Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




jeudi 30 mars 2023

I SAW THE LIGHT

 


I SAW THE LIGHT
(I Saw the Light)

Réalisateur : Marc Abraham
Année : 2015
Scénariste : Marc Abraham, Colin Escott, George Merritt
Pays : Etats-Unis
Genre : Biographie, Drame, Romance, Musical
Interdiction : /
Avec : Tom Hiddleston, Elizabeth Olsen, Maddie Hasson, Cherry Jones, Bradley Whitford...


L'HISTOIRE : La vie de Hank Williams, star mythique de la country music durant les années 40/50...

MON AVIS : N'étant pas du tout un connaisseur de musique country, même si ça ne me dérange pas d'en écouter de temps à autre, je n'aurai jamais eu l'idée de regarder I Saw the Light, qui retrace la vie et la carrière d'une personnalité mythique de ce genre musical, si ne figurait pas au générique la sublime Elizabeth Olsen, dont j'explore la filmographie actuellement. I Saw the Light est donc un biopic consacré à Hiram King « Hank » Williams, un chanteur de country né en 1923, qui a vendu plus de 11 millions d'albums et qui a été classé 74e sur la liste des « 100 plus grands artistes de tous les temps » par le magazine Rolling Stone en 2004. On a donc affaire à du lourd et une rapide recherche sur internet viendra confirmer ce statut de star de légende. Réalisé par Marc Abraham, on trouve au casting du film l'excellent Tom Hiddleston dans le rôle principal, celui-là même qui incarne Loki dans la série Marvel entre autres, et franchement, il livre une solide prestation, parfaitement accompagné par miss Olsen, qui interprète l'amour de sa vie, Audrey Williams, avec qui il se mariera en 1944. Le duo formé par ces deux acteurs donne réellement tout son intérêt au film, puisque le couple alternera entre amour passionné et relation houleuse voire orageuse, Hank Williams devenant rapidement accro à l'alcool et aux médicaments. Une addiction qui n'a rien d'un vice mais qui lui sert à apaiser son mal de dos, le chanteur ayant été diagnostiqué d'un spina bifida occulta, un problème de colonne vertébrale qui l'accompagnera toute sa vie et lui procurant un terrible mal de dos chronique. Il y a toujours une part de ténèbres chez les grands artistes et Hank Williams avait donc la sienne. Le film met également en avant le rôle de sa mère, jouée par Cherry Jones, qui ne trouvait jamais les petites amies de son fils à son goût, ce qui entraînera également des tensions au sein du couple. Bien sûr, I Saw the Light fait la part belle aux chansons de Hank Williams et on en entend plusieurs, dont celle qui donne son titre au film et qui est une chanson religieuse. Il faut préciser que Hank Williams a écrit des titres à la gloire de Dieu sous le pseudonyme de Luke the Drifter. Et bien sûr, qui dit accès à la plus haute marche du podium dit forcément chute et celle de Hank Williams, liée à son alcoolisme et sa dépendance aux médicaments, aura lieu au début des années 50, trouvant même une fin tragique puisque le chanteur décédera à l'âge de 29 ans, le 1er janvier 1953. Comme toute biographie, le film possède des qualités et des défauts, surtout si on n'est pas concerné plus que ça par le sujet de l'étude. Reste que j'ai apprécié découvrir cet artiste, son univers musical, ses ambitions, sa starification et sa déchéance. Elizabeth Olsen joue admirablement bien, comme à son habitude aurais-je envie de dire, l'ambiance des années 40/50 est bien restituée, que ce soit au niveau des décors, des vêtements portés ou des coupes de cheveux. A découvrir...

   

MURDER MYSTERY

 

MURDER MYSTERY
(Murder Mystery)

Réalisateur : Kyle Newacheck
Année : 2019
Scénariste : James Vanderbilt
Pays : Etats-Unis, Italie, Canada
Genre : Comédie, Policier
Interdiction : /
Avec : Jennifer Aniston, Adam Sandler, Luke Evans, Gemma Arterton, Dany Boon...


L'HISTOIRE : Un policier new-yorkais honore une ancienne promesse et emmène sa femme en voyage en Europe. Au hasard d'une rencontre pendant le vol, le couple se fait convier à une réunion de famille privée sur le yacht luxueux d'un vieux milliardaire du nom de Malcolm Quince. Mais lorsque celui-ci est assassiné, les deux invités deviennent les principaux suspects...

MON AVIS : Casting international, divers lieux de tournage dont Monaco et un récit qui mêle humour et enquête policière, s'inspirant grandement des romans d'Agatha Christie, voilà ce qui vous attend avec ce Murder Mystery. Un film qui met du temps avant de décoller, pas aidé par une version française lourdingue, surtout quand c'est le frenchy Dany Boon qui cause. Une fois la partie de Cluedo démarrée, avec un mort et de multiples coupables possibles, le tout sur fond d'héritage, Murder Mystery trouve son rythme de croisière et se montre bien divertissant comme il faut, avec une galerie de personnages excentriques (le Maharadja, le beau gosse millionnaire, la femme sexy et j'en passe...) et des événements assez loufoques, qui ne déclenchent pas forcément de rire mais nous font sourire toutefois. J'ai trouvé la prestation d'Adam Sandler assez quelconque et pas toujours très concernée durant une bonne partie du film puis le niveau s'élève et l'acteur devient plus drôle et plus impliqué et ce, jusqu'à la fin, ce qui est une bonne chose. Il se fait néanmoins clairement piquer la première place par Jennifer Aniston, ex-Friends toujours aussi charmante et qui porte le film sur ses épaules. Enjouée, dynamique, elle se donne à fond et communique sa bonne humeur. Si Murder Mystery ne restera clairement pas dans les mémoires, il remplit la plupart du temps son contrat, à savoir divertir sans se prendre la tête. Une suite a vu le jour en 2023...

  

mercredi 29 mars 2023

GOLDFINGER

 

GOLDFINGER
(Goldfinger)

Réalisateur : Guy Hamilton
Année : 1964
Scénariste : Richard Maibaum, Paul Dehn
Pays : Angleterre
Genre : Espionnage
Interdiction : /
Avec : Sean Connery, Honor Blackman, Gert Fröbe, Shirley Eaton, Harold Sakata...


L'HISTOIRE : L'agent secret 007 est chargé d'enquêter sur les revenus d'Auric Goldfinger. La banque d'Angleterre a découvert que ce dernier entreposait d'énormes quantités d'or, mais s'inquiète de ne pas savoir dans quel but. Quelques verres, parties de golf, poursuites et autres aventures galantes plus loin, James Bond découvre en réalité que Goldfinger prépare le "crime du siècle", dont les retombées pourraient amener le chaos économique sur les pays développés du bloc Ouest...

