Légende pour la notation des films

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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




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THE GIRL IN THE POOL

 

THE GIRL IN THE POOL
(The Girl in the Pool)

Réalisateur Dakota Gorman
Année : 2024
Scénariste Jackson Reid Williams
Pays : USA
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec Freddie Prinze Jr., Kevin Pollak, Monica Potter, Brielle Barbusca, Gabrielle Haugh...


L'HISTOIRE : Tom a une liaison avec la jeune Hannah. Profitant de l'absence de sa femme, Tom reçoit sa maîtresse et passe du temps avec elle dans sa piscine. Il s'absente pour engueuler son jeune voisin qui utilise un drône pour le filmer. Quand il revient aux abords de la piscine, il découvre Hannah, la tête ensanglantée, morte. Il cache le corps dans un coffre de jardin juste à temps, sa femme étant de retour à la maison. Il n'est pas au bout de ses surprises quand il découvre que cette dernière lui a préparé une fête pour son anniversaire et que les invités sont dans le jardin...

MON AVIS : Après Natural Disaster en 2020, la réalisatrice Dakota Gorman fait son retour derrière la caméra en 2024 avec The Girl in the Pool, qui met en vedette Freddie Prinze Jr., le mari de Sarah Michelle Gellar dont la carrière était faite de haut et de bas. La lecture du scénario et la vision de la bande annonce m'ont fait croire que j'allais être en présence d'une comédie un peu trash et déjantéz, un peu à la Very Bad Things ou, plus made in France, à la Jo, avec des gags et du comique de situation ciblé sur le cadavre caché dans le coffre de jardin. Raté ! On a affaire à un banal thriller hautement soporifique, dont le seul intérêt est de savoir si la jeune Hannah (Gabrielle Haugh) a glissé et s'est cognée la tête ou si elle a été tuée. Tout le reste tourne autour des soucis familiaux du héros, de sa relation tendue avec sa femme à son manque de communication avec ses deux adolescents, ou de ses rapports conflictuaux avec son beau-père, invité à la fête. Bien sûr, on a une scène dans laquelle ses potes vont s'asseoir sur le coffre de jardin mais ça m'apporte pas grand chose en terme de suspense. Le doublage français est juste ignoble et participe à niveler encore plus le film vers le bas. Dire qu'on s'ennuie à suivre les rebondissements pas folichons proposés est un euphémisme. Le film traite de la liaison adultère et de l'apparente respectabilité des gens qu'on croient heureux mais qui cachent des secrets avec la grâce d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. En fait, tout tombe à l'eau, même le fait que le jeune voisin a peut-être filmé l'accident ou le meurtre d'Hannah avec son drône. Le montage du film alterne présent et flashbacks ce qui, au final, ne sert toujours... à rien. C'est triste à dire mais le seul point positif de ce film est de mater les courbes de Gabrielle Haugh en maillot de bain sexy. C'est quand même très léger sur 90 minutes ! La révélation concernant sa mort nous est tout de même présentée, c'est peut être la seule surprise du film. Même le final, qui semblait proposer enfin un peu d'irrévérence se fait saborder pour une ultime scène moralisatrice au possible et totalement dénuée d'intérêt, faisant sombrer définitivement The Girl in the Pool dans la catégorie fiasco ! A oublier séance tenante.

 

TRAP

 

TRAP
(Trap)

Réalisateur M. Night Shyamalan
Année : 2024
Scénariste M. Night Shyamalan
Pays : USA
Genre : Thriller, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec Josh Hartnett, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan, Alison Pill, Hayley Mills...


L'HISTOIRE : 30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur. Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert dans lequel il accompagne sa fille. S’échappera-t-il ?

MON AVIS : Depuis The Visit en 2015, M. Night Shyamalan poursuit son bout de chemin avec des films plus petits en terme budgétaire que ses précédentes réalisations, à l'image de Old ou Knock at the Cabin entre autres. Des films dans lesquels on trouve toujours sa marque de fabrique, à savoir ce fameux twist que tous les spectateurs attendent. Avec Trap, budgété à 30 000 000$ tout de même, il évite le fantastique pour livrer un solide thriller - certes pas toujours très crédible, je le reconnais - mais qui a bien fonctionné sur moi. Ici, Josh Hartnett interprète Cooper, un gentil père de famille qui emmène sa fille voir un concert de sa star préférée, Lady Raven (jouée par Saleka Shyamalan, la propre fille du réalisateur). Rapidement, Cooper remarque une présence policière aux abords du stade particulièrement soutenue. Même chose à l'intérieur de l'enceinte : ça grouille de flics, comme si quelque chose se préparait ou que ces derniers avaient une information sur un éventuel drame à venir. Ne me rappelant plus de la tagline présente sur l'affiche du film, je pensais que Cooper et sa fille allaient se retrouver pris au piège dans l'enceinte du concert que des terroristes allaient venir perturber, d'où la présence massive de la police et même de l'armée. Ce fut donc une petite surprise en découvrant que le gentil Josh Hartnett était en fait la menace du film. Le papa-poule est un odieux tueur en série, responsable de meurtres sauvages. Petit à petit, on découvre que ce concert est l'occasion pour la police de l'appréhender, même s'il n'ont aucun indice sur son physique, sur à quoi il ressemble. Les enquêteurs savent juste que c'est un homme blanc et qu'il sera présent à ce concert. Avec ce simple postulat, Shyamalan tisse sa toile et place Hartnett en position assez tendue, car il comprend peu à peu que tout ce remue-ménage est pour lui. Il doit alors prendre tout un tas de décision pour esquiver les forces de l'ordre, qu'elles soient en chair et en os ou présentent via les caméras de surveillance par exemple. Bon, OK, c'est parfois (souvent ?) un peu trop surréaliste au niveau des combines qu'il trouve (subtilisation d'un pass pour accéder à diverses zones pourtant surveillées, manipulation de la star Lady Raven pour pouvoir monter à bord de sa voiture et rester ainsi inaperçu et j'en passe) mais bon, c'est du cinéma et si on accepte le concept, on va dire que ça passe. Une fois en compagnie de Lady Raven, le scénario devient plus tortueux car cette dernière a compris qui il était réellement. On appréciera l'utilisation des réseaux sociaux pour tenter de sauver une future victime en facheuse position (comme quoi, dans ce genre de situation, ça sert !) ainsi que le petit jeu du chat et de la souris qui s'installe entre Copper et Lady Raven. Josh Hartnett assure vraiment en tueur sadique, manipulateur et hautement intelligent et il porte le film sur ses épaules. La dernière demi-heure vire un peu dans le grand-guignol mais le suspene est bien présent dans l'heure et quart précédente et on en arrive même a espérer que le tueur ne se fasse pas prendre, pour voir comment il va gérer la situation. Pas mal du tout.


