Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




samedi 31 décembre 2016

WHIPLASH

WHIPLASH
(Whiplash)

Réalisateur : Damien Chazelle
Année : 2014
Scénariste : Damien Chazelle 
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, film musical
Interdiction : /
Avec : Miles Teller, J.K. Simmons, Melissa Benoist, Paul Reiser, Austin Stowell...



L'HISTOIRE : Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence...

MON AVIS : On a comparé ce film au Full Metal Jacket de Stanley Kubrick. Pourtant, point de guerre du Vietnam dans Whiplash puisqu'on y parle d'un élève batteur de jazz et de son professeur, le titre du film étant une référence à un morceau de jazz particulièrement complexe à la batterie de par sa rapidité et sa technicité. Où est donc le rapport avec le film de guerre culte de Kubrick ? Il réside tout simplement dans l'attitude du professeur envers ses élèves : colérique, violent, usant de brimades et d'humiliations, ne ménageant pas leur sensibilité, les poussant au bout de leur limite, quitte à les faire craquer et abandonner. Tout le portrait du célèbre sergent instructeur Hartman, qui utilisait la même attitude envers ses nouvelles recrues. Le look même des deux acteurs, R. Lee Ermey chez Kubrick et J.K. Simmons chez Damien Chazelle, pousse à la comparaison. Et c'est bel et bien à une véritable guerre que vont se livrer le jeune batteur Andrew et l'ignoble professeur Fletcher. Si la méthode de travail de ce véritable bourreau des temps modernes peut prêter à débat, le réalisateur la justifie vers la fin du film lors d'un dialogue entre les deux protagonistes autour d'un verre : pour dépasser ses limites, pour devenir "LE" meilleur, il faut aller au bout de ses forces et être motivé comme nul autre pour trouver l'énergie et l'abnégation qui poussera jusqu'à la perfection. Faire atteindre à un de ses élèves la perfection, tel est en effet le but ultime du professeur Fletcher. Bien sûr, ce personnage nous apparaît comme hautement antipathique : il n'a aucune compassion, son cœur est froid et dur comme la pierre, seule la performance exemplaire compte à ses yeux, tout échec ou faute est exclu de sa pensée ou de son vocabulaire. Ses cours deviennent un véritable enfer pour les élèves qui n'ont pas le niveau. La performance de J.K. Simmons est assez bluffante, tout comme celle de Miles Teller d'ailleurs, qui a accompli plus de 70%  des prestations à la batterie. Chapeau bas. Dirigée à la baguette de la main experte du réalisateur, l'histoire de Whiplash nous émeut, nous fascine, jusqu'au final, forcément grandiose. On en sort épuisé, presque autant que Miles Teller. Un beau film au final, qui a failli ne jamais voir le jour, Damien Chazelle ayant lutté pour obtenir la somme nécessaire à sa réalisation. Sa persévérance, comme celle de son héros, a été récompensée puisque Whiplash a récolté de tas d'éloges et de prix à travers le monde, dont le Prix du Jury et le Prix du Public à Sundance, ainsi que le Grand Prix et le Prix du Public au festival de Deauville ! Le final du film pose tout de même un sérieux problème d'éthique : la méthode violente de Fletcher semble en effet avoir porté ses fruits et le "méchant" du film sort donc en héros et avec les honneurs. Le harcèlement psychologique et moral serait donc une forme d'épanouissement total si on parvient à le combattre ? C'est un peu limite quand même...

NOTE : 4/6


vendredi 30 décembre 2016

NERVE

NERVE
(Nerve)

Réalisateur : Henry Joost, Ariel Schulman
Année : 2016
Scénariste : Jessica Sharzer 
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Emma Roberts, Dave Franco, Emily Meade, Miles Heizer...