MON AVIS : Pour ce troisième James Bond, exit le réalisateur Terence Young, metteur en scène de James Bond contre Dr. No et Bons Baisers de Russie, pour cause de désaccord financier avec la production et place à Guy Hamilton, qui va bénéficier d'un solide budget de 3 000 000 $ ! On le sait, Goldfinger est l'un des 007 préféré des fans, qui le cite régulièrement dans leur Top 5 de la saga. Il faut dire que Guy Hamilton a opté pour une approche différente du film précédent, qui s'avérait pour sa part plus sombre, jouant davantage sur le suspense. Dans Goldfinger, la notion d'humour est nettement plus présente et le film lui-même se veut plus décontracté, plus divertissant, plus familial pourrait-on dire, ce qui n'est pas un reproche. Les événements présentés, les personnages mêmes, font qu'on se croirait presque dans une bande-dessinée. Point de S.P.E.C.T.R.E. dans l'histoire mais un homme d'affaire mégalomane, Auric Goldfinger, superbement interprété par Gert Fröbe, qui voue une véritable passion pour l'or et qu'on va petit à petit apprendre à mieux connaître. Il est toujours accompagné de son fidèle serviteur, un coréen adepte des arts-martiaux et qui porte un chapeau assez spécial et... tranchant ! L'acteur Harold Sakata lui prête ses traits et lui aussi est parfait dans ce rôle. Niveau Bond Girls, on a du lourd, avec Shirley Eaton qui, malgré un temps de présence à l'écran relativement court, restera dans toutes les mémoires une fois morte, le corps entièrement recouvert d'or, mais aussi avec Honor Blackman, la célèbre Cathy Gale des saisons 2 et 3 de Chapeau Melon et Bottes de Cuir et qui joue ici la blonde Pussy Galore, à la solde d'Auric Goldfinger et qui donnera bien du fil à retordre à notre agent 007. Ce dernier est toujours interprété par Sean Connery, impérial comme à son habitude et qui séduira nombre de demoiselles. Goldfinger reste mémorable pour avoir peaufiné l'idée de la séquence pré-générique, pour avoir fait interpréter la chanson du générique à une star (Shirley Basset ici), pour avoir offert à 007 sa fameuse voiture Aston Martin DB5 truffée de gadgets mais aussi pour quelques scènes fortes, comme celle dans laquelle 007 est attaché sur une table et menacé par un laser industriel pouvant découper n'importe quel matériau. Le méchant du film est des plus savoureux, et son plan machiavélique, qu'on découvrira au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire, n'est pas en reste. Comme déjà évoqué, la tonalité même du film se veut plus légère, plus ironique et ça fonctionne du tonnerre. Un excellent James Bond donc, qu'on prend toujours plaisir à revoir...

     

dimanche 26 mars 2023

LES DEMONS DU MAÏS (2020)

 

LES DEMONS DU MAÏS
(Children of the Corn)

Réalisateur : Kurt Wimmer
Année : 2020
Scénariste : Kurt Wimmer
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Elena Kampouris, Kate Moyer, Callan Mulvey, Bruce Spence, Jayden McGinlay...


L'HISTOIRE : Les enfants d'une petite ville du Nebraska, sous l'impulsion de la jeune Eden, 12 ans, décident de fomenter une terrible vengeance à l'encontre de leurs parents, qu'ils accusent d'avoir ruinés les champs de maïs de par l'utilisation de pesticides, les privant alors d'un avenir serein, la culture du maïs étant la seule ressource de la ville...

MON AVIS : Décidément, la nouvelle de Stephen King, Les Enfants du Maïs, parue en 1977 dans le magazine Penthouse puis en 1978 dans le recueil Danse Macabre, n'en finit plus de se voir adapter, remanier, remaker, rebooter puisque le film de Kurt Wimmer dont je vais vous parler ici est le onzième film de la saga, dont le premier volet est sorti en 1984. Les Démons du Maïs version 2020 est un épisode à part, une sorte de reboot moderne qui va surfer sur les thématiques actuelles de la société, à savoir l'écologie et l'avenir que les adultes laissent à leurs enfants. Le réalisateur Kurt Wimmer, à qui l'on doit Equilibrium en 2002 et Ultraviolet en 2006, injecte donc ces thèmes au sein de l'intrigue concoctée par Stephen King, prenant par la même occasion de grandes libertés avec la nouvelle de ce dernier même s'il en utilise certains éléments, dont la fameuse créature vivant dans le maïs et ce faisant appeler "Celui Qui Règne sur les Sillons". On pourrait voir cette version 2020 comme une sorte de préquelle nous expliquant pourquoi les enfants ont décidé de massacrer tous les adultes de leur petite ville. La réponse est simple : leurs parents ont souillé les champs de maïs en utilisant des pesticides et autres produits dangereux, ce qui n'a pas eu l'effet escompté sur la récolte. Pire que tout, les membres du conseil de la ville ont décidé que la culture du maïs n'est plus rentable et ont voté l'abandon et la revente des parcelles à des investisseurs afin de gagner de l'argent. En clair, et ce n'est pas Greta Thunberg qui viendra les contredire, les enfants accusent leurs parents d'avoir ruiné leur avenir ! Sous l'impulsion d'Eden, une jeune fille de 12 ans (très bien jouée par la jeune Kate Moyer, qui, même si elle n'atteint pas le niveau du gourou Isaac du premier film, s'en sort vraiment bien avec ses expressions de visage et son sourire machiavélique), les enfants vont donc se rebeller et préparer une vengeance qui s'annoncera sanglante, histoire d'éradiquer les adultes et de reprendre en main l'avenir de leur ville, voire même d'étendre la rébellion à d'autres villes par la suite. On aura donc quelques morts violentes à se mettre sous la dent, avec des effets malheureusement amoindris par l'utilisation de CGI. Pour tenter d'arrêter Eden et sa secte du maïs, on trouve Boleyn Williams, surnommée "Bo", et qui va tout faire pour empêcher le massacre. Très clairement, l'actrice qui lui donne corps, à savoir Elena Kampouris, tire le film vers le haut et livre une solide prestation, pas toujours aidée par les réactions de son personnage il faut bien le dire. Et tirer le film vers le haut n'est pas évident parce qu'il faut bien avouer que Les Démons du Maïs version 2020 n'est pas un très bon film. Visuellement, Kurt Wimmer ne s'en sort pas trop mal, surtout quand il filme les étendues de maïs bougeant au gré du vent ou semblant être animées de vie propre. L'idée de filmer la fameuse créature du maïs et de la faire intervenir et interagir avec les enfants est bonne sur le papier, un peu moins dans le film, avec un look nous rappelant le Groot adulte des Gardiens de la Galaxie. Les adultes ont un comportement inadéquat, ne cherchant jamais à s'enfuir ou a résister face à leur progéniture. Le rythme est souvent mollasson et les événements s'enchaînent sans véritablement nous passionner. Il manque en fait une ambiance, une atmosphère inquiétante, comme celle du film de 1984. Au final, cette version 2020 vaut principalement pour son utilisation de thèmes actuels mais le résultat nous paraît assez vain en fin de compte. Le film a été présenté en festival en 2020 puis il est tombé dans l'oubli avant d'être diffusé sur Shudder en 2023. Pas un bon signe...

  

lundi 20 mars 2023

BONS BAISERS DE RUSSIE

 

BONS BAISERS DE RUSSIE
(From Russia with Love)

Réalisateur : Terence Young
Année : 1963
Scénariste : Richard Maibaum, Berkely Mather
Pays : Angleterre
Genre : Espionnage
Interdiction : /
Avec : Sean Connery, Daniela Bianchi, Robert Shaw, Lotte Lenya, Pedro Armendáriz...


L'HISTOIRE : En pleine guerre froide, le dernier joyau technologique soviétique, le Lektor, est convoité par le SPECTRE, la redoutable organisation criminelle dont faisait partie le Dr. No, et par les services secrets britanniques qui chargent Bond de le récupérer. Mais cette affaire cache en réalité une redoutable mise en scène du SPECTRE pour piéger 007 en misant sur son point faible : les femmes...

