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mardi 5 juin 2012

DOCTOR X

DOCTOR X
(Doctor X)

Réalisateur : Michael Curtiz
Année : 1932
Scénariste : Robert Tasker, Earl Baldwin
Pays : Etats-Unis
Genre : Épouvante, savants fous
Interdiction : /
Avec : Lionel Atwill, Fay Wray, Lee Tracy, Preston Foster, John Wray, Harry Beresford...


L'HISTOIRE : La police traque un mystérieux assassin, surnommé "Le tueur de la pleine lune", qui a déjà fait 6 victimes. Le maniaque utilisant un scalpel bien spécifique pour commettre ses crimes, les inspecteurs chargés de l’enquête se rendent à l’Académie de Médecine du docteur Xavier, où quatre scientifiques se livrent à de curieuses expériences dans leur laboratoire. Persuadée que le meurtrier se cache parmi les scientifiques, la police désire arrêter tout le monde afin de procéder aux interrogatoires. Désirant ne pas créer un scandale pour son établissement, le docteur Xavier leur propose de mener sa propre enquête sous 48h et de démasquer le coupable parmi ses hôtes, à l’aide d’une machine de son invention. Dans le même temps, un journaliste, Lee Taylor, ayant eu vent des soupçons de la police, parvient à pénétrer dans l’Académie afin de suivre l’enquête et d’avoir un scoop…

