LE TEMPS DES VAUTOURS
(10,000 dollari per un massacro)
Réalisateur : Romolo Guerrieri
Année : 1967
Scénariste : Franco Fogagnolo, Ernesto Gastaldi, Luciano Martino
Pays : Italie
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Gianni Garko, Claudio Camaso, Fidel Gonzáles, Loredana Nusciak...
L'HISTOIRE : Manuel, un bandit mexicain évadé de prison, enlève la jolie Dolorès pour demander une rançon. Son père demande alors à Django, le redoutable chasseur de primes, de ramener sa fille. Ne reculant jamais devant un bon pactole, Django accepte, et se met aussitôt en chasse. Mais sa mission va prendre une tournure quelque peu inattendue...
MON AVIS : Superbe western italien que Le Temps des Vautours ! J'ai adoré ce film, servi par un excellent casting, une mise en scène inspirée, une musique en parfaite adéquation avec les images et une très belle photographie. Fausse-suite du Django de Sergio Corbucci, on retrouve donc le personnage de Django, chasseur de prime émérite, interprété cette fois par un Gianni Garko (sous le pseudo de Gary Hudson) que j'ai trouvé vraiment bon, jouant de manière moins monolithique et faisant passer beaucoup plus d'émotions qu'à l'habitude. La séquence d'introduction, dans laquelle il parle à un cadavre au bord de la mer est assez étonnante. Idem pour le superbe scène où notre héros, ayant fait une alliance avec le desperado Manuel, constate que ce dernier l'a trahi et vient d'assassiner (certes, sans le savoir...) la femme qui était amoureuse de lui, ce qui provoque une coulée de larmes sur son visage. Un cow-boy qui pleure dans un western spaghetti, encore une preuve de l'originalité du Temps des Vautours, qui propose certaines scènes qui dénotent vraiment des codes inhérents au genre. Codes qui reprendront vite leurs droits et ce, pour notre plus grand plaisir. Le Temps des Vautours propose pourtant un spectacle assez sombre, et finira par devenir ce qu'on appelle un "western-vengeance", le héros n'ayant plus que l'obssession de se venger de son ennemi. Le film prend néanmoins le temps d'installer son histoire, la caméra du réalisateur s'attarde sur les visages, les regards et Romolo Guerrieri ne s'évertue pas à aligner les séquences d'action, même si on a droit à des bagarres et autres gunfights. Il préfère créer une ambiance, souvent mélancolique, et surtout mettre en avant les deux protagonistes principaux de son film.Si Django est évidemment du côté des gentils, il lui fallait un adversaire à sa hauteur côté méchant. C'est à l'acteur Claudio Camaso (frère de Gian Maria Volonté) que revient donc l'honneur d'interpréter le bandit Manuel. Avec sa dégaine de mexicain et sa façon encore une fois très originale de porter le colt (à l'épaule, ce qui change du traditionnel ceinturon porté à la hanche), il incarne le Mal à l'état pur, tuant sans aucun remord ses victimes et ne vivant que pour l'argent. C'est certainement cet aspect de dur à cuire qui séduira la jeune Dolorès qui, malgré son enlèvement, finira par tomber amoureuse de son kidnappeur. Il faut dire que Claudio Camaso a un charisme animal assez prononcé ici et que ce "bad boy" aura tôt fait de faire craquer nombre de spectatrices. Le film tient donc toutes ses promesses, réserve de multiples rebondissements, nous donne le plaisir de revoir l'excellent Fernando Sancho et se clôture sur un final tragique, où Manuel laisse entrevoir une once d'humanité. Du tout bon pour ma part !
* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS
Note : 5/6
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire