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mardi 11 février 2020

JOKER

JOKER
(Joker)

Réalisateur : Todd Phillips
Année : 2019
Scénariste : Todd Phillips, Scott Silver
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Joaquin Phoenix, Robert De Niro, Zazie Beetz, Frances Conroy ...


L'HISTOIRE : Arthur Fleck vit avec sa mère et tente de devenir humoriste. Possédant un handicap qui déclenche chez lui un rire maladif qu'il ne peut maîtriser, Arthur voit la vie en noir et se trouve dans un état dépressif perpétuel. Pour gagner sa vie, il enchaîne les petits boulots sans avenir, grimé en clown et faisant le fanfaron pour certaines grandes enseignes. Après avoir été passé à tabac par une bande de jeunes du quartier, il perd son job et voit sa vie sombrer davantage. Un soir, il est pris à parti par trois hommes dans le métro. Armé d'un pistolet et grimé en clown, Arthur les abat froidement. Sa vie va alors basculer, sa santé mentale se fragiliser encore plus. De simple anonyme fondu dans la masse, Arthur Fleck va peu à peu se forger une nouvelle identité sous le nom du Joker...

MON AVIS : Quand j'ai vu la bande-annonce de Joker, j'avoue sans honte aucune ne pas avoir été emballé. En grand fan des aventures du Chevalier Noir, je m'attendais avec Joker a voir un film au style visuel très comic, nous présentant la Némésis de Batman dans des décors colorés et dans une ambiance très bande-dessinée, avec un côté délirant et violent. La bande-annonce m'a fait comprendre que le film allait être tout l'inverse de mes attentes. Malgré les louanges et les dithyrambes sur le jeu d'acteur de Joaquin Phoenix dans la peau du Joker, rien n'y fît et j'attendais patiemment la sortie du film sur Blu-Ray pour le visionner, sans passer par la case cinéma. C'est donc seulement le 10 février 2020 que j'ai découvert le Joker de Todd Phillips, bien installé dans ma salle home-cinéma personnel, sans bouffeurs de pop-corn ou autres attardés du téléphone portable pour venir me gâcher la séance. Honnêtement, je n'en attendais toujours pas grand-chose mais c'est sans préjugé aucun que je me lançais dans la vision du film. 2H plus tard, force est d'avouer une chose : Joker est un film exceptionnel, pas seulement pour la prestation hallucinée et hallucinante de Joaquin Phoenix mais également pour sa faculté ahurissante a réinventer le mythe et la naissance du plus célèbre méchant de Gotham City, en imposant une histoire réaliste, adulte ainsi qu'une ambiance bien éloignée des films traditionnels de super-héros auxquels on a droit depuis des années, Logan étant une belle exception également. Mais Joker se montre encore plus radical dans son traitement anti-film à grand spectacle bardé d'effets-spéciaux et de séquences spectaculaires. Comme dit ci-dessus, c'est l'aspect réaliste et crédible qui fait de Joker ce qu'il est : un drame profondément humain, celui d'Arthur Fleck, looser sans avenir handicapé par une maladie mentale (dont la découverte de la cause fera froid dans le dos) qui représente le peuple opprimé et oublié des riches, des médias, du monde politique et de la finance, monde caractérisé dans le film par Thomas Wayne (Brett Cullen), père d'un petit garçon qui s'appelle Bruce Wayne, et par Murray Franklin (Robert De Niro), présentateur télé vedette qui ne sera pas non plus innocent quand à la transformation de Fleck en Joker. Oui, Arthur Fleck est une "victime" de la société, qui n'intéresse personne, destinée à sombrer dans la déchéance et la misère sociale jusqu'à ce que quelques drames (passage à tabac, perte d'emploi, découverte de la face cachée de sa mère...) le fasse réagir, pour le meilleur et surtout le pire. Avec une progression dramatique et une atmosphère qui rappelle le Taxi Driver de Martin Scorsese, l'histoire et le traitement cinématographique de Joker ne s’embarrassent pas de scènes tape-à-l’œil. Rythme lancinant, nombreuses scènes dialoguées, violence graphique présentée avec modération (ce qui renforce son efficacité quand elle éclate à l'écran), Joker n'est clairement pas un film d'action et encore moins un film de super-héros (ou de super-méchant plutôt). C'est juste l'histoire d'un marginal désœuvré qui, par sa rébellion, va devenir petit à petit une icone de l'anarchie en marche (voir les scènes de saccages des rues de Gotham à la fin du film, provoquées par des centaines d'individus grimés en clown et qui vont faire d'Arthur Fleck leur Messie) pour se muer définitivement en la personne du Joker. Les allusions à Batman sont bien intégrées et respectent quant à eux le comic quand l'histoire du Joker inventée par Todd Phillips et Scott Silver est totalement nouvelle et relève du jamais lu ou vu. Film noir pessimiste et nihiliste, Joker nous plonge corps et âme, et avec une puissance insondable et insoupçonnée, à l'intérieur du corps et de l'esprit du plus grand sociopathe de Gotham City. Un voyage dont on ne ressort pas indemne ! Un très grand film de cinéma. On dit souvent que la société crée ses propres monstres, Joker en est une magistrale illustration. 


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