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ECHEC ET MORT

 

ECHEC ET MORT
(Hard to Kill)

Réalisateur : Bruce Malmuth
Année : 1990
Scénariste : Steven McKay
Pays : USA
Genre : Policier, action
Interdiction : /
Avec Steven Seagal, Kelly LeBrock, William Sadler, Frederick Coffin...


L'HISTOIRE : Pour avoir enregistré une conversation compromettante entre un mafioso et un député, le détective Mason Storm et sa femme sont abattus par deux policiers corrompus. Laissé pour mort, Storm reste sept ans dans le coma. Lorsqu'il en sort, un tueur arrive à l'hôpital pour l'achever mais parvient à échapper à l'exécution grâce à une infirmière chargée de ses soins, Andy Stewart. Après avoir récupéré et retrouvé ses forces, Storm se met en quête de se venger en retrouvant les responsables...

MON AVIS : En 1988, on découvrait Steven Seagal - expert en aikido, possédant la ceinture noire 7ème dan et premier américain à être professeur dans un dojo d'aikido - dans le film Nico d'Andrew Davis. Avec ce premier film, il fait déjà forte impression, avec ses cheveux noir de jais tirés en arrière et sa queue de cheval, mais aussi lors des scènes de bagarre ou sa technique de l'aikido impressionne et apporte une touche de nouveauté dans le cinéma d'action US. Deux ans plus tard, on le retrouve dans Echec et Mort de Bruce Malmuth, le film pour lequel il a Kelly LeBrock en partenaire féminine. L'actrice, qui a fait sensation dans Une Créature de Rêve, deviendra sa femme. Si Echec et Mort se laisse tranquillement regarder et bénéficie d'une dernière demi-heure assez explosive, enchaînant bagarres et gunfights bien chorégraphiés, la première heure se montre plus poussive et passionne moins. Une fois la séquence introductive terminée, laissant le personnage campé par Seagal dans un état critique, le film prend son temps pour développer la relation naissante entre son infirmière et lui, tout en mettant en avant le système politique corrompu qui a fait que Seagal soit dans le coma durant sept ans. Une fois réveillé, notre monolithique acteur va devoir se dévérouiller après ses sept ans de coma et on aura droit aux scènes classiques d'entraînement, typique du ciné d'action 80's. Il pourra compter sur Kelly LeBrock bien sûr pour l'aider à se remettre physiquement sur pied, si vous voyez ce que je veuxc dire. Reste que notre Steven Seagal, il a une mission à mener : se venger et venger la mort de sa femme, massacrée par des flics ripoux à la solde du gouverneur véreux du coin. Tout ça prendra donc une bonne heure un peu anémique, jusqu'au déferlement de violence finale, qui, lui, vaut le coup d'oeil, surtout que Seagal balance des répliques savoureuses et pas piqué des hannetons, qui font mouches et nous font bien sourire. Si le talent d'acteur de Seagal n'a jamais été sa marque de fabrique, il s'en sort tout de même assez bien ici. Voilà donc un petit polar 90's qui possède la patine de son époque, qui s'avère plaisant et distrayant mais dont on ressort tout de même avec une petite pointe de frustration du fait de son manque de nervosité durant la première heure. Les répliques cinglantes compensent tout de même cette petite fébrilité rythmique...  


LES ENQUÊTES DU DEPARTEMENT V : PROMESSE

 

LES ENQUÊTES DU DEPARTEMENT V : PROMESSE
(Den Graenselose)

Réalisateur : Ole Christian Madsen
Année : 2024
Scénariste : Jussi Adler-Olsen, Jakob Weis
Pays Danemark, Allemagne, Estonie, Suède
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec Ulrich Thomsen, Sofie Torp, Afshin Firouzi, Hedda Stiernstedt, Joachim Fjelstrup...


L'HISTOIRE Le détective Carl Mørck envoie Rose, sa collègue du département V, sur l'île danoise isolée de Bornholm pour répondre aux demandes répétées de son ancien collègue Christian Habersaat. Ce dernier, n'ayant jamais réussi à conclure l'enquête sur la mort d'une jeune fille retrouvée sur la branche d'un arbre, va fêter sa retraite mais il se suicide, avec le nom de Carl écrit sur sa paume de main. Prevenu par Rose, Carl, nouvellement fiancé, arrive sur l'île où lui, Rose et Assad se retrouvent mêlés à cette vieille affaire qui occupait continuellement l'esprit de Habersaat. Le comportement de Carl intrigue Rose, ce dernier connaissant de nombreuses personnes sur l'île. Il semblerait également qu'une secte, celle du soleil, ait pris une vraie ampleur parmi les habitants...

