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dimanche 28 janvier 2018

IN THE FADE

IN THE FADE
(Aus Dem Nichts)

Réalisateur : Fatih Akin
Année : 2017
Scénariste : Fatih Akin, Hark Bohm 
Pays : Allemagne, France
Genre : Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Diane Kruger, Denis Moschitto, Numan Acar, Johannes Krisch...


L'HISTOIRE : Katja, pure allemande blonde aux yeux bleus, est mariée avec Nuri Sekerci, un kurde sorti de prison pour trafic de drogue et qui a arrêté tout activité frauduleuse depuis la naissance de son fils Rocco. Nuri a désormais sa propre société dans le quartier turc d'Hambourg. Tout se passe pour le mieux pour Katja mais lorsqu'elle apprend que la société de son mari a été victime d'un attentat à la bombe et que ce dernier et son fils sont mort à l'intérieur, sa vie bascule dans l'horreur. La police appréhende les coupables, deux jeunes néo-nazis ayant eu le soutien du groupe politique grecque d'extrême-droite Aube Dorée. Le procès va être difficile à vivre pour Katja, avec un verdict qui ne correspondra pas à ses attentes...

MON AVIS :  Quand me femme m'a dit "viens, on va voir un film dans lequel une femme veut venger la mort de son mari et de son fils", je pensais voir un Revenge Movie explosif et fun, façon Charles Bronson ! Tout l'inverse de ce qu'est In The Fade, pur film d'auteur réalisé par le Germano-Turc Fatih Akin dont je ne connais absolument pas l'oeuvre. Ce dernier a voulu mettre en avant les meurtres perpétrés en Allemagne contre des personnes étrangères par le groupuscule néo-nazi NSU. Le procès d'une des agresseurs est toujours en cours. Un procès qui a fait grand bruit dans l'opinion public puisque les victimes se sont quasiment retrouvées dans la position des coupables au vu de leur appartenance à la communauté turque. Pour mieux nous faire ressentir cette injustice, le cinéaste débute son film en prison, où Katja vient se marier avec Nuri, condamné pour trafic de drogue. Un passé qui collera à la peau du personnage, qui a pourtant réussi sa reconversion. Une fois l'attentat perpétré, la police ne peut s'empêcher de penser que la mafia est dans le coup et que Nuri a été la cible de trafiquants mécontents et qu'il devait continuer clandestinement ses activités de dealer. Une suspicion qui rend le deuil de Katja encore plus insupportable. Cette dernière est interprétée avec brio par une Diane Kruger totalement investit par son rôle et qui a bien mérité son Prix d'Interprétation à Cannes. L'actrice passe par toute sorte d'émotion et sa prestation est des plus crédibles. Présenté en trois actes, le film possède diverses influences et mêle plusieurs genre : la chronique familiale pour le premier acte, le film de procès pour le second, le film de vengeance pour le troisième. Le premier acte a pour but de nous faire prendre en empathie le personnage de Diane Kruger, mère de famille aimante qui s'occupe amoureusement de son mari et de son petit garçon. le drame qui va la frapper de plein fouet va lui faire vivre une véritable descente aux enfers, avec dépression, consommation de drogue, reproche de sa famille et de la famille de son mari, tentative de suicide. Un premier acte assez chargé émotionnellement, qui met mal à l'aise et qui plombe bien l'atmosphère. Le second acte se base sur le procès des deux jeunes terroristes néo-nazi. On assiste au réquisitoire, aux prises de paroles des avocats des deux parties, à l'apport de preuves qu'on pense irréfutable, aux contre-attaques de l'avocat représentant les meurtriers et à la décision du tribunal. Ce second acte joue sur les codes du thriller, se montre nerveux, tendu et on se met à la place de Diane Kruger qui se prend tout en pleine face et on se dit qu'on a justement pas envie un jour de se retrouver à sa place. La mise en scène de Fatih Akin est assez efficace, car elle se veut réaliste, collant au plus près des personnages, comme lors d'un documentaire. Le troisième acte sera celui consacré à la vengeance du personnage principal, une femme brisée qui n'a pas obtenu justice par la voie légale. Le film questionne sur la fameuse "loi du talion", sur les aberrations des tribunaux qui pousse un honnête citoyen à vouloir se faire justice lui-même. Cette partie est un peu plus clichée que le reste mais elle fonctionne bien quand même, avec une dernière scène assez puissante, qui montre bien que, quelque soit la couleur de peau, la religion ou le motif d'une personne, celle-ci peut devenir un terroriste en puissance dans un moment d'égarement ou de solitude. In the Fade n'est pas un film divertissant, c'est le moins que l'on puisse dire. On saluera la prestation à fleur de peau de Diane Kruger, qui force l'admiration. Un beau film, désespéré et émouvant, qui n'est pas sans nous rappeler des événements tragiques liés au terrorisme, qui traite du deuil et de la force de caractère, tourné dans la langue natale de l'actrice, et qui bénéficie d'une belle partition musicale composée par Josh Homme, leader du groupe Queen of the Stone Age. Apparemment, certains y voient un film raciste, irresponsable (on nous explique comment faire une bombe quand même), nauséabond dans ses idées. A vous de vous faire votre propre opinion.

NOTE : 4/6



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