LE PÉNITENCIER DU COLORADO
(Canon City)
Réalisateur : Crane Wilbur
Année : 1948
Scénariste : Crane Wilbur
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Scott Brady, Jeff Corey, Whit Bissell, Charles Russell, Roy Best
L'HISTOIRE : Dans le centre pénitentiaire du Colorado, Carl Schwarzmiller fomente une évasion. Il rassemble onze autres prisonniers autour de lui et échafaude son plan. Une nuit, lors des fêtes de fin d’année, les douze détenus parviennent à s’évader. L’alerte est rapidement donnée...
MON AVIS : Avec Le Pénitencier du Colorado, le réalisateur Crane Wilbur (The Bat avec Vincent Price) oeuvre dans ce qu'on peut appeler "le film d'évasion", sous-catégorie du film noir qui connu un certain succès dans les années 40 et qui nous a offert quelques pépites du cinéma avec Papillon, La Grande Evasion, L'évadé d'Alcatraz ou Les évadés par exemple. Ce qui est intéressant dans le film de Crane Wilbur, c'est son approche. En effet, l'histoire du film est basée sur un fait divers ayant réellement eu lieu, à savoir une évasion des plusieurs détenus du pénitencier de Canon City le 30 décembre 1947. Le Pénitencier du Colorado a donc pour ambition de nous relater cette évasion dans un style quasi documentaire, se permettant même de pousser le réalisme à son extrême en faisant jouer devant les caméras de véritables détenus ou Roy Best, directeur du pénitencier de Canon City ! Filmé en noir et blanc, les images du film suivent donc les personnages au plus près, une voix-off ajoutant à l'aspect documentaire de l'oeuvre. La première partie nous présente la mise en place de l'évasion, se focalise sur certains protagonistes (au détriment d'autres), dont Jim Sherbondy (interprété par Scott Brady) que le réalisateur va tenter de nous faire prendre en affection, sans toutefois juger en bien ou en mal ses actes ou ceux de ses acolytes. Cette absence de jugement ou de prise de position participe à l'aspect réaliste voulu mais en contrepartie, ne permet jamais au spectateur d'être réellement impliqué avec les personnages ou de ressentir une quelconque émotion, que ce soit de l'empathie ou de l'antipathie. Une partie-pris troublant que certains verront comme un point faible quand d'autre en feront une originalité certaine. Une fois l'évasion réussie, Le Pénitencier du Colorado bifurque vers le huis-clos en suivant certains détenus se réfugier dans une maison avoisinante et prendre en otage les occupants afin d'échapper aux hordes de policiers lancées à leur trousse. On suit donc le calvaire des familles, dont certains membres vont tenter de mettre hors d'état de nuire les bourreaux. Un certain climat d'angoisse s'installe et la mise en scène, sans être extraordinaire, fait son boulot. Le personnage de Jim Sherbondy devient l'élément central de la dernière partie, poussant le film à se montrer très moralisateur, vantant les mérites de l'éducation et mettant en garde ceux qui vont à l'encontre des lois et de la justice. Avec ses petits moyens, Le Pénitencier du Colorado se classe dans la bonne moyenne des films noirs de l'époque. On a vu mieux mais on a vu bien pire également et cette alternance entre "film" et "approche documentaire" lui permet de se démarquer de ses concurrents. C'est en tout cas une oeuvre devenue rare et qu'on peut désormais découvrir grâce à Artus Films, qui inaugure avec ce titre une collection consacré à ce genre justement. Une excellente initiative dont on attend avec impatience les prochains titres.
* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS
NOTE : 4/6
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