymous et Varg Vikernes, la seule et unique vérité étant connu de ce dernier, auteur du meurtre sanglant du premier dans la nuit du 10 août 1993, avec 23 coups de couteau donnés, dont 16 dans le dos, 5 dans la nuque et 2 dans la tête. Lords of Chaos nous est raconté via une voix-off, censée être celle d'Euronymous. Le film débute lorsque ce dernier, alors simple adolescent, décide de fonder un groupe de métal extrême, inspiré par Venom, Bathory, afin de purifier la scène des groupes de poseurs et de devenir le seul vrai groupe de True Black Metal norvégien. Ce qui démarre comme un simple films d'ados metalleux va prendre une tournure de plus en plus dramatique au fil des événements et des rencontres, mettant en avant un certain mal-être chez la jeunesse. Si Euronymous semble avoir toute sa tête bien à lui, s'il semble vraiment motivé dans son projet musical, on ne peut pas en dire autant de Dead, un blondinet totalement névrosé, au comportement malsain, dépressif et suicidaire. Avec une voix venu de l'Enfer lui-même et des prestations scéniques sanglantes, Dead sera en grande partie à  l'origine de la montée en puissance de Mayhem dans le milieu du métal extrême. Son suicide est filmé de manière assez complaisante par le réalisateur Jonas Åkerlund, ex-batteur du groupe Bathory, qui ne lésine pas sur les détails gores. La séquence de la célèbre photographie prise par Euronymous est également filmée sans ambages et provoque un certain malaise. On ne sait pas vraiment si Euronymous a fait tout ça avec sérieux ou si toute cette mise en scène n'avait qu'un côté théâtral afin de mettre la lumière sur son groupe et le faire prospérer. Le basculement dans le côté obscur a évidemment lieu avec la rencontre de Varg Vikernes, un jeune homme raciste, antisémite, adepte du IIIème Reich, tout en étant un artiste novateur aux convictions profondes, comme en témoigne son travail en solo avec Burzum, autre fleuron de la scène norvégienne. Totalement anti-chrétien, anti-religion, Vikernes voit en Euronymous un moyen de s'affirmer d'avantage et d'aller plus loin que quiconque dans les excès, ce qui entraînera de nombreux incendies d'églises, qui ont défrayé la presse norvégienne de l'époque. Malheureusement, Vikernes a un égo démesuré et ne supporte pas l'attention qu'Euronymous suscite auprès du public ou de la presse spécialisée, s'appropriant souvent toute la gloire aux détriments des autres membres du groupe. Cette jalousie entre les deux hommes serait-elle à l'origine du drame à venir ? C'est une des hypothèses émises, tout comme un différent d'argent également. Le film charge en tout cas Vikernes, le faisant apparaître comme un véritable disciple du Mal aux idées bien arrêtées. En 118 minutes, Lords of Chaos nous emmène donc découvrir l'une des facettes les plus sombres du Black Metal, avec de jeunes acteurs convaincants, donc Rory Culkin dans le rôle d'Euronymous, oui, oui, le frère du plus connu Macaulay Culkin. Si vous voulez tout savoir sur Mayhem, ses membres, ses dérapages et ses drames, plongez donc dans l'Enfer de Lords of Chaos puis, à vous de démêler le vrai du faux, pour une histoire au final bien dramatique tout de même...


vendredi 24 juin 2022

LA BELLE ET LE CORSAIRE

 

LA BELLE ET LE CORSAIRE
(Il Corsaro della Mezzaluna)


Réalisateur : Giuseppe Maria Scotese
Année : 1957
Scénariste : Mario Amendola, Riccardo Pazzaglia, Giuseppe Maria Scotese
Pays : Italie
Genre : Aventure
Interdiction : /
Avec : John Derek, Gianna Maria Canale, Ingeborg Schöner, Alberto Farnese...


L'HISTOIRE : Le Baron Alfonso di Camerlata vit dans un immense château avec sa nièce Angela, son capitaine Alonzo de Carmona et ses sujets. Avare et proche de ses sous, le Baron rogne sur tout ce qu'il peut pour économiser, y compris sur la poudre à canon, alors que des pirates venus du Moyen-Orient sillonnent les mers avoisinantes. L'annonce de la venue de Catherine d'Autriche et de sa cour au château du Baron intéresse le corsaire Nadir El Krim, qui recherche désespérément un homme responsable de plusieurs massacres sous le régime de Charles Quint...

MON AVIS : Réalisé par Giuseppe Maria Scotese, un réalisateur italien qui m'est totalement inconnu même s'il est crédité en tant que co-réalisateur sur un film également disponible en DVD chez Artus Films, à savoir le film d'Edgar G. Ulmer, Le Pirate de Capri en 1949, La Belle et le Corsaire promettait de par son titre une aventure romanesque à souhait à base de piraterie et de jolies filles. En ce qui concerne ses dernières, elles sont au rendez-vous puisque figure au casting Gianna Maria Canale, qui joue Catherine d'Autriche, et surtout Ingeborg Schöner, qui interprète la fort charmante Angela. C'est une actrice d'origine allemande, qui a principalement fait carrière dans son pays et qui est vraiment ravissante dans La Belle et le Corsaire. On notera que le titre original du film est Il Corsaro della Mezzaluna, soit Le Corsaire au croissant de Lune. Un croissant de lune qui évoque les peuples sarrasins du Moyen-Orient, et pour cause puisque le corsaire du titre, et héros du film donc, est de confession musulmane. Il est interprété par John Derek, qui s'en sort correctement ici. Le souci est que les fans de piraterie seront sûrement déçus par le résultat final car ils n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent. Il est certain que le réalisateur n'a pas dû bénéficier d'un budget conséquent car hormis les costumes et les décors naturels, tout fait affreusement cheap, à commencer par la vision du seul bateau pirate qu'on verra dans le film et qui n'est clairement qu'une maquette de mauvaise qualité. Tout le reste de l'histoire se déroule sur la terre ferme, principalement dans l'enceinte du château et le peu de rebondissements proposés nous tirent quelques bâillements polis. Il faut dire qu'on croule sous les dialogues et que le manque d'action se fait cruellement ressentir jusqu'aux vingt dernières minutes, qui se trouvent enfin dynamisées par quelques scènes de batailles et des duels à l'épée pas trop mal chorégraphiés. Clairement, La Belle et le Corsaire se veut nettement plus être un film d'aventure et de cape et d'épée qu'un réel film de pirates. Mais la faiblesses des moyens, la mise en scène anémique et un scénario somme toute peu palpitant tirent le film vers le bas et entraînent le spectateur dans les affres de l'ennui. La romance entre le beau corsaire et la jolie Angela n'est pas très développée non plus et c'est plutôt dommage. Film assez anecdotique, La Belle et le Corsaire aura bien du mal à tirer son épingle du jeu face à la concurrence car il lui manque beaucoup d'éléments pour nous emporter dans son sillage. 

