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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




samedi 31 janvier 2015

LE MANOIR DE LA TERREUR (1963)

LE MANOIR DE LA TEREUR
(Horror / The Blancheville Monster)

Réalisateur : Alberto De Martino
Année : 1963
Scénariste : Bruno Corbucci, Sergio Corbucci, Giovanni Grimaldi, Natividad Zaro
Pays : Italie, Espagne
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Gérard Tichy, Leo Anchóriz, Ombretta Colli, Helga Liné, Irán Eory...


L'HISTOIRE : En Angleterre, à la fin du XIXème siècle, Emily Blackford retourne dans le château familial, habité par son frère Roderick. Entre la froideur de celui-ci, le décès accidentel du père, et les cachotteries de la gouvernante, Emily est en proie à d’épouvantables cauchemars. La découverte d'une prophétie concernant sa famille n'est pas pour la rassurer : pour que la lignée des Blackford ne disparaisse pas, il faut la mort de la dernière descendante avant ses 21 ans. Emily aura 21 ans dans 5 jours…

MON AVIS : Coproduction italo-espagnole, Le Manoir de la terreur d'Alberto de Martino (L'antéchrist, Holocaust 2000, Le Gladiateur invincible...) est un film d'épouvante gothique de 1963, qu'il ne faut pas confondre avec Le Manoir de la Terreur d'Andrea Bianchi, film d'horreur de 1981. Cette petite précision apportée, penchons-nous sur ce film méconnu des 60's, sorti en plein âge d'or de l'épouvante gothique. En Italie, Les Vampires, Le Masque du Démon, Le Moulin des Supplices, Des Filles pour un Vampire ou L'effroyable secret du Dr. Hichcock sont déjà sortis et des tas d'autres vont débarquer sur les écrans, sans compter les productions anglaises de la Hammer. Noyé dans la masse, Le Manoir de la Terreur est resté dans l'ombre et n'a pas su s'imposer malgré ses qualités certaines. Les Américains vont même aller jusqu'à modifier le lieu de l'action (L'Irlande devient la France !) et le nom de la famille Blackford (qui deviendra Blancheville) pour re-titrer le film The Blancheville Monster. L'éditeur Artus Films vient donc contrecarrer cette injustice en nous proposant le film d'Alberto de Martino en DVD, dans une superbe copie qui magnifie le noir et blanc et permet une (re)découverte de ce petit classique qui ne démérite nullement face à la concurrence de l'époque. Tous les ingrédients qui font que je vénère le cinéma d'épouvante sont présents : manoir lugubre, intempéries, secret inavouable, malédiction ancestrale, monstre rôdant dans les couloirs, sortie nocturne éclairée au chandelier, personnages ambigus, gouvernante stricte, jeu d'apparence qui maintient un intérêt constant dans la progression de l'histoire, belle héroïne en danger, mystère et suspense. Le tout servi par une très belle réalisation d'Alberto de Martino, qui, tout en restant classique, se permet quelques plans ingénieux (la montée des escaliers avec un angle un peu oblique) et qui bénéficie d'une somptueuse photographie qui transcende les nombreux décors présents à l'écran, que ce soit l'intérieur même du manoir ou les éléments extérieurs (jardins, forêt, crypte). Le Manoir de la Terreur a également au niveau de ses points positifs son casting. S'il n'y a pas à proprement parlé de "stars", tous les acteurs assurent comme il faut et leur composition, tout en jeu de regard pour certain, participe à créer cette ambiance moite et angoissante à la fois, tout en faisant conserver à l'intrigue son aura mystérieux. On est sans cesse en train de se questionner sur la respectabilité apparente de tel ou tel personnage, de se demander de quel côté du bien ou du mal il se place, ce qui a pour effet de nous maintenir en alerte durant toute la vision du film et de ne jamais éprouver la moindre sensation d'ennui. On cherche la faille, le détail qui nous mette sur la piste et j'avoue m'être fait avoir à de nombreuses reprises. Il faut dire qu'entre un frère qui va cacher durant une bonne partie du film un détail de taille à sa sœur, un médecin énigmatique, un valet de chambre qu'on n'arrive pas à situer, un monstre défiguré qui hurle à la mort et surtout une gouvernante austère, froide et rigide, on a de quoi se creuser les méninges pour dénouer les rouages de l'affaire ! Mention spéciale d'ailleurs à cette dernière, magnifiquement interprétée par la sublime Helga Liné, une beauté allemande à se damner ici, et qui connaîtra une belle carrière par la suite. On la reverra entre autre dans Le triomphe des dix mercenaires, Les Amants d'outre-tombe, Kriminal et sa suite, Si douces, si perverses et j'en passe. Alternant avec une franche réussite les moments de terreur pure avec des moments de calme plus posé, Le Manoir de la Terreur joue savamment avec les codes du genre, puisant, entre autre, ses influences chez Edgar Allan Poe et sa nouvelle "La chute de la Maison Usher". Le final est à ce titre assez significatif et s'il n'est pas d'une originalité folle, il clôture cet excellent film de bien belle manière. Vu il y a belle lurette en VHS avec une qualité d'image déplorable, cette nouvelle vision m'a réellement enchanté et je conseille vivement ce petit bijou d'ambiance méconnu à tous les amateurs d'épouvante gothique.