MON AVIS : En 1931 sortent sur les écrans le Dracula de Tod Browning et le Frankenstein de James Whale, qui apportent le succès à la firme Universal et popularisent le cinéma d’épouvante, qui va inonder les écrans durant les années 30. Sentant la rentabilité de ce filon, la Warner décide de se lancer elle aussi dans la production de films d’épouvante, pour rivaliser avec la Universal. Elle confie alors à Michael Curtiz (futur réalisateur de chef d’œuvres tels Casablanca, Captain Blood, Les aventures de Robin des Bois…) le soin de réaliser un film terrifiant pour les spectateurs et lui propose d’adapter pour le cinéma une pièce de théâtre. Pour prendre un peu d’avance sur la Universal, la Warner met à la disposition de Michael Curtiz le Technicolor bichrome. Doctor X se verra donc filmé une fois en noir et blanc, avec pour directeur photo Richard Towers, et une fois en Technicolor bichrome, avec pour directeur photo Ray Rennahan. La version Technicolor fait de Doctor X le premier film d’épouvante entièrement tourné en couleur. Si l’utilisation de la bichromie peut faire penser à un simple gadget censé attirer les foules dans les salles, il n’en demeure pas moins que ce procédé apporte une certaine patine à l’œuvre, même si un simple noir et blanc aurait suffit. Michael Curtiz renouvèlera par ailleurs cette expérience l’année suivante avec son très bon Mystery on the Wax Museum, rebaptisé Masques de cire en France et en Belgique. A la lecture du scénario, on se rend compte que Doctor X joue dans la même catégorie que Frankenstein, à savoir un film mettant en scène un monstre et un savant fou. Du moins devrais-je dire "des" savants fous, puisque Michael Curtiz nous en présente quatre beaux spécimens, vivants cloîtrés dans leur laboratoire, et menant des recherches sur des thèmes aussi macabres que le cannibalisme, la greffe de cerveau ou l’effet de la lune sur les humains par exemple. Pour renforcer leur côté spécial, le réalisateur en a affublé certains de caractéristiques physiques ou d’un événement ayant eu lieu dans leur passé qui en font évidemment des suspects potentiels et des coupables tout désignés. On a le professeur Welles qui a une main en moins, qu’il remplace par une simple prothèse afin de ne pas faire peur à ses visiteurs ; le professeur Duke, qui est paraplégique et ne se déplace qu’en fauteuil roulant ; le professeur Haines, qui a survécu à un naufrage et qui a peut-être été obligé de manger un de ses camarades morts pour rester en vie (ce n’est pas clairement dit dans le film mais l’évocation de cette histoire ne peut que nous le faire penser); le docteur Rowitz, qui est borgne. A cette joyeuse galerie de personnages haut en couleurs s’ajoute l’inquiétant majordome du Docteur Xavier, qui possède bien la tête de l’emploi et qui ferait également un coupable tout désigné. Mais au fait, et si le meurtrier n’était autre que le docteur Xavier lui-même ? Doctor X met donc en place un Whodunit permettant au spectateur de mener lui aussi son enquête pour essayer de trouver sous quelle apparence se cache le Tueur de la pleine lune. Le côté policier du film est nettement mis en avant et prédomine même sur l’aspect épouvante. Policiers, enquête, meurtres, reconstitution de crime, différents tueurs possibles, suspense, autant d’éléments qui participent à la trame principale de l’histoire. En parallèle de cette intrigue policière, Michael Curtiz nous gratifie de séquences humoristiques avec le personnage du journaliste Lee Taylor, interprété par Lee Tracy. Ce personnage est un joyeux fanfaron, toujours prêt à faire des blagues et qui se met dans des situations incongrues, d’où nait le comique de situation. Malheureusement, ces séquences viennent ralentir le rythme et ne servent pas à grand chose pour ma part, si ce n’est à amener le film à la durée souhaitée, soit 76 minutes environ. Ce personnage pittoresque (mais qui devient vite énervant et épuisant à la longue) permet néanmoins de mettre en vedette la ravissante Fay Wray, fille du Docteur Xavier, qui se verra courtiser par notre Don Juan de journaliste. Rappelons pour les inattentifs que Fay Wray sera en 1933 la compagne du plus grand acteur du cinéma, le bien nommé King Kong et donnera ses lettres de noblesse aux cris féminins, inventant du même coup la Scream Queen ! Doctor X mêle donc film policier et comédie dans un ensemble qui fonctionne la plupart du temps, même si les scènes humoristiques ont tendance à desservir le film. A ces deux genres, Michael Curtiz ajoute donc l’épouvante. Et il s’en sort plutôt bien dans ce domaine, le film nous resservant quelques bonnes séquences horrifiques, comme lorsque le meurtrier se "transforme" en monstre abominable grâce à un procédé original, dont je ne vous dévoilerai pas les spécificités, pour ne pas vous gâcher la surprise. Curtiz maîtrise également très bien le suspense et sait faire naître une vraie tension, comme lors de cette excellente séquence où les docteurs sont menottés à des chaises afin de se soumettre à l’expérience du docteur Xavier destinée à prouver leur innocence et qu’impuissants, ils assistent à l’apparition du tueur, qui va s’en prendre à la belle Fay Wray, sans qu’ils aient la possibilité de l’en empêcher. Bref, de nombreux rebondissements vous attendent. On appréciera également la beauté des décors, notamment au niveau des laboratoires, qui sont criant de réalisme. Le film fait pourtant de nombreux clins d’œil au cinéma expressionniste allemand puisque jouant à plusieurs reprises sur des effets d’ombre menaçante ou censée nous faire croire qu’un danger est proche ou qu’un personnage s’avère plus machiavélique qu’il n’y paraît. Le casting est également un point fort du film, avec en tête d’affiche, Lionel Atwill dans le rôle du docteur Xavier, qui est excellent comme à son habitude. Au final, Doctor X, sans atteindre le niveau des films de la Universal, est un bon fleuron du cinéma d’épouvante des années 30, servi par une solide réalisation, un jeu d’acteurs impeccable, des situations et des rebondissements intelligents, des effets spéciaux inventifs, et un tournage en Technicolor bichrome qui apporte un certain charme à l’œuvre. On regrettera un peu les égarements humoristiques qui plombent le rythme du film mais ceux-ci sont vite rattrapés par les séquences de suspense qui fonctionnent parfaitement bien. 

NOTE : 4/6



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