MON AVIS : Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on retrouve le réalisateur Terence Young, les scénaristes Richard Maibaum, Berkely Mather et Johanna Harwood (en tant qu'adaptatrice du roman pour cette dernière) ainsi que le compositeur John Barry au générique de Bons Baisers de Russie, seconde aventure cinématographique du héros créé par Ian Fleming. Un héros toujours interprété par Sean Connery bien sûr, qui prête à nouveau à merveille ses traits et son charisme animal à James Bond 007. Ce second épisode était d'ailleurs considéré par l'acteur comme son préféré parmi les sept auxquels il a participé au sein de la saga. Qui dit James Bond dit Bond Girl et c'est la ravissante Daniela Bianchi qui est l'heureuse élue, jouant le personnage de Tatiana, une espionne russe engagée pour séduire l'agent secret britannique. Ce qu'elle ignore, et c'est ce qui en fait un personnage attachant, c'est qu'elle est en réalité à la solde du SPECTRE, dont nous découvrons le N°1, Ernst Blofeld, visage et silhouette toujours cachés et caressant un chat angora, ce qui ne manquera pas de nous rappeler aux bons souvenirs du dessin-animé L'inspecteur Gadget et son fameux ennemi, le Dr. Mad. S'il y a quelque chose qui frappe à la vision de Bons Baisers de Russie, et si on le compare au film précédent, James Bond contre Dr. No, c'est une certaine retenue au niveau des scènes d'action, qui ont été mises de côté au profit d'une intrigue plus fouillée et qui fait la part belle à l'espionnage. Le but des divers protagonistes de l'histoire est de récupérer un décodeur qui donnera une longueur d'avance au pays qui l'aura entre ses mains. Dans le camp ennemi, celui du SPECTRE donc, cette mission est doublée d'une volonté de vengeance envers Bond, qui a tué le Dr. No. On appréciera les références au premier film de la saga, ce qui confère à cette suite une belle continuité. Peu d'action au programme mais ça n'empêche nullement Bons Baisers de Russie d'être un très bon film d'espionnage et, de surcroît, un très bon James Bond !  La relation de 007 avec Tatiana, la séquence chez les gitans, la menace permanente envers le héros qu'on ressent dès que Robert Shaw est à l'écran et la formidable et longue scène se déroulant dans le train vers la fin du film font de cette suite un spectacle prenant en tendu, auquel on ajoutera cette fameuse valise truffée de gadgets fourni par Q ou cette chaussure qui peut laisser apparaître une lame empoisonnée. Bons Baisers de Russie se veut presque plus romanesque que cinématographique dans son approche et son ambiance. On navigue entre Venise, Istanbul, Londres et Zagreb, le tout sur un rythme dynamique. On note aussi l'apparition d'une scène pré-générique, une idée qui sera reprise par la suite. Elle est excellente ici et en surprendra plus d'un. Les fans de la Hammer apprécieront également de voir Martine Beswick (malheureusement créditée en tant que "Martin Beswick" au générique suite à une erreur) dans la scène se déroulant chez les gitans. Bons Baisers de Russie est un 007 de grande qualité au final, ce qui lui vaudra d'être adapté en jeu vidéo en 2005.
 

dimanche 19 mars 2023

JAMES BOND CONTRE DR. NO

 

JAMES BOND CONTRE DR. NO
(Dr. No)

Réalisateur : Terence Young
Année : 1962
Scénariste : Richard Maibaum, Johanna Harwood, Berkely Mather
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Espionnage
Interdiction : /
Avec : Sean Connery, Ursula Andress, Joseph Wiseman, Bernard Lee, John Kitzmiller...


L'HISTOIRE : James Bond, agent 007 du gouvernement britannique, est envoyé en mission en Jamaïque afin d'enquêter sur la disparition des deux autres agents du service. Il semblerait que ces disparitions soient reliées à la mystérieuse affaire des perturbations par ondes radio du lancements de fusées depuis Cap Canaveral. Aidé par le pécheur Quarrel, Bond va devoir risquer sa vie pour mener à bien son enquête, qui lui fera rencontrer la superbe Honey Ryder et le conduira sur une île perdue entièrement contrôlée par un certain Dr. No...

MON AVIS : Le célèbre héros créé par Ian Fleming, star de nombreux romans d'espionnage, se voit donc devenir un héros cinématographique en cette année 1962 et ce, sous l'égide du réalisateur Terence Young. Avec James Bond contre Dr. No, le monde entier fait plus ample connaissance avec l'acteur Sean Connery, qui, avouons-le, est parfait dans la peau de l'agent 007. Il allie la classe, l'élégance, le flegme britannique avec un sens inné de l'action et de la survie, n'hésitant pas à rudoyer hommes ou femmes qui se mettent au travers de sa route et de sa mission, même si, concernant ces dernières, elles se retrouvent le plus souvent dans ses bras et dans son lit. Cette première aventure cinématographique de James Bond propose déjà aux spectateurs tout ce qui fait le charme de cette saga à la longévité record, à l'exception des fameux gadgets, qui apparaîtront par la suite. On a déjà dans James Bond contre Dr. No le célèbre thème musical composé par John Barry et Monty Norman ainsi que la fameuse séquence générique reconnaissable entre toute, une intrigue basée sur l'espionnage, de l'action, des poursuites en voitures, divers lieux de tournage dont les décors paradisiaques de la Jamaïque, une Bond Girl en la personne de la sublime Ursula Andress, qui, même si elle n'apparaît qu'au bout d'une heure de film, fera tourner la tête de tous les mâles de la planète dans son bikini sexy et bien sûr, un méchant machiavélique et mégalomaniaque, qui donnera bien du fil à retordre à notre héros ! Ici, il s'agit du Dr. No (Joseph Wiseman), dont on apprend qu'il fait partit d'une organisation criminelle baptisée S.P.E.C.T.R.E. ! Pas mal pour un premier film nous présentant ce fameux agent 007, dont le matricule nous est également expliqué ici par son supérieur, M, et qui correspond donc à l'autorisation de tuer (mais pas de vous faire tuer dira-t-il avec humour). Réévalué à la hausse par les fans avec le temps qui passe, James Bond contre Dr. No se savoure avec une vraie nostalgie, n'ennuie jamais et cette entrée en matière a toujours de quoi séduire le public friand de roman d'espionnage. 

   

jeudi 16 mars 2023

THE MANSON FAMILY MASSACRE

 

THE MANSON FAMILY MASSACRE
(The Manson Family Massacre)

Réalisateur : Andrew Jones
Année : 2019
Scénariste : Andrew Jones
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Brendee Green, Ciaron Davies, Michael David, Vicki Glover, Derek Nelson...


L'HISTOIRE : Margot Lavigne est chanteuse et ancienne toxicomane. Elle a emménagé au 10050 Cielo Drive, adresse tristement célèbre depuis 1969 puisque c'est là que la Famille de Charles Manson a assassiné plusieurs personnes, dont l'actrice Sharon Tate alors enceinte. Préparant son nouvel album, l'atmosphère qui règne dans la maison commence à perturber la jeune femme, qui se met a avoir des visions d'événements ayant trait à Charles Manson...

MON AVIS : Mercredi 15 mars 2023, il est 21h, ma femme va regarder sa série à la télé et moi, comme je suis un peu crevé de ma journée de boulot, je cherche un film qui ne dure pas trop longtemps, histoire de pas m'endormir devant l'écran. Pas envie d'aller d'aller chercher dans ma collection perso, j'allume Netflix et je cherche dans ma liste de favoris un truc qui pourrait faire l'affaire. Je tombe sur The Manson Family Massacre. Durée : 77 minutes au compteur. J'aime bien le titre, le scénario a l'air sympa et niveau timing, c'est bon pour moi. Allez, zou c'est parti. Au final, j'aurai mieux fait de poursuivre le livre que je suis en train de lire actuellement (L'énigme de la chambre 622 de Joël Dicker) ou d'aller me coucher. Parce que bon, à un moment, faut arrêter avec les navets à la con sur Charles Manson et sa Famille hein.Pourtant, y'a de bons films sur le sujet mais là, franchement, c'est naze de chez naze. Mal joué, mise en scène anémique, aucun rythme, histoire sans queue ni tête avec cette ex-toxico dorénavant chanteuse qui s'installe à la fameuse adresse du 10050 Cielo Drive et qui va "subir" l'aura de la maison et du drame tragique qui a eu lieu ici en 1969. Les événements actuels avec la chanteuse sont d'un ennui abyssale quand les scènes du passé ne provoquent absolument rien si ce n'est un rire jaune. Ciaron Davies incarne le plus mauvais Charles Manson que j'ai vu sur un écran, et il en va de même pour Tex Watson, Susan Atkins, Bobby Beausoleil et consorts. Je ne parle même pas de Sarah Jean qui incarne la pauvre Sharon Tate. Il faut dire que dès le générique, je savais que c'était très mal parti. Andrew Jones a carrément utilisé les bruits d'appareil photo que l'on entend au générique de Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper. Un hommage qui m'a laissé les yeux hagard pour ma part. La séquence présentant les meurtres de 1969 manque carrément de réalisme et fait pitié à voir. Il y a aussi une médium qui tente d'expliquer pourquoi l'héroïne ressent des énergies négatives provenant de la maison et une scène finale totalement ridicule. Franchement, je n'ai rien à vous dire sur ce film si ce n'est de ne pas perdre votre temps à le regarder. Une séance calvaire, encore une...  


mercredi 15 mars 2023

GODZILLA (2014)

 

GODZILLA
(Godzilla)

Réalisateur : Gareth Edwards
Année : 2014
Scénariste : Max Borenstein
Pays : Etats-Unis, Japon
Genre : Action, film catastrophe, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen, Bryan Cranston, Ken Watanabe...