* Disponible chez ARTUS FILMS

NOTE : 5/6




vendredi 30 janvier 2015

THE MUTHERS

THE MUTHERS
(The Muthers)

Réalisateur : Cirio H. Santiago
Année : 1976
Scénariste : Cyril St. James
Pays : Philippines
Genre : Aventure, Women in Prison
Interdiction : -12 ans
Avec : Jeanne Bell, Rosanne Katon, Trina Parks, Jayne Kennedy, Tony Carreon...


L'HISTOIRE : Kelly est à la tête d'un gang de pirates des mers qui détrousse les bateaux de vacanciers et doit faire face à l'équipage de son ennemi juré, Turko. Elle apprend que sa jeune sœur a été kidnappé et serait retenue dans une plantation de café qui camoufle en fait un redoutable camp de prisonniers perdu en pleine jungle. Malgré son code d'honneur des flibustiers, Kelly accepte une mission gouvernementale afin de se faire enfermer, avec son amie Anggie, dans cette prison de haute sécurité contrôlée par le violent Monteiro. En tentant de retrouver sa sœur, Kelly et son amie vont se retrouver en enfer...

MON AVIS : Avec The Muthers, l'éditeur Le Chat qui Fume poursuit son travail de mise en avant de la filmographie bien sympathique du réalisateur Cirio H. Santiago. Quasiment disparu de la circulation, The Muthers réapparaît donc en DVD, avec une copie de qualité moyenne comme précisée par l'éditeur mais l'important est de pouvoir visionner le film et on saluera donc le travail du Chat qui Fume à ce niveau. Surtout que The Muthers vaut largement le coup d’œil pour qui aime les films d'aventure, de piraterie (moderne) ou encore les Women in Prison. Car oui, le film de Cirio H. Santiago mélange tous ces éléments avec un certain bonheur, l'alchimie fonctionnant plutôt bien ici, donnant au final un film multi-genres franchement très sympathique. Si l'aventure et l'action sont les deux mamelles de la première partie du film, mettant en vedette les deux belles plantes que sont Jeanne Bell et Rosanne Katon dans un rôle de femmes pirates, la suite se montrera encore plus intéressante lorsque nos flibustières des temps modernes se retrouveront emprisonnées dans une plantation de café perdue en pleine jungle. Tous les codes du W.I.P. seront alors à l'honneur pour notre plus grand bonheur : scène de douche collective, soumission des prisonnières, violences des gardiens, châtiment et punition sévère pour les éléments rebelles, le tout sous l’œil malveillant du maître du domaine, un personnage brutal et pervers bien évidemment. Parmi les réjouissances, on citera à titre informatif cette scène hautement jubilatoire pour les pervers que nous sommes : celle d'une détenue pendue par les cheveux pour montrer l'exemple à ses consœurs et leur enlever toute envie de s'évader. Bref, les connaisseurs apprécieront à n'en point douter. Les fines bouches diront qu'il manque juste une scène d'amour saphique pour que tout soit parfait. Effectivement, vous n'en verrez pas ici. Néanmoins, le film se rattrape sur un autre point : le réalisateur se permet en effet le luxe d'adjoindre deux autres compagnes à Jeanne Bell et Rosanne Katon, en la personne de Trina Parks et surtout de la plus que séduisante Jayne Kennedy ! Quatre beauté black pour le prix d'un DVD ! Il faudrait être fou pour s'en priver ! D'autant que l'ensemble du métrage se pare d'un rythme relativement soutenu et qui n'ennuie jamais. Le casting en fait des tonnes, ça mitraille, ça explose, on a droit de quelques impacts de balles sanguinolentes et mine de rien, on sent que le film est plutôt bien maîtrisé par Cirio H. Santiago, qui fournit là un travail efficace, énergique et assez cohérent. Pas de quoi bouder son plaisir donc pour cette série B bien emballée qui saura certainement trouver un nouveau public de fans grâce à cette édition DVD !