THE VISIT

 

THE VISIT
(The Visit)

Réalisateur M. Night Shyamalan
Année : 2015
Scénariste M. Night Shyamalan
Pays : USA
Genre : Thriller, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec Olivia DeJonge, Ed Oxenbould, Deanna Dunagan, Celia Keenan-Bolger...


L'HISTOIRE Deux enfants sont envoyés passer une semaine en Pennsylvanie, dans la ferme de leurs grands-parents. Mais lorsque l'un d'eux découvre qu'ils sont impliqués dans quelque chose de profondément dérangeant, leurs chances de retour s'amenuisent de jour en jour...

MON AVIS : Grand spécialiste du film à twist depuis Sixième Sens, le réalisateur M. Night Shyamalan a rencontré James Blum, patron de Blumhouse Productions, qui lui a conseillé de faire un film plus minimaliste, et de s'impliquer financièrement sur un nouveau projet. Shyamalan a écouté, a sorti 5 millions de dollars de sa poche et a tourné The Visit, qui a rencontré un joli succès financier et l'a remis sur les rails, ses films précédents n'ayant pas rencontré le public comme il le souhaitait. Pour ce film, le réalisateur a misé sur la caméra subjective, façon found footage. L'héroïne, la jeune Becca (Olivia DeJonge), est passionnée par l'image et veut mettre en scène un documentaire sur ses grands-parents. Accompagnée par son petit frère Tyler (Ed Oxenbould), l'adolescente va profiter d'une semaine de vacances chez ces derniers pour réaliser son rêve et faire son fameux documentaire. Des grands-parents que la soeur et le frère n'ont jamais vu, suite à une brouille de leur mère avec ses parents. Ce qui explique l'intérêt des deux ados pour leur grand-mère et leur grand-père, dont ils ne savent rien au final, ou très peu. Le week-end cool va néanmoins prendre une tournure inattendue quand Becca et Tyler vont découvrir les affres de la vieillesse. Etant d'un âge avancé, certains troublent viennent affecter le comportement de Nana et Pop Pop : incontinence, crise de violence passagère, perte des repères, crise d'hystérie, sensation de perdre pied et j'en passe. Des troubles que les adolescents parviennent à comprendre, leur mère les rassurant au téléphone sur le fait d'être une personne âgée. Certaines visualisations à l'écran de ces troubles mettent mal à l'aise, comme lorsque Nana déambule nue et se met à crier et à griffer les murs, les portes lors d'une crise nocturne. De quoi choquer et terrifier deux ados bien éloignés des conditions de vie des personnes du troisième âge. La caméra en vue subjective pourra ne pas plaire à tout le monde, néanmoins, elle permet ici de faire naître une certaine tension, comme lors de la course-poursuite dans les sous-sols de la maison, une séquence assez angoissante. Les crises des grands-parents prennent de plus en plus d'intensité et ceux qui possèdent un four chez eux ne regarderont plus cet objet sans penser au film. Qui dit Shyamalan dit forcément twist et il y en a bien un ici, révélé à peu près au 3/4 du film. Mais pour une fois, je n'ai pas été vraiment surpris par celui-ci, ce n'est pas truc incroyable à la Sixième Sens ou Incassable, même s'il fonctionne parfaitement. En tout cas, avec The Visit, M. Night Shyamalan est parvenu à mettre en scène une petite production relativement efficace, pas exceptionnelle non plus, mais qui bénéficie du talent des deux jeunes acteurs débutants, et de quelques visions peu ragoutantes (la couche sur le visage, dégueulasse !!) qui font leur petit effet. Et sous couvert de faire un thriller horrifique, Shyamalan traite plutôt bien de la sénilité, un thème toujours complexe à aborder et qui montre le fossé entre la jeune et la troisième  génération. Moins grand spectacle, moins hollywoodien, plus intimiste, plus radical aussi, The Visit montre une autre facette de Shyamalan


SPEAK NO EVIL (2024)

 

SPEAK NO EVIL
(Speak no Evil)

Réalisateur : James Watkins
Année : 2024
Scénariste James Watkins, Christian Tafdrup, Mads Tafdrup
Pays : USA, Croatie, Canada
Genre : Thriller, Horreur, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec  James McAvoy, Mackenzie Davis, Aisling Franciosi, Alix West Lefler...


L'HISTOIRE Une famille américaine passe le week-end dans la propriété de rêve d'une charmante famille britannique rencontrée en vacances. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique se transforme rapidement en atroce cauchemar...