* Disponible en DVD chez -> ARTUS FILMS <-  
- Film proposé en VF et VOSTF
- Présentation du film par Christian Lucas
- Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce
 
  



jeudi 23 juin 2022

DARK ANGEL

 

DARK ANGEL
(Dark Angel)


Réalisateur : Craig R. Baxley
Année : 1990
Scénariste : Jonathan Tydor, David Koepp
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, science-fiction
Interdiction : /
Avec : Dolph Lundgren, Brian Benben, Betsy Brantley, Matthias Hues...


L'HISTOIRE : L'inspecteur Jack Caine a perdu son coéquipier lors d'une mission d’infiltration dans le cartel de Victor Manning. Sa soif de vengeance lui vaut d'être mis en vacances par son supérieur mais un massacre de dealers et la vol d'une importante cargaison de drogue lui fait reprendre du service. Il se voit attribuer un nouvel équipier, l'agent Smith, qui est très protocolaire. L'entente entre les deux policiers n'est pas au beau fixe mais ils vont devoir apprendre à travailler en équipe lorsqu'ils vont découvrir qu'un dangereux extra-terrestre est présent dans la ville et qu'il est le responsable du massacre et du vol de la drogue...

MON AVIS : L'imposant Dolph Lundgren, star de Rocky 4, Les Maîtres de l'Univers, Le Scorpion Rouge et Punisher dans les années 80, en a un peu marre de n'être sollicité que pour jouer les machines de guerre monolithiques. Il cherche un film dans lequel il pourra étendre son jeu d'acteur et prononcer plus de dialogue. Être un peu plus humain en quelque sorte. On lui propose un script qui date de 1984 et qui n'a jamais vraiment trouvé preneur. Mais son rôle serait celui d'un extra-terrestre venu sur Terre pour stopper un autre de ses semblables. Pas franchement ce qu'il recherche. Par contre, il a très envie de jouer le flic humain qui va croiser la route de ces deux aliens. Surtout que le projet verse dans divers genres : la science-fiction bien sûr, le film d'action évidemment mais aussi et surtout le buddy movie, avec donc un côté comédie bien présent et qui le mettrait en confrontation avec un autre acteur. Parfait pour développer son jeu, avoir de nombreux dialogues et changer un peu son image. Le scénario, écrit par Jonathan Taylor, est remanié par David Koepp. Le réalisateur Craig R. Baxley, dont la famille a travaillé dans le domaine des cascades, est choisit par la production, suite à son travail en tant que coordinateur de cascades justement sur de nombreuses séries-télévisées ou films mais aussi parce qu'il a été réalisateur de seconde équipe sur Predator en 1987 et qu'il a réalisé lui-même le très sympa et dynamique Action Jackson en 1988 avec Carl Weathers. Le voici donc aux commandes de Dark Angel, qui voit une équipe antinomique de flics se lancer à la poursuite d'un dealer extra-terrestre qui puise dans le cerveau de ses victimes de l'endorphine, ce dernier étant lui-même traqué par un de ses congénères ! Tout un programme. J'ai vu Dark Angel au cinéma en 1990 et je l'ai sûrement revu en VHS à sa sortie mais ça fait bien une trentaine d'années que je ne l'ai pas revisionné. Bien sûr, impossible d'oublier le fameux dialogue entre l'extra-terrestre et Dolph Lundgren à la fin du film, ce fameux "Je suis venu en paix" / "Et tu vas nous la foutre la paix", dialogue un peu différent en version original puisqu'on a "Je suis venu en paix" / "Et tu vas repartir en morceaux, connard" ! L'un comme l'autre, ça envoie du lourd de toute façon et c'est devenu des répliques cultes, l'acteur qui joue le dealer alien, Matthias Hues, confirmant dans les bonus du film que malgré son âge, et quelque soit le pays où il se rend, il n'y a pas une seule fois ou quelqu'un ne lui cite pas ce dialogue ! Bon, maintenant, qu'en est-il de Dark Angel en 2022 ? Eh bien ça reste un divertissement très correct, très cool, avec tout ce qu'il faut pour tenir le spectateur en éveil. Le côté duo improbable fonctionne bien, Dolph Lundgren et Brian Benben semblent beaucoup s'amuser et grossissent les situations, ce qui fait qu'on sourit assez régulièrement devant notre écran, le côté "agent irréprochable du F.B.I. qui connaît toutes les procédures et protocoles sur le bout des doigts" de l'agent Smith étant vraiment en décalage avec les méthodes bien plus directes et instinctives de l'inspecteur Caine ! Comme dans tout buddy movie, il y a une longue phase de confrontation entre les deux héros avant que ceux-ci ne finissent par s'apprécier et travailler ensemble pour le bien commun. Le personnage de Dolph Lundgren est effectivement plus travaillé que ce qu'il a l'habitude de jouer : c'est un flic blessé dans son âme suite au meurtre de son co-équipier, qui ressasse un esprit de vengeance envers les commanditaires dudit meurtre, qui a une petite amie (Betsy Brantley) et tous les soucis qui vont avec, et qui va devoir gérer une enquête avec un nouvel équipier qu'il n'a pas choisi. Plus de dialogues donc et un peu plus d'émotions sous la carapace de muscles. Reste que c'est dans les scènes de bagarres et d'action qu'il excelle le plus et à ce niveau, Dark Angel ne décevra pas le public puisqu'ils y en a légion et qu'elles sont bien chorégraphiées. Certes, elles n'ont pas le rythme ultra-dynamique des productions récentes mais elles passent encore bien et se montrent nerveuses quand il le faut. On ne compte plus le nombre d'explosions qui rythment le film, avec aussi des courses-poursuite, du mitraillage en règle, un peu de karaté au passage et j'en passe. Le gros bonus du film provient évidemment de la présence de deux aliens, un gentil et un méchant, ce qui permet au film de jouer avec quelques effets-spéciaux bien foutus, comme cette sorte de pointe que le méchant enfonce dans le crâne de ses victimes pour leur prélever de l'endorphine. On se souvient tous de l'arme utilisé par cet alien dans la séquence du bar, une sorte de CD qui virevolte à toute allure et vient trancher la gorge des dealers présents. Aussi costaud et massif que Dolph Lundgren, Matthias Hues en impose avec ses lentilles de contact blanches, sa stature athlétique, ses aptitudes physiques (la scène où il saute de voitures en voitures, ces dernières explosant à chaque saut) et son fameux "I Come in Peace" qu'il ne cesse de répéter pour notre plus grand plaisir. Un plaisir régressif donc, qui nous replonge au début des 90's. Dark Angel reste le film fun qu'il était à cette époque, la mise en scène et les cascades font clairement le job et le film en donne pour son argent au public. Pas déçu donc de l'avoir revu, car si parfois il y a un fossé entre les souvenirs et le poids des années, Dark Angel tient encore la route, la fibre nostalgique faisant le reste.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> MDC FILMS <- 
Comme pour Exterminator 2, cette seconde livraison de ce nouvel éditeur est sans reproche aucun. Packaging sublime, image restaurée, VF + VOSTF et une foule de bonus pour absolument tout savoir sur Dark Angel ! Une édition de qualité !
BONUS
- Introduction de Dolph Lundgren (1’)
- Introduction de Matthias Hues (1’)
- Dolph Angel – Entretien avec Dolph Lundgren (22’)
- Le Dealer De L’Espace - Discussion avec Matthias Hues (35’)
- De Cronenberg À Dark Angel – Souvenirs de Mark Irwin, Directeur de la Photographie (31’)
- Retour sur Dark Angel avec Craig R. Baxley, Dolph Lundgren et Brian Benben (24’)
- Dolph vs Alien – Dark Angel raconté par Jérémie Damoiseau, spécialiste de Dolph Lundgren (46’)
- Dark Angel en France - Discussion entre Hélène Merrick et Jérémie Damoiseau (37')
- Dark Angel en VHS Vision (visionnez le film en VF, en qualité VHS) (1h28)
- Galerie photos (4')
- Bande-annonce US (2')
- Bande-annonce (3')