L'HISTOIRE : Le physicien Joseph Brody a perdu sa femme il y a 15 ans quand un incident nucléaire a irradié la région de Tokyo. La thèse officielle parle de tremblement de terre mais le scientifique est sceptique et mène son enquête avec son fils Ford, soldat dans la Navy. En fait de catastrophe naturelle, il s'agit plutôt des dégâts d'une créature gigantesque créée à la suite d'essais nucléaires dans le Pacifique. D'autres monstres menacent l'archipel d'Hawaï et la côte Ouest des Etats-Unis. L'armée est mobilisée et menée par l'Amiral William Stenz. Au même moment, la compagne de Ford, infirmière et jeune maman, gère les blessés dans un hôpital de San Francisco...

MON AVIS : Godzilla. Un nom référence pour tout fan de cinéma fantastique qui se respecte. Apparu pour la première fois sur un écran de cinéma en 1954, ce célèbre monstre japonais a depuis été la vedette de dizaines de films tournés au Japon, avant que les Américains ne tentent de se l'approprier en 1997 avec le Godzilla de Roland Emmerich. En 2014, c'est le réalisateur de Monsters, Gareth Edwards, qui se retrouve avec la périlleuse mission de livrer une nouvelle aventure du monstre atomique, une sorte de film hommage à la créature de la firme Toho mais avec une modernité de tous les instants. A ce niveau, on peut dire sans hésitation que la mission est remplie : on a un véritable film catastrophe bardé d'effets visuels absolument bluffants, de décors ravagés restituant parfaitement la destruction massive engendrée par les monstres du film, avec un travail sur le réalisme qui fait plaisir à voir : façades de bâtiments détruits, ponts ravagés, rues défoncées et emplies de gravats, tout est fait pour nous mettre en situation de catastrophe extrême. Les effets spéciaux sur les deux créatures se révélant être une menace pour l'humanité sont également au diapason, même si on regrettera un peu que leur look renvoie aux monstres du film Cloverfield. Quant à Godzilla lui-même, il est majestueux et vraiment superbe. Maintenant, le film risque de provoquer un double-sentiment de par son traitement : l'enthousiasme et la frustration. L'enthousiasme pour tout ce que je viens d'évoquer et qui font du film de Gareth Edwards un bon film, auquel viendra s'ajouter le choix du casting, avec Aaron Taylor-Johnson qui joue le héros principal du récit, la magnifique Elizabeth Olsen dans un rôle secondaire mais qui irradie chaque scène dans laquelle elle apparaît, Bryan Cranston, le Walter White de Breaking Bad bien sûr, dans un rôle assez court mais ça fait toujours plaisir de le voir à l'écran, Juliette Binoche, une française dans un rôle encore plus court mais intéressant ou Ken Watanabe, qui joue un savant asiatique. Tout semble donc réuni pour faire de Godzilla 2014 une pure réussite. Seulement, il y a un hic tout de même : le temps de présence à l'écran des monstres et, plus encore, de Godzilla, reste trop en deçà des attentes du public. Il faut quand même attendre plus de 50 minutes avant de voir Godzilla et encore, pour une scène où il disparaît de l'écran assez rapidement. Il manque également une vraie part de titanesque aux séquences d'action faisant se combattre les monstres, on est loin d'un Kong Skull Island ou même d'un Pacific Rim par exemple en matière de démesure ou d'affrontements spectaculaires. Ce qui entraîne donc une réelle frustration chez le public, qui s'attendait à assister à un choc des titans, qu'il n'aura donc pas vraiment. Reste donc une production à gros budget qui a soigné son design, son casting, son récit mais qui manque de scènes vraiment épique pour convaincre totalement, surtout que la plupart des séquences mettant en vedette les monstres se déroulent dans la pénombre la plupart du temps. Même s'il parvient à convaincre, on se dit que ce Godzilla 2014 aurait pu encore plus percutant ou impressionnant.

  

mardi 14 mars 2023

TAXI DRIVER

 

TAXI DRIVER
(Taxi Driver)

Réalisateur : Martin Scorsesen
Année : 1976
Scénariste : Paul Schrader
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Robert de Niro, Jodie Foster, Cybill Sheperd, Harvey Keitel, Albert Brooks...


L'HISTOIRE : Travis Bickle, un homme solitaire et marginal, ancien Marine, prend un job de chauffeur de taxi de nuit et arpente les rues de New York, peuplées par une faune hétéroclite parmi laquelle macs, dealers, voyous et prostituées sont légion. Sans réel but dans la vie, il tombe sous le charme de Betsy, assistante du sénateur Charles Palantine. Il parvient à nouer une relation avec elle mais fait tout rater par sa maladresse en l'emmenant voir un film pornographique. A nouveau plongé dans les affres de la solitude, Travis sombre dans une folie progressive. Après avoir acheté des armes à feu, il se met dans l'idée de sauver Iris, une jeune prostituée de douze ans...

MON AVIS : Bon, je ne vais pas vous faire l'affront de vous présenter cette oeuvre de Martin Scorsese qui bénéficie d'une aura de film culte et qui reçut la Palme d'Or à Cannes en 1976. Sur un scénario nihiliste de Paul Schrader, Taxi Driver nous dépeint le quotidien de son anti-héros, Travis Bickle, un ancien Marine qui vit seul, ne parvient pas à s'insérer dans la société, consomme des films pornographiques et développe une haine et un racisme envers les minorités et les voyous qui peuplent la ville de New York. Devenu chauffeur de taxi de nuit, il cohabite avec cette faune hétéroclite et dépravée, sans jamais trouver sa place dans cette société qu'il ne comprend pas. Sa relation avec Betsy, jouée par la charmante Cybill Sheperd, est symptomatique de ce maque d'insertion sociale et de ce manque de repères : il l'emmène voir un film porno sans se douter qu'elle va très mal le prendre et mettre fin à leur liaison, ce qu'il n'accepte pas. Devenant de plus en plus aliéné par la solitude qui l'entoure, Travis, superbement interprété par un Robert de Niro exceptionnel ici, va sombrer dans une folie latente, qui prendra toute son ampleur lorsqu'il décidera de sauver une jeune prostituée (excellente Jodie Foster, âgée de douze ans) de sa vie de débauche et sans avenir. La scène finale, ultra-violente, marque les esprits et l'image de Travis arborant sa coupe de cheveux à l'iroquoise fait partie des images-clés de l'Histoire du cinéma. La mise en scène de Scorsese est incroyable, le réalisateur faisant preuve d'une certaine originalité qui brisa les règles imposées. Les admirateurs de New York seront aux anges, la ville étant un personnage emblématique du film et le réalisateur la filme sous toutes ses coutures, de jour comme de nuit, là où elle devient la plus intéressante bien sûr. Bardé de scènes marquantes, bénéficiant de la musique jazzy de Bernard Hermann, à qui le film est dédié d'ailleurs, Taxi Driver possède toujours son pouvoir de fascination intact et mérite bien son statut d'oeuvre mythique du cinéma. A noter la scène où le taxi de Travis passe devant un cinéma qui diffuse un certain Texas Chainsaw Massacre...   

dimanche 12 mars 2023

LE FANTASTIQUE HOMME COLOSSE

 

LE FANTASTIQUE HOMME COLOSSE
(The Amazing Colossal Man)

Réalisateur : Bert I. Gordon
Année : 1957
Scénariste : Mark Hanna, Bert I. Gordon, George Worthing Yates
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Glenn Langan, Cathy Downs, William Hudson, Larry Thor, James Seay...