* Disponible en DVD chez LE CHAT QUI FUME

NOTE : 4/6


mardi 27 janvier 2015

DYNAMITE JACKSON

DYNAMITE JACKSON
(T.N.T. Jackson)

Réalisateur : Cirio H. Santiago
Année : 1974
Scénariste : Dick Miller, Ken Metcalfe
Pays : Etats-Unis, Philippines
Genre : Arts-martiaux, Action
Interdiction : -12 ans
Avec : Jeanne Bell, Stan Shaw, Pat Anderson, Ken Metcalfe...


L'HISTOIRE : La belle et expert en karaté Diana Jackson apprend la mort de son frère. Suspectant un gang de trafiquants de drogue d’en être la cause et déterminée à découvrir la vérité, elle s’envole pour Hong Kong. Accompagnée d’un professeur d’arts martiaux, elle leur déclare la guerre totale...

MON AVIS : Michael Jackson nous avait caché qu'il avait une autre sœur dans sa famille ! La bien-nommée Dynamite Jackson !! Trêve de plaisanterie, cette jolie noire, adepte de la castagne et qui porte plutôt bien son nom dans ce film (elle s'appelle même T.N.T. Jackson en VO !), est interprétée par Jeanne Bell (ou Jeannie Bell), qui fut quand même, pour ceux qui ne la connaitrait pas bien, "poster central et couverture" du magazine Playboy (j'en vois qui relève direct la tête dans le fond...) ainsi que la compagne d'un temps de Richard Burton, excusez du peu ! En plus d'être une vedette de la Blaxploitation dans les années 70. Un joli palmarès pour une actrice qui n'est pourtant pas aussi connue que l'illustre Pam Grier par exemple, ce qui est plutôt dommage car la gent dame a quelques arguments non négligeable qui méritent d'être découvert. Outre le fait d'avoir un joli visage et un charisme animal, Jeanne Bell a aussi de belles et longues jambes (ce qui est plutôt utile pour envoyer des bons coups de tatanes dans les adversaires) ainsi qu'une jolie paire de seins. Comment je le sais vous demandez-vous ? Simple : le réalisateur Cirio H. Santiago nous les dévoile dans Dynamite Jackson justement, lors d'une séquence haute en couleurs dans laquelle notre experte en arts-martiaux se retrouve à combattre des vilains voyous en portant juste une petite culotte ! Une scène qui vous rappellera celle du film Attaque à Mains Nues, et pour cause, ce dernier étant une variation/remake de Dynamite Jackson par le même réalisateur ! Il est malin ce Cirio H. Santiago quand il s'agit de dévêtir ses actrices ! Vous l'aurez compris, Dynamite Jackson est une pure série B 70's qui mêle Blaxploitation, action et kung-fu, le tout sur un scénario un brin bateau et pas toujours inspiré, mais qui en donne pour son argent au public. Evidemment, vu en 2015, le film n'est pas exempt de défauts, à commencer par ses scènes de bastons justement, qui sont d'un cheap assez sévère à l'époque où Jason Statham, Jet Li ou Tony Jaa proposent au public des chorégraphies