 

EXTERMINATOR 2

 

EXTERMINATOR 2
(Exterminator 2)

Réalisateur : Mark Buntzman, William Sachs
Année : 1984
Scénariste : Mark Buntzman, William Sachs
Pays : Etats-Unis
Genre : Vigilante
Interdiction : -16 ans
Avec : Robert Ginty, Mario Van Peebles, Deborah Geffner, Frankie Faison...


L'HISTOIRE : A New York, John Eastland poursuit son entreprise d'extermination de la racaille à grand coup de lance-flammes. Dans le même temps, il noue une romance avec Caroline, une danseuse. Malheureusement, parmi ses victimes se trouvent les membres du gang de X, un psychopathe bien décidé à contrôler toutes les rues de la ville et à faire régner sa loi dans la ville...

MON AVIS : Quatre ans après le choc Le Droit de Tuer, dont le titre original était The Exterminator, l'acteur Robert Ginty reprend du service, toujours armé de son lance-flammes et bien décidé à nettoyer les rues des voyous, dans Exterminator 2 ! Un titre culte des vidéo-clubs, qui a fait le délice des fans de cinéma Bis et de Vigilante movie ! Personnellement, j'ai bien du louer au moins trois fois la VHS durant les 80's / 90's. Le film a été réalisé par Mark Buntzman (qui était producteur sur le premier film) et proposé à Menahem Golan, patron de la Cannon Group. Ce dernier n'est pas trop emballé par le film et décide de faire tourner des séquences additionnelles pour dynamiser le rythme et accentuer la violence. Il fait appel à William Sachs, qui va donc devoir remplir cette mission. Plusieurs soucis apparaissent, comme le déplacement du tournage de ces scènes rajoutées à Los Angeles, alors que le film a été filmé à New York, ce qui impose de salir les rues pour essayer de reproduire le même climat, la même ambiance ! S'ajoute le fait que Robert Ginty n'est plus disponible car engagé sur un nouveau film : pas de souci, il suffit de prendre sa doublure et de lui faire porter son casque de soudeur, comme ça, ni vu, ni connu. Le camion-poubelle devant servir à ces nouvelles scènes, il faut également le faire rapatrier de New York car les camions-poubelles de Los Angeles ne sont absolument pas les mêmes en terme visuel. Autant de soucis dont s’accommode fort bien William Sachs, qui ne sera pourtant pas crédité en tant que co-réalisateur au générique suite à un procès contre Mark Buntzman mais en tant que réalisateur de séquences additionnelles. Pas bien grave au final, seul le résultat compte. Et il est vraiment sympa ce résultat, c'est le moins que l'on puisse dire. Si vous kiffez Le Justicier de New York avec Charles Bronson, impossible de rester de marbre face à Exterminator 2 ! Le film en reprend quasiment tous les codes : on a une bande de punks dirigé par un cinglé de la pire espèce qui veut contrôler les rues de la ville, on a des agressions de personnes âgées (une séquence bien glauque et réaliste ici), on a du kidnapping, une romance qui va mal finir, de la violence en veux-tu en voilà, un duo blanc / noir qui va faire front face à la criminalité et j'en passe, le tout dans une ambiance et une imagerie typique 80's (la séquence de Break Dance dans le parc) qui ne manquera pas de raviver votre étincelle nostalgique lorsque vous le revisionnerez, surtout que la bande son aux synthétiseurs vaut elle aussi le détour et participe pleinement à nous renvoyez quelques 40 ans dans le passé ! Robert Ginty joue donc les éradicateurs de nuisibles humains quand un petit jeunot de 27 ans encore inconnu du nom de Mario Van Peebles interprète le très méchant X avec un charisme naturel qui fait assurément gagner des points au film. Certes, l'interprétation de X, tout comme celle des membres de son gang, verse un peu dans le sur-jeu et donne parfois une petite touche nanaresque à Exterminator 2 mais en réalité, ça participe pleinement au côté jouissif ressenti durant la vision du film. La séquence bien cruelle de la mort du policier, très théâtrale, en est le parfait exemple. Le look même arboré par Van Peebles donne également au film une petite tonalité post-nuke, tout comme la customisation du camion-poubelle d'ailleurs, ce qui, évidemment, n'est pas pour nous déplaire. Niveau mise en scène, on admettra que ça reste assez plat et sans grande originalité mais là n'est pas l'important. L'important, c'est l'efficacité, c'est la violence et à ce niveau, on est plutôt bien servi. Ce qui est bien en plus avec Exterminator 2, c'est que sa superbe affiche n'est pas mensongère. Oui, vous verrez bien des tas de voyous sans foi ni loi se faire cramer la gueule à coup de lance-flammes ! Et ça c'est cool ! Oui, le Vigilante movie est un peu réac mais franchement, voire la racaille se faire dézinguer par toutes sortes de justiciers dans la ville, c'est quand même jubilatoire et ça fait du bien par où ça passe. Et Exterminator 2 en est l'un des plus beaux fleurons. 
A noter qu'un troisième Exterminator a vu le jour en 2022 sous forme de moyen-métrage de 50 minutes environ. Baptisé The Exterminator : Retribution, il met en scène le fils de John Eastland.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> MDC FILMS <-  