MON AVIS : Bénéficiant d'une solide réputation lors de sa sortie en 2022, le film danois Speak no Evil de Christian Tafdrup est passé sous mes radars et je ne l'ai toujours pas vu. En 2024, James Watkins, réalisateur du choc Eden Lake et de La Dame en Noir décide d'en faire un remake. On pourra toujours se poser la question de l'utilité de remaker un film à peine deux ans après la sortie de l'original, quoiqu'il en soit, c'est donc la version 2024 de Speak no Evil que j'ai visionné, avec niveau casting James McAvoy dans le rôle de Paddy et Aisling Franciosi dans le rôle de Ciara. Un couple britannique tout ce qu'il y a de plus normal, qui fait la connaissance de la famille Dalton lors d'un séjour en vacances. L'entente étant cordiale et amicale, Paddy et Ciara propose aux Dalton de venir passer un week-end chez eux. Les Daltons sont enjoués à cette idée mais le séjour va dévoiler le véritable visage de Paddy et Ciara, qui élève leur fils muet Ant (Dan Hough). Par petite touche, la mise en scène nous fait rapidement comprendre que quelque chose ne va pas chez Paddy et Ciara et que le week-end ne va pas se passer comme prévu. Comportement inadéquat, petites réflexions ou sentances cinglantes, accès de colère chez Paddy envers son jeune fils font rapidement naître un climat anxiogène dont les Dalton ne savent plus quoi penser. James McAvoy assure bien dans ce rôle de psychopathe incontrôlable qui se délecte de la situation et prend un malin plaisir à malmener psychologiquement ses invités. Plus le temps passe, plus le malaise grandit et plus la situation semble incontrôlable pour les Dalton. Il faut dire que Ben Dalton n'est pas ce qu'on peut appeler un "mâle dominant" et qu'il préfère toujours tempérer les choses, de trouver des excuses au comportement de Paddy et de Ciria plutôt que de prendre les choses en main. Tout l'inverse de son épouse Louise Dalton (Mackenzie Davis), qui commence à voir rouge quand Ciria se permet des remontrances sur Agnès Dalton (Alix West Lefler). Louise prend les choses en main, tente de convaincre son mari qu'il leur faut quitter la maison de cet étrange couple avant que les choses ne s'enveniment trop. Le couple britannique semble vouloir tester les limites de leurs invités et à la place de ces derniers, difficile de savoir comment on réagirait. Plus le film avance, plus des détails nous sont présentés sur Paddy et Ciara, dévoilant quels sordides secrets se cachent dans leur maison. Il en va de même pour le jeune Ant, donc le secret n'en est pas un longtemps, le spectateur habitué au cinéma de genre ayant depuis longtemps compris quel est son véritable problème lié au mutisme. Le film s'enflamme dans sa dernière demi-heure, devenant réellement malaisante et faisant de James McAvoy un taré  en puissance. Sans être non plus le film du siècle, loin s'en faut, Speak no Evil 2024 se montre efficace dans son rapport à la lutte des classes, met ses personnages dans une situation somme toute assez réaliste vu l'état de notre monde actuel, la politesse et la bienséance s'amoindrissant de plus en plus dans les rapports humains. Il faudra que je découvre le film original qui est apparemment différent dans son final, moins "américanisé" semble-t-il...


JURE N°2

 

JURE N°2
(Juror #2)

Réalisateur : Clint Eastwood
Année : 2024
Scénariste Jonathan A. Abrams
Pays : USA
Genre : Thriller, film de procès
Interdiction : /
Avec Nicholas Hoult, Toni Collette, J.K. Simmons, Kiefer Sutherland...


L'HISTOIRE Justin Kemp, père de famille, est juré dans un procès pour meurtre très médiatisé. Il se trouve confronté à un grave dilemme moral - un dilemme qu'il pourrait utiliser pour faire basculer le verdict du jury...

L'AVIS : 41ème film de Clint Eastwood en tant que réalisateur, Juré N°2 joue dans la cour du film de procès, comme son titre l'indique. Eastwood, âgé de 93 ans lors du tournage, débute son film avec une scène idylique : Justin Kemp, joué par Nicholas Hoult, emmène sa femme Allison (Zoey Deutsch), cette dernière ayant les yeux bandés, dans une chambre, décorée pour accueillir un nouveau né. La surprise de la future maman est totale. Le spectateur, de son côté, sait très bien que ce tableau parfait de la famille américaine va se craqueler, dévoiler ses failles au cours du film. Et il ne faudra pas attendre très longtemps pour découvrir la couleuvre cachée. Justin reçoit une convocation pour être juré lors du procès de James Sythe (Gabriel Basso), accusé de féminicide sur sa petite amie. Les preuves semblent ne laisser aucun doute sur la culpabilité de Sythe. Un petit détail, inconnu des avocats et autres membres des jurés, est tout de même à prendre en compte : Justin était dans le bar où James et sa fiancée se sont disputés ce soir là. Et il a eu un accident, une pluie battante et une mauvaise visibilité l'ayant conduit à percuter un cerf. Seulement, en devenant juré dans cette affaire et en écoutant les faits, il comprend que ce n'était pas un cerf qu'il a embouti avec sa voiture. Juré N°2 prend alors des allures de thriller dans lequel culpabilité, remord et dilemne moral vont se télescoper dans l'esprit du héros, qui ne sait plus quoi faire. Se dénoncer maintenant, alors que sa femme est enceinte ? Ce serait bien sûr la meilleure chose à faire. Mais devenir père en cellule n'est pas très joyeux. Justin choisit alors de venir en aide à James Sythe en tentant de faire changer d'avis, de semer le doute dans l'esprit des autres jurés et de l'avocat de la victime. Une solution de secours pour Justin, qui permet à Eastwood de développer une atmosphère sourde et pernicieuse, puisqu'en mettant en avant les détails destinés à mettre en évidence que Sythe est innocent, Justin se met lui-même en danger. Ce qui est très intéressant dans Juré N°2, c'est que le personnage de Justin assiste en fait à son propre procès mais par personne interprosée. Et c'est assez passionnant pour le public de se mettre aussi à la place des jurés et de voir comment il est difficile de distinguer le vrai du faux, de se montrer totalement impartial. Et la mise en scène d'Eastwood est assurément brillante, intuitive, tout en se montrant assez classique dans son ensemble. Mais c'est un classiscisme qui fait mouche et qui se prête bien au film de procès. Pour son chant du cygne annoncé (mais qui n'est plus d'actualité puisque Clint a annoncé vouloir réaliser un nouveau et dernier film !), Eastwood tire sa révérence avec un film réussi et qui brasse des thématiques qui l'ont toujours inspiré. Chapeau monsieur la Légende ! 