à l'énergie dévastatrice qui vous achèvent directes devant votre écran. Dans Dynamite Jackson, c'est plutôt très... mou. Les scènes de combats ont pourtant été mises en place par l'un des principaux acteurs du film, Stan Shaw. On apprend dans les bonus du DVD que ce dernier était un expert en arts-martiaux et franchement, j'ai du mal à le croire parce que les coups sont d'une mollesse redoutable et les bastons semblent être filmées au ralenti ! Effet bonne humeur et hilarité sur nos zygomatiques puissance mille en tout cas durant la vision du film ! Toujours est-il que ce Stan Shaw a une sacré gueule, une coupe afro du tonnerre et qu'il est le personnage masculin le plus charismatique du film, une sorte de Jim Kelly du pauvre certes, mais qui mérite amplement le coup d’œil et qui multiplie les tenues à une vitesse grand V ! Chacune de ses apparitions (et elles sont nombreuses) mérite le détour rien que pour voir ses nouvelles fringues, entendre ses répliques et admirer sa façon de jouer les gros machos ! Notre playboy dealer tombera bien sûr sous le charme de Jeanne Bell, ce qui ne lui réussira pas vraiment, je vous laisse découvrir pourquoi. Ne se prenant jamais au sérieux, Dynamite Jackson sait en tout cas divertir et malgré ses airs de gentil nanar, il propose 71 minutes de soul,de funk, de coups de tatanes qui ne font jamais mal, de nichons et pimente le tout d'une petite pincée de gore, dont la scène finale qui valu à Jeanne Bell le "Ebony fist award" ! N'hésitez pas à visionner Dynamite Jackson pour savoir à quoi correspond cette curieuse récompense mentionnée sur l'affiche originale. Si vous êtes amateur de ce style de film, de cette époque, de cette musique ou que vous avez l'esprit ouvert et cherchez à voir autre chose que des blockbusters, tentez l'expérience ! Pour ma part, j'ai toutefois préféré Attaque à Mains nues.

* Disponible en DVD chez LE CHAT QUI FUME

NOTE : 3,5/6



samedi 10 janvier 2015

ELECTRIC BOOGALOO

ELECTRIC BOOGALOO
(Electric Boogaloo)

Réalisateur : Mark Hartley
Année : 2014
Scénariste : Mark Hartley
Pays : Australie
Genre : Documentaire
Interdiction : /
Avec : Bo Derek, Michael Dudikoff, Dolph Lundgren, Tobe Hooper, Richard Chamberlain...


L'HISTOIRE : Mélangeant interviews, nombreux extraits de films et archives, Electric Boogaloo retrace l’histoire de la compagnie de production Cannon dans les années 80, à travers ses nombreuses productions : les plus grands nanars du cinéma, qui ont pris de force la machine Hollywoodienne. Mark Hartley dresse un portrait sans compromis et savoureux de la Cannon en donnant la parole à près d’une centaine d’intervenants. L’aventure unique d’une entreprise ayant changé à jamais l’histoire du cinéma bis...

