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LE DERNIER DES GÉANTS

 

LE DERNIER DES GÉANTS 
(The Shootist)


Réalisateur : Don Siegel
Année : 1976
Scénariste Glendon Swarthout, Miles Hood Swarthout, Scott Hale
Pays : Etats-Unis
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : John Wayne, Lauren Bacall, Ron Howard, James Stewart, Richard Boone...


L'HISTOIRE : Atteint d'un cancer incurable, J.B. Books, un ancien Marshall tireur d'élite, se rend dans la petite ville de Carson City pour y retrouver un ancien ami, le docteur Hostetler, qui lui confirme le diagnostic. Prenant pension chez madame Fleur Rogers, Books désire profiter de ses derniers jours paisiblement et dans la dignité mais la nouvelle de sa maladie se propage rapidement et attire la rancœur de quelques pistoleros voulant se mesurer à "la légende de l'ouest"...

MON AVIS : Pour son dernier film sur les écrans, John Wayne s'offre un très bel écrin avec Le Dernier des Géants de Don Siegel. L'acteur décédera trois ans plus tard, le 11 juin 1979. Pour partager ce chant du signe, le réalisateur octroie à John Wayne un casting de qualité, jugez plutôt : Lauren Bacall, James Stewart, Richard Boone, John Carradine, Scatman Crothers et un jeune Ron Howard qui s'en sort vraiment bien. L'histoire sied à merveille à Wayne également : il interprète un ancien Marshall à la retraite qui se voit atteint d'un cancer inopérable. Plutôt que de se morfondre, il décide de profiter de ses derniers jours et surtout de choisir sa mort. Une mort digne, pistolet à la main. Le Dernier des Géants est un film vraiment touchant, et il porte très bien son titre français, plus emblématique pour le spectateur que celui de The Shootist. Car en 1976, John Wayne est bel et bien l'un des derniers géants de sa génération (il est né en 1907). C'est une figure incontournable du cinéma et du western bien sûr. Tout le monde connaît le Duke ! Adaptation d'un livre de Glendon Swarthout, Le Dernier des Géants se veut attendrissant et émouvant, et il l'est. Le héros souffre, boit un médicament à base d'opium pour se soulager, il est fatigué, autant moralement que physiquement. John Wayne, alors âgé de 70 ans et après avoir lutté contre diverses maladies, incarne à la perfection ce personnage fort et fragile à la fois. Son métier de Marshall l'a empêché d'être marié, il n'a aucun enfant pour s'occuper de lui. Il trouve en la personne de Fleur Rogers (Lauren Bacall) et de son fils Gillom Rogers (Ron Howard) ce réconfort et cette attention qui lui a manqué toute sa vie, même si, comme il le dit, il a eu du bon temps dans sa jeunesse. Le film n'est en rien un western d'action. Il prend son temps, comme le héros qui profite d'aller se promener à la campagne, de se faire réchauffer par les rayons du soleil, tout en sachant que l'inéluctable est en marche. John Wayne joue sobrement, il n'en fait pas des caisses et se montre donc extrêmement touchant. Le final peut-être vu également comme le chant du cygne du western américain, remplacé depuis quelques années déjà par un western italien plus exubérant et qui a su s'adapter à son époque. Quoiqu'il en soit, Le Dernier des Géants est un western admirable qui saura vous toucher au cœur. 


EXTRÊME PRÉJUDICE

 

EXTRÊME PRÉJUDICE
(Extreme Prejudice)

Réalisateur : Walter Hill
Année : 1987
Scénario : Deric Washburn, Harry Kleiner
Pays : Etats-Unis
Genre : Action
Interdiction : /
Avec : Nick Nolte, Michael Ironside, Powers Boothe, Clancy Brown, Rip Torn...


L'HISTOIRE : Jack Benteen est un Texas Ranger qui veut enrayer le trafic de drogue au Mexique. Pour se faire, il doit stopper le puissant mafieux qui inonde le marché et qui n'est autre que son meilleur ami d'enfance, Cash Bailey. Ce dernier ignore qu'un commando composé d'ex-militaires officiellement déclarés morts est lui aussi chargé de le mettre hors d'état de nuire, ce qui va compliquer la tâche de Benteen...

MON AVIS : Pour son dixième film, le réalisateur Walter Hill décide de rendre hommage à La Horde Sauvage de Sam Peckinpah en mettant en image un récit écrit par John Milius et scénarisé par Deric Washburn et Harry Kleiner. Le célèbre metteur en scène et Walter Hill ont déjà travaillé ensemble, à l'occasion de Guet-apens en 1972, dont Hill a écrit le scénario. Conçu comme un western moderne, Extrême Préjudice dispose de nombreux atouts qui en font un film solide, à commencer par son casting ! Sont présents au rendez-vous Nick Nolte dans le rôle du Texas Ranger, Powers Booth dans celui du mafieux Cash Bailey, Michael Ironside dans le rôle du commandant du commando, Clancy BrownWilliam Forsythe / Matt Mulhern / Larry B. Scott et Dan Tullis Jr. dans les rôles des mercenaires, Rip Torn dans le rôle du shérif et Maria Conchita Alonso dans le rôle de la petite amie du Texas Ranger. Tout ce beau monde, judicieusement choisi pour interpréter leurs personnages respectifs, se retrouve donc au Mexique et vont finir par se télescoper à un moment ou un autre dans ce qu'on devine ne pas être un rendez-vous galant. Nick Nolte est très bon dans ce rôle monolithique, bien trempé, du Texas Ranger qui ne vit plus que pour son travail et sa mission. Droit dans ses bottes, sa seule faiblesse vient de sa petite amie, Sarita, qui a aussi été l'ex-fiancée de celui qu'il doit stopper. Un triangle amoureux qui vient complexifier ses relations avec son ex-meilleur ami d'enfance, qui a sombré dans le côté obscur et l'argent facile, devenant un baron de la drogue. Une rivalité même, qui aura des impacts sur l'issue finale de leur confrontation. Vient se greffer autour de ce triangle un commando privé de l'Etat, qui va dynamiser l'intrigue et offrir au public des scènes d'action percutantes, tel un braquage de banque par exemple. Ce dernier est réalisé avec des moyens technologiques récents, qui contrastent avec les méthodes et les outils à disposition du Texas Ranger. Comme dans No Country for Old Men, on retrouve dans Extrême Préjudice cet affrontement entre le passé et la modernité. Comme le dit le shérif au Texas Ranger, le monde a changé, les voyous aussi. Auparavant, il fallait régler des problèmes assez simples mais dorénavant, tout est compliqué, la violence a évolué et ceux qui vivent dans l'ancien monde, tel le personnage de Nick Nolte, avec sa droiture et son refus de corruption, risquent d'avoir des problèmes d'adaptation. A L'inverse, le personnage de Cash Bailey a su s'adapter à ces nouvelles règles, quitte a choisir le mauvais côté de la barrière. Niveau action, Extrême Préjudice n'en maque pas, à l'image du guet-apens tendu au Texas Ranger par des trafiquants de drogue dans un décor désertique. Ça flingue à tout va, les impacts de balles sont sanglantes et l'ombre de Peckinpah ne fait pas que planer sur cette violence sans concession, qui s'offrira un final dantesque dans lequel on ne compte plus le nombre de morts et qui renvoie à nouveau au chef-d'oeuvre crépusculaire de 1969. Un Walter Hill majeur, qui mérite assurément d'être revu pour encore mieux l'apprécier, le film n'ayant pas rencontré son public lors de sa diffusion en salles à l'époque de sa sortie.