LES DEMONS DE LA NUIT

 

LES DEMONS DE LA NUIT
(Shock)

Réalisateur : Mario Bava
Année : 1977
Scénariste Lamberto Bava, Gianfranco Barberi, Alessandro Parenzo, Dardano Sacchetti
Pays : Italie
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec Daria Nicolodi, John Steiner, David Colin Jr., Ivan Rassimov, Nicola Salerno...


L'HISTOIRE À la suite du suicide de son mari, un héroïnomane brutal, Dora Baldini subit un traitement adapté à son cas en hôpital psychiatrique. À sa sortie, sept ans plus tard, elle revient s’installer dans son ancien domicile avec Bruno, son nouveau compagnon, et son fils Marco, issu de son premier mariage. Bruno étant stewart dans une compagnie aérienne et souvent absent, Dora s’occupe seule de l’éducation de Marco qui agit de manière de plus en plus étrange, son comportement devenant franchement inquiétant et hostile. Dora commence à le soupçonner d’être pourvu de pouvoirs paranormaux, en même temps que sa maison semble hantée par d’horribles souvenirs refoulés...

MON AVIS : Mario Bava est l'un des plus brillants réalisateurs du cinéma italien et du cinéma fantastique et d'épouvante ! On lui doit bon nombre de purs classiques du genre, à l'image de films tels Le Masque du Démon (1960), Les 3 Visages de la peur (1963), Le Corps et le Fouet (1963) ou Opération Peur (1966) entre autres. On lui doit aussi quelques perles de la science-fiction ou de solides westerns, ainsi qu'une excellente adaptation de fumetti avec Danger: Diabolik!  C'est également lui qui initia les codes du giallo italien avec La Fille qui en savait trop (1963) et surtout 6 Femmes pour l'Assassin (1964). Et tant qu'à faire, on peut lui attribuer également d'être à l'origine du slasher movie avec La Baie Sanglante (1971). Principalement reconnu pour son sens inné de l'esthétisme et son incroyable travail sur les couleurs au sein de ses films, l'aura de Mario Bava brille de mille feux chez les fans de cinéma de genre et c'est amplement mérité. Reste que au début des années 70, l'épouvante gothique commence à lasser et ne trouve plus son public, surtout qu'un nouveau réalisateur italien du nom de Dario Argento vient de dynamiter le cinéma de genre avec un giallo innovant, L'oiseau au plumage de Cristal (1970) et qu'il va continuer sur sa lancée, enchaînant les succès commerciaux en Italie et de par le monde, avec Le Chat à Neuf Queues (1971), 4 Mouches de Velours Gris (1971) et Les Frissons de l'Angoisse (1975) qui redéfinisse le genre et l'emmène dans un univers réaliste qui plait aux spectateurs. Si Mario Bava a tâté cette approche réaliste avec La Baie Sanglante, il replonge dans l'épouvante à l'ancienne ensuite et en recontre plus le même succès. Il n'a donc pas le choix, il doit changer sa façon d'appréhender le cinéma de genre et entrer lui aussi dans une certaine modernité. En 1974, il s'y essaye avec Les Chiens Enragés mais suite à de gros souci financier de la part des producteurs, ce film ne sortira qu'en 1997 ! Néanmoins, il retente l'expérience en 1977, avec le dernier film de sa brillante filmographie : Les Démons de la Nuit. Clairement, on peut dire qu'il a réussi son pari tant ce film diffère de tout ce qui a précédé, et notamment dans sa façon de filmer. Exit les ambiances quasi surréalistes, exit le travail sur le jeu de couleur, exit l'épouvante gothique à l'ancienne et place à la modernité avec ce thriller giallesque fantastique que n'aurait pas renié Dario Argento ! Détail amusant, Bava choisit pour interpréter l'héroïne de son film la femme de ce dernier, à savoir Daria Nicolodi. L'actrice est ici époustouflante et tient le film sur ses épaules, donnant une réelle épaisseur à son personnage, emmenant le spectateur dans un double-univers, un double-questionnement qui perdurera durant les 90 minutes : Est-ce réellement le spectre de son défunt ex-mari qui la tourmente et semble posséder l'esprit de son jeune fils ou est-ce elle qui sombre dans une psychose maladive due à de sombres secrets, qu'on devine au fil de l'avancée de l'intrigue et des indices liés à certains événements vus à l'écran ? Toute l'ambiguité du film de Bava est capitalisée sur cet aspect, au spectateur de démêler le vrai du faux ! Un contexte purement giallesque donc, avec de petites touches de fantastique - ou pas -  disséminées deci delà, et servi par une mise en scène efficiente qui fait mouche et, surtout, qui fait preuve d'une vraie modernité 70's. Toutes les séquences qu'on peut classer dans le fantastique, telles la balançoire qui bouge toute seule par exempe, peuvent provenir de l'esprit de l'héroïne, qui semble obséder par quelque chose dans cette maison dans laquelle elle a habité auparavant avec son premier mari, un toxicomane qui s'est suicidé, la laissant seule avec son fils. On peut se questionner sur la raison qui pousse son nouveau compagnon, joué par John Steiner, à vouloir venir vivre dans cette maison au lourd passé pour sa femme, passé qui ne fait que la fragiliser émotionnellement. Le film de Bava joue également avec les codes du film de maisons hantées ainsi qu'avec ceux du film de possession. Le comportement du petit garçon, interprété par le tout jeune David Colin Jr., semble lui aussi évoluer au contact de l'ambiance sourde qui règne dans la demeure. Pourquoi est-il attiré par la cave ? Pourquoi vole-t-il une culotte à sa mère ou l'épie-t-il sous la douche ? Un comportement troublant, voire malsain, qui ne cesse d'évoluer dans la mauvaise direction et nous fait penser qu'il est possédé par l'esprit du défunt mari, qui peut évoluer à travers le corps de son fils. Le mystère reste entier et l'atmosphère mise en place par Bava se montre de plus en plus anxiogène pour l'héroïne, qui voit sa raison vaciller de plus en plus, et les nombreuses visions, rêves et cauchemars qu'elle fait durant tout le film n'y sont pas anodins. Bien sûr, l'amateur du genre aura tôt fait de comprendre les rouages de cette histoire rédigée à quatre mains par Lamberto Bava, Gianfranco Barberi, Alessandro Parenzo et Dardano Sacchetti. L'ombre d'Edgar Allan Poe plane sur le film, vous comprendrez pourquoi après l'avoir visionné. Le final verse dans l'horreur graphique, et Mario Bava fait preuve de sa maestria visuelle dans cette dernière demi-heure qui verse dans la folie à l'image de sa protagoniste principale. Mission réussie pour Mario Bava donc, qui, avec Les Démons de la Nuit, semble vouloir proclamer à son public qu'il est toujours dans la course malgré l'émergence de nouveaux talents en Italie. Un dernier film qui est tout sauf mineur au sein de sa filmographie et dont il n'a pas à rougir, bien au contraire. Il vient clore de belle manière une carrière réellement exemplaire. A noter que Lucio Fulci a réalisé en cette même année 1977 L'Emmurée Vivante, pas si éloigné que ça du film de Bava...