MON AVIS : L'écrivain danois Jussi Adler-Olsen est un auteur à succès, notamment grâce à sa série de polars Les Enquêtes du Département V, débutée en 2007 et qui comporte déjà 11 romans, le dernier venant de sortir en 2025 ! Un tel succès laissait évidemment entrevoir des adaptations pour le grand écran et c'est en 2013 que sort l'adaptation du premier roman, à savoir Les Enquêtes du Département V : Miséricorde. Suivront Profanation en 2014, Delivrance en 2016, Dossier 64 en 2018, L'effet papillon en 2021 et ce Promesse en 2024. Les autres romans de la série devraient également être adaptés dans le futur. A noter qu'à partir de L'effet Papillon, le casting principal change : Carl Mørck, qui était interprété par Nikolaj Lie Kaas et Assad, qui était joué par Fares Fares dans les 4 premiers films prennent respectivement l'apparence des acteurs Ulrich Thomsen et Afshin Firouzi, ce dernier remplaçant donc aussi Zaki Youssef du film précédent ! Il en va de même pour Rose, qui était interprété par Johanne Louise Schmidt et qui a cédé sa place à Sophie Torp. Personnellement, je n'aime pas trop quand on change des acteurs au sein d'une même saga mais comme je n'ai toujours pas vu les 5 premiers films, alors que j'ai le coffret DVD, ça ne m'a pas choqué. Les Enquêtes du Département V : Promesse est un bon thriller, qui ne mise rien sur des scènes d'action débridées mais qui, au contraire, prend tout son temps pour travailler son ambiance et ses personnages. Je ne connais donc pas l'enquêteur Carl Mørck mais ici, il prend une belle dimension, rattrapé par son passé sur cette île qu'il connaît bien. De nombreuses révélations vont le concerner ici et ce personnage prend de l'épaisseur au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue. Il en ira de même pour Rose, qui, d'enquêtrice secondaire, voit elle aussi son personnage être développé, notamment au contact de la secte qui a pignon sur rue au sein des habitants de l'île. L'introduction du film est très prenante : le cadavre d'une jeune fille est sur la branche d'un arbre. On passe ensuite au pot de départ en retraite d'un policier, qui n'a jamais réussi en sept ans à résoudre l'affaire de cette jeune fille sur l'arbre et qui se suicide, le nom de Carl Mørck écrit sur sa paume de main ! Une introduction percutante, qui nous met de suite dans l'ambiance policière voulue. S'ensuit donc la venue de Carl, Rose et Assad sur l'île, ce qui ne semble pas ravir le commissaire de la région. On comprend rapidement que Carl connaît la plupart des habitants de l'île et ce dernier semble cacher quelque chose, ce qui fait qu'on en arrive à avoir des soupçons sur lui : en saurait-il plus sur l'affaire non résolue de la fille dans l'arbre ? Spécialiste des enquêtes non résolues, les trois membres du Département V vont donc fouiner un peu partout pour tenter de faire la lumière sur cette étrange affaire, ce qui va les amener à croiser, entre autres, le chemin d'une secte insulaire, dont faisait partie la victime. Les mécanismes d'embrigadement sont bien mis en avant, avec un gourou charismatique (Joachim Fjelstrup) et une dévote (Hedda Stiernstedtréellement dévoué à ce dernier. Comme toute secte, son fonctionnement semble attirant et bienveillant mais ne cache-t-elle pas elle aussi de sombres secrets ? Si on a parfois l'impression d'avoir deux enquêtes en une (la fille dans l'arbre / la secte), et ce, malgré des interactions entre ces deux sujets, Les Enquêtes du Département V : Promesse se laisse voir sans déplaisir aucun, propose de superbes images et compositions picturales, tout en ayant parfois une facture plus classique. Comme déjà dit, le rythme est vraiment posé mais ça n'empêche pas certains aspects glauques de l'enquête de bien fonctionner, je ne vous dévoilerai rien bien sûr. En tout cas, ça m'a donné envie de visionner les épisodes précédents, ne reste plus qu'à trouver le temps... 

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO



L'ENFER DES ARMES

 

L'ENFER DES ARMES
(Di yi lei xing wei xian)

- Visionné dans son montage international -


Réalisateur : Tsui Hark
Année : 1980
Scénariste Tsui Hark, Cheuk-Hon Szeto
Pays Hong Kong
Genre : Policier, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Lo Lieh, Chen-Chi Lin, Albert Au, Tin Sang Lung, Paul Che...

L'HISTOIRE : Paul, Lung et Ko sont trois amis désœuvrés qui passent leur temps comme ils le peuvent. Sans permis, ils empruntent la voiture d'un de leurs parents et écrasent malencontreusement un sans-abri. Un accident dont a été témoin Pearl, une jeune fille désabusée, sadique et anarchiste, dont le frère est inspecteur de police. Pearl fait du chantage aux trois garçons et les pousse dans une dérive terroriste. Lors d'une altercation, Pearl vole un colis appartenant à un puissant réseau de trafic d'armes et de contrebande...

MON AVIS : Après Butterfly Murders et Histoires de Cannibales, qui n'ont pas rencontré un grand succès critique et commercial, Tsui Hark enchaîne un troisième film qui ne sera pas mieux accueilli, subissant les foudres de la censure qui l'oblige à proposer un nouveau montage dans lequel les trois anti-héros masculins, qui, dans le montage initial et pour surfer sur un fait divers devaient s'amuser à poser des bombes dans des cinémas, provoquent dorénavant un accident de voiture mortel avant de subir le chantage d'une jeune activiste en guerre contre la société. Un nouveau montage qui deviendra la version proposée de par le monde. Jusqu'à ce que l'éditeur HK Vidéo réussisse l'exploit de trouver une ultime copie du montage initial, que même Tsui Hark croyait définitivement perdu. Pour la sortie en VHS du film, HK Vidéo a proposé les séquences inédites en bonus puis, pour la sortie DVD en 2004, l'éditeur a intégré ces scènes inédites au film, proposant ainsi une version Director's Cut. Pour ma part, cette chronique est basée sur le montage international. Un montage qui n'alterne en rien l'aspect profondément déprimant de L'Enfer des Armes, œuvre sulfureuse qui ne respire jamais la joie de vivre. C'est bien simple, tout va mal dans ce film, il n'y a pas une once d'espoir et chaque acte des personnages principaux se transforment en épreuve, en échec. Les quatre compères trouvent des bons bancaires japonais qui pourraient les rendre riches ? Raté, ces derniers ne peuvent être déposés dans les banques chinoises et quand ils tentent de les refourguer aux petits caïds du coin, ceux-ci les prennent en chasse pour leur voler l'intégralité des bons. Qui plus est, ces bons appartiennent à un puissant cartel qui veut à n'importe quel prix les récupérer. On assiste donc à une longue et lente descente aux enfers de quatre adolescents dont le mal-être empoisonne leur vie, ne voyant pas d'échappatoire à leur misérable existence humaine. Et, on le sait, la violence n'apporte jamais rien de bon et n'est jamais une solution. Nihiliste jusqu'à ses dernières images, L'Enfer des Armes est un film assez atypique dans la filmographie de Tsui Hark, qui mélange ici polar, drame et critique sociale pour un résultat détonnant. A noter une utilisation non déclarée de la musique de Zombie, de Star Trek le film, du morceau Oxygene part 4 de Jean-Michel Jarre ou du tube Voyager du groupe The Alan Parsons Project en guise de bande-originale, ce qui surprend la première fois !  


LE CHAT ET LE CANARI


LE CHAT ET LE CANARI 
(The Cat and the Canary)


Réalisateur : Radley Metzger
Année : 1978
Scénariste Radley Metzger, John Willard
Pays : Angleterre
Genre : Comédie / Policier
Interdiction : /
Avec :Honor Blackman, Michael Callan, Edward Fox, Olivia Hussey, Wendy Hiller...


L'HISTOIRE Pour le vingtième anniversaire de la mort du richissime Cyrus West, ses héritiers sont réunis dans son château et ils vont enfin connaitre le contenu de son testament. Selon ses dernières volontés, la jeune Annabelle West sera la seule bénéficiaire de sa fortune mais que si elle est déclarée folle ou qu'elle meurt durant la nuit, l'héritage ira à un second héritier. Dans le même temps, tous les invités apprennent qu’un dangereux psychopathe s'est échappé d'un asile et écume la région...