Pour une première sortie, ce nouvel éditeur a mis les petits plats dans les grands. Bon, faut dire qu'il est chapeauté par le grand frère Le Chat qui Fume donc forcément, ça ne peut qu'être de haute qualité. Déjà, on a un superbe digipack sous fourreau qui reprend l'affiche original du film et ça, d'entrée de jeu, ça donne pas mal de points bonus ! Ensuite, la qualité de la copie HD est très bonne, il suffit de visionner le film en VHS (présent en bonus !) pour s'en rendre compte. Niveau suppléments, on à :
- Présentation du film, anecdotes, module sur William Sachs etc.. par Christophe Lemaire.
-  Interview de William Sachs qui revient sur le tournage du film.
- Exterminator 2 en VHS Vision (visionnez le film en VF, en qualité VHS)
- Galerie photos
- Bandes-annonces
Bref, tout pour plaire et revoir ce film dans des conditions optimales !



jeudi 16 juin 2022

LE SECRET DE L’ÉPERVIER NOIR

 

LE SECRET DE L’ÉPERVIER NOIR
(Il Segreto dello Sparviero Nero)

Réalisateur Domenico Paolella
Année : 1961
Scénariste Domenico Paolella, Sergio Sollima
Pays : Italie
Genre : Aventure, film de pirates
Interdiction : /
Avec Lex Barker, Livio Lorenzon, Nadia Marlowa, Germano Longo, Walter Barnes...


L'HISTOIRE : Un précieux document se retrouve en possession du pirate Calico Jake. Le royaume d'Espagne, qui voit planer la menace d'une guerre contre l'Angleterre, charge le capitaine Don Carlos de Herrera d'une mission secrète : il va devoir se fondre parmi les pirates pour tenter d'être intégré dans l'équipage de Calico Jake et retrouver le document. Il sera aidé dans sa tâche par le sergent Rodriguez, qui connaît bien le milieu de la piraterie. La mission ne sera pas de tout repos car un autre pirate, mandaté par l'Angleterre, l’Épervier Noir, est lui aussi à la recherche du document...

MON AVIS : Passons tout de suite sur un petit détail fâcheux : le résumé au dos du combo DVD / BR de chez nos amis d'Artus Films dévoile l'identité de l’Épervier Noir ! On ne félicitera donc pas l'auteur de ce résumé, qui aurait quand même pu éviter de nous spoiler l'un des centres d'intérêt du film. Heureusement pour moi, je ne l'avais pas lu avant de le visionner. Certes, l'identité secrète de ce pirate entièrement vêtu de noir peut se deviner sans trop de difficulté, mais quand même. Réalisé par Domenico Paolella, metteur en scène italien qui a principalement œuvré dans les années 50 et 60, avec pas mal de film d'aventure, de péplums et de westerns à son actif, Le secret de l’Épervier Noir possède la particularité d'avoir été co-scénarisé par Sergio Sollima, qui nous offrira quelques pépites du western en tant que réalisateur dans les années 60 (Le dernier Face à Face, ColoradoSaludos, hombre...) ainsi que des polars hautement sympathiques dont La cité de la Violence avec Charles Bronson ou La Poursuite Implacable avec Fabio Testi. Au générique de ce film de pirates, on trouve Lex Barker, acteur au physique avantageux qui possède un visage assez inexpressif mais qui assure le job avec fougue et panache. Ici, il joue le capitaine Carlos de Herrara, mandaté par l'Espagne pour infiltrer une bande de pirates afin de retrouver un précieux document. Fidèle à lui-même, son personnage fait preuve de courage et d'honneur, n'hésitant jamais à se mettre en danger pour sauver la veuve et l'orphelin. Son code d'honneur sera d'ailleurs fort apprécié de la part des pirates eux-mêmes, car malgré leurs actions sans foi ni loi, ils sont régis eux aussi par un code d'honneur stricte. Pour l'aider dans sa mission, Lex Barker est accompagné par le sergent Rodriguez, interprété quant à lui par Livio Lorenzo, qui s'en sort très bien lui aussi et qui apporte quelques petites touches d'humour à l'aventure. Une aventure pleine de rebondissements, de bagarres, de duels et de scènes d'abordage assez vite expédiées mais néanmoins présentes. Reste que la majeure partie de l'action se déroule sur la terre ferme, la faute à un budget qu'on devine pas très fourni. Ce qui n'empêche pas les costumes ou les décors naturels d'être assez soignés, notamment les robes de la gent féminine espagnole, toutes superbes. Parmi ces demoiselles, on trouve Nadia Marlowa, une actrice russe qui n'a pas fait une grande carrière mais qui s'avère charmante. Elle joue la belle Leonora et passe son temps à pleurer le départ de l'homme qu'elle aime en secret, Lex Barker bien sûr ! Le couple séparé se retrouvera lorsque le pirate Calico Jake abordera un navire espagnol sur lequel notre demoiselle amoureuse se trouve. Calico Jake, parlons-en d'ailleurs, puisqu'il est l'un des personnages principaux du film. Un pirate rocambolesque, bien en chair, sévère mais avec un bon fond, et l'acteur Walter Barnes, qui lui prête ses traits, est vraiment très à l'aise dans ce rôle et s'en donne à cœur joie pour notre plus grand plaisir. On notera d'ailleurs que la plupart des protagonistes principaux ont une sorte de double-facette dans ce film, se faisant souvent passer pour ce qu'ils ne sont pas vraiment. Mais au fait, le fameux Épervier Noir dans tout ça, que devient-il ? Eh bien, c'est là où le film de Paolella pèche un peu : on ne le voit quasiment jamais alors qu'il est quand même celui qui est cité dans le titre du film. Un bref aperçu dans la scène introductive, un petit combat dans une auberge contre Lex Barker et hop, on ne le reverra avec son beau costume noir que vers la fin du film, et encore, il dévoilera son identité dans les secondes qui suivent son apparition. C'est quand même dommage car il avait un bon potentiel avec son déguisement façon Zorro et je pensais qu'il allait être bien plus présent à l'écran, du moins sous cette apparence bien sûr. C'est vraiment le point faible pour moi de ce film, qui reste divertissant et satisfera les amateurs de film d'aventure à l'ancienne.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-  
- Belle copie en VF ou VOSTF, avec un joli boitier digipack.
- Présentation du film et du casting par Christian Lucas
Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce



dimanche 12 juin 2022

THE STRANGERS - PREY AT NIGHT


THE STRANGERS - PREY AT NIGHT
(The Strangers - Prey at Night)

Réalisateur : Johannes Roberts
Année : 2018
Scénariste : Bryan Bertino, Ben Ketai 
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Thriller, Horreur, Home invasion
Interdiction : -12 ans
Avec : Christina Hendricks, Martin Henderson, Bailee Madison, Lewis Pullman...