* Disponible en combo DVD et BR chez Sidonis Calista




LES ENQUÊTES DU DEPARTEMENT V : PROMESSE

 

LES ENQUÊTES DU DEPARTEMENT V : PROMESSE
(Den Graenselose)

Réalisateur : Ole Christian Madsen
Année : 2024
Scénariste : Jussi Adler-Olsen, Jakob Weis
Pays Danemark, Allemagne, Estonie, Suède
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec Ulrich Thomsen, Sofie Torp, Afshin Firouzi, Hedda Stiernstedt, Joachim Fjelstrup...


L'HISTOIRE Le détective Carl Mørck envoie Rose, sa collègue du département V, sur l'île danoise isolée de Bornholm pour répondre aux demandes répétées de son ancien collègue Christian Habersaat. Ce dernier, n'ayant jamais réussi à conclure l'enquête sur la mort d'une jeune fille retrouvée sur la branche d'un arbre, va fêter sa retraite mais il se suicide, avec le nom de Carl écrit sur sa paume de main. Prevenu par Rose, Carl, nouvellement fiancé, arrive sur l'île où lui, Rose et Assad se retrouvent mêlés à cette vieille affaire qui occupait continuellement l'esprit de Habersaat. Le comportement de Carl intrigue Rose, ce dernier connaissant de nombreuses personnes sur l'île. Il semblerait également qu'une secte, celle du soleil, ait pris une vraie ampleur parmi les habitants...

MON AVIS : L'écrivain danois Jussi Adler-Olsen est un auteur à succès, notamment grâce à sa série de polars Les Enquêtes du Département V, débutée en 2007 et qui comporte déjà 11 romans, le dernier venant de sortir en 2025 ! Un tel succès laissait évidemment entrevoir des adaptations pour le grand écran et c'est en 2013 que sort l'adaptation du premier roman, à savoir Les Enquêtes du Département V : Miséricorde. Suivront Profanation en 2014, Delivrance en 2016, Dossier 64 en 2018, L'effet papillon en 2021 et ce Promesse en 2024. Les autres romans de la série devraient également être adaptés dans le futur. A noter qu'à partir de L'effet Papillon, le casting principal change : Carl Mørck, qui était interprété par Nikolaj Lie Kaas et Assad, qui était joué par Fares Fares dans les 4 premiers films prennent respectivement l'apparence des acteurs Ulrich Thomsen et Afshin Firouzi, ce dernier remplaçant donc aussi Zaki Youssef du film précédent ! Il en va de même pour Rose, qui était interprété par Johanne Louise Schmidt et qui a cédé sa place à Sophie Torp. Personnellement, je n'aime pas trop quand on change des acteurs au sein d'une même saga mais comme je n'ai toujours pas vu les 5 premiers films, alors que j'ai le coffret DVD, ça ne m'a pas choqué. Les Enquêtes du Département V : Promesse est un bon thriller, qui ne mise rien sur des scènes d'action débridées mais qui, au contraire, prend tout son temps pour travailler son ambiance et ses personnages. Je ne connais donc pas l'enquêteur Carl Mørck mais ici, il prend une belle dimension, rattrapé par son passé sur cette île qu'il connaît bien. De nombreuses révélations vont le concerner ici et ce personnage prend de l'épaisseur au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue. Il en ira de même pour Rose, qui, d'enquêtrice secondaire, voit elle aussi son personnage être développé, notamment au contact de la secte qui a pignon sur rue au sein des habitants de l'île. L'introduction du film est très prenante : le cadavre d'une jeune fille est sur la branche d'un arbre. On passe ensuite au pot de départ en retraite d'un policier, qui n'a jamais réussi en sept ans à résoudre l'affaire de cette jeune fille sur l'arbre et qui se suicide, le nom de Carl Mørck écrit sur sa paume de main ! Une introduction percutante, qui nous met de suite dans l'ambiance policière voulue. S'ensuit donc la venue de Carl, Rose et Assad sur l'île, ce qui ne semble pas ravir le commissaire de la région. On comprend rapidement que Carl connaît la plupart des habitants de l'île et ce dernier semble cacher quelque chose, ce qui fait qu'on en arrive à avoir des soupçons sur lui : en saurait-il plus sur l'affaire non résolue de la fille dans l'arbre ? Spécialiste des enquêtes non résolues, les trois membres du Département V vont donc fouiner un peu partout pour tenter de faire la lumière sur cette étrange affaire, ce qui va les amener à croiser, entre autres, le chemin d'une secte insulaire, dont faisait partie la victime. Les mécanismes d'embrigadement sont bien mis en avant, avec un gourou charismatique (Joachim Fjelstrup) et une dévote (Hedda Stiernstedtréellement dévoué à ce dernier. Comme toute secte, son fonctionnement semble attirant et bienveillant mais ne cache-t-elle pas elle aussi de sombres secrets ? Si on a parfois l'impression d'avoir deux enquêtes en une (la fille dans l'arbre / la secte), et ce, malgré des interactions entre ces deux sujets, Les Enquêtes du Département V : Promesse se laisse voir sans déplaisir aucun, propose de superbes images et compositions picturales, tout en ayant parfois une facture plus classique. Comme déjà dit, le rythme est vraiment posé mais ça n'empêche pas certains aspects glauques de l'enquête de bien fonctionner, je ne vous dévoilerai rien bien sûr. En tout cas, ça m'a donné envie de visionner les épisodes précédents, ne reste plus qu'à trouver le temps... 