   

TROIS POUR UN MASSACRE


TROIS POUR UN MASSACRE
(Tepepa)

Réalisateur : Giulio Petroni
Année : 1969
Scénariste Ivan Della Mea, Franco Solinas
Pays : Italie, Espagne
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Tomas Milian, Orson Welles, John Steiner, Luciano Casamonica, José Torres...


L'HISTOIRE En plein conflit mexicain, le révolutionnaire Jesus Maria Moran, alias Tepepa, est sur le point d’être exécuté par les hommes du colonel Cascorro. Il est sauvé in extremis par le docteur anglais Henry Price. Fuyant les soldats à leurs trousses, Tepepa va découvrir qu’il n’a pas été sauvé par altruisme mais pour être tué par le docteur lui-même...

MON AVIS : Un des films phares de ce qu'on a appelé le western-zapata, à savoir des films se focalisant sur la révolution mexicaine, mettant en vedette des gens avec peu de moyens financiers se rebeller et se battre contre l'impérialisme et les riches. Les premiers grands films de ce genre à avoir émergé des entrailles du western spaghetti sont Le goût de la violence de Robert Hossein (1961), El Chuncho de Damiano Damiani (1966) et Le Mercenaire de Sergio Corbucci (1968), auquel on ajoutera, entre autres, le Compañeros du même réalisateur (1970), Il était une fois la Révolution de Sergio Leone (1971) et cet excellent Tepepa de Giulio Petroni (1969), rebaptisé pour sa sortie française en Trois pour un Massacre, ce qui ne lui rend pas vraiment justice mais passons. Le personnage principal, ce révolutionnaire mexicain, véritable héros de son pays, Jesus Maria Moran dit "Tepepa", n'est ici qu'un personnage fictif, inventé de toute pièce, et interprété par un charismatique Tomas Milian, absolument parfait dans ce rôle, avec sa moustache et son sombrero sur la tête. Il incarne à merveille la pauvreté et tous les peons mexicains, ces ouvriers et ces paysans sans qualification qui étaient asservis par les riches patrons terriens et par l'autorité dictatoriale militaire. Fier de leur pays mais ne supportant plus leurs conditions de vie misérable, les mexicains se rebellèrent et lancèrent une offensive qu'on appela la révolution mexicaine, qui dura du 20 novembre 1910 au 21 mai 1920 et qui vit des personnalités émergées, telles Emiliano Zapata, dont Tepepa rend clairement hommage à travers le personnage joué par Milian, de manière non dite, puisqu'une des séquences du film se déroule à Morelos, fief de Zapata. On ne peut que conseiller le film Viva Zapata! d'Elia Kazan (1952) pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce héros historique. Si Trois pour un Massacre met en avant cette rébellion du peuple, leur opposition au régime militaire (incarné ici par Orson Welles, qui joue un colonel sadique et cruel) et fait donc de Tomas Milian le héros du récit, il nous présente également plusieurs sous-intrigues, dont celle de ce médecin anglais joué par un impassible John Steiner, qui semble avoir une dent contre Tepepa puisque, après l'avoir sauvé des griffes des miliciens, il veut tout simplement le... tuer ! Par petites bribes au cour des 131 minutes que dure cette version intégrale, on découvre les raisons de cette soif de vengeance et on se demande si, après avoir vécu au côté de Tepepa, ce personnage va mener à bien son projet, ce qui donne un intérêt supplémentaire au film et nous fait parfois penser, par certains aspects, à la vengeance menée par Charles Bronson dans Il était une fois dans l'Ouest. Autre sous-intrigue qui aura de l'importance, celle de ce jeune enfant, nommé Paquito (Luciano Casamonica), fils d'un companero de Tepepa, et qui va voir son rôle s'étoffer au fur et à mesure de la progression du film et de la lutte entre la milice et les péons, pour atteindre une réelle dimension à la fin du film. Si Tepepa ne mise pas tout sur l'action, et prend le temps de poser ses personnages, le film n'ennuie jamais et le jeu des acteurs y est pour beaucoup, ainsi que la très belle partition musicale d'Ennio Morricone. Film ouvertement "de gauche", au ton résolument sérieux, avec toutefois quelques petites touches d'humour venant dédramatiser l'ensemble, Trois pour un Massacre est vraiment un film très plaisant, une oeuvre solide qu'on prend énormément de plaisir à regarder.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Encore bravo à l'éditeur qui nous propose la version intégrale du film, soit 131 minutes au lieu de 90 minutes et des poussières à l'époque de sa sortie en salle, ce qui amoindrissait réellement son efficacité, comme le dit fort justement Jean-François Giré dans son bonus. Très belle copie, en VF ou VOSTF.
BONUS
- Présentation du film par Jean-François Giré
- Entretien avec Giulio Petroni et Tomas Milian
- Intro alternative
- Diaporama d’affiches et photos
- Film-annonce original




MORT OU VIF


MORT OU VIF
(The Quick and the Dead)

Réalisateur : Sam Raimi
Année : 1995
Scénariste : Simon Moore
Pays : Etats-Unis, Japon
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Sharon Stone, Gene Hackman, Leonardo DiCaprio, Russell Crowe...


L'HISTOIRE : Chaque année, dans la petite ville de Rédemption, Herod, le tyrannique maître des lieux, organise un grand tournoi de duels de pistoleros, avec, à la clé, une forte somme d'argent à gagner. Parmi les inscrits de ce nouveau tournoi se trouvent Kid, son propre fils, ainsi que Cort, son ancien homme de main virtuose du tir au pistolet. Toujours invaincu, Herod va également voir une nouvelle venue, Ellen, faire partie des participants...