L'HISTOIRE : En participant à Nerve, un jeu qui diffuse en direct sur Internet des défis filmés, Vee et Ian décident de s’associer pour relever des challenges de plus en plus risqués et gagner toujours plus d’argent. Mais bientôt les deux « Joueurs » s’aperçoivent que leurs moindres mouvements sont manipulés par une communauté anonyme de « Voyeurs ». Le jeu vire au cauchemar. Impossible d’arrêter…

MON AVIS : On le sait, les réseaux sociaux font partie intégrante de notre vie et sont la nouvelle manière de discuter, d'échanger, de partager passion, information ou désinformation. Un univers social ou antisocial, pouvant s'avérer bénéfique (chaîne humaine pour retrouver une personne ou un animal disparu par exemple) tout comme il peut devenir un véritable Enfer (présence de prédateur sexuel, suicide de personne suite a du harcèlement, mort accidentel suite à des jeux idiots...). Le principal problème, c'est qu'il n'y a quasiment aucune limite à ce qui peut être dit ou fait, aucune loi véritable pour se protéger si ce n'est une attention de tous les instants. Adaptation d'un roman de Jeanne Ryan, Nerve, sous son apparence de teen movie high-tech, nous montre une des dérives des nouvelles technologies et du "tout connecté" à travers un "simple jeu" qui peut être suivi par les spectateurs du monde entier via une application téléphonique. Le principe est simple : soit vous êtes "Voyeur" et vous vous contentez de regarder et de proposer des épreuves, soit vous êtes "Joueur" et là, c'est vous qui devenez la coqueluche du monde entier en fonction de vos résultats. Embrasser un inconnu dans un bar, montrer ses fesses dans la rue, des épreuves rigolotes qui vous font en plus gagner de l'argent si vous les réussissez. Rien de bien méchant, à l'image du fameux "Ice Bucket Challenge" qui a fait fureur durant une certaine période me direz-vous, le but étant simplement de s'éclater tout en étant filmé. C'est exactement ce que ce dit la blonde héroïne du film, interprétée par Emma Roberts, nièce de Julia Roberts. Considérée comme une sainte-nitouche par ses amis, comme une personne timide et réservée, devenir joueuse à Nerve est une façon de s'émanciper, de voler de ses propres ailes et de montrer aux autres qu'on n'a pas forcément l'image qui nous représente vraiment. Avec un casting de "d'jeuns", Nerve atteint sans problème sa cible principale : les adolescents. Evidemment, l'inconnu que Vee doit embrasser se révèle être un beau gosse (Dave Franco, frère de James Franco) et un Joueur déjà promu star de Nerve. Le public en redemande et s'amuse à leur concocter des épreuves communes parce qu'il verrait bien un couple se former ! Petit à petit, les épreuves, amusantes au départ, prennent une tournure beaucoup moins drôle par la suite, comme lorsque Vee doit diriger Ian conduisant une moto les yeux bandés, ce dernier devant atteindre une vitesse assez élevée. L'adrénaline, le fun, et surtout les "vues" du public font oublier toute raison à Vee qui se laisse aller à des actions dangereuses pour elle et pour autrui. Malgré la stupidité de certaines épreuves (traverser deux immeubles en marchant sur une échelle suspendue entre deux fenêtres à plusieurs mètres du sol !), les Joueurs cèdent sous les acclamations du public qui ne voit pas le danger de la situation. L'effet de groupe annihile toute réflexion censée et c'est bien là le danger dont nous parle Nerve. Jusqu’où la stupidité de cet effet de masse va-t-il emmener les protagonistes, qui pourraient très bien être nos enfants, nos grands ados connectés perpétuellement à leur téléphone portable ou leur ordinateur ? De simple teen movie sympa, Nerve devient un film réflexif sur la dangerosité d'internet et son pouvoir sur les esprits. Bien rythmé, débordant d'énergie, Nerve est un thriller plus malin que ce qu'il laissait présager et malgré quelques maladresses ou facilités scénaristiques, on se laisse prendre par la main et on suit avec humour et angoisse les deux héros dans leur virée infernale. Une sorte de jeu de gladiateurs dans un monde virtuel en somme. Parents, surveillez vos ados ! 

* Disponible en BR et DVD chez METROPOLITAN

NOTE : 4/6