LA TOUR DU DIABLE
(Tower of Evil)
Réalisateur : Jim O'Connolly
Année : 1972
Scénariste : Jim O'Connolly
Pays : Angleterre
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards, Jack Watson, Anna Palk...
L'HISTOIRE : Deux pécheurs accostent sur la petite île de Snape Island, où un phare se dresse seul dans la nuit. Les deux hommes découvrent trois cadavres d'adolescents, ainsi qu'une jeune fille terrorisée, Pénélope, devenue folle, et qui poignarde mortellement l'un d'eux. Elle est conduite dans un institut psychiatrique où un médecin tente de découvrir ce qui s'est passé dans le phare en la soumettant à des tests d'hypnose. Parallèlement, une expédition d'archéologues part pour Snape Island, afin de découvrir un possible trésor datant de l'ère phénicienne, l'un des trois adolescents ayant été empalé par une lance en or datant de cette époque…
MON AVIS : Jim O'Connelly n'a pas fait une grande carrière dans la réalisation. Il débute en 1962 en tournant des épisodes de la série Le Saint. En 1968, après trois films à tendance policière, il se tourne vers l'épouvante en réalisant Circus of Terror avec la célèbre actrice Joan Crawford. L'année suivante, après avoir fait une adaptation du Saint pour le cinéma, il décide de mêler western et fantastique dans le très sympathique La vallée de Gwangi et son tyrannosaure se retrouvant à lutter contre des cow-boys. Puis ce sera La tour du Diable en 1972. Il réalisera son dernier film deux ans plus tard. Le film de O'Connelly s'est vu affublé de plusieurs titres, comme Beyond the Fog ou Horror on Snape Island. Des titres qui auraient très bien pu remplacer le titre original, qui a préféré se focaliser sur l'élément principal, à savoir le phare abandonné qui surplombe une petite île rocailleuse, dont les eaux sont jonchées de rochers dangereux pour les embarcations. Ce décor permet de créer le climat inquiétant du film. Baignés dans le brouillard, l'île et son phare ont une très mauvaise réputation depuis bien longtemps chez les marins et les meurtres récents ne vont pas améliorer leurs cotes de popularité. Des meurtres qui constituent une très bonne entrée en matière, avec corps décapité dont la tête va dévaler les marches du phare, garçon empalé avec une lance… Cette séquence d'introduction laisse présager du meilleur mais on se rendra vite compte que ce seront quasiment les seules visions sanglantes auxquelles nous auront droit, le réalisateur préférant nous livrer un film d'ambiance, dont l'aspect général n'est pas sans rappeler certains films de la Hammer. Huis clos, décor angoissant, nombreux personnages, dont certains semblent en savoir bien plus sur cette île qu'ils ne veulent bien le dire, trésor caché et tueur monstrueux, tels sont donc les éléments composant le principal attrait de cette Tour du Diable. A cela s'ajoute un érotisme assez présent, ce qui était quand même assez rare dans ce genre de production anglaise, ce qui vaudra d'ailleurs au film d'avoir de sérieux ennuis avec la censure. Un érotisme très soft rassurez-vous. Datant de 1972, on pourrait presque voir en Tower of Evil un film de transition, transition entre le film gothique anglais des années 60 et l'horreur graphique des années 70. On pourrait également le rapprocher du film canadien Humongous pour ce qui est de l'ambiance et du style. Un mélange intéressant même s'il ne sauve pas le film de certains poncifs. En effet, La Tour du Diable souffre d'une certaine prévisibilité, et l'identité du tueur n'est pas très longue à se faire connaître. Ce qui ne nuit pas au film en fait, son identité n'étant pas un élément capital sur lequel est bâti le suspense. Les personnages sont un peu quelconques, on a du mal à s'attacher à eux car ils ne sont guère intéressants ni captivants, si ce n'est le pécheur emmenant l'expédition sur l'île. Quant à la présence d'un trésor antique, cet élément ne sert pas à grand chose, si ce n'est de nous faire explorer des souterrains lugubres. Malgré ces petits défauts, le film n'est pas mauvais, bien au contraire, et il restitue fort bien cette ambiance "épouvante" que j'aime. A voir donc pour les amateurs de films à tendance gothique, mais aussi pour cette sorte de transition entre deux époques aujourd'hui révolues. Notons que la copie du DVD paru chez Artus Films permet de le visionner dans d'excellentes conditions comparé à la VHS bien sombre de l'époque.
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