MON AVIS : Quel brillant exercice de style virtuose nous propose Sam Raimi avec ce western atypique ! Le réalisateur nous avait déjà fait part de son sens de la mise en scène et de son habileté à manier une caméra dès son premier film, le culte Evil Dead en 1981, avant de passer à la vitesse supérieure avec Mort sur le Gril en 1985 puis Evil Dead 2 en 1987. S'ensuivra Darkman et L'Armée des Ténèbres en 1990 et 1992. C'est suite à la vision de ce dernier que l'actrice Sharon Stone, devenue une star grâce au succès de Basic Instinct, décide d'imposer Sam Raimi en tant que réalisateur de Mort ou Vif, film qu'elle co-produira, ce qui lui donne l'option d'être présente dans les choix du casting. C'est également elle qui impose à la production les acteurs Russell Crowe et le jeune Leonardo DiCaprio. Des choix payants pour deux futures stars qui prendront un bel envol dans leur carrière respective après ce film, malgré un accueil plus que mitigé à l'époque de sa sortie. Incompréhensible d'ailleurs tant Mort ou Vif est un objet cinématographique jubilatoire, maîtrisé de bout en bout et qui possède un casting de dingue : outre Sharon Stone, Russell Crowe et Leonardo DiCaprio déjà cités, on trouve également : Gene Hackman, Tobin Bell, Lance Henriksen, Woody Strode ou Pat Hingle entre autres, excusez du peu ! Tout ce petit monde va donc se retrouver dans les beaux décors de la petite ville de Redemption, à l'heure du festival de duel de pistolero annuel, orchestré par le maître tyrannique de la ville, Herod, interprété par un Gene Hackman impérial et détestable. Durant 98 minutes, Sam Raimi va donc nous offrir de nombreux duels qu'il parvient à rendre tous aussi intéressants les uns que les autres de par sa mise en scène justement, qui évite la redite et propose des chorégraphies toutes différentes et nous offre une galerie de personnages haut en couleur, avec bien sûr tous les éléments typique du western, qu'il soit américain ou italien. Les influences de Sergio Leone se ressentent, il en va de même pour le pourquoi de la présence du personnage joué par Sharon Stone, qui ne sera pas sans nous rappeler Il était une fois dans l'Ouest. Sharon Stone en ange de la vengeance est parfaite dans ce rôle qui emprunte aussi à l'homme sans nom popularisé par Clint Eastwood. Entre les nombreuses scènes de duels s'intègre parfaitement l'histoire principale, dont les tenants et aboutissants se dessinent tranquillement au fur et à mesure de l'avancée du film, qui dissémine des indices de temps à autre pour mieux nous préparer à la révélation finale, très touchante et qui joue avec les émotions. Jamais parodique malgré une certaine bonne humeur communicative qui s'empare du spectateur, Mort ou Vif respecte le genre même du western et lui rend un vibrant hommage. Ce genre majeur, tombé en désuétude depuis des années et qui a été remis au goût du jour avec le Impitoyable d'Eastwood en 1992, trouve avec Sam Raimi une nouvelle référence qui n'a cessé, depuis sa sortie mitigée, d'être réévaluée. Du beau cinéma qui procure un plaisir immédiat et l'un des meilleurs films de son réalisateur à n'en point douter, qui transcende chaque scène par sa technique et dirige merveilleusement bien son incroyable casting. 

* Disponible en UHD 4K, BR et DVD chez -> L'ATELIER D'IMAGES <-
  SUPPLÉMENTS EXCLUSIFS
* L'Ange de la vengeance (50 min.) * 
Après avoir rappelé la genèse de Mort ou vif et le contexte de l'époque, Stéphane Moïssakis et Julien Dupuy reviennent sur la production, la stylisation, la revisite du genre western, le casting, la symbolique du film et sa réhabilitation au fur et à mesure des années.
* Analyse de séquence : le duel entre Kid et John Herod (9 min.), par Stéphane Moïssakis et Julien Dupuy 
* Simon Moore : l'écriture de Mort ou vif (19 min.)
Le scénariste Simon Moore, interviewé en 2021 pour L'Atelier d'images, se remémore sans langue de bois son expérience du film.

SUPPLÉMENTS INÉDITS
* Making of (6 min.)
* Scènes coupées (5 min.)
* Bande annonce



CALIFORNIA

 

CALIFORNIA
(California)

Réalisateur : Michele Lupo
Année : 1977
Scénariste : Roberto Leoni, Nico Ducci, Franco Bucceri
Pays : Italie, Espagne
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Giuliano Gemma, Liguel Bosé, Paola Bosé, William Berger, Raimund Harmstorf...


L'HISTOIRE : A la fin de la guerre de Sécession, les soldats sudistes doivent rentrer chez eux, tentant de survivre dans les décombres fumants. Michael Random, dit California, se lie d’amitié avec le jeune William Preston, faisant un bout de chemin avec lui. Des chasseurs de primes nordistes tuent William. California va ramener sa médaille à la famille Preston. Quand la sœur du défunt est kidnappé par les chasseurs de prime, California décide de s'impliquer pour venger son ami et retrouver la sœur de ce dernier...

MON AVIS : Avec 23 films à son actif, Michele Lupo n'est pas le réalisateur italien le plus connu, sa carrière s'étalant de 1962 à 1982. Il a évidemment mis en scène des péplums dans les années 60 et s'est chargé de mettre en scène quelques forfaits de Bud Spencer dans les 80's, comme avec Le Shérif et les Extra-terrestres ou On m'appelle Malabar par exemple. En 1977, il signe California, un western assez atypique qui peut se découper en trois parties distinctes, et dont le beau Giuliano Gemma en est le héros. Trois parties en effet qui pourraient se décrire comme telles : une première partie qui nous met en présence de soldats sudistes retenus captifs dans des camps nordistes, alors que la guerre de Sécession a pris fin. Une partie très sombre, très froide, le quotidien des soldats dans des camps de fortune, marchant dans la boue et le froid étant bien décrit par les images. Ici, Gemma fait connaissance avec un jeune soldat, William Preston, interprété par le blond Miguel Bosé, qui, lui, est tout plein de vie vu son jeune âge. Cette partie possède tout de même quelques petites touches d'humour, notamment dans la relation d'amitié naissante entre les deux héros du film. D'abord réticent, préférant faire cavalier, Gemma se prend peu à peu d'affection pour le jeune homme débordant d'énergie et de rêve pour le futur. Malheureusement, la fin de la guerre n'a pas totalement signé une armistice entre nordistes et sudistes. Des chasseurs de prime font la traque aux sudistes dont la tête est mise à prix, ce qui nous vaut d'ailleurs quelques scènes de violence assez crue. Car les hommes emmenés par monsieur Whittaker (excellent Raimund Harmstorf)  préfèrent les proies mortes plutôt que vivantes. Qui plus est, la population nordiste n'a pas totalement accepté le fait de laisser libre les soldats sudistes qui ne demandent qu'à rentrer chez eux. Lors d'une altercation avec un groupe nordistes, le jeune William est abattu et pendu. Ne reste à Gemma qu'à rapporter la médaille du courage du jeune homme à sa famille vivant en Georgie. Ce sera la seconde partie du film, qui nous propose donc la rencontre entre Gemma et la famille Preston, dont la jolie Helen Preston, qui va tomber bien sûr amoureuse du beau soldat. Ce deuxième partie nous fait assister à la nouvelle vie de Gemma, pris en affection par la famille Preston. Un petit côté La petite Maison dans la Prairie se fait ressentir ici, avec Gemma faisant du travail de fermier, aidant monsieur Preston dans les tâches quotidiennes et j'en passe. Moins dynamique et intéressante, cette partie prend le temps d'installer la relation amoureuse du couple-vedette pour mieux le disloquer ensuite dans la troisième partie. Car la pauvre Helen va être kidnappée par les chasseurs de prime emmenés par Whittaker, ce qui va déclencher la fureur de Gemma, ne désirant qu'une chose : retrouver sa bien-aimée. Cette troisième partie va donc se montrer nettement plus énergique, Gemma éliminant un à un les chasseurs de prime pour mieux attirer à lui le chef de bande, afin de découvrir l'emplacement de son repaire et pouvoir ainsi récupérer Helen. Quelques gunfights viennent donc dynamiser l'action et donner de l'ampleur au film. On apprend également plus de chose sur le personnage interprété par Gemma, et le pourquoi de son surnom de California, qui donne donc son titre au film de Lupo. Ce western tardif est donc assez déroutant de par ses trois ambiances distinctes mais qui s'associent plutôt bien au final. A la fois western, film de guerre, chronique social, film de vengeance, California n'est pas un western italien classique et joue avec les codes du genre pour acquérir sa propre personnalité. Certains le trouveront sûrement trop éloigné de leurs attentes mais il n'en reste pas moins un bon film en tout cas.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <- 
Encore un beau combo de chez Artus, qui nous permet de découvrir ou redécouvrir California dans de très bonnes conditions. Niveau bonus, l'infatigable Curd Ridel nous donne toujours autant d'informations intéressantes. 