MON AVIS : En 1922 est jouée à Broadway une pièce de théâtre créée par John Willard et intitulée Le Chat et le Canari. La pièce remporta un franc succès, mélangeant atmosphère policière et d'épouvante. En 1927, le réalisateur allemand Paul Léni l'adapte au cinéma sous le même titre Le Chat et le Canari - en France, ce sera La Volonté du Mort - et offre aux spectateurs l'un des premiers films de genre old dark house, c'est à dire un film se déroulant dans une maison qu'on croira hantée et qui mettra en avant des protagonistes dont le seul but sera de s'approprier l'héritage ou la fortune d'un des invités. Ce sous-genre du cinéma d'épouvante trouvera son point d'orgue en 1932 avec le film de James Whale Une Soirée étrange, rebaptisé depuis en La Maison de la Mort. En 1930, on a une seconde adaptation avec le film perdu The Cat Creeps de Rupert Julian. Puis, en 1939, la pièce de John Willard se voit adapter une troisième fois au cinéma par Elliot Nuggent et sort en France sous le titre Le Mystère de la maison Norman. Une nouvelle version verra le jour en 1961 sous forme de téléfilm et enfin, le film qui nous intéresse ici sera réalisé en 1978, il s'agit donc de Le Chat et le Canari de Radley Metzger. Un réalisateur atypique puisque ce dernier n'a mis en scène que des films érotiques et pornographiques au cours de sa carrière, dont le célèbre The Image en 1975. Dès le départ, l'angle d'approche des producteurs et du réalisateur s'éloigne du genre Old dark house. Exit l'ambiance d'épouvante, exit le travail sur la maison en tant qu'entité propre et place à une comédie british avec des personnages décalés et une atmosphère qui lorgne du côté d'Agatha Christie mais sous L.S.D. ! Au casting, on trouve une certaine Honor Blackman, célèbre partenaire de John Steed dans les saisons 2 et 3 de Chapeau Melon et Bottes de Cuir et qui joue ici une lesbienne, en couple avec la jolie Olivia Hussey, la fameuse Juliette du Roméo et Juliette de Franco Zeffirelli (1968). Une petite touche de modernité mais qui n'est guère développée. On trouve aussi Edward Fox, Carol Linley, Wendy Hiller, Wilfrid Hyde-White, Peter McEnery ou Daniel Massey, ces deux derniers ayant eu un comportement des plus perturbateurs sur le tournage. Un casting qui va donc évoluer au sein du grand manoir de Cyrus West, richissime propriétaire décédé depuis plus de vingt ans et dont la notaire va dévoiler le testament. Les possibles futurs héritiers attendent le verdict final et c'est Annabelle West qui remporte la mise, créant bien sûr des tensions parmi les recalés. Cette séquence du testament est assez originale puisque c'est à travers la projection d'un film aidé par un disque phonographique pour gramophone qu'elle s'effectue, Cyrus West n'étant pas le dernier pour miser sur l'humour noir. On appréciera le passage où la servante passe derrière le petit écran de projection et se "fond" littéralement dans le film. De bonnes idées, Le Chat et le Canari version 1978 en possède pas mal, mais malheureusement, l'angle humoristique choisi par la production, la mise en scène très théâtrale de Radley Metzger (logique me direz-vous vu le matériau de base) et surtout le réel manque de suspense et d'épouvante, si ce n'est cette présence furtive d'un mystérieux tueur, font que j'ai moyennement adhéré à cette proposition, largement inférieure au film de Paul Leni pour ma part. Il faut en effet attendre plus de cinquante minutes avant que l'intrigue ne décolle réellement et l'humour anglais se montre bien trop présent et étouffant en ce qui me concerne. Le souci, c'est que je ne m'attendais pas à une comédie policière quasi parodique mais bel et bien à un film mélangeant thriller et épouvante. Alors oui, on a bien quelques portes secrètes qui s'ouvrent et une fin façon Scooby-Doo avec la révélation de l'identité du tueur mais c'est bien l'ennui qui est venu me prendre par la main. Si vous êtes amateurs de Whodunit à l'humour exacerbé, Le Chat et le Canari 1978 pourra vous séduire par son casting qui n'en finit pas de surjouer et de se chamailler. 

* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
En bonus, livret de Marc Toullec "Qui veut gagner des millions ?" (24 pages)



REPTILE

 

REPTILE
(Reptile)


Réalisateur : Grant Singer
Année : 2023
Scénariste : Grant Singer, Benjamin Brewer, Benicio Del Toro
Pays : États-Unis
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Benicio Del Toro, Justin Timberlake, Alicia Silverstone, Matilda Lutz...


L'HISTOIRE : Lorsque Summer Elswick, agente immobilière, est retrouvée assassinée, l'inspecteur Tom Nichols porte ses soupçons sur Will Grady, le petit ami de la victime. Au fur et à mesure de ses investigations, de nouveaux suspects potentiels apparaissent et l'enquête va s'avérer bien plus complexe que prévue...

MON AVIS : Voici un polar de machination qui est dans la bonne moyenne du genre. Porté par un casting judicieux, Reptile fait la part belle à la prestation de Benicio Del Toro, parfait en enquêteur méticuleux et intègre, qui ne lâche jamais l'affaire. A ses côtés, on a Justin Timberlake dans le rôle du petit ami de la victime, Alicia Silverstone (47 ans désormais, il est loin le temps de Clueless) dans le rôle de la femme de l'inspecteur Nichols, Eric Bogosian dans le rôle du capitaine Allen, Domenick Lombardozzi dans le rôle d'un inspecteur des stups et tout un tas d'autres acteurs qui assurent et font parfaitement le job. Mon seul regret est que la victime assassinée soit la charmante Matilda Lutz, vue dans Revenge, A Classic Horror Story, Zone 44 ou Coupez! et que j'aurai aimé voir plus longtemps à l'écran. Sinon, ceux qui ont apprécié l'ambiance de la première saison de True Detective retrouveront cette atmosphère dans Reptile, même si l'action ne se déroule pas en Louisiane. L'enquête de l'inspecteur Nichols est menée de façon méthodique, sans privilégier une action trépidante mais malgré un rythme posé, on ne s'ennuie jamais car plus on avance dans ce meurtre crapuleux et plus de nouveaux éléments viennent relancer continuellement l'intérêt. Ce qui au départ ne semble qu'une affaire de meurtre à éclaircir va prendre des proportions et une direction plus inattendues, venant complexifier l'intrigue. Bon suspense, quelques moments de tension bien huilés et une mise en scène efficiente de Grant Singer. A découvrir !

