(Dark Waters)
- Visionné en version Director's Cut -
Réalisateur : Mariano Baino
Année : 1993
Scénariste : Mariano Baino, Andy Bark
Pays : Italie, Angleterre, Russie
Genre : Fantastique, Horreur, Sorcellerie
Interdiction : -12 ans
Avec : Louise Salter, Venera Simmons, Mariya Kapnist, Alvina Skarga, Anna Rose Phipps...
L'HISTOIRE : Après un long voyage, Elizabeth arrive sur une île isolée où jadis, son défunt père fonda un couvent. Elle y découvre une étrange communauté de nonnes qui s’adonnent à d’étranges rituels dans les catacombes. Tandis qu’une menace surnaturelle se précise, Elizabeth trouve l’explication aux terribles cauchemars qui la hantent depuis son enfance…
MON AVIS : Lassé de voir que le cinéma horrifique s'illustre principalement dans le domaine de la comédie fantastique en cette décennie 90, le réalisateur Mariano Baino décide de réaliser un véritable film d'horreur, dans lequel toute trace d'humour serait absente. Pour ce qui sera son unique long métrage, on peut dire que le pari est largement réussi. En effet, Dark Waters est une curiosité à découvrir séance tenante pour qui aime le bon cinéma fantastique, celui qui privilégie l'ambiance, le scénario, les personnages. Le film est également à recommander à tous les fans de l'écrivain H.P. Lovecraft, dont l'influence est indéniable dans Dark Waters. Île isolée, couvent inquiétant, nonnes meurtrières, culte religieux obscur, rites païens, population étrange, vieille femme aveugle, créature monstrueuse, mystères et secrets de famille peuplent en effet le film de Mariano Baino et ce, dans la plus pure tradition lovecraftienne. Le cadre du film nous fait un peu penser à la nouvelle Le Cauchemar d'Innsmouth par exemple. Les amateurs de cinéma horrifique italien seront également aux anges car le cinéaste ne renie pas ses origines transalpines ni les influences de son pays. On pense souvent à Dario Argento par exemple, notamment dans la stylisation des meurtres, dans l'utilisation des couleurs (influence de Mario Bava également) ou dans la composition picturale des décors, qui renvoient aussi bien à Suspiria qu'à Ténèbres. La séquence d'introduction ne sera pas sans nous rappeler également le cinéma américain et notamment le Evil Dead de Sam Raimi, avec cette caméra qui fonce à toute allure, évoquant une puissance maléfique comme dans le film précité. Tous ces ingrédients sont réunis dans un cocktail savamment distillé et Dark Waters plonge le spectateur, tout comme son héroïne d'ailleurs, dans une ambiance poisseuse, enivrante et terrifiante. Le film se vit comme un cauchemar éveillé, dans lequel des images macabres et lugubres viennent assaillir implacablement notre vision et nos sens. L'histoire peut paraître un brin confuse au départ, le cinéaste laissant de nombreux questionnements en suspens, pour mieux plonger son héroïne, très bien interprétée par Louise Salter, et nous-même par la même occasion, dans le fantastique le plus pur, faisant apparaître indices et éléments plus concrets au fur et à mesure de la progression du film. L'horreur graphique s'invite au menu des festivités de temps à autre, et ce, de manière fort efficace, tout comme la multiplication de symboles religieux qui nous offre des images toutes à la fois splendides et cauchemardesques. La beauté des décors parachève de hisser Dark Waters à un niveau bien plus que correct et d'en faire une oeuvre qui contentera les fantasticophiles exigeants. Il est d'autant plus regrettable que Mariano Baino n'est pas poursuivi sa carrière. Il faut dire que le tournage de Dark Waters aurait fait lâché l'affaire à bon nombre de réalisateurs. Un véritable cauchemar en tant que metteur en scène et on félicitera Baino d'avoir été jusqu'au bout de ses ambitions. Raison de plus de se ruer sur la superbe édition DVD concocté par l'éditeur The Ecstasy of Films, qui nous présente Dark Waters dans sa version Director's Cut, avec une superbe image faisant honneur au travail du directeur de la photographie. Une bien belle découverte, atypique, étonnante, loin des standards du moment et honnêtement, ça fait du bien par où ça passe !
NOTE : 4,5/6
* Disponible en DVD chez THE ECSTASY OF FILMS
Excellent Stéphane, comme d'habitude ! En te lisant, je n'attends qu'une seule chose : recevoir ma galette de Dark waters !
RépondreSupprimerthx Dirty Max et tiens moi au courant quand tu auras vu le film !
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