CALIBRE 32


CALIBRE 32
(Killer Calibro 32)

Réalisateur : Alfonso Brescia
Année : 1967
Scénariste : Lorenzo Gicca Palli
Pays : Italie
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Peter Lee Lawrence, Lucy Scay, Massimo Righi, Alberto Dell'Acqua ...


L'HISTOIRE : Une association de banquiers et notables d’une petite ville de l’Ouest se font régulièrement piller par des bandits sans scrupules. Ils font appel à un pistolero pour s’en débarrasser : l’élégant Silver, joueur de poker, coureur de jupons et tireur hors pair. Ce dernier va devoir trouver l'identité des braqueurs parmi les habitants...

MON AVIS : Après avoir débuté dans le péplum comme bon nombre de ses camarades réalisateurs, l'Italien Alfonso Brescia s'est logiquement tourné par la suite vers le western dans les années 60 et s'est fait remarquer avec Calibre 32 et Furie au Missouri, tous deux de 1967. Ce réalisateur est aussi connu pour quelques films de science-fiction ou polar radical. Avec Calibre 32, il offre un rôle en or à l'acteur allemand Karl Hyrenbach, plus connu des fans de western sous son pseudonyme de Peter Lee Lawrence. Blond comme les blés, il interprète ici un pistolero gentleman, affirmant ses bonnes manières et ne supportant pas l'impolitesse. C'est un tueur à gages, qui se fait payer 1000 dollars par tête et qui n'élimine que des voyous ou brigands qui sèment le désordre ou causent des troubles dans les villes où ils se fait engager, réussissant toujours à faire tourner les duels à son avantage devant la justice, qui ne peut que constater la légitime défense. Sous le nom de Silver, il ne porte que son pistolet calibre 32, car les plaies sont toujours nettes et sans bavures, contrairement à du calibre 45, nettement plus grossier. Homme élégant et raffiné, il est sans pitié face aux ordures qu'il doit éliminer. En plus d'être un tireur virtuose, il a d'autres atouts dans ses manches, comme son charisme, sa beauté et un talent inné aux jeux de cartes. Peter Lee Lawrence est vraiment à son aise dans ce personnage et on prend un réel plaisir à suivre ses aventures et son enquête. Car oui, ce western se pare d'une petite touche d’enquête policière, puisque notre pistolero va avoir pour mission de démasquer les membres d'un gang de braqueurs, responsable entre autres du meurtre du père de la jolie Janet (Lucy Scay). Tel Sherlock Holmes, Silver va devoir obtenir des indices par la ruse, tendre des pièges à certains habitants pour que ceux-ci se mettent à parler et lui fournir des informations à leur insu. Le tout avec tous les éléments inhérents au genre, à savoir des bagarres dans le saloon, des parties de poker qui tournent au pugilat, des guet-apens, des duels, des trahisons et j'en passe. Le rythme du film est alerte et on n'a guère le temps de s'ennuyer, le scénariste Lorenzo Gicca Palli ayant suffisamment mis d'événements et d'action dans son histoire pour nous tenir en éveil devant notre écran. L'enquête s'avère assez tortueuse et il y a pas mal de possibilités au niveau des possibles coupables pour que son intérêt se maintienne durant les 94 minutes que dure le film. Calibre 32 est un western de bonne tenue, divertissant comme il faut, bien réalisé, bien filmé, et surtout bien interprété. Le casting est des plus corrects et assure le job comme il faut, avec quelques charmantes actrices qui plus est, comme Hélène Chanel, Agnès Spaak ou Lucy Scay déjà citée. Voilà donc un western solide, agréable à visionner et avec un Peter Lee Lawrence servi aux petits oignons ! Je recommande sans hésitation.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-    
Très belle copie, film en VF et VOSTF avec une présentation de Curd Ridel, qui revient sur le réalisateur, sur Peter Lee Lawrence et sur le film évidemment, avec toujours son érudition agréable à entendre.  



 

DEATH RIDER IN THE HOUSE OF VAMPIRES

 

DEATH RIDER IN THE HOUSE OF VAMPIRES
(Death Rider in the House of Vampires)

Réalisateur : Glenn Danzig
Année : 2021
Scénariste : Glenn Danzig
Pays : Etats-Unis
Genre : Western, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Devon Sawa, Kim Director, Julian Sands, Eli Roth, Glenn Danzig, Ashely Wisdom...


L'HISTOIRE Le Rider, un cow-boy vêtu entièrement de noir, traverse les étendues désertiques accompagné d’une prisonnière aux seins nus, qui va lui servir d’offrande. Il recherche le Sanctuaire, un repaire de vampire dirigé par le comte Holiday. Seule l’offrande d’une vierge permet aux visiteurs d’entrer au Sanctuaire. Après avoir réussi à pénétrer dans l’antre, le Rider fait connaissance avec le Comte, qui reste méfiant vis-à-vis de lui. Ce dernier confie à sa sbire Carmilla Joe de surveiller les faits et gestes du Rider au sein de l’établissement, qui possède sa maison close et son saloon…

