IT FOLLOWS
(It Follows)
Réalisateur : David Robert Mitchell
Année : 2014
Scénariste : David Robert Mitchell
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Maika Monroe, Keir Gilchrist, Olivia Luccardi, Lili Sepe, Jake Weary...
L'HISTOIRE : Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d'étranges visions et l'inextricable impression que quelqu'un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la malédiction qui semble les rattraper...
MON AVIS : Acclamé par la presse, encensé par une majorité du public, It Follows a été nominé de nombreuses fois dans les festivals où il a été projeté et a raflé deux prix, celui du Prix de la Critique Internationale à Deauville et le Grand Prix du Festival de Gerardmer 2015. Il me tardait donc de découvrir ce film dont on disait le plus grand bien mais aussi le plus grand mal parfois. Ce qui frappe avant tout dans It Follows, c'est sa mise en scène, quasiment "à l'ancienne", dans le style du Halloween de John Carpenter. La photographie et le travail sur la lumière du film, techniquement irréprochable, lui confèrent également un aspect "old school" qui fait mouche et qui nous ramènent des années en arrière, sans toutefois que cela ne nuise à son impact, le film faisant également preuve d'une belle modernité. Après une scène d'introduction autant percutante qu’intrigante, le film nous propose une vision de la jeunesse américaine qui n'est pas sans nous rappeler le film Tous les Garçons aiment Mandy Lane. En mal d'affection, les adolescents de It Follows se cherchent, s'éveillent aux relations amoureuses mais aussi sexuelles, un sujet qui intéresse le réalisateur David Robert Mitchell, qui l'avait déjà traité dans son premier long métrage, The Myth of the American Sleepover en 2010. Lorsqu'on regarde It Follows, on peut toutefois se poser la question de ce que veut réellement nous dire le réalisateur. Car dans le film, une malédiction est jetée sur les personnages qui font l'amour : ils sont poursuivis par une entité qu'eux seuls peuvent voir et qui prend des apparences diverses mais toujours en relation avec la personne maudite. Pire que tout, pour se débarrasser de cette damnation, il faut que la personne victime de l'entité fasse l'amour pour transférer la malédiction sur son amant(e) ! Sympa ! Est-ce une mise en garde contre les relations sexuelles précoces ou les relations d'un soir ? Ou simplement une métaphore des maladies sexuellement transmissibles ? Quand le réalisateur cite le Frissons de David Cronenberg comme source d'inspiration, on peut le penser. Chacun y verra donc ce qu'il a envie d'y voir, en bien ou en mal. On pourra également trouver le final du film un peu hardcore car où est vraiment la place de l'amour dans tout ça ? L'héroïne du film, Jay, accepte de faire l'amour avec deux garçons, dont le second est véritablement épris d'elle, pour ne plus être victime de l'entité. L'amour, c'est une relation à deux : ici, le seul but recherché par l'héroïne, c'est de se débarrasser de sa malédiction, tout en sachant très bien les conséquences que cela va entraîner pour son amant compatissant. Un comportement égoïste, qu'on peut évidemment comprendre vu le stress permanent déclenché par les apparitions des différentes formes de l'entité démoniaque. Car il faut bien avouer que It Follows apporte son lot de doux frissons aux spectateurs et que certaines séquences sont vraiment efficaces en terme de tensions et de suspense. La personne maudite a véritablement l'impression de vivre un cauchemar éveillé, provoquant l'incrédulité de son entourage qui n'a pas accès à ses visions terrifiantes. Avec sa mise en scène immersive et son casting bien en place, attachant, David Robert Mitchell fait du bon boulot et nous rappelle aux meilleurs moments du Ring japonais, monument de la terreur sur pellicule. Au final, et malgré quelques défauts de rythme, It Follows, s'il ne révolutionne pas le genre et tombe parfois dans ses clichés, est une expérience intéressante de cinéma fantastique moderne, qui réussie souvent à être angoissante. Une bonne surprise.
NOTE : 4/6
NOTE : 4/6
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