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BODY TRASH


BODY TRASH
(Body Melt)

Réalisateur : Philip Brophy
Année : 1993
Scénariste Philip Brophy, Rod Bishop
Pays : Australie
Genre : Horreur, Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Gerard Kennedy, Andrew Daddo, Ian Smith, Regina Gaigalas...


L'HISTOIRE Une nouvelle vitamine est testée en secret sur les habitants d’une petite ville australienne, alors que les précédents tests se sont révélés mortels. Le chercheur qui a découvert la molécule tente de donner l’alerte, mais, contaminé, il décède dans des circonstances atroces. Deux policiers mènent l’enquête, tandis que mutations, effets secondaires violents et hallucinations se multiplient dans la population...

MON AVIS : Le cinéma australien a toujours fait figure de vilain petit canard irrévérencieux et ce n'est pas Body Trash, titre français de Body Melt, qui viendra contredire cet état de fait. Avec ses visuels détonnants, le film de Philip Brophy se range généralement dans la catégorie Gore. Et au vu de ses effets spéciaux dégoulinants, ça lui va plutôt bien. Mais attention tout de même ! Les amateurs de barbaque et de tripailles s'attendant à ce que ça gicle du début à la fin pourront ressortir déçus de leur vision du film, tant ce dernier mixe plusieurs univers et joue dans divers registres, qui font que, dans la grande majorité du temps, le gore est aux abonnés absents. Par contre, quand il est présent à l'écran, ça fait le job, avec de grosses influences façon Ré-animator ou Street Trash, notamment lors du final qui évoque clairement le classique de Jim Muro quant aux couleurs fluos qui giclent des corps en folie. Les effets visuels sont de bonne qualité et versent dans le trash déjanté, avec un placenta tentaculaire qui explose le ventre de sa génitrice, des sortes de vers qui pénètrent dans la gorge et le nez, une langue qui n'en finit plus de grossir dans la petite bouche de son hôte ou des corps qui fondent et se liquifient entre autres. De quoi satisfaire le public venu assister à ce que le film promettait. Mais voilà, Philip Brophy a des choses à revendiquer et il les expose longuement dans Body Trash, à travers le destin de plusieurs personnages : le célibataire, les deux ados, le sportif, le couple avec la femme enceinte ou les inspecteurs de police par exemple. Brophy veut principalement mettre en avant l'idiotie du culte du corps, pointant du doigt les personnes absorbant des pillules à foison pour refaçonner leur corps, afin de se fondre dans le moule. Il passe à la moulinette les couples parfaits mariés depuis peu, les pulls en laine, les livres de prénoms à donner aux bébés, les cours d'aérobic, les véhicules à quatre roues motrices, les lotissements fraîchement sortis de terre et par tout ce qui se rapporte à des modes de vie complaisants. Eh ben, il en a des revendications le Philip Brophy ! Voulant tourner en dérision la prise de substances affectant le corps humain lui-même, il décide de créer une vitamine dont les effets secondaires sont catastrophiques pour qui en ingère, avec trois phases de détérioration : hallucinations / dysfonctionnement des organes / liquéfaction du corps ! Et bien sûr, il pointe aussi du doigt les laboratoires qui vendent ces produits sans réellement se soucier de leurs effets néfastes ! En clair, Body Trash joue dans la cour du Body Horror si cher à David Cronenberg. Sur le papier, ça donne clairement envie. Un peu moins à l'écran. Dans un lotissement caricatural façon Edward aux mains d'argent, les protagonistes principaux vivent leur vie monotone et on a souvent l'impression de suivre une sorte de film à sketches, passant de l'un à l'autre avec un ennui poli. Les scènes avec les deux ados donneurs de sperme m'ont paru interminables par exemple. Ils débarquent dans une ferme isolé pour s'approvisionner en essence et se retrouvent en compagnie d'une famille de bogans, l'équivalent des rednecks américains. Dents pourris, consanguinité, enfants débiles et femme à la masculinité prononcée vont sévir auprès des deux ados et on a la facheuse impression d'être dans un autre film que celui qu'on suivait au début. Alors oui, c'est irrévérencieux, trash aussi, mais comme déjà dit, ça donne l'aspect d'être un sketch qui n'a pas vraiment de lien avec l'histoire principale et qui ne sert qu'à atteindre une durée correcte de film. Personnellement, je ne comprends pas trop l'utilité de ce (long) passage avec les deux ados au sein de ce film-ci. Dans un pur film de rednecks, ça serait nettement plus efficace. Idem pour les séquences avec les deux policiers, qui ne font guère avancer le schilmblick et ne servent finalement que de fil conducteur entre le récit des divers personnages. Avec sa structure plus que bancale, Body Trash ne coche pas toutes les cases et cette satire comico-gore risque de déstabiliser le public, trop alléché par les images gore qui circulent dans les magazines ou sur le net. Comme tout film australien, ça reste une expérience hors norme, à part, et ça interpelle autant que ça déboussole. A voir pour ses séquences à effets spéciaux, qui valent le détour.

* Disponible en combo DVD + BR  chez RIMINI EDITIONS
* Master HD
* Édition collector limitée
* Boîtier Digipack 3 volets avec étui
BONUS :
- livret écrit par Marc Toullec (24 pages)
- Body Horror et Fitness au pays des kangourous » (16’)