  

MURDER MYSTERY 2

 

MURDER MYSTERY 2
(Murder Mystery 2)

Réalisateur : Jeremy Garelick
Année : 2023
Scénariste : James Vanderbilt
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Policier, Action
Interdiction : /
Avec : Adam Sandler, Jennifer Aniston, Mark Strong, Mélanie Laurent, Dany Boon...


L'HISTOIRE : Après leur rocambolesque aventure qui leur a valut de devenir célèbres, Nick et Audrey ont décidé d'ouvrir une agence de détectives privés. Mais les affaires ne marchent pas très forts et leur morale est en berne. Ils acceptent alors avec grand plaisir l'invitation de leur ami le Maharajah, qui va se marier avec la belle Claudette sur son île paradisiaque. Sur place, Nick et Audrey découvrent les invités, retrouvent le Colonel Ulenga et prennent du bon temps jusqu'aux festivités. Mais lors du mariage, c'est le drame : un commando kidnappe le futur marié ! Nick et Audrey se mettent à soupçonner les invités les plus proches du Maharajah et vont devoir faire équipe avec Miller, un spécialiste de la prise d'otage, ce qui va les emmener jusque Paris...

MON AVIS : Après un premier volet en demi-teinte, réalisé en 2019 par Kyle Newacheck, nous revoici avec le couple Nick et Audrey, toujours interprété par Adam Sandler et Jennifer Aniston, cette fois sous l'égide de Jeremy Garelick, qui nous propose donc un Murder Mystery 2 ! Qui dit N°2 dit logiquement plus de comédie, plus de divertissement, plus de budget, plus de... tout en fait. Eh bien, c'est exactement ce que nous avons ici. Murder Mystery 2 reprend les éléments qui faisaient le charme du précédent, place son duo au milieu d'une nouvelle affaire, multiplie les coupables potentiels, nous propose de superbes paysages paradisiaques filmés à Hawaï et une ambiance très Bollywood le temps du mariage du Maharajah, avant de délaisser le style Cluedo pour se transformer en film d'action trépident dans Paris et sur la tour Eiffel. Et c'est là que cette suite marque des points. Plus fun, plus divertissante et surtout plus dynamique, avec cascades et explosions à la clé, Murder Mystery 2 voit les choses en grand et en donne pour son argent au public, satisfait d'être divertit de la sorte. Attention, on a toujours de l'humour bien balourd, des gags un peu éculés, mais dans l'ensemble, ça passe vraiment bien. On appréciera la présence de la toujours radieuse Mélanie Laurent au générique et on se prendra au jeu durant la première partie du film pour tenter de démasquer l'instigateur du kidnapping du Maharajah. Déception par contre en ce qui concerne Jennifer Aniston : la star a touché au Botox malheureusement et ça se voit ! Son visage semble figé, même quand elle doit rire, son sourire reste figé lui aussi et c'est bien dommage. En tout cas, j'ai nettement préféré ce Murder Mystery 2 au premier et vous conseille de le regarder si vous voulez passer une bonne soirée détente...

 

MURDER MYSTERY

 

MURDER MYSTERY
(Murder Mystery)

Réalisateur : Kyle Newacheck
Année : 2019
Scénariste : James Vanderbilt
Pays : Etats-Unis, Italie, Canada
Genre : Comédie, Policier
Interdiction : /
Avec : Jennifer Aniston, Adam Sandler, Luke Evans, Gemma Arterton, Dany Boon...


L'HISTOIRE : Un policier new-yorkais honore une ancienne promesse et emmène sa femme en voyage en Europe. Au hasard d'une rencontre pendant le vol, le couple se fait convier à une réunion de famille privée sur le yacht luxueux d'un vieux milliardaire du nom de Malcolm Quince. Mais lorsque celui-ci est assassiné, les deux invités deviennent les principaux suspects...

MON AVIS : Casting international, divers lieux de tournage dont Monaco et un récit qui mêle humour et enquête policière, s'inspirant grandement des romans d'Agatha Christie, voilà ce qui vous attend avec ce Murder Mystery. Un film qui met du temps avant de décoller, pas aidé par une version française lourdingue, surtout quand c'est le frenchy Dany Boon qui cause. Une fois la partie de Cluedo démarrée, avec un mort et de multiples coupables possibles, le tout sur fond d'héritage, Murder Mystery trouve son rythme de croisière et se montre bien divertissant comme il faut, avec une galerie de personnages excentriques (le Maharadja, le beau gosse millionnaire, la femme sexy et j'en passe...) et des événements assez loufoques, qui ne déclenchent pas forcément de rire mais nous font sourire toutefois. J'ai trouvé la prestation d'Adam Sandler assez quelconque et pas toujours très concernée durant une bonne partie du film puis le niveau s'élève et l'acteur devient plus drôle et plus impliqué et ce, jusqu'à la fin, ce qui est une bonne chose. Il se fait néanmoins clairement piquer la première place par Jennifer Aniston, ex-Friends toujours aussi charmante et qui porte le film sur ses épaules. Enjouée, dynamique, elle se donne à fond et communique sa bonne humeur. Si Murder Mystery ne restera clairement pas dans les mémoires, il remplit la plupart du temps son contrat, à savoir divertir sans se prendre la tête. Une suite a vu le jour en 2023...

  

UN FLIC EXPLOSIF

 

UN FLIC EXPLOSIF
(Un Poliziotto Scomodo)

Réalisateur : Stelvio Massi
Année : 1978
Scénariste : Gino Capone, Teodoro Corrà
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Maurizio Merli, Olga Karlatos, Massimo Serato, Mario Feliciani...


L'HISTOIRE : Connu pour ses méthodes plutôt musclées, le commissaire Olmi tente désespérément de coincer Degan, un homme d'affaire qu'il suspecte d'avoir fait tuer deux amis de son fils Degan Junior et de tremper dans des affaires de corruption et de trafic de diamants. Mais les relations de Degan lui permette de s'en tirer. Olmi est mis à l'écart de l'enquête et après une bavure, il est muté dans une petite ville portuaire dans laquelle il ne se passe jamais rien. Mais son intuition le met sur une potentiel piste de trafiquants d'armes...