MON AVIS : Fondateur et chanteur des groupes Misfits en 1977 puis Samhain en 1983, ce dernier étant rebaptisé Danzig après avoir signé chez une major, Glenn Danzig est une figure renommé du genre Horror Punk. En 2019, il décide de s'essayer au cinéma et réalise Verotika, un film à sketch horrifique basé sur le comic du même nom et crée par Danzig lui-même. Malgré un accueil un peu glacial concernant Verotika, décrit comme une série Z low-cost, il récidive en 2021 avec ce Death Rider in the House of Vampires. Le film semble mixer western et horreur et permet à de nombreux amis de Danzig de venir jouer devant sa caméra, comme Danny Trejo, Eli Roth, les sœurs Jen et Sylvia Soska, Julian Sands, Yulia Klass, Tasha Reign ou Devon Sawa entre autres. Tourné avec un budget rachitique, Death Rider in the House of Vampires a bien du mal à tenir ses promesses au final et ne parviendra guère à convaincre les amateurs du genre, même les amateurs de séries Z. Principaux soucis : le manque total d'enjeux scénaristiques et de rebondissements, un rythme au abonné absent, tout comme la notion de fun et de délire auquel on pouvait s'attendre. Budget microscopique ne rime pas toujours avec navet, le système-D pouvant faire oublier les soucis de mise en scène ou le jeu théâtral du casting, si la générosité et le divertissement sont au rendez-vous. Malheureusement, c'est loin d'être le cas dans le film de Glenn Danzig. Le début donnait pourtant l'espoir de voir un spectacle décérébré, qui allait s'autoriser tous les excès et nous faire jubiler devant des situations rocambolesques et amusantes : on découvre le Rider (Devon Sawa), tout vêtu de noir comme Zorro, à cheval à travers l'immensité des plaines désertiques, retenant prisonnière sur un second cheval une jolie blonde aux gros seins, ceux-ci étant dénudés. OK se dit-on, on va en avoir pour notre argent. Le duo croise en chemin un cow-boy vampire (Danny Trejo), que le soleil ne semble pas inquiéter. On apprend que le Rider cherche à rejoindre un endroit baptisé le Sanctuaire, qui serait un repère de vampires. Après avoir réussi à se défaire de Danny Trejo sans grande difficulté, le duo se remet en route et arrivent au fameux Sanctuaire, un endroit perdu en plein désert. C'est là ou les difficultés commencent pour le spectateur. Il ne se passe quasiment rien durant les trente premières minutes du film, hormis des scènes banales, comme la rencontre avec le comte Holiday (Julian Sands) ou la séduisante Carmilla Joe (Kim Director et ses beaux yeux). Pas mal de bla-bla et toujours pas d'action. La première effusion de sang arrive avec l'entrée en scène des prostituées qui sont recrutées pour être mordus par les vampires du Sanctuaire au bout de 35 minutes.Bon, les petits effets gore à l’ancienne sont soignés, c'est déjà ça. Reste que l'ennui gagne de plus en plus et qu'on aimerait que le bon gros délire promis par le titre se mette en place. On reste assez incrédule devant la scène se déroulant au saloon car il n'y a ni musique, ni agitation, on a l'impression qu'il n'y a aucun bruit dans ce lieu, c'est trop bizarre. Ah, arrivée d’Eli Roth qui dynamise un peu le rythme et qui est fort amusant. On apprend que l’argent fondu tue les vampires, puisque Eli en fait boire à un vampire récalcitrant qui embêtait le Rider et qui fond sous l’effet de l’argent ingurgité, avec des effets en CGI cette fois. La sexy Carmilla Joe craque pour le Rider et lui fait savoir en dévoilant sa jolie poitrine. C'est toujours ça de pris pour le spectateur qui s'ennuie pourtant toujours autant. 48 minutes : Glenn Danzig dans le rôle de Bad Bathory arrive au bar et saigne une prostituée. Le Rider, se tape Mina Belle (Ashley Wisdom), ce qui provoque la colère de Carmilla Joe, qui l'attache et la laisse à l’abandon jusqu’au lever du soleil. On ne sait pas pourquoi elle brûle quand Danny Trejo, au début du film, était lui aussi en plein soleil, sans souci. Passons. Tiens, au fait, on ne sait toujours pas les motivations du Rider ! Pas grave sûrement. Enfin, un peu d’action au bout de 68 minutes avec une bagarre dans le saloon et tir de balles d’argent, qui font fondre les vampires. Sympa. Tiens, le Rider a aussi des dents de vampires au fait. Un détail. 1h19 : on découvre enfin la motivation du Rider ! Whouah, incroyable ! 1h26 : fin du film. OK. Comment dire ? Les actrices sont jolies, surtout Kim Director déjà citée. Un bon point. Le combat final entre le Rider et le comte Holiday est sympa. Un bon point. D'autres bons points à distribuer ? Bah non. C'est tout. Pas de fun, pas de délire gore, un rythme on ne peut plus mou du genou, pas d'intérêt, pas de réel scénario, une mise en scène assez archaïque, certainement voulu je pense pour faire typiquement film grindhouse 70's mais bon, si au moins c'était divertissant tout ça, on aurait pardonné les faiblesses. Là, c'est vraiment l'ennui qui prime, tout est plat (sauf les seins des actrices) et relativement consternant. Dommage, avec des idées folles, Death Rider in the House of Vampires aurait pu donner lieu à de la bonne grosse rigolade. Même avec une grande indulgence, difficile de dire autre chose que c'est plutôt un film raté. On comprend pourquoi peu de distributeurs ont voulu sortir le film en salles aux USA. 


 

QUELQUES DOLLARS POUR DJANGO

 

QUELQUES DOLLARS POUR DJANGO
(Pochi dollari per Django)

Réalisateur : Leon Klimovski
Année : 1966
Scénariste : Manuel Sebares, Tito Carpi
Pays : Italie, Espagne
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Anthony Steffen, Gloria Osuna, Frank Wolff, Ennio Girolami, Alfonso Rojas...

L'HISTOIRE : Le pistolero Django est devenu chasseur de prime pour une compagnie minière. Il doit se rendre dans le Montana pour tenter de retrouver la trace de Jim Norton, bandit qui aurait dérobé une forte somme d'argent à la compagnie. En chemin, il trouve le cadavre d'un shérif et s'empare de son étoile. En arrivant en ville, les habitants pense être en présence du nouveau shérif tant réclamé. La ville est en effet la proie des rivalités existantes entre les cultivateurs et les colons nouvellement installés. Sous son identité de shérif, Django va tenter de faire régner l'ordre et de mener à bien sa mission... 

MON AVIS : L'énorme succès en 1966 du Django de Sergio Corbucci, avec Franco Nero dans le rôle-titre, engendra jusqu'au milieu des années 70 toute une flopée de fausses suites qui utilisèrent ce prénom devenu mythique dans leur titre, la seule suite officielle étant Django 2 - Le Grand Retour, réalisé en 1987 et interprété par Nero. Les Italiens étant connus pour leur sens de l'opportunisme, c'est en cette même année 1966 que débarque déjà Quelques Dollars pour Django, co-production italo-espagnole réalisée par Leon Klimovski, avec apparemment l'aide d'Enzo G. Castellari. Exit Franco Nero et place à Anthony Steffen pour interpréter Django. L'acteur italien est un habitué des westerns et s'est fait un nom dans ce milieu. Son interprétation dans ce film est vraiment bonne, avec son attitude taciturne mais déterminée. La scène d'introduction met déjà bien dans l'ambiance et rend justice aux codes du western spaghetti, avec Steffen venu arrêter un desperado, flinguant en deux temps trois mouvements ses hommes de main et balançant de la dynamite dans le bar pour le déloger, dynamite qui n'était qu'une simple bougie déguisée ! Ça commence plutôt bien ! La suite sera du même niveau, avec Django devenant shérif par opportunité et devant faire régner l'ordre entre un groupe de cultivateurs et un groupe de colons qui ne parviennent pas à s'entendre et font constamment parler la poudre. Droit dans ses bottes, shérif Django va faire son boulot avec passion, ne se laissant guère intimidé par le chef des cultivateurs, qui veut éradiquer les colons de la ville et de ses environs. Il pourra compter sur l'aide de son adjoint, le rigolo Smitty (Ángel Ter), ainsi que sur la ravissante Sally Norton (Gloria Osuña), nièce de Trevor Norton (l'excellent Frank Wolff), ce dernier étant le frère jumeau de Jim Norton, le bandit recherché par Django et qui serait apparemment mort. Est-ce réellement le cas ? Cette question, on se la posera tout au long du film, tout comme les personnages d'ailleurs, que ce soit Django ou les anciens hommes de main de Jim, à savoir les deux pistoleros Graham (Joe Kamel) et Buck Dago (José Luis Lluch), qui aimeraient bien le retrouver également pour récupérer leur récompense suite à l'attaque de la compagnie minière. On a donc deux protagonistes principaux qui ne sont (peut-être) pas ce qu'ils semblent être, et ce jeu des fausses identités fait partie de l'intérêt de ce western solide et très plaisant à regarder. Paysages naturels, gunfigts, bagarres, un peu de sadisme, un héros charismatique et virtuose de la gâchette, une romance, des méchants avides de pouvoir, de la rédemption et j'en passe, on trouve vraiment tous les ingrédients à même de satisfaire l'amateur du genre. Certes, Quelques Dollars pour Django ne possède pas le ton crépusculaire de son illustre inspirateur, ni la modernité et la virtuosité des films de Sergio Leone par exemple. Mais c'est vraiment un western séduisant, bougrement sympathique et si vous êtes fan d'Anthony Steffen, alors n'hésitez pas ! 83 minutes qui passent comme une lettre à la poste ! A noter que le film se fait également appeler Bravo Django...