L'HISTOIRE : Une famille vivant une crise inter-générationnelle avec leur fille Kinsey s’arrête pour la nuit dans un parc de mobile home isolé qui semble complètement désert. Après qu'ils soient installés, ils reçoivent la visite d'une jeune femme étrange. C’est le début d’une terrible nuit d’horreur : pris pour cible et poursuivis sans relâche par trois tueurs masqués, chaque membre de la famille devra lutter pour sauver sa peau dans un jeu de cache-cache impitoyable et sanguinaire...

MON AVIS : En 2008, Bryan Bertino nous offrait un home invasion assez efficace, The Strangers, qui plongeait un couple nouvellement marié dans la terreur, ce dernier étant pris pour cible par une bande de tueurs masqués bien décidés à entrer chez eux. La belle Liv Tyler était de la partie et le film faisait son petit effet. Dix ans plus tard, voilà que débarque une pseudo-suite, ou plutôt une variation sur le même thème. Car The Strangers - Prey at Night reproduit le concept de son modèle en changeant quelques éléments : le couple fait place à une famille de quatre personnes, avec des parents (Christina Hendricks, Martin Henderson) qui ont bien des soucis avec leur fille Kinsey (Bailee Madison), adolescente rebelle qui va devoir aller en pension pour son propre bien. Ils peuvent néanmoins compter sur leur fils Luke (Lewis Pullman), bien moins turbulent et excentrique. L'unité de lieu a également été modifié : la maison isolée est remplacée par un parc de mobile home tenu par un vieux couple, qui fait partie de leur famille. Un parc qui semble abandonné mais c'est assez logique puisque nous ne sommes pas en période de vacances scolaires. La famille vient juste passer un week-end histoire de se ressourcer et de renouer un lien avec Kinsey avant son départ pour la pension. Evidemment, la scène introductive nous a donné une longueur d'avance sur les personnages principaux : le week-end va mal se passer ! Comme dans le film de 2008, le parc de mobile home va être le lieu de distraction d'un trio d'adolescents psychopathes qui portent des masques bien flippants et ont une certaine empathie pour les couteaux ou les haches. On s'en doute également, c'est le personnage de Kinsey qui sera la final girl, devant essayer de protéger sa famille malgré les différents qui les opposent. On a donc un home invasion tout ce qu'il y a de classique ici, avec tous les clichés du genre respectés à la lettre : personne inquiétante qui frappe à la porte sans raison ni explication, silhouette furtive aperçue au fond d'un plan, tentative d'intrusion, jeu de cache-cache et bien sûr quelques meurtres sont au menu. Rien de neuf dans la nuit noire mais c'est plutôt pas mal troussé et une certaine tension anxiogène se fait sentir à divers moments du film. Certes, certains comportements des futures victimes semblent un brin illogique (pourquoi la mère de famille se laisse faire au lieu de se retourner et d'essayer de se défendre ?) mais ce genre d'incohérence fait un peu partie du genre, ce n'est pas aux amateurs de slasher par exemple qu'on va apprendre ça. Les masques font leur petit effet, un peu façon American Nightmare, la séquence de la piscine est bien mise en scène, et le final propose un rythme soutenu. Le personnage de Kinsey est un peu trop gnan-gnan et on se dit que ses parents ont raison de l'envoyer réfléchir en pension ! Les amateurs d'home invasion apprécieront ce que Johannes Roberts leur propose, car, à défaut d'originalité, on ne peut pas lui reprocher une certaine maîtrise de l'unité de lieu et de temps et de savoir maintenir un suspense constant même si tout est assez prévisible au final. Une chasse à l'homme assez sympa, qui fonctionnera à plein régime chez les spectateurs qui flippent d'être seuls chez eux la nuit et qui iront vite poser de nouvelles serrures à leur porte d'entrée après la vision du film !

  

samedi 11 juin 2022

OKULT


OKULT
(Okult)

Réalisateur : Florian Goujon
Année : 2022
Scénariste : Florian Goujon
Pays : France
Genre : Docu-menteur, Found-footage
Interdiction : /
Avec : Johan Diraison, Frédéric Garnesson, Lola Fleury-Caréto, Philippe André...


L'HISTOIRE : Près de Roche-le-Château se trouve une immense forêt appelée La Colline de la Forêt Noire. En 1999, 4 joggeuses ont disparu dans ce bois et n'ont jamais été retrouvée, malgré les enquêtes et recherches de la police. En 2019, le spécialiste du paranormal Joseph Duplant, accompagné par son cameraman Jean-Flo de la Patellière, décide de mener sa propre enquête sur ces disparitions mystérieuses et va tenter d'interviewer tous les témoins de l'affaire. Petit à petit, les pièces d'un puzzle particulièrement inquiétant se mettent en place mais l'enquête de Duplant semble déranger...