MON AVIS : Après une carrière en tant que cameraman et directeur de la photographie débutée dès 1964, Stelvio Massi se lance dans la réalisation en 1974 et devient un spécialiste du polar et du thriller avec des films tels 5 femmes pour l'assassin (1974), Un flic voit rouge (1975), Magnum 44 spécial (1976), L'Exécuteur vous salue bien (1977), La Cité du Crime (1979), Un Flic Rebelle (1980), Speed Driver (1980) et j'en passe. A la fin des années 80, il prend le pseudonyme de Max Steel pour signer ses œuvres. Il décède en mars 2004. En 1978, il est à la tête d'Un Flic Explosif, autre polar de qualité pour lequel il retrouve l'acteur Maurizio Merli, un habitué de ce type de production rentre-dedans. Toujours très charismatique quand il interprète des flics aux méthodes expéditives, Merli assure vraiment bien dans ce rôle de commissaire qui veut faire son boulot du mieux qu'il peut, à savoir mettre les voyous sous les verrous ! Bien sûr, ces méthodes d'interrogatoire ne font pas l'unanimité, notamment chez le préfet.  Un Flic Explosif peut se découper en deux parties distinctes. La première nous présente le combat du commissaire Olmi pour coincer Degan, un homme important qui est responsable de la mort de plusieurs personnes. Notre commissaire de choc parvient à remonter des pistes, à trouver des témoins, à faire parler ces derniers à grand coup de baffe dans la gueule (homme, femme, pas de jaloux !), à obtenir des preuves et même à le faire arrêter. Malheureusement, la corruption est présente dans les rangs de la justice et le fait que Degan soit très riche n'est pas anodin dans sa remise en liberté dès le lendemain, ce qui provoque la colère de Merli. Impuissant malgré son investissement de tous les jours, le commissaire n'aura pas gain de cause et face à cette injustice, il en viendra à commettre une petite bourde qui lui vaudra d'être muté dans une ville portuaire. Cette première partie est nerveuse comme il faut, bien rythmé, sans grand temps mort, avec des cascades et du mitraillage en règle, on sent qu'il y a un certain budget mis à disposition de Stelvio Massi (on a une scène avec un hélicoptère par exemple) qui fait ce qu'il sait faire de mieux : nous offrir un polar carré qui met bien en valeur son acteur principal. Une fois que le commissaire Olmi arrive dans la ville portuaire démarre la seconde partie d'Un Flic Explosif. Le rythme du film ralentit un peu, on suit Olmi batifoler avec Anna, une jolie jeune femme rencontrée dans un bar et qui est interprétée par Olga Karlatos. Son visage dira certainement quelque chose aux fans de L'Enfer des Zombies puisque dans ce film de Lucio Fulci, elle interprète la femme du docteur Menard. Mais rapidement, l'action reprend son droit puisque cette ville apparemment des plus calmes cache un trafic d'armes que le commissaire va détecter et tenter de mettre hors d'état de nuire. Il est intéressant de voir que pour cette nouvelle mission, Olmi essaye de ne pas reproduire les erreurs du passé et de ne pas mettre en avant ses méthodes brutales pour arriver à ses fins. Le fait qu'il dépose son pistolet dans le tiroir de son bureau participe à ce changement de mentalité chez cet homme blessé intérieurement par l'affaire Degan. Le titre original du film, Un Poliziotto Scomodo, représente bien son état d'esprit puisqu'il peut se traduire par "un policier mal dans sa peau, mal à l'aise". Reste qu'on à réellement l'impression de voir deux intrigues différentes qui auraient été accolé dans un même film et le résultat déstabilise un peu. En tout cas, les amateurs de poliziottesco apprécieront sans aucun doute cette réalisation de Stelvio Massi tout comme ils apprécieront la prestation de Maurizio Merli qui tire le film vers le haut sans grande difficulté... 

* Disponible en combo DVD + BR chez ARTUS FILMS
- Film proposé en VF et VOSTF
- Présentation du film par Curd Ridel
- Entretien avec Danilo Massi
- Diaporama
- Film annonce



UN CITOYEN SE REBELLE

 

UN CITOYEN SE REBELLE
(Il Cittadino si Ribella / Street Law)

Réalisateur : Enzo G. Castellari
Année : 1974
Scénariste : Dino Maiuri
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Franco Nero, Giancarlo Prete, Barbara Bach, Renzo Palmer, Massimo Vanni...


L'HISTOIRE : Alors qu'il vient faire une transaction bancaire, Carlo Antonelli est victime d'un braquage de banque et se retrouve pris en otage. Molesté et dépouillé de son argent, Carlo porte plainte à la police et comprend que cette dernière ne fera pas grand chose pour arrêter les voyous. Il décide alors de se faire justice lui-même. Il remonte la trace d'un petit truand et va l'obliger à lui obtenir des informations sur la gang responsable du braquage de la banque...