* Disponible en DVD chez RIMINI EDITIONS



RINGO AU PISTOLET D'OR

 

RINGO AU PISTOLET D'OR
(Johnny Oro)

Réalisateur : Sergio Corbucci
Année : 1965
Scénariste : Adriano Bolzoni, Franco Rossetti
Pays : Italie
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Mark Damon, Valeria Fabrizi, Ettore Manni, Giulia Rubini, Franco de Rosa...

L'HISTOIRE : Johnny Oro, chasseur de prime armé d'un pistolet en or, vient de tuer plusieurs membres du gang des Perez. Il laisse en vie le jeune Juanito Perez, qui n'a pas sa tête de mise à prix. Ce dernier va vouloir se venger de Johnny et fait un pacte avec les Apaches pour mener à bien sa vengeance. Le shérif de la ville, qui doit prochainement céder sa place, met Oro en prison durant cinq jours pour possession d'arme en ville. C'est précisément durant ses cinq jours que Juanito Perez et ses amis indiens décident de passer à l'action...

MON AVIS : Le western spaghetti est en plein essor durant les 60's, suite au succès des films de Sergio Leone. Les écrans de cinéma voient passer moult et moult westerns, de qualité diverse. Sergio Corbucci réalise en 1965 ce Johnny Oro qui, pour des raisons commerciales (Giuliamo Gemma a interpréter un pistolero du nom de Ringo sous la caméra de Duccio Tessari), verra son personnage être rebaptisé Ringo pour sa diffusion en France, le film devenant Ringo au Pistolet d'Or. Mieux vaut donc visionner le film en version originale pour avoir le vrai nom des personnages. Un film que Corbucci a mis en scène mais 1965 mais qui n'est sortit que trois mois plus, en 1966, juste après l'exploitation de Django, pourtant réalisé après. Il semblerait d'ailleurs que Corbucci ait quitté le tournage de Johnny Oro pour débuter Django, laissant juste quelques dernières scènes à tourner à d'autres réalisateurs. Honnêtement, ce n'est pas un très grand western que nous propose là Corbucci, qui sera bien plus inspiré par la suite, avec des films tels Navajo Joe, Le Grand Silence ou Companeros entre autres. Avec Ringo au Pistolet d'Or, Corbucci recycle les idées prises dans des classiques du western américain, à commencer par Rio Bravo et Le Train sifflera Trois fois. Le film met en scène deux personnages principaux : le chasseur de prime Johnny Oro, interprété par un assez fade Mark Damon qui a bien du mal à convaincre, avec son maquillage trop voyant et son attitude énervante, mais aussi le shérif de cette petite ville, qui est inflexible et d'une honnêteté à toute épreuve, droit dans ses bottes et qui le restera jusqu'au bout. C'est franchement le personnage le plus intéressant du film, très bien campé par un Ettore Manni impeccable, et qui nous rappelle le personnage joué par Gary Cooper dans Le Train sifflera trois fois. Abandonné de tous les habitants de la ville, qui préfèrent s'enfuir face à la menace de la vendetta du mexicain Juanito Perez (Franco de Rosa), notre shérif va devoir gérer l'attaque de sa ville quasiment seul, simplement aidé de sa femme (la très belle Giulia Rubini) et d'un vieil ivrogne qui passe son temps en prison. L'originalité du film étant que le pistolero Johnny Oro se trouve lui aussi en prison durant l'attaque. Et le shérif ne veut pas le libérer car il doit purger sa peine jusqu'au bout. Je vous avez dit qu'il était droit dans ses bottes. Une idée originale mais qui, à l'écran, ne se transforme pas en essai gagnant, ramollissant le rythme du film, déjà pas bien élevé. L'attaque de la prison par les Mexicains et les Apaches vers la fin du film nous renvoie bien sûr à Rio Bravo. Une longue séquence plutôt pas mal filmée et assez efficace, qui se soldera par un duel final ingénieux. Auparavant, on aura eu droit aux traditionnelles séquences dans le saloon, avec chanteuse de cabaret et bagarres. Ringo au Pistolet d'Or se traîne toutefois un peu trop en longueur certaine fois et le manque de charisme de Mark Damon n'aide pas le film à se hisser vers le haut. Quand on pense que l'acteur devait interpréter le personnage de Django, on en frémit déjà. Rien de déshonorant donc, c'est un petit western qui reste plaisant à regarder mais qui ne marquera pas les esprits...



    

LA VENGEANCE EST UN PLAT QUI SE MANGE FROID

 

LA VENGEANCE EST UN PLAT QUI SE MANGE FROID
(La vendetta è un piatto che si serve freddo)

Réalisateur : Pasquale Squitieri
Année : 1971
Scénariste : Pasquale Squitieri, Monica Venturini
Pays : Italie
Genre : Western
Interdiction : -12 ans
Avec : Klaus Kinski, Leonard Mann, Ivan Rassimov, Elizabeth Eversfield, Steffen Zacharias...

L'HISTOIRE : Le jeune Jeremiah voit toute sa famille être massacrée par des indiens. Unique survivant du drame, le jeune garçon devient en grandissant un redoutable tueur d'indiens, se faisant appeler Jim, qui n'hésite pas à scalper ces derniers. Un jour, après s'en être pris à une bande d'indiens, il n'arrive pas à tuer une indienne, Tune, et l'emmène à la ville en tant que prisonnière. Les hommes de main de propriétaire terrien Perkins veulent emmener Tune à leur maître mais Jim s'y oppose, provoquant un duel qui le laisse pour mort. Recueilli par Doc, un vieil homme qui possède des connaissances en médecine, il se remet sur pied et veut retrouver Tune tout en se vengeant des hommes de Perkins. Sa quête vengeresse va l'amener à rencontrer ce dernier et à découvrir une vérité sur le massacre de sa famille auquel il ne s'attendait pas...

