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SHARK

SHARK
(Shark!)

Réalisateur : Samuel Fuller
Année : 1969
Scénariste : John T. Dugan, Samuel Fuller
Pays : Etats-Unis, Mexique
Genre : Aventure
Interdiction : /
Avec : Burt Reynolds, Arthur Kennedy, Barry Sullivan, Silvia Pinal...



L'HISTOIRE : Caine, un trafiquant d’armes échoue dans un port de la mer Rouge. Anna, une jeune femme séduisante, lui propose alors de plonger dans des eaux infestées de requins pour des recherches scientifiques. Mais Caine comprend très rapidement que la jeune femme et son partenaire sont en fait des chasseurs de trésor peu scrupuleux…

MON AVIS : Une fois la vision de Shark achevée, on a bien du mal à croire que le réalisateur est le même Samuel Fuller qui nous a offert La Maison de Bambou, Le Jugement des Flèches, Underworld USA, Shock Corridor, The Naked Kiss ou Dressé pour Tuer ! Pour faire simple, Shark est un petit film d'aventure mou du genou, vraiment peu intéressant et souvent laborieux ! La mise en scène est d'une platitude désespérante, le rythme est d'une mollesse soporifique et les séquences sous-marines avec les vrais requins ne provoquent pas grand chose niveau stress. Adaptation d'un roman de Victor Canning, Shark s'est taillé une petite réputation à l'époque de sa sortie grâce à un fait divers sordide : les producteurs du film voulaient utiliser de vrais requins durant le tournage et l'un d'eux a dévoré le cascadeur José Marco sous l’œil de la caméra. Peu scrupuleux, les producteurs ont tout misé sur cette mort tragique et ont utilisé le drame pour faire la publicité du film, allant même jusqu'à dire que la séquence était incluse dans le montage ! Baptisé à l'origine "Caine" (du nom du héros interprété par Burt Reynolds), ils changèrent le titre en un Shark plus vendeur suite à cet événement. Dépité par ce type de procédé mercantile, Samuel Fuller quitta la production, ne s'entendant pas du tout avec les producteurs. Ceux-ci allèrent même jusqu'à faire un nouveau montage du film sans l'avis de Fuller, qui découvrir le désastre lors de sa sortie en salles le 8 octobre 1969. Il demanda d'ailleurs à ce que son nom soit retiré de l'affiche mais n'obtient pas gain de cause. En l'état, Shark mange à plusieurs râteliers : le début nous présente le personnage de Caine, qui transporte des explosifs dans son camion, façon Le salaire de la Peur. Seul, il doit survivre dans une petite ville soudanaise, faire bonne figure face à la police locale et se lie d'amitié avec un jeune garçon chapardeur. Sa rencontre avec Anna (Silvia Pinal) va l'entraîner dans une aventure périlleuse, notamment lorsqu'il découvre que ses deux nouveaux employeurs ne sont pas du tout des scientifiques travaillant sur la faune marine mais des chercheurs de trésors qui ont découvert une épave contenant de précieux lingots d'or. Mais avant d'en arriver là, que de bla-bla et d'ennui ! L'intrigue tourne en rond, ne décolle jamais et les acteurs eux-mêmes ont l'air de s'ennuyer ferme, hormis Burt Reynolds, toujours souriant, qui passe son temps à fumer et à se bagarrer. L'acteur n'est pas encore célèbre, Délivrance datant de 1972 ! Mais sa prestation, sans être géniale, loin s'en faut, est peut-être la seule chose à retenir du film en plus de sa relation avec le petit garçon. Le thème du baroudeur au cœur dur qui prend sous sa protection un petit miséreux fonctionne assez bien ici, surtout que le jeune acteur a une bonne frimousse et ne se démonte pas face à la caméra, fumant des cigares comme les grands ! On aurait néanmoins aimé que Shark se focalise bien plus sur cette fameuse chasse au trésor et mette plus en avant le danger représenté par les squales. Mais manque de bol, le film préfère s'attarder sur des personnages secondaires (le docteur ivrogne) et on passera au final bien peu de temps sous la mer, hormis lors du dernier quart d'heure. Difficile également de mettre dans les points positifs les pauvres décors censés représenter le Soudan quand le film a été tourné au Mexique ! Honnêtement, Shark est à ranger dans la catégorie des mauvais films. Moi qui pensais regarder un petit film d'aventure sympathique avec des requins en prime, j'ai été plus que déçu car le cahier des charges est bien peu rempli. Même les adorateurs de Samuel Fuller auront bien du mal à retrouver une quelconque trace de son génie dans Shark, peu aidé il est vrai par les ennuis avec la production. J'ai toutefois un peu de mal à penser qu'un éventuel director's cut améliorerait ma note finale...

* Disponible en DVD chez BACH FILMS

NOTE : 1/6


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