MON AVIS : Célèbre réalisateur italien à qui l'on doit des films comme Cold Eyes of Fear (1971), Big Racket (1976), Keoma (1976), Une Poignée de Salopards (1978), La Maison au fond du Parc (1979), La Mort au Large (1981) ou Les Guerriers du Bronx (1982) entre autres, Enzo G. Castellari nous offre un très bon polar tendance vigilante movie en 1974 avec Un Citoyen se Rebelle, film réalisé la même année que celui de Michael Winner, Un Justicier dans la Ville ! Dans le film qui nous intéresse ici, c'est Franco Nero qui va endosser le rôle du citoyen modèle et sans histoire obligé de se lancer dans la violence face à l'inaction de la police. On le sait, se faire sa propre justice n'est pas conseillé mais face à l'injustice et la corruption, certain n'hésite pas à franchir le pas. Enzo G. Castellari nous invite donc à cette descente aux Enfers en compagnie du ténébreux acteur aux yeux bleus et envoie la sauce dès la scène d'introduction, un braquage de banque survitaminé qui enchaîne avec une course-poursuite endiablée en voiture dans les rues de Gênes, sous la direction du talentueux coordinateur des cascades Remy Julienne bien sûr ! Une sacrée introduction en guise de mise en bouche. Le rythme va redescendre par la suite et le film délaisse l'action pour miser sur une ambiance plus policière et posée, nous montrant une Italie sous la coupe des voyous qui terrorisent la population, cette dernière n'étant pas défendue par les services d'ordre. Véritable reflet des fameuses années de plomb, Un Citoyen se Rebelle, sous son apparence d'oeuvre ô combien nihiliste, ce qu'elle est assurément, va toutefois s'adoucir un peu avec la naissance du duo Franco Nero / Giancarlo Prete, ce dernier interprétant Tommy, un petit truand qui va devoir aider notre héros à retrouver ses agresseurs. Cette association imprévue va devenir le fer de lance de l'histoire et une réelle amitié va naître entre ces deux hommes qui n'ont rien en commun, ce qui va amplifier l'intérêt du récit. Cette relation affective montre que mêmes certains voyous ont un code d'honneur et qu'ils savent rendre la pareille à quelqu'un qui a été correct avec eux. Les deux acteurs forment un excellent duo, très charismatique. Contrairement à Charles Bronson dans Un Justicier dans la Ville, le personnage campé par Franco Nero ne cherche pas à éradiquer tous les voyous des rues de la ville. Il veut juste retrouver le trio qui a cambriolé la banque et l'a pris en otage. Cette quête va le conduire à vivre des situations périlleuses, qui mettent sa vie en danger et permettent au réalisateur de s'en donner à cœur joie dans la violence urbaine. Le savoir-faire de Castellari est bien présent ici et permet au film de maintenir un rythme et un intérêt constant, qui augmentera jusqu'à la scène finale, d'une redoutable intensité et qui nous rappelle le cinéma de Sam Peckinpah, dont Castellari est un grand admirateur. On trouve plusieurs seconds rôle admirables également, dont Renzo Palmer en chef de la police ou la belle Barbara Bach en petite amie du héros. Si la noirceur est présente dans tous les pores du film, le plan final apporte une petite touche de luminosité à l'ensemble ou au moins au personnage joué par Nero, qui comprend que la relève existe et que ses actions n'ont pas été vaines. Est-ce une bonne chose pour la société ? Un Citoyen se Rebelle reste toujours d'actualité de nos jours, la criminalité ayant juste changée de visage et l'impuissance de la police et de la justice étant toujours de mise malheureusement. En tout cas, Enzo G. Castellari a mis en scène un film rigoureux et prenant, attachant également, parfois un peu répétitif peut-être mais de grand qualité en tout cas...

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-  
Film proposé en VF et VOSTF
Bonus :
- Présentation du film par Curd Ridel
- Entretien avec Franco Nero
- Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce original




LE CORPS DE MON ENNEMI

 

LE CORPS DE MON ENNEMI
(Le Corps de mon Ennemi)

Réalisateur : Henri Verneuil
Année : 1976
Scénario : Henri Verneuil, Michel Audiard, Félicien Marceau
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Jean-Paul Belmondo, Marie-France Pisier, Bernard Blier, Claude Brosset...


L'HISTOIRE : Après avoir connu une rapide ascension sociale et être devenu copropriétaire d'une boîte de nuit où il découvre un trafic de drogue qu'il entendait dénoncer, François Leclercq se voit accusé d'un double-meurtre qui l'envoie purger une peine de sept ans de prison. A sa sortie, il retourne dans la ville de Cournai et entend bien se venger de ceux qui l'ont injustement accusé et découvrir pourquoi ils l'ont fait...

MON AVIS : Après le succès de Peur sur la Ville en 1975, pour lequel il a à nouveau dirigé Jean-Paul Belmondo, le réalisateur Henri Verneuil ne souhaite pas poursuivre dans le registre du polar d'action, histoire de ne pas être enfermé dans une case et que les producteurs ne lui proposent pas que ce genre de film. Ayant adoré le roman Le  Corps de mon Ennemi de Félicien Marceau, dont il a de suite acheté les droits, Il décide de se lancer dans son adaptation cinématographique. Avec l'aide de Michel Audiard et de Félicien Marceau lui-même, il travaille sur le scénario et se retrouve confronté à un problème délicat, venant de la structure même du roman : l'histoire se déroule avec de très nombreux flashback, voire même des flashback à l'intérieur de flashback ! Si au niveau de la mise en scène, Henri Verneuil sait déjà comment procéder, notamment avec l'utilisation du zoom pour faire comprendre au public que la scène qu'il va regarder se déroule dans le passé, reste le problème majeur : forcément, dans les scènes du passé, le personnage principal ne peut pas avoir le même âge et donc le même physique. Sauf que Verneuil refuse de maquiller sa star, Belmondo bien sûr, pour le rajeunir. Il puise alors dans une de ses propres expériences et trouve la solution, qu'il fera prononcer à Belmondo au début du film : "dans ce bric-à-brac de la mémoire, chaque fois que l’on essaie de se souvenir du jeune homme que l’on était, on se revoit avec la tête de l’homme d’aujourd’hui". Hop, le tour est joué. Reste que ce procédé, habile s'il en est, se révèle un peu perturbant pour le spectateur puisque Belmondo ne change donc jamais d'aspect physique dans ces fameux flashback qui rythment le déroulement du récit, ce qui a pour conséquence de créer une certaine confusion dans l'esprit du public, qui ne sait plus trop s'il a affaire au passé ou au présent. Néanmoins, on restant concentré, on s'en sort assez bien et l'impression d'être un peu perdu se dissipe assez vite. On se retrouve donc avec une histoire de vengeance, celle d'un homme qui a passé sept ans en prison pour un double-meurtre qu'il n'a pas commis. L'action se situe dans une petite ville du Nord, qui est régie par le monde de la finance et surtout par une grande famille bourgeoise qui contrôle et corrompt qui elle veut grâce au pouvoir de l'argent. La critique des grosses fortunes qui se croient supérieures aux autres est assez présente dans le film, et par extension dans le roman je présume que je n'ai pas lu. Le héros a d'ailleurs une certaine haine, une certaine rage contre cette bourgeoisie triomphante, sentiment dont on découvrira la source lors d'un flashback justement remontant à son enfance. Un héros qui va tout faire pour accéder à cette bourgeoisie, pour se faire intégrer parmi elle et quoi de plus simple que de charmer la fille du seigneur des lieues. Cette dernière et ce dernier sont respectivement interprétés par la charmante Marie-France Pisier et l'inégalable Bertrand Blier. Sur un rythme très contemplatif, Le Corps de mon Ennemi nous fait donc vivre étape par étape l'ascension du personnage joué par Belmondo, son entrée dans la famille, l'acquisition d'une boîte de nuit où tous les vices pourront être réalisés (et ce, pour pervertir la bourgeoisie justement) puis sa déchéance pour une mystérieuse raison. C'est ce mystère qu'il va devoir éclaircir dans les séquences se déroulant dans le présent, retournant à la rencontre de tous ceux qui ont eu un rôle à jouer dans sa vie, afin de les questionner et de démêler le vrai du faux. Passé et présent s'interpénètrent donc durant 107 minutes, avec un Belmondo assez en retenu, nous dévoilant une autre facette de son jeu d'acteur, ne cédant jamais aux cascades par exemple, le film étant des plus avares au niveau de l'action. On est plus dans le polar à énigmes, qui prend son temps, s'intéresse aux personnages, aux dialogues, sans jamais céder au spectaculaire, ce que voulait de toute façon Henri Verneuil. Le film ne remporta pas un grand succès, le public ayant été déstabilisé certainement face à cette retenue de la star française justement et au manque d'action du film. Reste un polar assez solide, qui ne m'a pas non plus promulgué un ressenti vibrant, mais qui se regarde sans déplaisir malgré son rythme nonchalant et parfois un peu mou du genou il est vrai. 