MON AVIS : Ayant débuté sa carrière au tout début des 70's, le réalisateur italien Pasquale Squitieri s'est illustré dans le western spaghetti, avec des films comme Django défie Sartana par exemple, avant de bifurquer dans le polar puis le drame. C'est un réalisateur assez peu connu, qui n'a pas une filmographie très importante, avec seulement une vingtaine de films à son actif. Il a néanmoins dirigé des stars tels Fabio Testi, Franco Nero, Klaus Kinski, Claudia Cardinale, Charles Vanel, Jean Seberg ou Paul Muller entre autres. Pour son troisième film, réalisé en 1971, il aborde à nouveau le genre du western spaghetti avec La Vengeance est un plat qui se mange froid, titre à rallonge dans lequel on trouve Ivan Rassimov, Klaus Kinski ou Leonard Mann. C'est un petit western de série B, comme on en trouve aux quatre coins de la rue à cette époque. Il ne rivalise pas avec les classiques du genre mais il n'est pas désagréable à visionner. Il contient en tout cas pas mal d'ingrédients permettant d'assurer un divertissement de qualité, sans être exceptionnel : de la violence (avec même des morts d'enfants), des gunfights à foison, des attaques d'indiens, un peu de sadisme (la jeune indienne se fera fouetter en guise de punition), un pistolero à la dextérité sans pareille et un méchant sans honneur et arriviste, qui a mis au point un stratagème assez cruel pour pouvoir voler les terres de ses propres concitoyens et asseoir son pouvoir sur le reste de la population. Le héros est interprété par un assez fade Leonard Mann, qui campe un pistolero taciturne, avec peu d'expression. Sa quête de vengeance envers le peuple indien semble être sa seule raison de vivre et il n'éprouve aucune pitié à exterminer ces derniers, jusqu'à sa rencontre avec une belle indienne (Elizabeth Eversfield) qu'il ne parviendra pas à tuer et envers qui il va un peu s'attacher. Cette petite évolution dans ses rapports avec les indiens sert au récit, qui n'est pas manichéen malgré les apparences. Si on peut comprendre son désir de vengeance au vu de l'effroyable scène introductive, notre tueur d'indiens va être pris à rebrousse-poil lors de la découverte d'un élément qu'il ne connaissait pas et qui va tout remettre en cause. Pour adoucir un peu l'ambiance, l'histoire va adjoindre à notre héros le personnage de Doc (Steffen Zacharias), qui va apporter une petite touche d'humour au film, qui ne m'a pas vraiment paru nécessaire en fait. Celui qui s'en tire le mieux reste sans conteste Ivan Rassimov, que les fans de cinéma Bis connaissent bien. Il interprète le méchant du film, une véritable ordure qui ne souhaite que s'enrichir et faire la peau aux indiens, par quel procédé que ce soit. Il peut compter sur l'appui d'un journaliste véreux, joué par Klaus Kinski, qui n'hésites pas à faire paraître de fausses informations dans le journal local. L'acteur allemand a un petit rôle et n'apparaît pas souvent à l'écran mais il fait le job. Il semblerait que son comportement ait quelque peu provoqué des tensions lors du tournage avec le réalisateur. Ah bon ? Étonnant ! Si vous appréciez le genre, n'hésitez pas à jeter un œil sur La Vengeance est un plat qui se mange froid, petite production assez classique qui n'ennuie pas et fera office d'un bon amuse-bouche avant d'attaquer des films plus prestigieux.


DANS LA SOURICIÈRE

 

DANS LA SOURICIÈRE
(The Trap)

Réalisateur : Norman Panama
Année : 1959
Scénariste : Richard Alan Simmons, Norman Panama
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier, Thriller
Interdiction : /
Avec : Richard Widmark, Lee J. Cobb, Tina Louise, Earl Holliman, Carl Benton Reid...

L'HISTOIRE : Un avocat, Ralph Anderson, revient dans sa ville natale, dans laquelle son père et son frère sont shérifs. Il est pris sous la coupe d'une dangereuse organisation criminelle, qui veut utiliser l'aérodrome de la ville pour faire prendre la fuite à leur chef, Victor Massonetti. Les relations de famille étant tendues, Ralph va tout de même voir son frère et son père pour leur demander de ne pas intervenir et de laisser filer le caïd de la mafia, sous peine de voir les gangsters mettre la ville à feu et à sang. Il revoit par la même occasion Linda, femme de son frère, dont il était amoureux il y a fort longtemps. Les sentiments de cette dernière à son égard semblent encore réciproques. Les négociations aboutissent avec son père mais son frère, voulant jouer les héros suite au départ de Linda, va tout venir compliquer...

MON AVIS : Le réalisateur Norman Panama a toujours travaillé en duo avec son ami Melvin Frank. En 1959, tous deux décident de s'émanciper l'un de l'autre et réalisent pour la première fois un film en solo. Ce sera Étranges compagnons de lit pour Melvin Frank en 1965 et Dans la Souricière pour Norman Panama et ce, dès 1959, son compagnon de route étant tout de même présent mais en tant que producteur. Plutôt spécialisé dans la comédie, Norman Panama change de registre avec ce film puisqu'il mélange western et film noir, apportant ainsi une touche de modernité au genre noble du western. En effet, tout le film ressemble à s'y méprendre à un western, avec cette ville de Tula, ses maisons de bois, son shérif et ses adjoints ; les vastes plaines désertiques et ses collines rocheuses ; le soleil et son ambiance caniculaire ; l'arrivée d'une bande de hors-la-loi dans l'hôtel de la ville ; les cavalcades pour échapper aux bandits ; le retrait dans un endroit isolé pour échapper aux poursuivants ; les relations complexes entre le héros et sa famille ; la présence d'une femme qui va encore complexifier le sort du héros et faire naître plus de rivalités avec son frère ; les gunfights et j'en passe. Seule différence : les chevaux sont remplacés par des voitures, le héros et les bandits sont habillés avec des costumes trois pièces. Le film noir s'invite donc dans ce faux-western qui ne dit pas son nom et le résultat est franchement très sympathique. Il faut dire que le film bénéficie de la présence du charismatique Richard Widmark, qu'on ne présente plus. L'acteur interprète ici un avocat, Ralph Anderson, qui s'est laissé prendre dans les filets d'une puissante organisation criminelle, bien décidée à faire évacuer son chef, Victor Massonetti, interprété quant à lui par un très bon Lee J. Cobb. Pour se faire, l'organisation a besoin que Ralph négocie avec son père, shérif de la ville, afin que ce dernier ne fasse pas d'esclandres et leur laisse utiliser l'aérodrome de la ville. Petit problème : Ralph, qui a écopé de six mois de prison pour vol de voiture, n'est plus en odeur de sainteté vis à vis de son paternel, un homme droit dans ses bottes et qui n'a pas supporté le déshonneur de voir son fils derrière les barreaux. Des relations familiales tendues donc, et qui le sont également avec son frère Tippy Anderson (Earl Holliman), adjoint au shérif. Ce dernier a toujours vécu dans l'ombre de Ralph, tous deux étant amoureux de la même femme, la belle Linda ( Tina Louise) durant leur jeunesse. Celle-ci a fini par épouser Tippy même si son cœur battait pour Ralph, suite au départ de la ville de ce dernier. Tippy ne voit donc pas d'un bon œil le retour de son frère au domicile familial, surtout que lui et Linda vivent dans cette maison. On le voit, au western et au film noir vient s'ajouter un petit aspect mélodramatique qui donne également son intérêt au film, puisqu'on sent bien que la rancœur de Tippy envers son frère va certainement avoir des répercussions sur la transaction avec les bandits. Ce qui sera bien le cas, obligeant le héros à prendre en otage Massonetti afin de le ramener en prison et d'assurer un voyage sans trop d'encombre de la part de ses hommes de main. Mais quid de Tippy ? Se laissera-t-il convaincre par le chef de la mafia de tromper son frère ? Tout l'enjeu du film tient en cette question, permettant au réalisateur de développer un petit suspense pas désagréable et de faire naître une tension palpable chez les protagonistes. Jalousie, rivalité amoureuse, appât du gain, autant d'éléments qui vont corser le périple du héros et vont servir les intérêt de Massonetti, bien conscient du possible avantage qu'il peut disposer en se mettant le frère revanchard dans la poche. Si Dans la Souricière, et son mélange atypique des genres pour l'époque, met un peu de temps avant de réellement se mettre en place, se focalisant durant une bonne partie sur les relations conflictuelles des protagonistes principaux, une fois la cavalcade débutée, le film trouve son rythme de croisière et assure un divertissement de qualité, avec rebondissements, embrouilles, guet-apens, transactions douteuses et conflits familiaux. Avec ses 84 minutes au compteur seulement, le film de Norman Panama remplit son contrat, la mise en scène et l'utilisation intelligente des sublimes paysages désertiques naturels participant au charme de cette petite production, qui, sans atteindre le niveau des classiques du genre, nous offre du bon temps et un casting solide. Le film était assez rare en plus, très peu diffusé à la télévision et n'ayant eu qu'une simple sortie VHS dans notre pays. L'édition du combo DVD + BR va donc permettre de le faire redécouvrir aux amateurs.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS <-   