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO



ANATOMIE D'UNE CHUTE

 

ANATOMIE D'UNE CHUTE
(Anatomie d'une chute)

Réalisateur Justine Triet
Année : 2023
Scénariste Justine Triet, Arthur Harari
Pays : France
Genre : Drame, film de procès
Interdiction : /
Avec : Sandra Hüller, Milo Machado-Graner, Swann Arlaud, Antoine Reinartz...


L'HISTOIRE Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple...

MON AVIS : La première affiche cinéma de ce film, celle sur laquelle on voit juste le couple formé par Sandra et Samuel rire aux éclats, m'a de suite provoqué une réaction allergique du style "oh purée, encore un film français à la con sur des problèmes de couple, le truc qui vend du rêve, quand est-ce que les Français vont faire autre chose que du drame pseudo-intello sérieux ! " vous voyez le genre. Les différents prix que le film a reçu ensuite, que ce soit à Cannes (Palme d'Or), aux Oscars (Meilleur scénario), aux Césars (Meilleur film, meilleure réalisatrice entre autres) et j'en passe ne m'ont pas plus donné envie et j'ai donc conservé ma première réaction en tête, sans même avoir lu le résumé de l'histoire. De passage à la Fnac, je choppe une promo 5 DVD pour 30 euros et je laisse à ma femme le choix d'en choisir un sur les quatre. Et elle prend, je vous le donne en mille, Anatomie d'une Chute. Merde. Pas le choix que de le visionner donc. Durée : 151 minutes ! Mon dieu ! Que ça va être looonnnggggg !!! Je me prépare psychologiquement et c'est parti pour la séance calvaire. Sauf que j'ai tout faux. Pour moi, le titre évoquait la crise que va subir le couple, qui va s'enfonçer dans les disputes et patati, patata. Je n'avais pas tout à fait tort sur ce point mais j'étais loin de me douter qu'il évoque aussi une chute bien réelle, celle de Samuel, le mari. Une chute du balcon du dernier étage de son chalet perdu au milieu de nulle part et qui le laisse raide mort au sol, le sang venant colorer la neige immaculée qui recouvre tout le paysage. Une chute précédée par un interview entre Sandra, sa femme, et une journaliste venant interroger cette dernière sur le dernier livre qu'elle a écrit. Un interview écourté par la musique assourdissante déclenchée par Samuel deux étages plus haut et qui semble irriter Sandra. Une fois la journaliste éclipsée, on voit juste Sandra monter l'escalier de manière déterminée. Une seule question se pose alors : est-ce Sandra, qui, par colère, a frappé et fait tomber son mari ? Cette question, Justine Triet en a fait l'élément principal de son film, qui va étoffer son statut de film dramatique avec celui de film de procès. Et moi, les films de procès, j'adore ça. Reconstitution des événements par la police, plaidoirie de l'avocat général, contre attaque de l'avocat de la défense, interrogatoire de la mise en accusation et d'éventuels témoins, dont le jeune Daniel, leur fils de 11 ans, mal-voyant et qui semble avoir un cruel dilemme en lui. On sent qu'il sait des choses qu'il ne veut pas raconter. Malgré son jeune âge, Daniel est assez mâture et il a compris dans quelle situation se trouve sa mère. Tout au long du film, on se questionne sur lui : ment-il exprès pour ne pas alourdir les charges retenues contre sa génitrice ou fait-il preuve de bonne foi ? La chute de Samuel est-elle accidentelle, suicidaire ou meurtrière ? Toute l'ambiguïté de cette chute permet aux divers acteurs de livrer un très bon rôle de composition, qui s'étend même jusqu'au chien du film, totalement incroyable quand il doit simuler un évanouissement dû à une prise de médicaments ! Durant le procès, on guette chaque regard, chaque expression de l'actrice Sandra Hüller, afin de déterminer si elle est coupable ou non. Un procès qui décortique les dysfonctionnements au sein du couple Sandra / Samuel et qui marque l'esprit de Daniel, présent durant toutes les phases dudit procès. On a donc un véritable jeu de faux-semblant, dans lequel vérité et mensonge se percute, s'imbrique, ce qui fait naître une réelle tension et un suspense hitchockien au rythme soutenu. L'intimité d'un couple disséquée au fil du rasoir du thriller, voilà ce que nous propose Anatomie d'une Chute, dont le final nous mettra face à notre propre questionnement : elle l'a fait ou pas ? Merci chérie d'avoir sélectionné ce film ! Un excellent choix ! Comme quoi...