L'HISTOIRE : En voulant sauver le pilote d'un avion de ligne qui vient de se crasher, le lieutenant-colonel Glenn Manning se retrouve en plein centre de l'explosion d'une bombe à plutonium. Brûlé à 100% sur le corps, il devrait être mort mais il est bel et bien vivant et envoyé dans un hôpital pour grands brûlés. Sa fiancée Carol Forrest vient tous les jours prendre de ses nouvelles puis découvre qu'il a été déplacé de façon top-secrète dans une base militaire. Parvenant à s'introduire au sein du complexe militaire, Carol apprend que son fiancé, suite aux radiations provoquées par l'explosion, a subit une étrange mutation : il a régénéré sa peau qui ne comporte plus aucune trace de brûlures mais plus étrange encore, il se met à grandir, grandir, grandir...

MON AVIS : Si le réalisateur Bert I. Gordon était surnommé Mr. B.I.G., ce n'était pas seulement pour faire un jeu de mot avec son nom mais parce qu'il s'est rapidement spécialisé dans les films ayant pour thème le gigantisme, comme dans The Cyclops, War of the Colossal Beast, The Spider, Village of the Giants, Soudain les Monstres ou L'Empire des Fourmis Géantes entre autres. Ça tombe bien, le film dont je vais vous parler dans cet article est dans cette thématique, il suffit de lire son titre d'ailleurs, très explicite : Le Fantastique Homme Colosse ! Ce n'est que le quatrième film de Bert I. Gordon, c'est un low budget produit par la firme A.I.P. et qui surfe sur la peur des radiations et du nucléaire, thématique phare du cinéma de S-F 50's ! Ici, c'est une bombe au plutonium qui va venir semer la zizanie et faire grandir démesurément le héros du film, le militaire Glenn Manning, joué par Glenn Langan. Science-fiction oblige, notre héros ne va pas mourir après s'être pris une explosion de ladite bombe au plutonium en pleine face ! Encore plus incroyable, il survit malgré le fait que l’entièreté de son corps ait été brûlé, ce qui est médicalement impossible. Là ou ça devient carrément hallucinant, c'est lorsque sa peau toute carbonisée se met à disparaître pour laisser place à une peau saine, comme s'il avait mué telle un serpent. Un phénomène que ne s'explique pas les scientifiques qui étudient son cas, tout comme ils ne s'expliquent pas ce spectaculaire effet secondaire qui le fait grandir jour après jour. Les effets spéciaux pour rendre crédible cette augmentation de taille sont assez simples mais ça fonctionne pas trop mal, avec du mobilier conçu en taille réduite parmi lequel se déplace l'acteur. Par la suite, on aura toute sorte de surimpressions de l'acteur sur la pellicule nous permettant de croire qu'il est réellement un géant marchant dans la foule, plus haut que les bâtiments de la ville. Des effets visuels qui font bien sûr très datés à notre époque mais qui possède un charme certain pour qui apprécie le cinéma d'antan. Fait assez intéressant, notre fantastique homme colosse n'est pas un monstre destructeur sans foi ni loi, même s'il cassera quelques maquettes lors du final et terrorisera un peu la population. Bien au contraire, il prend conscience de sa situation et n'en accepte pas vraiment les règles, se sentant impuissant face à ce curieux phénomène dont il est victime. La présence de sa fiancée à ses côtés, interprétée par Cathy Downs, est tout autant un réconfort qu'une malédiction pour lui. De leur côté, les scientifiques font tout pour trouver une solution pour lui redonner sa taille normale, ce qui nous vaut pas mal de scènes assez bavardes et parfois un peu mollassonnes. C'est le principal défaut du film d'ailleurs, induit par le manque de budget. Le Fantastique Homme Colosse, tout sympathique qu'il est, se montre trop verbeux et pas assez dynamique dans son ensemble pour emporter une adhésion totale. L'année suivante, Bert I. Gordon donnera une suite aux mésaventures de Glenn Manning, avec War of the Colossal Beast !

 

jeudi 9 mars 2023

LA TENDRESSE DES LOUPS

 

LA TENDRESSE DES LOUPS
(Die Zärtlichkeit der Wölfe)

Réalisateur : Ulli Lommel
Année : 1973
Scénariste : Kurt Raab
Pays : Allemagne
Genre : Drame, horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Kurt Raab, Jeff Roden, Margit Carstensen, Ingrid Caven, Wolfgang Schenck...


L'HISTOIRE :  L'Allemagne des années 20. Fritz Haarmann, ancien boucher et petit délinquant, sert d'indic à la police. L'homme au faciès débonnaire est en fait un tueur en série, homosexuel sadique qui attire chez lui des jeunes gens à la rue ou contraints à la prostitution, les martyrise et les assassine. Malgré des indices troublants, la police ferme longtemps les yeux...

MON AVIS : L'histoire de Fritz Haarmann, surnommé le boucher de Hanovre ou le vampire de Hanovre, qui défraya la chronique allemande dans les années 20. Tueur en série homosexuel, pédophile et cannibale, avec même une petite tendance à la nécrophilie, Haarmann a été accusé du meurtre de vingt-sept garçons entre 1918 et 1925 et sera déclaré coupable pour vingt-quatre d'entre-eux. Arrêté, il fût guillotiné en 1925. L'affaire fit scandale car il était informateur auprès de la police. La plupart du temps, il tue ses victimes en les mordant à la gorge, tel un vampire. Il démembre les corps et les jette dans la rivière. On suppose qu'il a aussi trafiqué de la chair humaine en la faisant passer pour du porc en conserve qu'il revend au marché noir. Cette sordide affaire a intéressé un prestigieux metteur en scène puisqu'en 1931 sort sur les écrans M le Maudit de Fritz Lang, avec Peter Lorre, qui utilise des éléments de l'affaire Haarmann mais aussi de celle de Peter Kürten, le tueur surnommé le vampire de Dusseldorf. En 1973, c'est Ulli Lommel, futur réalisateur de Spectre (1980) ou de The Devonsville Terror (1983) entre autres, qui va livrer sa version des méfaits de Fritz Haarmann avec La Tendresse des Loups, un film produit par Rainer Werner Fassbinder, qui jouera également dans le film. C'est le scénariste du film, Kurt Raab, qui endosse le rôle du tueur en série. Chauve, impeccablement vêtu, il donne une dimension perturbante à ce personnage, à l'image du film d'ailleurs. Un film contemplatif, au rythme posé, très "allemand" dira-t-on, qui prend son temps et ne cherche jamais la facilité ou le spectaculaire. Les événements tragiques sont décrits de manière froide, clinique, sans grand effet horrifique d'ailleurs si ce n'est les morsures au cou des victimes. C'est bel et bien l'ambiance étouffante, l'atmosphère morbide et nihiliste qui prévaut ici et en ce sens, le film de Lommel risque de déconcerter le spectateur lambda. Les relations homosexuelles du tueur en série avec ses jeunes victimes, principalement des adolescents, sont filmées sans complaisance no voyeurisme mais s'offrent tout de même de la nudité frontale qui met mal à l'aise. Le film se déroulant durant l'après-guerre, Lommel utilise le contexte de l'époque de manière adéquate, montrant la misère des habitants qui vivent dans la pauvreté, misère obligeant la jeunesse à se prostituer entre autres, ce qui a facilité le choix des proies de Haarmann, qui utilise sa connivence avec la police (il été informateur, bien qu'il avait été arrêté pour corruption de mineurs) pour leur mettre la pression et les utiliser comme bon lui semble. Bien qu'il a eu un amant régulier, Hans Grans, qui sera condamné à 12 ans de prison, les pulsions de Fritz Haarmann était trop forte pour qu'il s'en contente. La scène dans laquelle il va parler à une jeune garçon portant un bonnet bleu fait froid dans le dos, notamment quand il va donner ledit bonnet à un autre enfant par la suite, ce qui nous fait comprendre le sort qu'a subit sa petite victime. Si le cannibalisme n'est pas évoqué de manière directe, on se doute, vu les dires de sa voisine du dessous, que les morceaux de viande qu'il vend à une commerçante peuvent provenir du démembrement de ses victimes. Pire que tout, il en donne à l'inspecteur qui l'a recruté en tant qu'informateur, comme pour acheter son silence. Pas vraiment agréable à regarder de par son sujet même, La Tendresse des Loups est photographiquement très réussi, avec cette introduction qui fait clairement référence à l'expressionnisme allemand et au film de Fritz Lang. C'est assurément un film hors norme, fait avec peu de moyens, mais qui dégage un mal-être et une sensation de malaise vraiment tangible.

