SATANIK
(Satanik)
Réalisateur : Piero Vivarelli
Année : 1968
Scénariste : Eduardo Manzanos Brochero
Pays : Italie, Espagne
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Magda Konopka, Julio Peña, Umberto Raho, Luigi Montini...
L'HISTOIRE : Marnie Bannister, une vielle femme défigurée se rend chez un scientifique, inventeur d’un procédé pouvant rajeunir la peau. N’ayant expérimenté son produit que sur des animaux, celui-ci refuse de traiter la dame comme un cobaye. Elle élimine alors le professeur et s’injecte elle-même le liquide miracle, mais bien plus qu’il n’en fallait. Elle devient aussitôt une jeune et jolie femme, prête à prendre sa revanche sur son passé. Elle devient Satanik !
MON AVIS : En Italie, les bandes-dessinées sont appelées "Fumetti". Ce terme est également utilisé pour ce qu'on appelle chez nous les "romans photos". En 1962, les soeurs Angela et Lussiana Giussani créent le personnage de Diabolik, qui deviendra extrêmement populaire et sera un des "fumetti" les plus connus de par le monde. Ce personnage de super-vilain, sorte de croisement entre Arsène Lupin et Fantômas, sera décliné chez d'autres dessinateurs qui, voyant là un filon exploitable et rentable, créeront entre autre Sadistik, Kriminal, Killing mais également un pendant féminin à ces redoutables criminels sous le nom de Satanik. A noter que les BD mettant en scène Killing sont sorti en France sous le titre de Satanik. Afin de ne pas reprendre ce même titre, l'adaptation française de Satanik est connu sous le titre de Demoniak. De quoi perdre le fil de l'affaire ! Ces BD se caractérisent souvent par une violence exacerbée, une touche d'érotisme mais aussi de sadisme qui en font des BD très prisés des amateurs. Ces super-vilains se sont vus adaptés au cinéma dans les années 60 également, avec Danger : Diabolik de Mario Bava (1968), Kriminal d'Umberto Lenzi (1966) et Le Retour de Kriminal de Fernando Cerchio et Nando Cicero (1968). En 1968, le réalisateur Piero Vivarelli décide de mettre en image les aventures de Satanik avec Satanik justement. Malheureusement, ce long métrage n'aura pas l'éclat des autres productions du même style, n'allant pas au bout de son concept et se montrant trop gentillet, que ce soit au niveau de la violence ou de l'érotisme. Néanmoins, Satanik possède quelques qualités qui font que le spectacle n'est pas déplaisant de prime abord : un aspect kitsch prononcé, des couleurs flashys qui mettent bien en avant l'aspect "pop" du film, une actrice polonaise adéquate aux charmes suaves (Magda Konopka) qui se la joue Dr. Jekyll et Sister Hyde, passant d'un faciès hideux à celui d'une sexy lady quand le sérum anti-âge fait son effet. Ce qui n'est pas toujours le cas, plaçant notre vile-héroïne en fâcheuse posture ou lui sauvant la mise. Les aventures policières de Satanik font la part belle à cette actrice, qui enfile plus de tenues diverses qu'Arturo Brachetti ! Piero Vivarelli semble avoir vraiment misé sur cet aspect mais a oublié le plus important : la vraie tenue de criminelle de Satanik ! Sa tenue noire, sexy, qu'on ne voit qu'une seule fois mais lors d'une scène de strip-tease !!! Une énorme faute de goût pour ma part, et qui est préjudiciable au film, qui aurait certainement gagné en efficacité si notre personnage machiavélique avait commis ses méfaits en tenue adéquate plutôt qu'en jupe et chemisier. Des méfaits qui ne sont en plus pas très spectaculaires. Satanik n'est au final qu'un film policier de facture assez classique, plombé par un duo de policiers inintéressants et qui ne servent pas à grand chose, si ce n'est étirer le film à une durée correcte. Reste donc son actrice principale, une ambiance légère pas désagréable, des maquillages rigolos et un festival de couleurs qui donnent au film un côté bonbon acidulé 60's. Mais au final, on se dit que le personnage de Satanik aurait mérité un meilleur traitement.
* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS
NOTE : 3/6
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