  

LA CHUTE DE LONDRES

 

LA CHUTE DE LONDRES
(London has Fallen)

Réalisateur Babak Najafi
Année : 2016
Scénariste Katrin Benedikt, Christian Gudegast, Chad St. John
Pays : Etats-Unis, Angleterre, Bulgarie
Genre : Thriller, Action
Interdiction : -12 ans
Avec : Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Angela Bassett...


L'HISTOIRE Les plus grands leaders du monde occidental sont attendus à Londres aux funérailles du Premier ministre britannique, mort dans des circonstances plus que douteuses. Mais ce qui avait commencé comme l’évènement le plus sécurisé de la planète tourne rapidement au désastre. Cible d’un complot terroriste, la capitale anglaise est mise à feu et à sang et la plupart des chefs d’état faits prisonniers. Seuls ont pu s’échapper le président américain et l’agent secret Mike Banning, qui vont devoir à la fois combattre pour survivre et mettre fin aux agissements des terroristes...

MON AVIS : Avec La Chute de Londres, le réalisateur iranien Babak Najafi livre en 2016 un blockbuster explosif, pseudo-suite de La Chute de la Maison Blanche d'Antoine Fuqua (2013) qui nous permet de retrouver Gerard Butler dans le rôle de l'agent Mike Banning. Un agent secret qu'on reverra encore en 2019 dans La Chute du Président. Dans le film qui nous intéresse ici, Mike Banning va devoir sauver la vie du Président des Etats-Unis, à nouveau joué par Aaron Eckhart, en déplacement à Londres avec d'autres chefs d'état pour assister à l'enterrement du Premier ministre britannique. La scène d'introduction nous ayant montré une attaque dévastatrice envers Aamir Barkawi, terroriste N°6 sur la liste des cibles prioritaires, lors du mariage de sa fille, on se doute que ce dernier va vouloir se venger. Ce sera bel et bien le cas et on peut dire que les représailles sont d'une ampleur jamais vue, avec des explosions en veux tu en voilà qui, en plus de détruire quelques célèbres monuments londoniens dans des scènes assez bluffantes, vont provoquer la mort de plusieurs chefs d'état. On imagine la panique des service secrets et renseignements généraux qui n'ont rien vu venir. Une situation on ne peut plus tendue, qui met le vice-Président joué par Morgan Freeman dans la panade. Mais heureusement pour lui, et pour le Président américain, Mike Banning est là. Et ça, ça change tout. Tel un John Wick, Gerard Butler va dézinguer du terroriste à tout va, esquivant toutes les balles, se sortant des situations les plus extrêmes avec un flegme et une efficacité hallucinante. On se croirait à la grande époque de Commando avec Arnold Schwarzenegger : rien ne peut l'atteindre et même s'il prend parfois quelques coups, il les rend au centuple, se montrant sans pitié pour ses ennemis. Franchement, on ne s'ennuie pas une seconde, tout est rondement mené, ca défouraille sec, et si niveau crédibilité on repassera, le spectacle est des plus plaisants. On n'échappe évidemment pas aux clichés de la toute puissance des USA, sauveur du monde face aux méchants terroristes qui n'ont qu'à bien se tenir. Un thriller d'action qui fait le job.

   

LAST STRAW

 

LAST STRAW
(Last Straw)


Réalisateur : Alan Scott Neal
Année : 2023
Scénariste Taylor Sardoni
Pays USA
Genre : Thriller, home invasion, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Jessica Belkin, Taylor Kowalski, Joji Otani-Hansen, Glen Gould...


L'HISTOIRE : Nancy travaille dans le fast-food de son père en tant que manager. Elle doit diriger son équipe, résister à la drague de Bobby qui est amoureux d'elle, gérer les petits voyous locaux qui viennent s'amuser dans le restaurant et cacher sa grossesse récente à son père. Celui-ci devant s'absenter, Nancy doit en plus gérer le travail de nuit avec Jake, dont le comportement désobligeant la fait sortir de ses gonds. Elle décide de le virer et d'assurer seule la nuit de travail. Un mauvais choix, surtout quand les 4 petits voyous éjectés au milieu de l'après-midi décident de revenir s'amuser dans les parages...