MON AVIS : Budget : 250 euros. Caméra : un Iphone. Casting : des amis, des collègues de travail, anciens ou actuels, du personnel de chez les pompiers ou la gendarmerie. Tournage : selon les disponibilités de chacun, sur une durée de 6 à 7 mois environ. Houlà, ça sent la série Z ultra-fauchée me direz-vous ! Eh bien figurez-vous que pas du tout. Forcément, avec un tel budget et autant de moyens, Florian Goujon aurait pu s'il le voulait mettre en scène Avatar 2 mais il a préféré se la jouer bon prince et laisser cette suite à James Cameron. Sympa quand même ! Il s'est alors rabattu sur un film qu'il a lui-même scénarisé : Okult. Un titre qui n'étonnera pas ceux qui connaissent Florian, puisque ce dernier est guitariste dans le groupe Hellefty, qui se définit comme du metal death glacial et qui a d'ailleurs composé la B.O. du film. Donc Satan, l'occultisme, le satanisme et tout ce qui s'en rapproche, ce n'est pas du chinois pour notre réalisateur à l'Iphone et il semble normal que le film joue avec ces thématiques. Bien sûr, avec 250 euros de budget, on ne va pas avoir droit à un remake de L'Exorciste hein. Il va falloir ruser, contourner les obstacles et user de système-D en veux-tu en voilà. Et quoi de plus "simple et efficace" (je mets des guillemets parce qu'évidemment, ce n'est pas donné à tout le monde de réussir...) que de réaliser un found-footage, qu'on aura couplé à un Mockumentary, soit un docu-menteur ou un docu-fiction. En clair pour les néophytes, un film dans lequel tout est faux mais c'est tellement bien fait qu'on croit que tout est vrai. On a un autre réalisateur français qui s'est spécialisé dans ce domaine, le très sympathique Fabien Delage qui nous a régalé avec Cold Ground ou La Rage du Démon. Et bien Florian Goujon a lui aussi réussi ce petit tour de force et franchement, avec les moyens du bord, son docu-menteur n'a rien a envier aux émissions télévisées telles Enquêtes Paranormales ou Mystères ou Ghost Adventures : rencontres paranormales par exemple. Avec un réel sens de l'image justement, avec l'utilisation de différentes formats ou supports d'images également (VHS, CD-Rom, archives...), Okult nous plonge littéralement dans une enquête qui pourrait très bien être diffusée dans les émissions précitées. On a un spécialiste du paranormal, Joseph Duplant (joué par Johan Diraison, qui s'en sort très bien), qui veut rouvrir un dossier abandonné concernant de mystérieuses disparitions de joggeuses dans les bois baptisés La Colline de la Forêt Noire. 4 disparues, aucun indice, aucun corps. La forêt serait-elle hantée ? Serait-ce un lieu où des abductions extra-terrestres se produiraient ? A moins que ce ne soit des enlèvements liés à des rituels sataniques ? Le mystère reste total et Joseph Duplant, accompagné par son cameraman qui ne va pas en louper une miette - et donc, nous non plus - se met en quête de la vérité. Son enquête le mènera dans divers villes et villages, à la rencontre des témoins de l'époque, les faits s'étant déroulés en 1999, soit 20 ans auparavant. Et c'est là où Florian Goujon marque des points. On se croirait réellement dans une émission d'enquête, avec des rencontres d'habitants, du prêtre du village, d'anciens policiers qui ont enquêté à l'époque, des pompiers et j'en passe. Certes, les acteurs, totalement amateurs, récitent souvent plus leur texte qu'ils ne le disent avec fluidité, mais justement, je trouve que ça renforce le côté "véridique" du projet, un peu comme dans l'émission culte Strip-tease. Les hésitations, les paroles un peu mécaniques, font qu'on a vraiment l'impression d'écouter un voisin plutôt qu'un acteur professionnel et ça apporte un petit plus dans ce type de film, qui, tout en étant professionnel, se doit d'être amateur à certain niveau, dans le sens noble du terme bien sûr. Les différents lieux de tournage dégagent tous une atmosphère différente et permet de maintenir un intérêt constant, surtout que des manifestations inquiétantes se produisent durant les interviews, comme si les questions de Joseph Duplant ne plaisaient pas à une force occulte indéfinie. Le travail sur le son (bruits divers, craquements, voix déformées ...) est solide et permet de bien être dans l'ambiance voulue. La tension monte d'un cran quand certains interviewés sont retrouvés morts dans de circonstances troubles, ce qui nous fait penser que quelqu'un ou quelque chose n'a pas envie qu'on vienne replonger son nez dans cette affaire. Florian connaît bien ses classiques et ponctue Okult d'images bizarres, de formes étranges entraperçues à travers l'objectif de la caméra et aussi d'une petite touche de gore, le plus impressionnant étant l'auto-suicide de deux frères qui se tirent dessus au fusil, des images provenant d'une caméra de surveillance et qui sont bien glaçantes, ça m'a fait penser à Sinister ! On a aussi pas mal de petits clins d'oeil et de références, comme cette ville au doux nom de Providence, un personnage se nommant Plissken (comme un certain Snake...) ou un autre se nommant Charon et dont le boulot est de faire monter les gens dans une barque pour les emmener sur une petite île abandonnée, tel le passeur des Enfers bien sûr ! Le final nous plongera en plein found-footage façon Le Projet Blair Witch, avec de doux frissons qui s'invitent au menu. Satanisme, possession et Antéchrist serait-ils aussi de la partie ? Jospeh Duplant va-t-il réussir à résoudre ce cold case là où d'autres ont échoué ? En aura-t-il surtout le temps ? Réponses dans ce très sympathique Okult, qui a en plus la très bonne idée de se servir d'événements récents (Notre-Dame en feu, l'épidémie de Covid-19...) pour poser une question existentielle non dénué d'intérêt et passablement flippante. Bref, bravo Florian pour ce Mockumentary efficace et vraiment bien mis en scène...

   

jeudi 9 juin 2022

I WAS A TEENAGE WEREWOLF

 

I WAS A TEENAGE WEREWOLF
(I Was a Teenage Werewolf)

Réalisateur : Gene Fowler Jr.
Année : 1957
Scénariste : Herman Cohen, Aben Kandel
Pays : Etats-Unis
Genre : Teensploitation, épouvante
Interdiction : /
Avec : Michael Landon, Yvonne Lime, Whit Bissell, Cynthia Chenault, Charles Willcox...


L'HISTOIRE : Tony est un adolescent très impulsif, qui se bagarre souvent et se crée de nombreux ennuis avec la police. Pour tenter d’apaiser son comportement explosif, il décide d’aller consulter le docteur Brandon, un hypnothérapeute. Ce dernier va alors se servir de Tony pour se livrer à de curieuses expériences. Il lui injecte un sérum qui va transformer l’adolescent en… loup-garou !