MON AVIS : Le 8 août 2014 décède à Tel Aviv le célèbre Menahem Golan. Né en 1929 sous le nom de Menahem Globus, l'homme est bien connu des cinéphiles puisqu'il a fondé avec son cousin Yoram Globus la légendaire compagnie de production Cannon, qui fit les beaux jours des amateurs de séries B dans les années 80. Même si ça ne vous dit rien du tout, il est quasi impossible que vous n'ayez jamais vu un film produit ou distribué par la Cannon. C'est en 1979 que les deux cousins achètent une petite compagnie américaine de productions de films baptisée Cannon Group. Les deux hommes, dont l'un est réalisateur et l'autre un homme d'affaire avisé, vont alors bâtir un empire qui connaîtra grandeur et décadence au cours de la décennie 80, produisant, distribuant ou réalisant des centaines de série B, allouant de gros budget à des scénarios rachitiques, dynamitant le bon goût avec des scènes érotiques ou ultra-violentes. Le duo de choc popularisera le film de ninja dès 1981 avec L'Implacable Ninja et ses suites Ultime Violence et Ninja 3, faisant découvrir aux fans du cinéma d'action l'acteur Sho Kosugi ! Plus tard, ce sera au charismatique Michael Dudikoff de prendre le relais avec la saga des American Warrior. Ce sont également eux qui mettront sur le devant de la scène l'acteur Chuck Norris, avec des films comme Portés Disparus 1 et 2, Invasion USA ou Delta Force. En 1984, ils popularisent le breakdance avec l'un de leur plus gros succès : Break Street 84. On leur doit également les suites des aventures de Charles Bronson en justicier vengeur, avec Un justicier dans la ville 2, Le Justicier de New York (peut-être bien LE titre culte toute catégorie de la firme) ou Le Justicier braque les dealers. Touchant à tous les genres, ils sont également à l'aise dans le cinéma érotique (Bolero avec la sublime Bo Derek, L'amant de lady Chatterley avec Sylvia Kristel), le film d'aventure (SaharaAllan Quatermain et les mines du Roi Salomon, Allan Quatermain et la cité de l'or perdu...), le film de science-fiction (Hercule avec Lou Ferrigno, L'invasion vient de Mars et Lifeforce de Tobe Hooper, Les Maîtres de l'Univers avec Dolph Lundgren), le film d'horreur (Massacre à la Tronçonneuse 2, Hospital Massacre) et j'en passe. La Cannon va également faire une star d'un certain Jean-Claude Van Damme avec Cyborg et surtout Bloodsport ! Le documentaire Electric Boogaloo va donc retracer en 107 minutes l'incroyable parcours de Menahem Golan et Yoram Globus, donner la parole à tout un tas de personnalité (acteurs, actrices, réalisateurs, scénaristes...) qui ont travaillé pour la Cannon et qui vont nous donner leur vision de cette firme indépendante irrévérencieuse et pas comme les autres, sans langue de bois, certains se montrant positifs quand d'autres iront dans la sanction pure et simple, mais toujours avec sincérité. Le tout agrémenté d'une multitude d'extraits des films phares, qui nous rappelleront de bons souvenirs passés devant l'écran de cinéma ou de télévision. Et une fois le visionnage d'Electric Boogaloo terminé, on n'a qu'une envie : se replonger dans les films de la Cannon

* Disponible en DVD chez LUMINOR

NOTE : 5/6



vendredi 2 janvier 2015

LA DERNIÈRE MAISON SUR LA PLAGE

LA DERNIÈRE MAISON SUR LA PLAGE
(La Settima Donna / The Last House on the Beach / Terror)

Réalisateur : Franco Prosperi
Année : 1978
Scénariste : Gianbattista Mussetto, Romano Migliorini
Pays : Italie
Genre : Rape & Revenge
Interdiction : -16 ans
Avec : Florinda Bolkan, Ray Lovelock, Flavio Andreini, Luisa Maneri, Stefano Cedrati...


L'HISTOIRE : Après le braquage d'une banque, trois malfrats tombent en panne de voiture. Contraints de se réfugier dans une villa en bord de mer, ils vont se trouver face à un groupe de jeunes filles répétant là une pièce de théâtre sous la direction de Sœur Christine. En planque le temps de trouver une solution, les trois brutes vont faire subir les pires atrocités à leurs otages. Lesquels, le moment venu, sauront se venger à la hauteur de leur violence...