* Disponible en DVD dans le coffret N°2 "Le Cinéma Français, c'est de la Merde !"


DRIVER

 

DRIVER
(The Driver)

Réalisateur : Walter Hill
Année : 1978
Scénario : Walter Hill
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Policier, Thriller
Interdiction : /
Avec : Ryan O'Neal, Bruce Dern, Isabelle Adjani, Ronee Blakley, Joseph Walsh...


L'HISTOIRE À la sortie d'un casino, une jeune femme est témoin d'un braquage effectué par deux gangsters qui parviennent à échapper à la police grâce à l'habileté du chauffeur de la voiture. Elle refuse de donner le signalement de ce dernier à la police. Un détective est déterminé à retrouver ce mystérieux chauffeur et monte un faux braquage avec de vrais voyous afin de le prendre au piège...

MON AVIS : Après un premier film datant de 1975 avec Charles Bronson, Le Bagarreur, le réalisateur Walter Hill signe une seconde oeuvre très remarquée trois ans plus tard avec Driver, qui marque une étape importante dans sa carrière. Si le titre vous évoque un certain Drive de Nicolas Winding Refn, ce n'est pas un hasard puisque ce dernier est une variation du film de Walter Hill. On retrouve le chauffeur solitaire, imperturbable, quasi muet et qui a des règles très strictes concernant ses contrats de chauffeur permettant aux voyous d'échapper à la police. Dans le film de Walter Hill, notre chauffeur d'élite est interprété par Ryan O'Neil, la star de Love Story (1970) et de Barry Lyndon (1975) entre autres. Il s'en sort plutôt bien dans ce rôle pas si évident en fait, puisque ne laissant jamais transparaître d'émotions, agissant tel un robot programmé pour remplir son contrat de la manière la plus parfaite pour ensuite attendre sa prochaine mission. Face à lui, on trouve un inspecteur agissant nettement plus en roue libre, n'hésitant pas à prendre ses propres décisions quitte à passer au dessus des ordres. Et c'est Bruce Dern qui s'y colle, avec un certain brio il faut bien le reconnaître. Sa fougue et sa persévérance à vouloir coincer Ryan O'Neil sont assez jubilatoires. Le jeu du chat et de la souris entre ces deux personnages est le leitmotiv du film, qui est ponctué par de nombreuses scènes de courses-poursuites en voitures, ces dernières se déroulant dans un cadre urbain ce qui accentue le rendu réaliste et nerveux. Parfaitement maîtrisées, les diverses courses-poursuites de Driver sont encore très efficaces de nos jours. Au milieu de cette montée de testostérone, on trouve une ravissante actrice brune, possédant un charme fou et qui est... française ! Oui, notre Isabelle Adjani nationale est le troisième personnage principal de Driver et c'est son premier rôle dans un film américain. Comme Ryan O'Neil, elle interprète ici un personnage qui ne s’embarrasse pas de trop longues discussions ou d'un déploiement grandiloquent d'émotions ou d'expressions. C'est d'ailleurs cette retenue, ce quasi-mutisme de ces deux personnages, qui contrastent avec le comportement plus endiablé de l'inspecteur, qui donne à Driver son côté fascinant et envoûtant. Vous aurez noté que les personnages n'ont pas de nom, ils sont nommés par leur fonction (le chauffeur, le détective, la femme) voire par un surnom : le détective appelle le driver "cow-boy", ce qui, par extension, ferait de lui "le shérif", Driver ayant une tonalité de western urbain assez présente par ailleurs. Il est aussi assez amusant de voir que Walter Hill s'amuse lui aussi avec son film, en faisant du driver celui qui a un code moral bien établi quand le détective outre-passe assez souvent ses fonctions pour parvenir à ses fins, quitte même à s'associer à des truands ! Polar urbain assez atypique dans le traitement des personnages, possédant une mise en scène épuré et des séquences d'action rondement menées, Driver est un Walter Hill très intéressant et qui possède une vraie originalité, sans toutefois nous transcender totalement au final. Un bon polar en tout cas. 


CANICULE

 

CANICULE
(Canicule)

Réalisateur : Yves Boisset
Année : 1984
Scénario : Jean Herman, Michel Audiard, Dominique Roulet, Serge Korber, Yves Boisset
Pays : France
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Lee Marvin, Jean Carmet, Miou-Miou, Victor Lanoux, David Bennent...


L'HISTOIRE : Célèbre gangster américain, Jimmy Cobb vient de réussir un nouveau coup malgré plusieurs morts à la clé. En fuite dans la Beauce avec un sac contenant plusieurs millions, il se réfugie dans une ferme perdue au milieu d'un champ immense et va découvrir l'étrange famille rurale qui vit ici...