* Disponible en combo BR + DVD chez ARROW VIDEO    



OLD BOY (2013)


OLD BOY
(Old Boy)

Réalisateur : Spike Lee
Année : 2013
Scénariste : Mark Protosevich
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -16 ans
Avec : Josh Brolin, Elizabeth Olsen, Samuel L. Jackson, Sharlto Copley...


L'HISTOIRE : Fin des années 80. Joe Doucette, un père de famille, est enlevé sans raison et séquestré dans une cellule. Il apprend par la télévision de sa cellule qu'il est accusé du meurtre de sa femme. Relâché 20 ans plus tard, il est contacté par celui qui l'avait enlevé. Joe n'a plus qu'une envie : retrouver son ravisseur pour se venger. Sa quête de vengeance lui fera rencontrer Marie, une jeune fille qui travaille bénévolement dans une association d'aide aux personnes en détresse...

MON AVIS : Je n'ai toujours pas vu le Old Boy de Park Chan-wook (honte sur moi, je sais), qui date de 2003. Dix ans plus tard, Spike Lee se retrouve à diriger un remake américain, avec Josh Brolin, Samuel L. Jackson et la délicieuse Elizabeth Olsen. Vous l'avez compris si vous êtes des fidèles lecteurs de ce blog, c'est ma nouvelle muse et je me promène actuellement au sein de sa filmographie, qui prouve qu'en plus d'être d'une beauté incroyable, elle est surtout très talentueuse en tant qu'actrice. Me voici donc à visionner cette version 2013 d'Old Boy, un thriller ultra-violent, qui semble, d'après ce que j'en ai lu, être assez proche de l'original en ce qui concerne l'histoire principale, à quelques changements près. Vierge du film de 2003, je ne peux donc pas dire si ce remake lui est supérieur (ça m'étonnerait tout de même), s'il est dans la bonne moyenne ou s'il ne sert à rien. J'ai donc pris ce film indépendamment de son statut de remake et j'ai trouvé le résultat final plutôt bon et percutant, tout en étant parfois déstabilisant et outrancier. On peut clairement dire qu'Old Boy est dans le haut du panier des films dits de vengeance puisqu'ici, nous en avons une double, de vengeance: le personnage joué par Josh Brolin va cherché à se venger de celui qui l'a enfermé durant 20 années, a assassiné sa femme, kidnappé sa fille et lui a fait porter le chapeau, tandis que ce mystérieux kidnappeur cherche vraisemblablement à se venger du personnage joué par Brolin, qui a du faire un sacré truc dans sa jeunesse pour mériter de telles représailles, une telle vendetta ! Être enfermé 20 ans, ça n'est pas rien tout de même. Ce qu'il y a de déstabilisant, ce sont les scènes de violence, très rentre-dedans et brutales (les coups de marteau font très mal !) mais qui sont chorégraphiées comme dans un film de kung-fu (ce qui renvoie bien sûr aux films que regarde Josh Brolin dans sa cellule), ce qui leur donnent un côté surjoué, amplifié par le jeu des acteurs qui en font des tonnes également. La longue scène de bagarre, filmé en faux plan-séquence, en devient même surréaliste, tout comme certains rebondissements, on se croirait presque dans un John Wick sauf qu'à première vue, Old Boy ne joue pas du tout dans cette catégorie du film d'action survitaminé et décomplexé. Au milieu de tout ça, Elizabeth Olsen fait preuve d'une retenue à toute épreuve et garde une crédibilité touchante, avec ce rôle qu'on pense au départ être assez secondaire mais qui prendra toute sa dimension lors d'une étonnante révélation finale qui en laissera plus d'un bouche bée. L'actrice elle-même ne connaissait pas cette conclusion lors du tournage et ne l'a découverte qu'en voyant le film pour la première fois en salle, ce qui n'a pas manqué de la choquer. Une révélation finale qui en rajoute dans le mécanisme de vengeance concocté par le mystérieux kidnappeur, qui s'est réellement donné les moyens d'aller jusqu'au bout de son projet. Cette partie finale donne vraiment plus d'ampleur au drame qui s'est joué devant nos yeux et possède un impact certain sur le spectateur. Cerise sur le gâteau, on a une petite scène de sexe entre Josh Brolin et Elizabeth Olsen, les deux acteurs ne se privant pas de se dévoiler entièrement nus à l'écran. Samuel L. Jackson est aussi de la partie, et on ne lui envie pas vraiment sa présence, surtout lors de la séquence où il subit le courroux de Josh Brolin, qui, armé d'un cutter, va s'amuser d'une bien drôle de façon avec lui. Si on a du mal à retrouver le style de Spike Lee ici, avec un récit bien éloigné de ses précédentes revendications sociétales ou politiques, ce Old Boy 2013 a, en ce qui me concerne, plutôt bien remplit sa mission, ne m'attendant pas à une violence aussi crue, parfois cartoonesque il est vrai, ni à ce dénouement malsain et anti-conformiste. Quant au temps de présence d'Elizabeth Olsen, il était supérieur à ce que je pensais donc les indicateurs sont au vert ! 

 

mercredi 8 mars 2023

PLUIE D'ENFER

 

PLUIE D'ENFER
(Hard Rain)

Réalisateur : Mikael Salomon
Année : 1998
Scénariste : Graham Yost
Pays : Etats-Unis, Angleterre, France, Japon, Allemagne
Genre : Thriller, Action
Interdiction : /
Avec : Morgan Freeman, Christian Slater, Randy Quaid, Minnie Driver, Edward Asner...


L'HISTOIRE : Il ne cesse de pleuvoir depuis plusieurs jours sur la petite ville d'Huntingburg. Le niveau de l'eau monte et le barrage situé en amont de la ville risque de céder. Les autorités décident d'évacuer la population. Seuls le shérif, ses adjoints et quelques habitants irréductibles restent sur place. Deux convoyeurs de fonds, Tom et Charlie, viennent chercher l'argent de la banque pour le mettre au sec. C'est le moment attendu par Jim et ses complices, bien décidés a s'emparer des trois millions de dollars qui dorment dans le coffre...

MON AVIS : Que d'eau, que d'eau !! Datant de la fin des 90's, je n'avais toujours pas eu l'occasion de voir ce Pluie d'Enfer, réalisé par Mikael Salomon, qui a l'habitude d'être dans l'eau puisqu'il a travaillé sur le Abyss de James Cameron. Principalement tourné dans d'immenses réservoirs d'eau, Pluie d'Enfer n'est pas un film catastrophe comme on pouvait le penser, même s'il y pas mal d'événements catastrophiques qui vont venir perturber les héros du film. On est plus en présence d'un film d'action mettant en scène le braquage d'un fourgon de convoyeurs contenant la jolie somme de 3 millions de dollars, braquage qui va, évidemment, ne pas se passer comme prévu ! Dans un rôle à contre-emploi, on trouve Morgan Freeman dans le rôle de Jim, le leader du gang de braqueurs. Je ne sais pas si c'est le tournage dans l'eau qui a déplu à l'acteur mais il ne porte pas Pluie d'Enfer dans son cœur, recommandant même à ses fans de ne pas le regarder ! En face de lui, on trouve Christian Slater, l'acteur culte de Pump up the Volume, qui joue un de deux convoyeurs de fonds pris pour cible par Jim et sa bande. Pour l'indispensable présence féminine, c'est l'actrice Minnie Driver qui a été choisie. Le film est donc une longue course-poursuite entre Slater et le gang de Freeman, ponctuée par d'incessantes catastrophes, comme la montée des eaux, électrification de l'eau à cause de transformateurs inondés, rupture d'un barrage et pluie qui ne cesse jamais de tomber. Des événements dynamiques, auxquels il faut ajouter la présence du shérif et de ses adjoints, qui vont prendre part à la traque du magot. Le but principal d'un film comme Pluie d'Enfer est d'en donner pour son argent au public et c'est plutôt réussi, le rythme ne faiblissant quasiment jamais, l'utilisation de jet-ski par les protagonistes pour se déplacer à travers les maisons et le décor permettant de donner une bonne intensité à l'action proposée. On regrettera peut-être que Morgan Freeman ne reste pas méchant tout au long du film, un choix des producteurs après une projection-test pour laquelle le public a exprimé son mécontentement en voyant leur acteur fétiche mourir à la fin et être l'antagoniste du film. Pour qui veut se divertir sans prise de tête et passer un agréable moment devant son écran, Pluie d'Enfer fait correctement le job, sans ébahir non plus. 
   

