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L'EFFROYABLE SECRET DU DOCTEUR HICHCOCK

L'EFFROYABLE SECRET DU DOCTEUR HICHCOCK
(L'orribile segreto del dr. Hichcock)

Réalisateur : Riccardo Freda
Année : 1962
Scénariste : Ernesto Gastaldi
Pays : Italie
Interdiction : -12 ans
Avec : Barbara Steele, Robert Flemyng, Silvano Tranquilli, Maria Teresa Vianello, Harriet Medin…


L'HISTOIRE : Le docteur Bernard Hichcock a mis au point un anesthésique ralentissant fortement les battements du cœur de ses patients, ce qui lui permet d’opérer dans de très bonnes conditions. Il se sert également de sa trouvaille pour assouvir ses fantasmes et sa déviance : faire l’amour aux morts. Sa femme Marghareta se prête volontiers au jeu et elle se laisse anesthésier dans une chambre funéraire pour laisser libre cours aux envies morbides de son mari. Mais une nuit, ce dernier force trop sur la dose et provoque la mort de sa bien-aimée. Il décide de quitter sa demeure et son travail. Douze ans plus tard, le docteur Hichcock revient dans sa maison, accompagné de Cynthia, sa nouvelle femme. Il retrouve Martha, sa domestique. Lors de sa première nuit dans sa nouvelle demeure, Cynthia aperçoit par la fenêtre une étrange silhouette féminine vêtue d’un suaire et entend des pas près de sa chambre. La nuit suivante, alors qu’elle rentre tard, elle entend des voix lui proférer des menaces de mort…

MON AVIS : Gloire à Riccardo Freda ! Ce réalisateur italien, grand amateur de films d’aventure et de cape et d’épée, ainsi que de péplums, dont il nous livra de bien belles œuvres dans ces domaines (Le Château des Amants Maudits, Spartacus, Théodora, impératrice de Byzance, Le Géant de Thésalie par exemple…) se lança dans le film d’épouvante en 1956, assisté de Mario Bava, avec Les Vampires. Tous deux réalisèrent également un film de science-fiction, Caltiki le monstre immortel en 1959. Après avoir filmé quelques aventures de Maciste, Riccardo Freda retourne dans l’univers du film d’épouvante en 1962, avec L’effroyable secret du Dr Hichcock, œuvre somptueuse et inaltérable, qui met en scène la sublime Barbara Steele, révélation du chef-d’œuvre de son confrère Mario Bava, avec Le Masque du Démon, réalisé en 1960. L’effroyable secret du Dr Hichcock est, disons-le de suite, une pure merveille et un joyau du cinéma d’épouvante gothique à l’italienne. Ni plus, ni moins. Côté casting, hormis Barbara Steele, qui incarne un personnage positif tout au long du film et à qui il arrivera bien des malheurs, on trouve dans le rôle de son mari l’acteur Robert Flemyng qu’on reverra dans le domaine de l’épouvante en 68 avec Le Vampire a soif de Vernon Sewell et en 69 avec l’inédit The Body Stealers de Gerry Levy. Robert Flemyng joue donc le docteur Hichcock (à ne pas confondre avec le célèbre réalisateur Alfred Hitchcock, même si cette nouvelle orthographe doit sûrement être en rapport avec le Maître du suspense, à qui on a voulu rendre hommage ou utiliser son aura suite au succès de Psychose en 1960…), chirurgien de génie mais dont le côté sombre nous le fait voir comme un personnage inquiétant, ce qu’il est assurément. Robert Flemyng est très bon dans ce rôle, notamment pour exprimer sa perversion et son attirance pour les corps inanimés. Personnage secondaire et peut-être pas assez développé, celui de Martha, la domestique, interprétée par Harriet Medin. Peu causante, très froide avec la nouvelle épouse de son maître, dont elle connaît l’inavouable secret, Martha ne sert en fait à pas grand-chose, si ce n’est à ajouter un personnage également inquiétant dont on se méfiera et qu’on sait être un danger potentiel pour notre belle Barbara Steele. Heureusement pour elle, elle trouvera un allié de charme en la personne du docteur Kurt Lowe, ancien assistant du docteur Hichcock, joué par Silvano Tranquilli, et qui ne restera pas de glace face à la beauté de Barbara, ce qui peut se comprendre. Notre brave docteur commencera à avoir quelques doutes sur la personnalité du docteur Hichcock quand il le surprendra dans la morgue en train d’admirer la jeune patiente morte. En plus du jeu admirable des différents acteurs, ce qui frappe avant tout dans le film, c’est réellement le côté "épouvante". Tout a été mis en œuvre pour faire frissonner le spectateur et les acteurs, Barbara Steele en tête. Bruit de pas dans le couloir, orage violent, éclairs zébrant le ciel, voix lugubre proférant des menaces de mort, comportement étrange des personnages l’entourant, changement d’attitude de son mari qui devient froid et distant, rien n’est fait pour rassurer le personnage joué par Barbara, qui se retrouve désemparée dans sa nouvelle maison, étrangère même, face à tous ces portraits de Marghareta qui se trouvent encore sur les murs de la demeure, et qui font qu’elle continue à vivre et à "hanter" de sa présence les lieux. Riccardo Freda a vraiment peaufiné son ambiance, lugubre et macabre à souhait, et la superbe photographie du film ajoute à l’atmosphère de cauchemar et à la tension qui ne cesse de monter. Les amateurs de films gothiques seront réellement aux anges devant la beauté des décors, des éclairages et la réalisation de Riccardo Freda. A cela s’ajoute bien sûr le thème même du film, qui est une ode à la nécrophilie, et ce, bien des années avant le choc Nekromantik ! Sujet tabou par excellence, l’attirance physique pour des corps morts est, comme je l’ai déjà dit, très bien rendue par l’acteur Robert Flemyng, qui, par des jeux de regards, des tressaillements, notamment lors de la séquence où il est dans la morgue devant le corps inanimé d’une jeune patiente qu’il n’a pu sauver, parvient à exprimer tout son désir morbide et contre nature. C’est d’ailleurs cette scène qui se retrouve sur l’affiche du film, et qui résume à elle seule ce mystérieux "secret" qui éveille notre intérêt. Pour la petite histoire, c’est le scénariste Ernesto Gastaldi qui eut l’idée d’explorer le thème de la nécrophilie afin, dira-t-il : "J'en avais un peu marre d'écrire des films fantastiques gothiques et je voulais en finir avec le genre. J'ai donc écrit un film répugnant prenant pour sujet la nécrophilie, dans l'espoir d'enterrer le genre". C’est plutôt raté vu les nombreux autres films d’épouvante gothiques italiens qui sortiront sur les écrans par la suite, et pas des moindres, avec Danse Macabre, Les Amants d’Outre-tombe, Le Moulin des Supplices, Les Trois Visages de la Peur ou Le Spectre du Professeur Hichcock par exemple, ce dernier, réalisé par Riccardo Freda avec Barbara Steele à nouveau, étant une fausse suite à L’effroyable secret du Dr Hichcock. Bien sûr, ne vous attendez pas à des scènes réalistes comme dans le film de Jorg Buttgereit. Nous sommes en 1962, ne l’oublions pas ! La nécrophilie du personnage principal est plus suggérée que vraiment montrée mais elle ne fait en tout cas aucun doute. Œuvre vénéneuse de ce début des années 60, le film de Riccardo Freda est un authentique film d’epouvante, touché par la grâce de ses interprètes et magnifié par l’équipe technique et son réalisateur. Sont forts ces italiens ! 

NOTE : 5/6




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