MON AVIS : Titre phare du cinéma d’exploitation, I was a Teenage Werewolf mélange épouvante et teensploitation dans un succulent cocktail, qui eut un grand succès à l’époque puisqu’il rapporta plus de 2 millions de dollars, devenant l'un des plus gros hits de la firme A.I.P. Le film est également connu car l’acteur qui va se transformer en monstre poilu n’est autre que Michael Landon, oui, oui, le célèbre Charles Ingalls de La petite maison dans la prairie, alors âgé de  21 ans. Réalisé en 1957 par Gene Fowler Jr., I was a Teenage Werewolf est un pur plaisir de cinéphile déviant, une petite série B sans budget mais qui fonctionne parfaitement et qui fait tout pour satisfaire le public ciblé, à savoir les adolescents ! Idéal pour une projection en drive-in, ce film à tout compris aux attentes desdits ados, en leur proposant du rock n’ roll, du suspense, de l’épouvante, de l’action, tout en mettant en avant les difficultés de la jeunesse à travers le personnage de Tony, un gentil rebelle dont l’attitude violente est expliquée ici par l’absence de repère maternelle et par une relation père / fils anecdotique, sans réelle implication. Un jeune homme un peu perdu, qui n’a que sa petite amie Arlene (Yvonne Lime) pour le ramener dans le droit chemin. Niveau effets-spéciaux, ils sont certes assez rudimentaires et la transformation s’effectue à l'ancienne, en surimpression d’images floutées, avec ajout de prothèses et de poils sur le visage et les mains de Michael Landon, pour un résultat qui ravira les amateurs de Craignos monsters ! Reste que le look du loup-garou, vêtu d’un teddy, l’iconique veste américaine, est franchement excellent et les scènes dans lesquelles il apparaît sont très jouissives, comme celle où Tony regarde une jolie fille faire des assouplissements dans le gymnase du lycée et se transforme en loup-garou pour l'attaquer. On ne peut que ressentir de l’empathie pour Tony, victime de l’esprit dérangé d’un savant fou qui s’est servi de lui sans se soucier des répercussions tragiques que son expérience allait entraîner sur son avenir. Notons qu’ici, la pleine lune est au abonné absent, puisque la transformation est due à un sérum. Bref, n’hésitez pas à visionner I was a teenage werewolf, c’est vraiment un super film 50’s, bien foutu, bien réalisé, bien interprété, et qu’on prend plaisir à voir et à revoir. La comédie fantastique Teen Wolf lui doit beaucoup. Le groupe The Cramps a utilisé le titre du film pour une des chansons de leur premier album et Michael Landon lui-même a rendu hommage à ce rôle de loup-garou la saison 4 des Routes du Paradis, dans l'épisode 5: J'étais un drôle de loup-garou !


lundi 6 juin 2022

CONFESSIONS OF A NECROPHILE GIRL

 

CONFESSIONS OF A NECROPHILE GIRL
(Tetromaniac: Confessioni di una Necrofila)

Réalisateur : Domiziano Cristopharo
Année : 2021
Scénariste : Domiziano Cristopharo
Pays : Angleterre
Genre : Horreur, nécrophilie
Interdiction : -16 ans
Avec : Angela del regno, Andrea Autullo, Chiara Pavoni, Lorenzo Fedele, Alvia Reale...


L'HISTOIRE : Face caméra, Karen Greenlee nous raconte sa vie, son métier de préparatrice mortuaire et ses penchants nécrophiles...

MON AVIS : Sujet tabou par excellence, la nécrophilie est un thème assez peu traité au cinéma au final, malgré son potentiel répulsif. Parmi les quelques œuvres phares de ce genre bien spécifique, on peut citer L'Effroyable secret du docteur Hichcock (1962), Love me Deadly (1973), Baiser Macabre (1980), Nekromantik (1987), Aftermath (1997), Tetromaniac : Erotik (2018) ou Beyond the Omega (2020). En 1996, la réalisatrice Lynne Stopkewich se passionne pour l'histoire vraie de Karen Greenlee, une embaumeuse qui a volé un corbillard qui se rendait à un enterrement et a eu des relations sexuelles avec le corps du défunt qu'il contenait. Par la suite, elle a avoué avoir eu des relations nécrophiles avec 30 ou 40 défunts. Stopkewich s'est servi du récit de Greenlee pour son film Kissed. C'est également l'histoire de Karen Greenlee qui a inspiré le réalisateur bien connu des fans de cinéma extrême, Domiziano Cristopharo, pour son film au titre on ne peut plus explicite : Confessions of a Necrophile Girl. La nécrophilie est un thème qu'il avait déjà abordé de manière choc avec Erotik, inspiré du célèbre tueur en série Jeffrey Dahmer. Dans Confessions of a Necrophile Girl, il aborde le sujet de façon beaucoup plus posée, presque poétique, Karen Greenlee n'étant ni une détraquée ni une tueuse en série. C'est juste une femme qui a développé au cours de son enfance une attirance pour le morbide et pour les défunts au point d'éprouver un désir charnel envers eux. La froideur d'un corps, l'odeur de la mort, le décor funéraire sont autant de stimulus pour elle. Dans un interview qu'elle a donné, elle déclare au sujet de son attirance pour la mort : "C'est quelque chose qui m'a attiré toute ma vie. J'avais l'habitude d'organiser des services funéraires pour mes animaux de compagnie lorsqu'ils mouraient. J'avais un petit cimetière d'animaux. Je vivais dans une petite ville et le barbecue des pompiers était à côté de la maison funéraire. Pour aller aux toilettes, il fallait utiliser les installations du salon funéraire. Je trouvais toutes les excuses possibles pour aller aux toilettes, puis je faisais des détours et me promenais dans la morgueje trouve l'odeur de la mort très érotique. Si tu as un corps qui flotte dans la baie depuis deux semaines, ou un brûlé, ça ne m'attire pas beaucoup, mais un cadavre fraîchement embaumé, c'est autre chose." C'est à partir des renseignements qu'elle a donné dans cet interview que le réalisateur a tiré les scènes de son film. Pour interpréter Karen Greenlee, c'est l'actrice Angela del Regno qui a été choisie. Un rôle pas évident à jouer, on s'en doute. Pourtant, elle s'en sort vraiment bien, apportant une réelle sensibilité à ses actes que la morale réprouve. Elle parvient à transmettre des émotions, à nous faire ressentir cette attirance morbide pour les défunts, rien qu'avec sa façon de les embaumer, de les toucher, de les préparer. On assiste d'ailleurs à plusieurs scènes de préparation, Domiziano Cristopharo ayant été en relation avec un vrai thanatopracteur pour donner une crédibilité et une authenticité à ses images. Fermeture de la bouche à l'aide de fil, toilette funéraire, massage pour empêcher la raideur cadavérique, tout est montré à l'écran, et les effets de maquillages sont assez réussis et provoque autant le rejet ou le dégoût qu'une certaine fascination. Le film s'éloigne durant sa majeure partie d'une oeuvre comme Nekromantik car nous avons affaire ici à des corps fraîchement décédés si on peut dire, qui n'ont pas encore été enterré. Angela se déplace dans les demeures des familles afin de préparer les corps et s'adonnent à ses jeux déviants au sein même de la chambre du défunt, ne pouvant refréner son désir hors-norme. Le réalisateur procède par étape et augmente l'aspect insoutenable de son film en accentuant à chaque nouvelle préparation les plaies ou blessures sur les corps inanimés. Voir l'actrice lécher les cicatrices d'un cadavre, tel Udo Kier dans Chair pour Frankenstein, n'est pas un spectacle très ragoutant il faut bien le reconnaître, même si, comme déjà dit, c'est filmé avec une certaine délicatesse et une certaine poésie macabre. On trouve également dans le film deux séquences de rêve / cauchemar dans lesquelles l'héroïne se voit elle-même en cadavre au fond d'une tombe, avec un maquillage et une tenue qui nous rappelle L'Au-dela de Lucio Fulci, ou devenant la proie de morts lubriques. L'aspect érotique, indissociable de ce type de film, est présent sans être trop dominant et c'est une bonne chose. Le final fera sûrement détourner les yeux des âmes trop sensibles puisque cette fois, c'est un cadavre totalement défraîchi et putréfié (issu du film Erotik je pense ?) qui va être utilisé par l'héroïne, cette dernière se faisant surprendre en plein ébats par les agents de la morgue, comme ce qui est  réellement arrivé à Karen Greenlee. Tourné avec un budget rachitique durant la pandémie de Covid-19 et avec les moyens du bord et pas mal de système D, Confessions of a Necrophile Girl remplit néanmoins son contrat, se montre choquant quand il le faut, risque de révulser les non-amateurs du genre, et dresse un portrait parfois touchant de Karen Greenlee, sans jamais juger sa déviance. On félicitera Angela del Regno pour avoir accepté d'endurer cette épreuve. Les films sur la nécrophilie sont rares, Confessions of a Necrophile Girl ira rejoindre le panel des meilleurs films sur le sujet.  