MON AVIS : Adaptation d'un roman de Jean Herman, écrit sous le pseudonyme de Jean Vautrin, Canicule est un film totalement atypique dans le paysage français, qui étonnera ceux qui s'attendent à un polar de facture classique mettant en vedette Lee Marvin et tout un panel d'acteurs et d'actrices françaises ! En effet, débutant par une séquence de hold-up sanglant, dans laquelle même un enfant se prend une balle perdue lors de l'assaut des forces de l'ordre contre le quatuor de braqueurs emmenés par Jimmy Cobb, un  gangster américain vieillissant proche de la retraite en déplacement en France et interprété par Lee Marvin donc, Canicule va rapidement bifurquer dans ce qu'on appelle communément le Redneck movie ! Popularisé avec le Délivrance de John Boorman en 1972 puis avec des films tels Massacre à la Tronçonneuse (1974) ou La Colline a des Yeux (1977), le Redneck movie place des citadins dans un environnement hostile peuplé d'habitants un brin dégénéré, alcooliques, fainéants, consanguins, violents, j'en passe et des meilleurs. Ici, on a donc Lee Marvin, en fuite et pourchassé par la police (le film bénéficie de moyens conséquents puisqu'on a des hommes à pieds mais aussi deux hélicoptères), qui va se retrouver au beau milieu d'une famille de la ruralité profonde qui vont s'avérer être de parfaits rednecks : on a un père de famille (Victor Lanoux) qui besogne sa femme sur la table de la cuisine et flanque des roustes à son fils à coup de ceinture, un frère plus âgé (Jean Carmet) qui picole tout ce qui lui tombe sous la main, un fils qui se prend pour un adulte et qui parle comme un charretier (ce dernier est joué par le nain David Bennent, célèbre pour son rôle dans Le Tambour et qui avait 27 ans lors du tournage alors qu'il joue un enfant de 12 ans), une femme boiteuse (Bernadette Lafont) qui met dans son lit tout ce qui passe à portée de son entrejambe ou bien encore une mère de famille (Miou-Miou) qui ne supporte plus le comportement de son mari et souhaite le tuer ! Une famille hors-norme, avec salopette, adoration des armes à feu et de l'alcool, qui vit quasiment reclus au beau milieu de leur champ, ne croisant jamais personne. Une belle brochette de personnages exubérants, sales et méchants, qui va donner tout son intérêt et son originalité à Canicule. On se doute que le public ne s'attendait certainement pas à un tel spectacle ni à voir une telle foire de dégénérés. Certaines séquences s'avèrent bien glauques (le meurtre des deux campeuses par Victor Lanoux, la nymphomanie de Bernadette Lafont), les dialogues de Michel Audiard ne font pas dans la finesse et sont putassiers comme pas possible, les codes du film noir sont détournés de manière intelligente pour mieux les intégrer dans cette ruralité française, l'amoralité et l'immoralité sont de toutes les scènes, servis par des acteurs qui se donnent à fond dans leur rôle inhabituel et déviant. L'humour noir et le cynisme se partagent l'absurdité de certaines situations cocasses et donnent vraiment un côté assez foutraque à l'ensemble. Véritable O.F.N.I. dans le paysage du cinéma français, Canicule mérite bien sa réputation sulfureuse et son statut de film culte. Il fallait le faire ce film là, qui ne s'accomode d'aucun carcan ! Merci monsieur Boisset !

* Disponible en DVD dans le coffret N°3 "Le Cinéma Français, c'est de la merde !"

 

ARMAGUEDON

 

ARMAGUEDON
(Armaguedon)

Réalisateur : Alain Jessua
Année : 1977
Scénario : Alain Jessua
Pays : France, Italie, Belgique
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Alain Delon, Jean Yanne, Renato Salvatori, Michel Duchaussoy, Robert Dalban...


L'HISTOIRE : Après avoir hérité d'une grosse somme d'argent, Louis Carrier, un modeste artisan, sombre dans la mégalomanie et estime qu'il est temps qu'on parle de lui. Se faisant surnommé Armaguedon, et aidé par un ami un peu simplet, il projette de faire exploser une bombe sur un plateau de télévision, moyen de chantage pour qu'on lui accorde du temps d'audience. La police est sur les dents et demande l'aide du docteur Michel Ambrose, un psychanalyste...

MON AVIS : Malgré le succès de Traitement de Choc en 1973 dans lequel il avait déjà dirigé Alain Delon, le réalisateur Alain Jessua peine à monter un nouveau projet. Il désire adapter un roman de David Lippincott mais les producteurs se montrent frileux, jusqu'au moment où Alain Delon lui-même s'intéresse au projet et accepte de jouer dedans. Ce qui semble être de bonne augure pour Alain Jessua va se révéler être un véritable cauchemar, du propre aveu du réalisateur lui-même. Quatre ans ont passé depuis leur première rencontre et Alain Delon est devenu une véritable star, à l'égo un peu démesuré. Pensant qu'il n'a plus rien à apprendre, il va refuser toutes les propositions d'Alain Jessua sur son jeu et s'embrouiller avec lui, ne lui parlant sur le tournage que par l'entremise de son agent. Une situation très difficile pour le metteur en scène, qui considère que Delon a agit à l'inverse de ce que doit être un acteur. Dans Armaguedon, Delon joue le docteur Ambrose, un psychanalyste renommé qui est sollicité par Interpol pour aider la police a trouver un mégalomane répondant au surnom d'Armaguedon et qui envoie des messages, des photos,  des vidéos sur lesquels il est au côté d'importantes personnalités médiatiques, menaçant de mettre à exécution un acte terroriste dans quelques jours. Avouons que dans ce film, Delon se montre assez effacé et ne brille guère par son jeu en effet, se contentant du minimum syndical. Il faut dire qu'il n'a pas vraiment le rôle principal, le film se concentrant d'avantage sur le personnage interprété par Jean Yanne. Ce dernier joue donc Louis Carrier, un monsieur-tout-le-monde qui passe totalement inaperçu dans la société mais qui, suite à un héritage, va décider de prendre sa revanche et de se faire sur-médiatisé dans un but au départ assez respectable en fait : devenir le porte-parole de ceux dont on n'entend jamais la voix. Evidemment, certains actes vont s'avérer plus répréhensibles, comme lorsqu'il décide de mettre en scène un couple faisant l'amour et qu'il les électrocute, histoire de prouver à la police qu'il ne plaisante pas et qu'il faut le prendre au sérieux. Ce qui risque de déstabiliser le spectateur avec Armaguedon, c'est qu'il n'y aura jamais de rencontre directe ou d'affrontement entre Louis Carrier et le docteur Ambrose, tout se fera souvent par discussion téléphonique, ce qui explique (peut-être ?) la mauvaise réception du film lors de sa sortie en salles, qui n'a pas déplacé les foules malgré la présence de Delon. Le rythme du film est aussi surprenant de prime abord, il n'y a quasiment jamais d'action, on est plus dans une sorte de thriller psychologique sociétal et au final, on se place du côté de Jean Yanne qui exprime un certain désarroi du peuple. Reste que moi aussi, je m'attendais à un véritable choc entre les deux acteurs, choc qui n'est jamais venu et qui pénalise un peu le film, qui reste intéressant et assez atypique tout de même. 

 * Disponible en DVD dans le coffret N°3 "Le Cinéma Français, c'est de la merde !"