lundi 6 mars 2023

WIND RIVER

WIND RIVER
(Wind River)

Réalisateur : Taylor Sheridan
Année : 2017
Scénariste : Taylor Sheridan
Pays : Etats-Unis, Angleterre, France
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Elizabeth Olsen, Jeremy Renner, Graham Greene, Kelsey Asbille, Jon Bernthal ...


L'HISTOIRE : Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une fille en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue, Jane Banner, pour aider les autorités locales à élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, Cory va aider Jane à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…

MON AVIS : Un thriller se déroulant dans les plaines enneigées du Wyoming, ce qui nous vaut de magnifiques paysages, superbement filmés par la caméra de Taylor Sheridan qui signe ici son second long-métrage, l'homme étant plus connu en tant que scénariste de talent. La beauté des lieux contraste avec le drame survenu dans ces contrées où la nature règne en maître : une jeune fille a été retrouvée morte, certainement après avoir été violé. La victime faisait partie d'une tribu amérindienne. C'est dans ce contexte que la magnifique Elizabeth Olsen, interprétant une jeune recrue du FBI, va venir tenter d'élucider les causes du meurtre et d'appréhender le meurtrier. Une jeune recrue un peu gauche mais déterminée, qui se retrouve en milieu hostile et qui lui est totalement inconnu. La réserve amérindienne de Wind River ne ressemble pas aux villes dans lesquelles elle travaille. Heureusement, elle pourra compter sur l'aide de Cory Lambert, un chasseur et garde-forestier qui connaît le coin comme sa poche, et très lié avec la population amérindienne  et qui voir dans cette affaire un penchant du drame qui lui est arrivé, sa fille étant elle aussi morte dans des circonstances qui restent à expliquer. Aucun rapport entre les deux drames mais le fait que la victime était une amie de sa fille lui rappelle de douloureux souvenir. Ce personnage est superbement interprété par Jeremy Renner, qui m'a vraiment surpris. Je ne connaissais cet acteur que pour son rôle d'Oeil de Faucon dans la saga Avengers et franchement, il assure vraiment ici, donnant une réelle épaisseur à son personnage. Wind River n'est pas un thriller nerveux, c'est un film qui prend son temps, comme le fait Cory Lambert pour analyser les traces dans la neige, qui sont pour lui autant d'indices que ne comprend pas la jeune agent du FBI. Leur duo fonctionne très bien et pour une fois, nous n'aurons pas la classique romance qui se noue entre les deux héros du film, ça change un peu des poncifs régulièrement assénés aux spectateurs. Il n'en reste que l'enquête proprement dite est tendue, haletante, et qu'elle réserve, notamment vers la fin, deux séquences fortes en émotion et surtout en violence. Deux scènes chocs assez percutantes et d'un réalisme qui met mal à l'aise, surtout au moment du flashback explicatif. En filigrane, Taylor Sheridan se livre à l'étude de la population amérindienne, un sujet qui lui tient à cœur : manque d'évolution technique dans cette région, population toujours en proie au racisme, problème lié à la drogue, jeunesse en perdition et sans repère, force de l'ordre qui peine à faire régner la loi et à résoudre les affaires criminelles ou les nombreuses disparitions, jamais élucidées. "J’ai souhaité donner une voix à ces personnes que le monde ignore" proclame Taylor Sheridan qui, avec Wind River, a trouvé le bon équilibre entre film engagé, film d'aventure et thriller sombre. Bénéficiant d'une solide mise en scène (qui a reçut un prix à Cannes) et d'un casting parfaitement utilisé et géré, Wind River est un thriller qui en a sous le pied et qui mérite clairement d'être visionné.

    

dimanche 5 mars 2023

LA CHAMBRE DES HORREURS

 

LA CHAMBRE DES HORREURS
(Chamber of Horrors)

Réalisateur : Hy Averback
Année : 1966
Scénariste : Stephen Kandel
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Patrick O'Neal, Cesare Danova, Wilfrid Hyde-White, Laura Devon, Philip Bourneuf...


L'HISTOIRE : La police, aidée par deux détectives amateurs qui tiennent un musée de cire consacré aux divers criminels de notre temps, arrête Jason Cravatte, un tueur en série. Ce dernier est condamné à mort mais il parvient à s'enfuir en sautant dans un fleuve et en se coupant la main afin de se libérer des menottes. Considéré comme mort, il se fait confectionner une prothèse sur laquelle il peut clipper un crochet, un hachoir et autres outils dangereux, et avec l'aide d'une prostituée, Marie Champlain, il prépare sa vengeance contre ceux qui l'ont condamné à mort. Lorsque le juge Walter Randolph est retrouvé décapité, lo police redemande l'aide des deux gérants du musée de cire...

MON AVIS : Spécialisé dans la série-télévisée, le réalisateur Hy Averback choisit en 1966 de mettre en scène son premier film. Ce sera le très bon La Chambre des Horreurs, film d'épouvante luxueux, à la mise en scène on ne peut plus soignée et aux couleurs chatoyantes qui flattent la rétine. Le travail sur les costumes, le jeu d'acteurs et la photographie sont ce qui frappent le plus à la vision du film, qui se pare en plus d'un gadget à la William Castle : une scène pré-générique nous apprend que les quatre séquences horrifiques du film bénéficieront d'un avertissement visuel (le Fear Flasher) et sonore (le Horror Horn) afin que les spectateurs trop sensibles ne vacillent pas. Bon, ce procédé, des plus efficaces, me semble toutefois purement mercantile puisque même un enfant de deux ou trois ans peut regarder La Chambre des Horreurs sans sourciller, tant les scènes horrifiques sont inoffensives et ne montrent absolument rien en définitive. Ce qui n'en fait pas un mauvais film pour autant, loin de là. Il faut dire qu'au départ, Hy Averback voulait en faire une série-télévisée mais il a été jugé trop violent pour cette forme de diffusion et a donc été reformaté pour pouvoir être projeté au cinéma. Parmi les nombreux points forts du film, on citera en premier lieu la prestation incarnée de Patrick O'Neal, qui joue le psychotique Jason Cravatte. Un vrai fou, qui aime se marier avec des femmes mortes ! Une fois passé pour mort après s'être échappé et avoir du se couper la main droite, ce personnage va prendre une nouvelle ampleur en ajoutant à son moignon une prothèse sur laquelle il peut enficher divers accessoires, comme un crochet ou un hachoir entre autres ! Bénéficiant d'un réel charisme et d'une présence magnétique, ce psychopathe marque les esprits et donnera bien du fil à retordre au sergent Jim Albertson (Wayne Rogers) et à son supérieur, l'inspecteur Matthew Strudwick (Philip Bourneuf), qui n'auront d'autres solutions pour l'arrêter que de quémander l'aide de deux détectives amateurs mais passionnés, qui gèrent d'ailleurs un musée de cire entièrement dédié aux grands criminels. Les déambulations au sein du musée de cire sont des plus plaisantes et les reproductions de cire sont de grande qualité et donneraient des complexes à celles du musée Grévin ! La Chambre des Horreurs possède donc une atmosphère policière non dénué d'intérêt, qui lui donne un charme certain. Jamais ennuyeux, le film se suit avec entrain et même si on aurait aimé que les scènes soit-disant chocs le soient un peu plus graphiquement parlant, impossible de bouder son plaisir ! On notera un final asses surprenant, qui laisse carrément présager une suite et qui est dû au format série-télévisée un temps envisagé. Personnellement, je n'aurai pas été contre revoir nos deux détectives amateurs, bien plus malins que la police ! 