         

dimanche 5 juin 2022

OCCHIALI NERI

 

OCCHIALI NERI
(Occhilai Neri)

Réalisateur : Dario Argento
Année : 2022
Scénariste : Dario Argento, Franco Ferrini
Pays : Italie, France
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Ilenia Pastorelli, Asia Argento, Andrea Gherpelli, Andrea Zhang, Mario Pirrello...


L'HISTOIRE : Un mystérieux tueur assassine des escort-girls et la police reste impuissante à le stopper. L'une d'entre-elles, Diana, réchappe de peu à une tentative de meurtre mais devient aveugle suite à un violent accident de voiture provoqué durant sa fuite. Un accident qui a coûté la vie des parents du jeune Chin, un petit garçon asiatique placé dans un orphelinat. Devant réapprendre à vivre, Diana bénéficie du soutien de Rita, qui travaille dans un association d'aide aux aveugles. Diana noue une solide relation avec le petit Chin mais bientôt, le tueur fait son retour et veut terminer ce qu'il avait commencé...

MON AVIS : Alors âgé de 82 ans, Dario Argento se voit solliciter par sa fille Asia pour tourner un nouveau film. Cette dernière a en effet retrouvé un scénario datant de 2002 qui n'avait pu aboutir sous la forme d'un film, la boite de production ayant fait faillite. Cela fait dix ans que Dario n'a plus tourner de film, son dernier en date étant le très sous-estimé Dracula 3D, un film qui, malgré ses quelques défauts, est tellement supérieur pour ma part à des titres comme Trauma, Vous aimez Hitchcock ?, Giallo ou The Card Player. Bref, passons. Réalisateur en fin de course, les fans n'attendent plus grand chose d'un nouveau film de Dario Argento, l'âge d'or de ce génial metteur en scène étant derrière lui depuis de nombreuses années. Reste qu'il est impossible de ne pas s'y intéresser un tant soit peu car même dans ses films les plus mineurs, il y a toujours quelque chose qui retient l'attention, des plans ou une scène qui nous rappelle le formidable compositeur d'images qu'il a été. La vision de Occhiali Neri, soit Lunettes noires en français, ne viendra pas rehausser son blason, ni redorer l'aura perdu du giallo, la faute à un scénario assez branlant et franchement anecdotique, notamment en ce qui concerne les motivations du tueur, qui donneraient presque à verser une larme tellement c'est à la limite du ridicule. Mais comme dit ci-avant, il y a toujours quelque chose à retenir d'un film de Dario Argento. Et c'est encore le cas ici. Le premier meurtre au début du film en est le parfait exemple, avec cette escort-girl qui se fait stranguler de manière bien sanglante, avec des effets-spéciaux à l'ancienne très réalistes, le tout sur une excellente partition musicale du Français Arnaud Rebotini, compositeur qui a été choisit par Asia Argento elle-même, et dont les nappes de synthétiseurs nous ramènent dans les années 70 /80, à la grande époque des Goblin, de Claudio Simonetti et consorts. Autre point positif, la prestation de l'actrice Ilena Pastorelli, qui interprète Diana, notre escort-girl qui va devenir aveugle. Le visage, la coupe de cheveux de l'actrice et son physique très sexy m'a fait penser à Barbara Magnolfi, ce qui n'est peut-être pas fait exprès. Elle se montre assez crédible dans la peau de son personnage et délivre de jolies émotions, jouant également la femme effrayée de manière convaincante, la cécité lui imposant une fragilité de tous les instants. Au niveau des meurtres, ils restent assez classiques mais sont filmés efficacement et se montrent peu avare en ce qui concerne les effusions de sang. On trouve même un gros clin d'oeil "canin" à Suspiria à la fin du film, je vous laisse la surprise. Même Asia Argento, dans un rôle assez anecdotique en fin de compte, s'en sort bien, ce qui était loin d'être le cas dans Dracula 3D. Et puis impossible de nier que Dario Argento sait encore manier une caméra et composer des plans visuellement superbes. La scène de l'accident de voiture qui rend Diana aveugle est superbement chorégraphiée par exemple. D'autres plans font également preuves d'une grande maîtrise technique. Il est donc vraiment dommage que le récit ne soit pas à la hauteur des ambitions et pénalise grandement Occhiali Neri. Autre point faible, la présence d'un jeune enfant pour accompagner l'héroïne, une figure classique, omniprésente dans le cinéma et qui parfois passe bien, et parfois nous soûle plutôt qu'autre chose. Pour ma part, c'est la seconde option qui m'a éclaté au visage ici, même si le jeune  Andrea Zhang n'est pas en cause. Mais sa relation avec Diana vient phagocyter la majorité du film et ne laisse en fait que peu de place au suspense et au giallo lui-même, tout en donnant, paradoxalement, une profondeur au personnage de Diana, une réelle sensibilité qui s'avère même touchante. Certes, l'histoire est épurée et tente de ne pas reproduire tout ce qui a déjà été fait dans le domaine. Une initiative louable mais qui manque un peu de peps au final et ramollit un rythme déjà pas bien enlevé, mais jamais ennuyeux. Occhiali Neri n'est donc pas sans défauts mais n'est pas pour autant déshonorant, tant est qu'on éprouve une réelle empathie pour son réalisateur. Ce chant du cygne n'est pas à mettre au pilori et s'il ne brille pas de mille feux, loin s'en faut, il reste divertissant et intrigant, sous peu qu'on n'en attende pas trop. C'est en tout cas loin d'être le plus mauvais film de son réalisateur.