MON AVIS : En 1972, Wes Craven lance une bombe malsaine et dérangeante sur les écrans avec La Dernière Maison sur la Gauche. Ce petit classique deviendra le fer de lance d'un sous-courant du cinéma d'exploitation baptisé le rape and revenge qui, comme son nom l'indique, mettra en scène dans la plupart des cas une bande de voyous faisant subir viols et outrages à de pauvres victimes, ces dernières réussissant parfois à se sortir d'affaire pour se venger aussi violemment, sinon plus, sur leurs bourreaux. Dans le cas où les victimes seraient mortes, c'est généralement leur entourage direct (famille, amis proches) qui feront office de justiciers improvisés. Le rape and revenge joue donc aussi dans la cour du vigilante movie, ces deux genres étant souvent intimement liés, comme dans Un Justicier dans la Ville par exemple. Les rape and revenge les plus connus sont donc le film de Wes Craven auquel on peut ajouter des titres tels La Maison au fond du Parc, I Spit on your Grave (1978 et 2010), Week-end SauvageCrime à FroidLa Proie de l'autostop, ViolencesLa bête tue de sang-froidL'Ange de la VengeanceExtremitie ou Nude Nuns with Big Guns par exemple. En 1978, le réalisateur italien Franco Prosperi (GunanIl Trono di FuocoIl commissario Verrazzano...) s'attaque à ce genre plutôt glauque et livre La Settima Donna, qui verra son titre original devenir The Last House on the Beach afin de surfer encore plus sur le succès du long métrage choc de Wes Craven ! Son film respecte parfaitement les codes du genre et saura satisfaire les amateurs : bande de voyous irrespectueux et pervers ; victimes féminines ravissantes (mention spéciale à Luisa Maneri) qui subiront sévices, humiliations et violences ; huis-clos étouffant ; tension qui ne cesse de s’accroître entre les deux clans ; ambiance malsaine ; érotisme léger ; machisme ; brutalité (claques, viols, meurtre au fer à repasser..), le tout dans le décor paradisiaque d'une somptueuse villa située au bord de plage. Un cahier des charges bien rempli et qui fonctionne la plupart du temps, nous laissant sur une bonne impression finale. Certes, la violence est parfois plus suggérée que montrée, et n'égale pas celle de La Dernière Maison sur la Gauche. Elle est néanmoins bien présente et se montre efficace au niveau psychologique. Certaines situations mettent mal à l'aise et le casting féminin s'en sort relativement bien au niveau des émotions qu'il est censé nous faire ressentir, avec un petit bémol pour Florinda Bolkan qui se montre un peu mono-expressive ici. Dire qu'on n'aimerait pas être à leur place est un doux euphémisme. Si les acteurs en font parfois un peu trop, surjouant leurs expressions de visage par exemple, force est de constater que ce jeu excessif, voire théâtral, rajoute à l'ambiance déjà bien poisseuse et licencieuse du métrage, à l'image de la séquence dans laquelle l'un des voyous se maquille le visage avant de s'en prendre à une pauvre jeune fille ou encore celle dans laquelle les deux larrons vont tester la virginité d'une de leurs victimes avec un bâton, amplifiant les rires graveleux et les regards de fous furieux. Une scène qui n'est pas sans nous rappeler celle d'un autre film, le Avere Vent'Anni de Fernando di Léo, curieusement réalisé la même année ! Sam Rami s'est-il inspiré de ces sévices avec bout de bois pour son Evil Dead en 81 et son fameux viol des arbres ? La Dernière Maison sur la Plage m'a en tout cas fait bonne impression et j'ai particulièrement aimé la relation qui s'installe entre le personnage d'Aldo, joué par Ray Lovelock et une des filles. Une relation qui aurait pu être développée d'avantage sur la durée mais qui fonctionne bien et permet au réalisateur de jouer sur le "paraître" et de nous questionner sur l'apparente gentillesse d'Aldo. On a donc là un bon rape and revenge italien, qui n'atteint pas les sommets de certains titres cités plus haut mais qui tient la route et qui est plaisant à visionner malgré son aspect dérangeant et son sujet sordide.

Précision : ne pas confondre le Franco Prosperi de La Settima Donna avec le Franco Prosperi de Mondo Cane.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6