MON AVIS : Pour son premier long-métrage, Alan Scott Neal décide de mettre en scène un thriller horrifique mêlant home invasion et survival. Il place donc son héroïne Nancy, interprétée avec brio par la charmante Jessica Belkin, au sein d'un Diner, un fast food américain, seule et de nuit pour corser le tout. La jolie demoiselle a passé une assez mauvaise journée, arrivant en retard suite à une panne de voiture, apprenant qu'elle est enceinte et ne sachant pas qui est le père, certainement rencontré lors d'une soirée arrosée, devant montrer qui est la patronne au sein de son équipe et faire face à 4 petits morveux à mobylettes se pointant masqué dans le restaurant durant l'après-midi. Une altercation qui ne va pas en rester là, dixit celui qui semble être le chef de la bande. Cerise sur le gâteau, son père lui demande d'assurer le service de nuit avec Jake, un collègue qu'elle n’apprécie pas trop. Ce dernier se montrant un peu rebelle une fois le patron partit, Nancy décide d'assumer son rôle de manager et le licencie séance tenante. Elle se retrouve donc à faire le service de nuit seule et ce qui devait arriver arriva : la bande des 4 morveux masqués se repointe, histoire de lui flanquer la frousse et de lui faire comprendre qu'elle devrait faire gaffe à l'avenir. Classique non ? Eh bien pas tant que ça au final puisque le scénariste Taylor Sardoni nous propose quelques rebondissements et retournements de situations assez malins et qui, associés à la mise en scène du réalisateur, donnent un nouvel intérêt à Last Straw. En effet, le film utilise le principe du double angle de vue, à savoir celui de l'héroïne dans un premier temps puis celui des agresseurs dans un second temps. C'est avec ce dernier que les surprises auront lieu, débutant lors d'un twist situé vers le milieu du film. Comme quoi, nos attentes et notre perception des événements peuvent être facilement manipulées. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler bien sûr. Hormis cela, Last Straw joue assez bien avec les codes du film de home invasion, avec individus masqués pénétrant de force dans le lieu de l'action, héroïne terrorisée qui va devoir assurer sa survie de manière aussi brutale que les attaques venant de ses agresseurs, violence démonstrative et j'en passe. La révélation du film s'appelle donc Jessica Belkin, actrice que je ne connaissais pas du tout et qui assure vraiment ici, autant dans des séquences misant sur l'émotion que dans celles nettement plus nerveuses où elle doit se débarrasser des intrus malveillants. On trouvera par contre assez intrigant le fait que le réalisateur ne cherche pas réellement à rendre attachante son héroïne. Nancy est certes enceinte, perdue dans un monde qui ne semble pas lui convenir, travaillant pour aider son père sans réellement apprécier ce qu'elle fait. Elle est là où on lui demande d'être mais sans lui demander ce qu'elle, elle désire vraiment. Le personnage-type de la jeune fille paumée, qui fait de mauvais choix, ces derniers allant se retourner contre elle. Sa situation peut expliquer son irritabilité mais diminue le sentiment d'empathie que le spectateur doit ressentir pour elle dans ce type de film. Rien de grave au final puisque les subtilités du scénario et la réalisation tendue permettent à Last Straw de s'en sortir avec les honneurs et d'offrir un divertissement soigné et un peu plus original que ce qu'on en attendait.

 

UNE FEMME EN JEU

 

THE HOUSE OF THE DEAD
(Woman of the Hour)


Réalisateur Anna Kendrick
Année : 2023
Scénariste : Ian McDonald
Pays : USA
Genre : Thriller, drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Anna Kendrick, Daniel Zovatto, Tony Hale, Nicolette Robinson, Autumn Best...


L'HISTOIRE : Sheryl Bradshaw aimerait devenir actrice mais ses castings ne se passent pas bien et elle a du mal à obtenir un rôle intéressant. Son agent lui propose alors de participer au jeu The Dating Game, dans lequel elle devra choisir entre trois prétendants celui qui lui plaira le plus. Un jeu qui la mettra dans la lumière et pourrait lancer sa carrière. N'ayant aucun autre projet en vue, Sheryl accepte. La jeune femme ignore, tout comme la production du jeu, que parmi les trois prétendants se cache Rodney Alcala, un tueur en série violeur qui a déjà plusieurs victimes à son actif...

MON AVISAnna Kendrick est principalement connue pour avoir été la meilleure amie de Bella Swan (Kristen Stewart) dans la saga Twilight. En 2023, elle décide de passer derrière la caméra et tourne son premier film, inspiré d'un fait divers bien réel. Une Femme en Jeu raconte en effet l'incroyable aventure vécue par Sheryl Brashaw, une jeune femme qui va participer au jeu original The Dating Game, qui deviendra en France Tournez Manège, et qui va retenir un candidat qui n'est autre qu'un effroyable tueur en série, dont le nombre de victimes violées et assassinées n'est toujours pas connu avec exactitude à ce jour mais qui pourrait s'élever à 130 victimes ! Ce tueur, c'est Rodney Alcala, je vous laisse aller chercher plus d'informations sur ce serial-killer sur le Net. Le film alterne entre les recherches et les désillusions de Sheryl qui veut devenir actrice et les meurtres de Rodney Alcala, qui s'en prend à de jolies filles qu'il parvient à charmer et à embarquer avec lui sans que ces dernières ne se sentent en danger. Arrive ensuite les séquences du jeu The Dating Game, où le charme ténébreux du tueur en série fait encore merveille puisque c'est lui qui sera choisie par la candidate. Lors de ces scènes de jeu, on a une spectatrice qui pense reconnaître Rodney Alcala, personne qu'elle a rencontré lors d'un week-end où sa meilleure amie, qui était partie en soirée avec lui, a été retrouvée assassinée. Cette spectatrice va tenter d'alerter la production du jeu, le vigile, la police, sans succès. Les informations lues sur le cas de Rodney Alcala accablent particulièrement la police, puisque plusieurs témoignages ont été rapportés aux forces de l'ordre sans que celles-ci n'interviennent réellement, ce qui aurait pu mettre fin bien plus tôt aux agissements du tueur en série. Le final du film nous présente la victime qui a réussi à lui échapper en rusant et qui a permis sa première arrestation, avant qu'il soit libéré sous caution et qu'il continue ses meurtres. Les scènes de crimes sont filmées sans complaisance par la réalisatrice, qui les met en scène avec retenue mais aussi avec une certaine efficacité. Le périple meurtrier de Rodney Alcala et l'acteur qui l'interprète (Daniel Zovatto) permettent à Une Femme en Jeu de retenir l'attention et de nous intéresser à ce sordide fait divers. On aurait aimé avoir plus de suspense peut être, plus de tension ainsi qu'un rythme un peu plus alerte mais en l'état, c'est un petit film sans prétention qui se regarde tranquillement, Anna Kendrick se trouvant derrière mais aussi devant la caméra puisqu'elle joue le personnage de Sheryl Bradshaw. Un True Crime qui plaira aux amateurs d'histoires vraies un peu romancées toutefois...