SCALPS

 

SCALPS
(Scalps)

Réalisateur : Bruno Mattei, Claudio Fragasso
Année : 1987
Scénariste Bruno Mattei, Roberto Di Girolamo
Pays : Italie
Genre : Western
Interdiction : -12 ans
Avec : Vassili Karis, Mapi Galán, Alberto Farnese, Charly Bravo, José Canalejas...

L'HISTOIRE : Un régiment de soldats sudistes, dirigé par le cruel colonel Connor, part négocier avec les indiens Comanches de la région. La discussion vire au drame et les sudistes massacrent les habitants du petit village indien, capturant Yari, la fille du chef Aigle Noir, que désire le colonel Connor. Parvenant à s'enfuir, Yari, blessée au visage, trouve refuge dans la maison de Matt Brown, un ancien soldat sudiste qui vit désormais en ermite. Ce dernier soigne la jeune indienne, qui découvre qu'un homme blanc n'est pas forcément un ennemi. Comprenant que les hommes de Connor sont à la recherche de Yari, Matt décide de s'enfuir avec elle à travers les massifs montagneux. Mais les soldats sont leurs traces...

MON AVIS : Réalisé la même année et par les mêmes réalisateurs que Bianco Apache, dont je vous ai donné mon avis récemment sur ce blog, Scalps est-il du même niveau que ce dernier ? Sans être déplaisant, Bianco Apache avait du mal à tenir la distance, la faute à un héros fade, sans relief (Sebastian Harrison pour mémoire) et à une mise en scène peu inspirée. Un western assez moyen qui ne marquera pas les mémoires, loin s'en faut. Bonne nouvelle, le duo Mattei / Fragasso a été largement plus en forme sur Scalps, qui date donc lui aussi de 1987 et qui utilise pas mal d'acteurs du casting de Bianco Apache, comme Charly BravoAlberto Farnese, José Canalejas ou la belle Lola Forner, qui n'a ici qu'un tout petit rôle anecdotique alors qu'elle était tête d'affiche dans Bianco Apache. Pas bien grave, car l'héroïne de Scalps est tout aussi ravissante, en la personne de Mapi Galán, une actrice espagnole qu'on reverra en 1997 dans le rôle de Lune dans La Cité des Enfants Perdus entre autres. Dans le film qui nous intéresse ici, elle joue donc une jeune squaw qui voit son village être entièrement rasé par des soldats sudistes, qui massacrent également son peuple, que ce soit les hommes, les femmes ou les enfants. Cette séquence ne lésine pas sur la violence et l'aspect Bis, avec une sympathique décapitation comme petites joyeusetés. Notre belle indienne, qui a une vilaine blessure autour de l’œil qui s'infecte va parvenir à s'enfuir et elle trouvera de l'aide auprès du héros, interprété par un Vassili Karis bien en phase avec son personnage et qui assure une bonne prestation. Ce qui était le plus gros défaut de Bianco Apache, à savoir la fadeur de son héros masculin, est totalement effacé ici, l'ensemble du casting de Scalps étant vraiment bien en place et jouant nettement plus juste, avec moins de théâtralité. La relation qui va s'instaurer entre le blanc Matt Brown et notre indienne participe pleinement au charme du film, tout comme l'évolution du personnage de cette dernière, qui, de victime blessée ayant besoin de l'aide d'un homme, va devenir plus robuste, plus forte et prendre sa vie en main, renversant même les rôles vers la fin du film. De proie, elle va devenir prédatrice, armée de son arc et de son couteau. On a même un petit aspect romance à un moment, qui s'avère joliment touchant. Le spectateur a droit à un vibrant réquisitoire anti-raciste, où l'amour entre deux peuples qui ne peuvent s'apprécier va pourtant réussir à être plus fort que les préjugés. Les sudistes sont des bêtes pour les Peaux-Rouges mais l'inverse est vrai aussi pour Matt, qui ne supporte pas la coutume du scalp et le comportement barbare de certains indiens. Pourtant, il ne se posera aucune question sur sa conduite à tenir quand il verra débarquer Yari. On se croirait presque dans La prisonnière du désert de John FordLes méchants sudistes sont particulièrement bien mis en avant, que ce soit le sadique colonel Connor (Alberto Farnese, parfait dans le rôle) ou le sergent Gordon (Charly Bravo). Du sadisme, on en aura d'ailleurs au sein du film, avec une ou deux séquences de prélèvements de scalps gentiment gore, la mort de soldats dans un trou au fond duquel se trouve des pointes de bois mais surtout lors du final vraiment cruel, qui voit le héros être torturé par Connor à l'aide d'un instrument indien qu'on n'a pas envie d'essayer !  Comme quoi, il n'y a pas que les filles qu'on peut crocheter par les seins dans le cinéma italien ! Les maquillages sont assez ignobles et même si on distingue les prothèses et le maquillage, l'effet et le rendu sont assez efficaces pour provoquer une certaine révulsion. L'utilisation des décors naturels du désert de Tabernas est soignée, tout comme la reconstitution de la garnison sudiste, certes un peu vide, mais qui reste très crédible. Rythmé, plaisant à visionner, mettant en scène une histoire de vengeance classique mais qui fonctionne bien, pourvu d'un casting solide, Scalps un donc un western spaghetti à petit budget de bonne facture, largement plus intéressant que Bianco Apache, et qui plaira assurément aux amateurs de cinéma Bis. Un western a ranger dans le haut du panier dans la filmographie de Bruno Mattei pour ma part ! Attention à ne pas confondre ce film avec le Scalps de Fred Olen Ray, réalisé en 1983.

* Disponible en BR chez -> LE CHAT QUI FUME <-  
Copie sublime qui enterre sans souci ma copie VHS et permet de redécouvrir ce solide western spaghetti. Le film est présenté en VF et en version anglaise sous-titrée. Le personnage de Yarin est appelé Yari dans les sous-titres, j'ai donc utilisé ce prénom dans ma chronique alors qu'IMDB propose bien le prénom Yarin. Pas très grave. Côté bonus, on trouve la seconde partie de l'entretien avec Claudio Fragasso et la bande annonce.