DRIVE
(Drive)
Réalisateur : Nicolas Winding Refn
Année : 2011
Scénariste : Hossein Amini d'après le livre de James Sallis
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Drame, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Oscar Isaac, Ron Perlman...
L'HISTOIRE : Un jeune homme solitaire, "The Driver", conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n’a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu’en conduisant - et au volant, il est le meilleur ! Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. Celui-ci accepte mais impose son associé, Nino, dans le projet. C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul. Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide pourtant de lui venir en aide. L’expédition tourne mal…
Doublé par ses commanditaires, et obsédé par les risques qui pèsent sur Irene, il n’a dès lors pas d’autre alternative que de les traquer un à un…
MON AVIS : Sur un scénario qui n'a rien de transcendant et qui recycle des banalités déjà vu ailleurs (histoire de vengeance, arnaque, héros qui se prend d'affection pour une jeune femme élevant seule son enfant en attendant que son mari sorte de prison...), le réalisateur Nicolas Winding Refn parvient pourtant à transcender ce sujet passe-partout grâce à une réalisation hors-pair et hypnotique. Les images qui défilent devant nos yeux ont un pouvoir attractif assez fascinant et on se laisse entraîner dans ce thriller dramatique avec une facilité déconcertante. Les acteurs sont excellents et participent pleinement à rendre l'atmosphère tantôt réaliste, tantôt onirique, à l'instar du héros anti-héros interprété par Ryan Gosling. Personnage quasi mutique, qui nous apparaît touchant par sa générostié et son envie d'aider la jeune Irene, et qui bascule, le temps de quelques scènes ultra violentes, dans une dimension d'ange exterminateur et rédempteur porté par un amour dont on sait qu'il ne pourra aboutir au final. A cet égard, la scène de l'ascenseur est certainement la plus importante du film car c'est là où la transition entre les deux aspects du personnage principal s'effectue. Le regard de Ryan Gosling quand se ferme la porte de l'ascenseur est d'ailleurs lourd de signification : on comprend avec lui qu'Irene vient de "démasquer" la vraie personnalité de son nouvel amoureux et qu'une suite à leur relation n'est plus possible. Le point de non retour a été atteint. Une scène capitale donc. La linéarité du scénario et sa quasi absence de réelle surprise sont rejetées d'un simple revers de la main par des plans virtuoses, une musique trippante, des fulgurances visuelles, des passages silencieux que viennent rompre le bruit et la fureur, des courses-poursuites savemment distillées et maîtrisées. Drive est envoûtant, magnétique pour qui saura se faire embarquer par Ryan Gosling et la mignonne Carey Mulligan. Le film s'impose comme une oeuvre marginale tout en étant capable de ravir un large public. A voir sans hésitation.
NOTE : 5/6
Tout à fait d'accord avec toi Stéphane, ce film est tout simplement... hypnotique ! Son pouvoir sensoriel (image, son) dépasse la logique de l'analyse classique. Le même effet sur moi que le Lost Highway de Lynch, même si celui-ci est un brin plus complexe car non linéaire : un véritable ruban de Moëbius, comme dit le maestro !
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