   

EN SECRET


EN SECRET
(In Secret)

Réalisateur : Charlie Stratton
Année : 2013
Scénariste : Charlie Stratton
Pays : Serbie, Hongrie, Etats-Unis
Genre : Drame, romance
Interdiction : /
Avec : Elizabeth Olsen, Oscar Isaac, Tom Felton, Jessica Lange, Matt Lucas...


L'HISTOIRE : Après la mort de sa mère, la jeune Thérèse est placée chez sa tante, madame Raquin, qui vit seule avec son fils Camille, un souffreteux chronique. Madame Raquin organise un mariage entre Thérèse et son fils. Tous trois partent pour Paris où madame Raquin ouvre une mercerie avec Thérèse. A son nouveau travail, Camille retrouve Laurent, un ancien ami. Rapidement, Thérèse tombe sous le charme de Laurent et réciproquement. La passion grandit entre les deux amants, qui organisent un plan pour se débarrasser du mari gênant...  

MON AVIS : Une très belle adaptation du roman d'Emile Zola, Thérèse Raquin bien évidemment. Pour son premier film, Charlie Stratton s'offre un film en costumes, l'histoire se déroulant dans les années 1860 environ. Il a eu l'excellente idée de choisir la magnifique et surtout très talentueuse Elizabeth Olsen pour incarner cette héroïne tragique et passionnée, qui, après une enfance difficile, a envie de s'épanouir pleinement et de vivre une vie de passion intense. Avec son mariage imposé avec le fils de sa tante qui l'a élevé suite au décès de sa mère et à l'abandon de son père, la jeune Thérèse n'a jamais connu les joies de la sexualité et de l'amour, son mari, Camille (très bon Tom Felton) étant constamment souffrant et ne sachant pas comment se comporter face à une femme. Sa rencontre avec Laurent, ami de Camille, va changer la donne. Laurent est joué par Oscar Isaac, futur star de la postologie Star Wars. Le duo qu'il forme avec Elizabeth Olsen est parfait, les deux amants se révélant fusionnels. Agissant en cachette de Camille et de sa mère (Jessica Lange), chacune de leur retrouvaille donne lieu à un acte d'amour filmé sans vulgarité ni voyeurisme. Une passion réelle, qui ne se voit contrarier que par la présence d'un mari au bras de Thérèse. De film romantique, En Secret bifurque lentement vers le drame passionnel, et nos beaux amants prennent une voie qui ne pourra que les transformer en amants maudits. Une fois leur plan mis à exécution, tout leur univers va vaciller, le poids de la culpabilité étant trop lourd à porter. L'ambiance se pare alors d'une réelle tension, surfant même parfois avec le film d'épouvante, notamment lors d'une scène de cauchemar dans laquelle le corps décomposé de Camille vient perturber le sommeil de Thérèse. Acculée, sentant la suspicion de la mère de son défunt mari envers elle, Thérèse se révèle psychologiquement trop fragile pour endosser le rôle qu'elle a pourtant voulu et désiré. Le duo romantique qu'elle formait avec Laurent ne sera plus que l'ombre de lui-même et on sombre clairement dans la tragédie. Avec une belle mise en scène, des costumes d'époque qui font illusions et une interprétation de grande qualité, En Secret marque des points et se révèle bien moins fleur-bleue que je ne le pensais, n'ayant jamais lu le roman de Zola.  

samedi 4 mars 2023

SHARK BAY

 

SHARK BAY
(Shark Bait)

Réalisateur : James Nunn
Année : 2022
Scénariste : Nick Saltrese
Pays : Angleterre, Malte
Genre : Thriller, Horreur, sharksploitation
Interdiction : /
Avec : Holly Earl, Jack Trueman, Catherine Hannay, Thomas Flynn...


L'HISTOIRE : Un groupe de cinq amis fête le Spring Break et, après une soirée bien arrosée, décide d'emprunter sans permission deux jet-skis. Conduisant leurs engins de manière irraisonnée en pleine mer, ils ont un accident, perdent un des jet-skis et se retrouvent avec un blessé. Manque de bol, un grand requin blanc est de passage dans le coin et se retrouve irrémédiablement attiré par l'odeur du sang...

MON AVIS : Énième film de Sharksploitation, genre ô combien apprécié des fans mais qui comporte généralement plus d’œuvres mineures, voire bas de gamme, que de petits classiques, notamment depuis que la firme Asylum enchaîne les productions de ce type. Parmi les franches réussites, on citera à titre d'exemple les biens connus Les Dents de la Mer, La Mort au Large, Peur Bleue ou The Reef. En 2022, James Nunn, réalisateur de quelques thrillers et autres films d'action passés relativement inaperçus par chez nous (Tower Block en 2012, Eliminators en 2016, The Marine 5 en 2017, The Marine 6 en 2018 ou One Shot en 2021) s'attelle à la tâche de nous proposer un nouveau film de requin avec Shark Bay. Va-t-il réussir à donner un nouveau souffle au genre ? Pas vraiment. Si l'histoire n'est pas plus bête qu'une autre et place cinq protagonistes en pleine mer, isolés de tout et n'ayant que pour seul possibilité de survie que de réussir à se maintenir sur un jet-ski défectueux, on ne peut pas dire que les événements proposés fassent dans l'originalité. Qui plus est, la caractérisation des cinq personnages n'offre aucune nouveauté : on a toujours le couple qui a quelques problèmes relationnels, avec l'héroïne qui va découvrir que son petit ami l'a trompé avec sa meilleure amie qui est bien sûr présente dans l'aventure, ou bien notre héroïne, présentée comme une gentille fille un peu trop sage, qui va se révéler au fil du drame et devenir la final girl, comme on s'y attendait. Ajoutons évidemment la soirée trop arrosée qui provoque un accident, les problèmes de réseaux téléphoniques - un classique - les tentatives de rejoindre à la nage une embarcation éloignée et j'en passe et vous aurez tous les poncifs réunis en un film. Le casting, composé de jeunes acteurs, ne s'en sort pas trop mal, et notamment l'héroïne précitée, à savoir Holly Earl. Niveau mise en scène, là encore, rien de nouveau à l'ouest mais ça fait le job, avec de belles séquences en prises de vue sous-marine, qui font monter un peu la tension, ou de beaux plans aériens renforçant l'impression de solitude en pleine mer. Maintenant, le principal : le requin.  Ici, c'est un grand requin blanc et le film alterne, je pense, avec des images d'un vrai requin et d'autres en CGI, nettement moins convaincantes malheureusement. Certaines attaques du squale ne peuvent faire illusion, comme celle où il attaque le jet-ski et pour laquelle on distingue clairement les effets visuels. Avec seulement cinq personnages, on se doute également que le nombre de morts va être de trois ou quatre, ce qui fait que l'ensemble manque clairement de mordant, même si on trouve une chouette mort, celle de Milly (Catherine Hannay), qui se retrouve coupée en deux au niveau du bassin, ce qui serait un hommage à la mort de Quint dans Les Dents de la Mer apparemment. Au final, Shark Bay se classe dans une bonne moyenne, et malgré un budget dont on se doute qu'il n'est pas faramineux, James Nunn s'en tire avec les honneurs, si ce n'est qu'il ne révolutionne rien et ne propose rien qui n'ait pas été vu ailleurs.